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La politique au camping : analyse comparée des rapports au politique des classes populaires en France et au Québec

Mazot-Oudin, Antoine 05 1900 (has links)
Cotutelle internationale de thèse réalisée entre l'Université de Montréal et l'Université de Lille / Résumé Victoire inattendue de Donald Trump aux États-Unis lors de la campagne présidentielle de 2016 ; succès du camp du Brexit au Royaume-Uni la même année ; disparition des deux partis de gouvernement au deuxième tour de la campagne présidentielle en France lors de l’élection de 2017 ; victoire majoritaire d’un tiers-parti, la Coalition Avenir Québec, lors de l’élection provinciale de 2018 au Québec : des deux bords de l’Atlantique, d’importantes recompositions des scènes partisanes et des résultats électoraux inopinés agitent les analyses politiques, médiatiques et pour partie universitaires. Ces phénomènes sont parfois interprétés au travers du prisme de la « montée des populismes ». Certains travaux pointent du doigt le « peuple » et sa propension à se laisser séduire, voire berner, par des leaders « populistes ». L’explication, souvent sur la base d’enquêtes de sondage, serait à trouver dans le vote, pêlemêle, des « perdants de la mondialisation », des classes populaires ou encore du monde ordinaire des zones rurales. Le constat d’un champ politique apparemment chamboulé par les franges dominées du monde social s’accompagne du paradoxe de pauvres votant contre leurs intérêts supposés. En France, ces questionnements s’inscrivent en partie dans des débats autour du vote des classes populaires dans un contexte d’effacement du clivage gauche-droite comme référent politique. Au contraire, au Québec, la scène partisane est présentée comme de plus en plus polarisée autour de ce clivage en raison du moindre attrait de la cause souverainiste tandis que la notion de classes populaires n’est pas aussi centralement mobilisée par les analyses politiques. En comparant ces deux cas distincts, ce travail de recherche vise à éclairer sous un jour qualitatif les rapports à la politique et au politique des classes populaires en France et au Québec. Sur la base d’une enquête ethnographique dans deux campings populaires dans le Pas-de-Calais et dans la partie sud de la région de Québec, ce travail étudie par le bas et dans une perspective comparée les représentations et les attitudes politiques de campeuses et de campeurs saisonniers dans des contextes de loisirs. Je mobilise comme données d’enquête une campagne d’une cinquantaine d’entretiens, des observations ethnographiques réalisées pendant deux saisons estivales dans ces deux campings et dans d’autres espaces de loisirs. En analysant les représentations ordinaires des sphères partisanes et les sens sociaux du vote auprès des enquêté-e-s rencontré-e-s, ce travail souligne une même distance soupçonneuse vis-à-vis du champ politique auprès de groupes sociaux aux propriétés sociales comparables. Le vote y apparait comme une information politique équivoque et parfois difficilement interprétable. A rebours des seuls schèmes savants de compréhension du jeu politique, ce travail souligne la mobilisation parmi les classes populaires françaises et québécoises d’outils profanes comparables, les indices et les rumeurs, qui observés in situ illustrent la pluralité des modes d’appréhension de la politique. Pour partie faiblement connectées aux enjeux du champ politique, souvent en écho à des expériences personnelles, les attitudes politiques des classes populaires nécessitent d’être étudiées dans une perspective plus large. Ces rapports au politique se comprennent davantage en réinscrivant ces représentations politiques et du monde social dans les relations qu’entretiennent ces enquêté-e-s à l’État et dans les frontières identitaires et de classe qu’ils et elles mobilisent pour se situer socialement. Cette recherche souligne ainsi les divergences et les effets de trajectoires sociales et de lieu dans les visions du monde que mobilisent les classes populaires dans ces deux espaces nationaux. Ma contribution vise donc à éclairer sous un autre jour les recompositions des scènes partisanes en France et au Québec en abordant la question au travers des rapports ordinaires à la politique des classes populaires. Elle esquisse une sociologie politique des classes populaires au Québec et prend position dans les débats portant sur la droitisation des classes populaires et sur la « montée des populismes » en France et au Québec en proposant une contribution méthodologique à l’ethnographie du politique. / Abstract Donald Trump’s unforeseen victory in the U.S’s 2016 presidential campaign. The unexpected Brexit in the U.K. the same year. The disappearance of the two governing political parties in France at the 2017 elections. The electoral success of a third party, the Coalition Avenir Québec, during the provincial elections in 2018 in Quebec. On both sides of the Atlantic, unpredicted electoral results and a large reshuffling of partisan scenes are upsetting political, media and academic analyses. These phenomena are sometimes summed up as part of the “rise of populism”. Some works single out the “people” and their habit of being seduced, sometimes of being fooled, by “populist” leaders. The (jumbled) causes – built through statistical explications – are usually found with the “losers of the globalization”, the popular social classes or with ordinary people of rural regions. The observation of a political world turned upside down by the more dominated margins of society is usually brought up with the paradox of poor people voting against their supposed interests. In France, these reflections are part of the larger debate concerning the voting habits of the popular classes in the context of the slow demise of the right-left divide as the main political reference. On the contrary, in Quebec, the partisan sphere is seen as being more and more polarized around this divide, as the question of sovereignty loses its significance. At the same time, the notion of popular social classes is not as centrally used by analysts in Quebec. Comparing these two cases allows this research to shed – a qualitative – light on the popular classes’ relations to politics and political sides in France and in Quebec. This work is based on an ethnographic fieldwork in two lower class campgrounds in Pas-de-Calais (in France) and in the south of the “ region of Québec ”. It is a study, from the bottom-up and in a comparative perspective, of the representations and political attitudes of seasonal campers in a leisurely context. My analysis is based on around fifty interviews and a set of ethnographic observation made during two summer seasons in two campgrounds and in other spaces of leisure. In my analysis of the research participants, ordinary representations of the political parties and of the social significance of voting underlines a suspicious distance from the political realm that is common to socially comparable groups. Voting habits appear to give ambiguous political information that is often difficult to interpret. Far from the erudite patterns of understanding the political game, my work emphasizes common secular tools used by popular classes in France and in Quebec. When such tools, like the use of clues or of rumors for instance, are observed on site, they illustrate the plurality of the participants’ understanding of and relationship to the political. The political attitudes of the popular classes are very loosely connected to the issues of the political realm and are usually rooted in personal experiences. They thus need to be studied in a larger perspective. These relationships to the political are better understood when they are connected to the participants’ relationship to the State and to their own mobilization of identities which allows them to situate themselves socially. My work therefore underscores the divergences and effects of diverse social and spatial trajectories on the social representations and world visions that the popular social classes muster in these two distinct national spaces. My work consequently aims at shedding a different light on the reshuffling of the partisan scenes in France and in Quebec by orienting the debate towards the ordinary relationships of the popular classes to the political. This thesis points at a political sociology of popular classes in Quebec. It also takes a stand in the debates on the shift to the right of these lower classes and on the “rise of populism” in France and in Quebec. This stand is rooted in a methodological contribution to the ethnography of the political.
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An alternative development model in Africa inspired by China?

Chen, Lijuan 10 1900 (has links)
Cette thèse de doctorat cherche à savoir s’il existe un modèle de développement alternatif inspiré par la Chine en Afrique, et dans l’affirmative, comment et pourquoi il est diffusé dans certains pays et moins dans d’autres. Cette recherche contribue à combler une lacune dans la littérature sur l’effet des engagements de la Chine en Afrique en matière de modèle de développement. Mon argument principal qu’un tel modèle a plus de chances d’émerger dans un État autoritaire disposant de la marge de manœuvre permettant de mettre un accent particulier sur les infrastructures et l’industrialisation. Je suppose que les pays avec un État développemental, des héritages marxistes et une influence coloniale relativement faible ont tendance à adopter davantage le modèle de développement alternatif, alors que les États neoliberaux sur lesquels l’ancienne puissance coloniale a toujours la mainmise est moins à même de prendre le modèle. J'élucide mes hypothèses à travers une comparaison entre l’Éthiopie et le Sénégal. L’Éthiopie est un pays qui produit ce modèle de développement de manière volontaire et globale, tandis que le Sénégal l’adopte de manière modérée, voire minimale. Les hypothèses sont finalement testées avec plusieurs autres cas de pays africains. Cette recherche est principalement basée sur la méthode comparative et le traçage des processus. Le premier chapitre comporte mon cadre théorique et ma méthodologie. Je présente les caractéristiques de ce modèle de développement alternatif sur la base de mes observations et la revue de littérature dans le deuxième chapitre. J'expose deux études de cas principales au chapitre trois, suivi de mes explications de leurs situations différentes au chapitre quatre. Le chapitre cinque propose brièvement plusieurs autres études de cas tests et finalement synthétise les résultats de mes recherches, tout en rappelant le contexte international et les contraintes de la diffusion du modèle en question. / This Ph.D. dissertation seeks to verify if an alternative development model inspired by China is emerging in Africa and if so, how and why it is diffused in some countries. This dissertation helps to fill a gap in the literature on the effect that China’s engagement in Africa has had regarding development model. I argue that countries with a developmental state, Marxist legacies and relatively weak colonial heritages tend to embrace more the alternative development model because the state, often authoritarian, is able to devise autonomous development, with special emphasis on infrastructure and industrialization. I theorize that the neoliberal state still under control of the former colonial master someway is less apt to take the model. I assess my arguments on the intrinsic and external conditions facilitating the diffusion of the alternative development model through a comparison of Ethiopia and Senegal. Ethiopia is a country on the path of this development model in a voluntary and comprehensive way while Senegal adopts it in a moderate, if not minimal way. Later, the hypotheses are tested with more cases of African countries. This research is mainly based on the comparative method and process-tracing. The first chapter is my theoretical framework and methodology. I present the alternative development model based on my observations and literature review in the second chapter. I expose two main case studies in chapter 3, followed by my explanation of the different situations of the two cases in chapter 4. In chapter 5, I make several more cases studies briefly with a regional vision and finally synthesize my research findings.
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L'art de saisir l'État : la défense de la culture de coca au Pérou et en Bolivie

Busnel, Romain 09 1900 (has links)
Thèse réalisée dans le cadre d'une cotutelle entre l'Université de Montréal et l'Université de Lille / En Bolivie et au Pérou, les régions de production de coca, principales cibles des politiques de lutte contre les drogues depuis les années 1970, sont souvent considérées comme en proie à une certaine « faiblesse », « défaillance » ou « absence » de l’État, et « dominées » par le pouvoir de groupes s’adonnant à des activités criminelles. Menée à partir des cas du Tropique de Cochabamba (Bolivie) et de la Vallée des fleuves Apurímac, Ene et Mantaro (VRAEM, Pérou), premiers foyers de production nationaux d’une coca majoritairement destinée aux marchés illicites, cette recherche s’inscrit à rebours de ces analyses, en montrant que non seulement l’État est bien là, mais qu’il aussi est maintenu et saisi par les organisations rurales de défense de la coca. À partir d’une enquête ethnographique, cette thèse analyse par le bas et dans une perspective comparée les intrications entre économie illicite, mobilisations et États. Elle montre comment fédérations agricoles et syndicales s’appuient sur la coca pour construire des pratiques communales de gouvernement, des identités régionales et des cadrages suffisamment mobilisateurs pour obtenir des politiques de développement censées compenser le « narcotrafic » ou le « narcoterrorisme ». Les dirigeants des organisations sociales construisent leur leadership politique dans la lutte et se positionnent ensuite comme intermédiaires auprès de l’État. Occuper des fonctions administratives et électives leur permet alors de diriger davantage de ressources publiques vers leurs régions d’origine, de défendre la coca dans les institutions, voire de retracer les frontières entre activités légales et illégales. Culture de la coca et politiques de développement deviennent alors des ressources constitutives de l’économie morale des cultivateurs. Ces processus se donnent néanmoins à voir différemment. Au Tropique de Cochabamba, il s’agit d’une saisie corporatiste, propre aux liens forts qui unissent les syndicats de cultivateurs de coca, le MAS, parti au pouvoir jusqu’en 2019, et l’État bolivien. Cette modalité a permis aux syndicats d’obtenir des ressources publiques, des droits, de désigner ses intermédiaires en échange d’un soutien au parti et au gouvernement. Au VRAEM, le faible ancrage des partis politiques dans la société péruvienne laisse le champ libre aux dirigeants de la fédération agricole pour saisir l’État selon une logique entrepreneuriale, par laquelle ils font valoir des ressources propres et des relations pour la plupart extérieures à leur région d’origine. Le détour par ces régions éclaire les relations entre secteurs populaires et État et contribue à décloisonner l’étude des mouvements sociaux. La comparaison en miroir offre une palette d’outils pour appréhender « l’art de saisir l’État » à travers une sociologie des organisations, des syndicats et des partis politiques. / The coca growing regions of Bolivia and Peru have been a focal point of drug control policies in these two countries since the 1970s. These regions are often portrayed as being subject to a weak, failed or even absent state, and under the control of criminal groups. Focusing on the Tropic of Cochabamba (Bolivia) and VRAEM (Peru) regions, the main national hotbeds of coca mostly destined for illicit markets, this research challenges this idea by showing that not only is the State present, but that it is also maintained and seized by rural coca-producing organizations. Based on an ethnographic survey, I study from the ground and in a comparative perspective the interplay between the illicit economy, social movements and the State itself. I show how agricultural and trade union federations use coca to build communal government practices, regional identities and frameworks to mobilize and obtain development policies meant to compensate for "narcotrafficking" or "narcoterrorism". The leaders of social organizations build their political leadership from the struggle and then place themselves as intermediaries with the State. Occupying administrative and elective functions allows them to channel more public resources to their native regions, to defend coca in institutions, and even to redraw the boundaries between legal and illegal activities. As such, coca cultivation and development policies become resources that constitute the moral economy of the growers. However, the views behind these political processes differ from one region to the other. In the Tropic of Cochabamba, it is a corporatist seizing process, inherent to the strong ties between the coca growers' unions, the MAS party in power until 2019, and the Bolivian state. This has allowed the unions to obtain public resources, rights, and the appointment of its intermediaries in exchange for support to the party and the government. In the VRAEM, the weak anchoring of political parties in Peruvian society enables agricultural federation leaders to seize the state through an entrepreneurial logic. They assert their own resources and relations, mostly outside their home region. The detour through these regions sheds light on the relations between the informal popular sectors and the State and broadens the scope of the study of social movements. The comparison thus offers a range of tools to apprehend the "art of seizing the state" through a sociology of organizations, unions and political parties. / En Bolivia y en el Perú, las regiones productoras de coca, principales blancos de las políticas de lucha contra las drogas desde los años 70, suelen ser consideradas como zonas afectadas por la "debilidad", el "fracaso" o la "ausencia" del Estado y "dominadas" por el poder de los grupos criminales. Partiendo de los casos del Trópico de Cochabamba (Bolivia) y del VRAEM (Perú), principales focos nacionales de producción de una coca mayormente destinada a los mercados ilícitos, la presente investigación contrasta con esos análisis. Demuestro que no sólo está presente el Estado, sino que también está mantenido y tomado por las organizaciones rurales de defensa de la coca. Sobre la base de un estudio etnográfico, esta tesis analiza desde abajo y con una perspectiva comparativa las interrelaciones entre la economía ilícita, las movilizaciones y los Estados. Muestro como las federaciones agrícolas y sindicales usan la coca para construir prácticas comunales de gobierno, identidades regionales, marcos de acción colectiva para obtener políticas de desarrollo que supuestamente compensan al "narcotráfico" o al “narcoterrorismo". Los líderes de las organizaciones sociales construyen su liderazgo político en la lucha y se posicionan como intermediarios con el Estado. Al ocupar funciones administrativas y electivas, pueden dirigir más recursos públicos a sus regiones de origen, defender la coca en las instituciones e incluso trazar los límites entre las actividades legales e ilegales. De esta forma, el cultivo de la coca y las políticas de desarrollo se convierten en recursos que constituyen la economía moral de los agricultores. Sin embargo, estos procesos se ven de manera distinta. En el Trópico de Cochabamba, se trata de una apropiación del Estado corporativista, caracterizada por los fuertes lazos entre los sindicatos de cocaleros, el MAS, partido en el poder hasta 2019, y el Estado boliviano. Esta modalidad ha permitido a los sindicatos obtener recursos públicos, derechos y la designación de sus intermediarios a cambio de apoyo al partido y al gobierno. En el VRAEM, el escaso asentamiento de los partidos políticos en la sociedad peruana permite a los líderes de las federaciones agrícolas apropiarse del Estado a través de una lógica empresarial. Hacen valer sus propios recursos y relaciones, en su mayoría fuera de su región de origen. El camino por estas regiones aclara las relaciones entre los sectores populares y el Estado y contribuye a ampliar el estudio de los movimientos sociales. Así, la comparación ofrece una gama de herramientas para aprehender el "arte de apropiarse del Estado" a través de una sociología de organizaciones, sindicatos y partidos políticos.
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Les tempêtes médiatiques en période électorale : effets sur les médias, sur les dynamiques de construction de l’ordre du jour et sur les citoyens

Dumouchel, David 12 1900 (has links)
Cette thèse par articles évalue la linéarité des dynamiques de construction de l’ordre du jour en période électorale. Elle mobilise à cet effet le concept de tempête médiatique, définie en tant que hausse subite et explosive de la couverture médiatique consacrée à un item spécifique (enjeu ou événement), qui en vient à constituer une part substantielle de l’ordre du jour pendant un laps de temps significatif. Plusieurs analyses récentes suggèrent que ces tempêtes médiatiques changent les patrons d’attention des médias ainsi que des acteurs politiques. D’autres estiment qu’elles modifieraient les rapports de force usuels qui circonscrivent les relations d’influence entre les discours politiques et médiatiques. À partir d’une étude de cas de la campagne électorale canadienne de 2015, cette thèse examine l’impact des tempêtes médiatiques sur les trois maillons de la chaine de communication électorale : les médias, les acteurs politiques et les citoyens. Le premier article vise à décrire les effets des tempêtes médiatiques sur l’environnement communicationnel. Il détecte trois périodes de tempête médiatique, qui couvrent plus de la moitié de la campagne électorale. Il démontre comment ces dernières se caractérisent par une plus faible diversité du nombre quotidien d’enjeux inclus à l’ordre du jour médiatique, ainsi que par une concentration élevée de l’attention médiatique sur les items qui sont liés à la tempête. Enfin, il suggère que les partis politiques sont plus susceptibles de mentionner ces mêmes items pendant les périodes de tempête médiatique. Le deuxième article vérifie l’impact des tempêtes médiatiques sur l’efficacité des efforts déployés par les partis politiques pour influencer l’ordre du jour médiatique. Il s’intéresse à la manière dont l’attention accordée par les partis politiques à certains enjeux affecte leur présence médiatique du lendemain. L’étude identifie une baisse significative de l’efficacité de ce transfert de saillance durant les périodes de tempête; les partis politiques ont plus de difficulté à générer de la couverture médiatique à propos d’enjeux qui ne sont pas liés aux tempêtes. Elle démontre aussi que même lorsque les partis accordent de l’attention aux enjeux liés à la tempête, le succès de leur démarche n’est pas garanti. Cela suggère que l’efficacité des efforts déployés par les partis pour influencer l’ordre du jour médiatique ne serait pas linéaire. Le dernier article analyse l’impact d’une des tempêtes médiatiques identifiées dans les articles précédents sur les attitudes politiques des citoyens. Il démontre que l’émergence de la tempête médiatique de la « crise des réfugiés » a entrainé une évolution des attitudes citoyennes à propos des principaux cadres mobilisés pour définir la situation. L’identité partisane constitue un médiateur de cette relation. Il expose aussi comment ces attitudes politiques sont devenues, après le début de la tempête, des déterminants significatifs du choix de vote des électeurs. La thèse contribue à la compréhension des tempêtes médiatiques — qui n’avaient jamais été examinées dans un contexte électoral — ainsi que des dynamiques de construction de l’ordre du jour. Plus généralement, elle propose une perspective novatrice à propos de l’aphorisme bien connu voulant que la meilleure campagne soit celle qui reste « on message ». / The purpose of this doctoral dissertation is to assess the linearity of electoral agenda-building dynamics. To that end, the concept of media storm is used. A media storm can be defined as an explosive increase in news coverage of a specific item (event or issue), which garners a substantial share of the total news agenda during a certain time. Recent analyses on the subject suggest that media storms cause changes in the attention patterns of political actors and the media and that they may disrupt the usual power dynamics delineating the reciprocal influence between their respective agendas. Empirically examining agenda-building dynamics during the 2015 Canadian federal election, this study examines the impact of media storms on the three types of actors at the core of any political communication process: the media, the political actors, and citizens. First, the effects of media storms on election coverage by the media are evaluated. Three media storms were detected during the 2015 Canadian election, and they extended for more than half of the 79-day length of the campaign. One finding is that storm periods decrease the average number of issues present in daily media coverage of the campaign, as the media focus their attention on items related to the storm. Another finding is that parties are more likely to interact with a storm issue during its respective storm period. Second, the idea that media storms negatively affect political actors’ electoral agenda-building efficiency is tested. Specifically, how storm periods impact the ways in which parties’ attention to given issues promotes their next-day importance in the media’s agenda is examined. Results suggest a significant drop in this salience transfer mechanism during storm periods, when political actors are less successful in their efforts to promote issues unrelated to the storm. They also indicate that parties’ attention to storm-related issues is not guaranteed to raise their profile in the next day’s media agenda, even during storm periods. These findings suggest that agenda-building dynamics are not linear; some contexts are more amenable to successful influence by parties than are others. Third, how media storms, through agenda-setting and a priming mechanism, affect citizens’ political attitudes and vote choice is investigated. Using the case of the “refugee crisis,” how the storm’s emergence brought changes in opinions about items related to the prominent frames invoked in the competition for the definition of the issue is detailed. Partisan identity is shown to have a significant mediating role in this influence process. Compelling empirical evidence is also offered about the ways in which the storm gradually increased the impacts of those attitudes on vote choice during the 2015 Canadian election campaign. The dissertation offers an exciting contribution to the literature on media storms – which had never been examined in an electoral context – and on agenda-building dynamics. More generally, it provides novel, and potentially far-reaching, insight on the well-known aphorism that the best election campaign always stays “on message.”
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Espaces transnationaux de mobilisation post-2011 : propositions pour une analyse complexe

Mac Lorin, Carminda 05 1900 (has links)
Cette thèse aspire à contribuer à la réflexion sur certaines formes transnationales de mobilisation sociale de la deuxième décennie du XXIe siècle. Elle propose pour ce faire trois articles qui étudient différents phénomènes à l’aide d’une approche ethnographique : Occupons Montréal, Global Square et le Forum social mondial. Ce travail doctoral s’inspire des réflexions sur l’importance de la spatialité apportées par la géographie critique (Auyero, 2005; Massey, 1984; Therborn, 2006). Il explore également l’ « espace ouvert », tel que présenté au sein de la littérature sur les Forums sociaux mondiaux (Keraghel et Sen, 2004; Sen, 2008; Wallerstein, 2004; Whitaker, 2000). De plus, ma démarche dialogue avec la littérature issue de la sociologie des mouvements sociaux (Fraser, 1990; Negt, 2007; Tilly, 2004), et lui apporte un complément d’analyse en reconnaissant autant les ambitions d’unité au sein des objets abordés, que leur nature complexe et dynamique. Le premier article offre ainsi une lecture d’Occupons Montréal, installé en automne 2011 au sein du Square Victoria. Observant deux lieux précis de l’occupation, il questionne ce que l’observation de la spatialité d’une mobilisation sociale dite transnationale peut nous apprendre sur les dynamiques qui s’y développent. Le deuxième article de cette thèse présente une analyse de deux mobilisations qui ont coexisté en 2013 : le Forum social mondial qui eut lieu à Tunis, et Global Square. Il permet ainsi de faire dialoguer ce phénomène altermondialiste emblématique avec une initiative composée d’activistes de Occupy, Indignados et du Printemps tunisien, entre autres, qui s’organisaient en ligne pour participer au FSM 2013. Cet article creuse l’argument selon lequel les espaces transnationaux de mobilisation sont mus par certaines tensions qui leur sont inhérentes. Le troisième article – co-écrit avec Nikolas Schall – mobilise la théorie de l’ « assemblage » (DeLanda, 2006, 2016; Nail, 2017; Rabinow, 2011) pour avancer dans la compréhension des espaces transnationaux, et particulièrement du Forum social mondial 2016 à Montréal. La théorie de l’assemblage (assemblage thinking) renouvelle les possibilités d’analyse de l’hétérogénéité constitutive de ces objets transnationaux complexes : ceux-ci apparaissent comme le fruit de l’interaction de multiples composantes autonomes (pouvant elles-mêmes être des « assemblages d’assemblages »), faisant émerger un « tout fragmentaire » (fragmentary whole) toujours en construction (DeLanda, 2006). La conclusion de cette recherche doctorale soumet une synthèse de ses apports. Elle démontre tout d’abord comment les dimensions théoriques présentées en introduction (illustrant les tensions transnationalité/ancrage, hétérogénéité/unité, et horizontalité/relations de pouvoir) transparaissent à travers chaque article. Puis, voulant apporter une réponse à la question générale de la thèse – comment rendre compte des objets transnationaux complexes ? – je propose une grille analytique qui permet d’illustrer leur émergence à l’intersection des différentes dimensions analysées. Les limites de la thèse sont également présentées. Finalement, je suggère la pertinence d’un élargissement de la notion de société civile, afin que celle-ci puisse inclure la pluralité des perspectives présentes au sein des espaces transnationaux de mobilisation. / This dissertation aims to contribute to the thinking on certain transnational forms of social mobilization in the second decade of the 21st Century. To do so, it proposes three articles that examine different phenomena using an ethnographic approach: Occupy Montreal, Global Square, and the World Social Forum. The inspiration for this doctoral dissertation are the insights offered by critical geography on the importance of spatiality (Auyero, 2005; Massey, 1984; Therborn, 2006). It also explores “open space,” as presented in the literature on the World Social Forums (Keraghel and Sen, 2004; Sen, 2008; Teivainen, 2004; Wallerstein, 2004; Whitaker, 2000). Furthermore, my approach engages with the sociology literature on social movements (Fraser, 1990; Negt, 2007; Tilly, 2004) and contributes a complementary analysis – recognizing the desire for unity within the initiatives discussed as well as their complex and dynamic natures. The first article offers an interpretation of Occupy Montreal, which occupied Victoria Square in the fall of 2011. Observing two specific locations in the occupation, it questions whether observation of the spatiality of a so-called transnational social mobilization can teach us about the dynamics developed there. The second article of this thesis presents an analysis of two mobilizations that occurred in 2013 – the World Social Forum, held in Tunis, and Global Square. It therefor facilitates a dialogue between this emblematic alter-globalist phenomenon and an initiative comprised of activists from movements such as Occupy, Indignados, and the Jasmine Revolution – which organized on-line to participate in WSF 2013. This article explores the argument that transnational mobilization spaces are propelled by certain inherent tensions. The third article, co-authored with Nikolas Schall – uses the prism of “assemblage thinking” (DeLanda, 2006, 2016; Nail, 2017; Rabinow, 2011) to advance the understanding of transnational spaces, particularly the 2016 World Social Forum in Montreal. Assemblage thinking renews the possibilities for analyzing the constitutive heterogeneity of these complex transnational phenomena, which appear as the fruit of the interaction of multiple autonomous components (they themselves potentially being “assemblages of assemblages”), leading to the emergence of an ever-evolving “fragmentary whole” (DeLanda, 2006). The conclusion of this doctoral research offers a synthesis of these contributions. In the first instance it is shown how the theoretical dimensions presented in the introduction (illustrating the tensions between transnationality/anchorage, heterogeneity/unity, and horizontality/power relationships) are visible in each article. Then in the second instance, wishing to provide a response to the general question posed by this dissertation – how to account for complex transnational phenomena – I propose an analytical matrix for illustrating their emergence at the intersection of the various dimensions analyzed. The limitations of this dissertation are likewise presented. Finally, I suggest the relevance of expanding the concept of civil society to include the plurality of perspectives present in transnational spaces of mobilization.
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Political conflict as moral conflict : multiculturalism and the nation in Germany (2015-2017)

Carls, Paul 09 1900 (has links)
Cette thèse examine, depuis une perspective durkheimienne, le conflit politique en Allemagne sur le multiculturalisme, l’immigration, et l’identité nationale. L’analyse se fait dans la période entre le début de la crise des réfugiés en 2015 et l’élection fédérale allemande de septembre 2017. J’identifie quatre idéaux moraux, soit des visions idéales de la communauté allemande qui motivent les acteurs politique : l’idéal des Autonomen qui rejettent tout forme de pouvoir et de domination, l’idéal du Verfassungspatriotismus (le patriotisme constitutionnel) de la SPD (et une partie de la CDU), l’idéal de la nation (ethno)culturelle de la plupart de l’AfD (et la CSU et la WerteUnion), et l’idéal de la nation biologique de l’extrême droite. Au cœur de chaque idéal est un objet sacré qui sert d’autorité morale qui légitimant des prescriptions morales et qui amène à une série de vérités morales et de jugements moraux, la totalité duquel Émile Durkheim identifie comme un fait moral. Pour les Autonomen et les adhérents du Verfassungspatriotismus, l’objet sacré est l’individu conçu à travers le concept de la dignité humaine. Pour les autres, l’objet sacré est la nation allemande, conçue en termes (ethno)culturels ou en termes biologiques. Cette thèse argumente que ces idéaux moraux sont intrinsèquement profanatoires, dans le sens que les prescriptions morales d’un objet sacré (la dignité humaine) violent directement l’objet sacré de l’autre (la nation), et vice-versa. Ces idéaux sont tous en concurrence pour le pouvoir et l’influence, avec comme but d’avoir accès au pouvoir étatique allemand. Le résultat est un conflit politique qui traduit essentiellement un conflit moral. Ces conflits ont lieu dans le domaine légal, au sein des partis politique, et à travers la violence politique. Ces conflits touchent un nombre de sujets clés comme la liberté d’expression, le multiculturalisme, et l’extrémisme politique. La présente thèse cherche à comprendre ces conflits à travers le prisme du concept durkheimien du fait moral, et développe une sociologie du conflit moral durkheimien. Cette thèse s’inspire également de la théorie de conflit de Randall Collins, qui s’inspire elle aussi de l’œuvre de Durkheim. / This dissertation examines, from a Durkheimian perspective, political conflict in Germany around the issues of multiculturalism, immigration, and national identity within the context of the Refugee Crisis beginning in 2015 and ending roughly with the German Federal Election in September 2017. It identifies four moral ideals, or ideal visions of the German community, that motivated political actors during this period: the Autonomen ideal that rejects all forms of power and domination; the ideal of Verfassungspatriotismus (Constitutional Patriotism) of the SPD (and parts of the CDU); the ideal of the cultural or ethnocultural nation of much of the AfD (and the CSU and WerteUnion); and the ideal of the biological nation on the far-right. At the heart of each moral ideal is a sacred object that serves as a moral authority that legitimates certain moral prescriptions, and leads to a set of moral truths and moral judgments, the totality of which Émile Durkheim identifies as a moral fact. For the Autonomen and adherents of Verfassungspatriotismus the sacred object is the individual understood through the concept of human dignity. For others the sacred object is the German nation, understood either in an (ethno)cultural sense or a biological sense. As the dissertation argues, these different moral ideals are inherently profanatory to each other, such that the moral prescriptions inspired by one sacred object (human dignity) directly violate the sacred object of the other (the nation), and vice-versa. These ideals all compete with each other for power and influence within the German political sphere as a means to gain access to (or to dismantle) state power. The result is political conflict that takes place essentially within a moral framework. These conflicts occur in the legal domain, in battles over party leadership and membership, and through political violence; they touch on a number of key issues such as free speech, multiculturalism, and political extremism. This dissertation seeks to understand these conflicts through the prism of Durkheim’s concept of the moral fact and to develop a Durkheimian sociology of moral conflict. In this analysis, the dissertation draws on Randall Collins’ conflict theory, which Durkheim’s work also largely inspires.
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Le véganisme au Québec : cartographie d'un mouvement

Renard, Alexia 08 1900 (has links)
Dans un contexte d’intérêt croissant pour le véganisme en Occident, cette recherche exploratoire se propose de brosser le portrait des acteurs collectifs du mouvement végane québécois. Loin d’être une pratique individuelle seulement, le véganisme est porté, au Québec, par différents groupes (groupes de base, organisations à but non lucratif et organismes de charité) qui défendent aussi bien les droits des animaux que la nécessité de se tourner vers une alimentation végétale pour la santé et l’environnement. À l’aide d’une analyse de réseaux, nous définirons, sur le plan organisationnel, la configuration du mouvement et ses frontières, montrant la présence d’une structure fragmentée. La recherche se proposera par la suite de cerner les éléments constitutifs de l’identité collective du mouvement, qui repose sur une idée revendiquée plus ou moins frontalement : l’abolition de l’exploitation animale. Cette identité s’incarne dans des actions diverses, non violentes et la plupart du temps légales, qui ciblent tant la culture dominante, c’est-à-dire la consommation normalisée de produits animaux, que les sphères politiques et juridiques, malgré l’absence relative du mouvement dans l’arène politique conventionnelle. / In the context of growing interest in veganism and animal advocacy in Western countries, the research focuses on the current vegan movement in Quebec. Far from being only an individual-level practice, veganism in Quebec is led by collective actors such as grassroots groups, non-profit organizations and charities. These organizations both advocate for animal rights and promote a plant-based diet for health and environmental reasons. We will define the movement’s structure and boundaries at an organizational level, using network analysis, and showing a fragmented structure. The research will then assess some constituent parts of the movement’s collective identity, centered around abolishing animal exploitation. This collective identity is embodied in various non-violent and often legal actions targeting dominant culture (i.e., the normalized consumption of animal products) and the legal and political spheres. Yet, the movement is still relatively absent on the conventional political scene.
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Réinventer Montréal : une archéologie du discours urbanistique des Trente Glorieuses

Mercure Jolette, Frédéric 11 1900 (has links)
Cette thèse porte sur le fonctionnement du discours urbanistique à Montréal durant les Trente Glorieuses. Contre l’interprétation dominante selon laquelle l’urbanisme des Trente Glorieuses serait démesurément technophile et confisquerait le pouvoir de parler de la ville, nous montrons qu’en dramatisant la décomposition de l’objet urbain et en faisant de la définition même de la ville un problème, l’urbanisme crée un espace discursif ouvert dans lequel la technique se présente à la fois comme un problème et une solution. Dans un premier temps, nous analysons la prégnance de la critique de l’urbanisme technocratique (dont l’expression typique se trouve chez Jane Jacobs) dans la théorie politique contemporaine, au moyen d’une analyse du livre à succès Seeing Like a State de James C. Scott. Nous montrons que cette critique repose sur une hypothèse du surplomb dont le fonctionnement est analogue à ce que Michel Foucault appelle « l’hypothèse répressive ». Nous expliquons son succès en montrant qu’elle correspond à la vision dominante de la critique comme procès de la raison. Rejetant la réception qui en a été faite par les anti-planificateurs, nous montrons enfin que l’on retrouve dans la méthode archéologique de Foucault des éléments pour une analyse de l’urbanisme qui ne soit pas uniquement centrée sur les tares de l’idéologie moderniste et la croissance démesurée du pouvoir technocratique. Dans un deuxième temps, nous forgeons une hypothèse quant à la structure du discours urbanistique au moyen d’une relecture d’Emmanuel Kant, Reinhart Koselleck et Hans Jonas. Plutôt que d’assimiler l’urbanisme à une forme démesurée (hubris) du rationalisme, il s’agit d’y trouver une réflexion particulièrement sophistiquée sur les limites du pouvoir de connaître, dont l’analytique de la finitude kantienne est la forme paradigmatique. Nous utilisons ensuite l’histoire des concepts de Koselleck pour éclairer le fonctionnement et les effets intradiscursifs de la remise en question du concept traditionnel de ville à laquelle procède l’urbanisme. Enfin, l’éthique de la technique de Jonas nous permet de montrer que la planification moderne s’appuie sur (et se justifie par) les dangers que pose un développement techno-industriel incontrôlé. Dans un troisième temps, nous testons cette hypothèse au moyen d’une étude du discours urbanistique montréalais de 1941 à 1967. Analysant comment les premiers professionnels du Service d’urbanisme de la Ville se représentent Montréal, nous traitons de l’idée de « ville en mouvement », des modalités de représentation de l’espace urbain et de l’injonction à réinventer la ville que l’on retrouve dans le discours urbanistique. À partir de trois figures transversales, soit Hans Blumenfeld, Claude Robillard et Jean-Claude La Haye, nous montrons que le discours urbanistique montréalais des Trente Glorieuses est polyphonique, c’est-à-dire qu’on y retrouve différentes tactiques de légitimation qui forment toutes des variations d’une même grande stratégie discursive de décomposition et recomposition de l’objet urbain. Nous verrons ces tactiques à l’œuvre dans la rénovation urbaine (le plan Dozois et le projet pour le quartier de la Petite-Bourgogne), l’organisation de l’expertise urbanistique (l’Institut d’urbanisme et la Commission provinciale d’urbanisme), et les velléités de planification métropolitaine (Horizon 2000). / This dissertation focuses on the structure of the urban discourse in Montreal during the Trente Glorieuses (Glorious Thirty). Against the dominant interpretation, according to which the urban planning of the Glorious Thirties was disproportionately technophile and had confiscated the power to speak of the city, we show that by dramatizing the decomposition of the urban object and by making the very definition of the city a problem, urban planning creates a discursive space in which technique presents itself as both a problem and a solution. First, we analyze the significance of the critique of technocratic urban planning (the typical expression of which is found in Jane Jacobs) in contemporary political theory, by means of an analysis of the best-selling book Seeing Like a State by James C. Scott. We show that this critique is based on an “overhang hypothesis”, the operation of which is analogous to what Michel Foucault calls “the repressive hypothesis”. We explain its success by showing that it corresponds to the dominant view of criticism as the trial of reason. Rejecting the reception given to it by the anti-planners, we then show that one can find in Foucault's archaeological method elements for an analysis of urban planning that is not only centered on the flaws of modernist ideology and the disproportionate growth of technocratic power. Secondly, we forge a hypothesis about the structure of the urbanistic discourse by means of a rereading of Immanuel Kant, Reinhart Koselleck and Hans Jonas. Rather than assimilating urban planning with a disproportionate form (hubris) of rationalism, it is a question of finding in it a particularly sophisticated reflection on the limits of the power to know, of which the analytic of Kantian finitude is the paradigmatic form. We then use the history of Koselleck's concepts to shed light on the functioning and the intradiscursive effects of the questioning of the traditional concept of city that is carried out by urban planners Finally, Jonas’s ethics of technology allows us to show that modern planning relies on (and is justified by) the dangers of uncontrolled techno-industrial development. Thirdly, we test this hypothesis by means of a study of Montreal's urban planning discourse from 1941 to 1967. Analyzing how the first professionals of the City's Planning Department represented Montreal, we deal with the idea of a city in motion, the methods of representing urban space and the injunction to reinvent the city that we find in urban discourse. Based on three transversal figures—namely Hans Blumenfeld, Claude Robillard and Jean-Claude La Haye—we show that the urban planning discourse of the Glorious Thirties in Montreal is polyphonic, which is to say, we find different legitimization tactics that all form variations of the same great discursive strategy of decomposing and recomposing the urban object. We will see these tactics at work in urban renewal (the Dozois plan and the project for the Little Burgundy district (Petite-Bourgogne)), the organization of urban planning expertise (l’Institut d’urbanisme et la Commission provinciale d’urbanisme), and metropolitan planning ideas (Horizon 2000).
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Le scepticisme climatique dans l’opinion publique au Canada : une analyse empirique

Basillais, Audrey 04 1900 (has links)
Le Canada est le cinquième plus grand émetteur de gaz à effet de serre (GES) par habitant au monde et le quatrième plus grand producteur de pétrole brut. Il joue donc un rôle important dans la lutte aux changements climatiques. Considérant que les changements climatiques sont de plus en plus polarisant et politisés et que l’opinion publique peut représenter un frein important à l’action climatique, cette étude a pour objectif de dresser un portrait du scepticisme climatique au Canada. À l’aide d’une analyse en composantes principales, nous avons pu identifier quatre types de climato-sceptiques au Canada, soient les sceptiques anthropogénique (remettent en doute l’existence des changements climatiques anthropogéniques), d’impact (doutent que les changements climatiques aient des conséquences négatives pour eux ou pour autrui), de réponse (remettent en doute les capacités humaines et sociales à atténuer les effets de changements climatiques) et de responsabilité (doutent que le Canada ait une part de responsabilité dans les changements climatiques et minimisent le rôle qu’il devrait jouer dans la lutte). En nous appuyant sur des modèles de régressions linéaires et la technique des graphes orientés acycliques (GOA), nous avons dressé le profil sociodémographique des différents types de climato-sceptiques au Canada. Ainsi, nous avons découvert que les trois premières formes de scepticisme (anthropogénique, d’impact et de réponse) sont fortement corrélées et partagent plusieurs caractéristiques sociodémographiques. Ils ont plus de chance d’être de sexe masculin, d’être plus âgés, d’être moins éduqués, de vivre en zone rurale et d’être associés aux valeurs et aux partis politiques de droite. De plus, ce mémoire est le premier à révéler la présence de scepticisme de responsabilité au Canada. Nous constatons que le scepticisme de responsabilité s’appuie sur les mêmes arguments que les groupes de pression conservateurs qui ont pour objectif d’entraver et de ralentir la mise en place de politique climatique. Le scepticisme de responsabilité se démarque, car il s’agit de la forme de scepticisme climatique la plus répandue et qu'il est partagé par la majorité des résidents du Canada. Les sceptiques de responsabilité diffèrent des autres climato-sceptiques, car ils ont plus de chance d’avoir des revenus plus élevés que la moyenne et de s’associer au Parti Libéral du Canada. / As the fifth-largest per capita greenhouse gas (GHG) emitter and the fourth-largest crude oil producer in the world, Canada will play a major role in the fight against climate change. Considering the politicization of climate change, polarization on this issue, and the fact that public opinion is a major constraint on climate action, this study aims to draw a portrait of climate skepticism in Canada. Using principal component analysis, we identify four types of climate skeptics in Canada: anthropogenic skeptics (doubt the existence of anthropogenic climate change), impact skeptics (doubt that climate change will have negative consequences for themselves or others), response skeptics (doubt the human and social capacity to mitigate the effects of climate change) and responsibility skeptics (doubt that Canada has a share of responsibility in climate change and minimize the role it should play in the fight against it). Using linear regression models and the directed acyclical graphs technique, we developed a sociopolitical profile of different types of climate skeptics in Canada. We also found that the first three forms of skepticism (anthropogenic, impact, and response) are highly correlated and share several sociopolitical characteristics. They are more likely to be male, older, less educated, live in rural areas, and be associated with rightwing values and political parties. In addition, this thesis is the first to reveal the presence of responsibility skepticism in Canada. We find that responsibility skepticism relies on the same arguments as conservative think tanks that aim to obstruct and slow down the implementation of climate policy. Responsibility skepticism stands out because it is the most widespread form of climate skepticism, and is one held by the majority of residents in Canada. Responsibility skeptics differ from other climate skeptics in that they are more likely to have higher than average incomes and to associate themselves with the Liberal Party of Canada.
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L'influence de la musique sur les attitudes politiques

Heisbourg, Emmanuel 07 1900 (has links)
Cette thèse par article tente de comprendre comment la musique, ce loisir présent dans la vie de tous les jours, peut influencer les attitudes politiques des individus. Cette question est examinée à travers quatre articles analysant les données recueillies d’une expérience, d’une enquête en ligne, d’une base de données et d’entretiens. Le premier article observe lors d’une expérience que l’utilisation de la musique dans les publicités politiques augmente positivement l’évaluation des politiciens présents dans ces publicités. Sur le court terme, la musique aurait une influence sur les attitudes politiques dans ce contexte précis. Le deuxième article suggère à travers un sondage en ligne administré auprès d’un échantillon québécois qu’un lien existe entre préférences musicales et attitudes politiques lorsque les préférences musicales portent sur des genres de musique politisés (rock, hip-hop, métal, folk). Le troisième article examine à l’aide d’entretiens réalisés avec des fans de métal, le lien entre l’identification à une sous-culture musicale et les attitudes politiques. Les résultats suggèrent qu’une identification forte à une sous-culture musicale politisée peut être associée aux attitudes politiques. Le dernier article s’intéresse aux choix des morceaux utilisés par les partis démocrates et républicains lors des conventions nationales. Les analyses révèlent que les démocrates diffusent plus de funk et d’artistes féminins ou issus de la diversité ethnique que les républicains, qui eux diffusent surtout de la musique country et des artistes d’origine caucasienne. / The purpose of this doctoral dissertation is to explore and understand how music, a hobby present in everyday life, can influence the political attitudes of individuals. This question is studied through four articles which analyze data gathered from an experiment, an online survey, a database and interviews. The first article observes during an experiment that music in political ads increases positively the evaluation of politicians in these ads. In the short term, music would have an influence on political attitudes in this specific context. The second article suggests through an online survey that a faint link exists between political attitudes and musical preferences when the musical preferences relate to politicized genres of music (rock, hip-hop, metal, folk). The third article explores, through interviews with metal fans, the link between self-identification to a musical subculture and political attitudes. The analysis reveals that the self-identification of an individual to a musical genre characterized by strong political elements and a specific subculture may be associated with political attitudes. The last article examines the choice of songs used by the Democratic and Republican parties at national conventions. The analysis reveals that Democrats broadcast more funk and ethnically diverse artists than Republicans, who mostly broadcast country music and Caucasian artists.

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