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Les enjeux du renouveau du théâtre espagnol, forces et pouvoirs des synesthésies (1916-1934) / Key issues in the revival of Spanish drama, strengths and powers of synaesthesias (1916-1934) / Los retos de la renovación del teatro español, fuerzas y poderes de las sinestesias (1916-1934)Guégo Rivalan, Inès 04 June 2018 (has links)
Au tournant du XXème siècle en Espagne, une réaction au naturalisme se fait jour dans un panorama théâtral dégradé. Dans ce contexte de crise des langages artistiques, une série de propositions dramaturgiques voit le jour à partir de 1916. Les œuvres retenues sont envisagées pour en dégager l’énergie plastique dans ses dimensions tant textuelles (littéraire, dramatique et dramaturgique) que scéniques, lorsque les œuvres ont été représentées à l’époque. Phénomène majeur de renouveau du théâtre entre 1916 et 1934, les synesthésies sont étudiées au croisement de l’émergence d’un théâtre du corps (cantonné jusqu’alors aux genres assimilés à la pantomime et à la revue), et de la naissance des grandes compagnies de danse, au moment de l’apogée de l’âge d’argent. Cette délimitation chronologique des textes choisis caractérise un intervalle temporel signifiant au regard de l’histoire culturelle et des problématiques esthétiques. La période correspond à l’arrivée des Ballets Russes à Madrid et s’étend jusqu’à la fondation et la dissolution de la Compañía de Bailes españoles par Encarnación López La Argentinita et F. García Lorca en 1933-1934. La thèse analyse les formes et les implications des synesthésies, procédés d’expression plastiques et rythmiques. Après la mise en évidence d’un contexte scientifique et artistique propice à l’avènement d’un théâtre synesthésique, le travail étudie les réponses apportées par des dramaturges (R. Alberti, M. Aub, J. Bergamín, T. Borrás, F. García Lorca, R. Gómez de la Serna, M. Hernández, G. Martínez Sierra, R. del Valle-Inclán) qui ont tiré parti des synesthésies pour semer dans leurs textes dramatiques les éléments d’une possible rénovation du théâtre espagnol de leur temps. / A reaction against naturalism developed in Spanish drama at the turn of the 20th century against a backdrop of an impoverished national scene. In a context of crisis in artistic expression and codes, a number of responses came out from 1916 on. This doctoral thesis considers the dramatic works in the corpus to characterize their plastic energy in its various dimensions, textual — literary, dramatic and dramaturgic — as well as scenographic — when the plays were actually staged at the time. A major phenomenon in the revival of Spanish drama between 1916 and 1934, synaesthesias are studied in relation to the emergence of physical theatre and corporeal mime — then mostly confined to genres categorized as pantomime or cabaret — and the birth of major dance companies in the heyday of the Silver Age. The choice of such a chronological span for the texts selected identifies a relevant time frame in matters of cultural history and aesthetics as it coincides with the arrival of the Ballets Russes in Madrid and runs until the foundation and dissolution of the Compañía de Bailes españoles by Encarnación López La Argentinita and Federico García Lorca in 1933-1934. This thesis analyses the forms and significance of synesthesias as artistic and rhythmic modes of expression. After highlighting a scientific and artistic background propitious for the emergence of synesthetic drama, it examines the achievements of playwrights R. Alberti, M. Aub, J. Bergamín, T. Borrás, F. García Lorca, R. Gómez de la Serna, M. Hernández, G. Martínez Sierra and R. del Valle-Inclán who made use of synaesthesias to work in their texts elements that would energize a revival of Spanish drama. / En el periodo de entresiglos (XIX-XX), en un panorama teatral degradado, surge en España una reacción contra el naturalismo. En un contexto de crisis de los lenguajes artísticos, despunta una serie de propuestas dramatúrgicas. Las obras de teatro seleccionadas se examinan intentando extraer de ellas la energía plástica en sus dimensiones tanto textuales como escénicas, en el caso de las obras puestas en escena en la época. Fenómeno mayor de renovación del teatro del primer tercio del siglo XX, las sinestesias se estudian en un conjunto de obras comprendido entre 1916 y 1934, en el cruce de la emergencia de un teatro del cuerpo, confinado hasta entonces a los géneros asimilados a la pantomima y a la revista, y del nacimiento de las grandes compañías de danza, en pleno apogeo de la Edad de Plata. Dicha delimitación cronológica de los textos escogidos caracteriza un intervalo temporal significativo desde el punto de vista de la historia cultural y de las problemáticas estéticas. El periodo coincide con la llegada de los Ballets Rusos a Madrid y se extiende hasta la fundación y disolución de la Compañía de Bailes españoles por Encarnación López La Argentinita y F. García Lorca en 1933-1934. La tesis analiza las formas e implicaciones de las sinestesias, recursos de expresión plásticos y rítmicos. Tras poner de relieve un contexto científico y artístico propicio para la emergencia de un teatro sinestésico, el trabajo consiste en estudiar las respuestas que propusieron los dramaturgos (R. Alberti, M. Aub, J. Bergamín, T. Borrás, F. García Lorca, R. Gómez de la Serna, M. Hernández, G. Martínez Sierra, R. del Valle-Inclán), que sacaron partido de las sinestesias para sembrar en sus textos dramáticos los elementos de una posible renovación del teatro español de su tiempo.
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La promotion des beaux-arts en Espagne (1853-1898). Soutenir les beaux-arts en temps de crise / Promoting the Fine Arts in Spain (1853-1898). Supporting the Arts in a Context of CrisisAssier, Mathilde 20 October 2018 (has links)
Cette thèse s’attache à mettre en lumière l’organisation du système des beaux-arts et les conditions de production des œuvres d’art en Espagne entre 1853 et 1898, autour de trois pôles principaux : Madrid, Barcelone et Séville. Dans cette période de crise politique et économique, généralement envisagée sous le prisme du paradigme du retard ou de l’échec, la désillusion des artistes fut une réalité. Loin de conduire à la passivité, elle engendra un désir de « régénération » culturelle, de nombreuses controverses sur la manière d’encourager les arts ainsi que tout un jeu de comparaisons et de regards portés vers l’étranger. Ce bouillonnement intellectuel fut à l’origine d’un renouveau des structures de promotion des arts se traduisant par la création de musées, d’expositions, de concours ou par la concession de pensions. L’analyse des missions artistiques de la Maison royale, du ministère du Développement, des députations, des associations artistiques et des sociétés économiques des amis du pays s’appuie sur des études de cas et révèle les acteurs à l’œuvre : petits ou hauts fonctionnaires, artistes méconnus ou renommés, hommes politiques. Fondé sur un vaste travail de recherche en archives, ce parcours dans le paysage des arts espagnols permet de mieux comprendre quels furent les objectifs, les conséquences et les spécificités de l’encouragement public et privé de l’art, d’un point de vue régional et national, dans un contexte de construction de l’État-Nation. / This dissertation aims to bring to light the organization of the fine arts system and the conditions under which works of art were produced in Spain between 1853 and 1898, centering on three leading cities: Madrid, Barcelona, and Seville. During this period of political and economic crisis, usually understood through the lens of the paradigm of Spanish backwardness or failure, the artists’ disenchantment was considerable. However, far from driving them into passive resignation, this spurred a desire for cultural "regeneration," born of countless debates over the way in which the arts should be supported and a keen interest in comparison with what was happening abroad. This intellectual exuberance led to a renewal of the institutions promoting the arts, giving way to the creation of museums, exhibitions, contests, and grants. The analysis of the artistic missions of the royal household, the Ministry of Development, diputaciones (provincial governments), societies of artists, and the various Economic Societies of Friends of the Country, relies on case studies and reveals the agents at work: senior and junior civil servants, not-known or famous artists, and politicians. Rooted in broad archival research, this journey through the world of Spanish art enriches our understanding of the goals, consequences, and specific features of the public and private support of the arts on a regional and national scale and within the context of the construction of the nation-state.
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La presse satirique en Catalogne (1970-1982) : spécificités et enjeux / The satirical journals in Catalonia (1970-1982) : specificities and challenges / La premsa satírica a Catalunya (1970-1982) : especificitats i reptesPeyrony, Audrey 25 September 2017 (has links)
L’objet de cette étude est d’offrir une vision à la fois d’ensemble et particulière sur les revues satiriques publiées durant les dernières années du franquisme et pendant Transition démocratique. En effet, de nombreux bouleversements politiques et sociaux s’opèrent entre 1970 et 1982, ce qui représente objectivement une période relativement courte mais très riche en événements dans l’histoire de l’Espagne et de la Catalogne. En ce qui concerne la presse, l’entrée en vigueur de la Ley de Prensa e Imprenta en mars 1966 marque un point d’inflexion car elle supprime la censure préalable et permet le développement de publications beaucoup plus critiques et irrévérencieuses au début des années 1970, tels que Mata Ratos, Barrabás ou Por Favor. Très imprégnées par la tradition satirique catalane (comme Xut!, El Be Negre ou ¡Cu-Cut!), les revues de cette époque sont aussi influencées par la presse française, américaine et anglaise (Hara Kiri, Charlie Hebdo, National Lampoon, Punch, etc.). Peu à peu, elles réussirent à fissurer le carcan de la censure au prix de nombreuses mises sous séquestre, jugements, suspensions et condamnations. Après deux années troublées entre 1976 et 1978 où les menaces d’attentats contre les rédactions sont de plus en plus oppressantes, l’avènement de la démocratie est le point de départ d’un nouveau type d’humour plus général et incarné par El Jueves, et basé sur des faits de société ou d’actualité. De par leur style particulier et les thèmes qu’elles abordent, ces revues satiriques marquent profondément la société et le moment politique dans lequel elles évoluent. Leur impact est toujours perceptible aujourd’hui puisqu’El Jueves continue d’être publiée en 2017. / The purpose of this thesis is to provide both an overview and an analysis of the satirical journals published during the last years of Francoism and the Democratic Transition. Indeed, the country underwent many dramatic political and social changes between 1970 and 1982, which objectively represents a relatively short, extremely eventful period in the history of Spain and Catalonia. As concerns the press, the coming into effect of the Ley de Prensa e Imprenta in March 1966 marked an inflection point by suppressing prior censorship and paving the way for much more critical and irreverent publications, such as Mata Ratos, Barrabás or Por Favor, at the beginning of the 1970’s. Very much in debt to Catalan satirical tradition (e.g. Xut!, El Be Negre or ¡Cu-Cut!), the publications of the time were also influenced by the French, American, and English press (Hara Kiri, Charlie Hebdo, National Lampoon, Punch, etc.). Gradually, they succeeded in breaking the straitjacket of censorship at the cost of numerous confiscations, trials, suspensions and condemnations. Following two troubled years between 1976 and 1978, when editorial offices were subject to increasingly oppressive threats of attack, the advent of democracy was the starting point of a new, more general type of humor embodied by El Jueves and based on societal and current events. Due to their specific style and to the themes they dealt with, these satirical journals made a deep mark on society and on the political period. Their impact has endured, since El Jueves is still published in 2017.
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Les enjeux d'une esthétique du flamenco : étude analytique et critique du duende / The challenges of flamenco aesthetics : analytical and critical study of duendeRiegler, Anne-Sophie 09 June 2018 (has links)
Cette thèse souhaite rendre intelligibles les expériences esthétiques puissantes qu'on nomme duende dans le flamenco. D'une part, le topos veut que le duende, parce qu'irrationnel et idiosyncrasique, constituerait une réalité indicible transcrite par un terme intraduisible. D'autre part, le flamenco est un genre artistique hybride dont il est difficile de cerner les limites : il s'alimente aussi bien au chant qu'à la musique instrumentale et à la danse, mêle les cultures populaire et savante et fait intervenir la spontanéité au sein d'un système de communication pourtant très codifié. Il pose donc des questions esthétiques singulières portant tout à la fois sur sa nature en tant qu'art, sur ses enjeux identitaires, mais aussi sur ses représentations, lesquelles, par un phénomène de contamination réciproque, semblent tout autant s'alimenter aux pratiques que les influencer en retour. Nombre de mythes et de clichés informent le flamenco depuis ses débuts, qu'ils émanent de la pensée commune, de l'activité artistique ou de la flamencologie. L'image d'un art démesuré, dont l'authenticité serait liée au débridement des instincts, gage d'une hypothétique « pureté », a largement fait fortune. Or, cette image apparaît par excellence dans les usages liés au duende. Tout se passe donc comme si, à étudier le duende, on était inévitablement renvoyé au flamenco, et réciproquement, alors même qu'ils constituent l'un pour l'autre des impensés. Comment, dès lors, approcher le flamenco par l'intermédiaire d'un phénomène apparemment insaisissable, et comment, en retour, approcher le duende par l'intermédiaire d'un art aux contours indistincts ? On formule ici l'hypothèse qu'à la condition d'adopter une conception souple de la définition, le duende devient définissable, et que, de surcroît, il nous livre le concept unificateur de certains des enjeux majeurs du flamenco. / This dissertation aims to make intelligible the powerful aesthetic experience called duende in flamenco. On the one hand, its irrational and idiosyncratic nature is viewed as an inexpressible reality designated by a term beyond translation. On the other hand, flamenco is a hybrid genre of art with ill-defined boundaries. It thrives on singing, instrumental music and dance, mixing popular and scholarly cultures spontaneously within a highly codified framework of communication. This triggers questions on the nature of flamenco as an art form, such as how it defines a cultural identity as well as the relations between representation, norms and practices that mutually influence each other. Since the beginning, flamenco has suffered from numerous myths and stereotypes originating from collective common thought, artistic practice or flamencology. The representation of an intense, instinctive and wild art defined by its excessiveness has long been stamped in the common knowledge as a proof of “purity”. This short-sighted and simplistic perception has thus imposed serious limitations on a rational analysis of the duende. It appears that the study of duende leads to flamenco and vice versa even if both are, so far, rather poorly defined concepts. How, then, to approach the study of flamenco through a seemingly elusive phenomenon, and how, in return, to approach the duende through art with indistinct contours? The necessary working hypothesis is then to use a flexible definition of the concept of duende, which allows for the possibility of a unifying concept for some of the majors' stakes of the flamenco.
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Quitter la Très Fidèle : exilés et bannis au temps du séparatisme cubain (1834-1879) / Leaving the Ever Faithfull : exile and banishment in the times of Cuban separatism (1834-1879)Sánchez, Romy 12 December 2016 (has links)
Cette thèse analyse le rôle ambivalent de l'exil politique cubain dans le processus de séparation de Cuba et l'Espagne au XIXe siècle, à l'époque où se définit un mouvement anticolonial dans l'île. S'il est indéniable que le héros national cubain, José Marti, a passé plus de temps en exil qu'à l'intérieur de Cuba, ce travail s'écarte de l'idée d'une « fabrique de la nation» hors-sol que l'omniprésence de cette figure a pu suggérer. Des années 1830 à la fin de la guerre des Dix Ans, quitter Cuba n'est pas toujours synonyme d'aspirations indépendantistes. Loin de prétendre au portrait de groupe exhaustif, cette étude insiste sur la grande diversité d'un personnel unifié par l'histoire-patrie insulaire, et sur les dissonances que l'exil introduit dans le récit patriotique cubain. Cette analyse sociopolitique d'un personnel à première vue secondaire pour le récit national cubain aborde trois points principaux. Premièrement, l'étude de l'exil pousse à repenser les jalons chronologiques du nationalisme cubain, et ceux: de la relation impériale entre île et péninsule. Cet objet transversal fait émerger une nouvelle temporalité du lien colonial. Plutôt que de considérer Cuba comme « attendant sa libération » dès le temps des indépendances ibéro-américaines, un « temps du compromis » se dessine, qui dure pendant tout le long XIXe siècle cubain et hispano-cubain. Deuxièmement, la nouvelle géographie impériale dessinée par la carte de l'exil séparatiste pendant la période étudiée donne à voir de nouveaux problèmes politiques pour un empire espagnol amputé de ses anciennes possessions américaines et cherchant à se renouveler. Enfin, s'il est certain qu'il a existé une synergie indépendantiste dans les années 1870 chez les créoles cubains séparatistes de l'intérieur et de l'extérieur, cette thèse montre que ceux qui s'autodéfinissent comme « exilés cubains » compliquent par leur grande diversité les aspirations nationales définies par la République en Armes de Guaimaro en avril 1869. / This dissertation analyses the ambivalent role of political exile from Cuba at the moment of its separation from Spain in the 19thcentury, a period during which the anticolonial movement on and off the island solidified. Although Jose Marti, the Cuban national hero who spent most of his time outside of Cuba in exile, is ubiquitous in the narrative of Cuban independence, I argue that the figure of exil.es is far from simple. This work contends that from the 1830s to the end of the War of Ten Years, leaving Cuba was not necessarily indicative of supporting independence. It tracks these exiles in ail their diversity, and traces the kinds of dissonance that exile might introduce into the patriotic Cuban narrative. Using Cuba as a case study, this thesis maps a new field of knowledge of the Euro-American XIXth century, often defined as the "century of exiles". I approach this analysis of a group, considered secondary until now, through a sociopolitical lens, and make three main contributions. First, a study of political exile challenges the usual chronology of Cuban nationalism, as well as the relationship between the island and the peninsula relationship's timeline. Second, the framework of exile points to a new imperial geography. Separatism abroad reveals the Spanish empire's navel political challenges once a significant part of it had been lost. The number of exiles and banishments it imposed was not a sign of decline, as is most often interpreted. Rather it shows how the empire was seeking renewal, trying to reinvent itself starting in the late 1830s. The empire used exiles to design new colonial policies at home and abroad, and made use of diplomacy to keep a close eye on separatists in exile. While the historiography of this period claims that there was a uniformity of political vision among Cuban creoles, this work claims that those who called themselves "Cuban exiles" were too politically diverse to be considered mere supporters of a monolithic independence.
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L'actualisation du patrimoine par la médiation de l'architecture contemporaine / The actualization of heritage through the mediation of contemporary architectureGeorgescu Paquin, Alexandra 27 February 2013 (has links)
Dans la rencontre entre l’architecture contemporaine et le patrimoine bâti, la thèse propose de s’affranchir de la polarité conservation-création en analysant l’actualisation patrimoniale en tant que phénomène culturel à l’œuvre. La cohabitation entre le nouveau et l’ancien en architecture, si elle se pratique depuis plus de deux mille ans, est devenue un enjeu au XXe siècle.L’explosion des formes en architecture contemporaine, parallèlement à la montée d’une prédominance de la signature de l’architecte, semble a priori difficilement réconciliable avec l’extension de la notion de patrimoine, extension autant sémantique que géographique et spatiale. Or, que ce soit pour des raisons économiques et environnementales, fonctionnelles ou patrimoniales, les insertions d’éléments d’architecture contemporaine sur des bâtiments patrimoniaux transforment désormais le patrimoine d’objet-relique en un projet dynamique, constituant un genre architectural particulier et indépendant.L’actualisation est une façon de réinterpréter le patrimoine en lui donnant un sens actuel grâce à une action (en l’occurrence, un ajout architectural dans un style contemporain), ce qui modifie les représentations du lieu tout en lui ajoutant une couche de significations. Ce processus communicationnel se pose ainsi comme une réponse à l’obsolescence patrimoniale ; en transformant les représentations d’un lieu par un langage contemporain et en s’immisçant dans son processus de patrimonialisation.À travers trois cas espagnols récents, l’actualisation est observée dans trois types de manifestations : la « ponctuation » à l’œuvre dans l’accès au centre CaixaForum de Barcelone (Arata Isozaki), la « prolongation » du musée national Centre d’art Reina Sofía à Madrid (Jean Nouvel) et, finalement, la « révélation » du musée du Théâtre romain de Carthagène (Rafael Moneo) / In the relationship between contemporary architecture and built heritage, the concept of actualization (as a cultural phenomenon) offers an alternative to the opposition between old/new. Even if new architecture in old buildings has existed for 2,000 years, it became an important issue in the field of conservation during the 20th century.The explosion of new forms in contemporary architecture, together with the rise of iconic architecture and so-called starchitects, seems difficult to reconcile with the extension of heritage signification—semantically, geographically and spatially. However, new architecture within an existing fabric is sometimes necessary for economic, environmental or functional reasons, as well as for the sake of heritage. It is thus part of the actual praxis. From relic-object, heritage converts itself into a dynamic project, thus creating a particular and independent architectural style.Actualization is a way of reinterpreting heritage by giving it meaning through action (as in this case of grafting contemporary designs onto existing structures). This process of communication acts as a response to the obsolescence of heritage; by transforming a site’s representations and significance with a contemporary language and by intertwining itself in the patrimonialization process.The resulting architectural hybridity helps to create a mediation space that is both physical (with the architectural forms) and symbolic (through heritage and its representation). Three recent Spanish transformations are the object of a case study to analyze actualization through different manifestations: “punctuation” with CaixaForum access in Barcelona (Arata Isozaki), the “prolongation” of the National Museum Reina Sofía in Madrid (Jean Nouvel) and finally, the “revelation” of the Museum of the Roman Theatre of Cartagena (Rafael Moneo). These cases are supported by international examples
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Entreprise de presse et journalisme économique en Espagne [1975-1990] [Étude de El País Negocios de 1985 à 1990] / The press industry and economic journalism in Spain [1975-1990] [El País Negocios from 1985 to 1990]Chartier, Chantal 04 December 2010 (has links)
Cette étude aborde l’évolution de l’entreprise de presse en Espagne pendant la Transition démocratique et sous le pouvoir socialiste de Felipe González. Renouveau démocratique et continuité en lien avec la tradition culturelle libérale du début du XXe siècle marquent les changements qui s’opèrent au sein du journalisme espagnol. Le milieu des années 1980 voit l’émergence du marché très convoité de la presse économique. El País, fondé sur un projet régénérationniste, parangon de la presse écrite dite de qualité, diversifie ses publications et crée El País Negocios, supplément économique hebdomadaire. Ce périodique de l’organe d’influence qu’est devenu El País s’adresse en priorité aux nouvelles élites socio-économiques, un public d’entrepreneurs et de cadres en quête de modernité économique. Politiques économiques, relations salariales, représentations managériales illustrent les modifications vécues dans le monde de l’entreprise au sein d’une Espagne qui intègre pleinement l’environnement européen et adopte les modèles néolibéraux. L’analyse du discours politique et économique éclaire l’évolution idéologique du périodique, reflet d’une démarche consensuelle et d’une société civile en construction. / This study focuses upon the press industry and its evolution in Spain during the Democratic Transition and under the Socialist power of Felipe González. Democratic renewal and continuity with early 20th Century culturally liberal tradition illustrate the changes which marked Spanish journalism. Markets emerging in the mid-1980s were highly coveted by the economic press. Founded upon a regenerationist project and making a claim to quality, El País diversified its publications to create the weekly economic supplement El País Negocios. A periodical of this media organ of influence, El País Negocios targets in particular socio-economic elites, a public of young executives and entrepreneurs in quest of economic modernity. Economic policies, employment relations just as managerial representations portray the transformations underway in Spain’s business world, one which fully integrates the framework of Europe and appropriates neo-liberal models. Our analysis of political and economic discourse sheds light upon the periodical’s ideology, an approach which enhances consensus and reflects the difficult construction of civil society.
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Philippe IV et les Catalans (1621-1659) / Philip IV and the Catalans (1621-1659)Ledroit, Mathias 28 November 2011 (has links)
La Révolte des Catalans (1640-1652) est un événement majeur de l’histoire du XVIIe siècle espagnol qui trouve ses origines dans le déclin politique et économique de la monarchie catholique. Longtemps considérée comme une rébellion populaire similaire aux soulèvements qui secouent toute l’Europe à la même époque, elle a fait l’objet, depuis une vingtaine d’années, de nombreuses études qui ont permis de mettre en lumière sa complexité et sa forte dimension politique grâce, notamment, à l’étude de l’engagement de la Generalitat et du Consell de Cent de Barcelone dans une guerre contre Philippe IV (1621-1665) et son valido, le Comte-Duc d’Olivares. Cette thèse entend participer à ce renouveau historiographique en proposant une étude des principales polémiques survenues entre le gouvernement royal et les institutions catalanes dans le but de pouvoir dresser un panorama du contexte politique de la genèse, de l’éclatement et de la résolution d’un conflit qui, douze ans durant, oppose Philippe IV à ses sujets catalans. / The Revolt of the Catalans (1640-1652) is a major landmark of Spanish XVIIth century, rooted into the political and economical decline of the catholic monarchy. Long deemed to be a popular rebellion similar to the uprisings bursting all over Europe at the same time, several studies lead over the past twenty years revealed its complexity and strong political dimension, in particular through the study of how Generalitat and Consell de Cent started war against Philip IV (1621-1665) and his valido, Count-Duke of Olivares. This thesis aims at participating to such historiographical renewal by offering a study of the main controversies involving the royal government and Catalan institutions, in order to draw an overview of the political context during the genesis, the breaking and the solving of a conflict which opposed Philip IV to his Catalan subjects for twelve years.
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Le roman espagnol et l’Europe au XVIIe siècle : regards sur le réel et projets fictionnels / Europe in the 17th-century Spanish Novel : a fictional Geography between Historic Realities and Literary ProjectsNevoux, Pierre 12 May 2012 (has links)
Cette thèse a pour objet la représentation de l’Europe dans les romans espagnols du XVIIe siècle et en particulier de trois d’entre eux : le Persiles (1617) de Miguel de Cervantès ; l’Estebanillo González (1646), attribué à Gabriel de la Vega ; et le Criticón (1651-1657) de Baltasar Gracián. Ces récits ont la particularité d’investir de vastes étendues européennes, alors que la plupart des romans du Siècle d’Or – hormis les livres de chevalerie – tend à se resserrer sur le territoire ibérique. L’enjeu de ce travail est de montrer que cette extension européenne est indissociable de projets littéraires ambitieux. Loin de se borner à une fonction ornementale, la géographie choisie par le romancier fonde un positionnement vis-à-vis du champ littéraire et du contexte historique. Dans nos récits à échelle continentale, investir des contrées jusqu’alors inexplorées par le roman est une façon d’aborder des formes et des thèmes inédits ; et traverser les territoires de plusieurs genres permet de confronter diverses écritures et des visions du monde généralement dissociées. Corrélativement, cette étude cherche à montrer que l’existence de « romans européens » dans l’Espagne du XVIIe siècle est liée à l’émergence de l’Europe comme d’une réalité prégnante : un espace culturel partagé, en passe de se substituer à la Chrétienté médiévale des livres de chevalerie ; un échiquier géopolitique où est remise en question la suprématie habsbourgeoise ; en somme, un horizon décisif pour l’existence des Espagnols. Si le Persiles, l’Estebanillo et le Criticón développent une écriture originale, c’est aussi pour explorer l’histoire en cours et la réécrire en y projetant un imaginaire propre. / This dissertation deals with the representation of Europe in seventeenth-century Spanish novels, with a special focus on three of them: Miguel de Cervantes’ Persiles (1617); La vida y hechos de Estebanillo González (1646), attributed to Gabriel de la Vega; and Baltasar Gracián’s Criticón (1651-1657). These texts have in common their opening onto vast European areas, whereas most of Spanish Golden Age novels –with the notable exception of the romances of chivalry– tend to be restrained in Iberian lands. Therefore, the main issue of this study is to show that their European spread is inseparable from ambitious literary projects. Indeed, by choosing a specific geography for their stories, the authors take position within the narrative world and the historical context. In our continental-scale fictions, covering novelistic terras incognitas is a way to reach unexplored themes and forms; and crossing genre-territories enables a mutual test of generally dissociated aesthetics and worldviews. Besides, this work aims at demonstrating that the existence of a few ‘European novels’ in the seventeenth-century Spain is linked to the emergence of Europe as an unavoidable reality: a shared cultural space, on the way to replace the medieval Christendom perpetuated by the old-fashioned romances of chivalry; a geopolitical arena where the Habsburg supremacy is being increasingly questioned; and, all in all, a decisive background for the Spaniards. In order words, one can better appreciate the aesthetic originality of Persiles, Estebanillo and Criticón, when observing that these fictions are also intended to recreate by rewriting the recent past of Europe.
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Morale, religion et exemplarité dans la littérature fantastique espagnole (1830-1890) : Poétique d’un genre non canonique / Morality, religion and exemplarity in Spanish fantastic literature (1830-1890) : Poetics of a non-canonical genrePédeflous, Justine 24 October 2015 (has links)
Méconnue en France, la littérature fantastique espagnole est souvent considérée comme inexistante ou mineure par rapport à d’autres traditions européennes ou au fantastique latino-américain. Une forte présence de thématiques morales et religieuses au XIXe siècle peut contribuer à expliquer qu’elle soit placée hors du canon fantastique. La relation qu’entretient le fantastique espagnol avec la morale et la religion doit tout d’abord être envisagée au travers d’une étude du contexte socio-culturel, qui semble peu enclin au développement du genre. Dans un deuxième temps, nous porterons notre attention sur les différentes manifestations de l’hispanisation du genre : l’étude de la réception des textes étrangers ainsi que de la production d’œuvres nationales, telles que la légende, montrera les transformations subies par le fantastique en Espagne, notamment sa moralisation. Une perspective comparatiste nous permettra d’appréhender les phénomènes d’hybridation complexes qui configurent notre corpus de 1830 à 1890. Enfin, les implications de la cohabitation entre les poétiques fantastique et exemplaire seront étudiées. L’analyse des stratégies édifiantes et des illustrations sera complétée par des apports de la théorie psychanalytique dans une recherche de sens, par-delà les mécanismes exemplaires conscients. / Almost unknown in France, Spanish fantastic literature is frequently considered as nonexistent or minor, in comparison with other traditions from Europe or Latin America. A strong presence of moral and religious thematics in the nineteenth century can contribute to explain the fact that she is placed out of the fantastic canon. First, the relationship between Spanish fantastic and morality and religion must be considered through a study of the socio-cultural context, which seems reluctant to the development of the genre. In a second time, we will concentrate on the different manifestations of the hispanization of the genre: the reception of foreign texts, and the national production, as the legend, will be studied in order to show how the fantastic changes in Spain, in particular how it becomes more moral. A comparative perspective will permit to understand the complex phenomenon of hybridization, characteristic of the corpus between 1830 and 1890. Finally, the consequences of cohabitation of fantastic and exemplar poetics will be analyzed. The study of edifying strategies and of illustrations will be completed by psychoanalytical theory in a search of sense, beyond the conscious mechanisms of exemplarity.
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