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La perception de la fête internationale des travailleurs dans les journaux canadiens entre 1906 et 1945Zombecki, François January 2008 (has links) (PDF)
Le 1er mai 1906, les membres d'un éphémère parti socialiste canadien organisent à Montréal la première célébration de la fête internationale des travailleurs. Des centaines de personnes y défilent sous le drapeau rouge. L'événement se répète ensuite presque chaque année, et s'étend à la plupart des grandes villes du pays. L'histoire du mouvement socialiste / communiste au Canada et au Québec a certes été écrite, mais l'historiographie délaisse le sujet de sa fête annuelle. Pourtant, les journaux canadiens ont couvert l'événement, année après année, léguant aux générations suivantes une riche couverture. Celle-ci représente un outil utile, bien qu'imparfait, pour mieux saisir l'opinion de la population de l'époque à l'endroit des communistes. La présente recherche analyse plus de 400 articles de grands quotidiens pour sonder la perception des Canadiens, durant la première moitié du XXe siècle, quant au phénomène de la fête du 1er mai et au mouvement socialiste / communiste qui l'anime. Dans un premier temps, nos recherches présentent la couverture des journaux de plusieurs grandes villes canadiennes. Nous constatons alors d'importantes différences entre la perception des Canadiens français et celle des Canadiens anglais au Québec. Nous découvrons également une affinité particulière à Winnipeg -et même à Vancouver, dans une moindre mesure -pour le mouvement et sa fête. Le facteur ethnique explique en bonne partie tant les affinités de certaines communautés pour le mouvement, que la répulsion des Canadiens français. Dans un deuxième temps, à travers une approche chronologique plutôt que régionale, des facteurs conjoncturels et internationaux expliquent les fluctuations dans le ton des journaux entre 1906 et 1945. Ce travail de recherche jette la lumière sur une fête particulière, exclue du calendrier officiel nord américain et pourtant observée à travers la majeure partie du monde occidental. L'analyse de la couverture journalistique de l'événement permet de tirer d'intéressantes conclusions quant à la façon dont a été perçu le mouvement communiste canadien, au moment de son apogée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : 1er mai, Communisme, Socialisme, Travail, Travailleurs, Canada.
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La crise de la médecine libérale et le débat sur les assurances sociales au Québec de 1925 à 1945 à travers les pages du journal l'Action médicaleBaillargeon, François January 2009 (has links) (PDF)
Le Québec de l'entre-deux-guerres connaît une importante croissance du capitalisme industriel. C'est l'approfondissement et l'accélération d'un développement déjà bien amorcé depuis le dernier tiers du XIXe siècle. Les rapports sociaux caractéristiques de cette phase du capitalisme se généralisent en conséquence : prolétarisation des classes populaires et urbanisation. Les médecins québécois de l'époque prennent conscience avec beaucoup d'inquiétude que les transformations de la structure sociale se déploient à leurs dépens. La classe ouvrière qui s'entasse dans les villes dépend de salaires rarement suffisants pour payer les honoraires d'un médecin ou les frais d'une hospitalisation. Pour le praticien, cela signifie le rétrécissement d'un marché qui autrefois avait fait de la médecine une profession prospère. La part de charité dans le travail médical s'accroît inversement. La médecine libérale, qui repose sur un équilibre entre la responsabilité financière individuelle des patients et le devoir de charité du médecin envers les indigents, entre dans une profonde crise. La profession médicale craint le déclassement social. Ce mémoire analyse la façon dont un groupe de médecins, à travers un journal de militantisme professionnel, l'Action médicale, rend compte de cette crise et cherche à y faire face. Le premier réflexe des médecins québécois est défensif: il consiste à dénoncer la dérive des institutions d'assistance publique qui, avec le soutien financier de l'État, élargissent la portée des soins gratuits, au-delà des catégories traditionnelles de l'indigence, à une population considérée par les praticiens comme leur légitime clientèle lucrative. On veut endiguer ce qu'on perçoit comme un travail de sape des assises du commerce de la médecine libérale. Les médecins québécois sont par ailleurs aussi réfractaires à la perspective d'un régime d'assurance-maladie, comme divers pays d'Europe l'expérimentent déjà. Ils craignent d'être subordonnés à l'autorité d'une bureaucratie étatique et réduits à vivre de bas salaires. L'approfondissement de la crise de la médecine libérale -aggravée par la grande dépression des années trente -et l'expérience somme toute positive de la loi de compensation des accidents du travail de 1930 les amènent toutefois à prendre conscience de l'irréversibilité des transformations sociales en cours. Le principe de la responsabilité individuelle devant la maladie ne peut plus soutenir une demande solvable capable de faire prospérer la profession. Pour rétablir des conditions économiques favorables aux médecins, leur assurer un revenu garanti et régulier, il faut socialiser le risque maladie par le biais d'une forme d'assurance. Ce revirement idéologique s'opère évidemment seulement dans la mesure où les médecins comprennent qu'ils peuvent y conserver, voire y consolider l'essentiel de leur pouvoir et de leur indépendance professionnels. L'assurance-maladie ne se fera pas nécessairement à leurs dépens, bien au contraire. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Action médicale, Assurance-maladie, Assurances sociales, Médecine libérale, Risque.
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Tuberculose, foyers et familles : les soins à domicile des tuberculeux à Montréal, 1900-1950Vanier, Marie-Hélène 12 1900 (has links) (PDF)
Au tournant du XXe siècle, la tuberculose est un fléau qui touche de nombreux Montréalais. Puisqu'ils vivent souvent dans un environnement malsain et propice à la propagation de la maladie, la situation est particulièrement sévère chez les citoyens les plus pauvres. Afin de répondre adéquatement à ce problème de santé publique, les médecins montréalais choisissent majoritairement le modèle du dispensaire antituberculeux pour lutter contre la maladie. Cette étude dresse le portrait des soins à domicile des tuberculeux de la classe ouvrière à Montréal entre 1900 et 1950, et propose d'analyser le vécu des familles et le système de soins mis en place dans les communautés protestante, catholique et juive. Par l'analyse de nombreuses sources provenant principalement du Royal Edward Institute, de l'Institut Bruchési, de l'Institut Baron de Hirsch et du dispensaire Herzl, une étude comparative des groupes de Montréalais et des discours de leurs institutions a été réalisée dans le but de répondre à une série de questionnements : Comment les malades vivaient la maladie à domicile? Quelles étaient les méthodes préventives mises de l'avant par les médecins et les réformistes? Quelles étaient les actions ciblant spécifiquement l'enfance? L'analyse du développement des dispensaires antituberculeux montréalais a fait ressortir que ce système de soins se distingue par l'ampleur des soins se faisant à domicile, quoique la communauté juive privilégie la cure sanatoriale. Nous avons constaté que la pauvreté et l'environnement hygiénique, cheval de bataille des réformistes, incitent les familles touchées par la tuberculose à aller chercher de l'assistance médicale gratuite dans les dispensaires. L'analyse des prescriptions faites aux tuberculeux, et plus particulièrement aux femmes, confirme que les conseils qui sont prodigués sont la plupart du temps inapplicables du point de vue des familles, faute de moyens. Nous avons également fait ressortir plusieurs mesures des dispensaires antituberculeux visant l'enfance, la plus importante étant l'école en plein air mise sur pied par le Royal Edward Institute. Nous notons de plus que les écoles de la Commission des écoles catholiques de Montréal se sont avérées être des protagonistes importants dans la prévention de la tuberculose chez les enfants. À la lumière des analyses effectuées, nous notons l'existence d'une spécificité montréalaise dans le traitement de la tuberculose face au reste du Canada, idée qui va à l'encontre de l'historiographie la plus récente. De plus, l'analyse du discours des institutions antituberculeuses fait ressortir l'influence dominante de l'idéologie réformiste chez les acteurs de la lutte antituberculeuse montréalaise, ainsi que la présence d'une dimension compassionnelle importante.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Histoire, XXe siècle, Québec, Montréal, Tuberculose, Santé, Soins à domicile.
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Du désaveu du social à la présentation nominaliste : le mouvement de la réception de Durkheim (1893-1939)Pizarro Noël, François January 2009 (has links) (PDF)
La théorie sociologique a subi, dans les 40 premières années de l'institutionnalisation de cette discipline, une inflexion la détournant d'une des questions théoriques qui avaient suscité sa fondation: celle de la possibilité d'une explication de la pérennité de l'organisation de la société qui ne soit pas fondée sur la théorie libérale classique de l'individu rationnel. Si cet aspect du projet sociologique a d'abord été directement confronté, ce n'est pas par le biais d'une argumentation étoffée et de critiques percutantes qu'il a finalement été neutralisé mais plutôt par son omission puis par sa négation. Pour démontrer ce processus menant à la neutralisation d'un problème fondamental de la sociologie classique, j'ai choisi d'examiner la réception des travaux d'un de ceux qui l'a abordé le plus ouvertement, le fondateur français de la sociologie, Émile Durkheim. Les travaux de Durkheim et de son école, au même titre que ceux de Marx, se présentent comme des idéaux types de l'effort théorique visant à présenter l'organisation sociale comme autre chose que le résultat des aptitudes et actions des individus qui y participent c'est-à-dire comme des formes de réalisme social. En ce sens, la réception de leurs thèses est un excellent indicateur de la position des différents sociologues sur la possibilité, voire la pertinence, d'une telle tentative. En étudiant les textes de réception des écrits durkheimiens produits en France, en Angleterre et aux États-Unis entre 1893 et 1939, j'ai pu retracer d'abord les oppositions directes au "réalisme social" durkheimien puis les omissions de cet aspect de sa pensée qui ont fini par déboucher sur un travestissement -une périodisation -de cette dernière. Il ressort de cette étude que le réalisme social, qu'il soit identifié comme "chosisme", "ontologisme", "matérialisme", "négation de la psychologie" ou relégué au statut de "période" de la pensée durkheimienne, reste le même au-delà des formes changeantes de la critique.
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La production du fait divers en France et au Québec de 1885 à 1935 : une étude comparée de la presseGlatigny, Jessica 06 1900 (has links) (PDF)
À partir des années 1870, se développe un peu partout la presse à bon marché, et avec elle les faits divers. Les dirigeants des journaux comprennent très vite l’intérêt de publier ce genre de nouvelles qui attire un nombre grandissant de lecteurs des classes populaires. Pour les journaux nationaux, tels que La Presse et Le Petit Parisien, le fait divers est « roi ». Devant plaire toujours plus, le fait divers connaît des transformations visuelles avec l'apparition des gros titres, de la « Une », et de la photographie. Les fait-diversiers sont à la recherche du moindre aspect sensationnel. Les changements sont plus complexes et plus lents dans la presse régionale avec des journaux comme L'Avenir de la Vienne et L'Événement. L'entreprise de presse est dans les deux cas moins importante, et doit donc faire face à des problèmes financiers. Plutôt que de risquer perdre des lecteurs peu intéressés par les faits divers, les journaux privilégient l'aspect local de leurs nouvelles. Cependant, le fait divers est plus qu'un article de presse. Dans les quatre journaux, les rédacteurs l'utilisent à des fins éducatrices. Rarement explicites dans les récits, les journalistes préfèrent mettre en garde, interpeler, commenter et parfois juger. En fait, à travers l'ensemble des faits divers, se dessine une morale plus universelle. Pauvre ou riche, homme ou femme, jeune ou plus âgé, ils ne peuvent tout maîtriser. L'inconnu et l'aléatoire pèsent toujours sur leur vie. Ils sont supplantés par une force quasi divine, une aura surnaturelle : le destin.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fait divers, Journal, Presse, Journalisme d'opinion / Nouveau journalisme, Sensationnalisme, Comparaison, Fait culturel, Morale, Norme, Normal, Rédaction, Fait-diversier, Séduction, Émotion, Spectacle, Mortalité, Véracité, Proximité géographique, Québec, France
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La cité-jardin au Québec : l'idée d'une forme de ville pour le XXe siècleJulien, Barbara 10 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse propose de retracer l'histoire d'une forme urbaine, la cité-jardin. Avec l'objectif d'analyser la cité-jardin au Québec, à la fois sous l'angle de la projection d'une idée de la forme urbaine sur la configuration physique de la ville et sous celui des rapports entre les cités construites, les doctrines et les courants de l'histoire de l'architecture, j'étudierai ainsi « l'atterrissage » des modèles de la garden city au Québec. Je propose de vérifier si l'idée de la cité-jardin a contribué à la formation d'une idée de la ville au Québec, en offrant aux planificateurs un espace d'expérimentation. La cité-jardin québécoise serait peut-être alors une des formes les plus abouties de la garden city, dans la mesure où, en plus de faire appel aux fondements esthétiques et aménagistes du modèle, elle en perpétuerait l'idéal social. Pour ce faire, j'emprunterai à Lucie K. Morisset la démarche sémiogénétique et morphogénétique. Composée en trois parties, cette recherche propose de retracer chronologiquement l'histoire de la cité-jardin au Québec, de 1900 à la fin des années 1940. La thèse s'articule en trois parties. La première partie, intitulée « La cité-jardin au Québec et l'énoncé d'une forme urbaine pour la ville du XXe siècle », présente le sujet. Les deux premiers chapitres visent, à la lumière des questionnements de la littérature envers la cité-jardin, à dresser un portrait du sujet d'étude. En cherchant à saisir le sens investi, les concepts et les notions définies nous aborderons dans un troisième chapitre la cité-jardin le cadre du Québec. Le quatrième chapitre sera consacré à la compréhension des fondements théoriques, afin d'exposer la méthode de recherche, la question de recherche et sa déclinaison en hypothèse(s). Les deux autres parties de la thèse retracent l'évolution chronologique de la cité-jardin au Québec. La deuxième partie, intitulée « La cité-jardin d'entreprise et la mise en ordre du territoire », analyse comment les premières cités-jardins ont servi à mettre en ordre le territoire québécois. La troisième partie, titrée « La cité-jardin coopérative canadienne française », examine les liens qui unissent la cité-jardin au coopératisme canadien-français à partir des années 1930. Dans cette partie, je démontrerai comment le concept de cité coopérative canadienne-française développé par Collin pourrait s'appliquer à la cité-jardin.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : cité-jardin, Québec, morphogenèse, sémoigenèse
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Champions noirs dans une Amérique blanche : la politisation de l'image raciale de Jack Johnson et Joe LouisPilon, Guillaume January 2008 (has links) (PDF)
Dans le cadre de ce mémoire, nous entendons démontrer, par le biais d'une étude comparative, la résonance raciale et politique des carrières de Jack Johnson (1908-1915) et Joe Louis (1937-1949). Ces deux hommes furent non seulement les deux premiers athlètes afro-américains à transcender la barrière raciale dans la boxe pour s'élever au titre convoité de champion du monde des poids lourds, ils influencèrent aussi l'avènement d'un symbolisme identitaire directement lié au sport. À travers l'image raciale stimulée par ces deux athlètes, nous voulons analyser le processus de politisation qui a accompagné leur présence sur la scène publique et le rôle prépondérant qu'il a joué dans le contrôle de leur représentativité au sein de la société, plus particulièrement auprès des Noirs américains. Cette notion de représentativité, qui occupera une place importante tout au long de ce mémoire, vise d'abord et avant tout à mettre en lumière l'influence directe des deux athlètes sur la population noire et sur le déroulement des relations raciales américaines. Ainsi, à travers le concept de politisation, la présente recherche vise d'abord et avant tout à souligner le rôle marquant de certaines instances gouvernementales et législatives qui, sous le couvert d'une rhétorique à la fois moraliste et propagandiste, ont directement interféré dans le conditionnement de l'image raciale des deux athlètes. En ce sens, notre recherche superpose au cadre purement sportif une approche interprétative qui englobe les différents facteurs contextuels qui ont joué un rôle décisif dans l'émergence de l'image véhiculée par les protagonistes à l'étude. Si la carrière sportive des deux athlètes est bien détaillée dans l'historiographie, en revanche, peu d'études ont démontré le lien direct entre l'image que ceux-ci véhiculaient à l'extérieur du domaine sportif et l'ambivalence qui a entouré la répression et la récupération du symbolisme racial des deux hommes à des fins de propagande et de contrôle social. Par ailleurs, la dichotomie qui s'est opérée dans le conditionnement politique et racial de leur image respective est un aspect qui a été largement négligé par la littérature existante. En ce sens, à défaut d'être purement descriptive, cette recherche propose un regard nouveau sur les différents éléments ayant pu conduire ou influencer la construction du paradigme représentatif des deux athlètes au sein même du système sportif, mais aussi en dehors de celui-ci. De ce fait, nous soutenons que Johnson et Louis, malgré leur séparation chronologique dans le temps, sont interreliés par des facteurs qui ont eu une incidence directe sur la projection de leur identité singulière. Le présent mémoire vise aussi à analyser le rôle de la conduite sociale adoptée par Johnson et Louis pour expliquer les motifs qui ont stimulé l'édification du processus de politisation extra-sportif dont ils furent l'objet. D'autre part, parallèlement à l'importance prépondérante de l'image raciale projetée par les deux hommes, nous soutenons qu'à travers l'internationalisation progressive du sport comme vecteur d'une nouvelle représentativité nationale, se trouve une composante primordiale quant à l'explication des divergences ayant entouré le symbolisme sportif des deux athlètes. Ainsi, la relation intime entre la boxe et l'identité nationale, relation qui s'est forgée au gré du renforcement évolutif de la globalisation du sport comme culture de masse au cours des années 1930, permet d'établir, du moins en partie, une compréhension plus profonde de l'impact national des deux athlètes. Bref, à travers les différents moyens utilisés par le gouvernement américain pour contrôler la répression de l'image de Jack Johnson et pour favoriser la promotion de celle de Joe Louis à des fins de propagande raciale, nous voulons mettre en perspective la rupture qui s'est opérée dans le modelage de leur valeur représentative. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Boxe, Suprématie raciale, Répression, Propagande, Identité raciale, Identité nationale.
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Un discours masculin sur la société : la publicité dans les quotidiens québécois des années 1920 aux années 1960Couvrette, Sébastien January 2009 (has links) (PDF)
La présente thèse porte sur les fondements idéologiques du discours publicitaire au XXe siècle. À partir de l'analyse de contenu de près de 9000 publicités parues de 1920 à 1970 dans trois quotidiens montréalais, soit La Presse, le Montreal Daily Star et Le Devoir, nous avons voulu dégager les caractéristiques constitutives du discours publicitaire ainsi que le rôle de l'image et du grand quotidien d'information dans la construction de ce discours. Dans notre analyse, nous soutenons que le discours publicitaire découle d'un discours général du masculin sur la société. Selon nous, les publicitaires, groupe socioprofessionnel dominé par des hommes de la classe moyenne, ont participé à la définition de l'image de la masculinité dans le contexte de masculinisation des discours médiatiques et de remise en question du rôle social et familial de l'homme au cours du XXe siècle. Le discours de la publicité prend d'abord naissance dans le grand quotidien d'information. Nous avons pu établir le profil publicitaire des journaux étudiés en mettant en évidence la récurrence des différentes catégories de biens et des types d'annonceurs. Ce premier niveau d'analyse montre comment les stratégies de marketing ainsi que les budgets consacrés aux campagnes publicitaires des annonceurs nationaux et des commerçants au détail, le lectorat des quotidiens de même que les choix éditoriaux des équipes de rédaction influencent la construction du discours publicitaire. De plus, la mise en page des publicités, et particulièrement celle des sections féminines et sportives des quotidiens, confirme les tendances générales d'un discours fortement axé sur une division du genre. Dans le discours publicitaire, la femme est d'abord et avant tout une mère au foyer, à la fois ménagère, infirmière de ses enfants et de son époux et gestionnaire du budget familial. À l'extérieur de l'univers domestique, la femme, accompagnée de son mari, est une figure centrale des relations sociales du couple. Sans la présence de l'homme, elle reste confinée à l'intimité du foyer domestique et est habituellement dépeinte, à l'exception des tâches ménagères, dans une attitude passive. De son côté, l'homme, en consommant sports, alcool, tabac et complets prêt-à-porter au cours de l'entre-deux-guerres, et en participant à la société des loisirs d'après-guerre, projette dans la sphère publique les caractéristiques de sa masculinité. Sa présence dominante se retrouve autant dans la société que dans l'intimité du foyer familial ou la solitude de la nature. Généralisée à l'ensemble du discours publicitaire, la domination masculine se dessine dès l'enfance, se poursuit à la vieillesse et touche également les minorités ethniques. L'image des fillettes évoque l'intimité, le foyer domestique, la dépendance et la fragilité alors que celle des garçons fait référence à l'indépendance masculine et aux activités de plein air. Chez les personnes âgées, la femme incarne l'autorité de sa longue expérience de mère au foyer tandis que l'homme est associé aux plaisirs et aux loisirs. Enfin, à l'exception de stéréotypes féminins très évocateurs, la culture de l'Autre se construit essentiellement à partir de modèles masculins. Globalement, l'image de la femme témoigne des tendances conservatrices de la société, comme la perpétuation du modèle des mères au foyer, alors que celle de l'homme sert d'indicateur des transformations sociales. Dans le discours publicitaire, le rôle de la mère au foyer constitue un caractère dominant et persistant pour toute la période étudiée, peu importe les progrès de la condition féminine. En revanche, l'image de l'homme, acteur de la sphère publique, reflète de profondes transformations sociales comme l'effacement des distinctions de classe après la Deuxième Guerre mondiale, et passe de la réussite sociale d'une classe moyenne aux aspirations bourgeoises, à la participation de la nouvelle classe moyenne des années 1950 et 1960 à une société des loisirs et du plaisir. Finalement, tout au long de la période étudiée, la publicité propose une norme sociale en accentuant, voire en caricaturant, la séparation des rôles sociaux. Ce faisant, le discours publicitaire reprend, en l'amplifiant, un phénomène social fondamental, celui d'un système socioéconomique caractérisé par la domination masculine. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : XXe siècle, Histoire, Presse, Publicité, Discours, Société, Masculinité.
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Les cartes postales de Montréal, 1897-1945 : l'influence du projet de ville sur le paysage construitCaron, Isabelle January 2010 (has links) (PDF)
Entre 1897 et 1945, un grand nombre de cartes postales de Montréal ont été produites. Nous avons abordé ces cartes postales en cherchant à connaître le contenu des transmissions que le média a opérées. Quelles informations la carte postale illustrée de Montréal a-t-elle diffusées et quels projets pour la ville a-t-elle créés? L'analyse iconographique et stylistique que nous avons menée a montré que les cartes postales du début du XXe siècle sont marquées par les idées de la City Beautiful, par le thème de la métropole, et par une modernité oscillant entre le progrès technique et ses attributs, et le progrès social du paysage ecclésial. Peu de travaux ont abordé la signification des images de la ville relativement au paysage construit. C'est dans cet espace que la recherche commandée par notre thèse se positionne et apporte sa contribution. L'hypothèse qui guide la recherche est la suivante: la carte postale illustrée de Montréal, produite avant 1945, énonce un projet de ville qui, reçu dans la sphère de l'imaginaire collectif, influence les réalisations dans le paysage construit. Notre thèse est composée de deux parties qui explorent les projets de ville que les cartes postales formulent par leurs représentations. La première partie explore les cartes postales de Montréal qui ont mis en valeur les principes de l'idéologie de la City Beautiful et diffusé cet idéal urbain. Nous cherchons à savoir en quoi la carte postale a magnifié la City Beautiful, pour la devancer ou pour l'annoncer. La seconde partie de notre thèse, fait porter l'analyse sur la valorisation du progrès. Nous nous sommes penchée sur les représentations de la modernité dans les cartes postales et sur celle de la métropole. Les cartes postales de la modernité sont étudiées, au troisième chapitre, en fonction des attributs que sont les ponts, les moyens de transport urbain, les industries, les manufactures et le port. Le thème de la représentation de la métropole dans les cartes postales est analysé au quatrième chapitre. Les instruments de la valorisation c'est-à-dire les sommets des édifices et la lumière qui servent la représentation de la métropole sont au coeur de l'analyse. Enfin, le cinquième chapitre explore la modernité du paysage ecclésial. La densification de ce paysage est examinée en fonction des représentations qui ont requis les églises, d'une part, et les événements religieux d'autre part. L'oratoire Saint-Joseph y a aussi pris part. Cette recherche tente de caractériser le rapport entre la carte postale et le projet de ville. En outre, elle vise à renouveler le regard sur Montréal par la mise en rapport de son histoire de l'art et du développement de son paysage construit. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : 1897-1945, Carte postale, Représentation, Image, Média, Projet, Imaginaire collectif, Paysage construit, Cadre bâti, Urbain, Ville, Métropole, City Beautiful, Modernité, Progrès, Église, Histoire de l'art, Histoire de l'architecture, Histoire de la forme urbaine, Poste, Montréal, Québec (Province), Canada.
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Colonialism's currency : a political history of First Nations money-use in Quebec and Ontario, 1820-1950Gettler, Brian Matthew 11 1900 (has links) (PDF)
Cette étude analyse l'utilisation de l'argent dans le contexte du colonialisme canadien des XIXe et XXe siècles. Elle émet l’hypothèse que l'argent, en tant qu'objet et idée économique par excellence de la société occidentale, était au cœur des interactions entre les Premières Nations, l'État et le capital. À travers une analyse de l'utilisation de l'argent, tant en ce qui concerne son aspect matériel que son côté abstrait, cette thèse conclut que le rôle joué par l'argent dans le colonialisme canadien ne fut pas monolithique, fournissant à tout acteur historique un moyen d'exercer du pouvoir, parfois de manière étonnante. Elle affirme que le rôle incontournable qu'une grande partie de l'historiographie accorde à l'État (plus particulièrement au Département des affaires indiennes) et le carcan législatif qu'il a développé en ce qui concerne l'expérience vécue des Autochtones est, du moins au sujet des affaires monétaires, au mieux surfait et au pire caricatural. En effet, cette étude démontre qu'en dépit du discours musclé que certains bureaucrates et politiciens ont employé dans la correspondance, les rapports publiés et la législation, les conséquences de l'intervention monétaire de l'État dans des communautés amérindiennes n'a que rarement correspondu aux objectifs officiellement énoncés, allant même parfois jusqu'à contredire ces derniers. En s'appuyant sur l'analyse de l'expérience de trois Premières Nations distinctes sur les plans culturel, historique et géographique (au Québec, les Huron-Wendat de Wendake et les Innus de Mashteuiatsh et, en Ontario, les Cris de Moose Factory), cette étude affirme que les politiques nationales de l'État ont eu des effets différents selon le contexte dans lequel elles furent mises en œuvre. Ainsi, la présente thèse remet en question les interprétations de l'histoire du colonialisme de la première moitié du XXe siècle qui dresse trop facilement des parallèles entre les objectifs énoncés d'un État apparemment hostile et les difficultés socioéconomiques qu'expérimentent actuellement beaucoup de Premières Nations. Cette thèse affirme plutôt que l'interaction de la politique et de la pratique, en ce qui a trait à l'utilisation de l'argent aux XIXe et XXe siècles, a souvent produit des résultats inattendus, créant ainsi un nouvel espace permettant à la fois l'expression de l'« agency » autochtone et l'imposition de l'autorité étatique et capitaliste. Au cours des années 1820 et 1830, certains débats entre les autorités impériales et coloniales quant à la monétisation des présents amérindiens contribuaient à la réification discursive de l’« Indien imprévoyant ». Jusqu'au milieu du XXe siècle, cette figure influençait le discours étatique de deux façons. D'abord, elle permettait aux Affaires indiennes de légitimer le statut légal des Amérindiens en tant que pupille de l'État. Ensuite, elle offrait à cette même institution un moyen efficace de repousser les prétentions d'autres agences étatiques qui tentaient de fournir aux Premières Nations des services au même titre que les autres Canadiens, et ce, en affirmant posséder l'expertise nécessaire pour protéger cette population particulièrement vulnérable. Cette façon de dépeindre les Autochtones, profondément influencée par la conviction très répandue que les pauvres des régions urbaines étaient incapables de gérer l'argent liquide de manière judicieuse, amène à concevoir ceux-ci comme une masse indifférenciée qui, dans les termes employés par le discours de la politique indienne, devait être « protégée », « civilisée » et « assimilée ». Cependant, les actions concrètes des Affaires indiennes ont fréquemment influencé la société autochtone de manière à défier ce genre de représentations unitaires, notamment en ce qui concerne la création et l'entretien des divisions de classes, ceci révélant l'écart important entre le discours officiel et l'expérience vécue. Au même moment, les grandes corporations du commerce des fourrures (institutions qui dominaient l'activité économique dans la région subarctique jusqu'au milieu du XXe siècle) dépeignaient également les Amérindiens comme des êtres imprévoyants par nature, ce qui leur permettait de justifier à la fois leur politique de ne pas utiliser l'argent en espèces pour les paiements ainsi que leurs fréquents efforts pour diminuer les sommes qu'elles accordaient en crédit aux Amérindiens. Toutefois, en pratique, la concurrence et la place grandissante occupée dans le Nord québécois et ontarien par les Eurocanadiens qui n'étaient pas directement impliqués dans la traite de fourrures compliquaient l'utilisation de l'argent, faisant souvent en sorte que la Compagnie de la Baie d'Hudson et ses principaux rivaux, en dépit des souhaits de leurs dirigeants, étaient obligés d'employer davantage l'argent. Néanmoins, la politique corporative adoptée par ces compagnies à partir du XVIIe siècle, qui consistait à n'utiliser qu'une seule monnaie d'échange (le castor) avec les Premières Nations, facilitait l'implantation de l'argent étatique dans le subarctique aux XIXe et XXe siècles. Un symbole particulièrement visible de sa souveraineté sur un territoire grandissant est ainsi fourni à l'État-nation canadien en plein essor. Cette thèse cherche à démontrer trois principaux points. Premièrement, elle soutient que l'argent doit être analysé à la fois sur les plans économique et politique, puisque l'espace monétaire dans le contexte colonial servait à légitimer l'autorité responsable de son maintien (quelles soit corporative ou étatique) tout en facilitant les activités du marché. Deuxièmement, elle affirme qu'en tant que phénomène fondamentalement social, l'argent fournissait un moyen par lequel certains acteurs arrivaient à imposer leur domination coloniale et d'autres réussissaient à résister à celle-ci ou à l'esquiver, ce dernier résultat étant souvent créé par l'application de la domination elle-même. Troisièmement, cette thèse affirme que l'histoire des relations entre les Premières Nations et les Eurocanadiens doit être examinée en des termes discursifs et matériels, car la juxtaposition de ces deux registres d'analyse distincts révèle des inconsistances importantes qui seraient autrement demeurées invisibles.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Amérindiens, Huron-Wendat, Innu, Cri, Monnaie, Impérialisme, Formation de l'État, Département des affaires indiennes, Compagnie de la baie d'Hudson, XIXe siècle, XXe siècle
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