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L'émancipation spectatrice dans le théâtre d'Olivier ChoinièreBéland-Leduc, Anne 09 1900 (has links)
Ce mémoire aborde trois pièces du dramaturge québécois Olivier Choinière, Beauté intérieure (2003), Projet blanc (2011) et Manifeste de la Jeune-Fille (2017), dans le but d’en faire ressortir les possibilités d’émancipation spectatrice. Depuis ses tout débuts, Choinière tient un discours critique sur le spectateur de théâtre, et il cherche conséquemment à l’inclure et à l’impliquer dans ses créations. À la lumière des théories de la réception et surtout de celles de Jacques Rancière dans Le spectateur émancipé, ce mémoire a pour visée d’évaluer les possibilités émancipatrices de l’œuvre de Choinière en analysant les différents moyens qu’il utilise pour inclure le spectateur, tant sur le plan formel que sur le plan politique. Au cœur de la théorie de Rancière figure le paradoxe du spectateur, qui renvoie aux différents moyens utilisés par les dramaturges contemporains pour forcer l’activité spectatrice et qui, selon lui, nuisent à son émancipation. Ce mémoire analysera donc le travail de Choinière en portant une attention particulière à la possible reproduction de ce paradoxe dans le but d’établir un degré d’émancipation spectatrice probable dans les trois pièces choisies. / This master’s thesis addresses three works of the Quebec playwright Olivier Choinière, Beauté intérieure, Projet blanc and Manifeste de la Jeune-Fille with the aim of highlighting the possibilities of spectator emancipation. From his very beginnings, Choinière has held a critical discourse on the theater spectator, and he consequently seeks to include and involve him in his creations. In the light of the theories of reception and especially those of Jacques Rancière in Le spectateur émancipé, this master’s thesis aims to assess the emancipatory possibilities of Choinière's work by analyzing the different means he uses to include the spectator, both formally and politically. At the heart of Rancière's theory is the spectator paradox, which refers to the various means used by contemporary playwrights to force spectator activity and which, according to him, undermine his emancipation. This dissertation will therefore analyze Choinière's work, paying particular attention to the possible reproduction of this paradox in order to establish a degree of probable spectator emancipation in the three chosen pieces.
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«En finir avec la géographie» : détournements ludiques de l’écriture du voyage dans Six degrés de liberté de Nicolas Dickner et Document 1 de François BlaisLaRoche, Rachel 08 1900 (has links)
Portés par un imaginaire hérité des récits de voyage ou d’exploration, ainsi que du roman de la route américain et québécois, les romans contemporains Six degrés de liberté de Nicolas Dickner et Document 1 de François Blais subvertissent l’écriture du voyage en mettant en cause ses conventions et ses présupposés, de même qu’en ébranlant une compréhension stable de l’espace. Ces deux textes mettent en scène des déplacements insolites : que ce soit à bord d’un conteneur réfrigéré ou sur le web, traversant de vastes territoires ou choisissant plutôt d’être cloîtrés, les protagonistes y transforment la visée cartographique du voyage. Tout en reprenant et en déplaçant une écriture du voyage codifiée, car marquée par nombre de topoï et de clichés qui apparaissent comme une véritable matière à s’approprier et à travailler, ces deux textes déploient des cartographies singulières, lesquelles mêlent invention et réalité, espaces géographiques et lieux imaginaires. Aussi ce mémoire entend-t-il s’intéresser à la représentation des lieux et du voyage dans ces deux récits, et ce, en portant une attention particulière au jeu que les romanciers instaurent avec leur lecteur, car c’est par le biais d’une ironie ludique que Document 1 et Six degrés de liberté observent et écrivent la réalité contemporaine. / Influenced by travel and exploration stories, as well as the American and Quebec road narratives, the contemporary novels Six Degrees of Freedom by Nicolas Dickner and Document 1 by François Blais subvert travel writing by challenging its conventions and assumptions, while interrogating a stable understanding of space. These two novels feature unusual journeys: whether on board a refrigerated container or through the web, crossing vast territories or confined, Blais and Dickner’s protagonists transform the cartographic purpose of travel. As they rewrite codified travel narratives and take over a number of topoï and clichés, these two texts deploy singular cartographies, which mix invention and reality, geographical spaces and imaginary places. This thesis therefore intends to focus on the representation of space and travel in these two novels, with a particular attention to the way novelists play with their reader, for it is through a ludic irony that Document 1 and Six degrees of freedom observe and record today’s reality.
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L’évolution de la figure féminine dans l’œuvre scénique de Marcel DubéRoberge, Catherine 08 1900 (has links)
L’objet de ce mémoire consiste en l’analyse de la représentation de la figure féminine dans l’œuvre scénique de Marcel Dubé, notamment dans les pièces Zone, Florence, Bilan, ainsi que Virginie. Mettant à l’avant-plan des personnages féminins, ces quatre œuvres traversent deux périodes dans la production de l’auteur et dans l’histoire du Québec, soit la Grande Noirceur, sous le règne de Maurice Duplessis, et la Révolution tranquille annoncée par le gouvernement de Jean Lesage. En mettant en scène successivement une adolescente (Zone), deux jeunes femmes (Florence et Bilan) et une femme d’âge mûr (Virginie), le dramaturge trace une certaine évolution dans la représentation des femmes non seulement dans son théâtre, mais également dans la société québécoise qui lui était contemporaine. Notre mémoire propose ainsi une lecture féminine et sociocritique de ces quatre pièces de Dubé à une époque charnière de l’histoire du Québec. / This study concerns the representation of female figures in Marcel Dubé’s theater, especially in four plays featuring women as main characters: Zone, Florence, Bilan, and Virginie. The plays themselves span two periods of Québec’s history, from the Grande Noirceur up to the Révolution tranquille, thus allowing for a certain evolution in the characterisation of the female roles at the time. By choosing to stage a teenager (Zone), two young women (Florence and Bilan), and a mature woman (Virginie) in these plays, Dubé traces a portrait of the female character that is not only pertinent to his work, but which also reflects major changes taking place in the society of Québec at that time. Our feminist and sociocritical reading of the author’s plays offers then a new perspective on Dubé’s work in the context of Québec history.
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Forsythe ; suivi de Résistance et aveu dans Les fous de Bassan d’Anne Hébert : le chemin vers la révolutionLaurent-de Chantal, Aude 04 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / L’écriture implique invariablement le désir de dire, sans pour autant aboutir à un aveu. Mais, lorsque cet aveu constitue la source ou l’obsession de l’écriture, l’acte de dire ou de taire transcende le texte, matérialisant ainsi l’aveu lui-même. Ce mémoire de maîtrise en recherche-création s’intéresse à ce geste de révélation scripturale qui suit un événement traumatique, à partir des idées avancées par Michel Foucault dans l’Histoire de la sexualité, ouvrage publié en quatre tomes entre 1976 et 2018 . Le moteur de l’aveu au cœur de la création réside dans la culpabilité de la narratrice associée à la mort accidentelle de son père, mais un désir contraire freine cet élan, celui de passer sous silence la vérité, de celer l’histoire à raconter. C’est un texte composé de fragments, un collage hétérogène qui hésite non seulement à paraître, mais dans sa manière de paraître. L’essai quant à lui porte sur Les fous de Bassan d’Anne Hébert, roman où l’aveu est motivé par un sentiment de responsabilité né du double assassinat des cousines Atkins et partagé entre les membres de leur communauté, soit celle de Griffin Creek, lieu imaginaire situé sur la côte de la Gaspésie. Outre le sujet de l’aveu, les deux parties de ce mémoire croiseront les mêmes chemins – dont ceux de la hantise, de la foi et de la folie – pour cependant parvenir à des destinations différentes. / The act of writing invariably implies a desire to say without necessarily resulting in a confession. However, when the desire to confess constitutes the main motivation for writing, or even an obsession, the act of saying or hushing transcends the text, materialising the confession itself. This master’s thesis in Research-Creation looks at this gesture of scriptural revelation following a traumatic event, basing itself on ideas put forward by Michel Foucault in The History of Sexuality, a work published in four tomes between 1976 and 2018 . In the creation part, the guilt associated with the accidental death of the narrator’s father acts as the primary motive of confession but a contradictory desire of silencing and sealing the truth puts a halt to this impulse. The text is composed of fragments, a heterogeneous collage hesitating not only to reveal itself, but in its way to do it. The essay on the other hand, focuses on Anne Hébert’s Les fous de Bassan in which confession is motivated by a feeling of responsibility towards the double murder of the Atkins cousins, shared between the different members of Griffin Creek’s small imagined community, located somewhere on the Gaspesian Coast. Beside confession, the two parts of this thesis will intersect through many themes – notably haunting memories, faith and madness –, ultimately ending in different destinations.
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Les phénomènes d'hypermnésie amnésiante dans le solo 887 de Robert LepageLupien, Jessica 12 1900 (has links)
Avec l’avènement du numérique, nous étions à même de penser que ces avancées technologiques sans précédent assureraient la pérennité archivistique et concrétiseraient le triomphe de la connaissance. Or, force est de constater que rien n’a jamais été autant perdu, oublié. La migration des archives – d’un support vers un autre toujours plus performant – entraine leur effacement, leur perte. L’obsession pour la conservation à outrance fait partie de ces phénomènes d’hypermnésie amnésiante actuels qui conduisent inéluctablement les sociétés vers la disparition de leur historicité.
Le spectacle solo 887 (créé à Québec, en 2015) de Robert Lepage repose sur les traces du passé – mémoire à la fois intime et collective ancrée dans les années 1960 et 1970. Le titre fait référence à l’adresse où l’artiste a vécu son enfance : au 887 de l’avenue Murray, dans le quartier Montcalm, à Québec. La pièce met en lumière un aspect paradoxal de l’oubli soit qu’on doit, par les différentes modalités mémorielles, faire l’effort de ne pas oublier et en même temps qu’on doit oublier pour se souvenir. En effet, de récentes études, au sein des neurosciences, démontrent que l’oubli est non seulement indissociable de la mémoire – étant son corollaire et non un adversaire – mais qu’il est vital. Le solo 887 lutte inlassablement contre les surgissements amnésiques et en ce sens, nous avançons qu’il est une œuvre de résistance contre l’oubli trouvant sa régulation en se remémorant autant qu’il oublie.
C’est sur ce paradoxe que cette recherche portera. Elle interroge l’autobiographie lepagienne révélant que l’authenticité du discours mémoriel nécessite l’adhésion du public et exige sa coprésence pour reconstruire les fragments du passé. Les traces mnésiques jaillissent, dans 887, à travers l’architecture de la scène par les images, les écrans – des surfaces d’inscription s’il en est – les objets et les personnages. Les personnages façonnés par l’artiste s’imposent tels des lieux de mémoire et les interactions qui s’opèrent entre les différentes composantes du plateau scénique – incluant l’acteur – sont des médiations du passé.
Ce mémoire s’appuie sur des considérations diamétralement opposées. D’une part, sur les travaux d’Henri Bergson et de Paul Ricœur pour qui l’oubli est l’anéantissement de toute vie et d’autre part, sur ceux de Friedrich Nietzsche qui le perçoit comme l’une des conditions essentielles de toute action. Au terme de cette étude, c’est une vision renouvelée de l’oubli que nous tentons d’apporter. / With the advent of digital technology, we were in a position to think that these unprecedented technological advances would ensure archival sustainability and make the triumph of knowledge a reality. However, it is clear that nothing has ever been so lost and forgotten. The migration of archives - from one medium to another ever more powerful - leads to their deletion, their loss. The obsession for excessive preservation is part of the current phenomena of “amnesing hypermagnesia,” which inexorably leads societies towards the disappearance of their historicity.
Robert Lepage’s solo show 887 (premiered in Quebec City in 2015) is based on the traces of the past - a memory that is both intimate and collective, rooted in the 1960s and 1970s. The title refers to the address where the artist spent his childhood : 887 Murray Avenue, in the Montcalm district of Quebec City. The piece brings to light a paradoxical aspect of forgetting, namely that one must, through the various modalities of memory, make the effort not to forget and at the same time, one must forget in order to remember. Indeed, recent studies in neuroscience show that forgetting is not only inseparable from memory - being its corollary and not an adversary - but that it is vital. Solo 887 fights tirelessly against amnesic surges. In this sense we argue that it is a work of resistance against forgetting, finding its regulation by remembering as much as it forgets.
It is on this paradox that this research will focus. It questions the Lepagian autobiography revealing that the authenticity of the memorial discourse requires the adhesion of the audience and demands its copresence to reconstruct the fragments of the past. In 887, the mnemonic traces spring up, through the architecture of the scene by the images, the screens - surfaces of inscription if any - the objects and the characters. The characters shaped by the artist stand as places of memory, and the interactions that take place between the different components of the stage - including the actor - are mediations of the past.
This memory is based on opposed considerations. On the one hand, on Henri Bergson and Paul Ricœur’s, for whom forgetting is the destruction of all life, and on the other hand, on the work of Friedrich Nietzsche, who sees it as one of the essential conditions of all action. At the end of this study, it is a renewed vision of oblivion that we are trying to bring about.
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Pièces d'eau ; suivi de Lisibilités de la trace dans The Obituary de Gail ScottMcLaughlin, Sébastien 09 1900 (has links)
La partie création, pièces d’eau, est un recueil de proses poétiques qui mettent toutes en relief une fracture entre les termes par lesquels un lieu est rendu intelligible et la realité sensible qu’ils invoquent. Les textes procèdent d’une élaboration des traces de vie qui restent suspendues au développement architectural, patrimonial et économique d’un lieu. Qu’elles procèdent à partir d’une pulsion vers l’hagiographie, de connaissances parcellaires, d’une incapacité de faire des phrases, ou bien d’une certitude hystérique, les pièces d’eau du titre sont ici à considérer comme autant d’inachèvements, voire de rebuts des procès historiques dont elles sont le refoulement.
L’essai, Lisibilités de la trace dans The Obituary de Gail Scott, aborde la lisibilité en tant que question épistémologique, historiographique et esthétique. Le déchiffrement de la trace appelle une conception sans cesse recommencée de ce qu’est la lisibilité. Dans The Obituary, le déploiement d’une esthétique littéraire axée sur le paradigme de la trace concrétise une ambivalence profonde à l’égard des processus par lesquels le passé nous apparaît comme lisible au présent. À partir d’une aporie du discours historiographique, le travail poétique et narratif de Scott revient aux matières qui produisent cette machine à perte qu’est le réel. Il apprête au final un renouveau de l’imaginaire politique du savoir ainsi que des modalités littéraires définissant notre rapport sensible au passé. / The creative work pièces d’eau is a collection of poetic prose texts that tease out fractures between the terms through which a place is made intelligible and the sensory information they seek to designate. The pieces each invoke forms of life constituting an externality to the architectural, patrimonial and economic development of place. Whether they proceed from a hagiographic impulse, a fractional knowledge, a struggle to form sentences, or a hysteric certainty, the pièces d’eau of the title are indisposed, involuntary documents of the progress of which they are the refuse.
The essay, Lisibilité de la trace dans The Obituary de Gail Scott, addresses legibility as an epistemological, historiographic and aesthetic notion. Reading traces calls for a constantly renewed engagement with material at the edges of legibility. In The Obituary, the deployment of an aesthetic articulated around the paradigm of the trace mobilizes a deep ambivalence with regards to processes by which the past becomes legible in the present. Written across the aporias of historiographic thought, Scott’s poetic and narrative work in this novel beckons a reappraisal of the political imaginary of knowledge and of the literary modalities that define our sensate engagement with the past.
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The manifestation of the political in the gendered society of Gilead in Margaret Atwood's The TestamentsMorakabati, Ghodsieh 12 1900 (has links)
Le genre représente l'un des sujets les plus populaires dans les discussions sur les romans de Margaret Atwood. Les Testaments, le roman le plus récent d'Atwood, n’est pas d’exception. La plupart de ces études, cependant, sont dépourvues d'une étude politique dédiée analysant les systèmes et les gouvernements et leur rôle dans la création de la condition actuelle. Par conséquent, le but de cette étude est d'adopter une approche différente et de se concentrer sur le régime de Gilead en tant que système politique et de l'analyser sous le prisme d'une théorie politique dédiée. En choisissant le politique plutôt que le politique, cette recherche peut aller au-delà de l'action et enquêter sur l’incitation et le principal moteur des actions du régime de Gilead, qui ne sont pas nécessairement sexospécifiques. La recherche actuelle se concentre sur le concept de politique de Carl Schmitt et analyse les relations ami-ennemi et les raisons de sa production telles qu'elles se manifestent dans le roman. Étant donné que la théorie de Schmitt ne suffit pas à couvrir les compréhensions multidimensionnelles et radicalement différentes du politique, la lecture des Testaments basée sur la définition du terme de Hannah Arendt est nécessaire. La définition d'Arendt se concentre sur le politique comme une force de manipulation et un contrat partagé entre les individus. Elle distingue le social et le politique et explique la fonction du politique dans l'espace public et privé. Bien que le genre ne soit pas une priorité absolue pour lire Les Testaments dans cette recherche, il est également discuté en fonction de ses relations avec le politique. Les résultats indiquent que, pour Gilead, le maintien du pouvoir et de la sécurité, ainsi que la manipulation de l'espace privé pour garantir la souveraineté, importent plus que le genre. De plus, le roman, tout en discutant des horreurs genrées du régime religieux de Gilead, tente d'attirer notre attention sur l'importance d'étudier les gouvernements plutôt que les sociétés et les discours seuls.
Mots-clés : politique, souveraineté, espace public, espace privé, ami, ennemi / Gender represents one of the most popular topics in discussions of Margaret Atwood’s novels. The Testaments, Atwood’s most recent novel, is no exception. Most of these studies, however, are devoid of a dedicated political study that analyzes the systems and governments and their role in creating the present condition. Hence, the purpose of this study is to take a different approach and focus on the Gilead regime as a political system and analyze it through the lens of dedicated political theory. By choosing the political instead of political, this research can move beyond the action and investigate the incentives and the main driving force behind the actions of Gilead’s regime, which are not necessarily gender-oriented. The present research focuses on Carl Schmitt’s concept of the political and analyzes friend-enemy relationships and the reasons behind its production as manifested in the novel. Since Schmitt’s theory is not enough to cover the multi-dimensional and drastically different understandings about the political, reading The Testaments based on Hannah Arendt’s definition of the term is necessary. Arendt’s definition focuses on the political as a manipulative force and a shared contract between the individuals. She distinguishes the social and the political and explains the function of the political in the public and private space. While gender is not a top priority to read The Testaments in this research, it is also discussed based on its relations to the political. The results indicate that, for Gilead, sustaining power and security, as well as the manipulation of private space for securing sovereignty, matters more than gender. Furthermore, the novel, while discussing the gendered horrors of Gilead’s religious regime, tries to attract our attention to the importance of studying governments rather than societies and discourses alone.
Keywords: the political, sovereignty, public space, private space, friend, enemy
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L'écriture du deuil dans l'œuvre poétique et diaristique de Simone RoutierAchille-Sautrelle, Elise 01 1900 (has links)
Le présent mémoire a pour but premier de réinscrire Simone Routier, écrivaine québécoise oubliée, dans l’histoire littéraire québécoise. Pour ce faire, cette étude s’appuiera sur les documents du fonds d’archives Simone-Routier conservé à Bibliothèque et Archives nationales du Québec : ils serviront à rendre compte des moments marquants de la vie et de la carrière d’écrivaine de Simone Routier.
Il a comme deuxième objectif d’analyser l’écriture du deuil dans une œuvre diaristique, Adieu, Paris ! : journal d’une évacuée canadienne (10 mai–31 août 1940), et dans une œuvre poétique, Le long voyage, de l’écrivaine. Publiés à sept années d’intervalle, les deux textes rapportent le deuil que l’écrivaine fait de Paris, ville qu’elle a dû fuir durant la Seconde Guerre mondiale, et de son fiancé parisien, mort durant la guerre. L’œuvre diaristique est parcourue de deux récits de deuil : le récit de deuil intime, celui de Simone Routier, la fiancée endeuillée, et le récit de deuil collectif, celui des Canadiens français ayant dû fuir Paris. Ces deux récits, qui s’apparentent à des « lieux de mémoire », convoquent pour l’un la mémoire personnelle et, pour l’autre, la mémoire collective. Étant donné que la version finale du journal intime est constituée à partir de versions antérieures, cette étude s’interrogera également sur la fiabilité de la mémoire dans la transmission de récits historiques. L’œuvre poétique, pour sa part, reconduit le récit de deuil intime, celui du fiancé parisien, mais sublime l’amour que la poète ressent pour le fiancé dans son amour pour Dieu. Les poèmes traduisent ainsi le tiraillement que la poète ressent entre la figure du fiancé et la figure divine : la poète, sept ans après la mort du fiancé, continue à ressasser la mort de ce dernier.
Cette recherche, par conséquent, tente de faire ressortir les particularités de l’écriture du deuil en lien avec la mémoire dans le journal intime et en lien avec le ressassement dans le recueil de poèmes. / This master’s thesis first aims at reinstituting Simone Routier, a forgotten French-Canadian female author, in Quebec’s literary history. In order to do so, this study will be based on the documents from the Simone-Routier archive collection of the Bibliothèque et Archives nationales du Québec: the documents will serve to present the highlights of Simone Routier’s personal life and writing career.
Its second goal is to analyze the theme of mourning in a personal diary, Adieu, Paris ! : journal d’une évacuée canadienne (10 mai–31 août 1940), and in a poetry book, Le long voyage, of the writer. The works were published seven years apart and they establish the author’s mourning for Paris, the city she had to flee during World War II, and for her Parisian fiancé, who died during the War. In the personal diary, there are two mourning narratives: the intimate one, that of Simone Routier, the bereaved fiancée, and the collective one, that of the French Canadians who had to flee the war. These two narratives, which can be referred as “lieux de mémoire”, convene the personal memory for the former and the collective memory for the latter. Since the final version of the personal diary is the result of preliminary versions, this study will also examine the reliability of memory in the transmission of historical accounts. The author, in the collection of poems, writes about the intimate mourning narrative, the fiancé’s one, but also sublimates the love that she feels for the fiancé in her love for God. The poems thus illustrate the seesaw relationship between the fiancé and God: seven years after his death, the fiancé still turns over in Routier’s mind.
This research project, therefore, seeks to bring out the main characteristics of the theme of mourning regarding memory in the personal diary and regarding the notion of rehashing in the collection of poems.
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Érinyes-héroïne ; suivi de, Performativité de la violence dans Travesties-kamikaze et Filles-commandos bandées de Josée YvonLampron, Clarence 08 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Ce mémoire en recherche-création explore les différentes stratégies scripturales par lesquelles la violence au féminin s'inscrit dans la littérature. La partie « création » de ce mémoire se compose de poèmes féministes qui mettent en scène la violence à travers un chœur de voix féminines et hétérodoxes. Le recueil de poèmes est un hommage à plusieurs auteures féministes, afin de l'inscrire dans une filiation. Ils sont marqués par un ton manifestaire inhérent à la communauté sororale qui émerge de l'écriture. Les voix qui portent la création sont incarnées dans des corps grotesques, permettant de déstabiliser la notion hétéronormative du genre féminin. Les poèmes sont travaillés à la manière du fanzine : ils se situent en marge de l'institution littéraire de par la volonté de transgression qui en émane grâce aux procédés typographiques et langagiers. Ce sont des poèmes de l'oralité qui ont été conçus pour être dits, hurlés, beuglés. Les textes mettent en place une poétique de la guérilla et du terrorisme au féminin, où les bombes langagières ne laisseront personne tranquille.
Fondée sur la manière dont la violence se déploie dans l'écriture de Josée Yvon, la partie « recherche » de ce mémoire s'intéresse à l'émergence d'un féminin construit hors des cadres hégémoniques à travers la colère, l'abject et la parole injurieuse. Dans Filles-commandos bandées (1976) et Travesties-kamikaze (1980), l'écrivaine donne à entendre les cris et les aboiements des « filles », qui par la rage, s'unissent d'une seule voix pour entreprendre une véritable révolte contre l'ordre établi. Afin que leur insurrection soit possible, l'auteure massacre la langue par divers procédés discursifs, façonnant ainsi une poétique fondée sur l'excès. Pour que cette langue châtiée puisse s'incarner dans le texte, elle doit être portée par des corps marqués du sceau de l'abject, au sens où l'entend Julia Kristeva dans Pouvoirs de l'horreur (1980). La mise en spectacle des corps abjects opère une réelle résistance, bouleversant les codes de la représentation. C'est par la réappropriation du discours haineux que les personnages yvoniens pourront investir l'abjection pour construire leur agentivité. Grâce à la « resignification » conceptualisée par Judith Butler (2004), Josée Yvon fait advenir dans le langage patriarcal un sujet féminin qui peut utiliser la parole violente comme lieu d'identification positive. Ce mémoire se penche donc sur la manière dont les « filles » yvoniennes ne sont plus des victimes-objets violentées, mais bien des sujets parlants et violents. / This research-creation dissertation explores the different scriptural strategies with which female violence is inscribed in literature. The “creation” part of this dissertation is made up of feminist poems that stage violence through a chorus of female and heterodox voices. The collection of poems is a tribute to several feminist authors, placing creation in a lineage. They are marked by a manifest tone inherent to the sisterhood community that emerges from the writing. The voices carrying the texts come to life in grotesque and sexual bodies, making it possible to destabilize the heteronormative notion of the female gender. The poems are worked in the style of a fanzine: they are located next to the literary institution by the will to transgress which emanates through typographical and photo-literary processes. These are oral poems that were created to spoken, shouted, barked. The texts set up a poetics of guerrilla and feminine terrorism, where language bombs will not leave any reader indifferent.
Based on the way in which violence unfolds in Josée Yvon's writing, the “research” part of this dissertation explores the emergence of a femininity constructed outside hegemonic standards through anger, abject and insultable speech. In Filles-commandos bandées (1976) and Travesties-kamikaze (1980), the writer grants a voice to the cries and barks of her “girls”, who in rage, unite as a single voice to undertake a real revolt against the established order. For their insurrection to be possible, she massacres the language by various discursive processes, thus shaping a poetics based on excess. In order for this chastened language to be take shape in the text, it must be worn by bodies marked with the seal of the abject, in the sense that Julia Kristeva understands it in Powers of Horror (1980). The staging of abject and grotesque bodies operates a true resistance, upsetting the codes of representation. It is through the reappropriation of hate speech that the characters will be able to invest abjection to build their agency. Thanks to the “resignification” of Judith Butler (2004), Josée Yvon brings in patriarchal language a female subject who can use violent speech as a place of positive identification. This dissertation therefore examines the way in which Yvon's “girls” are no longer abused victim-objects, but rather loud and violent subjects.
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Filles d'Hécate ; suivi de Contamination et performativité de la parole dans Les Enfants du sabbat d'Anne HébertBastien, Catherine 04 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création. / La figure de la sorcière et sa parole envoûtante sont au cœur de ce mémoire de recherche-création. Le roman Filles d’Hécate explore les effets d’une parole sorcière au sein d’une communauté carcérale. Dans un pénitencier pour femmes, la narratrice et terroriste « ratée », Sarah, est témoin de la révolte de ses consœurs, menées par une mère infanticide que toutes appellent ‘Ma. Le récit à la première personne, entrecoupé de rituels à la troisième personne du pluriel, gravite autour de cette femme autrefois docile qui s’est soudainement réclamée sorcière, entraînant toute sa communauté dans une confrontation avec l’ordre établi. Dans un univers hautement surveillé et réglementé, quel est le poids de cette parole de contre-pouvoir, se propageant par les rumeurs et les superstitions ? Quel est le potentiel libérateur de ces discours de la marge pour des femmes autrement privées d’agentivité ?
L’essai Contamination et performativité de la parole sorcière dans Les Enfants du sabbat d’Anne Hébert propose, quant à lui, de penser les effets de la parole sorcière dans les structures de pouvoir qui régissent la vie au sein du couvent des Dames du Précieux-Sang. Comment la narratrice, Julie, arrive-t-elle à contaminer à la fois l’ordre établi, s’appropriant jusqu’aux pouvoirs de la mère supérieure et de l’abbé Flageole, mais aussi les discours des autorités religieuses ? Il apparaît que la parole performative mise en scène par Hébert opère un renversement des rôles nécessaire à la prise de pouvoir de Julie, conjurant par la même occasion les violences lui étant adressées. La voix transcendante de la jeune religieuse, qui traverse les lieux et les époques et qui est capable de se travestir, vient ouvrir un espace de doute et de profanité au cœur de l’apparente pureté de l’institution religieuse. La parole de Julie de la Trinité acquiert une puissance quasi divine permettant à la sorcière de revisiter son passé et de surpasser sa mère, sorcière désormais déchue. / The witch and her bewitching speech are at the center of this M.A. thesis combining research and creative writing. The novel Filles d’Hécate explores the effects of the witch speech on a carceral community. In a women’s penitentiary, the narrator and “failed” terrorist, Sarah, witnesses the revolt of her sisters, lead by an infanticidal mother that everyone calls ‘Ma. The story in the first person, punctuated with rituals in the third person, revolves around this once docile woman who suddenly has claimed to be a witch, bringing her whole community into a confrontation with the established order. In a highly supervised and regulated universe, what is the weight of this counter-power speech, mainly propagated by rumours and superstitions ? What is the liberating potential of these discourses of the margin for women otherwise deprived of agency ?
The essay Contamination et performativité de la parole sorcière dans Les Enfants du sabbat d’Anne Hébert proposes to think about the effects of the witch speech in the power structures that govern life within the “Dames du Précieux-Sang” convent. How does the narrator, Julie, manages to contaminate both the established order, subverting through appropriation the power of the Superior Mother and Abbot Flageole, but also the very discourses of the religious authorities ? It appears that the performative speech written by Hébert operates a reversal of roles necessary for Julie’s empowerment, at the same time countering the violence directed at her. Her transcendent voice, which crosses places and eras and can disguise itself, opens a space of doubt and profanity within the apparent purity of the religious institution. The speech of Julie of the Trinity acquires a quasi-divine power, allowing the witch to revisit her past and surpass her mother, now a fallen witch.
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