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Les sociétés en nom collectif au XVIIIème siècle / General partnership in the eighteen centuryWirz, Olivier 05 July 2017 (has links)
La société en nom collectif est au XVIIIe siècle la forme juridique de société la plus utilisée en France. À la fois société de personnes et société de commerce elle a des antécédents qui ont assuré sa notoriété et qui ont consacré l’usage qu’en font les marchands et les négociants. Elle figure ainsi dans l’ordonnance du commerce de 1673 sous le nom de « société générale » car elle est choisie par la plupart de ceux qui veulent créer une société. Alors que les associés en nom collectif affichent publiquement leurs noms et sont responsables sur tous leurs biens des dettes de la société, les autres sociétés de l’époque que ce soit les commandites ou les sociétés anonymes ont à l’inverse des associés qui restent le plus souvent dans l’ombre. Cette situation ambiguë n’est pas sans conséquences. Les nombreux changements qui marqueront le XVIIIe siècle n’ébranleront pas cependant la société en nom collectif dans ses assises et sa solidité. La cohérence de son modèle lui assurera même sa pérennité alors que le Code de commerce de 1807 tenant compte des évolutions intervenues depuis l’ordonnance de 1673 changera les dispositions concernant les sociétés sans modifier pour autant celles relatives à la société en nom collectif. En utilisant de nombreux textes issus des sources de l’époque, les principales caractéristiques de cette société et les motifs qui ont conduit les commerçants à l’adopter comme cadre juridique de leurs activités ont été recherchés à travers une grande variété d’exemples. Cette approche a conduit également à examiner son mode de fonctionnement afin d’apprécier les conditions et les moyens de son développement. Enfin, la société en nom collectif a été analysée à travers les difficultés auxquelles elle était confrontée du fait de ses associés ou de celles résultant de sa dissolution qu’elle soit voulue ou subie. Dans ce contexte, la société en nom collectif est présentée, tour à tour, dans ses fondements, dans ses affaires et dans ses épreuves. / The most common form of partnership used in France during the eighteenth century was general partnership, société en nom collectif. As a partnership and trade model it was already well known and was used by both the merchant and the business communities. The 1673 commercial order, ordonnance du commerce, refers to it as a general partnership because this was the form most commonly chosen to create a company/partnership. Whereas the names of the partners in a general partnership were in the public domain, with these partners assuming unlimited liability for company debt, the names of partners in other forms of company at that time, such as limited partnerships or anonymous companies, generally remained undisclosed. Although this ambiguous situation was to have consequences, the various changes taking place during the 18th century did not affect the basic principles of the general partnership, with the model remaining unchanged under the 1807 Commercial Code review of partnerships: acknowledgement of the fact that it was a coherent and durable model. A wide variety of companies was examined by referring to 18th century French records in order to evaluate the main characteristics of these companies and the reasons why business people opted for this model. This research involved examining the ways in which such partnerships were created and built and the conditions required for their growth and development, as well as management of risk. In addition, this company model was examined in relation to difficulties arising from both loss of partners and winding up of business activity, whether voluntary or involuntary. This study examines the foundations, scope and risks and difficulties encountered by general partnerships.
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Théorisation des phénomènes d'enseignement des mathématiquesBrousseau, Guy 02 December 1986 (has links) (PDF)
L'enseignement est un champ d'études pour de nombreuses disciplines qui ne prennent chacune en charge qu'un de ses aspects particuliers, sans pouvoir assurer sa consistance avec les autres approches. L'auteur envisage ici les conditions qui permettraient une étude directe et scientifique – c'est-à-dire théorique expérimentale – du cœur de la relation d'enseignement dans ce qu'elle a de spécifique de la connaissance à transmettre. Il tente ainsi de prolonger la didactique classique, essentiellement normative, sous l'égide de l'épistémologie expérimentale et de l'anthropologie. Le but final reste de produire, améliorer, reproduire, décrire et comprendre les situations d'enseignement qui initient les élèves à l'activité et à la culture des mathématiciens. Le chapitre 1 montre sur un exemple – l'enseignement des rationnels et des décimaux – comment les concepts généraux permettent de classer les sources de questionnement, d'identifier certains phénomènes, de les expliquer, d'en tirer des problèmes précis concernant le type de situations dont l'élève doit prendre le contrôle pour s'approprier une connaissance correcte. Les renseignements que l'on retire de l'observation de la mise en œuvre de ces situations, constituent les bases d'une véritable épistémologie expérimentale. Le chapitre 2 est une étude du fonctionnement des situations didactiques du point de vue d'élèves en échec électif. Le chapitre 3 définit les concepts de base de la théorie des situations didactiques et présente une étude de leur consistance ainsi qu'une méthode de confrontation avec l'expérience ou l'observation Le chapitre 4 évoque quelques questions de méthodologie de la recherche en didactique et une méthode de contrôle de l'analyse factorielle des correspondances par l'analyse de l'espace explicatif. Le chapitre 5 montre deux applications possibles de la théorie dans l'étude de l'enseignement de l'énumération et de la géométrie. Les annexes présentent des études détaillées de certains aspects de ces travaux, en particulier la thèse de l'existence d'obstacles épistémologiques en mathématiques.
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Intégration et préservation de l’identité nationale dans l’Union européenne / Integration and Preservation for National Identities in the European UnionLaithier, Lucie 08 December 2015 (has links)
Comment interpréter la clause d’identité nationale, insérée par le Traité de Maastricht au sein du Traité sur l’Union européenne ? Dans sa version courte, elle prévoit que « l’Union respecte l’identité nationale de ses États membres ». La présente étude, centrée sur l’interprétation socioculturelle de la clause, se propose d’examiner sa portée juridique. En la matière, il apparaît que l’intégration européenne entretient un rapport ambivalent avec l’identité collective : si elle encadre juridiquement la façon dont les États membres définissent leur identité nationale – principe de leur unité –, elle ne tend pas à instaurer une identité européenne substitutive, interrogeant par là même les fondements de la démocratie européenne. Dans le mouvement inverse, les identités nationales des États membres ont aussi un impact sur le processus d’intégration : elles constituent une limite matérielle, bien qu’imprécise, à l’intégration économique et politique européenne. Agissant faiblement dans la répartition des compétences entre l’UE et les États membres, l’identité nationale des États membres représente en revanche un frein puissant à la démocratisation de l’UE. Il s’agit là d’un des défis majeurs de la construction européenne : si elle s’oriente dans le sens d’une intégration politique, elle supposera de conceptualiser les fondements d’une démocratie non nationale. A cette fin, dans le contexte européen et sur le plan juridique, en tant que clause d’articulation entre l’universel et le particulier, la clause d’identité nationale gagnerait à être précisée dans son contenu socioculturel et à œuvrer davantage en tant que principe régissant la délimitation des compétences de l’UE. / How should the clause of national identity, inserted by the Maastricht Treaty within the Treaty on European Union, be understood? In its shorter version, this clause provides that “the Union shall respect the national identities of its Member States”. This study, focused on the sociocultural interpretation of the clause, proposes to examine its legal scope. In that matter, the European integration maintains an ambivalent relationship with collective identity: while circumscribing legally the way that the Member States define their own national identity – the principle of their unity –, it is not aimed at establishing a European substitutive identity, and this statement raises the question of the founding principles of the European democracy. In the opposite movement, the national identities of the Member States also have an impact on the integration process: they represent a substantive limit, though imprecise, to the economic and political integration. Having a weak incidence on the division of competence between the EU and the Member States, the national identity of the Member States constitutes in contrast a powerful obstacle to the democratization of the EU. This is precisely one of the major challenges of the European construction: if it follows the political path of integration, it will require the conceptualization of the grounds of a multinational democracy. For this purpose, in the European context and from a legal point of view, as a clause of articulation between the universal and the particular, the clause of national identity would deserve to be specified in its sociocultural content and to be used as a principle guiding the delimitation of competence of the EU.
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Les infractions consommées par le mensonge / The infractions proved (done) through lieComert, Alev 14 December 2015 (has links)
Le mensonge est un fait omniprésent dans notre vie. La religion et les règles morales condamne tout mensonge parce qu’il est le signe de trahison des valeurs morales universelles communes à toutes les sociétés. Tous les jugements et les droits doivent nécessairement reposer sur la vérité. Les règles juridiques, inspiré de règles religieuses et morales, répriment également le mensonge. Toutefois, en application des principes régissant la matière, le droit pénal ne réprime que les mensonges concrètement nuisibles à la société et aux individus. La sanction du mensonge nécessite que l’usage du mensonge permette de parvenir à une fin prohibée par la loi pénale. L’intervention du législateur est justifiée et légitimée par des impératifs d’ordre public imposant la protection des valeurs sociales nécessaires au fonctionnement de la société. La recherche entreprise porte sur les infractions consommées par le mensonge en droit pénal. Le droit pénal conçoit le mensonge comme une déviation par rapport à la vérité réalisée sous des multiples formes, sans apporter une définition précise. La matière pénale ne s’intéresse pas à une inexactitude en tant que telle, mais au mensonge, qui par définition, ne peut être qu’intentionnel, fait de mauvaise foi dans le but de tromper. Cette étude a pour but de d’identifier les critères retenus lors de la répression du mensonge dans toutes les infractions consommées par une altération frauduleuse de la vérité. A la lecture du Code pénal, on peut constater que de nombreuses infractions sont construites sur le mensonge. Conformément aux principes régissant le droit pénal, la répression du mensonge doit se faire qu'en fonction de critères objectifs et déterminés. Les réformes et les évolutions substantielles génèrent des incertitudes sur les frontières traditionnellement admises du mensonge punissable et génèrent une problématique renouvelée. Les composantes des infractions sont affectées par des transformations majeures et rendent la ligne de démarcation de la répression mouvante. La jurisprudence confirme cette tendance et témoignent de la souplesse observée lors de la caractérisation du mensonge. / Lying is a fact of life. Both religion and morality condemn lying as a sign of treason against the universal moral rules common to all societies. All judgements and all laws must rely on truth. Legal rules, inspired by religious and moral rules, repress the use of lies. Applying the principles of this subject, however, criminal law only represses lies that specifically harm society or individuals. Lies are only punished if their use facilitates actions prohibited by penal law. The intervention of the legislator is justified and legitimate to ensure public order and protect the social values essential for the functioning of society. The following research aims to show the (proven) violations committed by the act of lying. Penal law considers lies a deviation from the truth that manifests itself in a number of ways and does not have a precise definition. In criminal matters, inaccuracy is not the most crucial aspect –lies are by definition necessarily instances of intentional deception. This study aims to identify the criteria applied for the punishment of lying in cases of violations of the law that resort to an alteration of the truth with fraudulent intent. Reading the criminal code, we see that a large number of violations are based on lies. According to the penal law principles, the punishment of lying must be based on specific and objective criteria only. Reforms and substantial transformations throw uncertainties upon the traditionally accepted demarcations of punishable lies, which perpetuates the problem. The components of these violations are affected by major transformations, which leads to unclear determination of punishment. Juriceprudence confirms this tendency and shows certain flexibility during the characterisation of what constitutes a lie.
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Islam et société : questions contemporaines et enjeux européens / Islam and Society : contemporary Issues and European concernsAit M'Barek, Abbes 16 October 2015 (has links)
La laïcité est, en principe, intrinsèquement liée d’une part, à la sécularisation des esprits et des attitudes, des institutions et des gouvernements, des lois et du droit, et d’autre part, au pluralisme démocratique et à un Etat garant des libertés et des droits de l’Homme. Quelle attitude l’islam contemporain a-t-il face à la séparation du religieux et du politique ? Nous nous proposons à travers cette recherche de nous situer un peu plus en amont de la pensée islamique savante et des doctrines fondamentalistes, en relation avec l’esprit critique et les enjeux de la modernité, de la laïcité et de la sécularisation. Bien au-delà de la pensée réformiste contemporaine, qui s’emploie à une relecture des Textes Fondateurs visant à remodeler la jurisprudence de manière à jeter la passerelle entre Tradition et société moderne, bien au-delà des émergences de laïcité de la pensée soufie plus orientée vers la liberté intérieure, la fraternité, l’accueil de la différence et l’amour, bien au-delà aussi de l’exégèse des sources scripturaires de l’orthodoxie musulmane, nous jugeons nécessaire de remonter le temps de l’Islam de manière à voir comment est interrogé l’héritage arabo-musulman afin d’en dégager l’authenticité, ou du moins « l’historiographiquement correct » dans l’ensemble des stéréotypes, des caricatures et des déformations séculaires : soit en nous plaçant sans complexe entre « l’écriture et l’histoire » comme Alfred Louis de Prémare, de manière à en mesurer les écarts, les interstices où naissent les distorsions vu que la modernité, c’est à dire l’innovation, le changement cumulatif et auto-généré, est déterminée par l’initiative historique ; soit en revoyant la position de certains penseurs musulmans contemporains face à la question des fondements de l’Islam ou du fait coranique, comme Arkoun, Jabri, Ramadan dont le travail varie, selon qu’il se donne comme objectif de déconstruire la croyance religieuse, position la plus radicale, ou de s’intéresser aux catégories utilisées par l’exégèse coranique dont « al-nāsiḫ » et « al-mansūḫ », ou enfin de procéder à une réélaboration du fiqh. La déconstruction sera donc antérieure, externe et totale ou bien interne et partielle selon que l’on procède à un travail de ruine ou à une simple analyse. L’exigence d’historicité et de rationalité est telle que quelque « significatif que soit l’échantillon des interprétations anciennes ou modernes, des textes coraniques de référence sur les questions importantes qui travaillent les sociétés actuelles, pour extrêmement répétitives d’un auteur à l’autre à travers les siècles, que soit la Tradition théologico-juridique dominante, dont on a tiré les commentaires du Coran », elle requiert un effort constant « devant la redoutable responsabilité qui oblige à penser tout autrement la vie et à prendre des décisions dans l’épreuve de l’indécidable en inventant de nouvelles lumières dans des conditions politiques et techniques entièrement renouvelées », pour reprendre Marc Goldschmit dans sa définition de la déconstruction. / Secularism should, intrinsically, be linked on one hand, to the Secularization of minds and attitudes, institutions and Governments, laws and law, and on the other hand, democratic pluralism and a State guarantee of freedoms and human rights. How does contemporary Islam face the separation of religion and politics? I set out through this research to put myself a little bit upstream of scholarly Islamic thought and fundamentalist doctrines, in relation with critical thinking and the stakes of modernity, secularism and secularization. Well beyond the contemporary reformist thinking, which apply to a rereading of Islam’s founding texts to reshape the jurisprudence in order to create a link between tradition and modern society, well beyond the emergence of the Sufi thought secularity, more oriented towards interior freedom, fraternity, accepting difference and love, also beyond the exegesis of the scriptural sources of Muslim orthodoxy, it’s necessary to go back in Islamic time in order to see how the Arab-Muslim heritage is examined to identify the authenticity or at least “the historiographically correct” in all stereotypes, caricatures and secular distortion : either by analyzing how some historians have interfered, without any inhibitions, in “writing and history” like Alfred-Louis de Prémare, so as to measure the gaps where you can find distortions because modernity, which means innovation or cumulative change self-generated, is determined by the historical initiative. Or by reviewing the position of some contemporary Muslim thinkers faced with the question about the foundations of Islam or the Quranic exegesis “al-nāsiḫ” and “al mansūḫ”, or finally by reelaborating the fiqh. Deconstruction will be previous, complete and external, or internal and partial, depending on whether one ruins or performs a simple analysis. The requirement of historicity and rationality is such as "however significant the sample of interpretations ancient or modern is, reference Koranic texts about the important issues found in today’s society, extremely repetitive from one author to another through the centuries, whether it be the dominant theological-legal Tradition, from which we extract the Koran comments", it requires a constant effort "in front of a formidable responsibility that requires thinking about life differently and make decisions despite of the undecidable by inventing new lights in political and technical conditions fully renewed ", to quote Marc Goldschmit in his definition of deconstruction.
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La responsabilité civile des professionnels du droit : comparaison de l'obligation de conseil de l'avocat et du notaire / The civil liability of legal professions : comparison of the obligation of counsel of the attorney and the notaryIkherbouchen, Vincent 22 November 2017 (has links)
La montée en puissance de l'obligation de conseil n'a pas épargné, dans son sillage, l'avocat et le notaire. Or, avec près de 65000 avocats et 11000 notaires en exercice sur le sol français, recensés en 2017, ils représentent les métiers du droit les plus exercés mais aussi les plus exposés au risque de voir leur responsabilité civile engagée en raison du manquement à leur obligation de conseil. Pourtant, les contours de cette obligation, dessinés par la jurisprudence, sont souvent diffus et imprécis. L'objectif de la thèse consiste donc à démontrer que l'obligation de conseil dispose d'un régime autonome, obéissant à des forces propres, permettant de la distinguer de notions voisines. Pour y parvenir, il faudra mettre en lumière la fonction de l'obligation de conseil. Cette analyse permettra de démontrer que l'avocat et le notaire sont tenus d'une obligation dont la portée est sensiblement identique. Curieusement, pourtant, en cas de défaillance de leur part, la jurisprudence a fait le choix de ne pas retenir un régime de responsabilité civile uniforme. Traditionnellement, en effet, c'est généralement à l'aune des règles de la responsabilité contractuelle que l'avocat doit répondre de sa défaillance tandis que la responsabilité du notaire est plutôt appréciée sur le terrain délictuel. Ce système, reposant sur une argumentation qui n'emporte pas pleinement la conviction, conduit à des inégalités de traitement de la victime mais aussi du professionnel fautif. Pour ces raisons, des solutions correctrices seront proposées afin d'harmoniser le régime de responsabilité civile applicable. / The overall increase of the obligation of counsel within the French legal system did not spare attorneys and notaries in its wake. With approximately 65000 practising attorneys and 11000 practising notaries in France, according to registered figures in 2017, they embody the most practiced legal professions. They are also the most likely to see their civil liability incurred in regards to a breach of their duty to provide legal advice. However, the outlines of this obligation, framed by case law, are often imprecise and diffuse. This thesis aims to demonstrate that the obligation of counsel has an autonomous regime subject to proper rules, highlighting the gap between adjacent concepts. In this context, the function of this obligation will be explained. This analysis will show that attorneys and notaries are bound to an obligation which the impact is roughly identical. However, in case of a breach of their obligation, case law does not design a unique regime of civil liability. Indeed, an attorney's liability is traditionally based on contractual liability, whereas a notary's liability is generally based on tort liability. This system, erected on a debatable argumentation, leads to inequalities of treatments for both victims and legal counsel. For these reasons, corrective solutions will be proposed in order to harmonise the civil liability regime applicable.
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Comportements reproductifs en République du Congo : permanences et changements : pour une approche contextuelle et dynamique de la fécondité / Reproduction behaviors : permanencies and changes : for a contextual and dynamic approach of the fertilityLibali, Benoît 18 December 2015 (has links)
Les niveaux actuels de la fécondité africaine sont, pour la plupart des observateurs, l’expression d’un maintien des valeurs traditionnelles d’essence ancestrale. Celles-ci continueraient à déterminer les comportements reproductifs, en dépit des changements économiques, politiques et sociaux. En partant du cas de la République du Congo, l’analyse dynamique et contextuelle de ces comportements, révèle que ceux-ci sont plutôt en nette rupture par rapport au niveau actuel de la fécondité ; ils suggèrent d’importants besoins non satisfaits de limitation des naissances. Il est possible qu’un certain réflexe malthusien se développe progressivement, qui n’exclut nullement le besoin ou désir d’enfants, contrairement à certaines théories. Ces comportements sont caractérisés par de profonds changements se traduisant par une déconnexion entre sexualité, nuptialité et procréation ; un rajeunissement des âges au premier rapport sexuel et à la première naissance ; l’ajournement de l’âge d’entrée en union matrimoniale et par la baisse de la polygamie. Les comportements reproductifs actuels sont de nature à entraîner la fécondité à la baisse, s’ils étaient bien encadrés institutionnellement dans le contexte actuel. L’importance croissante de la fécondité des adolescentes invite à redéfinir les fondements de la fécondité africaine. Dans un contexte marqué également par d’importantes ruptures dans les mécanismes de transmission des valeurs traditionnelles, amplifiée par la scolarisation et l’urbanisation, il est souhaitable de restructurer la communication sur les choix en matière de contrôle de la fécondité. Autrement, la transition de la fécondité, irréversible, se fera à son rythme, non pas seulement au gré des crises, mais de façon durable par adaptation aux conditions de vie et au mode de production en développement. / Current levels of African fertility are, for most observers, the expression of a continuation of traditional values of ancestral essence. For those observers, the traditional values continue to determine reproductive behavior, despite the economic, political and social changes. Based on the case of the Republic of Congo, dynamic and contextual analysis of these behaviors, reveal that these are rather clear break from the current level of fertility; they suggest significant unmet need for birth control. It is possible that a Malthusian reflex develops gradually, which does not exclude the need for children, contrary to some theories. These behaviors are characterized by profound changes resulting in a disconnection between sexuality, marriage and reproduction; rejuvenation of the ages at first intercourse and first birth; postponing the age of entry into marital union and the decline of polygamy. Current reproductive behavior are likely to make fertility declining, if they were well supported institutionally in the current context. The growing importance of adolescent fertility calls for redefining the foundations of African fertility. In a context marked also by significant disruptions in the mechanisms of transmission of traditional values, enhanced by education and urbanization, it is desirable to restructure the communication on the choice of fertility control. Otherwise, the fertility transition, which is irreversible, will be at its own pace, not just at the mercy of crises, but in a sustainable way by adaptation to the conditions of life and way of production in process.
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L’étude des fondements de l’action chez le dirigeant Trois regards : réflexivité, intériorité, gouvernementalité/éthiqueRobichaud, Alain 01 1900 (has links)
Cette thèse porte sur l’étude des fondements de l’action de dirigeants de grandes entreprises au Québec. Ces dirigeants ont en commun d’avoir assumé cette fonction pendant plus de vingt ans, d’être tous très reconnus par la communauté d’affaires québécoise et de faire partie de la même génération, celle des premiers nés du baby- boom. Cette thèse appréhende les fondements de l’action de ces dirigeants à partir de trois différentes voies de connaissance : réflexivité, intériorité et gouvernementalité. L’approche réflexive implique d’adopter un cadre analytique plus cognitif et opère un retour sur l’action. L’approche de l’intériorité fait appel à cadre d’analyse des affects et consiste en un travail d’interprétation de la vie intérieure. Enfin, l’approche de la gouvernementalité conduit à analyser le fondement du pouvoir du dirigeant, et conduit à explorer la place de l’éthique dans la gouvernance managériale.
Le premier article vise à faire ressortir comment les dimensions conscientes et inconscientes de l’intériorité d’un dirigeant sont au fondement de son action. Le regard réflexif partant de ces valeurs chrétiennes, humanistes, a permis l’établissement d’une solide relation de confiance entre les employés et la direction. Il montre également comment des mécanismes de défense passant par la sublimation de pulsions agressives en hyperactivité ont permis au dirigeant de trouver des moyens créatifs de nier la douleur ressentie et de mener des projets constructifs à long terme. C’est en ce double sens que l’intériorité peut être vue comme un fondement de l’action dirigeante.
Le deuxième article cherche à faire la lumière sur les fondements de l’action du dirigeant à partir d’une étude comparative de modes de direction portant sur une responsabilité spécifique définie ici comme « fonction paternelle ». L’étude analyse un contraste important entre les deux groupes étudiés. D’une part, en l’absence de cette fonction paternelle, le dirigeant obtient peu de légitimité et de crédibilité et la vie du groupe est marquée par des rapports conflictuels, immatures avec la présence d’un langage non professionnel, voire vulgaire. D’autre part dans le cas de la présence de cette dimension paternelle, le dirigeant obtient respect et légitimité, ce qui se traduit par une vie de groupe basée sur des rapports de collaboration, d’une capacité de discussion et de résolutions de problèmes, bref un épanouissement des personnes dans le groupe. Cette responsabilité bien assumée de la part du dirigeant de la fonction paternelle rend possible un travail de sublimation des pulsions agressives –
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sexuelles – permettant le développement d’une expérience partagée et constructive (passage de la groupalité psychique individuelle à groupale). Le travail de sublimation, d’élaboration devient possible par l’établissement de règles, de limites bien tenues par un dirigeant assumant ses responsabilités de gardien-protecteur, de guide. C’est pourquoi que l’on peut considérer la fonction paternelle comme fondement de l’action.
Le troisième article a pour objet d’analyse la constitution morale du dirigeant, soit les règles qu’il se donne pour vivre une conduite éthique par des techniques de soi. La constitution morale rend possible une meilleure maitrise des appétits, des désirs égoïstes et de ce fait, permet une gouvernance de soi rendant possible une judicieuse gouvernance des autres. L’étude propose d’analyser le discours de ces dirigeants comme fondé par une double logique, l’une liée aux affaires et l’autre à la direction des personnes. L’article montre que les dirigeants sont le produit d’une époque et d’une culture bref, d’un mode de subjectivation bien spécifique. Plus précisément, nous montrons que ces dirigeants partagent des principes et valeurs fondamentaux, par exemple du dire vrai et de la cohérence entre actes et paroles ainsi que des notions de sollicitude, de reconnaissance et de transparence. Par ailleurs, le rapport entre le sujet-dirigeant et son objet, ceux et celles qu’il dirige, apparaît sous la dynamique du rapport savoir-pouvoir. La complexification de cette dynamique amène parfois un détournement de la règle éthique même jusqu’à la travestir. Cette étude montre bien que le rapport savoir-pouvoir peut être considéré comme fondement de l’action du dirigeant dans son métier de diriger.
En conclusion, les résultats de l’étude sur les fondements de l’action – « éléments essentiels » liés au savoir imbriqué dans l’action – témoignent d’un changement de paradigme, c’est-à-dire à une remise en question du dirigeant comme référent de l’action, pour une prise en compte de la fonction de diriger solidement légitimée dans un système organisé. / This thesis focuses on the study of the foundations of the action of large companies’ leaders in Quebec. These leaders have in common that they have assumed this role for over twenty years, are all highly recognized by the Quebec business community and are part of the same generation, that of the first-borns of the baby boom. This thesis apprehends the foundations of the action of these leaders from three different knowledge paths: reflexivity, interiority and governmentality. The reflective approach involves adopting a more cognitive analytical framework and provides feedback on action. The interiority approach calls on an affect analysis framework and consists of a work of interpretation of the interior life. Finally, the governmentality approach leads to an analysis of the basis of the leader's power and leads to the exploration of the place of ethics in managerial governance.
The first article aims to bring out how the conscious and unconscious dimensions of a leader's interiority are at the basis of his action. The reflective gaze, based on these Christian and humanist values, allowed the establishment of a solid relationship of trust between employees and management. It also shows how defense mechanisms through the sublimation of aggressive overactive impulses allowed the leader to find creative ways to deny the pain felt and to lead constructive long-term projects. It is in this double sense that interiority can be seen as a foundation of leading action.
The second article seeks to shed light on the foundations of the leader's action from a comparative study of management methods relating to a specific responsibility defined here as "paternal function". The study analyzes an important contrast between the two groups studied. On the one hand, in the absence of this paternal function, the leader obtains little legitimacy and credibility and the life of the group is marked by conflicting, immature relationships with the presence of an unprofessional, even vulgar language. On the other hand, in the case of the presence of this paternal dimension, the leader obtains respect and legitimacy, which translates into a group life based on collaborative relationships, a capacity for discussion and problem solving; in short, a development of the people in the group. This well- assumed responsibility on the part of the leader of the paternal function makes possible a work of sublimation of the aggressive - sexual - impulses allowing the development of a shared and constructive experience (transition from the individual psychic groupality to the group). The work of sublimation, of elaboration becomes possible by the establishment of rules, of well-kept limits by a leader assuming his
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responsibilities as guardian-protector, guide. This is why we can consider the paternal function as the basis of action.
The third article has for object of analysis the moral constitution of the leader, that is to say the rules which he gives himself to live an ethical conduct by techniques of oneself. The moral constitution makes possible a better control of appetites, egoistic desires and suddenly, allows self-governance making possible a judicious governance of others. The study proposes to analyze the discourse of these leaders as founded by a double logic, one related to business and the other to the management of people. The article shows that leaders are the product of an epoch and a brief culture, of a very specific mode of subjectivation. More precisely, we show that these leaders share fundamental principles and values, for example telling the truth and consistency between deeds and words as well as notions of concern, recognition and transparency. In addition, the relationship between the subject-leader and his object, those he directs, appears under the dynamics of the knowledge-power relationship. The increasing complexity of this dynamic sometimes leads to a diversion of the ethical rule even to the point of disguising it. This study clearly shows that the knowledge-power relationship can be considered as the basis of the leader's action in his leadership profession.
In conclusion, the results of the study on the foundations of action - “essential elements” linked to the knowledge embedded in action - bear witness to a change of paradigm, that is to say to a questioning of the leader as a referent for action, to take into account the function of leading firmly legitimized in an organized system.
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Du Discours sur l'inégalité au Contrat social : cohérence et paradoxes dans la philosophie politique de Jean-Jacques RousseauPelletier, Simon 12 December 2024 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2017-2018 / Ce mémoire affronte le problème de l'unité de la pensée de Rousseau, en particulier dans son versant politique. Il met en évidence la place centrale qu'occupe, dans sa philosophie, la thèse de la bonté naturelle de l'homme, et défend l'idée que les grandes articulations du Contrat social en sont des ramifications. Pour ce faire, il montre d'abord que les principes du droit politique représentent pour Rousseau la solution à un problème inhérent à la condition sociale de l'homme, problème développé dans le Discours sur l'inégalité. Les deux premiers chapitres du mémoire sont pour cette raison consacrés entièrement à une étude du second discours, où Rousseau pose le principe de la bonté naturelle de l'homme, puis décrit la façon dont celle-ci s'altère et finit par se corrompre dans la vie sociale. Les troisième et quatrième chapitres, quant à eux, contiennent une étude minutieuse du Contrat social, qui met d'une part en lumière le lien de continuité unissant l'ouvrage au Discours sur l'inégalité, et qui, d'autre part, démontre que ses tensions doctrinales résultent justement de son rattachement à la thèse de la bonté naturelle de l'homme.
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La théorie des catégories: ses apports mathématiques et ses implications épistémologiques.<br />Un hommage historio-philosophiqueKrömer, Ralf 06 May 2004 (has links) (PDF)
La théorie des catégories (TC) vaut tant par ses applications mathématiques que par les débats philosophiques qu'elle suscite. Elle sert à exprimer en topologie algébrique, à déduire en algèbre homologique et, en tant qu'alternative à la théorie des ensembles, à construire des objets en géométrie algébrique dans la conception de Grothendieck. Des sources non publiées montrent que Grothendieck quitta le groupe Bourbaki à l'issue d'un débat sur la TC relevant en partie de l'épistémologie, notamment quant à la réalisation ensembliste des constructions catégorielles. Nous soutenons que la TC est fondamentale, car elle traite d'opérations typiques de la mathématique de structures : d'après notre position pragmatique, la justification de la connaissance mathématique ne se fait pas par la réduction à des objets de base mais plutôt, à chaque niveau, par rapport au sens commun technique (les théories de niveau ultérieur ont pour objets les théories des objets originaux).
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