Spelling suggestions: "subject:"féminisme"" "subject:"féminismes""
81 |
Discussions sur les genres des québécoises de la génération X parlent d'autofiction au fémininBellerive, Karine January 2011 (has links)
Ce mémoire porte sur la réception, par des lectrices de la génération X, de cinq oeuvres autofictionnelles écrites par les auteures québécoises Marie-Sissi Labrèche ( Borderline 2000 et La brèche 2003), Nelly Arcan (Putain 2001 et Folle 2004) et Mélikah Abdelmoumen (Le dégoût du bonheur 2001), lesquelles appartiennent à cette même génération. Leurs récits ont suscité un certain engouement public et obtenu un écho considérable dans la sphère médiatique et dans le milieu de la recherche universitaire. Les observateurs notent, de façon générale, que les narratrices autodiégétiques, alter ego des auteures, sont brutalement imparfaites, névrosées, mal dans leur peau, sexuellement soumises, assujetties aux désirs des hommes, et qu'elles ne parviennent pas à s'épanouir comme êtres humains, mais surtout, comme femmes. D'une part, les héroïnes rompent avec les représentations largement véhiculées dans les médias et dans la littérature québécoise contemporaine. D'autre part, leur profil correspond aux discours populaires sur la génération X, fréquemment qualifiée de génération sacrifiée, désabusée. Ma recherche, exploratoire, se fonde sur quatre approches théoriques : théorie des genres littéraires, théories de la réception, études féministes et gender studies, sociologie des générations. J'ai tenu cinq entretiens collectifs auprès de seize Québécoises de la génération X. J'ai réuni ces lectrices, qui s'étaient d'elles-mêmes intéressées aux récits, en petits groupe [i.e. groupes] de trois ou quatre participantes. Le compte-rendu et l'analyse de leurs discussions m'ont permis d'observer la portée sociale des récits éminemment personnels de Labrèche, d'Arcan et d'Abdelmoumen. Une interrogation m'a habitée du début à la fin de ma démarche : pourquoi et comment ces récits"parlent-ils", intellectuellement et émotionnellement, aux lectrices de la génération X? Je dégage de mon analyse quelques hypothèses interprétatives. D'abord, les lectrices ont du mal à distinguer les auteures et les narratrices. Elles tendent à appréhender les récits autofictionnels comme des autobiographies et elles procèdent à une lecture littérale des oeuvres. Ensuite, plus de la moitié des lectrices s'identifient, à différents degrés, aux narratrices. Comme ces dernières, les participantes à ma recherche affirment qu'elles ressentent une certaine pression sociale liée aux normes de beauté et de féminité et à l'hypersexualisation de l'espace public. En cela, leurs positions se rapprochent de celles du courant féministe radical. Cependant, les lectrices refusent d'être cantonnées dans un rôle de victime. Elles reprochent aux narratrices de s'autodétruire. Les femmes doivent, selon les participantes, se responsabiliser et se montrer critiques envers les modèles qui leur sont offerts. Enfin, les lectrices reconnaissent dans les héroïnes certains traits associés à la génération X. Elles attribuent en partie la souffrance des narratrices au contexte social dans lequel ces dernières évoluent. Mais elles estiment que cette souffrance est surtout tributaire de carences familiales. Les discussions des lectrices reflètent en quelque sorte leur propre appartenance à la génération X. Ainsi, l'importance qu'elles accordent à la sphère privée, par rapport à la sphère publique, constitue une des particularités des X qui ressort clairement des entretiens. Par ailleurs, leurs observations sont teintées d'un certain individualisme. Bref, à la lumière de mes résultats, je conclus que les récits autofictionnels de Marie-Sissi Labrèche, de Nelly Arcan et de Mélikah Abdelmoumen ont une certaine portée sociale, mais que leur écho résonne davantage sur le plan individuel, chez les lectrices qui s'identifient personnellement aux narratrices. Cela dit, les participantes semblent toutes avoir été portées à se questionner et à réfléchir, pendant et après leur lecture, sur l'identité féminine dans la société actuelle.
|
82 |
Emily Dickinson : a rhetoric of rescueGemmel, Tracie January 2007 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
|
83 |
La position et l'engagement des femmes de deux communautés innuesMailloux, Carole January 2004 (has links)
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
|
84 |
Joséphine Marchand-Dandurand ou "Le Laurier féminin" : une journaliste féministe, moderne, libérale et nationaliste (1861-1925)Doucet, Sophie January 2003 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
|
85 |
La femme dans la tradition juive sous l’éclairage de la pensée hassidique Habad : traditions, évolutions et place aujourd’hui / Women in Jewish tradition through the eyes of the Chabad Hassidic movement : tradition, evolution, and her place todaySellem, Hana 10 April 2013 (has links)
Le rôle de la femme dans la tradition juive est un sujet qui fait l'objet de discussions depuis bien longtemps. Que ce soit la Bible ou le Talmud ou la dimension mystique, tous les commentateurs ont été amenés à évoquer ce sujet. Depuis l'apparition du hassidisme et plus encore avec la modernisation de la société, il suscite des interrogations : est-Il possible de concilier la définition moderne du rôle de la femme avec celle d'une tradition millénaire ? Avec l'évolution constante de la société moderne, cette question se pose constamment dans les milieux juifs orthodoxes, toutes branches confondues. Parmi ces dernières, la branche du hassidisme Habad, dont le dernier dirigeant, Mena'hem M. Schneersohn, mit en oeuvre le plus grande "révolution hassidique" de l'histoire du hassidisme, ayant permis une large diffusion de ses enseignements, au-Delà de toutes frontières, grâce à une véritable stratégie de développement reposant essentiellement sur l'envoi d'émissaires à travers le monde. Dans cette étude, je me propose d'examiner l'évolution de la place juive Habad dans la société depuis la "révolution" hassidique jusqu'à l'heure actuelle. Pour cela, je me pencherai, tout d'abord, sur les textes écrits par des maîtres hassidiques Habad sur plusieurs générations mettant en lumière le rôle de la femme au sein du mouvement, ainsi que les initiatives prises relatives aux activités des femmes Habad. Je me concentrerai plus particulièrement sur les écrits et réalisations de son dernier dirigeant : Mena'hem Mendel Schneersohn, qui fut un grand soutien pour la cause des femmes juives et les encouragea à se "libérer" tout en maintenant leur respect de la tradition biblique et talmudique. En conclusion, j'exposerai un regard actuel de l'activité des femmes Habad dans la société, et mentionnerai les nombreuses responsabilités qu'elles assument ainsi que certains défis les affectant. / The role of women according to Jewish tradition has been discussed by many throughout the ages. With the constant evolution and modernization of society, which brought about so many changes in the condition of women, a question arises : is it possible to live as a modern woman in today's world by the standards of an age-Old tradition ? This question is constantly asked amongst orthodox Jewish circles. In this study, I chose to focus on one particular branch within orthodox Judaism : the Chabad Chassidic movement, whose last leader, rabbi Menachem Mendel Schneersohn, led the greatest "Chassidic revolution" of all times, enabling so many worldwide to become more familiar to the Jewish tradition in general, as well as the teachings of Chassidism in particular.
|
86 |
L'éducation des filles chez les romancières au siècle des LumièresMiech, Stéphanie 16 November 2007 (has links)
La réflexion que mènent les Lumières avec enthousiasme sur la société et leur constat de la dégradation des moeurs les conduisent à s'interroger sur l'éducation, et plus particulièrement sur celle des filles, ces futures mères qui formeraient les hommes d'une société nouvelle. En marge des discours, les femmes s'emparent d'une question qui leur tient particulièrement à coeur, et voient, dans la création romanesque un formidable outil pour exprimer leurs critiques, leurs théories et leur idéal, mais aussi leurs espoirs déçus, leurs rêves inassouvis et leurs griefs contre les hommes et contre une société qu'elles jugent injuste dans le traitement inégal qu'elle réserve aux deux sexes. Leur réflexion sur l'éducation et sur le rôle et la place de la femme dans la société trouve un appui solide chez les philosophes et les théoriciens de l'éducation : saint François de Sales, Fénelon, Mme de Maintenon, Mme de Lambert, et plus tard Rousseau et les philosophes vinrent nourrir leurs idées qui s'enrichissent encore des débats qui animent les salons dont elles sont souvent les dignes animatrices. Les héroïnes des contes, nouvelles, romans qu'elles imaginent sont nourries de l'idéal classique, et, progressivement à l'ensemble des vertus d'une morale chrétienne teintée de stoïcisme elles joignent des faiblesses qui les rendent plus humaines. Tout au long du siècle et au-delà, nombre d'entre elles se distinguent par leur héroïsme et leur volontarisme : actives et énergiques, elles luttent efficacement contre l'adversité et prennent en main leur destin avec courage. Vers la fin du siècle, les femmes auteurs s'interrogent sur la morale du devoir, et réclament une morale plus humaine. La question du mariage constitue un thème de choix qui permet aux romancières d'exposer leur vision de l'amour, et sert de tremplin à une critique des moeurs qui font de la jeune fille un objet de marchandise, et de la femme une mineure démunie de droits et de biens dans l'adversité. Toutefois, le féminisme des romancières reste teinté d'ambiguïté et se révèle encore timide. Soumises au poids des bienséances et de l'opinion, imprégnées par la morale chrétienne, et plus tard déçues par la Révolution et ce qu'elles en attendent pour leur sexe, elles souhaitent plus d'égalité entre les hommes et les femmes, des relations appaisées dans le couple et un respect de leur personne. En fait de féminisme, elles se replient, pour se défendre contre les méfaits masculins, sur une solidarité féminine qui constitue une marque originale dans la littérature romanesque des Lumières. / The ardent reflections of the Age of Enlightenment writers leads them to an awareness of the decline in the moral standards of their contemporary society and thence to an inquiring look at the educational system. They are particularly concerned with the education of girls, the future mothers who would be bringing up and educating the men of the new generation. On the fringe of the debate, women authors are also grappling with a problem they are especially concerned about and they realize that the novel is a tremendously effective means of expressing their criticisms, theories and ideals dashed hopes, unfulfilled dreams and grievances towards men and society whose treatment of women is so unfair. Their reflections on education, on the role and place of women in society, are vigorously supported by such philosophers and theorists as Saint François de Sales, Fénelon, Mme de Maintenon, Mme de Lambert and, later on, by Rousseau and other philosophers who find food for thought during the enriching discussions that take place in the salons the Age of Enlightenment women writers so competently hold. The heroines of their tales, short stories and novels are nurtured on the principles of the classical ideal but, little by little, to these embodiments of Christian virtues tinged with stoicism, they introduce weakness that make them more human. Throughout the century and beyond many will be renowned for their herosim and determination : they are active and energetic, fight successfully against adversity and courageously take their lives in hand. Towards the end of the century, women authors are pondering over the ethics of duty and demand a more humane moral doctrine in society. Marriage is a choice theme that enables them to expose their vision of love and serves as a framework for their criticisms of a society in which young girls are considered as objects and women as second-rate citizens without rights or belongings in adversity. However, the novelists' feminism remains ambiguous and timid. The authors are subjected to the rules of etiquette and public opinion that is imbued with Christian morality and will later be disappointed by the Revolution and its promises to their sex ; they dream of more social equality, calm relationships between man and wife and of respect for themselves. Their feminism, their defence against male misconduct, rely on feminine solidarity which is the distinctive hallmark of the fictional literature of the Age of Enlightenment.
|
87 |
La danse orientale entre stéréotypes et symboles : enjeux de "féminités contemporaines" / Oriental belly dance between stereotypes and symbols : a contemporary issue of “femininity”Boldrin, Beatrice 28 November 2014 (has links)
Dans cette étude, nous analysons les évolutions des modèles contemporains de féminité dans le cadre des débats sur l’identité de genre à travers l’étude de la danse orientale. Nous envisageons la danse orientale à la fois comme un terrain de confrontation, de partage et d’hybridation de différentes conceptions et vécus du corps et comme une possibilité d’exploration empirique et conceptuelle de différentes identités de genre, culturelles et esthétiques. Ce sujet d’étude nous permet de réfléchir sur l’imaginaire du ventre féminin comme symbole genré, depuis les Orientalistes jusqu’à la pratique d’aujourd’hui dans les cours de danse parisiens. Le corps dansant et ses ressentis ont été traités comme les moyens expressifs à partir desquels structurer notre réflexion incarnée sur le féminin. Une enquête de terrain dans le milieu des cours de danse parisiens actuels nous a permis d’analyser les formes de partage culturel qui s’y produisent. Cela a mis en lumière les changements que la pratique de cette danse produit dans les relations des femmes à leur intimité physique et sexuée et les influences occidentales des hybridations multiples de cette danse avec d’autres styles de danse. Dans le milieu de cours de danse orientale, les femmes qui la pratiquent sont amenées à expérimenter dans des espaces clos et exclusivement féminins la stratification de conceptions traditionnelles du corps et de différents systèmes philosophiques et esthétiques. La danse orientale modifie-t-elle donc en Occident les catégories et les formes du corps désirable ? Qu’est-ce que les femmes recherchent dans cette pratique aujourd’hui ? / This study traces the evolution of contemporary models of femininity in virtue of the mindset and self-perception of contemporary French women. My work focuses on the practice of oriental dance with respect to the question of gender identity. I intend to look at oriental dance as the catalyst of cultural confrontation and hybridization of Eastern and Western concepts of the body. Because this dance is primarily designed for women, I consider it an empirical vehicle for exploring issues of gender identity (notions of what is female, feminine, and femininity) through the investigation of the belly and the pelvis. Incorporating a qualitative survey among women practicing oriental dance today in Paris, my work seeks to understand how this dance influences the relationship a women has with her body and intimate self as well as how the Western outlook has altered and influenced oriental dance. What do contemporary dancing bodies in Paris share between themselves in the practice of this dance? How does oriental dance influence or become altered by the predominant dance forms in French culture? How do these different aesthetic concepts of the female body influence each other through Oriental dance, and how does this dance form modify the idea of what is the desirable female body? What are women searching for through the practice of Oriental dance today?
|
88 |
La Parole d'autrui : une reconstitution : une lecture des romans "Loin de Médine" d'Assia Djebar, "Solibo Magnifique" de Patrick Chamoiseau et "Traversée de la mangrove" de Maryse Condé / The Other's speech : a reconstitution : reading of the novels Far from Madina by Assia Djebar, Solibo Magnificent by Patrick Chamoiseau and Crossing the Mangrove by Maryse CondéCappella, Émilie 18 April 2017 (has links)
Cette thèse apporte un éclairage esthétique sur un ensemble de romans polyphoniques du canon francophone contemporain. Des formes de féminisme autour du prophète de l’islam dans Loin de Médine d'Assia Djebar aux formes de l’individualisme dans un village guadeloupéen dans Traversée de la mangrove de Maryse Condé en passant par les voix multiples de la créolité dans Solibo Magnifique de Patrick Chamoiseau, ces romans sont engagés dans des stratégies littéraires novatrices. Or les études postcoloniales ont laissé dans l'ombre le travail des formes qui est pourtant le mode opératoire de la pensée littéraire. Il faut donc remédier à ces lacunes par une analyse narratologique et stylistique des techniques de représentation du discours et de la pensée. En dégageant les formes et les enjeux de la relation fascinante qui se joue entre la parole de l’autre et les voix narratives, notre thèse apporte une contribution attendue dans les études francophones autant que dans les théories narratives.Trois pensées majeures nourrissent cette recherche : d’abord le concept de contrepoint d’Edward Saïd, envisagé dans sa dimension dialogique, ensuite la vision sociale du langage chez Voloshinov/Bakhtine qui préside aux développements sur le dialogisme, enfin l’approche politique de la littérature de Jacques Rancière, qui donne un tout nouvel éclairage aux désormais traditionnels bénéfices de l’« estrangement ». C’est ainsi sans quitter la zone ténue où se rencontrent formes esthétiques et formes sociales que ce travail traverse les débats les plus actuels des études francophones. / This dissertation casts an aesthetic light on a selection of polyphonic novels from the Francophone contemporary canon. From the forms of feminism around the prophet of islam in Far from Madina by Assia Djebar, to the multiple voices of Créolité in Solibo Magnificent by Patrick Chamoiseau, to the forms of individualism in a Guadeloupean village in Crossing the Mangrove by Maryse Condé, these novels are involved in innovative literary strategies. Nonetheless, postcolonial studies left in the shadow the work of forms that is yet the operatory mode of literary thought. To bridge this gap, we need a narratological and stylistic analysis of the techniques of representation of speech and thought. By disentangling the forms and the stakes of the fascinating relationship that is at work between the other’s speech and narrative voices, my dissertation brings a welcomed contribution to Francophone studies as well as to narrative studies.Three major thoughts foster this research: first the concept of counterpoint of Edward Said, seen in its dialogical dimension, the social approach to language in Voloshinov/Bakhtin, that presides to developments on dialogism, and the political approach to literature of Jacques Rancière, that casts a new light on now traditional benefits of “estrangement”. It is thus, without leaving the tenuous zone where esthetic forms meet social forms that my dissertation spans the most actual debates in Francophone studies.
|
89 |
La paire fait les pair·e·s : herméneutiques lesbiennes et représentations féministes de la femme hindoue / When pair makes peers : lesbian hermeneutics and feminist representations of the Indo-Hindu womanDesceul, Lise 20 March 2018 (has links)
Cette analyse a pour but de dénoncer les mythes créateurs du féminin et du masculin hérités des politiques culturelles sexuelles érigées au creuset de la rencontre coloniale. L’étude de A Married Woman (Manju Kapur), Babyji (Abha Dawesar), Indian Tango (Ananda Devi), trois romans présentant le lesbianisme comme une stratégie féministe d’émancipation, permet de mettre au jour diverses dynamiques discursives, d’exploiter le concept de représentation, et d’interroger les catégories préexistantes. Ces trois romans sont en effet écrits par des femmes participant à la culture indo-hindoue, et proposent des héroïnes à la similarité troublante : brahmines, habitant Delhi et insatisfaites de l’immobilisme liberticide de leur genre. Le préjudice hétéropatriarcal gaine les individus plaqués à l’intersection de leurs appartenances identitaires diverses et superposées : le genre, la culture, la sexualité… Le chemin de ces héroïnes suit ainsi une évolution interrogeant les inventions patriarcales de l’identité de la femme indo-hindoue. Au-delà de la dénonciation des dérives de son essentialisation, c’est sa transgression qui est éblouissante, parce qu’elle est sexuelle et lesbienne, engageant ainsi les possibilités d’une altérité, d’une alternative, d’un devenir différent. Ces textes questionnent alors la poésie et l’efficacité d’une esthétique lesbienne, la validité démiurge d’une utopie lesbienne, et le symbolisme d’un motif qui unit femmes de papier et autrices de chair au sein d’un positionnement récusant la subalternité implicite de catégories oppressives et obsolètes. En s’emparant de l’ipséité, ces narrations introduisent une poétique queer défiant déterminismes, cristallisations, normes et hiérarchies. Elles ouvrent à des possibilités radicales et multiples d’existences, de créations, signalant la matérialité de marginalités subversives qui problématisent la notion même d’individu, envisagée dans sa perspective hypermoderne. / This analysis aims at denouncing the original myths of the feminine and the masculine, inherited of the sexual cultural politics uprighted in the crucible of the colonial encounter. The study of A Married Woman (Manju Kapur), Babyji (Abha Dawesar), Indian Tango (Ananda Devi), three novels presenting lesbianism as a feminist strategy of emancipation, allows to excavate various discursive dynamics, to exploit the concept of representation, and to interrogate the preexisting categories. These three novels are indeed written by women belonging to the Indo-Hindu culture, and offer heroines with troubling similarities: Brahmines, Delhiites and dissatisfied with the repressions and inertia of their gender. The heteropatriarcal prejudice suffocates the individuals tackled at the intersection of their several and overlapping identity belongings: gender, culture, sexuality… These heroines’ paths hence follow an evolution interrogating the patriarchal inventions of the Indo-Hindu woman’s identity. Beyond the exposition and accusation of its essentialization’s deviations, it is its transgression which is dazzling, because it is sexual and lesbian, introducing the possibilities of an alterity, an alternative, a different becoming. These texts thus question the poetry and efficiency of a lesbian aesthetic, the demiurge validity of a lesbian utopia, and the symbolism of a pattern unifying the paper women and the women writers in a positioning rejecting the implicit subalternity of oppressive and obsolete categories. By getting a hold of ipseity, these narrations introduce a queer poetic defying determinisms, crystallizations, norms and hierarchies. They open to radical and multiple possibilities of living and creating, indicating the materiality of subversive marginalities which problematize the very notion of individual, envisioned in its hypermodern perspective.
|
90 |
Ethnographie terrona de sujets excentriques : pratiques, narrations et représentations pour contrer le racisme et l’homophobie en Italie / A terrona ethnography of excentric subjects : practices, narrations et representations against racism and homophobia in ItalyAlga, Maria Livia 05 December 2015 (has links)
Cette thèse explore les reconfigurations contemporaines du féminisme en Italie, et en particulier les pratiques, les représentations et les narrations de femmes engagées contre l’homophobie et le racisme à partir des relations postcoloniales et d’un sens libre de la différence sexuelle.Ces femmes composent des ensembles de résistances où sont en train d’émerger des positionnements politiques nouveaux, dont les « devenirs engagées » excédent ou resignifient de façon inédite des catégories occidentales telles que « lesbienne », « féministe », « migrante », « culture » etc. Il s’agit de sujets excentriques qui travaillent les séparatismes dans les mouvements sociaux, et mettent en échec les polarisations idéologiques à partir d’expériences des différences agissant comme des instances conflictuelles vitales : elles inaugurent des formes de participation fondées sur un besoin de coalitions et de transversalité.De l’analyse des itinéraires corporels, des pratiques et des cartographies des mouvements il ressort que les vecteurs de connexion principaux entre les actrices sociales marquées par la multiplicité sont les généalogies et les origines ainsi que les dimensions de l’in/visible et de la représentation.Cette ethnographie terrona s’inscrit dans une généalogie d’anthropologie postexotique qui se fondant sur une implication autoethnographique de la chercheuse, propose une révision des relations entre les participantes à la recherche, et de l’idée de terrain.Cette thèse relie des expériences de recherche à Paris, à Palerme et à Vérone, respectivement dans le Sud et dans le Nord-est de l’Italie, et thématise les formes de compétition culturelle et les représentations du Sud et du Nord italiens par une perspective postcoloniale. / This thesis explores the current reconfiguration of feminism in Italy, particularly the practices and self-representations of women who struggle against racism and homophobia from a postcolonial standpoint and with a freely interpreted sense of sexual difference. These women create spaces of resistance that allow the emergence of new political positionalities, which go beyond western categories of ‘lesbian’, ‘feminist’ and ‘migrant’ by re-signifying them in novel ways. These “eccentric subjects” (de Lauretis 1999) work on the separatisms inside social movements, confounding their ideological polarizations by living difference as instances of vital conflict. They thus open up forms of participation based on the need for transversality. The analysis of the activists’ bodily itineraries and of the movements’ practices and cartographies shows that two main elements of connection exist between these women, who are characterized by multiplicity: on the one hand, their genealogies and origins; on the other, the dimensions of visibility, invisibility and representation.This terrona ethnography draws on a post-exotic anthropological tradition predicated on the researcher’s auto-ethnographic implication, and on a revision of the relation between research participants and the notion of the field. The thesis connects experiences in Paris, Palermo (southern Italy) and Verona (northeast Italy), problematizing forms of cultural competition and the representation of (different parts of) Italy from a postcolonial perspective.
|
Page generated in 0.1002 seconds