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Pénitence et rémission des péchés dans les communautés chrétiennes des IIème et IIIèmes siècles : de la Didachè à la Didascalie / Repent and forgiveness of sins in the II and III centuries Christian communities : from the Didache to the Didascalia ApostolorumMacé, Jean Pierre 13 June 2015 (has links)
Les communautés chrétiennes du paléo-christianisme ont été confrontées à la vie peccamineuse de leurs membres après le baptême, tout particulièrement face aux trois péchés que sont l’idolâtrie, le meurtre et l’adultère et qui constituaient déjà dans la bible l’antithèse absolue de la Torah. Si des auteurs anciens des IIème et IIIème siècles s’intéressent à cette question c’est pour y apporter une réponse, notamment par la mise en place d’une seconde pénitence, post-baptismale. Un groupe chrétien des environs de Rome en pose le principe avec Hermas avant qu’il ne soit développé par Tertullien dans sa communauté de Carthage. Pour sa part, une communauté syrienne qui nous a donné la Didascalie l’organise autour de la personne de l’évêque. Nos auteurs mettent en place des frontières destinées à protéger les membres de leurs communautés contre un retour tant au paganisme qu’au judaïsme. / The early Christian communities faced their members peccaminous lives after their baptism, especially with three sins : idolatry, murder and adultery. In the Bible, these sins already constitued the Torah antithesis. If ancient authors from the II and the III centuries were interested in this matter, it was to be able to give an answer while introducing a second penance post-baptismal. In the area around Roma, a group of christians established this new principle with Hermas before it started to be developped by Tertullien in Carthage. For its part, the Syrian community who gave us the Didascalia organised it around the personn of the bishop. Our authors started to place the boundaries to be destined to protect their community members to retourn to paganism and judaism.
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La confession dans le théâtre de la fin du Moyen Âge : farce, mystère, moralité / Confession in the late medieval franche theatre : farce, mystère, moralitéSimon-Walckenaer, Marie-Emmanuelle 08 January 2015 (has links)
Le sacrement de confession, dont l’obligation annuelle est décidée par le concile de Latran IV (1215), est une pratique religieuse qui marque profondément la civilisation du Moyen Âge finissant. Le motif remporte un succès franc dans le théâtre profane des XIIIe XVIe siècles. Les farces montrent des scènes de confessions burlesques, toujours déviantes, dans lesquelles les travers des pénitents et des confesseurs apparaissent et dont la mécanique formelle est utilisée à des fins dégradées. La moralité favorise l’exploitation des métaphores de ce sacrement ou son allégorisation divisée en de multiples personnages qui gravitent autour de ses trois grands moments : contrition, confession et satisfaction ou pénitence. La figuration imagée est mise au service du sens théologique du sacrement, la confession étant un moyen de salut, une étape capitale par rapport au devenir éternel de l’âme. Enfin, les mystères de la Passion font adopter aux saints antiques le langage du sacrement, manifestant l’identité, dans la civilisation médiévale, entre conversion et confession. Malgré des élaborations esthétiques différenciées selon le genre théâtral, les fortes convergences entre les pièces du corpus montrent des dramaturges attentifs aux mêmes aspects du sacrement : les difficultés qu’il y a à accepter cette démarche d’auto-accusation, l’effort pastoral déployé par les contemporains pour en persuader le bien-fondé et en expliquer le déroulement et enfin, quand ils se font jour au XVIe siècle, les affrontements doctrinaux avec les protestants. Le théâtre est en cela le témoin de la théologie moyenne des hommes de son temps. / Confessing sins is a yearly duty for all Christians since the council of Lateran IV (1215). The broad impact of this religious practice on late medieval civilization is patent through the French theatre of the xiiith – xvith centuries. Comic short plays (farces) show realistic scenes of confession: but, due to the confessor’s or the sinner’s attitude, none is right. The comical and critical distance allows the use of the ritual form, disconnected from the preoccupation of heaven and hell and applied to terrestrial purposes. On the contrary, the use of allegory in morality plays (moralités) aims at showing the signification of the sacrament: images emphasize the meaning of this sacrament which provides ways of salvation to the soul of the sinner. The moments of the rite, contrition, confession, and penance, are, like every other notion in connection with them, impersonated by allegorical characters who explain and perform the sacrament. Eventually, in the Passion plays (mystères), saint characters tell their conversion to the ritual forms of the sacrament, showing the equivalency, in that civilization, between conversion and confession. Despite esthetic differences depending on the theater genres, all plays show a similar interest on some aspects of the sacrament: the reluctance every man must overcome to formulate his self-accusation, the pastoral care with which the institution keeps explaining and convincing people of its use and finally, as it rises in the xvie Century, the protestant contestation of the sacrament. Theatre thus appears to be a testimony of the average late medieval theology.
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Les Lunete confessorum alias Bursa Marie du R. P. Gilbert Nicolas de l'Ordre des frères mineurs de l'Observance, alias Gabriel Maria / The Lunete confessorum alias Bursa MarieDonzel, Elizabeth 16 December 2011 (has links)
Les Lunete confessorum alias Bursa Marie, sont un ouvrage écrit en latin par le Révérend Père Gilbert Nicolas, franciscain de l'Observance, qui vécut dans la seconde partie du XVème siècle et au début du XVIème siècle. L'auteur est connu surtout comme co-fondateur d'un ordre religieux, l'Ordre de la Vierge Marie ou Ordre des Annonciades, qu'il fonda avec Jeanne de France, fille de Louis XI. L'ouvrage, à ce jour, n'est connu qu'en un seul exemplaire, un manuscrit qui se trouve à la Bibliothèque du Patrimoine de Toulouse. Comme l'indique le titre, le livre est destiné à aider les confesseurs dans leur tâche. L'auteur considère que les confesseurs de son temps sont dépourvus de la connaissance et peut-être aussi de la sagesse nécessaires à cette fonction qu'est la confession. L'ouvrage accompagne donc le confesseur à travers les étapes de la confession: l'écoute du pénitent, l'interrogation de celui-ci, la qualification des fautes (quand y-a-t-il ou non un péché mortel), la pénitence et l'absolution. Gilbert Nicolas est donc amené à traiter de toutes sortes de cas pratiques touchant la vie quotidienne des laïcs (par exemple, opérations commerciales, fonctionnement d'une association, héritage, mariage) et celle des religieux (par exemple, vœux monastiques, récitation des heures, réception de bénéfices, rôle des évêques). L'auteur a choisi aussi de traiter de la question en profondeur: le péché mortel résulte avant tout du mépris conscient et volontaire des commandements de Dieu, il faut donc expliquer à fond ces commandements et les obligations qui en résultent. Pour ces explications et conseils, Gilbert Nicolas emprunte nombre d'extraits à d'autres auteurs, écrivains de sommes et de textes pénitentiels, de théologiens et de juristes de droit canon ou civil, qui vont principalement du XIIème siècle jusqu'à l'époque où vit. Le texte laisse transparaître, à l'occasion de certaines questions, les tensions religieuses qui parcourent cette fin du Moyen-âge, à propos des sacrements, de l'autorité du pape et de la vie monastique. Le présent ouvrage est une édition et une traduction. Il a pour ambition de fournir un texte disponibles pour d'autres études, qu'elles soient de théologie morale, d'histoire, de linguistique, voire d'économie ou de sociologie. / The Lunete confessorum alias Bursa Marie is a book written in Latin by R.P. Gilbert Nicolas, a Franciscan brother of the Observance who lived in the second half of the XVth century and the beginning of the XVIth century. The author is known mainly as a cofounder of a religious order, the Order of the Virgin Mary (Ordre de la Vierge Marie) and Order of the Annonciades (Ordre des Annonciades), which he founded together with Jeanne de France, the daughter of Louis XI. The book is known these days only as a single copy, which is a manuscript in the Library of Heritage (Bibliothèque du Patrimoine) of Toulouse. As indicated by the title, the book is intended to help confessors fulfill their task. The author considers that the confessors of those days had a lack of knowledge and perhaps also of wisdom which is necessary for the penance. The book therefore accompanies the confessor throughout the stages of the penance: listening the penitent, his interrogation, the classification of the mistakes (when is there a mortal sin or not), the penance and the absolution. Gilbert Nicolas is therefore explaining how to deal with practical cases out of the everyday life of the laity (for example commercial transactions, functioning of an association, heritage and marriage) and of the friar (for example the monastic vow, recitation of the hours, receiving benefits and role of the bishop). The author also chose to address some issues in depth: mortal sin is primarily the result of a conscious and voluntary disregard of the commandments of God, it is therefore necessary to fully explain these commandments and obligations hereunder. For these explanations and advices, Nicolas Gilbert borrows many excerpts from other authors, writers of penitential texts (summa) ( and texts, theologians and jurists of civil or canon law, which went from the 12th century until the period he lived in. Confronted with some specific questions, the text lets shine through the religious tensions that existed throughout the late Middle Ages about the sacraments, the authority of the Pope and the monastic life. The present book is an edition and a translation. Its goal is to provide a text available for further studies whether for moral theology, history, linguistics or even for economics or sociology.
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Étude phénoménologico-existentielle de l'expérience du pénitent en counselling pastoralKazadi Mbuyi Mutwale, Constantin 17 May 2021 (has links)
Thèse présentée comme exigence partielle du programme de doctorat en théologie offert à l'Université de Sherbrooke en vertu d'un protocole d'entente avec l'Université Laval. / Qu'advient-il lorsque l'étude de l'expérience du pénitent occupe la place centrale dans l'effort de compréhension de la crise autour de la pratique du sacrement de pénitence? En écoutant en profondeur les pénitents, à l'aide des outils du counselling pastoral, il nous a été possible d'identifier des structures de la dynamique interne et celles des valeurs des pénitents, ayant un impact sur certaines fautes commises.Si ces affirmations se vérifient, les ministres du sacrement de pénitence ne peuvent que s'ouvrir aux connaissances humaines pour comprendre davantage le lien étroit existant entre les détresses psychiques et spirituelles des pénitents. Un tel projet ne serait pas une nouveauté dans l'Église mais un rapprochement de l'attitude du Christ qui n'avait pas dissocié le pardon des péchés et le bien-être intégral (la guérison) des humains. Le salut qu'il nous apporte étant un rachat et en même temps une guérison, la pratique du sacrement de pénitence ne peut se permettre de passer à côté de la souffrance humaine!
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« Forgier fins besans ». Le Songe du Vieil Pelerin de Philippe de Mézières (1389) : projet sotériologique et pouvoir de l’écriture à la fin du XIVème siècle / « Forgier fins besans ». Philippe de Mézières’ Songe du Vieil Pelerin (1389) : a soteriological undertaking for the power of writing at the close of the 14th centuryMarchiori, Alessia 28 March 2014 (has links)
Dans cette thèse nous voudrions mener une étude approfondie sur le Songe du Vieil Pelerin (1389) de Philippe de Mézières concernant la structure complexe de ce voyage allégorique-didactique, ses facteurs de cohérence et cohésion qui font son principe d’unité, l’utilisation de certaines sources ainsi que sa réception auprès du public. Notre but est de mieux éclairer le procès de construction de ce texte, la posture de l’auteur et la place du Songe dans le contexte littéraire de la fin du XIVème siècle. Notre étude commence par une analyse détaillée du prologue. C’est là que Philippe de Mézières fournit les clés de lecture de son œuvre et qu’il met en place la réflexion sur le problème de la vérité: vérité spirituelle, morale ou encore verbale, et donc liée à un modèle rhétorique précis, enfin vérité de l’œuvre, de contenus qui y sont véhiculés et authenticité de l’écriture. Ce problème constitue un fil rouge qui traverse tout l’itinéraire accompli par le pèlerin, dans le récit, ainsi que les parenthèses didactiques ou digressives qui le parsèment, comme nous essayons de montrer dans la partie centrale de notre étude.Enfin, nous choisissons deux canaux langagiers bien définis et privilégiés dans le tissu discursif et narratif du Songe, la polémique et la pénitence, pour analyser plus en détail comment le modèle rhétorique proposé par l’auteur peut être le premier pas vers la voie d’un renouvellement social et spirituel. / This research presents a thorough study on the Songe du Vieil Pelerin focused on four aspects: the complex structure of the allegorical-didactic journey described by Philippe de Mezieres; the internal coherence and cohesion that contribute to the unity of the text; the use of sources and the critical reception by Mezieres' contemporaries. From a general standpoint, the main goal of this research is to clarify the inner workings of Mezieres' creative endeavour, in order to better understand the place of the Songe in the literary context of the late fourteenth century. The research begins with a detailed analysis of the prologue, where Mezieres provides the keys to understand his work and organizes its reasoning on the problem of truth, distinguishing between a spiritual, moral, and verbal truth. This analysis marks the way of the pilgrim – the Songe main character – throughout Mezieres' work, both in the story and in the frequent didactical digressions. When the pilgrim's path ends, the rethorical model that underlies the entire work is explained with the help of the concepts of polémique and pénitence, to show how Mezieres conceives his work as a first step in the way of a social and spiritual renewal.
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Les Rencontres d’Apollon et de Saturne. La mélancolie dans la poésie française du premier XVIIème siècle / Apollo consorts with Saturn. A survey of Melancholy in French Baroque PoetryLuccioni, Carine 12 March 2011 (has links)
De 1580 à 1640, la poésie française connaît un remarquable essor grâce au génie de la mélancolie. La confrontation de nombreux poèmes avec les textes savants éclaire les liens profonds qui unissent alors l’écriture poétique et les savoirs scientifiques et philosophiques. L’imaginaire de la mélancolie détermine les différentes figures auxquelles s’identifie le sujet lyrique – rêveur solitaire, amoureux transi, pécheur pénitent, poète inspiré et désargenté. Il informe une vision du monde, conditionnant la perception de la nature à travers l’invention du paysage maladif, la représentation de l’amour par l’analyse de ses causes, de ses effets et de ses remèdes, l’expression de l’inquiétude métaphysique par la description des affres de la culpabilité, ou encore l’image du poète et de sa condition précaire. Placé sous le signe de l’ambivalente mélancolie, le sujet lyrique est voué à des destins contradictoires – plaisir et douleur, damnation et rédemption, fulgurance et impuissance. A ces contrastes thématiques répond la binarité de l’écriture mélancolique, tour à tour tragique et élégiaque : le style de la langueur et celui de la fureur donnent lieu à deux types de discours qui recouvrent les poétiques baroque et maniériste. Soumettant le langage de la science à leur science du langage, nos poètes puisent dans le modèle traditionnel du mal noir une riche topique et un double registre qui leur permettent de traduire un sentiment pessimiste de l’existence. / Between 1580 and 1640, French Poetry soared impressively thanks to the Spirit of Melancholy. The comparison of poems with medical or moral texts sheds light on the tight connexion of poetic writing with scientific and philosophical knowledge. Melancholy’s imagination generates a variety of figures the lyrical subject may identify itself with – solitary dreamer, enthralled lover, penitent sinner, inspired and penniless poet. It presents a particular conception of the world thus influencing the perception of Nature through the invention of the morbid landscape, the representation of Love through the study of its causes, effects and cures, the expression of metaphysical agitation through the depiction of the spritual torture fathered by guilt and finally the image of the poets and their precarious situations. Under the influence of double-faced Melancholy the lyrical subject is bound to contradictory destinies – pleasure and pain, doom and redemption, power and weakness. Those contrasted themes echo the binary rhythm of melancholy writing which is alternately tragic and elegiac. The opposite styles of languor and fury produce two kinds of discourses consistent with the Baroque and Mannerism. When the poets use their science of language to fashion the language of science, they draw an elaborate theory and a double register from the traditonal theme of the Black Mood which allow them to express a pessimistic vision of existence.
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L'aveu dans les traditions occidentales accusatoire et inquisitoire : une brève histoire de l'aveu en droit pénalStylios, Alexandre 07 1900 (has links)
Cette thèse trace l’évolution de l’aveu dans les traditions pénales accusatoire et inquisitoire dans le cadre d’une démarche historique allant de l’antiquité à nos jours. Elle révèle que l’aveu a toujours constitué le point de tension des enjeux de vérité et de justice de la procédure pénale et explique comment l’aveu, influencé et transformé par la religion, est devenu un moyen de preuve indépendant dans les traditions accusatoire et inquisitoire en tant que récit de vérité permettant certes d’identifier le coupable mais aussi de l’analyser. / This thesis analyses confession in Western legal traditions through a historical approach starting in antiquity. Through the study of English, French and Canadian law, it shows how the suspect’s statements have been apprehend by the accusatorial and inquisitorial systems of criminal justice, revealing that confession has always constituted and still constitutes to this day the cornerstone of truth and justice in criminal procedure. It also explains how confession, influenced and transformed by religion, has become an independent means of proof in both systems as a way to both identify and understand the guilty.
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Toucher le coeur : confrontations du théâtre et des pratiques de piété en France au XVIIe siècle / Printing the Heart : confrontations between Theater and Liturgy in Seventeenth-Century FranceL'hopital, Servane 11 December 2015 (has links)
La confrontation du théâtre et de la liturgie est un lieu commun de la pensée. Il est un motif rhétorique récurrent chez les pères de l’Église pour définir a contrario et par surenchère le bon ethos du chrétien à l’Église. Ce tour de pensée ecclésiastique, typique de la synthèse augustinienne de la rhétorique antique et du christianisme, n’est pas seulement un héritage livresque au XVIIe siècle. Il est particulièrement pertinent à la vue des enjeux auxquels est confrontée l’Église catholique : elle doit répondre aux accusations protestantes, qui traitaient la messe de farce ; le théâtre renouvelé de l’antique se rétablit grâce au soutien du pouvoir, se sédentarise et devient un divertissement régulier. Cette banalité nouvelle fait de la Comédie, aux yeux des augustiniens, le lieu d’une « représentation vive » et continuelle des passions du monde, particulièrement de l’amour et de l’honneur : le théâtre apparaît comme une liturgie inversée. Là où les pratiques de piété sont censées amoindrir les passions et nourrir la foi, le théâtre excite les passions et étouffe l’esprit de prière. La querelle de la moralité au théâtre montre non seulement une concurrence morale, mais aussi psychique et affective. Les deux représentations prétendent susciter la présence d’esprit et « toucher » le cœur, voire lui « imprimer des mouvements ». La messe est qualifiée de « représentation vive du sacrifice de la croix », pendant laquelle le fidèle doit se remémorer vivement le sacrifice christique et sa signification grâce à une lecture allégorique, et se l’appliquer à lui-même. Par la considération et l’accomplissement de cérémonies, par la vocalisation des psaumes, le fidèle est invité à produire des « actes » du cœur pour s’unir à Jésus-Christ. Ce rapport au texte comme trace à suivre, et ce rapport au corps et à la voix comme media pour s’auto-exciter, expliquent pourquoi les comédiens professionnels sont condamnés par les dévots : ils excitent en eux les passions contraires à l’Esprit saint, ils rappellent des sentiments qu’un pénitent ne pourrait pas se remémorer sans « horreur ». La « représentation » est alors conçue comme un effort de remémoration.Le rétablissement du théâtre à l’antique nécessitait un discours pour en éclairer les visées et en légitimer l’existence dans une société chrétienne et monarchique. Traduire la mimesis aristotélicienne par « représentation » plutôt que par « imitation » rendait le théâtre beaucoup plus proche de la liturgie et lui ajoutait les connotations de vue, de présence et de mémoire. Le débat entre plaire et instruire est un débat entre théâtre-divertissement et théâtre-cérémonie. Incomber au théâtre la fonction d’instruire, c’était le rapprocher d’une prédication et de la messe, car instruire, signifiait instruire chrétiennement. L’échec de sanctification du théâtre des années 1640 fit conclure à une incompatibilité du théâtre avec la folie et la modestie chrétienne, mais la possibilité d’une instruction civique par le théâtre émerge à la fin du siècle. Le théâtre participe de la construction d’une morale laïque. / The confrontation between liturgy and theater is a topos of the discourses which reveal deeply-rooted issues of representation in the seventeenth century. This commonplace had been a recurrent rhetorical device in the patristic sermons, where it emphasized the differences between Christianity and paganism. It is vigorously reactivated in seventeenth-century France as the Catholic Church faces its Calvinist critics, who accuse mass of being a comedy. Profane theater becomes a regular and professional kind of entertainment in the city and at the court, thanks to the protection of the royal power. This is why it is seen by Augustinians as a recurrent “lively representation” of the values of the world, such as love and honor, which are contradictory to the celestial Christian spirit. Treatises against Comedy written by Christian zealots reveal not only a moral, but also an emotional and psychological competition between liturgical practices and theater. Both “representations” try to force the presence of the mind and to touch, or even to print, the heart. The mass is then qualified as the “lively representation” of the Passion of the Christ, during which Catholic prayers must commemorate the mystery of divine sacrifice. By considering and acting out ceremonies, by vocalizing prayers, the believer is invited to produce certain acts of the heart and to unite with Christ, applying the Christ’s sacrifice to himself. Thus, the believer can be assimilated to an existential comedian on the divine stage : he actively involves his sensibility in the imitation of the great Christian model, by entering into the spirit of the psalms. This relationship to the text as a vestige to follow, this use of the voice and the body as mediums to excite devotion, explain the condemnation of the professional comedian by the Christian zealots (dévots). Indeed, the comedian is seen as someone who excites his own passions, playing a dangerous game with his heart and reminding himself of former worldly passions which can only lessen his faith.The reestablishment of theater questions the legitimacy, the definition and the goals of this art in a Christian society. Translating mimesis by “representation” and not “imitation” brought the theater closer to the liturgy. The discourses on theater in the 1620s and 1630s show that the authors tended to see a memorial, reiterative and visual dimension in theater that was not present in Aristotle. The debates finally conclude on the definition of theater as an honest form of entertainment rather than as a living form of instruction, namely because the latter was the responsibility of predication and mass. Saint Thomas could justify theater as a way of merely releasing the mind without interesting the heart or touching the soul ; at that time, indeed, instruction meant Christian instruction. In the 1640s, to please the devout Spanish queen Anne of Austria, several playwrights did attempt to call back the theater to its former institutional position by assimilating it with religious ceremony and creating sanctified tragedies. But this attempt failed for both poetic and political reasons. The disposition of the spectators in the city was not to be instructed. The theater was finally recognized as incompatible with Christian folly and modesty, but slowly participated in the formation of a secular morality in a new civic sphere.
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