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«Tu ne tueras plus!» : une étude du processus de «recivilisation» de la société ouest-allemande d’après les catéchismes catholiques (1945-1970)Gagné, Martin 08 1900 (has links)
Chez les historiens qui se sont consacrés à l’étude de l’Allemagne contemporaine, plusieurs considèrent qu’en perpétrant un crime aussi barbare que la Shoah, le Troisième Reich a provoqué une « rupture de civilisation » (Zivilisationsbruch) au sein de l’histoire occidentale. En règle générale, ces spécialistes ont réfléchi sur le sens ainsi que sur les implications historiques et philosophiques de cet événement pour le monde contemporain. Peu d’entre eux, toutefois, se sont intéressés au pendant de cette « rupture de civilisation » : le processus de « recivilisation » qui a été à l’œuvre dans la société ouest-allemande au cours des premières décennies d’après-guerre. Caractérisé par le rejet de la violence et du militarisme, par la restauration des normes élémentaires de la civilité ainsi que par l’importance croissante accordée à des valeurs telles que la démocratie et le respect des droits de la personne, ce processus permet en grande partie d’expliquer comment, en à peine deux décennies, les Allemands de l’Ouest ont réussi à édifier un État stable et démocratique sur les ruines d’une dictature génocidaire. En étudiant la présentation du Décalogue dans les catéchismes catholiques, ce mémoire cherche à déterminer le rôle attribué aux prescriptions morales de nature religieuse dans le processus de « recivilisation » de la société ouest-allemande. Il se propose de montrer qu’au cours des années 1950 et 1960, les catéchismes catholiques publiés en RFA ont présenté de plus en plus d’indices d’une volonté que l’on pourrait qualifier de « recivilisatrice ». Ces indices ont surtout pris la forme d’une attention grandissante aux questions relatives à la guerre et à la paix, d’un assouplissement dans la présentation de l’autorité parentale et de l’adoption d’une conception de l’autorité civile fondée désormais sur l’accomplissement de devoirs civiques plutôt que sur l’obéissance aux supérieurs hiérarchiques. / Among scholars who have studied contemporary Germany, many consider that by perpetrating such a barbaric crime as the Holocaust, the Third Reich caused a “rupture of civilizationˮ (Zivilisationsbruch) in the history of the Western world. These experts have reflected on the meaning as well as on the historical and philosophical consequences of the Holocaust for the contemporary world. However, very few of them have examined the other side of this “rupture of civilizationˮ, i.e. the “recivilizingˮ process that occurred in West German society during the first postwar decades. Characterized by the rejection of violence and militarism, the restoration of elementary norms of civility and the growing importance attached to civic values such as democracy and human rights, this process explains how, within barely two decades, West Germans succeeded in building a stable and democratic state on the ruins of a genocidal dictatorship. Using the presentation of the Decalogue in the Catholic catechisms, this master’s thesis examines the role attributed to religious moral norms in the “recivilizingˮ process of West German society. It intends to show that during the 1950s and 1960s the Catholic catechisms published in the FRG presented numerous signs of a “recivilizingˮ will, which consisted in a particular attention to issues of war and peace, an updated view of parental authority and the adoption of a conception of civil authority based on the fulfilment of civic duties rather than on sheer obedience to hierarchy.
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Santé reproductive et santé mentale des femmes qui ont subi la violence sexuelle en temps de conflit armé : cas de la République Démocratique du CongoDossa, Nissou Ines 12 1900 (has links)
Problématique : Depuis bientôt deux décennies, la République Démocratique du Congo (RDC) est le territoire d’un conflit armé qui, selon l’International Rescue Commite, aurait occasionné plus de 3 millions de décès et autant de déplacés internes. Plusieurs rapports font également cas des nombreux actes de violence sexuelle (les viols, les mutilations, l’esclavage, l’exploitation sexuelle, etc.) commis envers les filles, les femmes et dans une moindre ampleur les hommes. S’il existe un consensus sur le côté barbare des actes de violence sexuelle liés aux conflits armés, rares sont les études qui ont évalué leurs conséquences sur la santé reproductive des survivantes surtout en termes d’issues telles que les fistules, les douleurs pelviennes chroniques (DPC), le désir de rapports sexuels, le désir d’enfant et le désir d’interruption de la grossesse issue de tels actes. Par ailleurs, même si la santé mentale des populations en zones de conflit représente un sujet d’intérêt, l’impact spécifique de la violence sexuelle liée au conflit sur la santé mentale des survivantes a été peu étudié. De plus, ces travaux s’intéressent aux effets de la violence sexuelle liée au conflit sur la santé mentale et sur la santé reproductive séparément et ce, sans évaluer les relations qui peuvent exister entre ces deux dimensions qui, pourtant, s’influencent mutuellement. Aussi, l’impact social de la violence sexuelle liée au conflit, ainsi que la contribution des normes socioculturelles aux difficultés que rencontrent les survivantes, a été peu étudié. Pourtant, l’impact social de la violence sexuelle liée au conflit peut permettre de mieux comprendre comment l’expérience d’un tel acte peut affecter la santé mentale. Enfin, aucune étude n’a évalué les effets de la violence sexuelle liée au conflit en la comparant à la violence sexuelle non liée au conflit (VSNLC). Pourtant, il est reconnu qu’à de nombreux égards, la violence sexuelle liée au conflit est bien différente de la VSNLC puisqu’elle est perpétrée avec l’intention de créer le maximum d’effets adverses pour la victime et sa communauté. Objectifs : Les objectifs poursuivis dans cette thèse visent à : 1) évaluer les effets de la violence sexuelle liée au conflit sur la santé reproductive; 2) évaluer les effets de la violence sexuelle liée au conflit sur la santé mentale en termes de sévérité des symptômes de stress posttraumatique (PTSD), de sévérité des symptômes de détresse psychologique et de probabilité de souffrir de troubles mentaux communs (TMC); 3) évaluer la contribution des troubles physiques de santé reproductive, en particulier les fistules et les douleurs pelviennes chroniques (DPC), aux effets de la violence sexuelle liée au conflit sur la santé mentale; 4) évaluer la contribution de l’état de santé mentale aux effets de la violence sexuelle liée au conflit sur le désir de rapports sexuels et le désir d’enfant; et 5) étudier l’impact de la violence sexuelle liée au conflit sur le plan social ainsi que la contribution des normes socioculturelles à ses effets adverses et la façon dont ces effets pourraient à leur tour influencer la santé des femmes et leur relation avec l’enfant issu de l’acte de violence sexuelle subi. Méthodologie : Un devis mixte de nature convergente a permis de collecter des données quantitatives auprès de l’ensemble des participantes (étude transversale) et des données qualitatives sur un nombre plus restreint de femmes (étude phénoménologique). Une étude transversale populationnelle a été conduite entre juillet et août 2012 auprès de 320 femmes âgées de 15 à 45 ans habitant quatre (4) quartiers de la ville de Goma située dans la province du Nord-Kivu en RDC. Les femmes ont été recrutées à travers des annonces faites par les responsables des programmes d’alphabétisation et de résolution de conflits implantés dans les différents quartiers par le Collectif Alpha Ujuvi, une ONG locale. Les issues de santé reproductive évaluées sont : les fistules, les DPC, le désir de rapports sexuels, le désir d’enfant et le désir d’interruption de la grossesse issue d’un acte de violence sexuelle. Les variables de santé mentale d’intérêt sont : la sévérité des symptômes de détresse psychologique, la sévérité des symptômes de PTSD et la probabilité de souffrir de TMC. Pour les analyses, l’exposition a été définie en trois (3) catégories selon l’expérience passée de violence sexuelle : les femmes qui ont vécu des actes de violence sexuelle liée au conflit, celles qui ont vécu des actes de VSNLC et celles qui ont déclaré n’avoir jamais subi d’acte de violence sexuelle au cours de leur vie. Les variables de confusion potentielles mesurées sont : l’âge, le statut matrimonial, le nombre d’enfants, le niveau d’éducation le plus élevé atteint et l’occupation professionnelle. Les mesures d’associations ont été évaluées à l’aide de modèles de régressions logistiques et linéaires simples et multiples. Des tests d’interaction multiplicative et des analyses stratifiées ont été également conduits pour évaluer l’effet potentiellement modificateur de quelques variables (âge, statut matrimonial, nombre d’enfants) sur la relation entre la violence sexuelle et les variables de santé reproductive ou de santé mentale. Ces tests ont également été utilisés pour évaluer la contribution d’une variable de santé reproductive ou de santé mentale aux effets de la violence sexuelle sur l’autre dimension de la santé d’intérêt dans cette étude. Une étude phénoménologique a été conduite dans le même intervalle de temps auprès de 12 femmes ayant participé à la partie quantitative de l’étude qui ont vécu la violence sexuelle liée au conflit et ont eu un enfant issu d’une agression sexuelle. Les sujets explorés incluent : la perception de l’acte de violence sexuelle liée au conflit vécu et de la vie quotidienne par les victimes; la perception de l’acte de violence sexuelle liée au conflit par la famille et l’entourage et leurs réactions après l’agression; la perception de la grossesse issue de l’acte de violence sexuelle par la victime; la perception de l’enfant issu de la violence sexuelle liée au conflit par la victime ainsi que son entourage; les conséquences sociales de l’expérience de violence sexuelle liée au conflit et les besoins des victimes pour leur réhabilitation. Une analyse thématique avec un codage ouvert a permis de ressortir les thèmes clés des récits des participantes. Par la suite, l’approche de théorisation ancrée a été utilisée pour induire un cadre décrivant l’impact social de l’expérience de la violence sexuelle liée au conflit et les facteurs y contribuant. Résultats : Le premier article de cette thèse montre que, comparées aux femmes qui n’ont jamais vécu un acte de violence sexuelle, celles qui ont vécu la violence sexuelle liée au conflit ont une probabilité plus élevée d’avoir une fistule (OR=11.1, IC 95% [3.1-39.3]), des DPC (OR=5.1, IC 95% [2.4-10.9]), de rapporter une absence de désir de rapports sexuels (OR=3.5, IC 95% [1.7-6.9]) et une absence de désir d’enfant (OR=3.5, IC 95% [1.6-7.8]). Comparées aux mêmes femmes, celles qui ont vécu la VSNLC ont plus de probabilité de souffrir de DPC (OR=2.3, IC 95% [0.95-5.8]) et de rapporter une absence de désir d’enfant (OR=2.7, IC 95% [1.1-6.5]). Comparées aux femmes qui ont vécu la VSNLC, celles qui ont vécu la violence sexuelle liée au conflit ont également une probabilité plus élevée d’avoir une fistule (OR=9.5, IC 95% [1.6-56.4]), des DPC (OR=2.2, IC 95% [0.8-5.7]) et de rapporter une absence de désir de rapports sexuels (OR=2.5, IC 95% [1.1-6.1]). En ce qui concerne les grossesses issues des viols, comparées aux femmes qui ont vécu la VSNLC, celles qui ont vécu la violence sexuelle liée au conflit sont plus nombreuses à souhaiter avorter (55% vs 25% pour celles qui ont vécu la VSNLC). Elles sont également plus nombreuses à déclarer qu’elles auraient avorté si les soins appropriés étaient accessibles (39% vs 21% pour celles qui ont vécu la VSNLC). Le second article montre qu’en comparaison aux femmes qui n’ont jamais subi de violence sexuelle, celles qui ont vécu la violence sexuelle liée au conflit présentent des symptômes de détresse psychologique (moyennes de score respectives 8.6 et 12.6, p<0.0001) et des symptômes de PTSD (moyennes de score respectives 2.2 et 2.6, p<0.0001) plus sévères et ont plus de probabilité d’être dépistées comme un cas de TMC (30% vs 76%, p<0.0001). De plus, comparées aux femmes qui ont vécu la VSNLC, celles qui ont vécu la violence sexuelle liée au conflit présentent des symptômes de détresse psychologique (moyennes de score respectives 10.1 et 12.6, p<0.0001) et des symptômes de PTSD (moyennes de score respectives 2.2 et 2.6, p<0.0001) plus sévères et ont plus de probabilité d’être dépistées comme un cas de TMC (48% vs 76%, p<0.001). Les valeurs minimales et maximales de score de sévérité de symptômes de détresse psychologique sont de 0/12 pour les femmes qui n’ont jamais vécu de violence sexuelle, 4/19 pour celles qui ont vécu la VSNLC et de 5/18 pour celles qui ont vécu la violence sexuelle liée au confit. En ce qui concerne la sévérité des symptômes de PTSD, les scores minimal et maximal sont respectivement de 0.36/3.22, 0.41/3.41 et 0.95/3.45. Le fait d’avoir développé une fistule ou de souffrir de DPC après l’agression sexuelle augmente la force des associations entre la violence sexuelle et la santé mentale. Les femmes qui ont subi la violence sexuelle liée au conflit et qui ont souffert de fistules présentent des symptômes de détresse psychologique et de PTSD plus sévères comparées aux femmes qui ont subi la violence sexuelle liée au conflit mais n’ont pas de fistules. Les résultats sont similaires pour les femmes qui ont subi la violence sexuelle liée au conflit et qui souffrent de DPC. Des résultats complémentaires suggèrent que le statut matrimonial modifie l’effet de la violence sexuelle sur la sévérité des symptômes de détresse psychologique, les femmes divorcées/séparées et les veuves étant celles qui ont les moyennes de score les plus élevées (respectivement 11.3 et 12.1 vs 9.26 et 9.49 pour les célibataires et les mariées). Par ailleurs, la sévérité des symptômes de détresse psychologique modifie l’association entre la violence sexuelle liée au conflit et le désir d’enfant. Le troisième article montre que, sur le plan social, l’expérience de violence sexuelle liée au conflit entraine également de lourdes conséquences. Toutes celles qui ont vécu ce type d’acte décrivent leur vie de survivante et de mère d’un enfant issu d’une agression sexuelle comme difficile, oppressive, faite de peines et de soucis et sans valeur. Plusieurs facteurs influencent la description que les victimes de violence sexuelle liée au conflit font de leur vie quotidienne, et ils sont tous reliés aux normes socioculturelles qui font de la femme une citoyenne de seconde zone, ne font aucune différence entre un viol et un adultère, condamnent les victimes de violence sexuelle plutôt que leurs agresseurs, rejettent et stigmatisent les victimes de tels actes ainsi que l’enfant qui en est issu. En réponse au rejet et au manque de considération, les femmes victimes de violence sexuelle liée au conflit ont tendance à s’isoler pour éviter les insultes et à garder le silence sur leur agression. En plus, les réactions de leur entourage/communauté ont tendance à leur faire revivre l’agression sexuelle subie, autant d’éléments qui nuisent davantage à leur réhabilitation. D’autres résultats démontrent que les enfants issus d’actes de violence sexuelle liée au conflit sont également rejetés par leur communauté, leur famille adoptive ainsi que le conjoint de leur mère, ce qui affecte davantage les survivantes. Avec leurs mères, les relations développées varient entre le rejet, la résignation et l’affection. Néanmoins, ces relations sont plus souvent tendues probablement à cause de la stigmatisation de la communauté. Conclusion: La violence sexuelle liée au conflit a des effets adverses sur la santé reproductive, la santé mentale mais également sur le plan social. Ces trois dimensions sont loin d’être isolées puisque cette étude a permis de démontrer qu’elles s’influencent mutuellement. Ceci suggère que la prise en charge des victimes de violence sexuelle liée au conflit ne doit pas se concentrer sur un aspect ou un autre de la santé mais prendre en compte l’ensemble des dimensions de la femme pour offrir une aide holistique, plus adaptée et qui sera plus efficace à long terme. / Background: Since nearly two decades, the Democratic Republic of Congo (DRC) is ravaged by an armed conflict which, according to the International Rescue Commitee, have caused more than 3 million deaths and as many internally displaced persons. Several reports also denounce the numerous cases of sexual violence (rape, mutilation, sexual slavery, exploitation, etc.) committed against girls, women, and to a lesser extent against men. Even if there is a consensus on the barbaric nature of conflict-related sexual violence acts, few studies have assessed its effects on survivors’ reproductive health especially in terms of issues such as fistulas, chronic pelvic pain (CPP), desire for sex, desire for children, and desire to interrupt pregnancy resulting from rape. Moreover, even if the mental health of populations in conflict zones is a topic of interest, the specific impact of conflict-related sexual violence on the survivors’ mental health has not been much studied. In addition, most studies research the effects of conflict-related sexual violence on mental health and on reproductive health separately without assessing the relationships that can exist between these two dimensions which, however, influence each other. Also, the social impact of conflict-related sexual violence, and the contribution of sociocultural norms to the survivors’ struggles, has not been much studied. Nevertheless, the social impact of conflict-related sexual violence may help in understanding how the experience of such act can affect mental health. Finally, no study has investigated the effects of conflict-related sexual violence by comparing it to non-conflict- related sexual violence (NCRSV). However, it is recognized that, in many respects, conflict- related sexual violence is very different from NCRSV since it is committed with the intent to create the most adverse effects on the victims and their community. Objectives: The objectives of this thesis aimed at: 1) assessing the effects of conflict- related sexual violence on reproductive health; 2) evaluating the effects of conflict-related sexual violence on mental health in terms of severity of posttraumatic stress disorder (PTSD) symptoms, severity of psychological distress symptoms, and the likelihood of suffering from common mental disorders (CMD); 3) assessing the contribution of adverse reproductive health issues, particularly fistula and chronic pelvic pain (CPP) to the effect of conflict-related sexual violence on mental health; 4) assessing the contribution of mental health state to the effect of conflict-related sexual violence on desire for sexual intercourse, and desire for children; and 4) studying the social impact of conflict-related sexual violence as well as the contribution of sociocultural norms to its adverse consequences, and how these effects could in return affect women’s health and their relationship with their rape-conceived children. Methodology: A convergent mixed design allowed collection of quantitative data from all participants (cross-sectional study) and qualitative data on a smaller number of women (phenomenological study). A population-based cross-sectional study was conducted between July and August 2012 among 320 women, aged 15 to 45, living in four (4) neighbourhoods of the city of Goma, province of North Kivu in the DRC. Participants were recruited through announcements made by those responsible for literacy and conflict-resolution programs implemented in different neighbourhoods by the Collectif Alpha Ujuvi, a local NGO2. Reproductive health outcomes assessed are: fistulas, CPP, desire for sex, desire for children and desire to interrupt pregnancy resulting from sexual violence. The mental health outcomes of interest were: severity of psychological distress symptoms, severity of PTSD symptoms, and likelihood of suffering from CMD. For analyses, exposure was defined in three (3) categories according to past experience of sexual violence: women who experienced conflict-related sexual violence, those who experienced NCRSV, and those who reported never having been victim of sexual violence in their lifetime. Potential confounders assessed were: age, marital status, number of children, highest education level reached, and occupation. Measures of association were assessed using simple and multiple logistic and linear regression models. Multiplicative interaction tests and stratified analyzes were also conducted to identify the potential modification effect of the variables age, marital status and number of children on the association between sexual violence and reproductive health or mental health. Those tests were also used to assess the contribution of reproductive health or mental health to the effects of sexual violence on the other aspect of health of interest in this study. In the meantime, a phenomenological study was conducted among 12 women who experienced conflict-related sexual violence, had a rape-conceived child, and participated in the quantitative part of the study. Topics explored include: perception of the act of conflict- related sexual violence and the daily life by the victims; perception of the act of rape by the victims’ family and entourage and their reaction after the aggression; perception of pregnancy resulting from sexual violence by the victim; perception of the rape-conceived child by the victim and her entourage; social consequences of experiencing conflict-related sexual violence, and victims' needs for rehabilitation. A thematic analysis with open coding has highlighted the key themes of the participants’ stories. Thereafter, a grounded theory approach was used to induce a framework outlining the social impact of experiencing conflict-related sexual violence along with the contributing factors. Results: The first article of this thesis shows that, compared to women who have never experienced sexual violence, women who experienced conflict-related sexual violence have a higher probability to have fistula (OR=11.1, 95% CI [3.1-39.3]), CPP (OR=5.1, 95% CI [2.4- 10.9]), an absence of desire for sexual intercourse (OR=3.5, 95% CI [1.7-6.9]), and an absence of desire for children (OR=3.5, 95% CI [1.6-7.8]). Compared with the same women, those who have experienced NCRSV are more likely to have CPP (OR=2.3, 95% CI [0.95-5.8]), and an absence of desire for children (OR=2.7, 95% CI [1.1-6.5]). Compared with women who have experienced NCRSV, those who experienced conflict-related sexual violence also have higher odds for fistula (OR=9.5, 95% CI [1.6-56.4]), CPP (OR=2.2, 95% CI [0.8-5.7]), and absence of desire for sexual intercourse (OR=2.5, 95% CI [1.1-6.1]). Regarding pregnancy resulting from sexual violence, in comparison to women who experienced NCRSV, a higher proportion of those who experienced conflict-related sexual violence were willing to abort (55% vs. 25% for those who experienced NCRSV). They are also more likely to admit that they would have done so, if proper care was available (39% vs. 21% for those who experienced NCRSV). The second article shows that, compared to women who have never experienced sexual violence, those who experienced conflict-related sexual violence have more severe symptoms of psychological distress (respective score means 8.6 and 12.6, p<0.0001) and PTSD (respective score means 2.2 and 2.6, p<0.0001), and are more likely to be probable CMD case (30% vs. 76%, p<0.0001). Moreover, compared to women who experienced NCRSV, those who experienced conflict-related sexual violence have more severe symptoms of psychological distress (respective score means 10.1 and 12.6, p<0.0001) and PTSD (respective score means 2.2 and 2.6, p<0.0001), and are more likely to be probable CMD case (48% vs. 76%, p<0.0001). The lowest and highest scores of severity of psychological distress symptoms are 0/12 in the category of women who never experienced sexual violence, 4/19 in the category of women who experienced NCRSV and 5/18 in the category of women who experienced conflict-related sexual violence. Regarding the severity of PTSD’s symptoms, the lowest and highest scores are respectively: 0.36/3.22, 0.41/3.41 and 0.95/3.45. Suffering from fistula or CPP increases the strength of the association between sexual violence and mental health. Women who experienced conflict-related sexual violence and suffered fistula, compared to those who experienced conflict-related sexual violence and did not suffer from fistula, have more severe symptoms of psychological distress and PTSD. Results were similar for women who experienced conflict-related sexual violence and have CPP. Complementary results suggest that the marital status modifies the association between sexual violence and severity of psychological distress symptoms, divorced/separated and widowed being those who have the highest score means (respectively 11.3 and 12.1 vs. 9.26 and 9.49 for singles and married women). Furthermore, the severity of psychological distress symptoms changes the association between conflict-related sexual violence and desire for children. The third article shows that, on the social front, experiencing conflict-related sexual violence also results in serious consequences. All women who experienced this type of act describe their life of survivor and mother of a child born from rape as difficult, oppressive, made of worries and sorrows, and worthless. Several factors influence the description that victims of conflict-related sexual violence make of their daily lives, and they are all related to socio-cultural norms which consider women as second class citizen, do not make any difference between rape and adultery, condemn rape victims rather than the perpetrators, reject and stigmatize raped women and rape-conceived children. In response to the rejection and lack of consideration, survivors of conflict-related sexual violence tend to isolate themselves to avoid insults, and keep quiet about the aggression they suffered. In addition, the reactions of their entourage/community tend to revive memories of the aggression they suffered, all of which may impair their rehabilitation. Other results show that children resulting from conflict-related sexual violence are also rejected by their communities, as well their adoptive family and their mother’s partner and this hurts the victims. With their mothers, relationships developed range from rejection, resignation to affection. Nevertheless, these relationships are often more likely to be strained because of the stigma of the community. Conclusion: Conflict-related sexual violence has adverse effects on reproductive health and mental health. It is also associated with adverse social consequences. Those three dimensions are far from being isolated because this study demonstrated that they do influence each other. This suggests that intervention programs for victims of conflict-related sexual violence should not only focus on one aspect of health but take into account all the dimensions of a woman to provide holistic and more appropriate support which will be more effective in the long term.
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Pour un modèle chrétien de réconciliation dans la société luba : une interprétation des pratiques traditionnelles luba de réconciliation à partir de Genèse 32–33 et une proposition d’appropriation chrétienne contemporaineIlunga, Kandolo Kasolwa 08 1900 (has links)
Pour des raisons de limitation, cette thèse analyse le thème de la réconciliation à partir des pratiques traditionnelles des Baluba du Katanga; elle concerne et s'applique également aux autres ethnies bantu en Afrique Centrale où ces pratiques sont similaires. / La détérioration des relations et la fragilité de la cohésion entre certains groupes sociaux en RD Congo remontent à 1958, peu avant l’indépendance du pays en 1960. Depuis ce temps, les conflits socio-politiques affectent profondément les groupes ethniques et les conditions économiques sont de plus en plus mauvaises. Depuis son indépendance, le pays a traversé de nombreuses périodes de conflits, sans aucune accalmie durable.
De 1960 à 1964, les fréquentes guerres de sécessions, des rébellions et des guerres interethniques ont déstabilisé toute la structure sociale du pays. Les tentatives de réconciliation ont eu des résultats mitigés et parfois des solutions de courte durée. Le coup d’État de 1965, a plongé davantage le pays dans la violence : le pouvoir a été confisqué par les membres du parti unique et la gestion des biens publics a été confiée à quelques groupes ethniques privilégiés. Les frustrations et les injustices suscitèrent des insurrections et des soulèvements populaires, souvent réprimés dans le sang. Les efforts de démocratisation de 1990 n’ont pas rétabli l’équilibre des pouvoirs. Plusieurs groupes ethniques lésés se sont radicalisés et ont étayé leurs revendications par des actions violentes et meurtrières. La situation ne s’est guère améliorée depuis la fin de la dictature et perdure encore de nos jours.
Pourtant, l’histoire montre qu’en RD Congo, les ethnies avaient un système traditionnel de résolution des conflits de diverses natures. Grâce à un enquête de terrain, nous avons reconstitué ce processus qui conduisait à une réconciliation durable parce qu’elle résultait d’une concertation communautaire sous l’arbre-à-palabre. Selon nos interlocuteurs, ces pratiques traditionnelles de réconciliation ont fait leurs preuves. Dans une perspective d’inculturation de l’Évangile, elles peuvent être interprétées et adaptées, puis intégrées à la vie de l’Église et à sa mission de réconciliation en RD Congo.
Dans cette thèse, nous proposons un modèle chrétien et inculturé de réconciliation, élaboré à partir des pratiques et des rites traditionnels des Baluba. Pour constituer ses composantes essentielles, nous avons fait une sélection critique de ces éléments traditionnels, qui ont des potentialités de paix. Nous les avons ensuite mis en corrélation avec ceux retenus d’une analyse du récit de la réconciliation entre Jacob et Ésaü (Gn 32–33) et de son appropriation chrétienne à partir des enseignements de Jésus (Mt 5. 21-26) et de Paul (2 Co 5. 11-21).
Ce modèle chrétien inculturé est proposé à l’Église et ses partenaires pour être mis en œuvre auprès de la communauté chrétienne, dont les Baluba, et dans l’ensemble de la société congolaise. La première étape de cette mise en œuvre sera un travail de conscientisation et de concertation débouchant sur des expériences pratiques et concrètes de la réconciliation dans des communautés locales, qui pourront servir d’inspiration à d’autres niveaux. La démarche réalisée ici invite aussi à poursuivre des réflexions interdisciplinaires sur la réconciliation durable à partir des pratiques de la culture africaine traditionnelle. / The deterioration of relations and the fragility of cohesion between several social groups in the DR Congo date back to 1958, shortly before the country’s independence in 1960. Since then, socio-political conflicts have profoundly affected ethnic relations and economic conditions have even worsened. Since its independence, the country has gone through many periods of conflict, without any lasting peace.
From 1960 to 1964, frequent secession wars, rebellions and inter-ethnic conflicts have destabilized the entire social structure of the country. Attempts for reconciliation have had mixed results and sometimes short-lived solutions. The 1965 coup plunged the country further into violence: power ended up in the hands of members of the sole ruling party and the management of public assets got entrusted to select members of influential ethnic groups. Frustrations and lack of distributive justice engendered insurrections and popular uprisings, which were often quelled by bloody repression. Attempts to democratization since 1990 have not restored the balance of powers. Several ethnic groups, feeling unfavourably treated, have become radicalized and have used deadly violence in support of their claims. The situation has hardly improved since the end of dictatorship and persists even these days.
Yet, history shows that in the DR Congo, ethnic groups had a traditional system of resolving various kinds of conflicts. Through a field survey, we have reconstructed the process which usually brought about lasting reconciliation, since it was grounded in community consultations under a palaver tree. Accounts by participants in our survey suggest that such traditional practices of reconciliation have demonstrated their efficiency. From the theological perspective of an inculturation of the Gospel, they can be reinterpreted and adapted, then integrated into the life of the Church and into its mission of reconciliation in the DR Congo.
In this dissertation, we propose a Christian and contextualized model of reconciliation, grounded in the traditional practices and rites of the Baluba. To constitute its essential components, we have critically selected traditional elements which have shown their potential for peace. We have then correlated them with elements from a narrative analysis of the reconciliation between Jacob and Esau (Gen. 32–33) and its Christian reinterpretation through the teachings of Jesus (Mt 5. 21-26) and Paul (2 Co 5. 11-21).
This contextualized Christian model is being proposed to the Church and its partners for implementation within the Christian community, including the Baluba, and within the entire Congolese society. The first step of this implementation process will consist of the raising of awareness and of consultations, thus leading to practical and actual experiences of reconciliation in local communities, which, in turn, will serve as a source of inspiration at further levels. The approach taken here also invites continued interdisciplinary reflections on lasting reconciliation grounded in traditional African cultural practices.
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«Imagine, c’est le socialisme et personne ne s’en va» : l’intelligentsia littéraire est-allemande et la chute du mur de BerlinBellefeuille, Carol-Ann 03 1900 (has links)
En 1989, la Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la République démocratique allemande (RDA) furent secouées par des mouvements de protestations qui précipitèrent la dissolution de leur régime communiste. Il est souvent admis, dans l’historiographie comme dans la mémoire populaire, que les intellectuels, dont plusieurs écrivains, ont joué un rôle déterminant lors de ces bouleversements. Or, l’analyse de la révolution en Allemagne de l’Est et des prises de position de son intelligentsia littéraire démontre qu’une telle conclusion s’applique mal à cet État : les auteurs phares de la RDA, qui se sont pourtant présentés pendant et après la révolution comme des victimes et des opposants au régime, n’ont jamais partagé les revendications anticommunistes de leurs concitoyens et ont conservé un discours socialiste.
Ce mémoire entend expliquer cette réaction particulière des écrivains les mieux établis de l’Allemagne de l’Est – soit Christa Wolf, Heiner Müller, Stefan Heym, Volker Braun et Christoph Hein. En étudiant leurs textes non fictifs et en analysant la relation qu’ils entretenaient avec le régime, la population et l’idéologie promue en RDA, nous démontrerons que ces auteurs avaient développé, avant l’ouverture du mur de Berlin, une stratégie d’action alliant loyauté socialiste et critique de l’autoritarisme, ce qui leur avait permis de cumuler un important capital social et culturel. À l’automne 1989 et lors du processus de réunification allemande, l’intelligentsia littéraire a en fait agi en fonction de cette même stratégie ; celle-ci, toutefois, n’était pas adaptée aux nouvelles conditions sociales. / In 1989, Poland, Hungary, Czechoslovakia and the German Democratic Republic (GDR) were shaken by protest movements that precipitated the dissolution of their communist regimes. It is often accepted in historiography as in the popular memory that intellectuals, amongst whom many writers, played a key role in these revolutionary changes. However, analysis of the revolution in East Germany and of its literary intelligentsia’s stance demonstrates that such a conclusion cannot apply to this state: the leading authors of the GDR, who presented themselves during and after the revolution as opponents and victims of the regime, never shared the anti-communist claims of the citizens, and maintained a socialist discourse.
This master’s thesis intends to explain this particular reaction of the most influential East German writers – especially Christa Wolf, Heiner Müller, Stefan Heym, Volker Braun and Christoph Hein. By studying their non-fictional texts and analysing the relationship they had with the regime, the people and the ideology promoted in the GDR, we will demonstrate that these authors had developed, before the opening of the Berlin Wall, a strategy that combined a socialist loyalty and a critic of the authoritarianism, which allowed them to accumulate significant social and cultural capital. In the Fall of 1989 and during the process of German reunification, the literary intelligentsia acted accordingly to that same strategy which, however, was not adapted to the new social conditions.
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La quête de la souveraineté Ouest-allemande et de l’intégration à l’Ouest (1948-1955). Le rôle du juriste et diplomate Wilhelm Grewe / In Quest of West German Sovereignty and Integration into the West (1948-1955). Wilhelm Grewe’s Role as a German Diplomat and Professor of International Law / Auf dem Weg zu Souveränität und Westintegration (1948-1955). Der Beitrag des Völkerrechtlers und Diplomaten Wilhelm GreweLambertz, Ruth 11 September 2012 (has links)
Les années 1948-55 sont décisives pour le regain de la souveraineté ouest-allemande et l’intégration de la République fédérale à l’Ouest. Au cours de cette période, on observe la transformation des trois zones placées sous l’autorité suprême des alliés occidentaux en un Etat (quasi) souverain, membre de l’OTAN. Wilhelm Grewe, professeur de droit international, s’engage dès la première heure en faveur d’une base juridique pour les relations avec les Alliés sous forme d’un statut d’occupation (en rédigeant notamment Ein Besatzungsstatut für Deutschland en 1948).En 1951, Konrad Adenauer lui confie la direction de la délégation chargée de négocier le Traité Général sur l’Allemagne (« Deutschlandvertrag »). Wilhelm Grewe use d’astuces juridiques et de pragmatisme politique afin de réaliser les objectifs du chancelier. Les discussions portent essentiellement sur les questions de la souveraineté allemande, de l’autorité suprême, des droits réservés des Alliés, ainsi que sur une garantie de sécurité pour la République fédérale. Le traité, intrinsèquement lié à celui de la CED, est signé en mai 1952.La ratification des deux traités mène à des débats houleux au « Bundestag », notamment sur les questions de la nation allemande et du réarmement. Wilhelm Grewe est alors chargé de la défense juridique des traités devant le parlement et la Cour constitutionnelle. Il joue de nouveau un rôle important lors de la renégociation du Traité Général à la suite de l’échec de la CED. En mai 1955, un « Deutschlandvertrag » remodelé entre en vigueur, le statut d’occupation est aboli, et la République Fédérale rejoint les rangs de l’OTAN et de l’UEO. / The period from 1948 to 1955 was crucial for West Germany's attempts to regain her sovereignty and to achieve her integration into the West. During that time the three zones placed under the Supreme Authority of the Western Allies gradually progressed to becoming a (quasi) sovereign state and a full member of NATO.Wilhelm Grewe, a German professor of international law, was one of those who at a very early stage pleaded for a Statute of Occupation (in 1948, he published Ein Besatzungsstatut für Deutschland) in order to create a legal framework for the relations between the Allies and Germany.In 1951 Konrad Adenauer appointed him Head of delegation for the negotiation of the General Treaty on Germany (“Deutschlandvertrag”). With his legal expertise and his political pragmatism Wilhelm Grewe tried to fulfill the Chancellor’s objectives. The negotiations focused on German sovereignty, supreme authority, the reserved rights of the Allies and a security guarantee for the Federal Republic. This treaty, which was coupled with the EDC, was signed in May 1952.The ratification of both treaties gave rise to stormy debates in the “Bundestag”, concentrating especially on the questions of German reunification and rearmament. Grewe was then entrusted with the legal defence of the treaties vis-à-vis Parliament and the Constitutional Court.He was again called to play an important role when the General Treaty had to be renegotiated after the EDC had failed. In May 1955 a revised “Deutschlandvertrag” entered into force, the Statute of Occupation was abolished and the Federal Republic of Germany became a member of NATO and of the WEU.
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L'instituteur Louis Pastre (1863-1927) : le catalan et l'école en Roussillon de 1881 à 1907 / The school teacher Louis Pastre (1863-1927) : Catalan language and primary school in Roussillon from 1881 to 1907 / El mestre d’escola Lluís Pastre (1863-1927) : el català i l’escola al Rosselló del 1881 al 1907Bonet, Luc 18 December 2012 (has links)
Né en 1863 dans l’Hérault, Louis Pastre effectue toute sa carrière d’instituteur laïque dans les Pyrénées-Orientales. Deux siècles et demi après l’annexion du Roussillon à la France, le catalan demeure la langue véhiculaire, surtout pour les classes populaires. Dès la fin du XIXe siècle, et avec des signes avant-coureurs redevables entre autres à l’instituteur public Côme Rouffia (1790-1874), la langue régionale s’inscrit aussi dans la dynamique des renaissances félibréenne et surtout catalane qui irradie depuis Barcelone. Une élite intellectuelle s’organise alors pour préserver le patrimoine régional, dans le cadre de la « grande patrie » soutenue par l’école de la Troisième République. Instituteur public en activité, républicain radical et syndicaliste, pédagogue solidariste et didacticien novateur du français, Louis Pastre fut un efficace membre fondateur de la Société d’Études Catalanes, la première organisation régionaliste de la Catalogne du nord des Pyrénées. On étudie sa trajectoire et ses productions pédagogiques, dans le contexte de son activité professionnelle et militante et de ses relations avec les catalanistes barcelonais, jusqu’à ce qu’il formalise, en 1907, une « méthode mixte ». Cette dernière fut un compromis inédit entre les méthodes directe et de traduction, en faveur de l’apprentissage du français par, et pour, le catalan à l’école primaire. Après avoir remis en question les propositions antérieures de pédagogie régionaliste, face à l’hostilité de l’administration et la tiédeur des instituteurs roussillonnais, Louis Pastre se consacrera, jusqu’à sa mort en 1927, au catalan hors de l’école, avec une oeuvre de linguiste extérieure au cadre de cette étude. / Born in 1863 in Languedoc in the French department of Herault, Louis Pastre carries out his whole carrier as a lay teacher in Roussillon or Pyrenées-Orientales department. Two centuries and a half after Roussillon was annexed to France, Catalan remains a common language, especially to the working class. From the end of the nineteenth century and with harbingers grateful forever to the state teacher Côme Rouffia (1790-1874), the regional language also fits into the process of the dynamics of the Felibrige and especially Catalan revivals which shine from Barcelona. Then, an intellectual elite organises itself to preserve the local heritage as part of the « main motherland » that the 3rd Republic School supports. Active state teacher, radical republican and trade unionist, solidaristic teacher and innovative of French, Louis Pastre was an efficient founder member of the Catalan Studies Society, the first regionalist organization in North Pyrenees Catalonia. His career and his educational production are studied in the context of his professional and militant activity and of his relationship with Barcelonese catalanists, until he makes formal a « mixed method » in 1907. The latter was a completely new compromise between the direct methodology and the methodology of translation, in favour of the teaching of French by and for Catalan in primary school. After challenging the previous suggestions about regionalist teaching, facing the enmity administration shows and the reserve of teachers from Roussillon, Louis Pastre devoted himself to Catalan outside school until 1927 (year of his death), with a linguist work which is outside of the frame of this study. / Nascut el 1863 al baix Llenguadoc, Lluís Pastre passa al Rosselló tota la seva vida professional com a mestre laic de primera ensenyança. Dos segles i mig després de l’annexió a França, a l’antiga província de Rosselló esdevinguda, des de la Revolució francesa, departament dels Pirineus-Orientals, el català és encara la llengua vehicular, sobretot per a les classes populars. D’ençà de finals del segle XIX, i amb senyals precursors atribuïbles, entre d’altres, al mestre públic Cosme Rouffià (1790-1874), la llengua regional segueix també la dinàmica de la renaixença felibrenca, i sobretot de la catalana, que irradia des de Barcelona. Llavors, una elit intel·lectual s’organitza per preservar el patrimoni regional, dins el marc de la « gran pàtria » francesa que el sistema escolar de la Tercera República promou activament. Mestre públic en actiu, republicà radical i sindicalista, pedagog solidarista i promotor d’una didàctica renovada de la llengua francesa, Lluís Pastre fou un eficaç membre fundador de la Société d’Études Catalanes, la primera entitat regionalista de la Catalunya del nord del Pirineu. Estudiem la trajectòria i les produccions pedagògiques de Lluís Pastre en el context de la seva activitat professional i militant, així com de les seves relacions amb els catalanistes barcelonins, fins que ell mateix formalitzi, el 1907, un « mètode mixt ». Aquest fou un compromís inèdit, entre els mètodes directe i de traducció, per a l’aprenentatge del francès, mitjançant el català i també a favor de la introducció del català a l’escola primària. Després d’haver posat en qüestió les propostes anteriors de pedagogia regionalista, i enfront de l’hostilitat de l’administració i la tebior dels mestres rossellonesos, Lluís Pastre es dedicà, fins a la seva mort el 1927, a promoure el català fora de l’escola, amb una obra de lingüista que ultrapassa el marc d’aquest estudi.
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Le choix du régime politique dans les temps modernes : Machiavel et sa postérité (XVIE-XVIIIE siècles)Andrieu, Elodie 02 November 2011 (has links)
Les récentes révolutions du « Printemps des pays arabes » attestent de la vivacité de l’idéal démocratique. Or ce régime est caractéristique d’une manière philosophique de penser le droit et les institutions. En effet, il se conforme mieux que nul autre à l’essence de l’Homme. Alors, malgré le succès des méthodes quantitatives en sciences humaines et l’autonomie désormais incontestée de la science du politique, nos temps contemporains seraient les héritiers d’une vision métaphysique plutôt que scientifique de la matière politique. Pourtant, la thèse explore l’histoire de la première « science des institutions » qui naît et se développe dans les Temps Modernes. Courant méconnu au cœur de l’histoire des institutions, ses tenants sont pourtant des figures incontournables et emblématiques de la pensée politique moderne, qu’il s’agisse de Machiavel, Hobbes, Montesquieu ou encore Hume. La thèse dévoile alors l’ambitieux projet de ces penseurs : proposer des institutions adaptées à la variété des mœurs, des histoires et des sociétés qu’ils étudient. Le choix du régime politique se doit d’être à la fois respectueux de l’humain et adapté à la variété des populations existantes. Dès lors l’universel et le particulier se rejoignent pour servir la première « science » de la Modernité. La thèse serpente les siècles et le continent européen. Au bout de son périple, une rencontre surprenante : celle de philosophes fascinés par les découvertes de ces premiers scientifiques du politique. De cette rencontre devait naître un nouveau régime politique, différent de son homologue athénien : la Démocratie moderne / The recent revolutions of the « Arab Spring » attest of the vivacity of the democratic ideal. Yet, this regime is characterised by a philosophical questioning on law and on institutions. In fact, it fits better than any other regime the essence of mankind. So despite the success of quantitative methods and the now undisputed autonomy of political sciences, modern times inherited a metaphysical point of view rather than a scientific way to address political questioning. However, the thesis explores the history of the first “science of institutions” that was born and developed in Modernity. Unknown current in the history of institutions, its proponents are paradoxically emblematic figures of modern political thinking, such as Machiavelli, Hobbes, Montesquieu or even Hume. The thesis unveils their ambitious project: to propose institutions adapted to the variety of the customs, behaviours, histories of the societies they study. The choice of the political regime should be respectful of human nature and at the same time adapted to the variety of the existing people. Therefore, the universal and the specific merge in order to serve the first real science of the modern era. The thesis research progresses through Europe from the XVIth to the XVIIIth centuries. At the end of its journey: a surprising encounter: the meeting of philosophers fascinated by the discoveries of these first political scientists. This encounter bore a new type of political regime, different from its Athenian counterpart: modern Democracy
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"Cedant arma togae..." : l'institution militaire dans la pensée constitutionnelle et politique de l'an III (1795) à 1962 / "Arma cedant togae..." : the military institution in the constitutional and political thought of the year III (1795) to 1962Cornevin, Gérard 25 January 2014 (has links)
La sagesse politique est de faire vivre un gouvernement libre, et une puissance armée. Etude portant sur l'organisation de la force armée dans la pensée constitutionnelle, et son action dans la pensée politique depuis l'an III (1795) à 1962, sur une période de 167 ans, sa déclinaison dans l'iconographie politique, à l'aune de la politique, portant sur les dix régimes politiques- souverains et républicains - au travers des guerres et évènements sociétaux. La conclusion rappelle l'obéissance des armées au pouvoir civil pour la période considérée, une interaction du politique et des armées et ouvre une perspective nouvelle, dans la relation politique-armées, exposant un aperçu sur les grandes puissances économiques, dans leurs rapports politique-armées. / Political wisdom is to live a free government, and military power. Study on the organization of armed force in the constitutional thought, and action in political thought since the year III (1795) to 1962, over 167 years, its variation in the political iconography to yardstick of politics, on the ten-political sovereign and republican regimes - through wars and societal events. The conclusion reminds the obedience of armies of the civil power for the period, an interaction of political and armed and opens a new perspective in the political-military relationship, exposing an overview of the major economic powers in their relations policy-armies.
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Les principes supérieurs du droit pénal des mineurs délinquants / Superior principles of juvenile offender penal lawMontoir, Carmen 01 July 2014 (has links)
Après une décennie de réformes incessantes et à l’heure où l’on envisage une refonte globale de la matière, il paraît important de s’interroger sur les principes supérieurs gouvernant le droit pénal des mineurs délinquants. En dépit d'une cristallisation remontant à 2002, via le mécanisme original du principe fondamental reconnu par les lois de la République, et sa protection par quelques instruments internationaux, l’autonomie de la justice des mineurs pose, à ce jour encore, de nombreuses questions. Sur le plan substantiel, elle repose sur des principes, reconnus supérieurs, d’adaptation de la réponse au relèvement éducatif et moral des mineurs et d’atténuation de la pénalité, qui s’avèrent quasiment absolus. Le discernement, en revanche, n’a pas bénéficié, pour sa part, d’une consécration expresse sur le plan suprême. Il se voit même concurrencé par le critère rigide de l’âge, et ce, bien qu’il soit un préalable essentiel à la détermination de la responsabilité pénale. Sur le plan processuel, malgré leur protection supra-législative, tant la règle de juridictions spécialisées que l’exigence de procédures appropriées, régulièrement infléchies, semblent vouées à la relativité. Le Conseil Constitutionnel, à la fois constituant et garant de la matière, a souvent été invité à en marquer les limites infranchissables et à en protéger le noyau dur inaltérable. Fort de l’identification et de l’appréciation de ce dernier, le présent travail tend à montrer que la malléabilité des principes de forme du droit pénal des mineurs délinquants permet de contourner l’immutabilité des principes de fond dirigeant celui-ci. / Following one decade of continuous reforms of the juvenile offenders penal law and while a global recast of the matter is considered, it appears important to question the superior principles governing it. Despite its original crystallization, starting in 2002, through the original mechanism of fundamental principle recognized by Republic Law, and its protection by some international tools, the autonomy of the juvenile justice is still currently questionable. On the substantial side, juvenile justice is based on principles, recognized as superior, of answer’s adaptation to the educational and moral restoring of the juvenile and sentence mit igation, which appear nearly absolute. On the other hand discernment has not benefited from an explicit consecration of its paramount status. It is even challenged by the age arbitrary criteria despite the fact that this condition is a cardinal preliminary for penal responsibility determination. On the procedural side, notwithstanding their supra-legislative guarantee, specialized jurisdictions so as requirement for appropriate procedures, regularly inflected, seems dedicated to relativity. Constitutional Council, both matter constituent and guarantor, has been very often invited to determine unreachable limits and to protect the unalterable core. Based on this core’ identification and assessment, this work intend to demonstrate that malleability of the form principles of juvenile offender penal law allows by-pass of background principles immutability, governing this one.
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La SFIO et le MRP, partis réformistes de la IVe République (1944-1958) : acculturations républicaines / The SFIO and the MRP, reformist parties of the IVth French Republic (1944-1958) : republican acculturationsClavel, Isabelle 23 November 2015 (has links)
Un cycle réformiste et républicain est initié après les expériences de la guerre et de la Résistance. Le programme coordonné dès 1944 par le Conseil national de la Résistance (CNR) apparaît ici comme une réponse à la carence de démocratie politique créée par le gouvernement de Vichy et l’occupation allemande. Le moment de la reconstruction ne pourra se contenter d’être un simple retour à la situation d’avant-guerre. Les nationalisations, la mise en place d’une sécurité sociale, la liberté syndicale sont les jalons de ce programme réformiste auquel le MRP et la SFIO adhèrent pleinement. A partir de 1944, ils deviennent deux composantes majeures du paysage politique français et sont les pivots de tous les gouvernements de la IVe République jusqu’en 1951. Malgré des cultures politiques très différentes, ils collaborent à la refondation des institutions républicaines et posent le cadre de ce qui sera l’État providence. Les difficultés du « compromis républicain » n’en sont pas moins réelles. Elles se lisent entre autre au sein des commissions parlementaires, possibles lieux de réformes. Majorité gouvernementale fragile et instabilité ministérielle chronique paralysent le pouvoir. Les guerres de décolonisation condamnent finalement le régime en 1958. Dans cet intervalle relativement long, la SFIO et le MRP ont poursuivi et réalisé un programme ambitieux de réformes. Ils se sont aussi affrontés sur le terrain de la laïcité et de l’école. In fine, leurs actions communes, leurs accords, leurs divergences profondes et leurs contradictions interrogent sur la manière dont la IVe république a participé à la transformation du modèle républicain. / The experience of war and Resistance has initiated a “reformist” and republican cycle. The National Council of Resistance (CNR) has coordinated in 1944 a program as an answer to the lack of political democracy, which resulted of the government of Vichy and the German occupation. Going back to the pre-war situation would not be enough to rebuild. The MRP and the SFIO plainly joined the “reformist” program, based on nationalizations, the creation of a welfare insurance and trade union freedom. From 1944 to 1951, they both became a major part of the French political landscape, backbone of all major governments of the IVth Republic. Setting aside their entirely different political cultures, they worked together for a renewal of the republican institutions, making the welfare state a future reality. Thus, it still has been difficult to set this « republican agreement » on track. The study of the parliamentary committee as a place of reformism easily acknowledge that statement. Moreover, weak government majority, added to a chronical instability of the ministries, seemed to paralyse the decision making process. Eventually, in 1958, the wars of decolonization put an end to it. During this period, ambitious reforms were conceived and applied, leaded by the MRP and the SFIO together. They nonetheless had to face each other about subjects of dissension, such as secularism and school. As a consequence, the question of how the IVth Republic of France changed its republican model can be asked, given the joint actions, contradictions, agreements and disagreements of those two parties.
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