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La transmission du traumatisme de la mère au bébé en contexte humanitaire / La trasmissione del trauma dalla mamma al bambino, in una situazione di emergenza umanitaria / Mother to infant trauma transmission, in humanitarian contexteDozio, Elisabetta 22 November 2017 (has links)
Nombreuses prévues et études sur la transmission inter et trans-générationnelle du traumatisme nous confirment l'évidence de la transmission sans pour autant en donner une description détaillé du processus qui pourrait être à la base de la transmission directe de la mère au bébé. La compréhension de ce processus pourrait permettre de penser et promouvoir des dispositifs de soin précoce pour les mères traumatisées et leurs bébés. Cela s'avère d'autant plus important dans les contextes de trauma collectif, comme les situations d'urgence humanitaire, où une large partie de la population est exposée à des événements traumatiques extrêmes et répétés. Dans le but d’identifier les déterminantes propres à la transmissions directe du traumatise psychique de la mère au bébé en contexte humanitaire, nous avons recrutées vingt-quatre dyades mère-bébé, en trois pays affectés par la crise politico-religieuse centrafricaine démarrée en 2013 (République Centrafricaine, Tchad et Cameroun). Dans les vingt-quatre dyades, les mères ont été exposées à un ou plusieurs événements traumatiques, en l'absence du bébé, avant sa naissance ou pendant la grossesse ; l'âge de bébé est compris entre un mois et trois ans. Ces Mères et bébés ont étés rencontré lors d'un entretien semi structuré que nous avons filmé. Cela pour permettre une microanalyse des interactions trans-modales (visuelles, corporelles, vocales) entre mère et bébé, dans l'idée de comprendre si pendant la révocation de l'événement traumatique de la part de la mère, les interactions subissaient des modifications et dans ce cas, lesquels. Les interactions dyadiques ont été aussi observées dans une situation de jeu libre sans la présence d'interviewer. Les représentations maternelles ainsi que les marqueurs traumatiques dans le discours ont été pris en compte comme facteurs contributeurs de la transmission traumatique. Les résultats de l'analyse des échanges dyadiques pendant l'entretien, montrent une évidence dans le changement d'interactions dans le moment de révocation traumatique de la mère. Les détails de cette différence d'interaction entre mère et bébé sont présentés dans la session de résultats. Dans la discussion ils sont ensuite mis en relation avec le discours de la mère où nous pouvons remarquer le rôle de représentations maternelle à propos du bébé qui ont une implication importante dans la transmission traumatique. L'analyse de toutes ces composantes multiples semble nous indiquer que le traumatisme maternelle influence les représentations de la mère à propos du bébé, de sa relation avec lui et du mandat transgénérationnelle dont le bébé va être investi. De plus les mères traumatisées, envahies par leur propre état émotionnel négatif ont des difficultés à interpréter correctement les expressions verbales et non verbales du bébé et à trouver des réponses appropriées. Cette difficulté se traduit dans la transmission de son état émotionnel négatif au bébé, qui interprète l'absence de réponse de la mère ou les réponses pas adéquates à ses sollicitations, comme des signaux négatifs vis-à-vis de son propre état émotionnel. Lé bébé et il n'a pas d' autres stratégies que celle d'internaliser l'état affectif négatif maternel et de le transformer dans son propre état interne. Malgré l'évidence de la transmission de l état émotionnel négatif de la mère au bébé, nous avons pu observer certains facteurs de protection qui peuvent préserver les mères et les bébés de l'inévitabilité de cette transmission. Les mères et les bébés montrent plusieurs ressources et compétences internes qui nous laissent penser qu'une réparation est possible ainsi qu'une prévention de la transmission traumatique quand le processus est déjà démarré. Pour conclure ce travail nous présentons de propositions cliniques de prise en charge des mère ayant vécu un traumatisme et leur bébé, dans le but de réduire les effets de la possible transmission du traumatisme au bébé ou, quand possible, de la prévenir. / Several studies on the inter- and trans-gerational transmission of trauma confirm the evidence of transmission without giving a detailed description of the process that could be the basis of mother to child direct transmission. Understanding this process could help to think and promote early care for traumatized mothers and their children. This is especially important in contexts of collective trauma, such as humanitarian emergencies, where a large part of the population is exposed to extreme and repeated traumatic events. In order to identify the determinants of the mother to child direct transmission in a humanitarian context, we recruited twenty-four mother-child dyads, in three countries affected by the Central African political and religious crisis started in 2013 (Central African Republic, Chad and Cameroon). The twenty-four dyads were composed by mothers exposed to one or more traumatic events, in the absence of the child, before childbirth or during pregnancy and their children, aged from one month to three years. We met the mother-child dyads during a semi-structured interview that we filmed in order to allow a microanalysis of the cross-modal (visual, bodily, vocal) interactions between mother and child. The objective was to understand whether interactions underwent modifications during the revocation of the traumatic event by the mother, and if yes, to have a better comprehension of these changes. Dyadic interactions were also observed in a free play situation without the presence of interviewers. Maternal representations as well as traumatic markers in mother discourse have been taken into account as factors contributing to the traumatic transmission. The results of the dyadic exchanges analysis during the interview show some evidences in the modification of interactions during the traumatic revocation of the mother. The details of this difference in mother-child interactions are presented in the results session. In the discussion session, the results from the microanalysis of interactions, have been connected to the mother's speech where we can notice the role of maternal representations about the child that have an important involvement in traumatic transmission. The analysis of all these multiple components seems to indicate that maternal trauma influences the mother's representations about the child, her relationship with him and the intergenerational mandate of which the child will be assigned to. In addition, traumatized mothers who are overwhelmed by their own negative emotional state, have difficulties in interpreting the child's verbal and non-verbal expressions correctly and finding appropriate answers. This difficulty is reflected in the transmission of mother negative emotional state to the child, who interprets the mother's lack of response or inadequate responses to his solicitations, as negative signals about his own emotional state. The child has no other strategies than internalizing the maternal negative affective state and transforming it into its own internal state. Despite the evidence of the transmission of the negative emotional state from the mother to the child, we have observed some protective factors that can preserve mothers and children from the inevitability of this transmission. Mothers and children show many internal resources and skills that suggest a possible recovery as well as give the basis to think about the prevention of traumatic transmission, when the process is already underway. To conclude this work we present clinical applications for the management of traumatized mothers and their young children in order to reduce the effects of the possible transmission of trauma to the child or, where possible, to prevent it. / Diversi studi sulla trasmissione inter e tran-generazionale del trauma confermano l'evidenza della trasmissione, ma senza fornire una descrizione dettagliata del processo che potrebbe essere alla base della trasmissione diretta dalla madre al bambino. Comprendere questo processo potrebbe aiutare a pensare e promuovere la cura precoce delle madri traumatizzate e dei loro bambini. Ciò è tanto più importante nelle situazioni di trauma collettivo, come possono essere le emergenze umanitarie, dove una gran parte della popolazione è esposta a eventi traumatici estremi e ripetuti. Al fine di individuare le caratteristiche specifiche della trasmissione diretta del trauma psichico dalla madre al bambino in ambito umanitario, abbiamo reclutato ventiquattro diadi madre-bambino in tre paesi colpiti dalla crisi politico-religiosa della Repubblilca Centrafricana che ha avuto inizio nel 2013 (Centrafrica, Ciad e Camerun). Nelle ventiquattro diadi, la madre ha assistito a uno o più eventi traumatici in assenza del bambino, prima della nascita o durante la gravidanza e il bambino ha un'età compresa tra un mese e tre anni. Hanno partecipato a un' intervista semi-strutturata che abbiamo filmato per consentire la microanalisi delle interazioni cross-modali (visive, corporee, vocali) tra madre e bambino, con l'obiettivo di comprendere se durante la rievocazione dell'evento traumatico della madre, le interazioni madre-bambino si modificano e in questo caso, come. Le interazioni diadiche sono state osservate anche in una situazione di gioco libero senza la presenza d¿intervistatori. Le rappresentazioni materne e gli elementi identificatori del trauma nel discorso della madre sono stati considerati come fattori che contribuiscono alla trasmissione traumatica. I risultati delle analisi dell'interazione diadica durante l'intervista mostrano un cambiamento evidente dell'interazione nel momento della narrazione traumatica della madre. I dettagli delle differenze osservate nell'interazione madre-bambino sono presentati nella sessione dei risultati e nella discussione sono messi in relazione con il contenuto e la forma del discorso della madre, in cui è possibile vedere il ruolo delle rappresentazioni materne à proposito del bambino, nella trasmissione del trauma. L'analisi di tutti queste componenti multiple suggerisce che il trauma materno ha un impatto sulle rappresentazioni della madre a proposito del suo bambino, del rapporto che ha con lui e del mandato transgenerazionale di cui il bambino sarà portatore. Inoltre, le madri traumatizzate, invase dal proprio stato emotivo negativo, mostrano una difficoltà a interpretare correttamente le espressioni verbali e non verbali del bambino e a trovare delle risposte adeguate alle sue sollicitazioni. Questa difficoltà si traduce nella trasmissione dello stato emotivo negativo della madre al bambino, che interpreta la mancanza di risposta della madre o le risposte inadeguate alle sue richieste, come segnali negativi rispetto al suo stato emotivo. Il bambino non riesce a trovare altre strategie oltre a quella di interiorizzare lo stato emotivo negativo della madre e trasformarlo nel proprio stato emotivo interno. Nonostante le prove della trasmissione dello stato emotivo negativo dalla madre al bambino, abbiamo osservato alcuni fattori protettivi in grado di preservare le madri e i bambini dall'inevitabilità della trasmissione. Madri e bambini mostrano diverse risorse e competenze interne che ci portano a immaginare che una "riparazione" è possibile, cosi come anche la prevenzione della trasmissione traumatica, nel caso in cui il processo è già avviato. Per concludere questo lavoro, presentiamo delle proposte cliniche destinate alle madri traumatizzate e ai loro bambini, al fine di ridurre gli effetti della possibile trasmissione del trauma al bambino o, quando possibile, per impedirla.
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Identification des facteurs de risque de développer une démence de type Alzheimer à la suite d’un traumatisme craniocérébral et caractérisation des profils neuropsychologiquesJulien, Jessica 07 1900 (has links)
Il existe plusieurs causes de déclin cognitif pathologique chez la personne âgée. La plus répandue est la démence de type Alzheimer (DTA). Les traumatismes craniocérébraux (TCC), notamment ceux subis en âge avancé, seraient eux aussi une cause de déclin cognitif chez l’individu âgé. Malgré l’augmentation de la littérature portant sur le TCC au cours du vieillissement et la DTA, bien peu d’études s’entendent sur le risque de développer la DTA suite à un TCC, de même que sur les facteurs associés. Encore moins d’études se sont penchées sur l’identification des profils neuropsychologiques typiques de ces deux conditions neurologiques afin de mieux les départager et ainsi faciliter le diagnostic différentiel, notamment à la suite d’un TCC. Les cliniciens sont en effet de plus en plus amenés à se positionner sur le pronostic et le devenir des patients TCC sans nécessairement toujours avoir accès à leur historique médical ou à leurs vulnérabilités pré- accidentelles. De fait, bon nombre de personnes âgées en perte d’autonomie et qui subissent un TCC n’ont pas été préalablement dépistées pour un trouble neurodégénératif, et l’accident de même que l’hospitalisation sont ainsi les facteurs déclencheurs d’une investigation plus poussée. Afin de répondre, d’une part, à la question du risque de développer la DTA suite à un TCC en âge avancé et d’autre part, d’outiller les cliniciens à poser un diagnostic différentiel, notamment en identifiant la présence potentielle d’une DTA prémorbide à un TCC, la présente thèse vise à identifier les caractéristiques liées au TCC qui sont associées au risque de développer une démence de type Alzheimer, et à comparer les profils neuropsychologiques des patients TCC âgés des patients DTA et des individus sains.
La thèse est composée d’une revue systématique et d’un article empirique. Le premier article avait pour objectif d’identifier les caractéristiques liées au TCC qui sont associées au risque de développer une démence de type Alzheimer. Une revue systématique regroupant un total de dix- huit études a été effectuée afin d’identifier si la sévérité du TCC et la présence d’une perte de conscience et d’une amnésie post-traumatique (APT) étaient susceptibles de prédire le risque de développer la DTA. Aucune tendance significative n’est ressortie de cette analyse, ni la sévérité, ni la présence d’une perte de conscience, ni l’APT et ni le résultat à l’ÉCG ont été identifiés comme facteurs pronostics importants. La discussion de cette revue systématique soulève principalement les différences sur les plans de la méthodologie des études incluses dans la revue et des obstacles liés à la comparaison de ces dernières et propose des recommandations pour les futures études sur le sujet.
Le deuxième article avait pour but de caractériser les profils neuropsychologiques des individus âgés souffrant d’un TCC léger (TCCL) (N= 24) des individus souffrant de la DTA en stade léger (N= 29) et des individus âgés sains (N= 24). Pour les deux groupes neurologiques, des variables influençant les performances neuropsychologiques ont également été explorées. La mémoire verbale, la mémoire visuelle, l’accès lexical, les fonctions exécutives, la mémoire de travail, la vitesse de traitement de l’information, les symptômes anxieux et les symptômes dépressifs ont été évalués. L'âge et le niveau de scolarisation, la sévérité du TCCL (c.-à.-d. mesurée en fonction du résultat sur l’Échelle de Coma de Glasgow (ÉCG)), le nombre de jours suivant le TCCL (mesure du temps de récupération) et le site de la lésion cérébrale traumatique ont aussi été explorés comme potentiels prédicteurs des performances neuropsychologiques chez les individus TCCL et les individus atteints de DTA (c.-à.-d. l'âge et le niveau de scolarisation ont été explorés pour ce groupe). Tel qu’attendu, les résultats démontrent des profils neuropsychologiques distincts entre les patients TCCL âgés, les patients DTA et ceux présentant un vieillissement normal. Les troubles mnésiques se sont avérés plus importants chez le groupe DTA que chez les deux autres groupes alors que les symptômes d’anxiété et de dépression se sont avérés plus élevés chez le groupe TCCL que chez les deux autres groupes. En outre, pour le groupe TCCL, seul le niveau d’éducation et le temps de récupération se sont révélés comme étant des facteurs contribuant de manière significative à certaines fonctions cognitives alors qu’aucune variable n’a été associée aux fonctions cognitives chez le groupe DTA.
En somme, ces résultats sont d’une grande importance sur le plan clinique considérant l’augmentation de la population âgée à prévoir lors des prochaines années qui amènera les cliniciens à devoir se positionner sur le devenir des patients présentant un déclin cognitif, de même que sur les plans d’intervention à privilégier chez ces clientèles neurologiques. / There are many causes of cognitive decline in older adults. The most prevalent is Alzheimer’s disease (AD). Another common cause of cognitive decline in older adults is traumatic brain injury (TBI). Advanced age and cognitive decline in the elderly are also risk factors for falls. Thus, among some elderly individuals, AD and TBI may be comorbid conditions. It seems that TBI increases the risk of AD, but this link is still poorly understood in the literature. Despite the increase prevalence of TBI and AD in recent years, very few studies agree on the effect of TBI on the risk of developing AD and the associated risk factors. Also, few studies have looked at the neuropsychological profiles associated with those two neurological conditions in order to aid in differential diagnosis. This thesis aims to identify the characteristics linked to TBI which are associated with the risk of developing Alzheimer's type dementia, to characterize the neuropsychological profile of elderly TBI patients, AD patients and healthy individuals, as well as to identify the factors influencing the cognitive functions.
The thesis includes one systematic review and one empirical study. The first investigates if certain traumatic brain injury (TBI)-related variables can predict the risk of developing post-TBI Alzheimer’s disease (AD) in adults. A total of 18 studies were included in the review. Specific TBI-related variables, such as TBI severity, loss of consciousness (LOC) and post-traumatic amnesia (PTA) were documented as possible predictors of AD. Failure to establish such a link may be related to methodological differences within and across studies.
The aim of the second article was to assess the differences in neuropsychological profiles of older adults with mild traumatic brain injuries (mTBI) and with Alzheimer’s disease (AD). The sample included older adults with mTBI (n = 24), older adults with AD (n = 29), and healthy older adults (n = 24). A battery of cognitive tests and standardized questionnaires were administered to all participants in a standardized fashion during a neuropsychological evaluation. Demographic and injury factors were examined as potential predictors of cognitive outcomes. Results revealed group differences across all cognitive functions. Also, the number of years of education and the number of days since the accident were associated with some cognitive functions for the TBI group. However, no variable was associated with cognitive functioning in the AD group.
Although this thesis does not clearly identify the factors related to TBI that would increase the risk of developing AD, it demonstrates that a TBI in old age can impair cognitive functioning. The neuropsychological profiles of elderly patients with mTBI differ significantly from that of AD patients and normal aging. This thesis also highlights that the recovery time as well as the level of education seem to be protective factors following mTBI for some cognitive functions. These results are of great importance considering that the population of seniors will increase considerably over the next decades and will lead clinicians to have to take a position on the diagnosis and the future of patients.
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A comprehensive and multi-modal approach to studying neural and social outcomes after pediatric traumatic brain injuryTuerk, Carola 02 1900 (has links)
Les traumatismes crânio-cérébraux (TCC) pédiatriques (c.-à-d., subis entre la naissance et 18 ans) constituent l’une des principales causes de décès et d’invalidité chez les enfants et les adolescents à travers le monde. Durant la période pédiatrique, les fonctions cognitives, affectives et sociales émergent progressivement, sous-tendues par la maturation cérébrale et l’établissement de réseaux neuronaux complexes. Un TCC subi durant l’enfance ou l’adolescence peut donc causer des dommages au cerveau immature et entrainer des difficultés dans ces domaines. La présentation clinique et les facteurs environnementaux sont très variables d’un enfant ou adolescent à l’autre, de sorte qu’il est difficile d’identifier qui aura un rétablissement optimal et qui aura des séquelles persistantes. Bien que la recherche ait identifié plusieurs facteurs qui contribuent au rétablissement post-TCC pédiatrique, notamment ceux liés à la blessure, à l’enfant et à l'environnement familial, les modèles de prédiction à ce jour ne sont pas toujours exhaustifs et ne tiennent pas compte des facteurs génétiques qui pourraient aider le pronostic.
Parmi l’ensemble des séquelles liées au TCC, les problèmes sociaux (ex: participation sociale réduite, comportements sociaux inappropriés) sont parmi les plus néfastes et peuvent considérablement affecter la qualité de vie. Ces difficultés sociales peuvent résulter d'une perturbation des habiletés socio-cognitives sous-jacentes, mais les mécanismes exacts et les bases neuronales de tels problèmes sont encore inconnus. Notamment, les connaissances actuelles sur la manière dont le TCC pédiatrique affecte les connexions entre les régions cérébrales durant le développement demeurent limitées.
Considérant ces lacunes relatives aux connaissances sur les TCC pédiatriques, cette thèse avait pour but 1) de déterminer les facteurs qui contribuent à la compétence sociale durant la petite enfance (c.-à-d., entre 18 et 60 mois), afin d’établir des pistes normatives pour comprendre l’émergence de problèmes sociaux suite à un TCC pédiatrique, 2) d’établir un modèle pronostique exhaustif du devenir (mesuré par la qualité de vie) après un TCC léger pédiatrique durant la petite enfance, et 3) d’examiner l'impact d’un TCC pédiatrique de sévérité modérée à sévère sur les réseaux cérébraux structurels et fonctionnels, notamment, ceux qui sous-tendent le fonctionnement social et cognitif. Afin d’atteindre ces objectifs, les données de deux cohortes longitudinales ont été analysées et présentées sous forme de quatre articles scientifiques.
Le premier article visait à valider empiriquement le modèle ‘SOCIAL’ (Beauchamp & Anderson, 2010) pour identifier les facteurs qui contribuent à la compétence sociale. Ce modèle théorique postule que des facteurs internes (liés à l'enfant), externes (liés à l’environnement) et cognitifs (fonctions attentionnelles et exécutives, communicatives et socio-cognitives) déterminent la compétence sociale de l’enfant. Les résultats d’un modèle de régression analysé chez un groupe d’enfants neurotypiques âgés de 18 à 60 mois indiquent que les facteurs internes, externes et cognitifs contribuent tous significativement à la compétence sociale de l’enfant. Les facteurs internes ainsi que les fonctions exécutives et socio-cognitives jouent un rôle particulièrement important. En effet, les enfants avec peu d’affect négatif, moins de difficultés exécutives, une meilleure communication non-verbale et une meilleure théorie de l'esprit ont un niveau de compétence sociale plus élevé.
Le deuxième article visait à examiner les facteurs qui contribuent à la qualité de vie six et 18 mois après un TCC léger subi entre l’âge de 18 et 60 mois. Plusieurs prédicteurs potentiels provenant de quatre catégories de facteurs (biologie, environnement, blessure, comportement/cognition) ont été entrés dans un modèle de régression hiérarchique. Les résultats indiquent qu'un facteur génétique, le polymorphisme Val66Met du gène codant pour la protéine BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), contribue positivement à la qualité de vie six mois après le TCC, alors qu’un an plus tard, un plus faible niveau de stress parental prédit une meilleure qualité de vie chez l’enfant.
Le but du troisième article était d'étudier l’organisation fonctionnelle du réseau cérébral soutenant les habiletés sociales (le cerveau social) chez les enfants et les adolescents qui ont subi un TCC de sévérité modérée à sévère entre l’âge de neuf et 15 ans. Les participants ont complété un protocole d’acquisition d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle au repos 24 mois après la blessure. Dans deux échantillons indépendants, les résultats indiquent une connectivité fonctionnelle altérée entre les régions cérébrales frontales et le gyrus fusiforme bilatéral dans le groupe TCC (connectivité positive) par rapport au groupe contrôle (connectivité négative).
Le quatrième article a exploré les changements à long terme dans les réseaux de covariance structurelle du cerveau (c.-à-d., des régions cérébrales qui sont structurellement connectées) après un TCC pédiatrique de sévérité modérée à sévère subi entre neuf et 14 ans. L’objectif était d'étudier les différences de covariance structurelle au sein de trois réseaux cognitifs (réseau par défaut [DMN], réseau exécutif central [CEN], réseau de la salience [SN]) entre les enfants avec un TCC et les enfants sans blessure, trois et 24 mois post-TCC. Aucune différence de groupe n'a été trouvée après trois mois. Cependant, 24 mois après la blessure, le groupe TCC montrait une covariance structurelle réduite dans le DMN et le CEN par rapport au groupe contrôle.
Dans leur ensemble, ces résultats suggèrent que des modèles exhaustifs incluant un large éventail de facteurs provenant de plusieurs sphères du fonctionnement sont essentiels afin de comprendre les éléments qui placent un enfant à risque de séquelles après un TCC pédiatrique. Ils mettent également en évidence l’importance de considérer parmi les facteurs de prédiction des marqueurs génétiques impliqués dans les mécanismes de neuroplasticité, et confirment l’influence de facteurs parentaux, notamment la santé mentale du parent, sur le rétablissement post-TCC chez les jeunes enfants. De plus, les résultats montrent qu’un TCC pédiatrique de sévérité modérée à sévère peut induire des altérations à long terme au niveau des réseaux neuronaux sous-jacents aux fonctions sociales et cognitives. Ces résultats permettent de mieux comprendre comment un TCC pédiatrique affecte les circuits cérébraux pendant le développement, ce qui contribue à clarifier les bases neuronales des problèmes sociaux post-TCC. Finalement, les trouvailles et réflexions issues de la thèse supportent l’idée de considérer plusieurs facteurs liés à la blessure, à l’enfant, et à l'environnement familial ainsi que des facteurs génétiques pour le diagnostic, le pronostic, et le rétablissement après un TCC subi durant l’enfance ou l’adolescence. / Pediatric traumatic brain injury (TBI; sustained between birth and 18 years) is one of the leading causes of death and disability among children and adolescents worldwide. During development, cognitive, affective and social functions emerge gradually, supported by rapid brain maturation and the establishment of complex neural networks. TBI sustained during childhood or adolescence can therefore cause damage to the immature brain and lead to difficulties in these domains. Clinical presentation and environmental factors vary greatly, rendering it difficult to identify who will recover well and who will experience persistent sequelae. Although research has identified several factors that contribute to recovery after pediatric TBI, including injury, child-related, and family-environmental variables, existing prediction models are not always comprehensive, and they do not account for genetic factors which could contribute to prognosis.
Among all consequences associated with pediatric TBI, social problems (e.g., reduced social participation, maladaptive social behaviours) may be the most debilitating, and can considerably affect quality of life (QoL). These social difficulties can stem from a disruption of underlying socio-cognitive skills, but the exact mechanisms and neural bases of such problems are still unknown. In particular, current knowledge of how pediatric TBI affects connections between brain regions during development remains limited.
Considering these gaps in the pediatric TBI literature, this thesis aimed to 1) determine factors that contribute to social competence in early childhood (i.e., between 18 and 60 months) in order to establish normative avenues for understanding the emergence of social problems following pediatric TBI, 2) establish a comprehensive prognostic model of outcome (assessed by QoL) after early mild TBI (mTBI), and 3) examine the impact of pediatric moderate to severe TBI on structural and functional brain networks, notably those underlying social and cognitive functioning. In order to meet these objectives, data from two longitudinal cohorts were analyzed and are presented in the form of four scientific articles.
The first article aimed to empirically validate the “SOCIAL” model (Beauchamp & Anderson, 2010) to identify factors that contribute to social competence. This theoretical model posits that internal (child-related), external (environment-related) and cognitive (attentional-executive, communicative and socio-cognitive) factors determine a child's social competence. The results of a regression model analyzed in a sample of neurotypical children aged 18 to 60 months indicate that internal, external and cognitive factors all contribute significantly to a child’s social competence. Internal variables, executive functions, and socio-cognitive factors play a particularly important role. Indeed, children with lower levels of negative affect, fewer executive difficulties, greater non-verbal communication and better theory of mind had better social competence.
The objective of the second article was to examine which factors predict QoL six and 18 months following early mTBI sustained between 18 and 60 months of age. Several potential predictors from four domains (biology, environment, injury and behaviour/cognition) were entered into a hierarchical regression model. The results indicate that a genetic factor, the Val66Met polymorphism of the gene coding for the BDNF protein (Brain-Derived Neuroptrophic Factor), positively contributes to QoL six months after TBI, while a year later, lower parental distress predicts better child QoL.
The aim of the third article was to study the functional organization of the brain network supporting social skills (the social brain) in children and adolescents who sustained moderate to severe TBI between nine and 15 years of age. Participants completed a protocol for the acquisition of functional resting magnetic resonance images 24 months post-injury. In two independent samples, the results indicate altered functional connectivity between frontal brain areas and bilateral fusiform gyrus in the TBI group (positive connectivity) compared to the control group (negative connectivity).
The fourth article explored long-term changes in the brain’s structural covariance networks (i.e., brain regions that are structurally connected) following pediatric moderate to severe TBI sustained between nine and 14 years of age. The aim was to investigate differences in structural covariance within three core cognitive networks (i.e., default-mode [DMN], central executive [CEN], salience [SN]) between children with TBI and typically developing controls, three and 24 months post-injury. No group difference was found after three months. However, at 24 months post-injury, the TBI group showed reduced structural covariance within the DMN and the CEN compared to the control group.
Taken together, these findings suggest that comprehensive models including a wide range of factors from several domains of functioning are essential for understanding the elements that put a child at risk for poor recovery after TBI. They also highlight the importance of considering, among potential predictors, genetic factors involved in mechanisms of neuroplasticity, and confirm the role of parental factors, in particular parent mental health for post-TBI recovery in young children. In addition, the results show that moderate-severe pediatric TBI can induce long-term alterations in neural networks underlying social and cognitive functions. These findings provide insights into how pediatric TBI affects brain circuits during development, and may help to elucidate the neural underpinnings of social problems after pediatric TBI. Finally, the findings and implications from the thesis support the notion that several injury, child-related, family-environmental as well as genetic factors should be considered for diagnosis, prognosis, and recovery after TBI sustained during childhood or adolescence.
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L'évaluation du système olfactif suite à un traumatisme craniocérébral léger (TCCL)Lecuyer Giguere, Fanny 10 1900 (has links)
Over the last two decades, several studies have revealed the presence of olfactory disorders
(OD) following moderate and severe traumatic brain injuries (TBI). Specifically, previous authors
have shown that, following a TBI, several patients had quantitative (hyposmia/anosmia) and
qualitative (parosmia) loss of sense of smell in important proportions. For moderate and severe
TBI, the presence of such disorders, following trauma, is usually due to a coup-contrecoup
mechanism responsible for the shearing of olfactory nerves penetrating the cribriform plate or to
contusions or secondary hemorrhages within the olfactory bulb and cortical olfactory areas. Since
these types of TBI cause obvious lesions, it was relatively simple to understand the nature of such
disorders as well as identify the patients at risk of developing olfactory losses. A close follow-up
of these patients is necessary since different studies have demonstrated associations between OD
following TBI and long-term development of mood (depression, anxiety). Patients developing OD
following moderate to severe TBI exhibited more symptoms of anxiety and depression for several
weeks following the trauma, when compared to patients without OD. On the other hand, there are
only three studies that have investigated the presence of OD and their consequences in patients
with mild traumatic brain injury (mTBI), even though they represent nearly 85% of TBI. Moreover,
due to the presence of several methodological flaws (choice of invalid evaluation tools, omission
of a control group) a great heterogeneity regarding the proportion of mTBI patients who develop
OD after the trauma, is found within the literature. So, the studies included in this thesis aim to
give, with the establishment of a valid and controlled methodology, the very first idea of the
proportion of patients with mTBI who will develop quantitative and qualitative OD. In addition,
the predictive value of OD following mTBI on the development of anxiety and depressive
symptoms and general health, is also covered in the manuscript.
The first study aimed to assess the presence of olfactory disorders within the first 24 hours
and one year after the mTBI. The results of this cross-sectional study demonstrated that, in the
acute phase, more than half of the patients with mTBI exhibited a partial loss of their sense of smell
(hyposmia). In fact, when compared to an orthopedic control group, the proportion of mTBI
patients with OD following their accident was significantly higher. When evaluated one year after
their mTBI, the patients did not have OD and no significant difference was found between control
and mTBI groups. However, when comparing mTBI patients with OD (OD+) to those who did not present OD (OD-) at baseline, we found that OD+ mTBI patients reported significantly more
anxiety and post-concussion symptoms, when evaluated one year following their trauma.
The second study of this thesis aimed to deepen the results of the previous one, with the
help of a larger group of patients, a longitudinal design as well as the implementation of new tools
in order to evaluate a broader spectrum of post-concussive symptoms. In this study, olfaction and
mood of patients with mTBI were evaluated 1 and 6 months following the trauma. The results show
that, when compared to a group of control participants, a significantly high proportion of mTBI
patients report a distortion of their olfaction (parosmia), 1 and 6 months following the trauma. In
addition, the hierarchical regression analyzes indicate that, within the mTBI group, the presence of
baseline parosmia significantly increases the value of the predictive model for the development of
depression and anxiety.
In conclusion, these two studies provided a much more accurate picture of the actual
proportion of mTBI patients at risk of developing post-traumatic OD. Indeed, due to the numerous
methodological controls applied, these results paint a more realistic portrait of the short and long
term presence of OD following mTBI. Thus, these two projects have revealed alarming
proportions, going far beyond what is recorded in the restricted literature available to date. In
addition, it appears that baseline presence of qualitative OD following mTBI is a significant
predictor of the development of symptoms of anxiety and depression. / Au cours des deux dernières décennies, plusieurs études ont révélé la présence de troubles
olfactifs suite à des traumatismes crâniens (TCC) modérés et sévères. Spécifiquement, les
précédents auteurs ont montré que, suite à leur TCC, plusieurs patients présentaient des pertes
quantitative (hyposmie, anosmie) et qualitative (parosmie) de leur odorat. Dans le cas des TCC de
types modérés et sévères, la présence de tels troubles est généralement causée par l’effet de coupcontre
coup provoquant des lésions du nerf olfactif pénétrant dans la lame criblée de l’ethmoïde
ainsi que par des contusions et des hémorragies au niveau du bulbe olfactif et des régions corticales
traitant les stimuli olfactifs. En effet, puisque ces types de TCC provoquent des lésions assez
apparentes, il a été facile de comprendre la nature de tels troubles ainsi que d’identifier les patients
à risque de développer des pertes olfactives. Un suivi de ces patients est d’autant plus nécessaire
puisque différentes études ont démontré des associations entre les pertes olfactives suite au TCC
et la chronicisation de troubles de l’humeur (dépression, anxiété) et cognitifs. En effet, il a été
démontré que, les patients développant des troubles olfactifs suite à un TCC modéré/sévère,
présentaient davantage de symptômes d’anxiété et de dépression plusieurs semaines suite au
trauma, lorsque comparés à des patients n’ayant pas de troubles olfactifs. En revanche, il n’y a que
trois études qui ont, jusqu’à aujourd’hui, étudié la présence de troubles olfactifs et leurs
conséquences auprès de patients ayant subi un traumatisme craniocérébral léger (TCCL), malgré
le fait qu’ils représentent près de 85% des patients TCC. De plus, dû à la présence de plusieurs
faiblesses méthodologiques dans les précédentes études (choix d’outils d’évaluation non valides,
omission de groupe contrôle) une grande hétérogénéité, en ce qui a trait à la proportions de patient
TCCL vivant avec un trouble olfactif, est retrouvée dans la littérature. Ainsi, les études composant
le présent ouvrage visent globalement à évaluer, à l’aide d’une méthodologie valide et contrôlée,
la réelle proportion de patients ayant subi un TCCL qui développeront un trouble olfactif. De plus,
un regard sera posé sur les capacités prédictives de la présence de troubles olfactifs suite au TCCL
sur le développement, à long terme, de symptômes anxieux et dépressifs.
La première étude visait à évaluer la présence de troubles olfactifs dans les premières 24
heures et un an suite au TCCL. Les résultats de cette étude transversale, à caractère exploratoire,
ont démontré que, en phase aiguë, plus de la moitié des patients ayant subi un TCCL présentaient
une perte partielle de leur odorat (hyposmie). En effet, lorsque comparée à un groupe de patients contrôle, ayant subi une blessure orthopédique, la proportion de patients TCCL ayant un trouble
olfactif suite à leur accident s’est révélée significativement plus élevée. Lorsqu’évalués un an suite
à leur TCCL, les patients ne présentaient plus de troubles olfactifs et aucune différence significative
ne fut retrouvée entre les patients TCCL et orthopédique. Cependant, lorsque nous avons comparé
les patients TCCL qui, à l’évaluation initiale, présentaient un trouble olfactif (OD+) à ceux qui
n’en présentaient pas (OD-) à l’évaluation initiale, nous avons trouvé que les patients TCCL OD+
rapportaient significativement plus de symptômes anxieux et post-commotionnels, lorsqu’évalués
un an suite à leur trauma.
La deuxième étude de cet ouvrage visait à approfondir les résultats de la précédente, à l’aide
d’un plus grand groupe de patients, d’un devis longitudinal ainsi que l’implantation de nouveaux
outils d’évaluation permettant d’évaluer un plus large spectre de symptômes post-commotionnels.
Dans cette étude, l’olfaction et l’humeur des patients ayant subi un TCCL furent évaluées 1 et 6
mois suite au trauma. Les résultats montrent que, lorsque comparé à un groupe de participants
contrôles, une proportion significativement élevée de patients TCCL rapporte avoir remarqué une
distorsion de leur olfaction (parosmie), 1 et 6 mois suite au trauma. De plus, les analyses de
régression hiérarchique indiquent qu’au sein du groupe de patients TCCL, la présence de parosmie
au premier temps de mesure (court-terme) augmente significativement la valeur du modèle de
prédiction de la présence de symptômes dépressifs et anxieux à long terme.
En somme, ces deux études ont permis de dresser un portrait beaucoup plus précis de la
réelle proportion de patients TCCL qui risquent de développer un trouble olfactif. En effet, grâce
aux divers contrôles méthodologiques que nous avons appliqués, les présents résultats permettent
de peindre un portrait plus réaliste de la présence, à court et long-terme, de troubles olfactifs suite
à un TCCL. Ainsi, ces deux projets ont mis en lumière des proportions allant bien au-delà de ce
qui est recensé dans le peu de littérature disponible à ce jour. De plus, il semble que la présence
initiale de troubles olfactifs suite au TCCL soit un prédicteur significatif du développement des
symptômes d’anxiété et de dépression des patients.
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Développement et évaluation de l’efficacité d’une intervention visant la diminution des symptômes post-commotionnelsAudrit, Hélène 06 1900 (has links)
Le traumatisme craniocérébral léger (TCCL) s'accompagne d'une constellation de symptômes de nature variée, appelés symptômes post-commotionnels (SPC). La majorité des patients se rétablissent complètement et rapidement, à savoir dans le mois qui suit l'accident. Cependant, 10 à 20 % d'entre eux présentent un rétablissement prolongé avec des SPC persistants (SPCP), lesquels entravent la qualité de vie, l'intégration à la communauté et le retour aux activités. Pour la minorité de patients présentant des SPCP, il est donc nécessaire d'intervenir au-delà de la psychoéducation préventive aiguë recommandée par les guides de pratique. Or, il existe très peu d'interventions visant spécifiquement à outiller ces patients afin de diminuer les SPC et ainsi, accélérer le rétablissement. En effet, à l’heure actuelle, les interventions psychologiques et psychoéducatives développées spécifiquement pour la phase post-aiguë, qui prend place entre les phases aiguë (0-1 mois après le TCCL) et chronique (> 6 mois post-accident), sont particulièrement rares. Les quelques études existantes plaident en faveur d'une approche brève de quelques séances de psychoéducation et/ou de soutien. Cependant, il s'agit de données préliminaires et de nombreuses inconnues subsistent encore quant au format idéal (ex. : en personne vs par téléphone, individuel vs en groupe, nombre de séances, contenu précis). En outre, la pauvre qualité méthodologique des études complique significativement les interprétations possibles à ce sujet (ex. : absence de groupe contrôle, groupes non randomisés). L'objectif principal de cette thèse était donc de développer une nouvelle intervention de psychoéducation et de soutien destinée aux personnes en phase post-aiguë du rétablissement post-TCCL, et d’explorer sa faisabilité ainsi que son efficacité.
L'objectif du premier article de la thèse (Chapitre 2) était de remédier à la pauvreté de la littérature en ce qui a trait, d'une part, à la description des protocoles d'intervention de psychoéducation et, d'autre part, relativement à leurs assises théoriques. Il avait donc pour objectif de présenter la démarche théorique et méthodologique associée au développement de l'intervention SAAM, un programme de quatre séances d'intervention individuelles d’une heure, données en personne, et visant chacune un type de SPC fréquent en phase post-aiguë : Sommeil/fatigue, Attention, Anxiété/humeur, Mémoire/organisation. Le programme offre de l'information au patient, le rassure sur son rétablissement et l'accompagne vers un retour graduel aux activités, en l'outillant à cet effet. Cette approche est ancrée dans un modèle théorique intégratif de persistance des symptômes (Hou et al., 2012), dont les composantes sont expliquées dans l'article. Celui-ci permet non seulement de mieux saisir les fondements théoriques associés à la création du nouvel outil d'intervention, mais en dévoile également son contenu. Il met donc en lumière une démarche qui s'inscrit parfaitement dans un effort de clarification et de transparence, essentiel au progrès de la recherche interventionnelle. Plus largement, ce travail permettra de faciliter la réplication scientifique et de soutenir le transfert de connaissances vers les milieux cliniques.
Le deuxième article de la thèse (Chapitre 3) avait pour objectif d'estimer la faisabilité et d’explorer l'effet de l'intervention SAAM auprès de patients symptomatiques en phase post-aiguë de leur rétablissement. Une étude pilote d’essai contrôlé randomisé à deux groupes parallèles (expérimental, n = 13 et liste d'attente, n = 12) a permis de démontrer la faisabilité et la tolérance à l’intervention SAAM. Les données préliminaires suggèrent un effet de l’intervention sur la diminution des SPC en général. En ce qui a trait plus directement aux SPC visés par l'intervention SAAM, une amélioration des plaintes reliées aux symptômes dépressifs, à la fatigue et à la perception de la qualité du sommeil a été mise en évidence à la suite de l'intervention. Cependant, l’étude n'a pas montré d’effet bénéfique du programme SAAM en termes de plaintes somatiques ni de performance cognitive (attention, mémoire). De plus, aucun effet n'a été observé sur le plan de l'intégration à la communauté. Des analyses supplémentaires (Chapitre 4) suggèrent que l'intervention SAAM pourrait restaurer le besoin de compétence, un besoin psychologique fondamental intimement relié au bien-être des individus. Enfin, des analyses supplémentaires portant sur un questionnaire de satisfaction face à l'intervention confirment un haut taux de satisfaction des participants face à l'intervention, ce qui est de bon augure pour l'implémentation en milieux cliniques.
Par son aspect novateur, son format standardisé bref et facilement accessible, ainsi que ses effets objectivés sur plusieurs SPCP particulièrement invalidants à la suite du TCCL, le programme d'intervention SAAM est prometteur. La portée clinique de cette thèse est donc particulièrement importante et est discutée, avec ses limites et les avenues de recherche futures, dans le dernier chapitre. Ces résultats soulignent l'importance de poursuivre la recherche dans le champ des interventions post-TCCL, afin d’outiller les cliniciens et d’offrir les meilleurs soins possibles aux patients ayant subi un TCCL. / Mild traumatic brain injury (mTBI) is accompanied by a constellation of manifestations known as post-concussive symptoms (PCS). The majority of patients recover completely and promptly, i.e. within one month of injury. However, 10-20 % experience prolonged recovery with persistent PCS (PPCS), which impact quality of life, community integration and resumption of activities. For the minority of patients who present PPCS, it is necessary to provide them with resources beyond the acute preventive psychoeducation recommended by practice guidelines. However, there are very few interventions available to reduce PCS and thus enhance recovery. To date, psychological and psychoeducational interventions developed specifically for the post-acute phase, which takes place between the acute (0-1 month after mTBI) and the chronic phase (> 6 months post-injury), are particularly rare. The scarce existing evidence suggests that the optimal intervention should be brief, including a few sessions of psychoeducation and/or counseling. Nevertheless, these are preliminary data and many open questions remain regarding the optimal format (e.g., in person vs. on the phone, individual vs. group, number of sessions, specific content). Moreover, the poor methodological quality of previous intervention studies significantly complicate interpretations (e.g., absence of control groups, non-randomized groups). The main objective of this thesis was therefore to develop and explore the feasibility and treatment effect of a novel psychoeducational and counseling intervention program for the post-acute phase after mTBI.
The objective of the first article of the thesis (Chapter 2) was to overcome the paucity of work describing psychoeducational intervention protocols and their theoretical underpinnings. The article therefore aimed to present the theoretical and methodological approach associated with the development of the SAAM intervention. SAAM is a program including four 1-hour individual intervention sessions given in person, each targeting a type of common PCS in the post-acute phase: Sleep/fatigue, Attention, Anxiety/mood, Memory/organization. It informs the patient, provides reassurance about recovery, and supports the gradual resumption of activities by giving the patient the tools to do so. This approach is anchored in an integrative theoretical model of symptom persistence (Hou et al., 2012), the components of which are explained in the article. The latter provides a better understanding of the theoretical rationale behind the development of the SAAM intervention, and includes a detailed description of the protocol. The article is meant to align with efforts to clarify the theoretical underpinnings of the intervention program and enhance transparency in scientific reporting, an essential step in the advancement of interventional research. More broadly, this work will facilitate scientific replication and knowledge transfer in clinical settings.
The second article (Chapter 3) aimed to estimate feasibility and explore the treatment effect of the SAAM intervention in symptomatic patients during the post-acute phase. A pilot randomized controlled trial with two parallel groups (experimental, n = 13 and wait list, n = 12) demonstrated the feasibility and tolerability of the intervention. Preliminary data suggest an effect of the intervention in reducing overall PCS. More specifically, regarding the PCS targeted by the SAAM intervention, an improvement in complaints related to depressive symptoms, fatigue, and sleep quality perception was observed post-intervention. However, the intervention failed to show a positive effect in addressing anxiety or somatic complaints, nor was it significantly impactful in improving cognitive performance (attention, memory). No effect was observed in terms of community integration either. Nonetheless, additional analyses (Chapter 4) suggest that SAAM intervention might restore the need for competence, a basic psychological need closely related to the individual's well-being. Finally, additional analyses pertaining to an intervention satisfaction questionnaire confirm that participants report a high level of satisfaction with the intervention, which bodes well for clinical implementation.
The SAAM intervention holds promise because of its innovative aspect, its brief and easily accessible standardized format, and its demonstrated effects on several disabling PCS. The clinical significance of this thesis is notable and is discussed, along with study limitations and future avenues of research, in the final chapter. This work emphasizes the importance of pursuing research efforts in the field of post-mTBI interventions, in order to provide clinicians with the tools they need to offer the best possible care to patients who have sustained mTBI.
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Le sommeil et les fonctions exécutives après un traumatisme crânio cérébral léger à l’âge préscolaireLandry-Roy, Catherine 12 1900 (has links)
Le traumatisme crânio-cérébral léger (TCCL) est reconnu comme un sérieux problème de santé publique et a fait l’objet de nombreuses études scientifiques étant donné sa prévalence élevée. Les enfants d’âge préscolaire, définis ci-après comme les enfants âgés de cinq ans et moins, constituent un groupe hautement à risque de subir une telle blessure, mais demeurent pourtant sous représentés dans la littérature. Or, une blessure à un si jeune âge peut être particulièrement redoutable en raison de la vulnérabilité du cerveau immature et du mince registre d’acquis. La présente thèse a pour objectif d’accroître les connaissances scientifiques sur les conséquences du TCCL chez l’enfant d’âge préscolaire. Plus spécifiquement, elle vise à évaluer l’impact d’une telle blessure sur le sommeil et le fonctionnement exécutif. La thèse est composée de deux articles empiriques. L’objectif du premier article était d’évaluer le sommeil de l’enfant d’âge préscolaire six mois après un TCCL, et d'identifier les facteurs contribuant au sommeil post-TCCL. L'échantillon comprenait 225 enfants âgés entre 18 et 60 mois, répartis en trois groupes : enfants ayant subi un TCCL (n = 85), enfants ayant subi une blessure orthopédique (n = 58) et enfants au développement typique (n = 82). Six mois après la blessure, les parents ont complété l’échelle des problèmes de sommeil du Child Behavior Checklist, et un sous-groupe d’enfants a porté un actigraphe pendant cinq jours. Les résultats n’indiquent aucune différence entre les trois groupes d’enfants ni au questionnaire complété par les parents, ni aux paramètres de sommeil mesurés par l’actigraphe, soit la durée et l’efficacité du sommeil nocturne. Toutefois, la présence de difficultés de sommeil pré-morbides et une blessure caractérisée par une altération de la conscience nuisent au sommeil mesuré six mois post-TCCL. Le deuxième article visait à évaluer le fonctionnement exécutif six mois après un TCCL, et le rôle du sommeil dans le fonctionnement exécutif post-TCCL auprès de la même cohorte d’enfants. Les enfants ayant subi un TCCL (n = 84) et les enfants au développement typique (n = 83) ont été inclus dans les analyses. Les résultats n’indiquent aucune différence de groupe aux épreuves d’inhibition et de flexibilité cognitive administrées six mois après la blessure. Par ailleurs, les enfants ayant subi un TCCL qui présentent plus de problèmes de sommeil ou un sommeil nocturne de plus courte durée ont des performances inférieures aux tâches exécutives comparativement aux enfants au développement typique. Les résultats de cette thèse permettent une meilleure compréhension du sommeil après un TCCL en bas âge et des facteurs y contribuant. De plus, la thèse démontre l’importance de surveiller le sommeil post-TCCL étant donné que des perturbations de sommeil peuvent avoir des répercussions sur le fonctionnement de l’enfant, notamment sur ses habiletés exécutives. / Mild traumatic brain injury (mTBI) is a highly prevalent and serious public health concern. Epidemiological data indicate that preschoolers (i.e., children under 5 years of age) are at especially high risk of sustaining TBI, yet few studies targeted this age group. This is of concern given that the brain is still immature in the early years of life, and children are at the beginning of their development, with few consolidated skills. The overall objective of this thesis is to expand our understanding of the impact of preschool mTBI, specifically on sleep and executive functioning. The thesis includes two empirical articles. The first article aimed to investigate sleep and its predictors in preschoolers with mTBI. The sample included 225 children, aged 18 to 60 months, divided into three groups: children with mTBI (n = 85), children with orthopedic injury (n = 58) and typically developing children (n = 82). Six months post-injury, parents were asked to fill out the Sleep scale from the Child Behavior Checklist, and children wore an actigraph for five days. No group differences were found in parental ratings of sleep problems or for nighttime sleep duration and sleep efficiency, as measured by actigraphy. However, preexisting sleep disturbances and brain injury resulting in alteration of consciousness were identified as predictors of poorer sleep six months post-injury in the mTBI group. The aim of the second article was to investigate executive functions six months post-injury in the same cohort of preschoolers, and to determine the role of sleep in the links between mTBI and executive functioning. Children with mTBI (n = 84) and typically developing children (n = 83) were included in the analyses. There were no significant group differences on measures of inhibition and cognitive flexibility six months post-injury. However, relative to controls, children with mTBI and shorter nighttime sleep duration or increased sleep problems exhibited poorer executive functions. This thesis allows a better understanding of the factors associated with sleep disturbance after preschool mTBI. In addition, the results highlight the importance of documenting sleep in preschoolers with mTBI, as sleep difficulties place children at risk for later executive dysfunction, which may subsequently impact other spheres of functioning.
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Importance du sommeil chez des patients orthopédiques avec fracture, une revue de la littératureBeetz, Gabrielle 12 1900 (has links)
Les troubles du sommeil constituent un enjeu appréciable dans le domaine orthopédique, puisque ces troubles peuvent non seulement augmenter le risque de chutes et d’accidents de la route, mais également diminuer la densité osseuse et altérer la guérison de patients présentant une ou plusieurs fractures. Il est à cet effet estimé qu’entre 20 % et 40 % de patients présentant une fracture se plaignent de troubles du sommeil 3 mois post-trauma. Toutefois, l’étude du sommeil en phase aigüe suivant une fracture est à ce jour moins documentée. Le présent mémoire présente un projet de recherche clinique qui voulait étudier l’impact du sommeil supérieur sur la récupération de ceux-ci en phase aigüe chez des patients avec une fractures du membre. Toutefois, la situation de pandémie à la COVID-19 a rendu impossible la réalisation de ce projet clinique. La méthode prévue est présentée. L’utilisation d’une montre d’actigraphie sur une période de 14 jours suivant la fracture aurait permis de recueillir plusieurs paramètres du sommeil, en combinaison avec l’utilisation de questionnaires sur la qualité du sommeil, l’intensité de la douleur et la fonction du membre atteint. Un suivi longitudinal (>3 mois) était prévu pour évaluer les troubles du sommeil persistant à travers le temps à l’aide des mêmes questionnaires. En deuxième partie, ce mémoire propose une revue narrative détaillée de la littérature décrivant l’impact des troubles du sommeil sur le risque de chutes, d’accidents de la route et de fractures, en plus de leurs impacts sur la guérison osseuse et les mécanismes sous-jacents chez une population orthopédique. Il fut observé que non seulement une qualité optimale de sommeil permet d’éviter des accidents de la route et par conséquent d’éviter des blessures orthopédiques majeures, mais également est nécessaire à une récupération osseuse post-fracture. Or, de plus amples études permettront une compréhension approfondie des mécanismes qui sous-tendent cette relation. / Sleep disturbances are highly relevant in the orthopedic field, as they can increase the risks of falls, decrease bone density, and lead to poor fracture and health outcomes in patients with fractures. It is estimated that between 20% to 40% of patients presenting one fracture will report difficulty to sleep 3 months following trauma. However, the impact of sleep in the acute phase following fracture is less studied. Therefore, this present thesis aimed to propose a clinical research project evaluating the impact of sleep on the recuperation of patients in the acute phase following fracture. To this end, we will use an actigraphy watch over a 14-day period following fracture to collect various sleep parameters, in combination with questionnaires on sleep quality, pain intensity and function of the fractured limb. A longitudinal follow-up (>3 months) will allow evaluating if sleep difficulties persist over time, using aforementioned questionnaires. The second part of this thesis presents a detailed narrative review of the literature describing the impact of sleep disturbances on falls, motor vehicle accidents and fractures in addition to their impact on fracture outcomes and the underlying physiopathological mechanisms. We observed that not only optimal sleep quality is essential in prevention of motor vehicule accident, but is also a key element to recovery after an orthopedic trauma. Futur research will allow a better understanding of sleep and bone relation.
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Prédiction de la capacité de marche à un an lors de la phase aiguë du traumatisme chez les patients blessés médullaires traumatiquesJean, Stéphanie 11 1900 (has links)
Une lésion médullaire traumatique (LMT) a des conséquences neurologiques importantes, dont l’altération de la capacité à marcher. Prédire précocement cette capacité suite au traumatisme a inspiré le développement de multiples règles de prédiction. Simples et précises, elles prédisent la marche intérieure sur de courtes distances, sans considérer la qualité de la marche. L’utilité et la valeur ajoutée de ces règles n’ont jamais été évaluées comparativement au jugement non structuré des cliniciens à qui elles sont dédiées.
L’objectif était d’identifier des éléments de l’évaluation aiguë standardisée ISNCSCI (International Standards for Neurological Classification of Spinal Cord Injury) permettant de développer une règle de prédiction clinique pour la marche communautaire extérieure indépendante un an après une LMT, tout en assurant une bonne validité externe et une utilité clinique lorsque comparée au jugement des cliniciens.
La force segmentaire du membre inférieur le plus fort et la préservation de la sensibilité au toucher léger sont de meilleurs prédicteurs d’une marche indépendante. Une règle de prédiction clinique a également pu être développée : elle est pertinente; généralisable; simple; tient compte de la qualité de la marche; et est axée sur la vie communautaire, la participation sociale et la qualité de vie.
La performance d’une règle de prédiction de la marche intérieure est statistiquement similaire à celle de cliniciens utilisant leur jugement non structuré, mais peut varier.
Cette recherche recommande l’utilisation de règles de prédiction clinique comme aide à la décision chez les patients après une LMT, dont celle développée pour la marche communautaire indépendante. / Traumatic spinal cord injury (TSCI) has important neurological consequences including impaired walking ability. Predicting early the ability to walk again after the trauma has inspired the development of multiple clinical prediction rules. Simple and accurate, they do predict walking on short indoor distances but do not consider the quality of walking. Moreover, the usefulness and added value of these rules have never been evaluated and compared to the unstructured clinical judgment of the physicians for whom they are intended.
The objective of this thesis was to identify elements of the acute INSCSCI (International Standards for Neurological Classification of Spinal Cord Injury) standardized evaluation that would allow the development of a clinical prediction rule for outdoor independent community walking one year after a TSCI, ensuring good internal and external validity as well as clinical usefulness when compared to clinical judgment.
The strength of the strongest lower limb and preserved light touch sensation are the best predictors of independent walking. A clinical prediction rule was developed to meet the objective: this rule is relevant; generalizable; simple; takes into consideration the quality of walking; and is focused on community living, social participation and quality of life.
The performance of a clinical prediction rule for indoor walking is statistically similar to that of clinicians using their unstructured judgment, but can vary depending on different factors.
This research recommends the use of clinical prediction rules as a decision aid in patients who have undergone a TSCI, including the one developed for independent functional community walking.
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Développement et exploration des effets d’une intervention en activité physique offerte en télésanté pour les adultes ayant des symptômes persistants d’un traumatisme craniocérébral légerAlarie, Christophe 06 1900 (has links)
L’activité physique est de plus en plus utilisée comme moyen d’intervention en réadaptation pour aider à gérer les symptômes persistants des adultes de 18 à 65 ans à la suite d’un traumatisme craniocérébral léger (TCCL). Toutefois, il n’existe pas d’intervention en activité physique destinée à être offerte en modalité de télésanté auprès des adultes qui ont des symptômes persistants de ce traumatisme depuis plus de trois mois et qui reçoivent des services de réadaptation. Cette thèse vise à répondre à ce besoin clinique. Ainsi, elle est structurée autour de deux objectifs distincts. Le premier objectif est de documenter les composantes essentielles des interventions existantes qui utilisent l’activité physique auprès des personnes ayant des symptômes persistants d’un TCCL. Le second objectif est de développer et d’évaluer la faisabilité, la sécurité, l’acceptabilité ainsi que d’explorer les effets sur la santé d’une intervention progressive de marche offerte en télésanté à des adultes ayant des symptômes persistants d’un TCCL. Quatre projets ont été réalisés pour atteindre ces objectifs. Le premier est une revue de la portée des écrits scientifiques et de la littérature grise au sujet des interventions en activité physique pour la réadaptation des personnes ayant subi un TCCL. Le deuxième est une étude transversale utilisant un sondage électronique auprès de professionnels travaillant dans 16 points de service offrant de la réadaptation spécialisée à ses usagers au Québec. Le troisième est une étude qualitative portant sur les perspectives d’experts cliniques et d’usagers d’une intervention en activité physique fournis par un de ces programmes. Les résultats de ces trois premiers projets ont généré les connaissances nécessaires pour informer la conception d’une intervention progressive de marche de huit semaines en télésanté pour cette clientèle. L’évaluation de la faisabilité, de la sécurité, de l’acceptabilité et l’exploration des effets sur la santé de cette nouvelle intervention font l’objet du quatrième projet. Vingt adultes ayant des symptômes persistants d’un TCCL ont participé à ce dernier projet qui utilise un devis mixte parallèle convergent. Puisque les résultats de l’évaluation de la nouvelle intervention en activité physique démontrent qu’elle est faisable, sécuritaire, acceptable et potentiellement bénéfique pour la santé des adultes ayant un TCCL, cette nouvelle intervention prometteuse devrait faire l’objet d’autres études pour déterminer son efficacité. Si elle s’avère efficace, elle pourrait ultimement être implantée en milieux cliniques. Les résultats des projets de cette thèse représentent un pas important vers une plus grande accessibilité aux services en activité physique pour les adultes avec des symptômes persistants d’un TCCL. / Physical activity is increasingly being used as a rehabilitation intervention to help manage
persistent symptoms of adults following a mild traumatic brain injury (mTBI). However, there
is no physical activity intervention designed to be delivered via telehealth to adults receiving
rehabilitation services who have persisting symptoms for more than three months following a
mTBI. This thesis aims to address this clinical need. As such, it is structured around two distinct
objectives. The first objective is to identify the essential components of existing physical activity
interventions for people with persistent symptoms of mTBI. The second objective is to develop
and evaluate the feasibility, safety, acceptability and explore the health effects of a progressive
walking intervention offered via telehealth to adults with persistent symptoms of mTBI. Four
projects were conducted to meet these objectives. The first is a scoping review of the scientific
and grey literature on physical activity interventions for the rehabilitation of individuals with
mTBI. The second is a cross-sectional study using an electronic survey of professionals working
in 16 sites across Quebec offering specialized rehabilitation for people who have suffered an
mTBI. The third is a qualitative study of the perspectives of clinical experts and users of a
physical activity intervention provided by one of these programs. The results of these first three
projects generated the knowledge necessary to inform the development of an eight-week
progressive telehealth walking intervention for adults with mTBI symptoms. Evaluating the
feasibility, safety, acceptability, and exploring the health effects of this new intervention is the
focus of the fourth project. Twenty adults with persistent symptoms of mTBI participated in this
latter project, which uses a parallel convergent mixed-method design. Since the results of the
evaluation of the new physical activity intervention demonstrate that it is feasible, safe,
acceptable, and potentially beneficial to the health of adults with mTBI, this promising new
intervention should be further studied to determine its effectiveness. If proven effective, it could
ultimately be implemented in clinical settings. The results of the projects within this thesis
contribute significantly to increasing accessibility to physical activity services for adults with
persistent symptoms of mTBI.
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Exploration du concept de potentiel de réadaptation en tant que déterminant de l’accès à des services de réadaptation à la suite d’un accident vasculaire cérébral ou d’un traumatisme craniocérébralLam Wai Shun, Priscilla 03 1900 (has links)
Au Canada, approximativement 30 000 adultes sont hospitalisés chaque année des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et environ 20 000 des suites d’un traumatisme craniocérébral (TCC). Les survivants doivent composer avec de multiples incapacités incluant des difficultés sur les plans physique, cognitif, langagier, émotionnel et comportemental. Les besoins de réadaptation de ces patients sont considérables. Environ 55 % à 78 % des personnes hospitalisées des suites d’un AVC ou d’un TCC requerront des services de réadaptation suivant le congé hospitalier. Les professionnels œuvrant en soins aigus sont sollicités quotidiennement pour évaluer le potentiel de réadaptation de ces patients afin d’identifier ceux qui sont aptes à entreprendre une réadaptation posthospitalière. L’évaluation de ces professionnels constitue donc un élément déterminant de l’accès à des services posthospitaliers de réadaptation. Bien que les professionnels s’appuient couramment sur le concept de potentiel de réadaptation dans leurs prises de décision, il n’existe étonnamment aucune définition consensuelle de ce concept et très peu d’écrits scientifiques sur son évaluation et comment celle-ci guide les décisions d’orientation.
Ce projet doctoral propose d’examiner le concept de potentiel de réadaptation chez les personnes ayant subi un AVC ou un TCC et d’explorer l’évaluation de ce concept dans le contexte de prise de décision concernant l’orientation vers des services posthospitaliers de réadaptation. Le projet s’articule autour de trois grandes questions de recherche : (1) Quels sont les facteurs influençant les décisions d’orientation vers des services posthospitaliers de réadaptation pour la clientèle AVC et TCC? (2) Comment le potentiel de réadaptation est-il défini et conceptualisé dans les écrits scientifiques? et (3) À quoi pensent et comment raisonnent les ergothérapeutes impliqués dans l’évaluation du potentiel de réadaptation et les décisions d’orientation? Un positionnement constructiviste a été privilégié pour guider les efforts de recherche de l’ensemble du projet doctoral. Deux synthèses de la littérature et deux études qualitatives auprès d’ergothérapeutes ont été réalisées.
Les résultats révèlent que de nombreux facteurs influencent l’évaluation du potentiel de réadaptation et les décisions d’orientation qui s’ensuivent. Ces facteurs se regroupent en trois catégories, soient des facteurs liés au patient (par exemple, les capacités cognitives), des facteurs liés au contexte organisationnel (par exemple, la disponibilité des services posthospitaliers de réadaptation dans le continuum de soins) et des facteurs liés aux caractéristiques du professionnel lui-même (par exemple, son champ d’expertise). Les travaux de cette thèse proposent aussi un début de conceptualisation du potentiel de réadaptation, conceptualisation qui met l’accent sur la nature prédictive des interprétations faites par les professionnels, des facteurs liés au patient et des facteurs organisationnels. Les interprétations des professionnels, plus spécifiquement des ergothérapeutes, s’opèrent à trois niveaux, c’est-à-dire qu’ils tentent de prédire la récupération, d’estimer le potentiel de réadaptation et de déterminer l’éligibilité du patient pour la réadaptation posthospitalière. Un algorithme basé sur ces trois niveaux d’interprétation est présenté et schématise le raisonnement sous-jacent aux décisions d’orientation. Finalement, ce projet doctoral présente deux processus cognitifs de raisonnement clinique utilisés par les ergothérapeutes lors de l’évaluation du potentiel de réadaptation et lors des décisions d’orientation vers des services posthospitaliers de réadaptation pour la clientèle AVC et TCC.
En explicitant le concept de potentiel de réadaptation et le raisonnement clinique sous-tendant son évaluation, ce projet doctoral pose les assises pour de futures recherches s’intéressant à la pratique d’évaluation en soins aigus et enrichit les connaissances pertinentes à l’enseignement des compétences nécessaires à cette pratique. / In Canada, approximately 30,000 adults are hospitalized each year as a result of a stroke and approximately 20,000 as a result of a traumatic brain injury. Survivors face a myriad of consequences including physical disability, cognitive impairments, communication difficulties as well as emotional and behavioral disturbances. The rehabilitation needs of these patients are considerable. About 55% to 78% of hospitalized stroke and TBI patients will require rehabilitation services following discharge. Acute care professionals are called upon daily to assess the rehabilitation potential of these patients and to identify those who are most suitable for post-acute rehabilitation. These professionals’ assessments are therefore key to determining access to post-acute rehabilitation services. Although professionals commonly rely on the concept of rehabilitation potential in their decision-making, there is surprisingly no consensus regarding the definition of this concept as well as very little scientific literature on its assessment and how this concept guides referral decisions.
This doctoral project examines the concept of rehabilitation potential in people with stroke and traumatic brain injury and explores its assessment in the context of decision-making regarding referral to post-acute rehabilitation. The doctoral project is organized around three main research questions: (1) What factors influence referral decisions to post-acute rehabilitation for stroke and traumatic brain injury patients? (2) How is rehabilitation potential defined and conceptualized in the scientific literature? and (3) What do occupational therapists think about when assessing stroke or traumatic brain injury patients’ rehabilitation potential and how do they reason? A constructivist stance was chosen to guide the research efforts of the entire doctoral project. Two literature reviews and two qualitative studies exploring occupational therapists’ perceptions were conducted.
Results reveal that many factors influence the assessment of rehabilitation potential and subsequent referral decisions. These factors fall into three categories: patient-related factors (such as cognitive abilities), organizational factors (such as the availability of post-acute rehabilitation services in the continuum of care), and clinician-related factors (such as the
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clinician’s expertise). The work in this dissertation also proposes a conceptualization of rehabilitation potential that emphasizes the predictive nature of clinicians' interpretations of patient-related factors and organizational factors. Professionals’ interpretations, specifically those of occupational therapists, operate at three levels, i.e., they attempt to predict recovery, estimate rehabilitation potential, and determine patient candidacy for post-acute rehabilitation. An algorithm based on these three levels of interpretation is presented and illustrates the reasoning underlying referral decisions. Finally, this doctoral project presents two cognitive processes used by occupational therapists when reasoning about patients’ rehabilitation potential and making referral decisions to post-acute rehabilitation for stroke and traumatic brain injury patients.
By clarifying the concept of rehabilitation potential and the clinical reasoning underlying its assessment, this doctoral project lays the foundation for future research into assessment practices in acute care and adds to the knowledge base relevant to teaching the skills necessary for this practice.
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