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Lecture et interprétation : le langage à l'épreuve du sensPlante, Maxime 03 1900 (has links) (PDF)
On a coutume de voir dans l'absurde l'échec du langage à communiquer son sens. Une telle absence de sens au cœur même du langage ne devrait-elle pas remettre en question son efficacité? L'auteur tente de montrer que le concept d'absurde est pris dans les rets de la dialectique, car il est toujours assimilé à une négativité toujours productive. N'y a-t-il pas lieu pourtant de penser l'absurde en dehors de toute pensée dialectique - sans référence à une finalité, une utilité ou un sens ultime - en se basant sur l'expérience du texte dans la lecture? Une telle tentative nous projette au cœur du jeu de l'écriture et montre qu'en dehors de tout volontarisme de la part de l'auteur ou du lecteur un certain poétique les frappe avant toute intériorisation. Une telle rencontre n'est pas un prélude à la donation de sens mais la nuit de la désorientation. Celle-ci sera porteuse d'une expérience marquante pour la subjectivité du sujet sans posséder une quelconque valeur dans l'ordre de la connaissance. Le toucher du poétique engage le lecteur à la dissolution de sa subjectivité dans l'optique d'une communication qui serait pré-politique. Que signifie cet engagement lorsqu'on le confronte à des auteurs comme Derrida et Lévinas qui placent l'intentionnalité et la décision au cœur de leur pensée? Loin de compromettre la pensée du poétique, la réflexion de ces auteurs permet de la pousser plus avant vers une redéfinition de la liberté autour du motif de responsabilité à l'égard de l'Autre. Une telle responsabilité peut-elle être finalement le noyau constitutif de la subjectivité et le lien entre éthique et politique qui permet de penser une justice inconditionnelle?
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : lecture, écriture, interprétation, absurde, poétique, langage
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La possibilité du choc : invention littéraire et résistance politique dans les oeuvres d'Olivier Cadiot et de Nathalie QuintaneFarah, Alain January 2009 (has links) (PDF)
Cette thèse de doctorat pose les linéaments d'une histoire de la littérature française contemporaine. Prenant pour objet d'étude une sphère très précise du champ poétique en étudiant les oeuvres d'Olivier Cadiot et de Nathalie Quintane, cette réflexion a pour point de départ le constat de la fin de la domination du modèle avant-gardiste dans le champ culturel à la charnière des années 1970 et 1980. Il s'agit de questionner la possibilité puis les modalités d'un renouvellement des formes après l'avant-garde. Cette problématique s'accompagne de deux autres interrogations sur la résistance au pouvoir et la traduction de l'expérience. S'articule ainsi une réflexion sur le devenir du travail de l'écrivain dans un contexte où les forces d'ordonnancement des corps, de la mémoire et du langage imposent des consensus qui réduisent la probabilité d'un surgissement de nouveauté, entendue ici comme puissance subversive capable de malmener nos représentations du monde. Cette réflexion débute en revisitant, dans une première partie intitulée « Des positions fugitives », plusieurs notions théoriques avec pour objectif avoué de voir en quoi elles peuvent être opératoires dans le contexte contemporain. En analysant les acceptions d'avant-garde (Poggioli, Bürger), de poésie (Gleize, Pinson), de champ (Bourdieu, Lahire) et de politique (Rancière), il s'agit de constituer le cadre intellectuel duquel émerge le corpus étudié. Cette première partie ne fait pas que l'état de la question critique et théorique, elle propose aussi l'étude de quelques textes d'Olivier Cadiot, de Nathalie Quintane et de Christophe Tarkos pour appuyer les démonstrations. « Jouer Gambit », deuxième partie, se consacre exclusivement à l'oeuvre d'Olivier Cadiot. Structurées autour de trois thématiques (la poésie, le pouvoir et la gravité), ces analyses montrent la complexité du travail de l'écrivain, notamment en expliquant, dans « Romaniser la poésie », que la migration que Cadiot opère vers le roman, loin d'être un acte de « haine de la poésie », est une manière pour lui de lui donner une nouvelle intensité. La mise en contexte de la création de L'art poétic' est suivie d'une présentation de la Revue de littérature générale. L'examen des « mises en abyme » de la poésie dans les romans de Cadiot dans Futur, ancien, fugitif; Retour définitif et durable de l'être aimé et Fairy queen explique les tenants et les aboutissants de ce déplacement générique. Dans « Singer le pouvoir », ce sont les nombreuses figures de la domination qui font l'objet d'un développement. L'usage de la métaphore militaire est aussi étudié, Cadiot parvenant par ce biais à déployer la question du politique en littérature. « L'archipel du goujat » se penche sur la question de l'expérience de la gravité, et explique que les différents Robinson de Cadiot opposent deux régimes d'atteinte: l'idiotie et la folie, deux rapports à la désorganisation qui sont aussi deux rapports aux formes et, plus largement, au politique. La deuxième partie se clôt sur une analyse de l'entreprise intertextuelle de Cadiot, qui compare son Robinson à ceux de Daniel Defoe et de Michel Tournier. La troisième partie, « Damer le pion », se consacre à l'oeuvre de Nathalie Quintane. Deux thématiques structurent nos analyses: le rapport à la poésie et le rapport à l'histoire. Le huitième chapitre, « Le mauvais genre », s'attaque à la question générique. Dans l'analyse de Remarques et de Chaussure, l'imperceptibilité de l'oeuvre, identifiée aussi bien, à ses débuts, à la sacralité du quotidien qu'à la littéralité, est mise de l'avant. La posture de l'écrivaine au sujet de la poésie est explicitée: elle résiste à l'idée de la densité comme étalon de valeur de la poéticité en lui opposant la surface, perçue notamment dans la distanciation des remarques qui mettent tout de même de l'avant un « je » qui expérimente avec le corps et la pensée, dans le but avoué d'en finir avec la grandiloquence. Quintane témoigne d'un nouveau parti pris des choses qui confirme l'énorme distance qui la sépare de toutes les pratiques « du soi » tout comme des lieux communs entourant la littérature de « femmes ». La posture faussement ingénue de Quintane se loge dans une pensée esthétique concernée par un travail sur le douteux, l'évènementiel, la surprise. Travaillant avec ce qui importune, ce qui est incongru, l'écrivaine réfléchit aux questions du sérieux, de l'idiotie, de l'absurde, de la fantaisie. « Repasser l'Histoire », neuvième chapitre, montre comment Quintane déplace la matière historique, la repasse, c'est-à-dire opère une mise à plat tout en la revisitant pour la faire voir autrement. L'écrivaine rencontre d'abord Jeanne d'Arc puis la station balnéaire de Saint-Tropez. Dans Cavale et Grand ensemble, elle affronte des sujets délicats -la Commune, la collaboration ou la guerre d'Algérie -à travers la reconstitution de « souvenirs live » qui érige un travail de rétrospection qui engage Quintane du côté de la confusion, perçue comme le moindre mal d'une époque où l'ordre déforme la mémoire. L'écrivaine invite à damer le pion des discours de légitimation tout en dressant une continuité entre un passé douteux et un présent qui de jour en jour nous prouve l'être tout autant. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Avant-Garde, Littérature contemporaine, Expérimentation, Poésie, Société, Politique, Sociocritique, Olivier Cadiot, Nathalie Quintane.
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Négativité et dynamique du sujet lyrique dans la poésie de Jacques Brault, de Michel Beaulieu et d'Hélène DorionGagnon, Evelyne 10 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur la négativité dynamique du sujet lyrique dans la poésie de Jacques Brault, de Michel Beaulieu et d'Hélène Dorion. Les travaux récents sur le sujet lyrique, l'énonciation poétique et le lyrisme contemporain constituent la pierre d'assise de cette étude. Le sujet lyrique, depuis la modernité européenne, se donne à lire à travers divers glissements pronominaux et postures énonciatives mouvantes. Les théories de la poétique des œuvres comme forme-sens et du rythme (Henri Meschonnic) complètent la conception du sujet d'énonciation poétique qui sera ici utilisée. Or, Jean-Michel Maulpoix a montré comment le lyrisme contemporain se fonde sur un rapport à une transcendance perdue, dépassant les anciennes considérations formelles qui alliaient systématiquement la lyre au chant emphatique et à la musicalité. Cette défaite (ou cette inquiétude) favorise de nouvelles formes d'énonciation aux registres discordants, qui n'excluent pas - bien qu'on refuse désormais de déifier la poésie - une nostalgie du Chant et de l'élévation. Car le lyrisme critique européen s'élabore à partir d'une forte tradition, une riche histoire des formes lyriques. Nous croyons que cela se présente différemment chez les auteurs québécois qui tirent de leur tradition défaillante une inventivité certaine, sous-tendue par ailleurs par un discours critique sur la pauvreté essentielle. Si Saint-Denys Garneau découvre l'écriture, dans les années 1930, à l'ombre d'une tradition poétique quasi désertique, Jacques Brault, Michel Beaulieu et Hélène Dorion écrivent, pour leur part, à la suite de Garneau ou de Miron - et devant une tradition, certes - mais en ayant pour horizon cette valorisation de la pauvreté. Pauvreté du sujet, de sa langue, qui sont donnés d'emblée comme manquants ou manqués, déterminés par une négativité fondamentale. C'est pourquoi on s'attachera ici à définir le concept de négativité dynamique qui, sur le plan littéraire, devient une véritable force structurante et un facteur de relance de l'entreprise poétique. La négativité relève de cette propension à définir le sujet et le monde sur le mode du manque, de la souffrance, de la perte. Dépassant les considérations strictement thématiques, ces œuvres poétiques explorent la pauvreté, les failles, la difficulté, le dénuement, pour y trouver cependant leur inventivité, leur élan, leur espace de jeu. Cela détermine la construction des représentations, le choix des motifs et figures, le travail de la forme ainsi que l'organisation de l'énonciation. On s'intéressera de fait au lieu d'énonciation ainsi qu'à l'énonciation des lieux qui architecturent ces poétiques. Dans la poésie de Jacques Brault, une subjectivité clocharde se met en jeu au sein d'une poétique de la pauvreté volontaire. Cette poétique s'accorde à une motion incessante : avancer en pauvreté. Du côté de Michel Beaulieu, on retrouve une subjectivité-kaléidoscope qui perpétue, à même son souffle haletant, une poétique de la déchéance tranquille, alors que son mouvement dynamique consiste à tresser dans l'ouverture. Chez Hélène Dorion, on observe une subjectivité-toile. Tributaire d'une discordance fertile, cette écriture construit une poétique de la faille et du lien, traçant les intervalles entre les choses et les êtres, cherchant ce qui permettra de sillonner la spirale qui se déploie graduellement dans l'Univers. Ces trois œuvres accompagnent l'évolution de la poésie québécoise de la poésie du pays, aux avant-gardes des années 1970 jusqu'à l'intimisme des années 1980 à aujourd'hui. Leur relecture permettra de mieux comprendre les fondements du lyrisme, au Québec, un lyrisme critique, mais aux tonalités familières, axé sur la sobriété.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jacques Brault, Michel Beaulieu, Hélène Dorion, Poésie québécoise, Sujet lyrjque, Négativité, Lyrisme contemporain.
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Imaginaires du féminin chez Dominick Parenteau-Lebeuf et résonances interdiscursives dans l'élaboration du texte dramatique Les dormantesCyr, Catherine 10 1900 (has links) (PDF)
Dominick Parenteau-Lebeuf, auteure dramatique québécoise, a signé plus d'une vingtaine de pièces. Plusieurs de celles-ci ont été mises en scène au Québec comme à l'étranger, et certaines ont été traduites en allemand, en anglais, en bulgare et en italien. Figure importante de la dramaturgie actuelle, l'auteure explore, dans ses textes, quelques motifs récurrents parmi lesquels font saillie les imaginaires du féminin, lesquels semblent aujourd'hui faire retour dans la sphère artistique, tant en littérature et en théâtre qu'en arts visuels. Le but de la présente recherche est d'observer et de comprendre quelques-unes des articulations de ceux-ci dans l'œuvre de l'auteure. Trois axes ont été ici privilégiés : les poétiques de l'énonciation, en particulier la parole monologuée et le jeu de rêve; les imaginaires du corps; le rapport à la mère et au discours féministe. L'analyse dramatique développée pour chacun de ces axes réflexifs s'est nourrie de plusieurs champs théoriques qui forment le cadre conceptuel composite de la recherche, élaborée au carrefour de plusieurs discours. Ainsi, ont été convoqués les outils de l'analyse littéraire et dramatique et de l'esthétique théâtrale, de même que divers discours s'attachant à circonscrire le féminin. Hétérogènes, parfois antagonistes, ces constructions discursives, provenant du champ de la psychanalyse et des approches féministes et postféministes, ont permis, dans leur rencontre ou leur friction, de jeter un éclairage plurivoque sur l'œuvre de Parenteau-Lebeuf. Au terme de la recherche, l'ambivalence discursive, repérée dans les thèmes, les images et les structures de l'énonciation des textes de l'auteure, s'est révélée comme ciment de l'écriture, noyau structurant autour duquel a pu se tramer une trajectoire de lecture et de compréhension des pièces. Oscillation organisatrice, refusant toute fixation, cette ambivalence, manifeste à divers degrés de lisibilité, inscrit résolument l'écriture de Parenteau-Lebeuf dans le territoire mouvant de la pensée postféministe, un espace discursif impermanent, inassignable, tissé de contradictions et d'irrésolution. Un second objectif de la recherche consistait à observer la mise en place de résonances interdiscursives entre les imaginaires du féminin observés chez l'auteure et ceux se déployant, lentement, dans le parcours d'écriture .de mon texte dramatique Les Dormantes. Consciente que la création s'érige toujours en « territoire occupé », j'ai cherché à mettre au jour les mouvances de ce phénomène de co-présence textuelle, une forme élargie de l'intertextualité, dans une trajectoire poïétique particulière. Espérant que ce parcours singulier trouve quelque réverbération chez d'autres, je rends compte de celui-ci dans la toute dernière partie de la thèse, plus modeste que les précédentes. Empruntant la voie méthodologique des pratiques analytiques créatives, lesquelles font de l'acte d'écrire un trajet vers la connaissance, je propose trois assemblages textuels dont la forme, libre, témoigne de mon parcours poïétique de façon à la fois analytique et sensible. Se dégage de ce trajet mosaïqué une réflexion sur l'ambivalence expérimentée à l'égard des sources vives de l'écriture, celle-ci se dépliant entre greffe et retrait, entre réverbération interdiscursive et autonomisation différenciatrice, dans le mouvement fuyant, et infiniment recommencé, du texte qui éclot.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Dominick Parenteau-Lebeuf, imaginaire, féminin, postféminisme, théâtre, dramaturgie, poïétique, interdiscursivité.
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Exploration du signifiant lexical espagnol. Structures, mécanismes, manipulations, potentialités.Grégoire, Michaël 29 November 2010 (has links) (PDF)
Ce travail de thèse représente une tentative de rationalisation du lexique espagnol en accordant la priorité au signifiant. Inspiré notamment de Pierre Guiraud, nous y avons établi à la suite de Maurice Molho, Didier Bottineau, Georges Bohas ou Dennis Philps, que les mots peuvent ne référer que par la sollicitation d'une partie de leur forme, partie détectable structurellement. Nous avons pris en considération l'ensemble des capacités qualitatives (phones, formant, idéophones, graphèmes, segments) et quantitatives (duplications, répétitions, inversions, homophonies / homographies) de la forme des mots. Nous ne nous sommes donc pas limité à un support sémiologique particulier mais avons conçu le lexique, du fait de sa complexité, comme un organisme de signifiants / signifiés où chaque élément peut entrer en compte pour donner lieu à une motivation (interne ou externe). Nous avons nommé cet élément la saillance, car il s'agit d'une unité résultant d'une focalisation, d'un choix formel pour référer à telle ou telle idée. Nous avons également remarqué, notamment dans des cas d'" homonymie ", que plusieurs parties pouvaient être sollicitées et que chacune permettait de renvoyer à un sens distinct. La consubstantialité du signe est donc, de notre point de vue, un principe sauf. La " synonymie " ainsi que la " polysémie " ne sont donc pas non plus des notions pertinentes car chaque terme renvoie d'une manière qui lui est propre à un sens donné. Enfin, nous avons proposé une application, avec des critères similaires, à des énoncés dit " poétiques " où plusieurs actualisations parfois insolites apparaissent mais toujours permises par le langage, par le signifiant.
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L'oeuvre poétique de Léopold Sédar Senghor : esthétique de la reception, procès de la créationSingare, Issiaka Ahmadou 15 December 2012 (has links) (PDF)
Œuvre poétique, publié en 1990 par les éditions du Seuil rassemble la totalité de la création littéraire de Léopold Sédar. Les poèmes qui y sont insérés, examinés à la lumière des déclarations de leur auteur, font déceler trois périodes de création : celle des " poèmes perdus ", celle des " poèmes divers " et celle des poèmes de la maturité répartis entre les titres de recueils que sont : Chants d'Ombre (1945), Hosties noires (1948), Ethiopiques (1956), Nocturnes (1961), Lettres d'hivernage (1973), Elégies majeures (1979). Les " poèmes perdus " sont présentés comme des " poèmes imparfaits ", les " poèmes divers " comme ceux qui, contrairement aux premiers, se rapprochent de l'esthétique négro-africaine et les poèmes de la maturité comme des textes illustrant " le modèle nègre ".L'existence de ces trois étapes se justifie par le fait que Senghor a commencé à rédiger des poèmes avant de concevoir un projet poétique. Déjà, sur les bancs du collège, à Dakar, il versifiait et, une fois à Paris, dans le courant des années 1930, il se consacre, en militant nationaliste, à " la défense et l'illustration des valeurs civilisatrices du monde noir " injustement méconnues ou méprisées. L'une des conséquences de ce militantisme fut la découverte et la formulation des lois de l'esthétique négro-africaine ; lesquelles furent suivies de la formulation d'un projet : créer une nouvelle poésie nègre de langue française. Il entend réaliser ce projet, confie l'avoir réalisé, d'une part, à l'attention d'un public constitué par " mon peuple " et " le peuple de France " ; d'autre part, en rompant avec la poétique française traditionnelle pour renouer avec la poétique négro-africaine. Le militantisme dans le cadre de l'affirmation de la négritude a donc mené Senghor à se choisir : un public, une thématique et une poétique.Que Senghor soit l'auteur d'une œuvre poétique de premier plan est incontestable : poète franco-sénégalais, il a élargi les sources d'inspiration de la poésie française et créé une nouvelle poésie nègre. Cependant, la réalisation de son projet poétique amène à poser deux questions : a-t-il réellement écrit pour le public qu'il s'est choisi ? Ses poèmes constituent-ils réellement une illustration des lois de l'esthétique négro-africaine telles qu'il les a présentées dans plusieurs de ses essais ? Voilà les deux questions auxquelles le présent travail entend répondre. Il y sera question, en premier lieu, d'une biographie conçue pour éclairer la signification des poèmes. Ensuite, l'accent sera mis sur la quête et la découverte de la poétique négro-africaine et des conséquences qui en découlèrent. Enfin, la réflexion portera sur le processus créateur de la réalisation et l'esthétique de la réception.
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De la poétique à la critique : l’influence péripatéticienne chez AristarqueBouchard, Elsa 07 1900 (has links)
Cette thèse vise à suggérer l’existence d’un partage d’une théorie poétique commune entre l’école d’Aristote d’une part et le grammairien Aristarque de Samothrace d’autre part. À partir d’un examen des textes et des fragments de la critique littéraire hellénistique, deux aspects fondamentaux de la poétique péripatéticienne font l’objet d’une comparaison avec Aristarque, soit : 1) la prise de position interprétative qui tient compte de la nature fictionnelle du discours poétique et le soustrait aux critères de vérité traditionnellement imposés par les lecteurs anciens, notamment à l’intérieur de la tradition allégorique ; et 2) la reconnaissance de l’autonomie relative du contenu de l’œuvre poétique face à l’auteur, particulièrement dans le rapport qu’entretient ce dernier avec ses personnages. / This thesis sets out to examine two points of contact in the poetics of the Peripatetics and Aristarchus, namely : 1) the exegetical attitude that takes account of the fictionality of poetry, thus exempting it from the constraints of truthfulness that ancient readers traditionally imposed on it, especially within the allegorical tradition; 2) the perception of the content of a work of poetry as being autonomous from its author, especially with regard to the relation between the poet and his characters. / Thèse réalisée en cotutelle avec l'Université Paris IV-Sorbonne
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Mécanismes et fonctions du prologue dans les romans en vers écrits entre 1170 et 1230Bonneville, Chantal January 2007 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal
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Alchimie de la substance dans l'oeuvre de Salah StétiéHanna, Maya 10 June 2011 (has links) (PDF)
La poésie française doit-elle ses avancées contemporaines à une certaine " alchimie verbale " ? En convoquant Hermès dans son œuvre, Salah Stétié offre une visibilité à la problématique de l'intégration de l'alchimie dans le champ de la poésie. Par cette voie, nous projetons d'inaugurer une facette de l'œuvre de Salah Stétié qui n'a fait l'objet d'aucun discours critique jusqu'à présent, puisque les exégètes ont toujours ramené cette poésie à l'influence de la tradition musulmane, délaissant la saveur de la substance au profit de l'apparence et de la doctrine. En même temps, ce sera l'occasion de réhabiliter, voire de redéfinir la science d'Hermès, eu égard à cette alliance poético-alchimique. La première partie entreprend l'état des lieux, en défrichant le terrain hermétique, son statut par rapport aux sciences de l'homme et son apport à la poésie. Après ce cadrage théorique, les deux parties suivantes s'intéresseront à l'usage de l'hermétisme par Salah Stétié. L'élaboration d'un nouveau langage implique profondément l'alchimie de la substance. D'une part, l'entente opérée par le poète, fils d'Hermès, entre l'Orient et l'Occident se traduit par un français croisé d'arabe. D'autre part, les images mentales renvoient à un processus souterrain qui, mettant en jeu les forces de l'inconscient, la chair organique et cosmique, la musique des mots, le souffle du lecteur, remet en perspective des concepts littéraires et des notions méthodologiques (francophonie, hermétisme, approches critiques ...).
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"La fin sans fin, le commencement sans fin" de l'écriture : l'art poétique de Marguerite Duras dans ses écrits, films et entretiensMerciecca, Lou 19 October 2013 (has links) (PDF)
La grande variété et l'hybridité de l'œuvre durassienne ne sont plus à prouver. Dès lors, la question de l'art poétique de Marguerite Duras se pose de manière particulièrement probante ; elle est l'occasion de réenvisager différemment cette pratique artistique hétérogène, de dépasser les clivages traditionnels pour découvrir une conception intérieure et injonctive de l'écriture. Cette thèse propose d'analyser l'art poétique de Marguerite Duras à travers tous les modes d'expression utilisés par l'écrivain : écrits, films, mais aussi entretiens de toutes natures. L'objectif est de montrer que cet art poétique se construit dans la pratique et donc au fil de l'œuvre. L'écriture y devient métadiscours, elle est pensée comme processus incessant de dénaturation et de réécriture et ainsi confrontée à la métamorphose perpétuelle de sa forme. Ce travail aura pour fondement le phénomène de l'ombre interne, métaphore récurrente du métadiscours durassien, processus originel de l'écriture, déterminé par le mouvement, le commencement et la fin sans fin. Dans un premier temps, nous verrons que le paratexte durassien commente le phénomène de l'écriture mais se livre aussi à un véritable travail de création. Nous montrerons ensuite que les œuvres de nature générique indécidable et les pratiques extralittéraires de Marguerite Duras contribuent à faire du lieu de l'écriture un lieu en mouvement permanent, recourant à une altérité poétique fondamentale. Enfin, les textes fictionnels seront étudiés au regard de cette notion de fiction qui s'insinue dans le discours et dans le narratif et place l'écriture dans une zone particulièrement instable, requérant une absence indispensable.
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