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Influence de Facebook sur les élections : cas des élections municipales en TunisieChouikh, Arbi 27 January 2024 (has links)
Depuis le début du printemps arabe en 2011, la plupart des tunisiens ont revendiqué pour un nouveau régime politique, avec des réformes et des changements politiques, sociaux et économiques fondamentaux. Plus spécifiquement, les tunisiens se sont révoltés pour le respect de la dignité et de la liberté individuelle et collective, ainsi que l'égalité sociale et l'équité entre les régions. En conséquence, durant la transition démocratique qui a suivi la révolution, une attention particulière a été portée au processus de "décentralisation", où les autorités locales sont en mesure de gérer leurs ressources et leurs affaires locales avec plus d'autonomie et d'indépendance. Le 6 mai 2018, les premières élections municipales post-révolution ont eu lieu en Tunisie. Ces élections ont été précédées par des campagnes électorales menées par les candidats pour siéger au sein des conseils municipaux. Selon la loi électorale relative aux élections municipales en Tunisie, la candidature est faite â travers des listes fermées 1 . Chaque liste candidate comprend un nombre de membres égal au nombre des sièges alloués pour chaque circonscription électorale (ladite municipalité). Plusieurs listes candidates ont utilisé les médias sociaux pour débattre de différents sujets liés principalement aux questions des régions et aux intentions de vote. La présente investigation vise à déterminer s'il y a une corrélation entre les activités des listes candidates sur les médias sociaux, en particulier sur Facebook, et les résultats finaux des élections. Nos résultats montrent qu'en général, il n'y a pas une corrélation entre les activités des candidats sur leurs pages Facebook et les résultats des élections municipales. Cependant, dans certains gouvernorats, on peut trouver une corrélation entre les listes candidates et les résultats des élections. Ainsi, en conclusion générale, cette recherche démontre la présence qu'une corrélation entre les activités des listes de candidats sur les réseaux sociaux et les résultats des élections municipales est possible mais sans être systématique.
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À la lisière du vote : socio-histoire de l'institution électorale dans le Sénégal colonial (années 1840-1960)Ruaud, Juliette 10 February 2024 (has links)
Thèse en cotutelle : Université Laval, Québec, Canada et Université de Bordeaux, Talence, France. / À partir d'une collecte d'archives et d'entretiens, cette thèse propose de renouveler l'histoire de l'institution électorale au Sénégal durant la période coloniale. Ce travail affirme la double nécessité d'historiciser les phénomènes de circulation internationale et d'extraversion des normes et des dispositifs de vote, et d'élargir l'horizon géographique de la socio-histoire du vote pour tendre vers une histoire plus polycentrée. Revisiter le cas sénégalais, qui incarne le modèle triomphal de la diffusion des pratiques électorales depuis un centre européen, incite à questionner un récit de l'universalisation du vote individuel-majoritaire et secret qui serait d'office celui d'une victoire progressive. En nous détachant des conceptions les plus évidentes du vote et en analysant les catégories produites dans le contexte colonial, nous mettons au jour des pratiques jusque là négligées ou envisagées de manière cloisonnée : élections menées par les militaires lors de la conquête à partir des formes électives vernaculaires, pratiques locales de dévolution du pouvoir, dispositifs de participation et de délibération nés de la pratique administrative, élections dans les chefferies, élections séditieuses, etc. Seule la prise en compte de cette pluralité de pratiques et de procédures permet de comprendre la forme prise par l'institution électorale dans le pays et sa consolidation. Ceci, sans nous limiter à un inventaire, mais en passant de l'étude de l'acte de vote à celle d'un espace de pratiques. Nous défendons ainsi la nécessité d'une approche relationnelle, capable de montrer que l'institutionnalisation du vote s'est d'abord jouée à ses frontières. En nous situant successivement à l'échelle de la société coloniale et au plus proche de ces activités, nous montrons les influences réciproques qui existent entre les pratiques et les formes de concurrences, de différenciations et de requalifications à l'œuvre. Arpenter l'histoire du vote au Sénégal permet en retour d'interroger plus largement les temporalités et les rythmes de l'histoire de l'institution électorale et partant d'en proposer un récit moins linéaire.
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Educa??o pol?tica e movimentos sociais agr?rios no nordeste brasileiroLima, Severino Jos? de 25 May 2000 (has links)
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Previous issue date: 2000-05-25 / Funda??o Carlos Chagas Filho de Amparo a Pesquisa do Estado do Rio de Janeiro / R?flexion sur la dimension ?ducative des mouvements sociaux dans le Nord-
Est du Br?sil. Ces mouvements sociaux sont analys?s ? la lumi?re de la th?orie de l agir
communicationnel de J?rgen Habermans. Dans l? moment que cherche ?valuer les possibilit?s
de ces mouvements contribuent ? pr?venir la pr?-existante culture politique consid?r?
autoritaire. Conclut que de tels mouvements dans le contexte de le Nord-East sont porteurs
d une culture politique de participation et que ce est trouv?e une lacune dans le syst?me
politique pour son institutionnalisation. Pendant ce temps, le movementalist action aurait
limites pour surmonter les persistante culture politique de soumission , client?liste et
corporatif dans le moment qu il ne le privil?ge pas les moyens d action politique. / Este trabalho analisa a dimens?o educativa dos movimentos sociais agr?rios no
Nordeste do Brasil. Estes movimentos como portadores de processos de aprendizagem s?o
analisados ? luz da teoria da a??o comunicativa de J?rgen Habermas. Procura realizar uma
avalia??o de tais movimentos quanto ?s suas possibilidades de produzir impactos na cultura
pol?tica pr?-existente e considerada autorit?ria, o que pressup?e possibilidades e limites de
socializa??o pol?tica dos atores sociais implicados. Conclui que os movimentos sociais s?o
portadores de uma cultura pol?tica de participa??o e que esta encontrou brechas no sistema
pol?tico para a sua corporifica??o institucional. Entretanto, a a??o movimentalista teria limites
em termos de contribui??o para superar a persistente cultura pol?tica de sujei??o , clientelista
e corporativista, ao n?o privilegiar as vias propriamente pol?ticas de a??o.
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Les enjeux et défis de la démocratisation au Burundi. Essai d’analyse et d’interprétation à partir des partis politiques / Challenges of the democratization process in Burundi. Test of analysis and interpretation from political partiesBanshimiyubusa, Denis 06 December 2018 (has links)
S’étant imposés comme acteurs incontournables de la transition démocratique des années 1990 et de l’instauration d’un régime démocratique consociatif post-Accord d’Arusha d’août 2000, les partis politiques du Burundi constituent toujours de principaux canaux de mobilisation pour les acteurs politiques. Cependant, les déficits de ces formations politiques dus à leurs origines même, à leur histoire jalonnée de conflits ethnopolitiques, à leur très faible niveau d’institutionnalisation, à l’absence de culture politique démocratique ainsi qu’à leur inscription dans les dynamiques du système politique marqué par les pesanteurs des pratiques clientélistes et néopatrimoniales, de violences ethnopolitiques, d’autoritarisme militaro-civil et monopartiste, les réduisent à de simples instruments pour l’obtention des gains politico-économiques parfois personnels, au lieu d’être des leviers pour le changement démocratique qualitatif. Cette étude montre également que l’existence de plusieurs partis politiques, de textes légaux et la tenue d’élections à intervalles réguliers ne signifie pas nécessairement l’existence de régime démocratique dans la mesure où la démocratie n’est pas un processus technique et linéaire applicable sur base d’une simple prescription ou injonction de nature uniquement institutionnelle. / Having asserted themselves as key players in the democratic transition of the 1990’s and the establishment of the Arusha post-Agreement consociate democratic regime in August 2000, Burundi’s political parties remain the main channels of mobilization for political actors. Nonetheless, the deficits of these political formations regarding their origin, ethnopolitical conflits that stand out their history, their very low level of institutionalization, the lack of democratic political culture and their inclusion in the dynamics of the political system marked by the weigth of practices of patronage and neo-patrimonial practices, ethno-political violence, military civilian and one-party authoritarianism, reduce them to simple instruments for obtaining politico-economic profits, sometimes personal, rather than being levers for qualitative democratic change. This study also chows that the existence of several political parties, legal texts and the holding of elections at regular intervals does not necessarly mean the existence of democratic rule because that democracy is not a technical and linear process applied on the basis of a simple prescription or only institutional order.
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Le discours politique des États de Languedoc à la fin du Moyen Âge (1346-1484)Quéré, Sylvie 11 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse vise à mettre en évidence les fondements et l'évolution du discours politique des États de Languedoc entre 1346 et 1484. Elle postule d'abord que les États de Languedoc ont joué à la fin du Moyen Âge un rôle politique, c'est-à-dire qu'au-delà de leurs fonctions strictement économique, juridique et fiscale, ils ont su établir et maintenir avec le prince un dialogue basé sur leur prétention à représenter le « pays » et à en assumer collectivement les devoirs et les droits. Elle suppose ensuite que dans le cadre de ce dialogue, les États ont tenu un discours politique par lequel ils ont cherché à imposer au prince leurs propres représentations de l'« État » et de leur rôle au sein de ce dernier. Elle se fonde finalement sur l'hypothèse que ces représentations se révèlent dans le discours des États à travers les actes qu'ils ont laissés. Son originalité consiste ainsi à étudier, sous l'angle d'une nouvelle histoire politique du pouvoir - et non celui de l'histoire institutionnelle ou sociopolitique des pouvoirs - les manifestations d'une culture politique au moment où se mettent en place les assises de l'État moderne en Occident. La méthodologie adoptée s'inspire de travaux menés en analyse du discours, bien qu'elle s'en démarque à plusieurs égards en raison des difficultés inhérentes à l'exploitation de textes médiévaux. Le corpus est constitué de 326 documents, datés de 1346 à 1484, émanant soit des États eux-mêmes, soit du pouvoir royal. Son traitement s'appuie principalement sur l'analyse d'énoncés tournant autour d'un certain nombre de mots pivots correspondant à différents champs sémantiques, rendue possible par l'élaboration d'une grille de catégorisation sociosémantique et la constitution d'une base de données lexicale. Dans un premier temps, l'analyse du discours des États de Languedoc permet de révéler les diverses représentations liées à la nature et au rôle de l'assemblée. À cet égard, la thèse conclut à une convergence des discours des États et du pouvoir royal sur la prérogative royale de convoquer les assemblées et la reconnaissance du rôle des États de consentir à l'impôt. Elle montre également que le rôle des États évolue à partir de 1417, alors que l'acte de demander devient le moteur de leur action politique. Dès lors, les États s'assemblent tout autant pour requérir la grâce du roi, seule capable de guérir les maux qui accablent le pays, que pour accorder l'aide demandée. La thèse expose ainsi, à la lumière de la théorie maussienne du don et du contre-don, la dimension symbolique du consentement des États où l'impôt, présenté comme un don gracieux au roi, exige en contrepartie la grâce du roi, accordée au pays par le biais des réponses données aux requêtes. Dans un deuxième temps, la thèse analyse les principales représentations des États sur le pays, l'impôt et l'« État ». Au sujet du « pays de Languedoc », elle fait clairement ressortir que le discours identitaire des États se construit entre 1417 et 1430, alors que ceux-ci commencent à parler au nom de l'ensemble des habitants du pays et que sont établis les caractères qui « disent » le pays. Sur le plan de l'impôt, elle expose l'opiniâtreté des États, devenus un rouage essentiel de l'administration fiscale, à réclamer du souverain le respect de leur droit de consentir à l'impôt. Elle révèle également, parallèlement à un phénomène d'« ordinarisation » de l'impôt, l'existence d'un « contrat implicite » entre le prince et le pays par lequel les États, dans une forme de cogouvernance, participent à l'exercice du pouvoir politique. En ce qui concerne l'État, la thèse dévoile un roi de France perçu comme le « naturel » et « souverain » seigneur du pays, chargé de maintenir l'ordre et la paix et d'administrer la justice, duquel les États espèrent avant tout la pitié et la compassion. La thèse établit en outre clairement l'idée de la permanence de l'État à la fin du Moyen Âge, véhiculée principalement par les notions de « couronne » et de « chose publique », ainsi que l'extension de la souveraineté royale, à laquelle s'opposent farouchement les États par l'utilisation d'arguments relatifs à la coutume, au droit ou à la justice. Mais elle met aussi en lumière un discours empreint de loyauté, d'amour et d'obéissance, qui démontre toute l'importance de la dimension émotionnelle de la relation entre le roi et « son » pays, entre les États et leur « seigneur ».
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : assemblées représentatives, États de Languedoc, Moyen Âge, idées politiques, discours politique, représentation, consentement, impôt
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Comment peut-on être militant ?<br />Sociologie des cultures partisanes et des (dés)engagements<br />Les jeunes militants d'Alleanza Nazionale, Lega Nord et Forza Italia<br />face au pouvoirDechezelles, Stéphanie 13 December 2006 (has links) (PDF)
Comment devient-on militant et comment le demeure t-on au fil du temps, dans un contexte de "crise du politique" et de déprise partisane ? Contrairement à ce qu'une lecture hyper-rationaliste des comportements individuels présume, l'engagement suppose que les acteurs assimilent une culture politique spécifique à chaque organisation partisane. A partir d'une enquête qualitative menée auprès de jeunes engagés dans trois partis italiens de "droite" et d' "extrême droite" (Alleanza Nazionale, Lega Nord et Forza Italia), nous avons cherché à mettre au jour les conditions présidant à l'appropriation des cultures politiques et leur transformation / altération au cours du temps, notamment face aux changements liés à la conquête et l'exercice du pouvoir. Nous montrons que l'engagement juvénile repose sur un double mécanisme social a) d'appropriation d'un modèle de société (une cité, un territoire, une mémoire) et de trajectoire militante interne (un type idoine de dévouement, de socialisation et d'avancement) et b) d'indexation entre le discours d'une organisation partisane et le récit biographique, autrement dit l'établissement d'un rapport d'équivalence entre les éléments d'une culture partisane d'une part et les éléments d'une biographie personnelle et sociale d'autre part. L'hypothèse générale que nous défendons est que la mobilisation d'une culture militante par les jeunes sert autant à mettre en cohérence le sens (signification) de leur engagement que le sens (direction) de leur trajectoire militante, au gré des éventuelles bifurcations. En effet, les jeunes militants justifient leur entrée et négocient leur carrière (maintien, ascension, déprise, engagement) sur la base de cette même culture ; ainsi les processus de désengagement trouvent une partie de leurs motifs dans les formes de l'attachement et de l'appartenance au groupe.
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La mutation de la gauche et la recomposition du champ politique occidental : 1968-2010Bock-Côté, Mathieu 08 1900 (has links) (PDF)
La crise du marxisme, à partir des années 1950, enclenche une dynamique idéologique qui forcera la gauche occidentale à se transformer en redéfinissant à la fois sa vision de la société occidentale et la critique qu'elle en fait. Elle la forcera aussi à redéfinir en profondeur son projet politique en misant non plus sur la lutte des classes mais sur le politique des identités, à partir de laquelle elle réinterprétera l'idéal démocratique au cœur de la modernité. Cette entreprise culminera autour de ce qu'on a appelé la « troisième voie », qui a représenté une forme de normalisation gestionnaire du radicalisme. Cette redéfinition se définira autour de quatre grands axes : une critique de la conscience historique occidentale, la formulation d'une théorie antidiscriminatoire, une multiculturalisation de l'identité collective qui entraînera une mutation du régime de représentation démocratique et une refondation cosmopolitique de la souveraineté. À travers cela se formulera une nouvelle définition de la légitimité démocratique qui disqualifiera fondamentalement les critiques du nouveau régime « progressiste », en pathologisant le conservatisme, désormais conceptualité à la manière d'une tentation régressive en contradiction avec la promesse émancipatoire de la modernité. Cette « mutation » de la gauche entraîne conséquemment une transformation en profondeur du clivage « gauche-droite » dans les sociétés occidentales, en changeant à la fois son contenu idéologique, ses frontières politiques et sa base sociale.
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Les rébellions touarègues du Niger: combattants, mobilisations et culture politiqueDeycard, Frédéric 12 January 2011 (has links) (PDF)
Cette thèse a pour but de comprendre pourquoi et comment les rébellions touarègues du Niger se forment, se pérennisent et réapparaissent malgré une efficacité marginale dans l'accomplissement de leurs buts politiques. L'analyse des mobilisations est fondée sur une approche sociohistorique qui en montre les tendances longues et permet de resituer les facteurs de déclenchement des mouvements récents. On voit apparaître une porosité entre les temps de guerre et de paix qui permet au rebelle de conserver un statut et à la rébellion d'évoluer sous l'effet conjugué des influences extérieures et de la créativité politique de ses acteurs. Au-delà de la temporalité du conflit s'est développé un répertoire culturel qu'on peut définir comme une culture politique rebelle. On montre d'abord qu'il existe depuis les premières rencontres avec la France une histoire de résistance qui s'inscrit dans un cadre politique plus complexe que généralement décrit et installe durablement une représentation du combattant. On voit ensuite que ces processus se réalisent dans la rébellion des années 1990, qui a mobilisé des combattants aux parcours sociologiques divers favorisant l'émergence de son influence après les accords de paix. Enfin, la rébellion et les rebelles en tant qu'acteurs politiques se pérennisent dans une culture politique, qui est renforcée par la voix de la diaspora et enfin par le monde occidental, dans un jeu de miroir constant et éminemment productif. Ce travail privilégie une " approche par le bas " qui situe les rebelles au centre des analyses. Au-delà du cas nigérien, cette approche critique les analyses unidimensionnelles des conflits dominantes dans le monde académique et les institutions du développement.
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Political attitudes in the Sudanese diaspora and the influence of region of originBaird, Stephen 04 1900 (has links) (PDF)
Les attitudes politiques des membres des diasporas ont été peu étudiées à ce jour; ce constat s'applique tout particulièrement à la diaspora soudanaise (connue avant 2011 en tant que diaspora « nord-soudanaise »). Ce mémoire présente un portrait des perceptions de la diaspora soudanaise au Canada en lien avec les conflits armés au Soudan, l'implication du gouvernement soudanais et des pays occidentaux, de même que la démocratisation du pays, réelle et envisagée. Le mémoire analyse également les liens entre la région d'origine des membres de la diaspora et les opinions politiques, posant l'hypothèse que l'affiliation régionale est un point d'ancrage important pour un clivage attitudinal. L'hypothèse est testée grâce à des données d'entrevues recueillies auprès de quinze membres de la diaspora soudanaise au Canada à l'automne 2011 et à l'hiver 2012. Les résultats confirment que l'origine régionale, définie en termes de territoires marginalisés et non-marginalisés, est associée aux attitudes à l'égard des conflits au Soudan et de certains des acteurs qui y sont impliqués. La plupart de ceux qui proviennent de régions marginalisées croient qu'un génocide a eu lieu au Darfour. Ils sont aussi plus nombreux à soutenir une intervention étrangère au Soudan sous une forme ou une autre en 2011-2012. Ceux qui proviennent de régions non-marginalisées rejettent pour leur part la notion de génocide et sont généralement opposés à une intervention extérieure. La région d'origine est également liée à la vision du changement politique au Soudan. La majorité des répondants originaires de territoires non-marginalisés invoquent la possibilité d'un soulèvement populaire menant à une transition démocratique; certains mettent l'accent sur le rôle de la société civile soudanaise dans un éventuel changement de régime, par opposition à toute intervention extérieure. Au contraire, les interviewés de régions marginalisés envisagent une intervention étrangère comme un instrument d'un éventuel changement et ne font pas mention de la société civile. Les opinions recueillies ne sont pas toujours distinctes en fonction de la région d'origine. C'est le cas des perceptions (négatives) à l'égard du rôle du gouvernement du Soudan dans les récents conflits et élections. La nature de l'échantillon colore incontestablement ces perceptions; en effet, la plupart des Soudanais vivant au Canada s'y sont réfugiés pour fuir la répression; il s'agit également d'individus particulièrement informés et engagés politiquement. En dépit de cette limite, cette étude nous permet de jeter un éclairage inédit sur les attitudes des Soudanais au Canada. Elle montre également qu'il est fructueux de mettre en œuvre le concept de clivage dans un contexte de diaspora, notamment lorsqu'elle est issue d'une immigration récente. Enfin, ses résultats vont dans le sens des études qui remettent en cause l'ethnicité comme principal, voire l'unique facteur pouvant expliquer les attitudes politiques des Africains.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Soudan, diaspora, attitudes politiques, opinions politiques, clivages
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The early Tudor court and international musical relations /Dumitrescu, Theodor, January 1900 (has links)
Revised thesis (doctoral)--University of Oxford, 2004. / Includes bibliographical references (p. [297]-315) and index.
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