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Presse, pouvoir, représentation : le libéralisme et son aspiration à la liberté de l'expression écrite (1814-1830)Pelletier, Simon 28 June 2024 (has links)
Thèse en cotutelle, Université Laval, Québec, Canada, Philosophiæ doctor (Ph. D.) et École des hautes études en sciences sociales, Paris, France. / Cette thèse plonge dans l'intense débat sur la liberté de la presse qui traverse toute la Restauration française (1814-1830). Plus précisément, elle montre qu'à travers sa quête pour instituer et défendre la liberté de presse, le libéralisme aspire à modifier radicalement la nature du pouvoir. En ce sens, la liberté de la presse représente bien plus pour lui qu'un droit individuel : il s'agit aussi d'un moyen de bouleverser la manière dont le pouvoir *représente*, *se représente* et *se laisse représenter*. Dans un premier temps, cette thèse se penche sur une période de fécondité du libéralisme, pendant laquelle celui-ci érige des institutions conformes à ses principes. Elle reconstitue le dialogue entre plusieurs figures majeures de ce courant, particulièrement Benjamin Constant et François Guizot. Ce dialogue culmine dans l'adoption des célèbres lois de Serre de 1819. Il s'agit d'expliquer l'action du libéralisme en recourant à sa pensée. Dans un second temps, cette recherche se penche sur la période qui succède à l'adoption de ces lois, quand le libéralisme se retrouve placé malgré lui en position de résistance. Elle démontre que son action dépasse alors sa pensée. Pendant la décennie 1820, en effet, de nombreux journalistes libéraux s'approprient l'idéal de transparence des institutions énoncé pendant le débat parlementaire sur les lois de Serre. Cette réappropriation donne lieu à l'adoption de pratiques scripturales que n'avaient pas envisagé les principaux penseurs de ce courant, pratiques qui présagent étonnamment le visage futur de la profession. Le genre du compte rendu parlementaire se révèle ici de première importance : à travers lui se remarque l'ambition journalistique de creuser en deçà des apparences, de déjouer la duplicité inhérente au jeu politique. Cette ambition contamine d'ailleurs jusqu'aux plus humbles publications littéraires, qui à la fois pastichent et réinventent le genre du compte rendu. Avec la presse, la scène politique se montre désormais quotidiennement, à travers une narration des événements qui tend à ôter à ses principaux acteurs la maîtrise de leur apparaître. / This thesis delves into the intense debate on freedom of the press which persisted throughout the French Restoration (1814-1830). More precisely, it shows that through its quest to establish freedom of the press and defend it, liberalism aspires to radically modify the nature of power. In this sense, freedom of the press represents much more for liberalism than an individual right: it is also a means of disrupting the way in which power represents those it governs, to represent itself in their eyes, and to let itself be represented by them. Firstly, this thesis looks at a period of fertility, during which liberalism establishes institutions consistent with its principles. This thesis reconstitutes the dialogue between several major figures of this movement, especially Benjamin Constant and François Guizot. This dialogue culminated in the adoption of the famous "de Serre" laws of 1819. Our aim is to explain the action of liberalism by using its thinking. Secondly, this research focuses on the period following the adoption of these laws, when liberalism found itself placed, despite itself, in a position of resistance. We demonstrate that its action exceeds its thought. Indeed, during the 1820s, many liberal journalists adopted the ideal of institutional transparency set out during the parliamentary debate on de Serre's laws. This reappropriation gave rise to the adoption of scriptural practices that the main thinkers of this movement had not considered, practices which surprisingly portend the future face of the profession. The genre of the parliamentary report reveals itself to be of primary importance here: through it we can see the journalistic ambition to dig beyond appearances, to thwart the duplicity inherent in the political game. This ambition also contaminates even the humblest literary publications, which both pastiche and reinvent the genre of reporting. With the press, the political scene is now shown daily, through a narration of events which tends to take away the control of their appearance from its main actors.
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« Ce n’est pas arrivé ici » : sociologie politique de la réception du néo-libéralisme dans le système politique français depuis les années 1970 / "It didn't happen here" : the political sociology of the reception of neo-liberalism in the French political system since the 1970'sBrookes, Kevin 03 December 2018 (has links)
Cette recherche rend compte des difficultés de la diffusion des idées néo-libérales dans la vie politique française de 1974 jusqu’à 2012. Son premier apport consiste à démontrer – à travers un large panel de données sur les politiques publiques, l’opinion publique et les programmes des partis – qu’en France le succès des idées néo-libérales a été moindre par rapport aux autres pays européens. Son deuxième apport consiste à expliquer cette anomalie française, en contribuant plus généralement à la question de la diffusion des idéologies dans un système politique. La réponse se base sur une double étude : une analyse micro-historique centrée sur les acteurs (à partir d’entretiens et d’un travail sur les archives des organisations internationales de promotion du néo-libéralisme), couplée à une analyse macro-sociologique centrée sur les caractéristiques du contexte national. Il est montré que si la diffusion du néo-libéralisme a été moins importante en France par rapport à d’autres pays voisins, c’est en raison de la forte résistance de l’opinion publique à son égard. Celle-ci a restreint la fenêtre d’opportunité de ses partisans de manière directe en incitant les hommes politiques à ne pas mettre en œuvre des politiques publiques trop congruentes avec cette idéologie, et de manière indirecte, en exerçant une influence sur le discours économique et social des principaux partis politiques pouvant légitimer la mise en œuvre de mesures libéralisant les politiques publiques. De plus, la structure des institutions françaises a renforcé l’effet de « dépendance au sentier » dans la fabrique des politiques publiques en valorisant l’expertise d’État contre celle d’acteurs susceptibles de remettre en cause le consensus existant comme les universitaires et les think tanks. Enfin, à partir de la réalisation d’une socio-histoire inédite du mouvement néo-libéral depuis les années 1970, d’autres facteurs plus contingents sont identifiés. La fragmentation et la radicalité des partisans du néo-libéralisme, ainsi que la quasi absence d’entrepreneur politique susceptible d’incarner ces idées, ont contribué à la marginalité de ces idées dans le débat public. / This thesis examines, and then explains, the relative lack of success in the dissemination and acceptance of neo-liberal ideas in French politics during the period from 1974 to 2012. Using a wide range of data on public policy, public opinion and political party platforms, it demonstrates that neo-liberal thought has had far less influence in France than in other European nations. It then accounts for this anomaly and contributes more generally to the understanding of how ideologies diffuse in a political system. The answer is derived from the combination of two perspectives. The first is a stakeholder-centered, micro-historical analysis based on interviews and on the archives of international organizations promoting neo-liberalism. This is coupled with a macro-sociological analysis focused on the characteristics of the French national context. The failure of neo-liberalism to propagate in France is shown to be mainly due to the strong resistance of public opinion towards it. This has restricted opportunities for its supporters, both directly, by discouraging politicians from implementing policies congruent with this ideology, and indirectly, by shrinking the policy window of acceptable economic and social discourse and thus limiting the options of the main political parties that might otherwise legitimize the implementation of neo-liberal public policies. In addition, the structure of French institutions has reinforced the effect of "path dependence" in the making of public policy by valuing state expertise above that of actors likely to question the existing consensus, such as academics and think tanks. Finally, we identify other more incidental factors: The fragmentation and radicalism of neo-liberalism's supporters, as well as the absence of any political actor who could effectively embody these ideas, contributed to their marginality in the public debate.This thesis examines, and then explains, the relative lack of success in the dissemination and acceptance of neo-liberal ideas in French politics during the period from 1974 to 2012. Using a wide range of data on public policy, public opinion and political party platforms, it demonstrates that neo-liberal thought has had far less influence in France than in other European nations. It then accounts for this anomaly and contributes more generally to the understanding of how ideologies diffuse in a political system. The answer is derived from the combination of two perspectives. The first is a stakeholder-centered, micro-historical analysis based on interviews and on the archives of international organizations promoting neo-liberalism. This is coupled with a macro-sociological analysis focused on the characteristics of the French national context. The failure of neo-liberalism to propagate in France is shown to be mainly due to the strong resistance of public opinion towards it. This has restricted opportunities for its supporters, both directly, by discouraging politicians from implementing policies congruent with this ideology, and indirectly, by shrinking the policy window of acceptable economic and social discourse and thus limiting the options of the main political parties that might otherwise legitimize the implementation of neo-liberal public policies. In addition, the structure of French institutions has reinforced the effect of "path dependence" in the making of public policy by valuing state expertise above that of actors likely to question the existing consensus, such as academics and think tanks. Finally, we identify other more incidental factors: The fragmentation and radicalism of neo-liberalism's supporters, as well as the absence of any political actor who could effectively embody these ideas, contributed to their marginality in the public debate.
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Le libéralisme du journal Le Soleil, 1896-1911Boivin, Philippe 13 April 2018 (has links)
Au Canada, sur le plan politique, le tournant du vingtième siècle est synonyme de triomphe pour le Parti libéral, et ce, autant sur la scène provinciale que fédérale. Le libéralisme, idéologie qu'il prône et qui se base sur la primauté de l'individu, gagne en influence et concurrence désormais les idéologies conservatrices qui détiennent le haut du pavé depuis plusieurs décennies. De nombreux journaux épousent la cause libérale et la défendent avec vigueur dans cette lutte de tous les instants. A Québec, le quotidien Le Soleil fait, dès 1896, office de principal lieutenant et de véhicule privilégié du libéralisme modéré incarné particulièrement par la figure du premier ministre canadien Wilfrid Laurier. Très représentatif du courant libéral de son époque, le journal est jusqu'en 1911 le porte-étendard de cette idéologie dont il fait fidèlement la promotion.
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Biopolitique, gouvernement et libéralisme chez le dernier FoucaultGauthier, Félix 09 1900 (has links)
Michel Foucault est reconnu principalement pour sa contribution au problème du pouvoir.
Ses recherches en philosophie politique, à l’inverse, ont bénéficié d’une attention mineure. Ce
mémoire vise à rendre compte du caractère spécifique du pouvoir politique moderne à partir de sa
première grande technologie : la biopolitique. Après avoir retracé l’émergence du biopouvoir
présentée dans La volonté de savoir, nous défendrons l’idée selon laquelle le pouvoir sur la vie, en
devenant un enjeu politique de première importance, constitue l’un des fondements du libéralisme
classique. Parce que la biopolitique est inhérente à l’essor du capitalisme, nous la distinguerons
ensuite positivement du pouvoir économique théorisé par Marx dans les Manusrits de 1844 et le
Capital. Notre objectif est de montrer que le libéralisme n’est pas réductible au marché et que la
biopolitique, au contraire, autorise des changements positifs sur l’ensemble d’une population.
Finalement, nous montrerons que le libéralisme apparaît comme une théorie du gouvernement qui
devance, en plus de la lecture économiste de Marx, l’interprétation morale qui lui est
traditionnellement associée. / Michel Foucault is mostly known for his contribution to the problem of power. His research
in political philosophy, on the other hand, has received little attention. This master’s thesis aims to
give an account of the modern political power starting with its first great technological form:
biopolitics. Giving the initial account of biopower presented in La volonté de savoir, I defend the idea
that the power over life, on the rise as a very important political question, must also be seen as a
foundation of classical liberalism. Even if biopolitics is constitutive of the birth of capitalism, we will
show that it nonetheless differs from the economic power as theorised by Marx in the 1844
Manuscripts and Capital. Our goal is to show that liberalism cannot be reduced to economics and that
biopolitics allows for positive transformation. Finally, we will show that liberalism appears as a
theory of government that exceeds, on Marx’s economist reading, the moral interpretation that it is
traditionally associated with.
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Un modèle rawlsien de gestion de la diversité : le cas du port du foulardGosselin-Tapp, Jérôme 11 1900 (has links)
Ce mémoire propose d’étudier la problématique de la gestion de la diversité religieuse au Québec à partir de la question du port du foulard islamique. Le premier objectif du mémoire est de caractériser le contexte socio-historique québécois, en voyant comment cette société se trouve en tension entre le modèle multiculturaliste canadien d’une part, et l’influence de la laïcité stricte à la française. En second lieu, cet ouvrage s’appuie sur les écrits tardifs de John Rawls pour développer un modèle libéral républicain de gestion du pluralisme. Le dernier chapitre vise quant à lui à appliquer ce modèle d’inspiration rawlsienne à la problématique du port du foulard, et ce, afin de montrer en quoi il peut constituer une formule mitoyenne pour le Québec en fournissant une solution autant aux écueils de l’approche libérale individualiste qu’à ceux de l’approche du républicanisme jacobin. / This thesis analyzes the problem of managing religious diversity in Quebec through the debates surrounding the Islamic veil. The thesis' first objective is to characterize Quebec's socio-historical context, mainly by underlining the tension between Canadian multiculturalism and French-style secularism. Afterwards, this work will rely on the late writings of John Rawls in the development of a liberal republican model in regards to managing diversity. The last chapter will involve the application of this model to the problem of the Islamic veil in Quebec, in order to present an hybrid solution that is as liberal as it is republican.
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Le conflit dans la communauté pluraliste chez Chantal MouffeGagnon-Tessier, Louis-Charles January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Le libéralisme multiculturel de Will Kymlicka en perspectiveCollin, Annie-Ève January 2009 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Multiculturalisme et respect de soi : une défense libérale du droit à un contexte de valorisationLavoie, Nicolas 12 1900 (has links)
Alors que la plupart des théories libérales ont mis l’accent sur les principes de justice, et sur une conception de la justice qui nous fait penser la société et les relations individuelles de manière de plus en plus abstraite, les réflexions sur le respect de soi nous portent plutôt vers ce qui est essentiel à la valeur et l’importance de l’identité des personnes et de leurs relations sociales. Ces réflexions nous révèlent que non seulement les principes de justice ne sont pas la seule source de respect, mais que tant les cultures et les religions que les communautés morales et les groupes compréhensifs ont des rôles fondamentaux pour le niveau de respect de soi et de respect mutuel que les individus éprouvent envers eux-mêmes et envers les autres.
Si les projets de vie, les valeurs et les croyances des individus sont révélés comme fondamentaux à leur autonomie et leur vie comme individu, les réflexions sur le multiculturalisme et le pluralisme révèlent les difficultés de notre temps : comment une société peut-elle promouvoir le respect de soi des individus dans un tel contexte de diversité morale, compréhensive, religieuse, etc.?
Critiquant les théories de John Rawls, Will Kymlicka, ainsi que certains arguments de philosophes tels que Bhiku Parekh et David Miller, la thèse défendue dans ce mémoire prend la position très forte qu’une société doit donner beaucoup plus de moyens aux individus pour que leur respect de soi soit favorisé. La thèse centrale est que les individus ont tous le droit à un contexte de valorisation, soit un espace politique propre à une communauté ou un groupe et qui inclut les institutions et les pouvoirs nécessaires pour que le respect de soi des membres de ces groupes puisse être favorisé. C’est seulement par un tel droit et par les revendications structurelles et institutionnelles qui s’y rapportent que les groupes culturels et religieux, ainsi que les communautés morales et les groupes compréhensifs peuvent être reconnus politiquement et qu’une théorie libérale et multiculturelle des individus et des groupes puisse concilier idéal et réalité. / While most liberal theories have focused on the principles of justice and on an idea of justice in which the perspective used to reflect on society and on individuals’ relationship is becoming more abstract, an analysis of self-respect leads us towards what is essential to individuals’ self-esteem and esteem of their social relationships. These reflections reveal that the principles of justice are not the only sources of self-respect. Cultures and religions, as well as moral communities and comprehensive groups, have also fundamental roles in the level of self-respect and mutual respect that individuals have between themselves and towards each other.
If individuals’ plan of life, values and beliefs are revealed as fundamental to their autonomy and to their life as individuals, the reflections on multiculturalism and pluralism reveal the problem of our time: how can a society achieve to promote individuals’ self-respect in a context where moral, comprehensive and religious diversities are among the main characteristics?
Criticizing John Rawls and Will Kymlicka’s theories, as well as some arguments made by philosophers such as Bhiku Parekh and David Miller, the position taken in this theory is that a society must give individuals further means to achieve their self-respect. The main proposition of this essay is that individuals have a right to a self-respect framework, which is a political space particular to a group or community that includes the institutions and powers necessary to promote the self-respect of the members of such group or community. It is only through such right and through the structural and institutional claims that are associated with it, that cultural and religious groups as well as comprehensive groups and moral communities can be recognized politically and that a liberal and multicultural theory of individuals and groups can conciliate ideal and reality.
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Paternalisme et acrasieFecteau Robertson, Julien 08 1900 (has links)
Ce mémoire propose une analyse des justifications du paternalisme étatique dans les cas d’acrasie. Nous explorerons d’abord quelques théories et conceptions de l’acrasie, démontrant la nécessité de développer une conception de l’agent acratique qui soit en quelque sorte subdivisible. Mous exposerons par la suite en quoi cette conception de l’individu remet en question certains présupposés fondamentaux du libéralisme. Notre second chapitre sera consacré à une redéfinition de certains principes libéraux en fonction de notre conception de l’individualité. Cette redéfinition nous permettra d’expliquer comment l’intervention étatique de type paternaliste peut être parfois justifiée d’un point de vue libéral. Le cœur de notre argumentation mettra l’accent sur l’importance pour l’État d’assurer l’autonomie de ses citoyens en concevant leur raison comme faculté d’intégration personnelle. Notre troisième chapitre tentera d’explorer divers exemples de cas concrets où les principes développés plus tôt pourront s’appliquer. / The purpose of this master thesis is to analyze paternalistic justifications for State intervention in cases of acrasia. We first start by exploring some theories and conceptions of acrasia showing the necessity to develop a conception of the acratic agent as somehow subdivisible. We then show that this conception of the individual challenges some of the most central presuppositions for political liberalism. Our second chapter means to redefine some liberal principles according to our conception of individuality. This redefinition will enable us to explain how paternalistic State intervention can sometime be justified from a liberal point of view. Our argumentation will focus on the importance for the State to ensure the autonomy of its citizens by securing the role of their reason as a faculty of personal integration. Our third chapter means to explore diverse practical cases in which the principles developed earlier can apply.
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Will Kymlicka et les angles morts du libéralisme - Vers une théorie non-libérale du droit des minorités?Armstrong, Frédérick 11 1900 (has links)
Will Kymlicka a formulé une théorie libérale du droit des minorités en arguant
que l'on doit protéger les cultures minoritaires des influences extérieures, car, selon lui,
ces cultures fournissent aux individus un contexte de choix significatif qui permet la
prise de décision autonome. Il limite donc la portée de sa théorie aux minorités
« culturelles », c'est-à-dire les minorités nationales et immigrantes, qui peuvent fournir
ce contexte de choix significatif aux individus. Évidemment, les injustices vécues par
ces deux types de minorités, aussi sévères soient-elles, n'épuisent pas les expériences
d'injustices vécues par les membres de groupes minoritaires et minorisés (i.e. minorités
sexuelles, femmes, Afro-Américains, etc.). On pourrait donc être tenté d'élargir la
portée de la théorie du droit des minorités pour rendre compte de toutes les injustices
vécues en tant que minorité. Toutefois, je défends la thèse selon laquelle cette
extension est impossible dans le cadre d'une théorie libérale, car une de ses méthodes
typiques, la « théorie idéale », limite la portée critique des thèses de Kymlicka et parce
que l'autonomie individuelle a un caractère si fondamental pour les libéraux, qu'ils ne
peuvent rendre compte du fait que certaines décisions individuelles autonomes peuvent
contribuer à perpétuer des systèmes et des normes injustes. / Will Kymlicka defends a liberal theory of minority rights, arguing that we must
protect minority cultures from outside influences, as these cultures provide individuals
with a meaningful context of choice that allows autonomous decision-making. This
defence of minority rights limits the scope of his theory by focusing on 'cultural'
minorities, that is to say, national minorities and immigrants, which can provide
individuals with this meaningful context of choice. Obviously, the injustices
experienced by these two types of minorities, however severe they are, do not exhaust
the injustices experienced by members of minority groups and minoritized groups (i.e.
sexual minorities, women, African Americans, etc.). One might be tempted to expand
the scope of the theory of minority rights to account for all the injustices experienced
as a minority. However, I argue that this extension is not possible within a liberal
theorical framework where 'ideal theory' limits the critical force of Kymlicka’s thesis
and in which the centrality of individual autonomy prevents liberals to realize that
certain individual decisions contribute to the perpetuation of unjust systems, values and
norms.
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