Spelling suggestions: "subject:"littérature canadian"" "subject:"1ittérature canadian""
331 |
Le pouvoir des médias et la fragmentation identitaire dans les oeuvres de Larry TremblayDeschamps, Gabrielle 12 1900 (has links)
Plusieurs études ont déjà relevé la place singulière qu’occupe le personnage dans la dramaturgie de Larry Tremblay. Les œuvres de cet auteur québécois regorgent effectivement d’individus tourmentés par l’environnement dans lequel ils évoluent. Durant les 20 dernières années, la thématique des médias a particulièrement été l’objet de l’attention de l’auteur. En créant des pièces ayant comme centre l’univers médiatique, Larry Tremblay entreprend de poser un regard critique sur cet aspect important touchant la société actuelle. Dans le cadre de ce mémoire, l’objectif est donc d’étudier plus spécifiquement les différents personnages du dramaturge lorsque ceux-ci sont placés dans des contextes où ils sont envahis par les médias. Il s’agira de montrer comment le dramaturge expose les effets néfastes du pouvoir des médias en abordant la question du regard, de la banalité, du vide, du narcissisme ainsi que de la désillusion marquant l’époque contemporaine. L’analyse des œuvres Ogre (1995), Téléroman (1997) et Grande écoute (2015) permettra de montrer que c’est par l’intermédiaire de personnages dont l’identité se morcelle et se transforme, que Larry Tremblay expose les conséquences les plus importantes qu’entraine la société médiatique sur l’individu. L’objet de ce mémoire est de saisir l’évolution de la pensée de l’auteur à l’égard des médias et de comprendre comment ses personnages ont évolué au fil du temps parallèlement au domaine médiatique. / Many studies have already examined the singular place occupied by the character in Larry Tremblay’s dramaturgy. This Quebec author’s works are filled with many individuals who are deeply affected by the environment they live in. For the past 20 years, the playwright’s particular interest in the theme of media has been observed. By creating plays in which the media are at the forefront, Larry Tremblay takes a critical look at an important aspect of current society. In the context of this thesis, the objective is therefore to study more specifically Tremblay’s characters who are in environments pervaded by the media. In order to show how the author exposes the negative impacts of the power of the media, we will address the question of the gaze, the banality, the void, the narcissism, as well as that of the disillusion that touches our time. The analysis of Ogre (1995), Téléroman (1997) and Grande écoute (2015) will demonstrate that it is through characters whose identity is crumbling and changing that Larry Tremblay denounces the most disastrous consequences stemming from the media for individuals. The purpose of this thesis is to grasp the evolution of the author’s thought regarding media and to understand how his characters have evolved over time alongside the media.
|
332 |
Des lucioles, suivi de, Utilité et limites de la commune dans L'ange de la solitude de Marie-Claire BlaisDuchesne Perron, Emilie 01 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Des lucioles est un roman versifié où monde intérieur et monde extérieur paraissent irréconciliables. À travers une narratrice habitée par le deuil inachevé de son père, ce projet s’interroge sur ce qui demeure après la perte lorsque les circonstances ne permettent pas que l’on s’arrête pour contempler le vide laissé par l’être perdu. Entourée de personnages habités par une douleur qu’elle croit semblable à la sienne, la narratrice fait l’expérience de l’importance de la communauté, mais également, des limites de cette même solidarité. La lumière, image parcourant le texte, expose autant la beauté que l’obscurité du milieu où la narratrice évolue. L’absence d’issue apparente pour le personnage nous révèle le sentiment d’impuissance qui l’habite face à sa situation précaire.
L’essai qui le suit, Utilité et limites de la commune dans L’ange de la solitude de Marie-Claire Blais, s’articule également autour des questions d’individualité et de solidarité. À partir du concept d’hétérotopie développé par Michel Foucault, l’essai tente d’abord de comprendre la nécessité de la création d’un safe space pour les personnages marginalisés de L’ange de la solitude, puis se questionne sur la persistance des rapports de force à l’intérieur de ce lieu établi hors des instances sociales dominantes. Au cœur de cette contradiction se pose une question fondamentale sur la relation qu’entretient l’individu ostracisé avec le monde qui le rejette, et propose ainsi une réflexion sur le rapport à l’espace des communautés marginalisées. / Des lucioles is a versified novel in which intimate and outside world are shown as irreconcilable. Through a female narrator who is still grieving the death of her father, this project shows what remains after a person disappears, especially when circumstances do not allow the griever to properly process that loss. Surrounded by like-minded people who seem to be struggling as much as her in their own lives, the narrator realizes the importance of belonging to a community, but also, the limits of that solidarity. The recurring image of light shows both the beauty and the despair of the environment in which the characters evolve. The apparent lack of resolution for the protagonist tells us a lot about the helplessness of the subject facing the world they live in.
The essay that follows, Utilité et limites de la commune dans L'ange de la solitude de Marie-Claire Blais, is also exploring the ideas of solidarity and community. Through the concept of hétérotopie developed by Michel Foucault, we try to understand the necessity for Blais’ characters to create a safe space for themselves. We then observe the presence of power relationships inside the friend group, despite their attempt at creating a space out of the social structure that marginalized them in the first place. With this essay, we expose the relationship between the marginalized subject and the world that rejects them, which allows us to reflect on the way these social groups interact with space in general.
|
333 |
La Ceinture des Parques ; suivi de Neuf gouttes contre l’incendie : le ressassement textuel dans La petite fille qui aimait trop les allumettesJeanneau, Nicolas 05 1900 (has links)
La Ceinture des Parques engage un dialogue à mort avec la montée des eaux. Centrée sur les épreuves discrètes et pragmatiques du phénomène, cette fiction post-apocalyptique plonge dans la souffrance psychologique ressassée jour après jour par ceux qui vivent derrière les digues dans l’attente et l’impuissance. Deux rescapés de l’engloutissement planétaire incarnent ici l’idée que, face aux invasions de l’océan, le pire n’est pas dans les tempêtes mais dans ce qui les sépare. Le récit vise dès lors à faire du lecteur un guetteur. Ainsi prend-il la page comme une paroi et le texte comme une faille : chaque lettre est une nouvelle entaille dans le barrage, fissure par laquelle une goutte menace de s’infiltrer. A travers ces brèches, la mer remodèle le langage, balaye toute fixité en imposant le rythme de ses vagues, absorbant les frontières de l’écriture pour les calquer sur l’instabilité permanente qui caractérise le trait de côte et les marées. Plus l’énonciation progresse, plus elle se condamne en ouvrant elle-même ses vannes à une liquéfaction totale où les fins du narrateur, de sa langue et de l’environnement s’unissent dans une dilution commune.
L’essai des Neuf gouttes explore le réseau textuel souterrain déployé par le ressassement et la répétition d’une instance narratrice. Roman énigmatique, La petite fille qui aimait trop les allumettes aligne de nombreuses formules récurrentes, variées et réparties sur l’ensemble de ses 200 pages. A travers ces termes fréquents à priori insignifiants, le texte de Gaétan Soucy propose une dynamique textuelle alternative qui diffère selon le degré de coopération pragmatique du lecteur. Le ressassement s’impose dès lors comme moteur du récit, fonctionnant comme un régulateur de vitesse utilisé par la narratrice pour équilibrer deux fins convergentes, l’une matérielle et l’autre psychologique. Entre ces deux menaces qui se resserrent à chaque ligne, Alice Soissons doit résoudre le mystère familial avant que l’écriture soit rendue impossible, tout en évitant de précipiter sa plume dans une surchauffe émotionnelle. Voir comment l’intrigue gère paradoxalement le retour en arrière comme meilleur moyen d’avancer dans sa résolution constitue toute la teneur de cet essai. / La Ceinture des Parques engages in a deadly dialogue with sea level rise. Focusing on the invisible and pragmatic hardships of that natural phenomenon, this post-apocalyptic fiction dives into the daily psychological suffering haunting those who live behind the dikes and wait in helplessness. Two survivors of the global submergence embody the idea that, when facing the oceanic invader, the worst is not in the storms but in what lies between them. The story then aims to turn the reader into a watcher. It thus takes the page as a wall and the text as its flaw: every letter is a gash in the dam, a crack into which a threatening drop might seep. Through these rifts, the sea reshapes the language, erasing any rigidity in the words, imposing the rhythm of its waves that absorb the usual limits of writing to model them on the constant instability that defines coastline and tides. The more the text is developed, the more it condemns itself to be dissolved, letting the water come into the text to achieve a complete blend when the endings of the narrator, of its language and of the environment mix in a common dilution.
Neuf Gouttes is an essay exploring the hidden textual network spread by a narrator’s repetition and rumination. An enigmatic novel, La petite fille qui aimait trop les allumettes accumulates many frequent phrases throughout 200 pages. These similar words are trivial at first glance, but through them Gaétan Soucy’s text offers an alternate textual dynamic that differs according to the reader’s pragmatic cooperation level. The textual rumination stands out as the main force of the story, used by the narrator to adjust her writing speed in order to reach a safe balance between two converging endings: a material one and a psychological one. Between these two threats that get closer at each sentence, Alice Soissons must solve her family’s mystery before the writing becomes impossible, but also avoid rushing and crashing her testimony in an emotional explosion. The main goal of this essay is to analyse this paradox in which the plot uses reverses as the best way to make progress until its solving.
|
334 |
Le Survenant : la figure du fuyard hors-la-loi dans la littérature québécoise contemporaine en milieu ruralMalafouris, Layla 05 1900 (has links)
Consacré à l’étude de deux romans contemporains, soit La liberté des détours (2015) de Mathieu Blais et Dixie (2013) de William S. Messier, ce mémoire étudie la présence d’une régionalité transformée, voire déconstruite dans l’imaginaire littéraire québécois. Pour ce faire, il examine ces lieux fictifs à la lumière de la reprise de la figure du Survenant, imaginée par Germaine Guèvremont en 1945. Le premier chapitre présente la figure du nomade, des récits historiques au roman de la terre, pour réfléchir sur son évolution. Il explore ensuite la conception novatrice que lui accorde Guèvremont dans Le Survenant au moyen d’une analyse textuelle. Le deuxième chapitre s’attache à la définition de la régionalité, telle qu’elle est définie par Francis Langevin, en fonction des besoins relatifs au corpus primaire de cette étude. Cette approche nous permet d’analyser les filiations en relation avec le topos de l’étranger en milieu rural, et plus précisément la dichotomie entre « habitant » et « étranger » imposée par la littérature terroiriste. La méthode employée pour l’analyse des textes est inspirée des théories de l’intertextualité, de l’hypertextualité et de la narratologie. Finalement, le troisième chapitre examine les thématiques intertextuelles de la liberté et de l’héritage dans les romans contemporains, lesquelles adoptent une esthétique « rurale trash » caractérisée par un refus de l’idéalisation, comme la définit Mathieu Arsenault. De ce fait, le Survenant, idéalisé dans le roman de Guèvremont, se transforme en figure de fuyards hors-la-loi dans La liberté des détours et dans Dixie. / Dedicated to the study of two contemporary novels, La liberté des détours (2015) by Mathieu Blais and Dixie (2013) by William S. Messier, this thesis examines the presence of a transformed, even deconstructed, regionality in Quebec's literary imagination. To do so, it examines these fictitious places in light of the revival of the figure of the Survenant, imagined by Germaine Guèvremont in 1945. The first chapter presents the figure of the nomad, from the tales of history to the rural novel, to reflect on its evolution. It then explores Guèvremont's innovative conception of Le Survenant through textual analysis. The second chapter focuses on Francis Langevin's definition of regionality, based on the needs of the primary corpus of this study. It is a novel way of reflecting on their filiations to the topos of the foreigner in rural areas, and more specifically to the dichotomy between “inhabitant” and “foreigner” imposed by terroirist literature. The method used for the analysis of the texts is inspired by the theories of intextextuality, hypertextuality and narratology. Finally, the third chapter examines the intertextual themes of freedom and heritage in contemporary novels, which adopt a “rural trash” aesthetic characterized by a refusal of idealization, as Mathieu Arsenault defines it. As a result, the Survenant, idealized in Guèvremont's novel, is transformed into the figure of outlaw fugitives in La liberté des détours and Dixie.
|
335 |
L’affirmation de soi au détriment de l’autre dans le théâtre de Fabien Cloutier : analyse de Scotstown, Billy (Les jours de hurlement) et Bonne retraite, JocelyneMalo, Joannie 10 1900 (has links)
Ce mémoire postule que l’affirmation de soi, dans le théâtre de Fabien Cloutier, se fait au détriment
de l’autre, voire contre l’autre. Je vérifierai cette hypothèse à travers l’analyse des pièces
Scotstown, Billy (Les jours de hurlement) et Bonne retraite, Jocelyne. Ce mémoire part de l’idée
selon laquelle l’affirmation identitaire, aujourd’hui, va de pair avec les principes d’« écart » et de
« différence », élaborés par François Jullien dans son essai Il n’y a pas d’identité culturelle. Dans
les diverses théories, identité et altérité sont intrinsèquement liées. On va même jusqu’à opposer
identité et altérité. Dans l’imaginaire collectif et dans l’univers dramaturgique de Fabien Cloutier,
la notion d’altérité comporte une connotation fortement négative. Toutefois, ce qui fait la force
des pièces de Cloutier, c’est qu’elles dépassent le constat que le soi est confronté à l’autre. Il
s’opère plutôt en elles le passage du régime de la « différence » à celui de l’« écart ». Le régime
de la « différence » implique un rapport de verticalité, ou autrement dit, de supériorité. Celui
d’« écart » implique un rapport d’horizontalité, où les deux entités qui la composent sont prises
pour ce qu’elles sont, pour ce qui les rassemble et les dissocie, sans que l’une serve de modèle ou
de point de comparaison à l’autre. Pour repérer et analyser les manifestations de l’affirmation de
soi et ses effets sur l’autre, telles qu’elles sont perceptibles dans les trois œuvres du corpus, je me
pencherai plus particulièrement sur les modalités de l’énonciation et la nature du dialogisme
comme les définit Hervé Guay. Je tenterai finalement de montrer comment Scotstown, Billy (les
jours de hurlement) et Bonne retraite, Jocelyne dénoncent la tendance à banaliser l’autre afin de
mieux se valoriser et comment ces pièces tentent de changer la conception de l’altérité. / This memoir argues that self-affirmation in Fabien Cloutier’s theatre is made at the expense of or
even against others. I will verify this theory through the analysis of the plays Scotstown, Billy (The
Days of Howling) and Bonne retraite, Jocelyne. I will begin from the idea that nowadays, the
affirmation of identity goes hand in hand with the principles of “gap” and “difference”, which
were developed by François Jullien in his essay Il n’y a pas d’identité culturelle. In many theories,
identity and alterity are intrinsically linked. They even go as far as to oppose identity and alterity.
Within the collective imaginary and in Fabien Cloutier’s dramatic universe, the notion of alterity
implies a strongly negative connotation. However, the strength of Cloutier’s plays lies in them
going beyond the simple fact that the self is confronted to others. Instead, they undergo the
transition from François Jullien’s “difference” system to the one of “gap”. The “difference” system
implies a vertical relationship, or in other words one of superiority. The “gap” system implies a
horizontal relationship, where the two entities that make it up are taken for what they are, for what
links them together and what separates them, without one serving as a model or as a point of
comparison to the other. To identify and analyse expressions of self-affirmation and their effects
on others, as they are notable in the three works of the corpus, I will focus on the enunciation
modalities and the nature of dialogism as Hervé Guay defines them. Finally, I will attempt to
demonstrate how Scotstown, Billy (The Days of Howling) and Bonne retraite, Jocelyne denounce
the tendency to depreciate others in order to better empower oneself, as well as how these plays
attempt to change the notion of alterity.
|
336 |
L'écriture de la post-mémoire dans La femme qui fuit d'Anaïs Barbeau-Lavalette, suivi de La cartographie de l'absenceMarcotte, Sophie 05 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Ce mémoire est composé d’un essai et d’un roman. L’essai s’intéresse à la post-mémoire, concept développé pour traiter des traumatismes historiques, en tant que matériau mémoriel intime. La recherche opère un glissement entre le traumatisme historique et le traumatisme privé en fondant leur similarité sur leur nature événementielle. Le roman La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette permet de concevoir l’importance de la post- mémoire dans le cadre de traumatismes familiaux. Cette histoire, mise en fiction en s’appuyant sur les traces d’un passé disparu, illustre bien la mise en récit et la reconquête du sens perdu par la deuxième génération d’un événement traumatique. La partie création du mémoire se consacre au récit d’une narratrice hypocondriaque dont la mère est décédée du cancer du sein alors que la protagoniste était encore enfant. Le personnage tente de déplier ses souvenirs, mais ne réussit que par l’entremise de son imagination – seule la narratrice-enfant possède les véritables souvenirs maternels. Toutefois, comme la fillette n’existe plus au présent, la reconquête de l’ascendance achoppe. En tentant de recomposer sa mère, la narratrice découvre surtout ses propres fantômes et ceux de son père. La création propose l’expérience de la théorie post-mémorielle tout en questionnant ses limites. / This master’s thesis is subdivided in two components : an essay and a novel. The essay focuses on postmemory, a concept elaborated in relation to historical traumas, as intimate memorial structure. The research shifts from historical traumas to personal traumas by basing their similarity on their event nature. The novel Suzanne by Anaïs Barbeau- Lavalette underlines the importance of postmemory in familial trauma. This story, fictionalized by linking true artefacts, sheds light on postmemorial work and on the resignification of events orchestrated by the post-generation of a traumatic event. The creation section of this work tells the story of a hypochondriac narrator who suffered the loss of her mother to breast cancer in childhood. The main character seeks to recover the lost memories of her mother but can only remember her by means of her imagination – only the child narrator still possesses the true memories. However, as the young girl no longer exists in the present time, the quest stumbles. Through the search for her mother, the narrator mostly uncovers her father’s and her own ghosts. The creative work attempts to embody the postmemory theory while questioning its limits.
|
337 |
L'illumineuse, suivi de «La claque de feu monumentale» : mysticisme et féminisme dans La pérégrin chérubinique de Jovette MarchessaultMartin, Marianne 11 1900 (has links)
L’illumineuse est un texte dramatique construit autour de la figure de l’écrivaine québécoise Jovette Marchessault. La pièce, relevant à la fois de l’hommage et du récit initiatique, propose une réflexion sur l’expérience de lecture, sur l’écriture et sur le legs artistique féministe. Dynamisée par un important jeu intertextuel, L’illumineuse met en scène une exploration et une célébration ludique de l’oeuvre de Marchessault, en intégrant des personnages et des extraits issus de ses écrits. L’action de L’illumineuse se déroule en une nuit, dans le huis clos d’un appartement d’étudiante, au sein duquel une jeune écrivaine angoissée recevra la visite des « femmes légendaires » (Anne Hébert, Anaïs Nin, Violette Leduc, etc.) qui peuplent les pièces de théâtre de Marchessault.
L’essai La « claque de feu monumentale » : mysticisme et féminisme dans La pérégrin chérubinique de Jovette Marchessault se penche sur le dernier texte publié de Jovette Marchessault et sur l’héritage mystique à la fois traditionnel et revendicateur qu’il contient. Nous y relevons, en un premier temps, les mécanismes textuels qui supportent le mysticisme de La pérégrin chérubinique. Par la suite, sont analysées les représentations théâtrales dont l’oeuvre fit l’objet, organisées par la metteure en scène et interprète Pol Pelletier, dans le but de réfléchir au mysticisme à l’épreuve de la scène. En réfléchissant à la fois aux média textuels et dramatiques, l’essai aborde la question de l’art comme vecteur du sacré, tout en mettant de l’avant les subversions féministes des créatrices de La pérégrin chérubinique. / L’illumineuse is a play built around the heritage of Quebec writer Jovette Marchessault. The text, which is both a tribute and an initiation story, focuses on the relationship between reader and fiction, the experience of writing, as well as the artistic legacy of feminism. We hope that L’illumineuse is able to travel through and celebrate the work of Marchessault, as characters and words from her own writings are transposed into a new and original setting, creating a dynamic exploration of intertextuality. The play’s story happens all in one night, in the huis clos of a students’ apartment, in which an anxious young writer will have the visits of the “legendary women” (Anne Hébert, Anaïs Nin, Violette Leduc, etc.) coming from Marchessault’s own plays.
The essay La “claque de feu monumentale”: mysticism et féminisme dans La pérégrin chérubinique de Jovette Marchessault, is about Marchessault’s last published text and its mystical tone, which is respectful of tradition and, at the same time, highly vindicative. First, we identify the textual mechanisms which support the mystical aspect of La pérégrin chérubinique. Then, we analyse the theatrical performances of the text by the director and performer Pol Pelletier, in order to question the staging of mysticism. By reflecting on textual and theatrical media, the essay aims to explore the ways in which the sacred is conveyed by art, as well as the feminist subversions of La pérégrin chérubinique.
|
338 |
Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud et L’Étranger de Camus : réappropriation et détournements dans le récit littéraire contemporainRezig, Sofia 05 1900 (has links)
Résumé
Véritable récit de filiation, Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud, chroniqueur et écrivain algérien d’expression française, prolonge et transgresse l’univers fictionnel de L’Étranger de Camus selon le point de vue de l’Arabe. Publié aux éditions Barzakh en Algérie, le roman reçoit le prix Goncourt du premier roman en 2015. Dans le roman de Camus, Meursault abat un Arabe sur une plage d’Alger, la victime n’a pas d’identité, elle demeure anonyme, le texte de Camus ne lui attribuant aucune agentivité. Le roman de Daoud nait de ce qui est interprété comme une injustice par Haroun, frère de l’Arabe assassiné et narrateur du récit qui va, dès lors, revendiquer un devoir de mémoire et de réhabilitation tout en s’inscrivant dans une réflexion sur l’Algérie contemporaine. Dans ce mémoire, nous examinons dans le premier chapitre les différents procédés théoriques soit l’intertextualité, la transtextualité et la transfictionnalité qui permettent de comprendre comment Kamel Daoud met en scène le chemin que Haroun parcourt, sur le modèle du palimpseste, pour dire l’Histoire/l’histoire de sa famille, ses états d’âme et pour exposer la problématique de l’identité algérienne et sa relation tumultueuse avec le passé colonial. Dans le deuxième chapitre, nous voyons par quels moyens Daoud prolonge le roman de Camus par l’invention de personnage et la restructuration des lieux et des évènements. Enfin, le dernier chapitre s’intéresse à la portée idéologique et politique de l’œuvre de Daoud et ce qu’elle implique comme lecture et réécriture postcoloniale de l’œuvre camusienne. / Abstract
A true story of parentage, Meursault, a counter-investigation is by Kamel Daoud, an Algerian columnist and writer of French expression. He prolongs and transgresses the fictional universe of Camus’s The Stranger from the point of view of the Arab. Published by Barzakh editions in Algeria, the novel receives the Goncourt Prize for the first novel in 2015. In Camus’s novel, Meursault shoots an Arab on a beach in Alger. The victim has no identity and remains anonymous; Camus’s text does not attribute any agency to it. Daoud’s novel is born from what is interpreted as an injustice by Haroun, brother of the murdered Arab and narrator of the story which will, from then on, avow a duty of commemoration and rehabilitation while being part of a reflection of contemporary Algeria. In this thesis, we examine in the first chapter the different theoretical processes, namely intertextuality, transtextuality and transfictionality which allow us to understand how Kamel Daoud stages the path that Haroun follows, on the model of the palimpsest, to say the History/the history of his family, his moods and to expose the problem of Algerian identity and its tumultuous relationship with the colonial past. In the second chapter, we see by what means Daoud extends Camus’s novel through the invention of a character and the restructuring of places and events. Finally, the last chapter looks at the ideological and political significance of Daoud’s work and what it implies as postcolonial reading and rewriting of the camusian work.
|
339 |
Bruit blanc ; suivi de Les dispositifs sonores dans la poésie de Marie Uguay et de Joséphine BaconHenry, Cassandre 04 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Ce projet de recherche-création explore les avenues narratives d'une pensée de contrôle du
corps par le sonore. Le travail de création réfléchira les mécanismes, les sentiments, les
contraintes conscientes ou inconscientes de personnages face à l'environnement sonore urbain.
Ces mécanismes, qu'ils soient intériorisés ou non par les personnages, permettront de penser le
dispositif sonore, au sens de Foucault puis interprété par Agamben. Le dispositif crée, entre l'être
sur lequel il agit et l'ensemble des dits et non-dits qu'il contient, un « processus de
subjectivation », ou de « désubjectivation »: il se fait contrôle, s'organise en rapports de force. La
partie création met en scène des personnages qui sont habités par des idéaux d'une libération du
corps par la musique, que cette libération − ou son échec − soit spatiale, temporelle, sociale ou
psychique. Ce travail se consacrera également à une analyse du recueil de Joséphine Bacon Un
thé dans la toundra/ Nipishapui nete mushuat (2013) et du recueil L'Outre-vie (1979) de Marie
Uguay. Ces autrices créent une dimension sonore et vocale évidente dans leurs poèmes, une
sensibilité, voire une sursensibilité à l'ouïe − notamment par le teueikan (tambour) chez Bacon et
par les « racines sonores » pour Uguay. Le son devient un vecteur qui permet de penser la
subjectivité dans des possibles spatiaux et temporels simultanés que le corps paraît empêcher.
R. Murray Schafer nomme « schizophonie » la séparation de la source d'émission du son par sa
reproduction, par la multiplication des enregistrements. Ce rapport différé à la musique produite à
distance du corps des musiciens − s'il s'agit de musique instrumentale − joue un rôle dans ce
réseau de rapports de force, dans ce dispositif qui nous intéresse. Les sources sonores se sont
aujourd'hui multipliées et apparaissent, par l'enregistrement, souvent déplacées et séparées de leur
contexte de production original. Comment penser ces effets de décontextualisation? Le travail de
création s'intéressera aux modalités et aux effets d'une voix énonciative travaillée par ces diverses
représentations d'un corps qui entend, récepteur de réalités différées, d'une pensée du
corps disséminé. Pour parler non pas seulement d'écoute, mais plutôt de ce que qui l'excède, de ce
vers quoi tend l'écriture poétique: possibilité de l'écoute de l'autre, ou de l'écoute de ce qui est
autre. / This research-creation M.A. thesis explores the narrative avenues of the impacts of sound and its effects to control the body. The creative writing work will show the mechanisms, feelings, and the conscious or unconscious constraints that are facing different characters with the urban soundscape. Those mechanisms, whether they are interiorized or not by the characters, will open a reflexion on the dispositif, as imagined by Foucault and later interpreted by Agamben. The dispositif (or apparatus) creates, between the subjectivity on which it acts and all of the contents it holds hidden or unhidden, a « process of subjectification » or « desubjectification »: it organizes, it creates a network of forces upon the subject. Bruit blanc, the creative writing work of this thesis, places characters that are hunted by ideals of a liberation of the body by music, whether this liberation − or its failure − is spatial, temporal, social or psychic. This work will also give space to an analysis of two poetry booklets: Un thé dans la toundra/ Nipishapui nete mushuat (2013) by Joséphine Bacon and L'Outre-vie (1979) by Marie Uguay. Those authors create upon reading a sonic and vocal dimension, a sensibility − even a hypersensibility − to hearing, especially through the teueikan in Bacon's poems and through racines sonores (« sound roots ») for Uguay. Their books present many esthetical and philosophical considerations on hearing as a physical and physiological phenomenon: sound becomes a vector throughout which we can imagine subjectivity in unsettling spatial and temporal possibilities that the body seems to forbid. R.Murray Schafer names « schizophonia » the splitting between what makes the sound and what transmits it which comes with the proliferation of recording technologies. This delayed connection to music that can be produced far from the bodies of musicians (when concerning instrumental music) plays a role in this network of forces, in this apparatus that keeps our interest. How can we think those effects of decontextualisation? Bruit blanc embodies the modalities and the effects of an enunciative voice that lives with different representations of a body hearing as a receptor of delayed realities, allowing to imagine the body in unquieting ways;to think about the possibility of listening to others, and to the listening of otherness.
|
340 |
Les fuckalls, suivi de Projections et imprévus : le voyage impossible dans Document 1 de François BlaisBughin, Hélène 05 1900 (has links)
Ce mémoire de recherche-création est d’abord un roman intitulé « Les fuckalls » portant sur les dérives quotidiennes d’un groupe d’amis résidant à Sherbrooke et leur tentative de former une communauté dans une société de performance. Seront considéré dans cette partie la conscience de la fiction, l’ennui, les relations et l’inertie.
La partie analyse est une réflexion autour de l’idée de l’éloge de l’inertie, à travers le déploiement des mécanismes de l’ironie dans Document 1 de François Blais (2012), un récit de voyage subvertit par un duo de personnages ludiques, Tess et Jude. Cet essai investit d’abord la manière dont est inscrite l’inertie, notamment par l’exploration du quotidien et habitudes des personnages, mais aussi l’humour, aspect pouvant afficher le roman comme un hommage à L’hiver de force de Réjean Ducharme (1973). Le ton humoristique serait en lien avec la connivence que la narratrice tente de développer avec le lecteur, au travers d’une narration dite niaiseuse.
Cette connivence est nécessaire à l’inscription de l’ironie dans le roman, qui passe entre autres par le récit et le discours de la narration, se déclinant autant les péripéties contradictoires qu’amène la quête falsifiée des personnages. L’analyse explore la façon dont est renversée cette doxa prônant le départ comme clé du bonheur, par l’exploration du territoire de proximité et la mise en abyme du récit. Au final, l’impossibilité même du départ traduit la fatalité inhérente au contexte dans lequel évolue les personnages, c’est-à-dire le confort et la raillerie. Les œuvres convoquées tissent entre elles des arguments amenant à la réflexion que l’ironie ici est le mécanisme portant l’éloge de l’inertie. / This memoir in creation-research is first and foremost a novel named “Les fuckalls”, in which is illustrated the aimless drifting of some teenagers in Sherbrooke, Québec as well as their attempt to form a community in a society that promotes productivity and appearance. Will be considered in this part the awareness of the fiction process, boredom, relationships and apathy.
The research part focuses around the idea of the praise of apathy that comes from the mechanisms of irony in Document 1 by François Blais (2012), a road novel subverted by the playful duo formed by Tess and Jude. First, this essay dissects the way the notion of apathy is inserted in the daily lives of the characters, as well as the humor process, which can appear as a homage to the 1973 novel L’hiver de force, by Réjean Ducharme. This particular humoristic tone is linked to the complicity the narrator is trying to develop through a narration said to be mindless.
This complicity is necessary to the inscription of irony in the text, which is manifesting itself through the story and the narration, as well as the contradictory twists that is brought by a falsified quest. This research explores the way that this doxa, which advocates that the key to happiness has to be somewhere else, is deflected by the author by the exploration of the adjacent territory and the mise en abyme of the story. In the end, the impossibility of any departure translates the inherent fatality of apathy, the state in which the characters are living their lives. The studied corpus links the irony as the mechanism that supports the praise of apathy.
|
Page generated in 0.0523 seconds