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Métamorphoses et permanences des parcours professionnels en France (1968-2018). Pour une approche cohortale et sexuée des évolutions de l’emploi. / Transformations and permanences of professionnal paths in France (1968-2018). A cohort and gendered approach to employment developments.Plault, Marion 16 April 2019 (has links)
Assiste-t-on réellement à une déstabilisation fondamentale de la relation d’emploi en France depuis la fin des « trente glorieuses » ? L’objet de la thèse consiste à questionner l’idée selon laquelle la période contemporaine se caractérise par « un bouleversement en profondeur de la condition salariale » (Castel, 2009) qui se traduirait par une transformation majeure des trajectoires professionnelles entre des générations successives de travailleur•euse•s. Les bases empiriques de l’idée d’inversion du progrès social en matière d’emploi sont interrogées autour de trois dimensions des parcours professionnels : l’emploi et le non-emploi, l’instabilité professionnelle et la qualification. Leurs évolutions sont appréhendées par le biais d’une approche quantitative qui articule les perspectives transversale, longitudinale, cohortale et sexuée. Les parcours professionnels de trois cohortes de travailleur•euse•s (1945, 1960 et 1975) sont comparés à partir de données issues des enquêtes Emploi et de l’Echantillon Démographique Permanent. L’hypothèse générale de la thèse remet en question l’idée d’une opposition dans les trajectoires professionnelles entre les générations du « plein-emploi » insérées dans la vie active pendant la période des « trente glorieuses » et les générations suivantes, aux parcours marqués par une dégradation généralisée des conditions d’emploi.La première partie de la thèse interroge la pertinence de l’opposition entre les générations du « plein-emploi » et celles du « sous-emploi » : portant une attention accrue aux effets de sexe, elle met en avant le fait que, malgré la massification du chômage, le modèle de société salariale s’est affirmé depuis la fin des « trente glorieuses » par un développement de la norme d’emploi au sein du salariat féminin. La féminisation du salariat s’est toutefois largement appuyée sur l’essor d’une forme dérogatoire à la norme d’emploi typique, l’emploi à temps partiel. La seconde partie remet en question l’idée d’une explosion et d’une généralisation de l’instabilité de l’emploi. Elle montre que, bien que les emplois dérogatoires à la norme de l’emploi à durée indéterminée se soient considérablement développés au fil des cohortes, ils forment plus un nouveau mode d’entrée dans l’établissement employeur qu’une situation qui déstabilise à long terme les parcours professionnels. La troisième partie se concentre sur les trajectoires socioprofessionnelles des salarié•e•s. Y est questionnée l’idée selon laquelle les conditions de déroulement des parcours professionnels se seraient considérablement dégradées entre les cohortes successives de travailleur•euse•s. / Are we actually facing a fundamental destabilization of employment in France since the end of the “Trente Glorieuses” ? The point of this thesis is to question the idea of a contemporary time which would be described as a “deep dislocation of the wage earners” (Castel, 2009), and which would result in a major transformation of the professional paths from a generation of workers to another. The empirical foundations of the idea of social progress reversion, in terms of employment, are examined on the basis of three dimensions of the professional paths : employment, unemployment, job insecurity and qualification. Their evolutions are apprehended by a quantitative approach, combining both transverse, lengthwise, gender-related and cohort-related outlooks. The professional paths of three cohorts of workers (1945, 1960 and 1975) are compared one to each other on the basis of INSEE’s Labour Force surveys (enquêtes Emploi) and on the Permanent Demographic Sample (Echantillon Démographique Permanent) datas. This thesis’ general hypothesis challenges the idea of an opposition between the professional paths of, in one hand, generations of the“full-employment” whom had entered their jobs during the “trente glorieuses” and on the other hand the later generations, whose careers are said to be marked by a general deterioration of their working conditions. The first part of this thesis questions the relevancy of this opposition between “full-employment” and “under-employment” generations : by highlighting gender effects, it puts forward the fact that, despite the massification of unemployment, the model of wage society is reinforcing since the end of the “trente glorieuses”, especially by expanding the employment norm to women’s work. However, the feminization of contract-based employment is highly linked to the rise of a derogatory form of employment – part time jobs. The second part challenges the idea of a sudden blast and a globalization of job insecurity. It reveals, though derogatory forms of employment had expanded widely throughout years and cohorts, that it is more of a new way of entering the first company or the first job, than a long-term situation which could undermine the professional paths. The third part focuses on the workers’ professional paths. It examines the idea according to which there have been a huge worsening of the conditions of career development throughout the cohorts of workers.
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La modernité ordinaire : Maurice Novarina, un architecte dans l'aventure des Trente Glorieuses / L'auteur n'a pas fourni de titre en anglaisBonnot, Carine 03 November 2011 (has links)
Le projet de recherche présente un travail monographique sur l'architecte français Maurice Novarina, originaire de Haute-Savoie, qui a réalisé, tout au long du XXe siècle, d'importantes commandes publiques ; des églises – pour lesquelles il est le plus connu – et plus de 30 000 logements conçus lors des grandes opérations d'urbanisme des Trente Glorieuses. Son œuvre, répartie sur le territoire français et localisée majoritairement en Rhône-Alpes, en région parisienne et en Normandie, illustre l'évolution des commandes, des conceptions et des mises en œuvre architecturales et urbaines. Maurice Novarina fait partie des architectes qui ont marqué le XXe siècle par une production importante en quantité, et remarquée, hier comme aujourd'hui en qualité. En effet, nombreuses de ses réalisations sont considérées comme patrimoine puisqu'elles concernent certains monuments historiques, des bâtiments « Label XXe », ou intégrés dans des chartes patrimoniales et paysagères. Ce travail cherche donc à repositionner l'architecte dans l'histoire de l'architecture et de l'urbanisme du XXe siècle, à préciser le contexte politique, économique et social dans lequel sont nés les projets, et à questionner son œuvre en lumière des théories de la modernité. L'œuvre de Maurice Novarina reprend les caractéristiques architecturales et urbaines de la doctrine moderne : l'influence du compagnon de la modernité qu'est Auguste Perret est sensible dans les projets de reconstruction d'après-guerre, alors que celle de Le Corbusier et de la Charte d'Athènes irradie l'ensemble des projets d'urbanisme, plus particulièrement les ZUP. Ces modèles forts, les architectes les interprètent, les réduisent ou les améliorent. La production de Maurice Novarina, comme celle de nombreux de ses contemporains, concerne alors une architecture ordinaire, qui s'impose dans les réalisations du XXe siècle et se révèle omniprésente dans la presse architecturale de l'époque, alors qu'elle est finalement peu évoquée par l'Histoire. Ces architectures perdurent comme héritage du XXe siècle et résultent, non pas de la banalité, mais d'une forme d'application de la modernité corbuséenne, qui au-delà des grandes théories, a marqué les esprits et formaté notre regard contemporain. Partant de l'hypothèse que les principes architecturaux et urbains de la modernité peuvent prendre des formes de l'ordinaire, nous verrons comment, chez Maurice Novarina, l'architecture relie les deux entités contraires (modernité / ordinaire) et que le processus complexe d'élaboration des projets, reposant sur des associations d'acteurs, des commanditaires récurrents et des équipes pluridisciplinaires, participent également à la richesse des œuvres. / L'auteur n'a pas fourni de résumé en anglais.
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Le personnel de la Compagnie des Hauts-Fourneaux de Chasse-sur-Rhône pendant les Trente Glorieuses (1945-1966) : de la croissance à la crise / The Chasse-sur-Rhône's blast furnaces staff during the "Trente Glorieuses" (1945-1966) : from growth to crisisBonfils-Guillaud, Cyril 27 June 2018 (has links)
L’étude du personnel des Hauts-Fourneaux de Chasse pendant les Trente Glorieuses porte sur des catégories professionnelles diverses, sur leurs trajectoires et sur leur travail. Les politiques d’entreprises variées sont inégales selon les âges, sexes et nationalités. Les rapports entre salariés et dirigeants sont faits de collaborations en raison d’intérêts communs comme de tensions. Ils s’établissent dans un contexte de restructuration de l’industrie régionale et de l’évolution inégale des productions. La modernisation de l’outillage productif est alors régulièrement mobilisée, ce qui a un effet sur l’emploi et surtout sur le travail. La fin de cette période est marquée par des luttes pour maintenir ses activités sidérurgiques rassemblant au-delà du personnel de l’usine. Le site est pourtant restructuré et le personnel doit se reconvertir. Les sources à la fois publiques et privées, écrites et orales, sont diverses. / The study of Chasse-sur-Rhône’s blast furnaces staff deals with their various professional categories, careers and work. The varied companies’ policies are unequal when it comes to age, sex and nationality. The relationships between workers and managers rely on collaborations due to common interests as well as tensions. They are built in a context of regional industry redevelopment and unequal evolution of productions. The modernization of the productive tools is thus regularly activated, which has an impact on employment but mostly on work. The end of this period is characterized by struggles to maintain the steel activity gathering beyond the factory staff. However the site is redeveloped and the staff must redeploy. The various sources are both public and private, written and oral.
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Pierre Dufau architecte (1908-1985) : un libéral discipliné : parcours, postures, produits / The architect Pierre Dufau (1908-1985) : a disciplined liberal : career, attitudes, productsMassire, Hugo 06 December 2017 (has links)
Actif de la fin des années 1930 jusqu'aux années 1980, Pierre Dufau (1908-1985) est, par l'importance quantitative de sa production bâtie, l'un des principaux acteurs de l'architecture française des Trente Glorieuses. Spécialisé dans la réalisation d'immeubles de bureaux, de bâtiments civils et d'équipements, il fait également oeuvre dans le domaine de l'urbanisme en concevant le plan de reconstruction d'Amiens puis en étant, trente ans plus tard, responsable du plan d'aménagement du Nouveau Créteil. Pierre Dufau est relativement peu présent dans l'historiographie de l'architecture contemporaine, au même titre que nombre d'architectes de sa génération, récipiendaires de la grande commande publique et souvent Prix de Rome. On s'interrogera sur la temporalité de sa réception critique à l'appui du dépouillement des archives de son agence, souvent inédites. Le détail de sa production révèle la complexité d'un parcours où, tant par stratégie commerciale que par conviction, l'architecte se convertit aux thèses modernistes après une jeunesse marquée par le respect des leçons du classicisme. Écrivain prolifique sans être théoricien ni enseignant, Pierre Dufau s'attachera dans ses mémoires, publiées à titre posthume, à donner un sens à un parcours professionnel donnant à voir en réduction les enjeux comme les impensés d'une époque. On proposera, dans cette thèse, de dépasser l'analyse plastique et technique des édifices pour étudier la rationalité de leurs circuits de production, et la cohérence des discours qui accompagnent une oeuvre jusqu'à présent essentiellement inscrite en creux dans l'histoire de l'art. / Active from the late 1930s to the 1980s, Pierre Dufau (1908-1985) is one of the leading performers in the French architecture during the ‘Trente Glorieuses’ period, due to the quantitative importance of his built production. Specialized in office buildings, public buildings and facilities, he was also involved in the field of urban planning by designing the reconstruction plan of the city of Amiens, and thirty years later by being responsible for the conception of the ‘Nouveau Créteil’ masterplan, in Paris suburbs. Pierre Dufau is relatively unnoticed in the historiography of contemporary architecture, similarly to many architects of his generation, although recipients of public work orders, and most of the time recipients of the ‘Prix de Rome’. The details of his production reveal the complexity of a professional career where, motivated by both commercial strategy and conviction, the architect ultimately converted to modernist theses after a youth marked by respect for the lessons of classicism. As a prolific writer but without being a theorist nor a teacher, Pierre Dufau strived to give through his posthumous memoirs a meaning to his professional path. In this thesis, we propose to go beyond the plastic and technical analysis of the buildings to focus on the rationality of their production cycle and the coherence of the discourse that accompanies a work essentially unnoticed in the history of art so far. We also study the temporality of Dufau's critical reception with the support of the inventory of his office’s unpublished archives, most of the time original.
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Un acteur de la scène professionnelle des Trente Glorieuses, de la Reconstruction aux grands ensembles : l'architecte alsacien Charles Stoskopf (1907-2004) / Charles-Gustave Stoskopf (1907-2004), Alsatian architect : a key figure of the "glorious thirty", from post-war reconstruction to the period of "grands ensembles"Bolle, Gauthier 25 September 2014 (has links)
Cette thèse interroge le parcours de l’architecte alsacien Charles-Gustave Stoskopf (1907-2004), deuxième second grand prix de Rome en 1933, en se fondant principalement sur le dépouillement de ses fonds d’archives d’agences. Cet acteur de la scène professionnelle des Trente Glorieuses entame sa carrière en 1945 dans le cadre de la Reconstruction, où il a la charge de rebâtir des villages détruits autour de Colmar, puis devient le maître d’œuvre de plusieurs grands ensembles en Alsace et en région parisienne. Afin d’éclairer cet itinéraire, sont explorées tour à tour, la biographie de l’architecte dans ses multiples aspects, l’analyse architecturale de quelques œuvres significatives et enfin, des dimensions transversales caractérisant cette production considérable. Celle-ci révèle plusieurs registres d’expressions, marqués par la permanence d’un vocabulaire académique et d’un héritage alsacien constamment revendiqué et réinventé. Elle agrège également des influences diverses lui permettant de répondre aux commandes inédites de cette période de modernisation et de forte croissance. / This thesis considers the career of Alsatian architect, Charles-Gustave Stoskopf (1907-2004), who was awarded in the Prix de Rome in 1933. It is based mainly on research in his agency archives. He was professionally active during the “Thirty Glorious Years” in France, starting in 1945 when he was involved in post-war Reconstruction and given responsibility for the rebuilding of villages around Colmar razed to the ground in the conflict. Later, he designed a number of major developments in Alsace and the Paris area. To shed light on his career, we explore the various aspects of the architect’s life, conduct an architectural analysis of a few of his most significant works and, finally, consider the transversality that is a feature of his considerable output. Our study reveals his use of various registers of expression, all of them marked by academic terminology and an Alsatian heritage to which he refers constantly while giving it a new innovative twist. He also succeeded in drawing on various influences, enabling him to respond to unusual commissions during this period of modernisation and strong growth.
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Architectures religieuses en Lorraine durant les Trente Glorieuses : trois décennies d’expérimentations à l’épreuve de la modernité / Sacred Architecture in Lorraine during the Post-World War II Economic Boom : Three Decades of Experiments in the Face of ModernityPierron, Lucile 07 June 2019 (has links)
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale émerge en France un mouvement de renouveau de l’architecture religieuse et de l’art sacré sous l’impulsion d’un clergé soucieux de repositionner l’Église au cœur de la création contemporaine. S’appuyant sur une liturgie réformée, la communauté religieuse s’engage dans l’édification de nouveaux lieux de culte, qui sont une occasion de mettre en œuvre des formes audacieuses par l’emploi de techniques constructives innovantes. Particulièrement meurtrie par la guerre, la Lorraine devient le site d’une modernité réinventée, un territoire riche d’expérimentations architecturales, formelles, constructives et typologiques, pour lesquelles les réalisations de l’entre-deux-guerres en Suisse et en Allemagne font figure d’avant-garde. Ce travail de thèse analyse les liens entre les aspirations de l’Église catholique, les contraintes imposées par le contexte de la Reconstruction et de l’urbanisation accélérée des territoires, et la réponse formelle et matérielle proposée par les concepteurs de l’époque. Le corpus général concerne la production de cent dix-sept projets et réalisations conçus en Lorraine entre 1945 et 1975. Il se concentre sur les architectures les plus novatrices, tout en répondant à la volonté de proposer une palette d’objets diversifiés, tant du point de vue de leur histoire que de celui de leur matérialité. Les églises du corpus sont l’œuvre d’architectes d’origines géographiques variées et à la notoriété multiple. En outre, ces réalisations, d’une envergure plus ou moins grande, s’inscrivent dans divers contextes géographiques : urbain, périurbain et rural. Croisant les approches quantitative et qualitative, ce travail s’articule autour de trois principaux champs de recherche :- les conditions de production de l’objet architectural : accès à la commande, financements, acteurs, etc. ;- les influences et la question de la réception, notamment au travers d’une étude des revues spécialisées et de la presse catholique ;- enfin, la matérialité de l’objet et sa réalité constructive. / In the aftermath of the Second World War in France, an iconic renewal of sacred art and religious architecture was triggered by the clergy being concerned to set the Church as the cornerstone of contemporary creation. Given the significant changes in religious rites at the time, the Christian community decided to build new places of worship giving them the opportunity to introduce bold designs based on innovative construction techniques. As one of the major battlegrounds of the Second World War, the Lorraine region then appeared to be the perfect field for rethinking modernity through a wealth of architectural, formal and building experiments inspired by groundbreaking creations made in Switzerland and Germany in the interwar period. Our research work analyses the links between the Catholic Church’s ambitions, the constraints resulting from the post-war Reconstruction and urban sprawl context, and both formal and material suggestions made by contemporary designers. The whole corpus includes one hundred and seventeen projects and productions created in Lorraine between 1945 and 1975. It focuses on the most pioneering buildings while offering a wide range of objects, be it for their historical background or their materiality. The selected churches were designed by architects from diverse regions and with variable fame. In addition, they differed in scopes and geographical contexts – urban, suburban and rural. Taking both quantity and quality perspectives into account, our study revolves around three main lines of research :– In which conditions were the architectural objects produced (ordering process, funding, stakeholders, etc.) ?– What influenced their production and how were they received ? This has been observed through the analysis of trade papers and the Catholic press.– Eventually, how to describe their material nature and their reality as construction products ?
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Modernité et archaïsme des lieux dans les romans d'enquête et d'aventure pour la jeunesse pendant les Trente Glorieuses en France / Modernity and archaism of the places in investigation and adventure novels for young people in post-war France (1945-1973)Gille Comte-Sponville, Aurélie 04 November 2016 (has links)
Après la Seconde Guerre mondiale, la France vit une période de croissance économique remarquable qui s’achève après le premier choc pétrolier de 1973 et que l’on désigne communément sous le nom de « Trente Glorieuses ». L’édition profite pleinement de cette ère de prospérité : de nombreux ouvrages pour la jeunesse paraissent dès la fin de la guerre et conquièrent leur lectorat. Quelques collections connaissent alors leur apogée : Bibliothèque rose et verte ou Signe de Piste par exemple. Mais alors que la modernité envahit peu à peu la plupart des foyers, de nombreux romans pour la jeunesse mettent en scène des enfants qui partent à l’aventure ou mènent l’enquête dans des lieux ancrés dans le passé – châteaux, grottes, forêts, etc. –, ou qui recréent des lieux idéaux et hors du temps dans leur quotidien : des hétérotopies. S’appuyant sur un large corpus qui emprunte autant aux séries littéraires qu’aux collections de romans scouts, cette étude littéraire interroge l’interaction entre modernité et archaïsme dans la littérature de jeunesse de l’époque pour montrer que ces concepts s’inscrivent dans une tension narrative qui structure la logique du récit et favorise la mise en place d’un processus initiatique, héritier des grands rituels primitifs comme des schémas narratifs des contes ou des romans de formation. Cependant, l’initiation n’aboutit jamais car elle ne constitue pas le réel enjeu romanesque : l’importance des lieux correspond en réalité à la quête d’une utopie de l’enfance éternelle, qui figerait non seulement les héros dans la perfection de leur âge, mais aussi les lieux, dans une forme d’uchronie idéalisée. / Post-World War II France experienced a period of outstanding economic growth known as the “Thirty Glorious Years”, which ended with the 1973 oil crisis. Publishing benefitted greatly from the rise of the consumer society in this period of prosperity, and scores of children’s books and novels for young people were published immediately after the Second World War and soon became very popular. It was the heyday of a few book series such as Bibliothèque rose, Bibliothèque verte, or Signe de Piste. But while most households were gradually getting more and more modern, many novels for children and young adults involved children going off in search of adventure or leading investigations in places anchored in the past – castles, caves, forests, etc. – or in timeless, ideal places recreated within their own daily lives – heterotopias. The present research dissertation delves into a broad corpus of literary series and Boy Scout novels and explores both their literary aspects. By questioning the interaction between modernity and archaism in post-war children’s literature, it shows that both concepts are part of a narrative tension that shapes the logical development of the story and paves the way for an initiatory process reminiscent of primitive rites of passage, the narrative patterns of fairy tales and Bildungsroman. The initiation itself, however, is never completed for it is not the actual purpose of the novel. The places are significant only insofar as they belong to the quest for the utopia of eternal childhood, in which the ageless heroes as well as the places are set in perfection, in a form of ideal euchronia.
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Déconstruction et reconstruction chez Michel Butor et Alain Robbe-Grillet : contribution du nouveau roman à l'imaginaire social des Trente glorieuses (1946-1975) / Deconstruction and reconstruction in the oeuvre of Michel Butor and of Alain Robbe-Grillet : the nouveau roman's contribution to the social imaginary of the Glorious Thirty (1946-1975) / Desconstrução e reconstrução nas obras de Michel Butor e Alain Robbe-Grillet : contribuição do novo romance ao imaginário social dos Trinta Gloriosos (1946-1975)Perugini, Gabriel 11 December 2015 (has links)
Le Nouveau Roman est passé à la postérité comme l’un des exemples majeurs d’un moment intransitif de la littérature française. En déstabilisant le traitement de la narration et de l’intrigue, du cadre spatio-temporel, des personnages et des voix, le Nouveau Roman conteste la mimèsis référentielle réaliste pour se tourner vers les aspects formels de la création romanesque. Néanmoins, cela n’est pas un geste gratuit : la déconstruction formaliste, les nouveaux romanciers la revendiquent au nom d’un « nouveau réalisme ». Le Nouveau Roman se veut l’avènement d’une « ère du soupçon » sur les conventions esthétiques et les représentations diffusées par celles-ci. De plus, ce parti pris ne peut se comprendre en dehors d’un contexte historique marqué à la fois par les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale et les impératifs de modernisation économique qui de 1946 à 1975 transforment profondément la société française. Loin d’anéantir la référentialité, le Nouveau Roman témoigne d’un conflit avec elle, si bien que sa déconstruction du roman est une reconstruction produisant de nouvelles — parfois pas si nouvelles que cela ? — formes, représentations, manières d’affirmer l’existence de l’homme et de la société. Aussi le Nouveau Roman contribue-t-il à l’imaginaire social de son époque. En proposant une lecture des romans de Michel Butor et d’Alain Robbe-Grillet, cette thèse se penchera sur la tentative néo-romanesque de réinventer et la littérature et le monde. Trois axes d’analyse guident ce travail : le premier porte sur la représentation de l’univers fictionnel parallèlement à une discussion sur le problème de la mimèsis ; le second, sur la poétique des personnages et son rapport à la question de l’identité personnelle ; le troisième, sur le statut de la socialité dans les œuvres, à travers les questions de l’identité collective, de la mémoire et des usages sociaux de la langue. / The nouveau roman passed to posterity as one of the main examples of an intransitive moment of french literature. By destabilizing the narration and the plot, the spatio-temporal framework, the characters and the voices, the Nouveau Roman disputes the realistic referential mimesis and turns itself to formal aspects of novelistic creation. However, this is not a vain gesture: the so-called nouveaux romanciers claim a formalist deconstruction in the name of a “new realism”. The nouveau roman proposes the advent of an “age of suspicion” about the esthetical conventions and the representations disseminated by them. In addition to this, with the purpose of understanding this position, one must take into account its historical context, marked by the traumas of World War II as well as the requirements of the economic modernization, which deeply modifies French society from 1946 to 1975. Far from having annihilated the referentiality, the nouveau roman is in conflict with it, so that its deconstruction of the novel is a reconstruction, creating new–sometimes not so new?–forms, representations, ways to affirm the existence of man and society. Thus, the nouveau roman contributes to the social imaginary of its time. Through a reading of the Michel Butor’s and Alain Robbe-Grillet’s novels, this thesis will focus on this attempt by the nouveau roman to reinvent the literature and the world. Three axes will guide this work: the first concerns the representation of the fictional universe along with a discussion on the mimesis problem; the second, the poetics of characters and its relation to the question of personal identity; the third, the status of sociality in the novels, addressing the questions of the collective identity, the memory and the social uses of language. / O novo romance passou à posteridade como um dos exemplos emblemáticos de um momento intransitivo da literatura francesa. Ao desestabilizar o tratamento da narração e da intriga, do recorte espaço-temporal, das personagens e das vozes, o novo romance contesta a mímesis referencial realista e se volta aos aspectos formais da criação romanesca. Entretanto, não se trata de um gesto gratuito: os novos romancistas reivindicam a desconstrução formalista em nome de um “novo realismo”. O novo romance propõe o advento de uma “era da suspeita” diante das convenções estéticas bem como das representações por elas difundidas. Ademais, tal atitude não pode ser compreendida fora de um contexto histórico marcado ao mesmo tempo pelos traumas da Segunda Guerra Mundial e pelos imperativos de modernização econômica que de 1946 a 1975 transformam profundamente a sociedade francesa. Longe de aniquilar a referencialidade, o novo romance está em conflito com ela, de tal modo que sua desconstrução do romance é uma reconstrução, com a produção de novas — às vezes não tão novas assim? — formas, representações, maneiras de afirmar a existência do homem e da sociedade. Assim, o novo romance contribui com o imaginário social de sua época. Através de uma leitura dos romances de Michel Butor e de Alain Robbe- Grillet, esta tese pretende debruçar-se sobre a tentativa neo-romanesca de reinventar a literatura e o mundo. Três eixos de análise guiam este trabalho: o primeiro trata da representação do universo ficcional paralelamente a uma discussão acerca do problema da mímesis; o segundo, da poética das personagens e de sua relação com a questão da identidade pessoal; o terceiro, do estatuto da socialidade nas obras, abordando as questões da identidade coletiva, da memória e dos usos sociais da língua.
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Réinventer Montréal : une archéologie du discours urbanistique des Trente GlorieusesMercure Jolette, Frédéric 11 1900 (has links)
Cette thèse porte sur le fonctionnement du discours urbanistique à Montréal durant les Trente Glorieuses. Contre l’interprétation dominante selon laquelle l’urbanisme des Trente Glorieuses serait démesurément technophile et confisquerait le pouvoir de parler de la ville, nous montrons qu’en dramatisant la décomposition de l’objet urbain et en faisant de la définition même de la ville un problème, l’urbanisme crée un espace discursif ouvert dans lequel la technique se présente à la fois comme un problème et une solution.
Dans un premier temps, nous analysons la prégnance de la critique de l’urbanisme technocratique (dont l’expression typique se trouve chez Jane Jacobs) dans la théorie politique contemporaine, au moyen d’une analyse du livre à succès Seeing Like a State de James C. Scott. Nous montrons que cette critique repose sur une hypothèse du surplomb dont le fonctionnement est analogue à ce que Michel Foucault appelle « l’hypothèse répressive ». Nous expliquons son succès en montrant qu’elle correspond à la vision dominante de la critique comme procès de la raison. Rejetant la réception qui en a été faite par les anti-planificateurs, nous montrons enfin que l’on retrouve dans la méthode archéologique de Foucault des éléments pour une analyse de l’urbanisme qui ne soit pas uniquement centrée sur les tares de l’idéologie moderniste et la croissance démesurée du pouvoir technocratique.
Dans un deuxième temps, nous forgeons une hypothèse quant à la structure du discours urbanistique au moyen d’une relecture d’Emmanuel Kant, Reinhart Koselleck et Hans Jonas. Plutôt que d’assimiler l’urbanisme à une forme démesurée (hubris) du rationalisme, il s’agit d’y trouver une réflexion particulièrement sophistiquée sur les limites du pouvoir de connaître, dont l’analytique de la finitude kantienne est la forme paradigmatique. Nous utilisons ensuite l’histoire des concepts de Koselleck pour éclairer le fonctionnement et les effets intradiscursifs de la remise en question du concept traditionnel de ville à laquelle procède l’urbanisme. Enfin, l’éthique de la technique de Jonas nous permet de montrer que la planification moderne s’appuie sur (et se justifie par) les dangers que pose un développement techno-industriel incontrôlé.
Dans un troisième temps, nous testons cette hypothèse au moyen d’une étude du discours urbanistique montréalais de 1941 à 1967. Analysant comment les premiers professionnels du Service d’urbanisme de la Ville se représentent Montréal, nous traitons de l’idée de « ville en mouvement », des modalités de représentation de l’espace urbain et de l’injonction à réinventer la ville que l’on retrouve dans le discours urbanistique. À partir de trois figures transversales, soit Hans Blumenfeld, Claude Robillard et Jean-Claude La Haye, nous montrons que le discours urbanistique montréalais des Trente Glorieuses est polyphonique, c’est-à-dire qu’on y retrouve différentes tactiques de légitimation qui forment toutes des variations d’une même grande stratégie discursive de décomposition et recomposition de l’objet urbain. Nous verrons ces tactiques à l’œuvre dans la rénovation urbaine (le plan Dozois et le projet pour le quartier de la Petite-Bourgogne), l’organisation de l’expertise urbanistique (l’Institut d’urbanisme et la Commission provinciale d’urbanisme), et les velléités de planification métropolitaine (Horizon 2000). / This dissertation focuses on the structure of the urban discourse in Montreal during the Trente Glorieuses (Glorious Thirty). Against the dominant interpretation, according to which the urban planning of the Glorious Thirties was disproportionately technophile and had confiscated the power to speak of the city, we show that by dramatizing the decomposition of the urban object and by making the very definition of the city a problem, urban planning creates a discursive space in which technique presents itself as both a problem and a solution.
First, we analyze the significance of the critique of technocratic urban planning (the typical expression of which is found in Jane Jacobs) in contemporary political theory, by means of an analysis of the best-selling book Seeing Like a State by James C. Scott. We show that this critique is based on an “overhang hypothesis”, the operation of which is analogous to what Michel Foucault calls “the repressive hypothesis”. We explain its success by showing that it corresponds to the dominant view of criticism as the trial of reason. Rejecting the reception given to it by the anti-planners, we then show that one can find in Foucault's archaeological method elements for an analysis of urban planning that is not only centered on the flaws of modernist ideology and the disproportionate growth of technocratic power.
Secondly, we forge a hypothesis about the structure of the urbanistic discourse by means of a rereading of Immanuel Kant, Reinhart Koselleck and Hans Jonas. Rather than assimilating urban planning with a disproportionate form (hubris) of rationalism, it is a question of finding in it a particularly sophisticated reflection on the limits of the power to know, of which the analytic of Kantian finitude is the paradigmatic form. We then use the history of Koselleck's concepts to shed light on the functioning and the intradiscursive effects of the questioning of the traditional concept of city that is carried out by urban planners Finally, Jonas’s ethics of technology allows us to show that modern planning relies on (and is justified by) the dangers of uncontrolled techno-industrial development.
Thirdly, we test this hypothesis by means of a study of Montreal's urban planning discourse from 1941 to 1967. Analyzing how the first professionals of the City's Planning Department represented Montreal, we deal with the idea of a city in motion, the methods of representing urban space and the injunction to reinvent the city that we find in urban discourse. Based on three transversal figures—namely Hans Blumenfeld, Claude Robillard and Jean-Claude La Haye—we show that the urban planning discourse of the Glorious Thirties in Montreal is polyphonic, which is to say, we find different legitimization tactics that all form variations of the same great discursive strategy of decomposing and recomposing the urban object. We will see these tactics at work in urban renewal (the Dozois plan and the project for the Little Burgundy district (Petite-Bourgogne)), the organization of urban planning expertise (l’Institut d’urbanisme et la Commission provinciale d’urbanisme), and metropolitan planning ideas (Horizon 2000).
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The Ugly Side of the Beautiful Game - Hooliganism in French FootballAmado, Carlos Josue 11 November 2008 (has links) (PDF)
Football violence was a rare phenomenon in France until the nineteen eighties. Harsh economic times coupled with the challenges of unemployment brought a different type of fanatic to football stadia. To vent their frustration about the economic difficulties of their time, some fans found an easy scapegoat: the increasing number of African immigrants in France. These fans, known as hooligans, have become organized and can be found supporting most major French football clubs, disrupting what once was a relatively tranquil national pastime. This thesis traces their development in France, looks at what they borrowed from Italian and English fan groups, and suggests how their organization is now uniquely French.
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