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La poésie de Friederike Mayröcker – une « œuvre ouverte » : essai d’introduction / Friederike Mayröcker’s Poetry – an « Open Work » : a first introductionLe Née, Aurélie 01 December 2009 (has links)
Réputée pour son obscurité, la poésie de Friederike Mayröcker n’est cependant pas hermétique. Bien au contraire, la poétesse développe une œuvre ouverte d’une extrême densité,multipliant les possibilités d’interprétation. Elle réalise une écriture du dialogue, fondée sur l’alliance de tendances opposées ainsi que sur l’intertextualité et l’intermédialité, créant des textes en mouvement. L’étude des poèmes rédigés entre 1939 à 2003, au cœur de ce travail, révèle alors successivement toute l’importance de l’union entre l’inspiration et le calcul, le rêve et le montage,l’autobiographie et la poétique, voire la poétologie, la poésie de la nature et la poésie engagée,enfin la littérature, les arts et la musique. Quête du « texte total », ancrée dans la modernité par rapport à laquelle elle se situe, la poésie de Friederike Mayröcker tente de rendre son autonomie à la langue sans renoncer pour autant à toute forme de lyrisme. Ainsi se distingue-t-elle des productions du Groupe de Vienne, auxquelles on l’associe néanmoins fréquemment, et occupe une place si particulière dans le paysage littéraire germanophone de la deuxième moitié du XXe siècle. / Renowned for its obscurity, Friederike Mayröcker’s poetry ishowever not abstruse. On the contrary, the poetess develops an open work, extremely dense, whichmultiplies the interpretative possibilities. She elaborates a dialogical writing, based on thecombination of contraries as well as on intertextuality and intermediality, creating texts that areconstantly on the move. The poems that are the heart of this study, written between 1939 and2003, show therefore the great importance of the union, respectively, between inspiration andcalculation, dream and montage, autobiography and poetic, indeed poetology, nature poetry andmilitant poetry, finally literature, art and music. In search for the « total text », a search rooted inthe modernity vis-à-vis which it positions itself, Friederike Mayröcker’s poetry tries to liberatelanguage without renouncing all lyrical form. In this it distinguishes itself from the works of theVienna Group, to which it has been nevertheless frequently associated, and hence takes a quietparticular place in the German-speaking literary scene of the second half of the twentieth century.
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Alexandre O'Neill : du surréalisme tardif à la poétique du réel / Alexandre O'Neill : from late surrealism to a poetics of realityFerreira Adão, Ana 02 December 2017 (has links)
Cette recherche porte sur l’analyse de la poésie d’Alexandre O’Neill, poète portugais de la seconde moitié du XXe siècle. O’Neill débute sa carrière en fondant le Mouvement Surréaliste de Lisbonne en 1947,mouvement artistique et littéraire bien postérieur à l’école française, et créé en contestation au régime salazariste. En 1951, avec la publication de Tempo de Fantasmas, son premier recueil de poèmes, le poète se détache radicalement du mouvement pour s’orienter vers une poésie originale. Pourtant, il restera longtemps considéré par les critiques comme un poète surréaliste. Son projet de transformation du réel se caractérise, dès le salazarisme, par une approche singulière du quotidien. Transformation du réel à travers l’éclatement du langage, transgressions du discours officiel dans le but d’attaquer le système politique en vigueur et les mœurs de la société portugaise, attaques humoristiques contre les canons de la littérature de ce pays : O’Neill utilise les ressorts de l’écriture surréaliste, mais les oriente vers une transgression spécifique. Son refus du langage lorsque celui-ci est circonscrit dans son usage ordinaire, son exploitation de la vie quotidienne, de l’observation du peuple et de ses questions identitaires et sociales forgent un matériau poétique singulier, dont l’horizon est émancipateur : il faut accéder poétiquement aux possibilités de construction d’une autre réalité.Libérateur et ferment de pensée, il démontre, par sa poétique, que d’autres manières d’utiliser le langage sont possibles, et que ce langage parviendra à recréer le monde : en remettant en question le système normatif de la représentation du réel, il crée une poétique de l’humain. / This research focuses on the analysis of the poetry of Alexandre O’Neill, a Portuguese poet from the second half of the twentieth century. O’Neill began his career as founder of the Surrealist Movement of Lisbonin 1947, an artistic and literary movement created thirty years after the French school, in opposition to theSalazar dictatorship. In 1951, with the publication of Tempo de Fantasmas, his first collection of poems,O’Neill radically detaches himself from the movement and creates an original form of poetry. Yet the criticswill, for a long time, consider him a surrealist poet. His project to transform reality is characterised by a singular approach to daily life. The transformation of reality through bursts of language, the transgression ofofficial discourse as an attack towards the political system and the morals of Portuguese society, the humorous attack against his country’s entire literature canon: O’Neill uses elements of surrealist writing and directs it towards a specific transgression. He refuses to limit language to an ordinary usage; his exploitation of everydayness, along with his observation of people, of their identity and of social matters, forge a singular poetical material with an emancipatory horizon: it is necessary to reach possibilities of building a different reality through poetry. As a liberator and a catalyst of thought, he shows, through his poetry, other ways in which the use of language is possible. This language is capable of transforming the world: by challenging the normative system of the normative system of representing reality, O’Neill creates the poetics of humans.
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Corps et érotisme dans l'oeuvre de Nelly KaplanPion, Catherine 01 1900 (has links)
Ce mémoire a pour but de s’intéresser au traitement du corps dans les créations littéraires et cinématographiques de Nelly Kaplan, à la manière dont il est perçu et aux normes (sociales, historiques, politiques) qui le façonnent. À travers l’analyse de trois œuvres significatives de Kaplan, soit le recueil de nouvelles Le Réservoir des sens, le film culte La Fiancée du pirate ainsi que le récit Un manteau de fou rire, l’étude cherche à faire connaître la démarche de l’auteure-artiste qui met en œuvre des modes de vie où règnent les libertés sexuelle et morale, au grand bonheur des personnages littéraires et cinématographiques.
L’auteure-artiste met effectivement à distance certaines idées reçues sur les corps féminin et masculin grâce notamment à des stratégies d’humour et d’ironie, ce qui la conduit à remettre en cause le système traditionnel des identités sexuées et sexuelles, basé sur des binarismes (masculin/féminin ; bien/mal ; intellectuel/sentimental ; clair/obscur ; etc.). Ses créations sont empreintes d’un désir de libération qui se manifeste à travers la révolte (érotique) que portent en eux les personnages et qui les amène à s’émanciper des idéaux petit-bourgeois, dont la morale catholique. Kaplan se livre ainsi à la déconstruction des règles morales et politiques et propose une nouvelle organisation du monde basée sur le respect des pulsions et des désirs individuels. / This master’s thesis concentrates on the human body ; how it is perceived in the context of social, historical and political norms that shape it. The thesis focuses on the approach of Nelly Kaplan who introduces lifestyles where sexual and moral freedom reigns, to the delight of the protagonists featured in her work. This is accomplished through analysis of three significant works by Kaplan : a collection of short stories called Le Réservoir des sens ; the cult-movie La Fiancée du pirate ; and the narrative Un manteau de fou rire.
Kaplan attacks preconceived and historical prejudices about the male and female body through humour and irony, which leads to Kaplan questioning an outdated paradigm that is the binarity of sexual identities. Her creations are marked by the desire for liberation, which is expressed through an (erotic) revolt carried out by her characters. This act leads them to emancipate themselves from the petite bourgeoisie catholic ideal. Kaplan thus engages in the deconstruction of moral and political rules and proposes a new organization of the world based on respect for individual impulses and desires.
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Expérience et représentation du sujet : une généalogie de l'art et de la pensée de Guy Debord / Experience and representation of the subjectFerreira zacarias, Gabriel 24 October 2014 (has links)
Intellectuel évoluant aux marges des institutions, Guy Debord (1931-1994) fut l’auteur d’une pensée et d’un art hétérodoxes. Cette thèse tente de refaire le chemin de son expérience intellectuelle grâce à l’étude des documents inédits conservés au « Fonds Guy Debord » de la Bibliothèque nationale de France. Sont étudiés les manuscrits de ses œuvres, les documents préparatoires de ses films et, plus particulièrement, ses nombreuses fiches de lecture, afin d’établir une généalogie des concepts et des idées de l’auteur, en resituant Debord dans le contexte de son époque. Le grand débat qui animait alors la pensée française, partagée entre les vagues opposées de l’existentialisme et du structuralisme, se concentrait en effet sur l’affirmation ou la disparition du « sujet ». Debord ne participe pas directement à cette querelle et s’intéresse fort peu aux auteurs de la mode. Néanmoins, son œuvre constitue une réponse à ce débat, réponse donnée, d’abord, par l’élaboration d’un art expérimental qui remet le sujet en situation, en recherchant les déterminations objectives qui affectent la subjectivité ; ensuite, par l’élaboration d’une théorie – la théorie du « spectacle » – qui voit la séparation entre l’expérience et la représentation comme le propre de la modernité capitaliste ; enfin, par le développement d’une écriture – littéraire et cinématographique – qui puise dans le travail du détournement et de la citation le moyen de dépasser la séparation « spectaculaire » entre le sujet et le langage. / Guy Debord (1931-1994), always on the margins of cultural and intellectual institutions, authored a heterodox style of thought and art. Through extensive archival research in the “Fonds Guy Debord”, a collection of unpublished notes and manuscripts in the Bibliothèque nationale de France, this thesis seeks to retrace Debord’s intellectual experience. These documents allow for the creation of a genealogy of the author’s key concepts and enable us to situate him in the intellectual context of his times. Contemporary French thought was dominated by existentialism and structuralism. Discussion of the empowerment and disappearance of the “subject” was therefore central. Although Debord took no direct part in these disputes, expressing disinterest in the authors then in vogue, his works did respond to this debate: First of all, in his experimental art, which places the subject in a “situation” and thereby seeks to discover the objective determinations that affect subjectivity; secondly, in his theoretical work – in particular, the theory of the spectacle –, in which capitalist modernity is characterized as a growing separation between experience and representation; and thirdly, in his literary and cinematic works, in which the practice of détournement appears as a method for a subjective re-appropriation of representation.
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Double jeu de la subversion : entre dadaïsme, surréalisme et art contemporain / Double dealing with the subversion : between dadaism, surrealism and contemporary artSpettel, Elisabeth 26 June 2015 (has links)
« Que nul n’entre ici s’il n’est subversif » ! Cette sentence pourrait orner le frontispice du Cabaret Voltaire, célèbre lieu qui a vu naître le dadaïsme en 1916. Les spectacles Dada subvertissaient les conventions esthétiques, remettant en question le statut de l’oeuvre d’art et mêlaient les médiums et les styles jusqu’à incorporer des objets, photomontages, masques, marionnettes… dans la sphère artistique. Ce caractère interdisciplinaire et transgressif réapparaît chez les surréalistes connus pour leurs scandales, leurs manifestes, leurs inventions littéraires et plastiques mais aussi leur engagement politique. Ces deux avant-gardes marquent une rupture dans l’histoire de l’art. Leur caractère subversif influence encore aujourd’hui de nombreux artistes contemporains occidentaux sur le plan des formes, des sujets abordés ou des processus de création. Néanmoins, le changement de contexte amène à redéfinir la subversion qui se transforme parfois en provocation chez les artistes actuels, encourant le risque de devenir une nouvelle norme et d'être récupérée par le marché de l'art. Ce sont ces différences entre subversion et provocation que cette thèse se propose d’étudier en confrontant deux contextes : celui des avant-gardes historiques et le contexte contemporain avec la fin des « grands récits ». / « Do not enter if you are not subversive ». This sentence could decorate the frontispiece of Cabaret Voltaire, the famous place where Dadaism was born in 1916. Dada 's shows subverted aesthetic conventions, questioned the status of the work of art and mixed styles and mediums even integrating objects, photomontages, masks, marionettes in artistic area. This interdisciplinary and transgressive characteristic reappears with Surrealists, well-known for their scandals, manifestoes, literary and artistic inventions but also for their political involvement. These both avant-gardes broke with academic history of art. Their subversive characteristic is still influencing nowadays a lot of occidental contemporary artists on a formal, thematic or creative way. Nevertheless, the change of context leads to redefine the subversion which sometimes turns into provocation in contemporary artists' practices, taking the risk of changing into a new norm and being taken over by the art market. This thesis intends to study these differences between subversion and provocation comparing two contexts : the context of the historical avant-gardes' and the contemporary one with the end of the grand narratives.
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Le Surréalisme-Révolutionnaire et Cobra à l'épreuve de la violence: contribution à l'histoire des représentationsDebrocq, Aliénor 12 June 2012 (has links)
Créé le 8 novembre 1948 à Paris par huit peintres et écrivains belges, hollandais et danois, Cobra est l’acronyme de Copenhague, Bruxelles, Amsterdam. Le mouvement se propose rapidement de devenir un lien souple entre artistes et poètes de différents pays, par le biais d’un certain nombre de publications et d’expositions. Son existence officielle sera brève, puisqu’elle prend fin en 1951 avec le dernier numéro de la revue éponyme. Si les premières tentatives d’analyse historique et de synthèse sont venues des artistes et des poètes membres du mouvement, plusieurs études abouties ont vu le jour depuis les années 1970.<p>S’appuyant sur un certain nombre d’affirmations émanant des acteurs de Cobra comme des historiens ayant écrit sur le sujet, l’auteur s’est penché sur la question de la violence picturale et théorique au sein de ce mouvement. Picturale, par la propension des artistes à brouiller la lisibilité de la composition et des figures, par leur volonté de « faire brut » et enfantin, de « mal peindre », de maltraiter le sujet en le rendant méconnaissable, hybride, défiguré. Théorique, par un certain nombre de déclarations (pour la plupart, parues dans la revue Cobra) véhémentes, engagées, politiques, relatives au climat sociopolitique de l’après-guerre comme au contexte artistique et culturel contemporain.<p>Au cours des recherches, il est apparu que la violence de Cobra était plus ambiguë que ce qui avait été imaginé initialement. Elle relève en réalité d’une forme d’instrumentalisation émanant des acteurs, qui ont multiplié les effets rhétoriques, les attitudes et les déclarations allant dans ce sens, conduisant Cobra à user d’une violence « décorative » nettement instrumentée :un outil utilisé par les artistes dans la construction de leur image, de leur identité individuelle et collective. Cette piste a ainsi débouché vers d’autres résultats que ceux imaginés au préalable mais n’en a pas moins permis de réévaluer le mouvement sur le plan de l’histoire des représentations, en étudiant les stratégies développées par ses membres dans les œuvres et les discours. La mise en perspective critique de ceux-ci a permis de cerner la capacité rhétorique de certains membres de Cobra, qui ont valorisé l’image d’un mouvement artistique résolument « moderne », c’est-à-dire violent et revendicateur, tout en puisant leur inspiration dans certaines formes d’art primitives et brutes.<p>La thèse s’articule de façon thématique, autour de quatre pôles révélateurs des formes et du sens de la violence détectée dans les œuvres et les discours des Cobra :<p>Répondre à la guerre – Cobra face au siècle<p>Une violence générationnelle<p>Le primitif ou le jeu de la violence<p>Aspirations libertaires<p> / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Continuité et métamorphoses du surréalisme bruxellois : la poétique de l’illisible chez Christian DotremontLupu-Onet, Raluca 11 1900 (has links)
Cette thèse pose la question de la fortune remarquable du surréalisme en Belgique et porte particulièrement attention à la poétique de Christian Dotremont qui, après une période surréaliste, trace le premier logogramme en 1962. La partie initiale de notre recherche interroge ses rapports avec le groupe surréaliste bruxellois (Paul Nougé et René Magritte), préoccupé par le refus de l’œuvre. Cette démarche subversive se transforme dans l’art expérimental du groupe Cobra (communauté artistique fondée en 1948 par Dotremont). Nous nous intéressons à cette évolution d’une préoccupation logocentrique (où le mot compte pour le contenu qu’il véhicule : il s’agit de la poétique « primitive » de Nougé et des objets bouleversants de Magritte) vers l’exploration du mot comme trace, comme scription et, par là même, comme source de poésie. La deuxième partie de notre recherche traite de l’époque Cobra où se forge ce que nous appelons la poétique du visible chez Dotremont dont le résultat est la découverte du pouvoir créatif du mot en tant que matière, en tant que trace manuscrite. Ces expérimentations centrées sur la matérialité du langage préparent le cheminement artistique de Dotremont vers l’invention du logogramme (objet d’analyse de la troisième partie de la thèse).
Dans l’idée d’une légitimation du logogramme en tant que nouveau genre poético-pictural, nous relevons ses invariants créateurs : sans pour autant se soumettre au modèle pictural, celui-ci n’est ni peinture des mots, ni mot-tableau, il exploite la matérialité de la lettre comme source poétique : genre transfrontalier qui ne cesse de mettre en question et d’inclure dans sa cinétique la métamorphose de sa réception. / The main focus of our research points out the noteworthy longevity of the Belgian surrealist group. Thus, we have chosen to analyze the poetic and artistic works of one of its most important representative, Christian Dotremont. His interartistic poetics (beginning with a surrealist phase and continuing until the invention of the logograms in 1962) is in fact symptomatic for the complete transformation of the Belgian movement. Consequently, the first part of our research examines Dotremont’s contacts and collaborations with the surrealist group (Paul Nougé and René Magritte), mainly interested by subversive creative works. Their negative technique is transformed by Dotremont into experimental art along with his own group founded in 1948, Cobra. The second part of this research would particularly like to draw attention to this evolution from a logocentric artistic point of view in which the word is important for its meaning (Nougé’s “primitive” poetry theory or Magritte’s praxis of “objets bouleversants”) toward Dotremont and Cobra’s discovery of the word as materiality, as scription, and as poetic source. This is the object of the second part of our thesis, where we explore Cobra “poetics of visible”: the pictorial and poetic importance of painted not written texts, words or letters. Cobra collective inventions investigate the aesthetic results of in-between artistic techniques and also emphasize Dotremont progression from a subversive surrealist literary point of view to the invention of logograms. This hybrid creation, the logogram, is examined in detail in the third and last part of our thesis.
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Les dents de sagesse du bestiaire inquiétant, suivi de Le détournement du mythe « femme-enfant » dans les contes fantastiques de Gisèle PrassinosÖzmekik, Duygu 04 1900 (has links)
Ce mémoire en recherche-création débute par un récit intitulé Les dents de sagesse du bestiaire inquiétant, qui est formé de dix contes où prennent place dans un monde fantastique les aventures d’un bestiaire. Ce texte qui met en scène l’histoire d’animaux hybrides cherche également l’expérimentation textuelle par l’écriture automatique des surréalistes. Il pratique l’hybridité des genres comme la lettre, l’essai, le poème et la chanson. Ainsi, la nature hybride des créatures des contes s’appuient sur l’esthétique formelle de l’œuvre.
La deuxième partie intitulée Le détournement du mythe « femme-enfant » dans les contes fantastiques de Gisele Prassinos, propose une réflexion sur les contes fantastiques de l’auteure surréaliste Gisèle Prassinos, choisie par les surréalistes comme symbole du mythe de la « femme-enfant » quand elle avait quatorze ans. Pourtant, l’auteure rejette ce mythe dans ses écrits (Les mots endormis et Trouver sans chercher) tout en gardant la pratique de l’écriture automatique des surréalistes et le ludisme textuel. Cet essai étudie le détournement de la « femme-enfant » dans les contes de Prassinos grâce à une lecture plus profonde de ceux-ci. / This M.A. Thesis combines both research and creative writing. It starts with a narrative story entitled Les dents de sagesse du bestiaire inquiétant which contains ten tales. These tales take place in a fantasy world of bestiary adventures. This text about hybrid beasts is also an experimental text of the automatic writing process used by surrealists. It merges genres, such as letter, essay, poem and song. Thus, the hybrid nature of creatures in these tales justifies the formal aesthetic of this literary work.
The second part entitled Le détournement du mythe « femme-enfant » dans les contes fantastiques de Gisele Prassinos proposes a critical reading of the fantasy tales of surrealist author Gisèle Prassinos, who was chosen by surrealists as a symbol of the "femme-enfant" myth, when she was only 14 years old. However, the author firmly rejects this myth in her own writings (Les mots endormis and Trouver sans chercher), even though she engages in the surrealistic automatic writing process and ludic texts. Through a detailed reading, this essay analyses the deconstruction of the "femme-enfant" myth in Prassinos’ tales.
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Les signes en jeu : surgissement et opacification dans les créations poétiques et plastiques de Ghérasim Luca / Signs at stake : emergence and opacification in Ghérasim Luca’s poetic and plastic creationsOrlandi, Sibylle 06 November 2015 (has links)
Notre travail interroge les différentes pratiques de création de Ghérasim Luca (livres-objets, albums, portfolios, plaquettes, poèmes-tracts et poèmes-affiches, récitals scéniques et télévisuels, cubomanies, dessins au point) à l’aune des expériences sémiotiques qu’elles engagent. Dire des signes qu’ils sont mis en jeu, c’est insister sur la dimension matérielle et éminemment sensible des mouvements de production et de réception. La question du sens est indissociable de celle du médium, dès lors que les signes se donnent à éprouver comme corps (corps sonores, corps graphiques ou typographiques) par des corps. La notion de surgissement permet de rendre compte de cette spatialité, qui a partie liée avec des phénomènes théâtraux, ceux d’apparition et de disparition : la page blanche, la bande sonore, l’écran, le panneau de bois peint, sont autant de lieux où peut s’inventer et se déployer une pensée incarnée. Quant à la notion d’opacification, employée en linguistique pour décrire certains phénomènes métadiscursifs, elle mérite d’être réévaluée et déplacée : nous nous efforçons de passer du domaine strictement verbal à un champ plus largement sémiotique.Notre parcours s’organise en quatre étapes solidaires, qui manifestent l’intrication des approches historiques, sémiotiques, linguistiques, médiologiques, stylistiques, mais aussi scientifiques et philosophiques. La première partie consiste en une exploration des créations plastiques, graphiques, sonores, qui intègre les diverses collaborations auxquelles Ghérasim Luca a pris part en Roumanie puis en France. La deuxième partie dégage un imaginaire linguistique, nourri de diverses traditions (l’atomisme de Lucrèce, l’alchimie, la Kabbale), qui fait du vide un principe structurant, et de l’écriture un travail d’agencement. Cet imaginaire, qui relève d’une pensée de la langue dans la langue, est lui-même volontiers mis à distance : il ne s’agit pas d’adhérer à ce qui serait une théorie, mais de circuler librement entre des conceptions apparemment inconciliables. La troisième partie décrit les jeux de perturbation du sens à partir du statut tout à fait singulier accordé aux autonymes, aux néologismes et aux noms propres dans les recueils de la période française : les divers types de trouble sémiotique et l’invention d’un hors-lexique participent d’un mouvement de déstabilisation. La quatrième et dernière partie est consacrée au geste de reprise, qui se décline sous de multiples formes, parmi lesquelles on compte le collage et le détournement. / This work questions the different practices of Ghérasim Luca (book-objects, albums, portfolios, booklets, pamphlet-poems, poster-poems, scenic and audiovisual recitals, cubomanies, drawings) in light of the semiotic experiences they initiate. Asserting that signs are at stake means insisting on the material and highly perceptible dimension of both production and reception. From the moment that signs are perceived as bodies (audible bodies, graphic and typographic bodies) by other bodies, the question of meaning is linked to the question of medium. With the notion of emergence, we can analyse spatial phenomena, linked to theatrical ones, such as appearance and disappearance : the white page, the audiotape, the screen, the wooden panels are places where an embodied thinking can arise and expand. The notion of opacification, which is used by linguists to describe metadiscursive phenomena, can be reconsidered and redefined : we try to exceed the verbal domain and to adopt a global semiotic perspective, which includes non-verbal matters.This study is composed of four interdependent parts, which show the interpenetration of historical, semiotic, linguistic, mediologic, stylistic but also scientific and philosophical approaches. The first part explores the plastic, graphic and audio creations of Ghérasim Luca, including collaborations with several artists in Romania and France. The second part identifies what we could call a linguistic imaginary, fuelled by three different traditions (Lucretius’ atomism, alchemy, Kabbalah), which considers void as a founding principle, and writing as a layout. This imaginary, which inquires the possibility of thinking about language within the language, is playfully held at a distance by Ghérasim Luca : the point is not to adopt a theory, but to circulate freely between apparently incompatible approaches. The third part describes various phenomena of meaning disruption and focuses on the specific status given to autonyms, neologisms and proper nouns in his French period : the different kinds of semiotic troubles and the invention of a lexicon beyond the lexicon take part in the destabilisation process. The fourth part is about the activity of re-creation, which takes several forms, including collage and ‘détournement’.
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Max Schoendorff (1934-2012) : l’atelier, laboratoire de l’œuvre / Max Schoendorff’s Workshop as a Creative LaboratoryZeraffa, Martine 07 December 2018 (has links)
L’œuvre plurielle de Max Schoendorff (1934-2012) est approchée au regard du lieu de sa création : l’atelier de l’artiste. Ce lieu foisonnant de matériel, d’images, d’objets et de livres est emblématique de sa pensée. Il livre les traces de ses multiples activités. La monographie de l’artiste est fondée sur l’archéologie de ce laboratoire. Formé à la littérature classique,imprégné de culture allemande, rompu à la transgression, Schoendorff s’engage dès le milieu des années 1950 à Lyon aux côtés de Roger Planchon et d’un petit groupe d’intellectuels et de créateurs. Il s’affirme en tant qu’initiateur d’une décentralisation de la culture. Il trouve ensuite dans la peinture matière à se forger son propre langage, nourri de l’imaginairesurréaliste, de Max Ernst, des tourments métamorphiques d’une matière essentiellement organique. Sa pensée singulière s’exprime dans une œuvre protéiforme qui traverse les champs de la peinture, de la gravure, du livre et de la scénographie de spectacle. Libertaire et utopiste quant à ses convictions sociales et politiques, il s’engage en fondant la MAPRA, Maison des arts plastiques Rhône-Alpes, et l’URDLA, Centre international estampe et livre à Villeurbanne. / The study of MS’s multivocal work is carried out through an on-site investigation of his workshop. The place, which reflects his philosophy, is full of materials, images, objects, and books. It bears testimony to his numerous activities. Indeed writing a monograph of the artist amounts to performing archeological fieldwork and excavation in his studio. Schoendorff studied classical literature, was well-versed on the subject of German culture, and enjoyed transgressing boundaries. As early as 1950, he was labelled as a committed artist together with RP and a small group of intellectuals and creators/designers from Lyon. Heconsidered himself as the initiator of cultural decentralization. He later devoted himself to painting and managed to create his own artistic language based on the surrealist imaginary world, Max Ernst’s production, and the metamorphic alteration of predominantly organic matter. His personal conception of art is expressed in his protean works which include paintings, engravings, books, and spectatorial scenography. A socio-political libertarian and utopian, he founded the MAPRA (Maison des arts plastiques Rhône-Alpes), the R-A Fine Arts Agency and the URDLA, the International Book and Lithography Centre (Centreinternational estampe et livre) in Villeurbanne.
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