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Les débats parlementaires pour légaliser le cannabis au Canada: entre moralisme et libéralisme juridiqueGarant, Etienne 22 May 2019 (has links)
RÉSUMÉ
Reprenant les trois argumentaires des rapports divergents de la commission le Dain de 1972, soit le moralisme juridique pour le maintien de la prohibition du cannabis, le paternalisme juridique pour la décriminalisation de sa possession simple et le libéralisme juridique pour sa légalisation, cette thèse mobilise ce triptyque inspiré par trois philosophes juridiques à l’aide de l’analyse de contenu afin de voir comment ces arguments se sont manifestés à nouveau dans le processus parlementaire d’adoption du projet de loi C-45 ayant mené à la légalisation du cannabis au Canada. De plus, elle mobilise aussi le concept de la rationalité pénale moderne dans le but de comprendre l’approbation chez les différents acteurs d’avoir recours au pénal dans ce projet de loi en acceptant l’inclusion de deux nouvelles infractions criminelles passibles de 14 ans d’emprisonnement. Ces infractions visent un adulte qui ferait participer un mineur au marché illégal de cannabis, ou encore vendrait ou donnerait du cannabis à un mineur. La clarification de ce paradoxe était importante considérant que ce projet de loi fut essentiellement justifié par ceux qui y étaient favorables sur la volonté de diminuer un recours au droit criminel identifié comme inefficace à la réduction de la consommation du cannabis, tout en créant de nouvelles infractions pénales pour éviter son accès aux mineurs. Les résultats de cette thèse ont démontré que si des philosophies de type moraliste et paternaliste demeurent bien présentes lors des débats parlementaires sur C-45, le libéralisme juridique l’est aussi, mais tend fortement à disparaitre dès qu’arrive la question de la santé et de la sécurité des mineurs. De plus, si la durée des nouvelles peines demeure contestée par certains, il semble qu’en aucun temps le recours au pénal en guise d’outil de gestion de ces infractions ne soit remis en question, ce qui s’est traduit entre autres par l’absence totale de débats en ce qui a trait à l’utilisation d’un mineur dans le marché illégal de cannabis. Ce dernier point pourrait s’expliquer par une volonté de réforme par contraste qui vise une meilleure efficacité du système en place plutôt qu’une réforme générative qui cherche l’innovation et le renouveau, ce qui aurait demandé la remise en question du paradigme dominant sur certaines drogues actuellement illégales, soit la prohibition.
ABSTRACT
By taking up the three arguments of the divergent reports of the Le Dain Commission of 1972, the legal moralism in favor of the maintenance of the prohibition of cannabis, the legal paternalism for the decriminalization of tis simple possession and the legal liberalism in favor of legalization, this thesis mobilize this triptych inspired by three legal philosophers by using content analysis in parliamentary debates to see how these arguments manifested themselves again in the process of passing Bill C-45 which led to the legalization of cannabis in Canada. Furthermore, it also mobilizes the concept of modern criminal rationality in order to understand the approval for the various actors to use the criminal law in this bill by accepting the inclusion of two new criminal offenses punishable by 14 years of imprisonment. These offenses target an adult who would involve a minor in the illegal cannabis market, or sell or give cannabis to a minor. The clarification of this paradox was important considering that this bill was essentially justified by those who were in favor of reducing the use of criminal law identified as ineffective in reducing the use of cannabis, while creating new offenses to prevent its access from minors. The results of this thesis have shown that while moralistic and paternalistic philosophies remain very much present during parliamentary debates on Bill C-45, legal liberalism is also present, but tends to disappear as soon as the question of health and safety of minors come up. Moreover, while the duration of the new sentences is still disputed by some, it appears that at no time is the use of the criminal law as a tool for managing these offenses is questioned, which has resulted in the total lack of debate regarding the use of a minor in the illegal cannabis market. This last point could be explained by a desire for the adoption of a reform by contrast which aims to improve the effectiveness of the system in place rather than a generative reform that seeks innovation and renewal, which would have asked a questioning of the dominant paradigm on some currently illegal drugs, the prohibition in itself.
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La création de la loi pénale canadienne : le rôle du Comité permanent de la justice et des droits de la personne et la construction de son opinion publiquePhilippe, Kristine 30 November 2018 (has links)
Cette thèse de maîtrise fait l’étude des références à l’opinion publique du système politique lors de la création de la loi pénale. Employant quelques concepts de la théorie des systèmes sociaux de Niklas Luhmann, elle conceptualise l’opinion publique comme une construction du système politique et présente l’hypothèse selon laquelle le système politique (et, par le fait même, son opinion publique) est sous le filtre d’idées de la rationalité pénale moderne, une théorie problématisant l’absence d’innovation au sein du droit criminel moderne. Empiriquement, elle fait l’analyse des échanges verbaux du Comité permanent de la justice et des droits de la personne dans son étude du projet de loi C-10, Loi sur la sécurité des rues et des communautés. Ce projet de loi omnibus adopté en 2012 sous le gouvernement conservateur de l’époque est le cas à l’étude qui a été sélectionné dans le cadre de cette recherche exploratoire. Cette étude découle d’un projet de recherche de plus grande envergure, appuyé par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) du Canada, portant sur les opinions publiques des systèmes politique et juridique en matière de peines.
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La détermination d'un verdict en action et contexteSaghbini, Charbel January 2016 (has links)
Cette thèse tire son originalité du fait qu’elle se situe à la croisée des chemins entre droit et sciences sociales. En mettant en œuvre une sociologie juridique de notre système accusatoire au Canada, nous cherchons à comprendre les manières par lesquelles se construit une vérité judiciaire dans les procès criminels. Dans le cadre d’une perspective ethnométhodologique, cette thèse a pour finalité de cerner les méthodes pratiques employées par les acteurs judiciaires dans leur quotidien afin de produire une vérité judiciaire en tant que fait social objectif. Nous nous sommes ainsi penchés sur l’ensemble des pratiques et des raisonnements qui s’inscrivent dans un contexte d’action où chaque acteur judiciaire est propulsé à rendre compte de sa version de la « vérité », et par voie de conséquence, chercher l’adhésion du juge. Les cas examinés concernent des voies de fait jugés au Québec.
Dans un premier temps, cette thèse montre qu’une vérité judiciaire résulte d’un processus de construction, dans lequel la poursuite catégorise des faits en « crime » et l’image d’un individu en « criminel », pour établir la culpabilité de l’accusé hors de tout doute raisonnable. Dans un deuxième temps, une vérité judiciaire est le résultat d’un processus de déconstruction où la défense remet en question ces catégorisations par l’examen de la vraisemblance des faits et de la crédibilité d’un témoin. Dans un troisième temps, la vérité judiciaire est le résultat d’un processus de reconstruction où la défense présente une version alternative aux catégorisations initiales de la poursuite. Alors que le premier processus s’acharne sur l’activité pratique de la poursuite, les deux derniers nous ont permis de comprendre comment le jeu du doute s’opère dans l’activité pratique de la défense. Dans un dernier temps, la thèse montre qu’une vérité judiciaire est déterminée par le juge, ce dernier étant porté à se positionner sur des versions contradictoires par l’examen de la rigueur, de la consistance, de la vraisemblance et de la crédibilité des témoignages.
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Obrigação de punir : racionalidade penal moderna e as estratégias de controle da violência doméstica contra a mulherReginato, Andréa Depieri de Albuquerque 07 November 2014 (has links)
Cette thèse doctorale a pour toile de fond la relation paradoxale entre les droits de la
personne et la punition qui s’établie quand différents mouvements, dans le cadre de la
lutte pour l’égalité, la reconnaissance et une plus grande justice sociale mobilisent la
sémantique des droits de la personne pour revendiquer l’intervention punitive de l’État.
En proposant des modèles punitifs rigides afin de garantir et de concrétiser les droits,
les secteurs progressistes de la société finissent par consolider, par des voies
transversales, la logique de la peine, rendant difficile, voire impossible, l’apparition
d’innovations « humanistes » dans le système de droit criminel. La recherche se
développe au moyen d’une étude de cas complexe qui implique les stratégies de
contrôle de la violence contre la conjointe et ses conséquences sur le fonctionnement
des commissariats pour les femmes au Brésil après la loi n. 11.340/2006 connue sous
le nom de « lei Maria da Penha ». Cette législation a été soutenue par des segments
représentatifs du mouvement féministe au Brésil en écho aux recommandations
internationales des droits de de la personne et a interdit ,dans les cas de violence
contre la conjointe, l’utilisation de mécanismes de déjudiciarisation, employés comme
alternatives aux processus criminels conventionnels et qui était déjà en cours que se
soit dans les tribunaux criminels que dans les commissariats pour femmes. La
présente étude examine l’option et les justificatifs pour l’utilisation prépondérante de
stratégies punitives dans la défense des droits de la personne des femmes et plus
spécifiquement, les problèmes relatifs à l’action pénale ; à l’obligation de punir et à la
difficulté rencontrée par le système de droit criminel à permettre que les innovations
humanistes soient couronnées de succès, en rendant problématique la question de la
reconnaissance d’autonomie et du désir des femmes. La réflexion théorique aborde,
entre autres choses, les obstacles que la « lei Maria da Penha » représente pour le
développement innovateur de structures opérationnelles dans le système de droit
criminel et discute les anciens et les nouveaux problèmes créés dans ce qui se réfère
à un contrôle effectif de la violence contre la conjointe. / This doctorial thesis has as its background the paradoxical relationship between
human rights and punishment, that is established when different groups, in the struggle
for social justice, equality and recognition, begin to mobilize the semantics of human
rights, to claim more punitive laws. As relentless punitive models are proposed to
ensure and fulfill civil rights, progressive sectors of our society end up, collaterally,
reinforcing punishment, hindering and even precluding the occurrence of 'humanistic'
innovations in the criminal law system. The research develops through a complex case
study, involving the strategies to control domestic violence against women and its
consequences on the functioning of the Women Police Station in Brazil after the
enactment of Law nº 11.340/2006, known as the "Maria da Penha Law". This
legislation was supported by representative segments of the feminist movement in
Brazil and it is in accord with international human rights standards and
recommendations. The enactment of the law prohibited the use of petrial diversion in
cases of domestic violence against women, which could be applied as an alternative
to the conventional criminal prosecution. The reffered study investigates the option for
the predominant use of punitive strategies on women’s human rights and its
justifications, but more specifically: (I) the problems generated by non drop policies
and mandatory arrest; (II) the moral obligation to punish; (III) the struggle that the
criminal law system faces to allow humanistic innovations to be successful; (IV) the
matter of women’s autonomy and desire. The theoretical reflection addresses, among
other themes, the obstacles that the “Maria da Penha Law” represents for the
innovative development of operating structures in the criminal law system and
discusses the old and new problems created in the search to an effective control of
domestic violence against women. / Esta tese doutoral tem como pano de fundo a paradoxal relação entre direitos
humanos e punição que se estabelece quando diferentes movimentos, no marco da
luta por maior justiça social, igualdade e reconhecimento passam a mobilizar a
semântica dos direitos humanos para reivindicar a intervenção punitiva do Estado. Ao
propor rígidos modelos punitivos para garantir e concretizar direitos, setores
progressistas da sociedade acabam reforçando, por via transversa, a lógica da pena,
dificultando e mesmo impedindo a ocorrência de inovações ‘humanistas’ no sistema
de direito criminal. A pesquisa se desenvolve por meio de um estudo de caso
complexo que envolve as estratégias de controle da violência doméstica contra as
mulheres e suas conseqüências sobre o funcionamento das Delegacias da Mulher no
Brasil após a aprovação da Lei n º 11.340/2006, conhecida pelo nome de " Lei Maria
da Penha". Esta legislação foi apoiada por segmentos representativos do movimento
feminista no Brasil em consonância com as recomendações internacionais de direitos
humanos e proibiu, nos casos de violência doméstica contra as mulheres, a utlização
de mecanismos de dejudicialização, compreendidos como alternativos ao processo
criminal convencional e que já estavam em curso tanto nos Juizados Especiais
Criminais como nas Delegacias das Mulheres. O presente estudo investiga a opção e
as justificativas para a utilização preponderante de estratégias punitivas na defesa dos
direitos humanos das mulheres e, mais especificamente, os problemas relativos ao
processamento automático da ação penal; à obrigação de punir e à dificuldade
encontrada pelo sistema de direito criminal em permitir que inovações humanistas
sejam bem sucedidas, problematizando, ao mesmo tempo, a questão do
reconhecimento da autonomia e do desejo das mulheres. A reflexão teórica aborda,
entre outras coisas, os obstáculos que a ‘Lei Maria da Penha’ representa para o
desenvolvimento inovador de estruturas operativas no sistema de direito criminal e
discute os antigos e novos problemas criados no que se refere a um controle efetivo
da violência doméstica contra as mulheres.
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Innovation cognitive en matière de peines et de leurs justifications : le cas de la Commission de réforme du droit du canada (1974-1976)Richardson, Geneviève 04 January 2022 (has links)
Cette recherche vise à ressortir et à étudier les idées innovatrices (innovation cognitive) au niveau des peines et de leurs justifications (normes de sanction) que le système de droit criminel moderne possède déjà et qu’il a développé lui-même, dans l’une de ses organisations. Sur le plan théorique, cette thèse mobilise la théorie de la Rationalité pénale moderne d’Alvaro P. Pires. Cette dernière problématise l’immobilisme du système de droit criminel et la cristallisation des normes de sanction. Pour comprendre cette non évolution qui touche le système social qu’est le système de droit criminel, cette recherche mobilise également certains éléments de la théorie des systèmes de Niklas Luhmann. Au niveau méthodologique, elle a recours à l’analyse qualitative de rapports et de documents de travail de la Commission de réforme du droit du Canada. Ces derniers agissent en tant que champ d’« observation » pour permettre la revalorisation et la mise au jour des idées innovatrices développées par le système de droit criminel dans le but de stimuler la créativité institutionnelle en matière de normes de sanction.
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