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Un bilan rétrospectif des accords de libre-échange entre le Canada et les États-Unis : une approche juridique, historique et économique pour mieux envisager les relations commerciales futuresBassal, Étienne 08 1900 (has links)
Les accords de libre-échange sont généralement étudiés indépendamment les uns des autres; ou, quand ils le sont conjointement, le détail des dispositions n'est pas présenté. L'objet ici est de fournir un tracé des différents accords de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, aussi loin qu'il est possible de remonter. Nous couvrons: le traité de réciprocité de 1854; l'accord rejeté de 1911; les deux accords issus de la vision de Hull de 1935 et 1938; l'accord avorté de 1947; le Pacte de l'automobile de 1965; et les trois accords les plus récents, soit l'ALÉ, l'ALÉNA et l'ACÉUM. Le survol proposé est prépondéramment juridique. Il s'agit d'abord et avant tout de la comparaison des dispositions des différents accords. En outre, nous nous concentrons sur le commerce de biens, car c'est le seul fil conducteur qui permette des parallèles remontant jusqu'au XIX e siècle. Ensuite, cette analyse est baignée dans un contexte historique, dans la mesure où celui-ci aide à bien mieux cerner les enjeux soulevés par les dispositions spécifiques. Enfin, nous ajoutons à ce corps de l'étude des observations de nature économique. De ce fait, nous proposons une approche multidisciplinaire: le détail de la méthodologie suivie est exposé en détail. À présent, de manière plus précise, la problématique soulevée est la suivante: à l'étude de toutes les ententes commerciales entre le Canada et les États-Unis, quelle est la forme, l'approche, qui est la plus susceptible de faciliter efficacement le commerce entre les deux pays dans l'avenir? La conclusion est fort simple: les accords de libre-échange à spectre large—c'est-à-dire comprenant plusieurs secteurs producteurs de biens—ont en général été plus faillibles que les accords sectoriels, qui se concentrent sur des questions plus modestes, mais plus précises. En effet, les trois derniers accords de libre-échange entre le Canada et les États-Unis sont, derrière des apparences d'ententes englobantes, en dernière analyse, des amalgames d'accords sectoriels agencés dans une charpente à aspirations globales. C'est là la conclusion principale des présents efforts. Nous tirons en outre plusieurs points de synthèse, qui aident à illustrer les points fixes caractérisant les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis au fil des décennies. / When free trade agreements are studied, they are usually considered independently of each other or, when they are examined jointly, the details of the provisions are not presented. The aim here is to provide an overview of the various free trade agreements between Canada and the United States, going as far back as is feasible. We do cover: the reciprocity treaty of 1854; the rejected agreement of 1911; the two agreements based on Hull's views of 1935 and 1938; the aborted agreement of 1947; the auto pact of 1965; and the three most recent agreements, FTA, NAFTA and the USMCA. The proposed survey is predominantly juridical in nature. It is first and foremost a comparison of the provisions of the various agreements. In particular, we focus on trade in goods, as this is the only thread that allows for parallels going back to the 19th century. Next, this analysis is framed in historical contexts, as these help us better understand the issues raised by the various provisions. Finally, economic comments are added to this core of the research. We thus propose a multidisciplinary perspective: the finer points of the followed methodology are set out in detail. Now, more specifically, the main question raised is spelled out as follows: after considering all of the trade agreements between Canada and the United States, what is the format, the approach, that is most likely to be the most effective in facilitating trade between the two countries in the future? The conclusion is quite simple: broad-spectrum free trade agreements—that is, agreements that cover several goods-producing sectors—have generally been more fallible than sectoral agreements, which focus on smaller, but more specific issues. Indeed, the last three free trade deals between Canada and the United States are, behind the appearances of all-encompassing agreements, essentially amalgamations of sectoral agreements arranged in a framework of global aspirations. This is the main conclusion of our research. We also make several other synthetical points, which illustrate some of the unwavering issues that have characterized the Canada-U.S. trade relationship over the years.
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L'honneur féminin à Montréal à travers les archives judiciaires (1698-1756)Dufresne, Amélie 04 1900 (has links)
Ce mémoire analyse l’honneur féminin à Montréal entre les années 1698 et 1756. Il observe les dynamiques de pouvoir dans lesquelles s’inscrivent les femmes justiciables à travers la problématique de la perte ou de la remise en question de l’honneur. Les archives de procès pour séduction, viol, prostitution et calomnies constituent la base de cette recherche. Au XVIII e siècle, l’honneur est un capital absolument essentiel, puisque sans lui les individus risquent la marginalisation. L’honneur féminin est primordialement lié à la sexualité et la justice joue à l’avantage ou au désavantage des femmes en fonction principalement de l’écart commis par rapport aux normes sexuelles. L’analyse se concentre principalement sur les justiciables, les dynamiques de pouvoir entre les femmes et les hommes justiciables, mais aussi entre les femmes et la société. L’analyse des dynamiques de pouvoir se fait en accordant une grande place à l’agentivité féminine et en prenant en compte l’imbrication des rapports de pouvoir dans lesquelles elles évoluent. Une approche intersectionnelle est donc mise de l’avant. Des questions importantes sont posées : comment le genre, l’ethnie et la catégorie sociale influence le déroulement de la justice ? Est-ce que la justice joue le même rôle pour toutes les femmes en justice pour une question d’honneur ? Quel facteur influence le traitement différentiel des femmes dans ce cas ? Ces questions trouve réponse par l’analyse du statut social des justiciables, des rapports de pouvoirs entre hommes et femmes et entre les femmes et leurs familles et leurs voisinages ainsi que par l’analyse du traitement que la justice à réservé aux femmes en fonction du type de procès. / This thesis analyses the women that came before the judiciary system in Montreal for a question of honour between 1698 and 1756. The analysis focuses on the power dynamics experience by these women. Seduction, rape, prostitution and slander trial archives serve as the basis for this study. In eighteenth-century Montreal, honour an essential capital to possess because without it women could experience marginalization within the society. Female honour essentially linked to their sexuality and the justice system going to either help or harm the women depending on the transgression of the sexual norms in place in the society. The analysis will focus on the litigants, on the power dynamics between the women and the men and between the women themselves. On the one hand, this study accords an extreme importance to the agency of the principal actors in the trials. On the other hand, this study focuses on the intersectional power dynamics. In this thesis, we ask: how does gender, race and social status influence the course of justice? Does justice play the same role for every woman in a trial linked to her honour? Which factors influence the differential treatment of the women during a trial? I will answer these questions by analyzing the litigants, the power dynamics between the men and the women and between the women themselves and the relations between the women, their family and the society.
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Le droit à la mobilité de la main-d’œuvre professionnelle au Canada : au-delà des grands principes, une protection individuelle limitéeSt-Amour Blais, Josette 12 1900 (has links)
La liberté de circulation et la liberté d’établissement sont reconnues comme fondamentales et intrinsèquement liées au principe de dignité humaine. Pourtant, au nom de la souveraineté nationale, les États imposent des limites à la mobilité humaine. La mobilité de la main-d’œuvre est nécessaire au fonctionnement de l’économie et peut répondre en partie aux enjeux de pénurie de travailleurs. Notre thèse propose une recherche en droit positif visant à circonscrire la portée du droit à la mobilité en droit canadien. De fait, l’article 6 (2) de la Charte canadienne des droits et libertés reconnaît aux citoyens et résidents permanents au Canada la liberté de circulation et le droit de gagner leur vie. Toutefois, l’alinéa 6 (3) a) de la Charte contient une restriction à ces droits. Les provinces demeurent autorisées à légiférer pour limiter la mobilité, tant qu’elles n’imposent pas de discrimination basée sur la province de résidence. Nous soutenons que dans l’état actuel de la jurisprudence canadienne, le droit à la mobilité n’est pas considéré comme une liberté fondamentale. Pour leur part, les accords de commerce entre les membres de la confédération, sur le plan national, et les accords bilatéraux, régionaux et multilatéraux entre le Canada et ses partenaires contiennent des dispositions encadrant la mobilité de la main-d’œuvre.
Lors des négociations constitutionnelles qui ont précédé et suivi le rapatriement de la constitution canadienne en 1982, le développement de l’union économique au pays et l’inclusion du droit à la mobilité ont été au cœur des débats. Or l’analyse des décisions de la Cour suprême du Canada portant sur l’article 6 (2) démontre pourtant que c’est uniquement la non-discrimination sur la base de la province de résidence qui est garantie par la Charte. Les instruments internationaux relatifs aux droits de la personne établissent le droit à la mobilité comme un droit fondamental, mais la recension des différents accords de libre-échange permet de conclure que la mobilité de la main-d’œuvre est favorisée essentiellement pour répondre aux besoins économiques. Le droit à la mobilité ne devrait pas uniquement répondre aux besoins des aléas économiques. Dans cette perspective, la reconnaissance des compétences et des qualifications s’avère impérative pour que le droit à la mobilité soit réellement effectif. / The rights to move, the right to take up residence, and the right to gain a livelihood are recognized as fundamental and are intrinsically linked to the principle of human dignity. Yet, in the name of national sovereignty, states impose limits on human mobility. Labor mobility is a pillar of world economy and can address many aspects of workforce shortages. Our research examines current constraints to, and the scope of, the right to mobility under Canadian law. Indeed, section 6 (2) of the Canadian Charter of Rights and Freedoms recognizes the right to move and the right to gain a livelihood for citizens and permanent residents of Canada. However, section 6 (3) a) of the Charter contains a limitation on these rights. Provinces remain authorized to limit mobility, as long as they do not discriminate on the basis of province of residence. We argue that, as Canadian jurisprudence currently stands, mobility rights are not considered a fundamental freedom. On the other hand, trade agreements between members of confederation, at the national level, and bilateral, regional, and multilateral agreements between Canada and its international partners, contain provisions regulating labor mobility.
During the constitutional negotiations that preceded and followed the repatriation of the Constitution Act, 1982, the development of the economic union in Canada and the inclusion of mobility rights were at the heart of the debate. However, an analysis of the Supreme Court of Canada's decisions on section 6(2) shows that the Canadian Charter guarantees non-discrimination on the basis of province of residence. International human rights instruments establish the mobility rights as a fundamental right, but a review of various free trade agreements suggests that labor mobility is promoted primarily to meet economic needs. Mobility rights should not uniquely answer economic requirements. Against this background, the recognition of skills and qualifications is imperative to ensure that mobility rights are effective.
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Les minorités linguistiques et l'accès à la justice : pour une pratique conforme aux ChartesYoon, Yeong Gin Jean 12 1900 (has links)
Le contexte actuel de mondialisation et de mobilité des citoyens de tous les pays, qui parlent des langues diverses, change la composition culturelle et linguistique de la société québécoise. Cette diversification de la société remet en question la validité de certaines pratiques dans notre système judiciaire et, plus particulièrement, l’accessibilité à la justice pour tous les citoyens. La notion d’accès à la justice implique que tout justiciable possède le droit de participer en pleine égalité aux procédures qui se déroulent devant les tribunaux, ainsi que le droit à un procès équitable.
La présente étude examine la pratique de l’un des plus importants tribunaux administratifs du Québec, le Tribunal administratif du travail (TAT), division santé et sécurité du travail. Le TAT offre aux travailleurs l’accès à la justice en pleine égalité, et dans le respect des règles de justice naturelle relativement aux demandes touchant leurs droits, mais sans fournir de services gratuits d’interprète aux travailleurs membres d’une minorité linguistique. Il s’agit des travailleurs qui ne parlent pas et ne comprennent pas la langue employée à l’audience, à savoir la langue française ou la langue anglaise. L’auteure examine le droit de ces travailleurs de bénéficier des services gratuits d’un interprète devant le TAT en raison du droit à l’égalité et du droit à un procès équitable garantis par les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Charte des droits et libertés de la personne. / The current context of globalization and mobility of citizens of all countries, who speak different languages, changes the cultural and linguistic composition of the Quebec society. This diversification of society challenges the validity of certain practices in our justice system, in particular the accessibility of justice for all citizens. The notion of access to justice implies that everyone has the right to participate fully in the proceedings before the courts, as well as the right to a fair trial.
This study examines the practice of one of the largest administrative tribunals in Quebec, the Tribunal administratif du travail (TAT), Health and Safety Division. The TAT provides workers with equal access to justice, complying with the rules of natural justice with respect to claims affecting their rights, but without providing free interpreter services to minority language workers. These are workers who do not speak and do not understand the language used in a hearing, namely French or English. The author examines the right of these workers to free services of an interpreter before the TAT, pursuant to their right to equality and the right to a fair trial guaranteed by the provisions of the Canadian Charter of Rights and Freedoms and the Charter of Human Rights and Freedoms.
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La Cour suprême du Canada et les sources non-nationales : étude empirique de l’ouverture sur le monde et du repli national dans l’interprétation des droits fondamentauxBrun, Lise 11 1900 (has links)
Cotutelle avec l'Université de Bordeaux en France. / Cette thèse analyse la controverse ayant opposé, en 2020 dans l’affaire Québec inc., les juges de la Cour suprême du Canada au sujet du rôle du droit international et du droit comparé dans l’interprétation de la Charte canadienne des droits et libertés. Elle atteste de la montée en puissance inédite d’une préférence pour une attitude de repli national au détriment d’une valorisation de l’ouverture sur le monde dans l’interprétation des droits et libertés constitutionnels et quasi-constitutionnels des Canadiens. Plus précisément, grâce à l’approche dworkinienne du droit comme pratique interprétative, sont examinées successivement les deux philosophies judicaires concurrentes exprimées en 2020, la compréhension différente par les juges des règles d’interprétation existantes de la Charte ainsi que la pratique judiciaire observable depuis 2014 pour démontrer que la position soutenue par la majorité dans Québec inc. constitue davantage un retournement de situation qu’une suite cohérente de l’œuvre jurisprudentielle écrite depuis 1982 par les juges du plus haut tribunal canadien. Au-delà de la contribution à l’avancement des connaissances s’agissant de l’évolution du rôle du droit international et du droit comparé dans l’interprétation des droits constitutionnels et quasi-constitutionnels des Canadiens, cette recherche doctorale témoigne de la possibilité de voir l’emporter de manière fulgurante des formes de résistance au transnational, y compris dans des contextes juridiques et culturels largement favorables à l’internationalisation et à la mondialisation du travail du juge constitutionnel. Enfin, d’un point de vue méthodologique, elle démontre l’apport, tout comme les limites, de la réalisation d’études juridiques empiriques pour enrichir un discours de connaissance critique sur la pratique judiciaire. / This thesis analyzes the controversy that opposed in 2020, in the Quebec inc. case, the judges of the Supreme Court of Canada regarding the role of international law and comparative law in the interpretation of the Canadian Charter of Rights and Freedoms. It attests to the unprecedented rise of a preference for an attitude of national withdrawal to the detriment of a valorization of openness to the world in the interpretation of the constitutional and quasi-constitutional rights and freedoms of Canadians. More precisely, thanks to the Dworkinian approach to law as an interpretative practice, the two competing judicial philosophies expressed in 2020, the different understanding by the judges of the existing rules of interpretation of the Charter as well as the judicial practice observable since 2014 are successively examined to demonstrate that the position supported by the majority in Québec inc. constitutes more of a reversal of the situation than a coherent continuation of the jurisprudential work written since 1982 by the judges of the highest Canadian court. Beyond the contribution to the advancement of knowledge regarding the evolution of the role of international law and comparative law in the interpretation of the constitutional and quasi-constitutional rights of Canadians, this doctoral research demonstrates the possibility of see forms of resistance to the transnational prevail in a dazzling manner, including in legal and cultural contexts largely favorable to the internationalization and globalization of the work of the constitutional judge. Finally, from a methodological point of view, it demonstrates the contribution, as well as the limits, of carrying out empirical legal studies to enrich a discourse of critical knowledge on judicial practice.
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Extradition, extraterritorialité et application de la Charte canadienne des droits et libertésBoussaffara, Mustapha 10 1900 (has links)
La thèse se propose de déterminer dans quelle mesure on peut appliquer la Charte canadienne des droits et libertés (la Charte) pour protéger la personne qui fait l’objet d’une procédure d’extradition au Canada contre les violations potentielles de ses droits constitutionnels dans l’État requérant. À cette question, la jurisprudence a toujours apporté une réponse négative. Elle a même établi un principe selon lequel la Charte ne peut recevoir d'application extraterritoriale en matière d'extradition. Trois arguments ont été avancés en faveur de ce principe : l'argument tiré de l'art. 32 de la Charte, l'argument de la courtoisie internationale, et enfin le principe de respect des différences dans d'autres ressorts.
Pour protéger la personne réclamée face à l’État requérant, la jurisprudence a plutôt mis en place un test basé sur un processus de pondération, à savoir le test du « choc de la conscience ». Ce test a pour principale conséquence que les droits constitutionnels de l’extradable ne constituent pas un motif obligatoire de refus de l’extradition, mais constituent plutôt des facteurs parmi d’autres que le ministre de la Justice doit prendre en considération dans l’exercice de son pouvoir discrétionnaire d’extrader. La jurisprudence considère même que l’ensemble de ces facteurs a un « aspect juridique négligeable ».
En réalité, la jurisprudence canadienne s’est largement inspirée en la matière du droit américain, parfois en le déformant, au détriment des dispositions pertinentes du droit canadien. Or, le droit américain, contrairement à la majorité des pays démocratiques, accorde une piètre protection à la personne qui fait l’objet d’une procédure d’extradition. Le résultat en est une insatisfaction générale à l’égard du droit canadien de l’extradition au point que le Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes a récemment présenté un rapport qui vise à moderniser le droit canadien de l’extradition afin qu’il respecte les droits de la personne réclamée.
Après avoir montré que les arguments avancés par la jurisprudence à la faveur du principe de l’inapplication extraterritoriale de la Charte en matière d'extradition sont, avec égards, mal fondés, nous démontrerons que l’application extraterritoriale de la Charte dans ce domaine est, au contraire, requise par un principe cardinal en droit constitutionnel, à savoir la présomption de conformité de la Charte au droit international des droits de la personne. À la lumière de ce constat, nous soutenons que les textes actuels sont largement suffisants pour protéger la personne réclamée face à l’État requérant et que le problème réside plutôt dans l'application qui en a été faite par les tribunaux.
Le principe de respect des différences dans les autres ressorts contient cependant une part de vérité. Si pour accorder l’extradition, chaque État exige le respect des droits de la personne garantis par sa propre Constitution ou par son propre ordre juridique, l'extradition en tant que mécanisme de coopération internationale en matière pénale sera certainement bloquée. Il est impossible dans ces conditions de soutenir que tous les droits garantis par la Charte peuvent constituer des obstacles à l'extradition. L'issue du problème se trouve à notre avis dans le recours à la doctrine de la « public policy », une notion bien connue en droit international privé canadien et dans le domaine de la coopération judiciaire internationale au Canada, où elle joue une fonction « corrective » qui vise à ajuster les règles normalement applicables afin de protéger les valeurs morales fondamentales de l'ordre juridique canadien. Nous soutenons que l’extradition doit être refusée si elle a pour conséquence de transgresser la politique publique du Canada, autrement dit, si elle contrevient aux valeurs morales fondamentales de l'ordre juridique canadien. Dans ce contexte, nous proposons un nouveau cadre d’analyse, une solution clé en main pour les tribunaux qui, sans modifier les textes existants, permet de respecter non seulement nos engagements internationaux en matière de protection des droits de la personne, mais aussi de préserver la cohérence interne de la méthode d’interprétation de la Charte, tout en respectant les spécificités du droit de l’extradition. / This thesis aims to ascertain the extent to which the Canadian Charter of Rights and Freedoms (the Charter) can be applied extraterritorially to safeguard individuals involved in extradition proceedings in Canada against potential violations of their constitutional rights in the requesting state. Courts have consistently responded negatively to this question, asserting that the Charter does not apply extraterritorially in the context of extradition. Three rationales have been put forward in favor of this principle: the argument drawn from art. 32 of the Charter, the argument of international comity, and finally the principle of respect for differences in other jurisdictions.
To protect the rights of the person sought against the requesting state, courts have introduced a test based on a balancing process, namely the “shocks the conscience” test. Under this test, the constitutional rights of the requested person are not a mandatory ground for refusal but rather one of several factors considered by the Minister of Justice when deciding whether to grant extradition. According to case law, all these factors have a “negligible legal aspect”.
In fact, Canadian courts have heavily relied on American law in this matter, sometimes distorting it to the detriment of relevant Canadian legal provisions. The issue lies in the fact that, unlike the majority of democratic nations, American law offers poor protections for individuals facing extradition proceedings. This has led to widespread dissatisfaction with Canadian extradition law, prompting the House of Commons Standing Committee on Justice and Human Rights to present a recent report aimed at modernizing the law to ensure it respects the rights of requested individuals.
After highlighting that the arguments put forward by case law in favor of the principle of extraterritorial inapplicability of the Charter in extradition matters are, with respect, unfounded, I will argue that, on the contrary, the extraterritorial application of the Charter in this area is required by a fundamental principle of constitutional law, namely the presumption of conformity of the Charter with international human rights law. Considering this observation, I maintain that current texts are largely sufficient to protect individuals sought against the requesting State, and that the problem lies rather in the way they have been applied by the courts.
The principle of respect for differences in other jurisdictions, however, contains a grain of truth. If, in order to grant extradition, each State requires respect for the human rights guaranteed by its own Constitution or legal system, extradition as a mechanism for international cooperation in criminal matters will certainly be blocked. It is impossible in these conditions to argue that all the rights guaranteed by the Charter can constitute obstacles to extradition. In my view, the solution lies in the use of the doctrine of "public policy", a concept well known in Canadian private international law and in the Canadian law of international judicial cooperation, where it plays a "corrective" function aimed at adjusting the rules normally applicable in order to protect the fundamental moral values of the Canadian legal order. Extradition must be denied if it would transgress Canadian public policy.
In this context, I propose a new analytical framework—a turnkey solution for courts—that respects our international obligations to protect human rights without modifying existing texts. This approach also preserves internal coherence in interpreting the Charter while taking into account specificities of extradition law.
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The Canada Council, the regional theatre system and the English-Canadian playwright : 1957-1975Buchanan, Douglas B. 12 1900 (has links)
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / The role of the Canada Council and the Canadian Regional Theatre System in promoting and fostering English-Canadian playwrights and Canadian drama has been a source of considerable controversy but little sustained study since the middle 1960s. This dissertation examines that role through the crucial years from the creation of the Canada Council in 1957 until 1975 when the Council began to lose any real independence as an agency of cultural policy. It begins by examining the state of Canadian theatre in the postwar years prior to the creation of the Council and adumbrates the cultural/political forces that led to that creation: particularly rising Canadian nationalism and the power of the Canadian cultural elite. The confluence of these two forces in the form of the Massey/Levésque Commission sets the stage for the establishment of the Canada Council and, I will argue, also sets in place the basic philosophy of the Council towards theatre repertoire and the place of the English-Canadian playwright within the regional system. Chapter Three details the founding of the Council and its development of policies and practices that were intended to promote Canadian drama within the newly developing Canadian theatre system and then speculates on their likelihood of success. Chapter Four examines the realities of theatre economics in order to asses the impact of Canada Council (monetary) practices in the creation of the regional system and its use of Canadian plays. Chapter Five examines in detail the activities of the Council from its inception until 1969 and shows the very real gap between enunciated policies and actual practices in the development of the regional system particularly as it. affects the use of indigenous artistic material. I will contend that the result of Canada Council approaches and practices (intentional or not) in scholarship and funding, and particularly in the area of direct commissions, was the neglect of the Canadian dramatist in favour of a repertoire of foreign material. Furthermore, the focus of the Canada Council on two conflicting goals, the growth of regional theatres and a conservative fiscal policy aimed at reducing or controlling deficits, exacerbated this neglect. The consequences of this neglect are dealt with in Chapter Six with a discussion of the reaction of cultural nationalists, increasingly dissatisfied with Council practices, that led to the creation and promotion of the alternative theatre movement which produced the first concrete steps in the development of an indigenous drama. Since the alternative theatre movement, in its advocacy and encouragement of Canadian playwrights, occupied the role that the Canada Council was intended to fill, Chapter Six compares the funding patterns that helped set it in place (specifically the Local Initiatives Programs and Opportunities for Youth) with the funding patterns of the Council. I will suggest that these two programs (although not designed for that purpose) were much more successful than the policies and practices of the Canada Council in promoting English-Canadian plays, and specify the reasons why this was so. The dissertation concludes with some speculation on future possibilities in the study of Canadian plays based on their origin within an 'alternative' theatre structure rather than within the mainstream regional system and sums up how the development of the Canadian regional system was, in many ways, accomplished at the expense of the Canadian dramatist. / Le rôle du Conseil des Arts du Canada et du Réseau canadien du théâtre régional de promouvoir et d'encourager les dramaturges canadiens-anglais et le théâtre canadien a été une source de controverse considérable mais pas une source d'études depuis le milieu des années 1960. Cette dissertation examine ce rôle à travers les années cruciales à partir de la création du Conseil des Arts du Canada en 1957 jusqu'en 1975 lorsque le Conseil commence à perdre toute véritable indépendance en tant qu'agence de politique culturelle. Je débute en examinant l'état du théâtre canadien dans les années d'après-guerre avant la création du Conseil et je discute des forces culturelles/politiques qui ont conduit à cette création : surtout le nationalisme canadien montant et le pouvoir de l'élite culturelle canadienne. La confluence de ces deux forces sous la forme de la Commission Massey/Lévesque met en scène l'établissement du Conseil des Arts du Canada et met aussi en place la philosophie de base du Conseil envers le répertoire théâtral et la place du dramaturge canadien à l'intérieur du réseau régional. Le troisième chapitre raconte en détail la fondation du Conseil et le développement de ses politiques et pratiques prévues pour promouvoir le théâtre canadien à l'intérieur du nouveau T- réseau de théâtre canadien et ensuite s'interroge sur leur chance de réussite. Le quatrième chapitre examine les réalités financières du théâtre afin d’évaluer l'impact des pratiques (monétaires) du Conseil des Arts du Canada dans la création du 'réseau régional et son usage des pièces de théâtre canadiennes. Le cinquième chapitre examine en détail les activités du Conseil à partir de sa création jusqu'en 1969 et démontre l'écart réel entre les politiques énoncées et les pratiques réelles dans le développement du réseau régional, particulièrement lorsque cet écart touche l'utilisation de matériau artistique indigène. Je vais soutenir que le résultat des approches et des pratiques (intentionnelles ou non) du Conseil des Arts du Canada en bourse et en financement, et plus particulièrement dans le domaine des commissions directes, se traduit en une négligence du dramaturge canadien en faveur d'un répertoire étranger. De plus, l'intérêt du Conseil des Arts du Canada pour deux objectifs conflictuels, la croissance des théâtres régionaux et la politique fiscale conservatrice visant à réduire ou à contrôler les déficits, aggrave cette négligence. Les conséquences de cette négligence sont étudiées dans le sixième chapitre avec une discussion de la réaction des nationalistes culturels, de plus en plus insatisfaits avec les pratiques du Conseil, qui a conduit à la création et la promotion d'un mouvement de théâtre alternatif qui fit les premiers pas concrets vers le développement d'un théâtre indigène canadien. Puisque le mouvement de théâtre alternatif, dans son soutien et son encouragement des dramaturges canadiens-anglais, a occupé le rôle que le Conseil devait remplir, le sixième chapitre compare le modèle de financement qui a aidé à son établissement (plus spécifiquement l'établissement des Programmes d'initiatives locales (Local Initiatives Programs) et Opportunités pour les jeunes (Opportunities for Youth)) aux modèles de financement du Conseil. De plus, je vais suggérer que ces deux programmes (même s'ils ne sont pas créés dans ce but) ont eu beaucoup plus de succès que les politiques et les pratiques du Conseil des Arts du Canada dans la promotion des pièces de théâtre canadiennes et je vais spécifier les raisons de ce succès. Je conclu la dissertation avec une hypothèse sur les possibilités futures dans l'étude des pièces de théâtre canadiennes basée sur leur origine à travers une structure théâtrale 'alternative plutôt qu'à travers un système régional de la culture prédominante et je résume comment le développement du Réseau régional canadien a été, de plusieurs façons, accompli au détriment du dramaturge canadien.
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La perception de la Guerre de Sécession dans la presse québécoise, 1861-1865Jacob, François 17 April 2018 (has links)
La décennie 1860-1870 a été d'une grande importance pour le Québec, autant au niveau politique qu'économique ou social. Au cours de ces années critiques la Confédération canadienne prend forme, Confédération dont les structures influencent le Québec pour l'avenir. Les discussions qui ont mené à la Confédération canadienne ont été d'autant plus délicates qu'au sud des colonies britanniques se déroulait un cas exemplaire de rapports difficiles entre différents paliers de gouvernement: la guerre de Sécession. Forcément, pour un libéral ou un conservateur, pour un francophone ou un anglophone, l'orientation adoptée face au projet de Confédération canadienne sera influencée au moins en partie par ce conflit et les enseignements que l'on croit pouvoir en tirer. Les États-Unis se sont-ils effondrés en raison de la domination d'une section sur l'autre ? Ou alors, en raison d'une autorité centrale trop faible ou trop forte ? Ces interrogations, les leaders politiques se les posent avec acuité puisque nombre des éléments de la situation américaine sont transférables au futur Canada : populations s'estimant différentes, différences économiques considérables, méfiance entre les différentes régions...Or, si des éléments sont transférables, d'autres ne le sont pas. En effet, la guerre de Sécession comporte une charge idéologique qui n'a pas d'équivalent direct au Canada : démocratie démagogique d'un côté, l'esclavage de l'autre, qui sont autant de traits que les partisans du Sud ou du Nord attribuent à l'adversaire. / Le présent mémoire explore la représentation que les futurs Québécois, anglophones ou francophones, eurent de ce conflit. Cette perception est analysée par le biais de la presse, soit les journaux d'allégeance conservatrice The Morning Chronicle et La Minerve, ainsi que les journaux libéraux Le Pays et The Montreal Witness. La conclusion essentielle est que l'allégeance politique de tel ou tel journal prime sur toutes autres considérations dans les prises de position face à la guerre de Sécession : il y a une grande unité de ton entre le Chronicle et La Minerve, et une animosité absolue entre Le Pays et cette même Minerve, même si ces deux derniers jours sont francophones. De même, Le Pays et le Witness ont en gros la même orientation, et ce même Witness est en opposition avec le Chronicle. L'importance capitale de l'allégeance politique fait que l'analyse de la guerre de Sécession elle-même passe souvent au second plan dans la couverture de cet événement par ces journaux, couverture qui sert plutôt de prétexte pour commenter la politique canadienne.
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Étude comparée des missions médicales de Norman Bethune en Espagne et en Chine (1936-1939)Dufour-Bergeron, Pierre-Luc 23 April 2018 (has links)
Dans la seconde moitié des années 1930, de nombreux conflits éclatent dans le monde. La Guerre civile espagnole, qui oppose le gouvernement républicain et les troupes nationalistes du général Francisco Franco, débute en 1936. En 1937, c’est la Seconde Guerre sino-japonaise qui débute en Asie. Les besoins médicaux sont alors énormes dans les deux cas. Le médecin canadien Norman Bethune se rend successivement en Espagne et en Chine afin d’y apporter sa contribution professionnelle. Il se retrouve alors confronté à des conditions médicales aux antipodes de ce qu’il avait connues dans sa pratique antérieure. À Madrid, il développe son unité mobile de transfusion sanguine, une solution permettant d’acheminer d’importantes quantités de sang d’un hôpital à l’autre et de soigner plusieurs soldats blessés au front. Dans le nord de la Chine, région contrôlée par les communistes, il doit cependant en faire beaucoup plus. Il invente notamment des instruments, prend en charge la formation du personnel médical, met sur pied un hôpital-école et pratique un très grand nombre d’opérations. Bien qu’il se dévoue à sa cause dans les deux cas, il devient, après sa mort, un héros national en Chine mais pas en Espagne. Plusieurs points expliquent pourquoi et comment ses missions se sont déroulées de façon totalement différente et pourquoi les résultats n’ont pas été les mêmes dans les deux pays.
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Jewish writers of Montreal as innovators in the Canadian satirical tradition : a study of a selection of novels by Mordecai Richler and William WeintraubBrunwald, Jason 17 April 2018 (has links)
Ce mémoire explore le rôle de la satire dans les quatre romans canadiens suivants : The apprenticeship of Duddy Kravitz (1959) et Barney's version (1997) de Mordecai Richler ainsi que Why rock the boat (1961) et The underdogs (1979) de William Weintraub. Ayant pour objectif de démontrer que ces deux auteurs, qui se servent des approches satiriques contrastantes, sont des innovateurs dans la tradition satirique canadienne à cause de leur regard sur des préoccupations urbaines et minoritaires, cette étude examine dans un premier temps les aspects de la société montréalaise qui sont des objets de satire dans Why rock the boat et The apprenticeship of Duddy Kravitz. Ensuite, ce mémoire étudie la façon dont ces auteurs mitigent leurs réponses au nationalisme québécois dans The underdogs et Barney's version afin de produire une vision satirique qui critique le mouvement souverainiste, mais s'avère sympathique à la langue et la culture des franco-québécois.
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