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Une analyse sociohistorique des communautés imaginées des Balkans aux XIXe et XXe siècles

Theurillat-Cloutier, Fanny 10 1900 (has links) (PDF)
C'est au travers du prisme nationaliste qu'on a tâché de comprendre et de résoudre les conflits en ex-Yougoslavie, étudiés souvent comme des conflits entre Serbes, Croates, Bosniaques, Albanais, etc. Mais qui sont au juste les fameux « groupes nationaux » dont il est question? Le sociologue américain Rogers Brubaker dirait qu'on a fait acte ici de groupisme (groupism) en prenant pour acquis des groupes dont les clôtures sociales sont loin d'être incontestées. Pour reprendre une idée d'Etienne Balibar, il a bien fallu « instituer dans le réel cette unité imaginaire contre d'autres unités possibles ». Ce mémoire se propose de relire comment se sont construites les clôtures sociales nationalistes dans les Balkans occidentaux tout au long du XIXe et du XXe siècle et contre quels autres types de clôtures sociales concurrentes. L'objectif est de jeter un regard nouveau sur le nationalisme à partir d'une approche moderniste, tout en dépassant ses limites habituelles que sont les modèles trop généraux et la réification des groupes nationaux. Pour ce faire, notre démarche combine l'approche de Rogers Brubaker avec celle de la théorie des relations sociales de propriété. Une hypothèse centrale est que ce processus est intrinsèquement lié aux conflits sociaux autour de l'appropriation des surplus politiques, économiques et culturels. Nous voulons repenser l'imbrication dynamique des institutions, des rapports de pouvoir, des relations sociales d'appropriation et de la constitution d'une identité collective. Les communautés imaginées nationales ont progressivement pris la place prépondérante face à d'autres formes d'appartenance. Tout d'abord inexistantes dans l'Empire ottoman, d'un côté elles se sont par la suite constituées sur la base des Églises auto-céphales serbe et grecque. De l'autre, elles ont permis à la petite noblesse et la bourgeoisie croate de s'affirmer face aux nationalistes hongrois. Sous la première Yougoslavie, les discriminations vécues principalement par les populations non-slaves cristallisent pour la première fois le sentiment d'appartenance nationaliste chez les classes dominées. Ainsi, à la création de la deuxième Yougoslavie, une structure fédérale sur des bases nationalistes est négociée et c'est le long de ces lignes qu'elle finira par imploser, du fait d'inégalités politiques et économiques. Durant la période couverte, les définitions des divers groupes nationaux ont connu maintes transformations, que ce soit au niveau des marqueurs de la nationalité (langue, religion, ethnicité, etc.), des populations incluses et exclues et des objectifs poursuivis par la clôture sociale nationalitaire. Aujourd'hui, après avoir redéfini les clôtures sociales au profit des élites locales, les catégories nationales sont la référence douloureuse à un passé récent qui a reconfiguré la région en homogénéisant le territoire, mais aussi le sentiment d'appartenance. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Balkans, Brubaker, catégories nationales, communautés imaginées, nationalisme, relations sociales d'appropriation, sociologie historique, Yougoslavie, XIXe siècle, XXe siècle.
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Les textes poétiques canadiens du XVIIIe siècle (1755-1776) : témoins de l'influence de la culture de guerre sur le discours identitaire et l'imaginaire collectif

Boulanger, Éric 08 1900 (has links) (PDF)
Durant la guerre de Sept Ans, de nombreux versificateurs anonymes s'inspirèrent des événements qui eurent lieu en Amérique du Nord pour célébrer la force et la grandeur des troupes franco-canadiennes. Il s'agissait pour eux d'attiser la haine de la population envers l'ennemi tout en favorisant la cohésion sociale de leur collectivité. Ces textes poétiques et chansons constituèrent un terrain propice à l'émergence d'un nouveau discours identitaire, et ce, en permettant, d'une part, la migration de l'ethnonyme « Canadien » dans le champ discursif local et, d'autre part, en contribuant à la création d'un premier récit commun mettant en scène les exploits guerriers de héros natifs de la colonie. Il va sans dire que le contexte de guerre qui sévit alors en Amérique du Nord influence inévitablement la manière dont les habitants de la colonie se perçoivent et envisagent l'Autre. L'apparition de la figure du Canadien coïncide avec la mise en place d'une culture de guerre. Puisque cette dernière favorise l'idéalisation de la collectivité, la déshumanisation de l'ennemi et l'idée de sacrifice, les versificateurs développent une image du Canadien en parfaite opposition avec la figure de l'Anglais. Le registre épique qu'empruntent les différentes représentations littéraires du Canadien témoigne, hors de tout doute, de l'influence directe qu'exerce alors la culture de guerre sur la formation du discours identitaire. Quoi qu'il en soit, l'identité canadienne ne semble pas encore pouvoir être envisagée hors de la francité. Bien que plusieurs indices indiquent que les versificateurs de l'époque travaillent à forger un discours identitaire - mouvance du discours patriotique, spécificité du discours religieux, attachement au territoire, apparition de la figure du Canadien, scission entre les versificateurs pro-Vaudreuil et pro-Montcalm - rien ne laisse présager la rupture définitive que la Conquête établira entre les Canadiens et leur mère patrie au plan politique. Aux lendemains de la Conquête, le nouveau contexte sociopolitique obligera les versificateurs à procéder à un réaménagement de l'espace discursif. Pour ce faire, ils devront adapter les codes de valeurs, les croyances et les comportements instaurés par la culture de guerre. C'est pourquoi ils procèderont à une reconfiguration de l'imaginaire collectif et délaisseront le récit commun développé sous le Régime français. Il s'agira pour eux d'élaborer un récit commun en prenant en compte le nouveau statut de peuple conquis que doit désormais assumer leur collectivité. Par conséquent, le discours identitaire prendra forme autour d'un double mouvement de résistance et de soumission. Les versificateurs de la province tenteront par l'entremise de différents procédés narratifs de prouver leur loyauté envers l'administration, et ce, tout en critiquant le comportement des émigrants britanniques venus dans la province pour s'enrichir aux dépens de la population canadienne. La fragmentation des représentations de l'élément britannique, l'évolution de l'utilisation de l'ethnonyme « Canadien », la disparition des héros d'antan au profit des représentations de la collectivité canadienne, l'essor de la figure du loyaliste, de même que les représentations positives du gouverneur Carleton, sont autant de preuves qui témoignent qu'une remobilisation culturelle s'opère dans la colonie. Par conséquent, ce réaménagement de l'espace discursif contribue à transformer la façon dont les Canadiens se perçoivent et envisagent l'Autre. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Québec, Canada, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, identité, imaginaire collectif, « canadianité », mythe, figuration, figure de l'Autre, culture de guerre, démobilisation culturelle, re-mobilisation culturelle, récit commun, discours social, discours identitaire, poésie, chanson.
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Le rôle de la presse dans la constitution du littéraire au Bas-Canada et au Brésil au cours du premier XIXe siècle : vers la formation d'une culture nationale dans les collectivités neuves des Amériques

Doyon, Nova January 2008 (has links) (PDF)
Cette thèse envisage la formation des cultures nationales au sein de deux collectivités neuves des Amériques, alors que s'enclenche, au toumant du XIXe siècle, un mouvement d'émancipation politique dans la majorité des sociétés coloniales. Constatant que l'émergence d'un espace public s'effectue à la même époque au Québec et au Brésil, parallèlement à la diffusion des Lumières et à l'implantation d'une presse politique, j'ai voulu comparer le processus de formation du champ intellectuel au sein de ces deux collectivités. En étudiant plus particulièrement les procédés littéraires mis en oeuvre dans le discours des joumaux bas-canadiens et brésiliens du premier XIXe siècle, j'ai tenté de mieux comprendre le rôle des périodiques dans la constitution du littéraire. De par sa position hégémonique au sein du champ intellectuel, la presse apparaît alors comme une véritable locomotive de la vie intellectuelle bas-canadienne et brésilienne. Le corpus est constitué principalement de journaux d'opinion mais aussi de revues encyclopédiques. Pour le Québec, je me suis attardée principalement aux années 1817-1819 afin de proposer un portrait du milieu éditorial au début du XIXe siècle et de cerner plus spécifiquement le fonctionnement de la presse à cette époque. Du côté brésilien, je me suis intéressée plus largement aux périodiques publiés entre 1808 et 1840 afin de présenter un plus vaste éventail de pratiques littéraires déployées dans la presse des premières décennies du XIXe siècle. L'introduction s'attarde aux répercussions de l'implantation de l'imprimerie dans les sociétés coloniales et décrit l'impact occasionné par les changements politiques sur le sentiment identitaire des collectivités québécoise et brésilienne. Les trois premiers chapitres se penchent sur la mise en place des institutions de la vie littéraire au sein des collectivités bas-canadienne et brésilienne et prennent en compte les enjeux politiques propres à chacune des sociétés. Ces chapitres permettent de cerner dans quel contexte se fait l'apparition de la presse et ainsi de mieux saisir son rôle à la fois politique et culturel. Les chapitres 4 et 5, qui analysent plus directement les joumaux bas-canadiens et brésiliens, permettent précisément de voir la presse à l'oeuvre dans la constitution du littéraire et d'une culture nationale. L'analyse du discours joumalistique bas-canadien et brésilien montre ainsi que c'est au sein du milieu intellectuel, et avec le politique, qu'émerge progressivement le littéraire; il s'illustre dans une écriture qui commence à se reconnaître comme telle à travers les polémiques, les débats sur la culture, la critique et le recours à la fiction. Proposant une analyse pragmatique du littéraire en contexte américain, ma thèse entend contribuer à une relecture de l'histoire littéraire québécoise du premier XIXe siècle grâce à l'apport d'une démarche comparée intercontinentale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Québec, Brésil, Presse, Littérature, Culture nationale, Collectivités neuves, 19e siècle.
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Pouvoir politique et espaces religieux au Sénégal : la gouvernance locale à Touba, Cambérène et Médina Baye

Diagne, Mountaga 12 1900 (has links) (PDF)
Les analyses sur les processus politiques, notamment en Afrique se sont bornées à expliquer les conditions économiques et socio-historiques de la faillite de l'État dans les sociétés. Peu d'études font l'analyse de la portée politique des espaces religieux. C'est pourtant en s'y intéressant que l'on peut mener un regard empirique et socio-historique du politique. Notre thèse explore d'autres objets d'analyse du politique, basés sur des référents sociaux, symboliques et religieux. Nous y montrons la diversité des formes de la gouvernance au Sénégal. Pour ce faire, nous revisitons les conceptions macropolitiques et micropolitiques du pouvoir. Dans trois communautés (Mourides, Tidjanes-Niassènes et Layennes) et trois espaces religieux (Touba, Médina Baye et Cambérène) au Sénégal, nous observons les interactions entre divers acteurs (représentants de l'État, élus locaux, chefferies religieuses, responsables communautaires, etc.) qui génèrent du capital social et symbolique pour assurer la gouvernance. En ciblant trois communautés et trois espaces différents, en termes de taille, de statut administratif, de référents symboliques, de rapports historiques avec l'État, nous privilégions ce que peu d'études sur le politique et le religieux au Sénégal ont mené dans l'analyse des relations entre ces deux sphères : un regard croisé. Nous offrons ce regard indispensable dans l'étude du pouvoir, en examinant les capacités de construction du politique dans le local. Traiter des espaces moins documentés (Médina Baye et Cambérène) comme des plus importants (Touba) permet de repérer cette constante recomposition du pouvoir politique. D'abord, on a pu constater qu'à Touba, Médina Baye et Cambérène, les chefferies religieuses ont toujours maintenu un capital symbolique et social au sein de leurs espaces sacrés, contrairement à l'État dont les représentants se sont évertués à acquérir de la légitimité sociale dans l'interaction des pouvoirs, au fil de l'histoire politique contemporaine du Sénégal. Ensuite, nous avons pu observer que le pouvoir des acteurs locaux (chefferies et associations religieuses) se traduit par le contrôle des ressources symboliques (capital symbolique) et relationnelles (capital social). C'est ce qui leur permet d'encadrer les collectivités locales dans la gouvernance et de se redéployer graduellement dans l'espace politique national. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : gouvernance, pouvoir, communautés religieuses, identité collective, local, capital social, État, Sénégal.
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La mobilisation politique non ethnique chez les jeunes en Bosnie-Herzégovine : clivages et rôle des partis politiques

Giroux, Isabelle 07 1900 (has links) (PDF)
Dix-sept ans après la fin de la guerre de Bosnie-Herzégovine, la population continue d'appuyer massivement les partis politiques nationalistes traditionnels, malgré la stagnation politique et économique dont elle est la principale victime et un taux élevé d'insatisfaction. Les jeunes sont les plus touchés par la situation économique; ils sont aussi les plus cyniques et participent très faiblement aux processus politiques. Le petit parti Nasa Stranka, fondé en 2008, tente de mobiliser la population sur d'autres bases que l'ethnicité, et s'adresse principalement aux jeunes et aux citoyens qui ne votent pas. Ses résultats électoraux sont toutefois assez faibles. L'objectif de cette recherche est d'explorer les perceptions des jeunes Bosniens sur les clivages autres qu'ethniques qui structurent la société, et des représentants de partis politiques sur les stratégies permettant de mobiliser sur d'autres bases que l'ethnicité. Nous adoptons une approche théorique portant sur la compétition politique et les clivages, axée sur la complémentarité de la structure et de l'agence. Nous nous intéresserons particulièrement à la présence possible d'ancrages de clivages fondés sur des valeurs postmatérialistes. Nous posons les deux hypothèses suivantes : (a) il existe chez les jeunes Bosniens d'autres ancrages de clivages que les divisions ethniques, fondés par exemple sur des valeurs, et (b) des partis politiques non ethniques déploient des stratégies pour les mobiliser malgré les structures politiques et sociales existantes. Nous testons ces hypothèses à l'aide de données colligées dans le cadre d'une vingtaine d'entretiens semi-dirigés effectués en Bosnie-Herzégovine en mai et juin 2012 auprès de jeunes Bosniens et de représentants de petits partis politiques non ethniques. Nous constatons chez les jeunes rencontrés un certain rejet de l'identité ethnique. En dépit d'un intérêt limité pour la participation politique, nous identifions également de potentiels ancrages de clivages ou d'identifications alternatives fondés sur des valeurs postmatérialistes, et en particulier le droit à la diversité sexuelle et la protection de l'environnement. Le parti politique Nasa Stranka tente de mobiliser ces valeurs postmatérialistes, entre autres, en misant sur son programme non ethnique et social-libéral qu'il présente comme étant unique sur la scène bosnienne, en privilégiant les médias sociaux et le travail de terrain et en se dissociant complètement de la politique bosnienne traditionnelle. Ces résultats offrent un soutien partiel à nos hypothèses. L'agence de Nasa Stranka, et donc son succès aux urnes, sont limités en raison de la force des structures politiques, de la persistance des clivages ethniques, de la méfiance profonde de la population à l'endroit de la politique et des paradoxes inhérents à ses positions et à ses stratégies. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bosnie-Herzégovine, jeunes, participation politique, structure, agence, clivages, partis politiques
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La question de l'identité dans le cinéma Tunisien : représentations et enjeux / Identity in Tunisian cinema : illustrations and challenges

Jaziri, Sana 12 July 2018 (has links)
Au cœur des préoccupations contemporaines dans les sociétés occidentales et orientales, la question identitaire est l'axe général qui nous a permis d'interroger le cinéma tunisien et autour duquel nous avons entrepris nos différentes analyses. En quoi la question d'identité est-elle le fil conducteur et le point commun dans la plupart des films tunisiens ? Comment peut-on penser la question identitaire dans un cinéma national ? Quel est le rapport entre cinéma, mémoire et Histoire ? Comment l'identité est-elle représentée dans un rapport à l'altérité ? Et quelle place a l'identité personnelle au sein d'une société collective ? Pour répondre à toutes ces questions et étudier les films du corpus en rapport avec ce thème, nous avons distingué trois grands axes distincts qui nous semblent essentiels et corrélés. Le premier axe est la collectivité, car un cinéma national interroge la mémoire et les rapports à l'identité culturelle et les mythes. L'axe de l'altérité s'impose dans la deuxième partie de par son rapport dialectique à l'identité. L'une ne peut exister sans l'autre et l'identité ne peut être pensée sans référence à l'altérité. Enfin et en dernière partie de cette recherche, c'est l'identité personnelle qui sera le thème général car dans la Tunisie moderne, le « moi-je » est en perpétuelle recherche d'une libération du poids de la communauté qui jouit encore d'un pouvoir pesant sur l'individu. À travers un corpus filmique diversifié, nous avons essayé de détisser les liens entre les films et une culture nationale afin d'en dégager une constante qui expliquerait une nation et ses films. Une dimension cachée, celle de l'identité. / At the heart of contemporary concerns in Western and Eastern societies, the question of identity is the general axis that allowed us to question Tunisian cinema and around which we undertook the various analyzes. Why is the question of identity the common thread in most Tunisian films? How can we think about identity in a national cinema? What is the relationship between cinema, memory and history? How is identity represented in a relationship to otherness? And what place has self-identity within a collective society? To answer all these questions and to study the various retained films, three main distinct axes have been highlighted which seem to us crucial and correlated. The first axis is the community, because a national cinema questions the memory and the attitudes to cultural identity and myths. The second axis is otherness because of the dialectic of identity and otherness. One can neither exist nor be thought without the other. Finally, the last axis is the personal identity as in modem Tunisia. the "l" is in constant search of a deliverance from the community power. Through various films, we tried to unravel the links between films and a national culture to highlight a constant that would explain the nation and its films. A hidden dimension, that of identity.
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Deux mémoires pour une identité en Ukraine post-soviétique

Ostriïtchouk Zazulya, Olha 16 April 2018 (has links)
Depuis l'indépendance de 1991, l'Ukraine s'efforce de se doter d'un capital symbolique pour appuyer sa nouvelle identité et exister en tant qu'État-nation. Ainsi sont mises en place des politiques patrimoniales, de nouvelles commémorations, et une révision du récit historique. Mais la volonté de renforcer la cohésion nationale se heurte à la persistance d'une fracture sociétale, schématisée dans une opposition entre un Ouest dit «prooccidental» et un Est dit «prorusse». Les uns défendent le principe d'une identité nationale à base ethnique s'appuyant sur la mémoire des luttes nationalistes (1920-1950), entretenue par la diaspora nord-américaine, comme enjeu majeur pour la société actuelle. Les autres, réfractaires à cette «nationalisation» du passé et de ses héros controversés, rejettent cette forme d'identification collective, allant jusqu'à lui en préférer d'autres: le panslavisme orthodoxe, le régionalisme, le soviétisme... Cette thèse, se saisit du phénomène mémoriel et en particulier des usages publics du passé, pour décrypter les raisons de cette division, issue d'expériences contrastées, portées par deux mémoires, ayant chacune son propre choix de commémorations, sa logique narrative, ses silences, renvoyant à des enjeux politico-idéologiques sous-jacents. Trois supports mémoriels-clés (Tarass Chevtchenko, la Grande Famine de 1932-1933, la Seconde Guerre mondiale) sont convoqués pour mettre en évidence, à partir de leurs interprétations concurrentes, les visions respectives du passé que se renvoient, comme dans un jeu de miroirs, les tenants des deux camps mémoriels, et qui empêchent la fixation de referents identitaires communs.
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Conjuguer la nation au passé : mémoire et identité dans les manuels d'histoire moldaves, 1918-2006 / Mémoire et identité dans les manuels d'histoire moldaves, 1918-2006

Neagu, Maria 18 April 2018 (has links)
S'appuyant sur un corpus de programmes et de manuels scolaires d'histoire moldaves ayant circulé dans les écoles de 1918 à 2006, notre thèse amorce une réflexion exploratoire sur la question des usages du passé aux fins de la construction d'une identité nationale. Elle se propose de montrer que, par l'entremise de la production scolaire d'histoire, les pouvoirs en place - roumains, soviétiques et moldaves - ont cherché à livrer au jeune citoyen moldave l'image salutaire d'un projet national unificateur. Les deux premières parties de la thèse retracent le contexte géohistorique général et les dynamismes sociétaux sous-tendant les efforts politiques de définition d'une communauté nationale en Moldavie. Dans les trois parties suivantes, nous inventorions les mécanismes discursifs mis en oeuvre afin de construire, sur le mode des mythes fondateurs, les référents identitaires de la collectivité locale, ainsi appelée à se penser « roumaine », « soviétique » et « moldave ». L'analyse rigoureuse des sources permet de distinguer deux grands récits historiques qui s'opposent au chapitre des références identitaires des Moldaves. Le premier, né dans la Roumanie de l'entre-deux-guerres qui incorpore la Moldavie, met en évidence les fondements symboliques qui lieraient les Bessarabiens à la culture, à la langue et aux traditions roumaines. Le second, conçu en RASSM et repris après la Deuxième Guerre mondiale dans le cadre de la république soviétique socialiste moldave, valorise une nation moldave distincte et historiquement vouée à l'aventure communiste. La thèse s'achève sur l'analyse de la période postcommuniste, constatant qu'à cette étape, la production historique s'actualise en dupliquant les discours qui l'ont précédée. Ces deux récits contradictoires et leur cohabitation tendue dans l'espace scolaire permettent de saisir les signes d'un débat de société qui touche à la pluralité des mémoires et aux multiples interrogations identitaires parcourant la société moldave contemporaine. De fait, la Moldavie exprime, dans son effort de transition postcommuniste, le besoin implicite d'attribuer de nouvelles significations à son existence collective, déclinée dès lors au prisme du « nous » et de l'« autre ». Le retour à l'histoire figure comme but et moyen de cette entreprise d'ingénierie nationale.
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Sortir du regard colonial : politiques du patrimoine et du tourisme en Tunisie depuis l'indépendance

Saidi, Habib 12 April 2018 (has links)
Ce travail a pour objet l'étude de l'image que se font les Tunisiens d'eux-mêmes depuis le détachement du pays du joug colonial. Dans l'ambition de mettre en évidence les facteurs externes et internes qui président à l'élaboration de cette image, cette recherche est articulée sur une approche du binôme tourisme-patrimoine. L'accent porte sur la volonté d'expliquer l'ambivalence entre deux regards, l'un tourné vers l'extérieur et l'autre vers l'intérieur. La Tunisie, petit pays de 164 000 kilomètres carrés, accède à l'indépendance en 1956. Cette démarche politique conjuguée à l'accueil de masse de touristes étrangers en font un bon exemple pour appréhender les enjeux des politiques patrimoniales et touristiques dans un contexte de décolonisation. De plus, la Tunisie présente l'intérêt d'avoir fait des choix originaux. Je suggère l'idée de jumellité entre la modernisation et le tourisme étant donné que la nécessité de répondre politiquement aux ambitions modernistes des élites tunisiennes, a été accompagnée par l'ouverture du pays à l'industrie touristique. Ainsi, le tourisme est devenu un véritable acteur des politiques sociales et culturelles lors de la refonte du pays au cours des dernières décennies. Cet acteur a une position dominante dans les débats qui touchent le patrimoine, et par là dans la formation de l'identité et de l'image du pays eu égard aux siens et aux autres. Par son insertion dans les politiques de développement et d'urbanisation, par la construction d'hôtels et de vastes infrastructures qui irriguent le littoral de flux de visiteurs, il est un facteur qui influence l'évolution de la société tunisienne. Ces ensembles d'infrastructures ont aussi une utilité pour l'État qui veut qu'ils soient perçus comme des symboles de progrès et de développement. 11 a réussi à faire admettre à ses citoyens que la bande littorale est entrée de plain-pied dans une modernité qui se veut aux antipodes de zones plus reculées. Cette nouvelle configuration du territoire, quoique implicite et non officielle, se concrétise dans l'apparition d'une image latente, fissurée, qui donne l'impression aux Tunisiens de vivre dans un pays fractionné. D'une part, un littoral miroir de l'Occident perfusé par le tourisme dont la présence renforce ce sentiment. Et d'autre part, plus à l'écart, loin des sentiers battus une zone d'ombre qui ne se reconnaît pas dans le reflet que lui suggère le miroir littoral. Une idée s'est répandue dans le pays : elle se résume à une opposition entre moderne et traditionnel, celle-ci se retrouve sur la juxtaposition Occident-Orient, Arabe-Européen et passé-présent. Dans cette zone d'ombre considérée comme un « arrière-pays » se glisse l'idée qu'y serait refoulé l'Orient, le passé, la tradition... le patrimoine.
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Retour sur un projet du siècle : Hydro-Québec comme vecteur des représentations symboliques et identitaires du Québec, 1944 à 2005

Savard, Stéphane 16 April 2018 (has links)
Dans cette thèse, il est question d'étudier la nature et les variations des représentations symboliques et identitaires véhiculées par les responsables politiques et les dirigeants d'Hydro-Québec lorsqu'ils interviennent entre 1944 et 2005 pour orienter ou pour instrumentaliser la société d'État et le développement énergétique au Québec. L'analyse historienne s'appuie principalement sur trois types de sources : les débats de l'Assemblée législative ou nationale du Québec; les allocutions présentées par les responsables gouvernementaux et les dirigeants de l'entreprise publique; de même que les documents promotionnels traitant des politiques étatiques ou des projets énergétiques. Dans cette perspective, Hydro-Québec peut être considérée comme un vecteur à partir duquel trois catégories de représentations sont véhiculées : celles qui touchent à l'espace approprié, à la modernité ainsi qu'à l'idée de faire société. Les représentations symboliques et identitaires étudiées subissent plusieurs transformations significatives sur une période de soixante ans. Dans un premier temps, l'espace approprié. Le rapport à la nature passe d'un contrôle "viril" des éléments naturels à la prédominance des valeurs de développement durable, en transitant par une ouverture à l'endroit de la protection de l'environnement. D'une manière plutôt similaire, la conception du territoire et de ses régions se modifie en trois temps : l'ouverture d'espaces nordiques vécus, la conquête de territoires septentrionaux utilitaires et le développement des régions nordiques partagées. En second lieu, la modernité. Le rapport à la modernité économique touche d'abord à la tentative de diversifier les pôles industriels pour l'exploitation des ressources premières, avant de se pencher sur l'émancipation économique grâce à l'industrialisation autochtone et, plus tard, de se tourner vers la mise en place des valeurs néo-libérales de rentabilité et de performance. Quant au rapport à la modernité technologique et scientifique, le rattrapage du savoir-faire laisse place à un éloge de l'ingéniosité québécoise source de fierté, avant de favoriser un virage technologique fondé sur de nouvelles technologies intégrées à l'économie. Enfin, l'idée de faire société. Des valeurs communautaires canadiennes-françaises centrées sur la solidarité sociale ainsi que la religion catholique, les composantes mises de l'avant pour faire société se transforment et mettent l'accent sur une émancipation économique, sociale et politique des Québécois francophones avant de s'assurer, plus tard, d'établir une continuité mémorielle avec les idéaux de la Révolution tranquille. Quant au rapport à l'Autre autochtone, il évolue selon quatre phases progressives : ignorance, reconnaissance, coopération et partenariat.

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