Spelling suggestions: "subject:"ecriture dde soil"" "subject:"ecriture dde soit""
11 |
Avoir une double culture franco-maghrébine : Étude de problèmes d’intégrations dans deux oeuvres : Mes mauvaises pensées de Nina Bouraoui et Le Parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani / To have a dual Franco-Maghrebian culture : A study of integration issues in two novels : Mes mauvaises pensées by Nina Bouraoui and Le Parfum des fleurs la nuit by Leïla SlimaniPersson Badé, Ewa January 2021 (has links)
Dans ce mémoire nous analysons deux oeuvres littéraires : Mes mauvaises pensées de Nina Bouraoui et Le Parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani. Le but de l’analyse est de savoir comment une double culture franco-maghrébine peut être vécue par des femmes nées dans des familles de mariages mixtes. Ce mémoire analyse ces oeuvres à partir des théories sur les genres littéraires, roman beur et autobiographie, et les lit à travers une perspective genrée pour voir comment nos écrivaines se situent dans les sociétés. Nous avons jugé intéressant de faire la comparaison avec le roman beur, qui évoque les problèmes d’intégration des beurs en France, alors que ces écrivaines ne sont pas des Beurettes puisqu’elles ont vécu au Maghreb et en France et elles traitent des problèmes rencontrés dans les deux endroits. En plus elles ont pu maitriser parfaitement les codes dans les sociétés grâce à leurs parents et il ne devrait pas y avoir de difficultés d’intégration alors qu’elles décrivent leurs rapports avec les deux cultures comme problématiques puisqu’elles se sentent toujours comme des étrangères partout. Le but principal n’est donc pas d’inscrire les récits étudiés ici dans un genre littéraire mais de montrer que beaucoup de problèmes d’intégration sont valables dans les deux cultures et les femmes ont encore plus de problèmes pour se faire respecter si elles ne respectent pas les traditions. Nous pouvons dire que ces écrivaines mettent au défi le roman beur comme elles ne montrent pas uniquement les problèmes d’intégration des Maghrébins en France mais aussi les problèmes pour se faire accepter parmi les Maghrébins pour ceux qui ne vivent pas conformément aux coutumes. Les problèmes liés à la binarité de sexes ont un rôle central. Bouraoui et Slimani donnent dans ces oeuvres la parole aux plus opprimés dans la culture maghrébine, les femmes, les homosexuels et les personnes qui ne suivent pas les traditions en même temps qu’elles traitent les problèmes d’intégration en France. Notre conclusion est que le bagage historique et la culture mixte ont influencé leur choix de métier. Le fait de prendre la parole et d’écrire des oeuvres introspectives les a aidées dans leurs propres analyses de soi. Ces analyses avec les descriptions des milieux aident aussi le lecteur à comprendre la situation dans les sociétés et les messages des écrivaines. / In this paper two literary works are analysed: Mes mauvaises pensées by Nina Bouraoui and Le Parfum des fleurs la nuit by Leïla Slimani. The aim of the analysis is to understand how a dual French and North African culture could be experienced by women in families characterized by mixed marriages. The literary works are analysed from theories based on literary genres, “roman beur” and the notion of biography. The study is based on a gender perspective and I try to understand how the authors are experiencing the societies. Comparing with the “roman beur” is interesting, since they raise the integration issues for second generation North African immigrants in France, but the authors are not likely to be seen as second generation migrants from North Africa since they have been living in the Maghreb region and in France, they are telling stories from both places. In addition, they have perfectly mastered the codes of both societies thanks to their parents and should not experience integration issues but nevertheless they feel like strangers. The main objective is not to classify the literary genres but to create an understanding and raise the issues that both cultures are facing regarding the integration into society, focusing on how women have a hard time trying to be respected when not following traditions. The authors challenge the “roman beur” since they not only reproduce the integration problems of North African immigrants in France but also the problems of being accepted among the North African community for those who do not live according to traditions. Issues related to the binary gender roles in society play a central role. Bouraoui and Slimani give in these works voices to the most oppressed individuals in the North African culture: women, homosexuals and people who do not follow traditions at the same time as they are dealing with the integration problems in France. The conclusion is that the historical background and the mixed culture influence the choice of the authors’ profession. Speaking up and writing in an introspective way helped them in their own self-analysis. These analyses also help the reader to understand the situation in the societies and the messages of the writers.
|
12 |
À la chute de la plume : l'atelier de Sylvia Plath et d'Alejandra PizarnikLabelle, Sarah 04 1900 (has links)
Alejandra Pizarnik et Sylvia Plath, poètes prolifiques et figures frôlant le mythe, ont forgé au cours de leurs carrières voix uniques et œuvres riches. Elles se partagent une vaste sensibilité artistique, un goût pour la démesure, ainsi qu’une volonté, celle d’être artiste avant tout, de laisser une marque, une trace. Outre leurs œuvres narratives et poétiques, Plath et Pizarnik sont reconnues pour leurs journaux (The Unabridged Journals, 1950-1962 ; Diarios, 1954-1971). Ces textes sont fréquemment lus comme des journaux intimes, mais gagnent à être approchés autrement : comme une part intégrale de la création. Ils sont un appui à l’œuvre à venir, un lieu de travail du geste et de l’idée, un atelier.
Omniprésents depuis la fin du 19e siècle, indissociables de la modernité littéraire, les journaux d’écrivain·es ont aujourd’hui encore un statut instable. Ils restent difficilement classables, empruntent à la fois les réflexes d’une longue tradition spirituelle et philosophique, tout comme des procédés uniques à la pratique écrivaine. Ce mémoire cherche à réfléchir leur rôle dans la création, prenant comme base la tradition des exercices spirituels (définis par Hadot) ou des techniques de soi (théorisées par Foucault), puis développant une réflexion grâce à l’idée d’atelier d’écriture.
Telles des artistes visuelles, pour avancer jusqu’à Ariel ou Infierno musical, Plath et Pizarnik s’appuieront sur un atelier, un lieu d’expérimentation, de liberté – constellation de carnets, d’ébauches tapées à la machine, de recueils de notes. Ce lieu de langage réunit deux versants : l’entraînement (très vaste, à la manière de l’askesis antique) et l’ouverture vers la création (progression vers la poiesis, l’idée neuve). L’atelier permet d’œuvrer sur le langage et le soi. Avec toujours en vue la quête de la poésie, née de l’intime puis se dépliant, depuis la chute de la plume jusqu’à l’œuvre entière, multicolore. Dans les mots de Plath : « to invent on the drop of a feather, a whole multicolored bird » . / Alejandra Pizarnik and Sylvia Plath, prolific writers and almost mythical figures, have built throughout their careers a unique voice and a rich body of work. They share a broad artistic sensitivity, a taste for excess, and the need to become an artist above all else, to make their mark, leave a trace. Besides their narrative and poetic production, Plath and Pizarnik are known for their journals (The Unabridged Journals, 1950-1962 ; Diarios, 1954-1971), which are often interpreted as intimate texts, as diaries – but who should be primarily seen as an integral part of their creation process. They are a support, a place to work on craft and ideas, an atelier (workshop and studio).
Essential since the end of the 19th century, linked to literary modernity, writers’ diaries are still today hard to categorize. They inherit from a long spiritual and philosophical tradition, as well as create their own unique methods. This thesis aims to understand their role in literary creation, with the help of the tradition of the “spiritual exercises” defined by Hadot and of the “techniques of the self” theorized by Foucault, then expanding further with the idea of atelier.
Like visual artists, to progress towards Ariel or Infierno musical, Plath and Pizarnik use their atelier, a space of experiment, of freedom – a collection of notebooks, drafts and typescripts, and notes. This space made of language has two purposes : practice (a vast training, like the askesis of Antiquity) and creation (progression towards poiesis, the new idea). The atelier helps working on language and the self. Always searching for this breach that is poetry, born from an intimate place and then unfolded, from the drop of a feather to a whole, multicolored oeuvre. Or as Plath puts it : “to invent on the drop of a feather, a whole multicolored bird”.
|
13 |
Constance de Salm (1767-1845) : une modernité contradictoire / Constance de Salm (1767-1845) : a contradictory modernitySharif, Maryam 21 January 2014 (has links)
Cette thèse s’inscrit dans un mouvement de redécouverte et d’inscription dans l’histoire littéraire des femmes auteurs longtemps considérées comme mineures. Son objectif est d’étudier le statut d’une écrivaine au tournant du XVIIIe et du premier XIXe siècle français à travers la carrière littéraire de Constance de Salm (1767-1845) et l’analyse de celles de ses œuvres qui traitent directement de la condition de la femme écrivain. Nous avons étudié la position de l’écrivaine sur le statut de la femme auteur à travers son traitement d’un sujet antique (Sapho, 1794), sa prise de position face à un débat d’actualité (l’Épître aux femmes, 1797) et finalement à travers le regard qu’elle porte sur sa propre carrière littéraire dans son autoportrait en vers (Mes soixante ans, 1833). Notre but est de montrer les raisons de l’oubli puis de la redécouverte d’une écrivaine chez qui un féminisme précurseur contraste avec des pratiques littéraires qui sont en apparence désuètes, même de son temps. Cette étude nous a révélé l’originalité d’une femme auteur qui voyait et revendiquait les implications politiques de ses idées et de l’acte d’écrire. Par ailleurs, pour éclairer la place qu’occupaient la réflexion et les pratiques de Constance de Salm dans les milieux intellectuels nous avons tenue compte des différents états des textes et de leurs variantes ainsi que des articles et des comptes-rendus que lui a consacrés la presse contemporaine. L’ensemble de ces documents constitue les annexes réunis dans le deuxième volume de notre travail. / This dissertation is part of the rediscovery movement of women writers within literary history, who were long considered insignificant. Its aim is to study the status of a writer in the late eighteenth and early nineteenth centuries in France through the discovery and analysis of the life and career of Constance de Salm (1767-1845) whose works deal directly with the condition of the woman writers. The writer’s position is studied in relations to the status of the woman writers through her analysis of a subject from antiquity: Sappho (1797), the stance she took on a contemporary debate in the Epistle to the Women (1797), and finally the way in which she regards her own literary career in her autobiography in verse, My Sixty Years (1833). The goal is to show the reasons for which this writer was forgotten and then rediscovered, a writer whose avant-garde feminism contrasted with her literary practices that were considered antiquated even at the time. This study has revealed the originality of a woman writer who recognized and accepted the political implications embodied in her ideas and the act of writing. Furthermore, in order to clarify the position that Constance de Salm’s thoughts and actions occupied within intellectual circles of the day, we have reviewed texts in various states and their variants as well as articles and reports that the contemporary press dedicated to her. All these documents are attached as appendices in the second volume of this work.
|
14 |
Le bagne colonial dans le roman français, 1851-1938 : genèse et structure / Penal colony in French novel, 1851-1938 : Genesis and structureBouaziz, Mansour 05 March 2019 (has links)
Le personnage du forçat est omniprésent dans la littérature française du XIXe et du début du XXe siècle. La représentation du monde des travaux forcés dans les bagnes portuaires et plus tard extra-métropolitains est à la croisée de la représentation plus large de la criminalité au XIXe siècle, selon un développement historique concomitant avec l’expansion coloniale. Les faits divers, ces petits bulletins d’alerte lancés comme une basse continue sur la cité, changent la manière de percevoir la criminalité. Obéissant à une structure particulière, le fait divers va remodeler la représentation littéraire de la criminalité. C’est ici qu’intervient le personnage du forçat. En effet, jouissant d’un statut particulier (mort/vivant/revenant), il offre aux romanciers des « conditions de possibilité » inédites jusque-là dans le monde des lettres. Jean Valjean, Monte-Cristo et Chéri-Bibi, pour ne citer que les plus connus, sont devenus des modèles dans ce qu’on peut appeler le « roman de la chiourme », (sous)-genre qui se développe en France à partir de 1830. Ainsi, Valjean donnera l’archétype du « forçat innocent », le converti miraculé et la réincarnation de Jésus-Christ. Monte-Cristo sera le Vengeur par excellence, dont le parcours donnera le modèle du genre – la vengeance étant un topos inévitable de la littérature populaire du XIXe siècle et jusqu’à nos jours. Chéri-Bibi quant à lui, au début du XXe siècle, incarne un tournant dans l’histoire du genre ; il serait au roman de la chiourme ce que Don Quichotte fut pour le roman de chevalerie : une somme et un dépassement. L’étude que nous proposons, centrée sur la « genèse et la structure » du roman du bagne, est un voyage à rebours dans l’histoire de ce genre qui ne dit pas son nom. / The character of convict is omnipresent in French literature of the nineteenth and early twentieth centuries. The representation of the world of hard labor in metropolitan and colonial prisons is at the crossroads of the broader representation of crime in the nineteenth century, according to a concomitant historical development with colonial expansion. The miscellaneous news, these little newsletters launched continually on the city, change the way of perceiving crime. Obeying a specific structure, this type of news will reshape the literary representation of crime. This is where the character of the convict comes in. Indeed, enjoying a special status (dead/alive/revenant), it offers novelists "conditions of possibility" unseen until then in the world of letters. Jean Valjean, Monte-Cristo and Chéri-Bibi, to name only the well known, have become models in what we can call the "novel of the convicts", literary (sub)-genre which develops in France from 1830 onwards. Thus, Valjean will give the archetype of the "innocent convict", the miraculous convert and the reincarnation of Jesus Christ. Monte-Cristo will be the Avenger par excellence, whose course will be the model of the genre - revenge being an inevitable topos of popular literature of the nineteenth century and until today. As for Chéri-Bibi, at the beginning of the twentieth century, embodies a turning point in the history of gender; it would be to the novel of the convict what Don Quixote was for the chivalric romance: a sum and a surpassing. The study we propose, oriented on the "genesis and structure" of the prison novel, is a reverse journey in history of this literary genre that does not say its name.
|
15 |
La psychè sur la page : l’expérience du carnet chez Simone WeilTirkawi, Tasnîm 08 1900 (has links)
L’écriture de soi relève d’un genre littéraire difficilement définissable, mais qui est pourtant issu d’une longue tradition mettant en scène les différentes modalités d’approche du soi et de l’œuvre. La publication de carnets personnels remplis par des auteurs et des autrices d’envergure témoigne du rôle capital que joue cette pratique de l’intime au niveau de l’élaboration d’une pensée. Néanmoins, les études littéraires tendent à négliger l’importance de cette forme d’écriture dans une perspective de transformation de la psychè par l’écrit.
Simone Weil, philosophe et mystique française du XXe siècle, a marqué de son empreinte le genre du carnet. Les nombreux cahiers personnels qu’elle a légués à la postérité illustrent une construction au présent d’un esprit riche et vivant qui associe la réflexion intellectuelle à l’autodiscipline. Le présent mémoire propose notamment de mettre en lumière le rôle fondamental du carnet dans le processus créatif de la philosophe. Cet angle d’analyse viendra ainsi éclairer de façon nouvelle les études portant sur l’œuvre weilienne.
Ce mémoire s’ouvrira par une Introduction qui revient sur la tradition de la pratique du carnet en Occident dont s’imprègne Weil. Depuis l’Antiquité grecque, l’écriture personnelle s’articule autour des exercices de soi, dans un souci de perfectionnement spirituel. Cette approche est particulièrement visible avec la forme des hypomnêmata – des notes prises – introduite par les écoles philosophiques gréco-romaines, puis prolongées dans les pratiques monacales du christianisme primitif qui privilégient le sacrifice de soi.
Une fois ce contexte bien établi, le corps du mémoire abordera plus spécifiquement le corpus des carnets weiliens. Dans un premier chapitre, une présentation de la vie et de l’œuvre de l’intellectuelle sera donnée, à la suite duquel plusieurs thématiques propres aux carnets feront l’objet d’une analyse. Il s’agira tout d’abord de s’intéresser au dressage de soi au moyen de l’écriture personnelle. Cette conscience de soi maintenue par le carnet me mènera à interroger la part du subjectif dans l’appréhension du monde chez la philosophe. Le regard sur l’extérieur me conduira ensuite à traiter de la riche intertextualité des carnets weiliens. Après m’être ainsi intéressée aux récits littéraires, je porterai enfin mon attention sur l’influence de l’expérience intérieure dans le concept de décréation développé par Weil. Le rôle particulier de l’écrit dans le processus d’inspiration sera souligné à ce stade.
Cette étude propose en somme d’appréhender la pensée de la philosophe au prisme de l’écriture de soi. Elle permet également d’ouvrir la réflexion sur un enjeu plus large : le rôle de l’écriture personnelle dans la construction du sujet et de sa psychè, ainsi que les différentes approches faisant du carnet un véritable compagnon de vie de l’écrivaine. / Self-writing has come to constitute a literary genre which is difficult to define yet is part of a long tradition offering writers various means and methods of approaching their own psyche and body of work. The publication of personal notebooks written by major authors indeed demonstrates the crucial role played by this intimate practice in the elaboration of intellectual systems. Literary studies have nevertheless tended to neglect the transformational impact of this specific form of writing.
Simone Weil, a French mystic and philosopher of the 20th century, has particularly enriched the genre of self-writing. The numerous notebooks she wrote show the construction of a deep and vivid mind that associates intellectual creation with strong self-discipline. The present master’s thesis will aim at highlighting the fundamental role of the notebook within the creative process of this philosopher. Such a perspective should shed new light on certain aspects of the academic literature dedicated to Weil’s works.
The Introduction of this thesis offers an overview of the Western tradition of personal notebooks, which exerted a vast influence on Weil’s writings. Since Greek antiquity, writing in the first person has been an important part of self-improvement exercises, aimed at spiritual perfection. This approach is particularly visible in the hypomnêmata – taking of notes – introduced by Greek and Roman philosophical schools and developed in early Christian monastic practices focused on self-sacrifice.
Once this context has been established, the main body of the thesis will focus more specifically on Weil’s notebooks. A first chapter will present her life and works, which will then allow for a focus on certain themes present in her personal writing. I will begin by focusing on self- mastery through means of writing in the first person. Next, I will analyse the importance of subjectivity in this philosopher’s worldview, before dealing with the rich intertextuality of Weil’s notebooks. Finally, I will deal with the influence of Weil’s personal experience on her own concept of décréation. The importance of writing in the inspiration process will be of particular interest in this final chapter.
The main objective of this thesis is to analyse Weil’s writings through the lens of self-writing. It additionally aims at broadening analytical perspectives on the importance of personal writing in the construction of self and insisting on the role of the notebook as a life companion for the writer.
|
16 |
Les timides et leur timidité : typologie des représentations subjectives dans quatre fils de discussionCarignan Jacob, Marilyne 08 1900 (has links)
Ce mémoire s’intéresse aux représentations que se font les timides de leur timidité au sein d’un forum de discussion anglophone. Alors que les représentations sociales de la timidité se sont transformées suivant leur contexte sociohistorique et socioculturel, les valeurs occidentales contemporaines de la sociabilité ont posé les conditions pour une timidité perçue comme un problème social et médical. De ce fait, ce mémoire souhaite comprendre comment les sujets timides se représentent l’objet de leur timidité au sein de quatre fils de discussion qui engagent chacun une manière spécifique d'envisager la timidité : « Identité de soi », « Introverti.e », « Compétences sociales », « Anxiété sociale ». Mobilisant les représentations sociales, « l’idéaltype », l’interactionnisme symbolique et l’identité, une centaine de billets anonymes rédigés en 2019 et en 2020 ont fait l’objet d’une analyse thématique avec le logiciel NVivo. De cette analyse, quatre « idéaltypes » sont proposés suivant les représentations de la timidité et la motivation de rédaction des billets : la timidité acquise face à une introversion innée (« Introverti.e »); la timidité comme une souffrance expérientielle avec un regard tourné vers le passé (« Anxiété sociale »); la quête du secret des interactions sociales avec un regard sur le présent (« Compétences sociales »); le processus optimiste de la transformation de soi avec un regard tourné vers le futur (« Identité de soi »). Ces quatre « idéaltypes » partagent une représentation de la timidité comme un problème individuel dont la thérapie est une responsabilité individuelle. / This thesis examines the representations shy people have of their shyness in an English-speaking discussion forum. While social representations of shyness have transformed according to their sociohistorical and sociocultural context, contemporary Western values of sociability have set the conditions for shyness seen as a social and medical problem. As a result, this thesis aims to understand how shy subjects perceive the object of their shyness within four discussion threads, which each engage a specific way of considering shyness: “Self-identity”, “Introversion”, “Social skills”, “Social anxiety”. Mobilizing social representations, the “ideal type”, symbolic interactionism and identity, a hundred anonymous posts written in 2019 and 2020 were the subject of a thematic analysis with NVivo. From this analysis, I propose four “ideal types” according to the representations of shyness and the motivation for writing posts: the shyness acquired in the face of innate introversion (“Introvert”); shyness as experiential suffering with a look to the past (“social anxiety”); the quest for the secret of social interactions with a look at the present (“Social skills”); the optimistic process of self-transformation with a look to the future (“Self-identity”). These four “ideal types” share a representation of shyness as an individual problem for which therapy is an individual responsibility.
|
17 |
Énergie et mélancolie : les entrelacs de l'écriture dans les Notebooks de S.T. Coleridge Volume 1, 2 et 3Page-Jones, Kimberley 13 September 2013 (has links)
Durant toute sa vie, Samuel Taylor Coleridge, poète et philosophe romantique anglais, a consigné ses pensées et ses réflexions sous forme de fragments dans des Notebooks, aujourd’hui regroupés dans cinq volumes. Derrière cette écriture mosaïque se dessine l’histoire d’un esprit nourri d’une insatiable curiosité pour le monde naturel et la psyché humaine. Libre de toute contrainte de structure et de genre, l’espace des Notebooks est peut-être celui qui s’ajuste le mieux au rythme si particulier de la pensée du poète. Ces textes se donnent ainsi à lire comme le reflet d’une pensée en constante évolution, qui sans cesse digresse, explore des possibles, ouvre des voies inexplorées. Cette thèse se propose donc de tenter d’en saisir les variations par une approche rythmanalytique du corpus d’étude. L’écriture des premiers carnets est essentiellement nomade, elle témoigne d’un plaisir de pérégriner, de s’ouvrir à la texture du monde. Elle se nourrit de l’énergie d’un corps en mouvement et d’une volonté d’habiter poétiquement l’espace. Toutefois, au fil du temps, le regard du poète semble peu à peu substituer le diffus et le nocturne à l’espace géopoétique ; l’écriture des Carnets se replie sur l’intime de l’être et se teinte de mélancolie. L’écriture de la mélancolie ne serait-elle pas dès lors l’envers sombre de l’écriture nomade, une écriture qui se nourrit de l’énergie du désir et de l’angoisse, et qui ne cesse de s’enrouler sur elle-même pour tendre vers ce point obscur ? Néanmoins, la mélancolie des Carnets n’est jamais synonyme d’effondrement ou de néant, elle n’appelle pas le vide mais, bien au contraire, trouve sa source d’inspiration dans une formidable vitalité pour faire advenir au jour de la parole ce qui ne se donne à voir que dans l’obscurité de la nuit. / During all his life, the English poet and romantic philosopher Samuel Taylor Coleridge secretly kept his thoughts and reflections in his Notebooks, which have been published in five volumes. This mosaic writing tells the story of a mind fed on an insatiable appetite and curiosity for the natural world and the human mind. Freed from any structural or generic constraint, the Notebooks certainly offered the poet a scriptural space well-suited for the rhythm of his thought. These texts can thus be read as the reflection of a mind constantly evolving, digressing, exploring new areas and opening new vistas. This work is an attempt to seize the variations of the Coleridgian thought by approaching rhythmically the first three volumes of the Notebooks. The writing of his first notebooks is essentially nomadic and asserts the pleasure of wandering through the natural world and delving into its texture. It feeds upon the energy of a body exploring space and of a mind struggling to inhabit the world poetically. Yet, as time passes, the poet’s gaze seems to linger more on the nocturnal sky than on the natural space. The writing of the Notebooks is then no longer the poetic substrate of the early days; it turns inward, loaded with melancholy. The writing of melancholy could therefore be seen as the darker side of the nomadic writing, one that feeds upon the energy of desire and anxiety, that takes a circumvoluted path towards this “dark spot”. Nevertheless, melancholy does not mean the annihilation of the self nor does it call for hollowness. Its source of inspiration resides in the vital force of creation which strives to bring to the light of speech that which can only be glimpsed at in the darkness of the night.
|
18 |
Figures d'enfance : la représentation de l'enfant dans la littérature française des XVIIe et XVIIIe siècles / Figures of childhood : the representation of child characters in 17th and 18th century French literatureMehrbrey, Sophia 17 May 2019 (has links)
Avec son ouvrage L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Philippe Ariès a découvert l’enfant comme objet de recherche interdisciplinaire. Cependant, une étude systématique sur le thème dans la littérature française des XVIIe et XVIIIe siècles n’a pas encore été entreprise. C’est pourtant à cette époque que le regard sur l’enfant change considérablement. La littérature de ces deux siècles ne témoigne pas seulement de cette évolution, mais joue un rôle décisif dans l’élaboration d’une nouvelle conception de l’enfance qui préfigure en bien des points le renouveau rousseauiste. S’appuyant sur un appareil critique interdisciplinaire, qui invite à envisager l’enfant comme une construction de la réalité adulte dont les critères définitoires sont souples, cette thèse se propose d’étudier la représentation des personnages enfants dans un corpus de textes en prose, leur fonction dans l’économie du récit et leur implication dans les débats sociaux et philosophiques de l’époque. Une première partie est consacrée à l’enfant comme objet de la réalité adulte. Suivant la logique de la sociologie de la connaissance, nous avons défini l’enfant comme objet de la réalité sociale et soumis au discours adulte. L’objectif de cette première partie est de montrer dans quelle mesure l’enfant apparaît dans les textes de notre corpus comme objet de représentation, modelé selon le discours adulte. Cependant, l’enfant de la littérature classique ne se laisse pas réduire au seul statut d’objet. Dans tous les textes dans lesquels un personnage enfant occupe plus qu’un instant, les auteurs s’intéressent à sa formation, personnelle, mais surtout sociale. Ainsi, une deuxième partie est consacrée à l’enfant dans son dynamisme car il fascine les auteurs de l’âge classique précisément pour son caractère éphémère. Enfin, la troisième partie rend compte de l’enfant comme sujet, au sens sociologique du terme, c’est-à-dire comme individu doté d’une certaine subjectivité – dans la mesure où l’on peut appliquer ces notions anachroniques aux siècles classiques. Dès le XVIIe siècle, mais surtout à partir du début du XVIIIe siècle, certains auteurs commencent aussi à réfléchir davantage sur les origines de l’être humain, sur sa faculté de raisonnement et sur ce qui le distingue des autres espèces – sujets qui paraissent impossibles sans le détour par l’enfant. / Philippe Ariès’ work, L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, founded the child as an object of interdisciplinary interest. However, a systematic study of the theme in 17th and 18th century French literature has not up until now been realised, although it appears to be during this period that the perception of the child evolves to a considerable extent. The literature of these two centuries not only shows this evolution, it also plays a major role within the elaboration of a new conception of the idea of childhood, which prefigures in many points the rousseauist renewal. Basing our study on an interdisciplinary corpus of critical works, we endeavour to study the representation of childcharacters within a prose corpus, their function of within the narration and their implication in the social and philosophical debates of the times. Our first chapter focuses on the child as an object of the adult reality. Adopting a sociology of knowledge perspective, we have defined “the child” as an object of social reality and subject to the adult discourse. The objective of this first chapter is to analyse the way the child appears in the writings of our corpus as an object of representation, sculptured according to adult discourse. However, the child as a character in classical French literature cannot be reduced to this status of objectivation. In all the texts in which a childcharacter occupies more than a passing role, the author shows his interest in the child’s personal, and most of all, social, development. For that reason, the second chapter analyses the child’s dynamism, because in 17th and 18th century, the child is considered fascinating due to his fleeting identity. Finally, the third and last chapter focusses on the child as a subject in a sociological meaning, as an individual provided with a certain degree of subjectivity. From the 17th century onwards, but mainly within the first part of the 18th century, some authors also start to think about the origins of the human species, man’s intellectual faculties and the points that enable us to differentiate between human beings and other species – questions that can’t be answered, or even asked, without taking the child as a central question.
|
19 |
Évolution du personnage féminin chez quelques écrivaines des Caraïbes francophonesDorcé, Mylène Florence 10 1900 (has links)
Cette thèse porte sur l’évolution du personnage féminin, des points de vue physique, psychologique et social, dans vingt-deux romans publiés entre 1924 et 2012, par dix-neuf écrivaines issues des Caraïbes francophones, soit, de la Guadeloupe, d’Haïti et de la Martinique. Le corpus est divisé en trois tranches chronologiques, à savoir, les romans qui ont été publiés entre 1924 et 1959 (c’est-à-dire, la période qui correspond plus ou moins aux mouvements littéraires de l’Indigénisme et de la Négritude), puis les romans publiés entre 1960 et 1989 (ou la période qui coïncide avec la littérature de la dictature, la littérature de l’exil, et l’Antillanité) et, en dernier lieu, les romans qui ont été publiés entre 1990 et 2012 (durant la période qui équivaut à la littérature post-dictature, à la littérature migrante, et à la Créolité).
Après avoir situé les œuvres de notre corpus dans leur contexte historique, nous avons analysé celles qui tombent dans la catégorie des récits de soi, puisque plus du tiers des textes à l’étude, neuf sur vingt-deux, ont recours à cette stratégie narrative. En nous appuyant sur les théories de l’autobiographie et de l’autofiction, nous constatons qu’à travers les récits et le « je » subjectif des protagonistes, les écrivaines réécrivent en quelque sorte l’histoire d’un point de vue endogène. Les récits se transforment en terreaux fertiles qui donnent aux écrivaines l’occasion de contourner à loisir les règles du pacte autobiographique et de franchir allègrement la frontière entre le fictif et le réel, en utilisant diverses ruses auctoriales par l’entremise desquelles elles représentent la femme noire, dans une perspective qui se veut valorisante, tout en lui redonnant, de manière symbolique, la voix qui lui a été usurpée pendant la période esclavagiste.
L’analyse du personnage féminin démontre que la composante raciale demeure un facteur incontournable dans l’univers romanesque féminin des Caraïbes francophones. À l’appui des théories du personnage et d’études qui portent sur l’écriture des femmes, nous remarquons que, sur le plan physique, les écrivaines de la première génération ont surtout créé des héroïnes à la carnation pale, alors que les personnages féminins noirs sont secondaires, du point de vue actantiel. Cette tendance change progressivement dans les romans des écrivaines de la seconde génération qui incluent de plus en plus de protagonistes noires ou à la peau foncée qui sont au cœur de l’action. Au fil des ans, les écrivaines mettent davantage en scène des protagonistes qui illustrent avec acuité l’aspect multiethnique et multiracial des îles. Nous avons procédé à l’analyse psychologique du personnage féminin en nous basant sur les théories féministes. Si les héroïnes romanesques de la première génération d’écrivaines ont tendance à accepter leur sort avec résignation, celles de la seconde génération se battent avec acharnement pour s’émanciper des influences néfastes qui minent leur existence. Les héroïnes des romans contemporains vont encore plus loin dans leur lutte pour faire valoir leurs droits, en commettant souvent des actes qui sont jugés contraires à la norme. Sur le plan social, force est de constater que la race et la situation familiale des protagonistes durant leur enfance déterminent en grande partie la place qu’elles occuperont plus tard dans l’échelle sociale. Les éléments racial, physique, psychologique et social influent l’un sur l’autre et ont un grand impact sur l’issue de l’intrigue.
Notre étude porte également sur la nature des rapports du personnage féminin avec les personnages masculins. Une fois de plus, à l’appui d’éléments se rapportant, entre autres, à la théorie du personnage et aux théories féministes, nous avons classé les personnages masculins selon les catégories : du bon, de la brute, de l’infâme et du criminel, en fonction de leurs interactions avec les héroïnes romanesques. Au facteur racial, s’ajoute le lieu de l’intrigue comme déterminant de l’issue de l’histoire. Pour ce qui est des relations entre les personnages féminins, nous constatons qu’au cours des cent dernières années, ces relations évoluent d’une dynamique individuelle (alors que les héroïnes romanesques comptent exclusivement sur la loyauté de leur confidente), à une dynamique collective, alors que l’on constate de plus en plus l’emploi du topos de l’espace clos comme stratégie pour assurer, a priori, la protection (physique, psychologique, sociale) des personnages féminins en question. Notre analyse des substituts maternels démontre, entre autres, l’évolution de la figure grand-maternelle qui passe progressivement du statut d’aïeule mythique à celui d’éducatrice subversive, et à celui de protagoniste qui occupe une place prépondérante dans l’intrigue et au sein de son entourage. / This thesis focuses on the physical, psychological and social evolution of female characters, in twenty-two novels that were published between 1924 and 2012, by nineteen women writers from the French Caribbean, namely from Guadeloupe, Haiti and Martinique. The corpus is divided into three chronological brackets. The first chronological bracket consists of the novels that were published between 1924 and 1959 (or the period that more or less corresponds to the Indigenism and Négritude literary movements). The second chronological bracket consists of novels that were published between 1960 and 1989 (that is, the period corresponding to Dictatorship Literature, Exile Literature and Antillanité). The third and last chronological bracket comprises novels that were published between 1990 and 2012 (namely, during the period that corresponds to Post-Dictatorship Literature, Migrant Literature and Créolité).
After situating the novels in their historical context, we analyzed those that fall in the first-person narrative category, since over a third of the novels we are studying (nine out of twenty-two) use this narrative strategy. Drawing on autobiographical and autofiction theories, we find that through the subjective “I” of the protagonists’ stories, the women writers somehow rewrite history from an endogenous perspective. The narratives then become fertile grounds that allow the writers to subvert the rules of the autobiographical pact at their will, while merrily crossing the boundaries between truth and fiction. The women writers use various auctorial ruses through which they aim to represent the Black woman in a positive manner and symbolically give her back her voice, which was silenced during slavery.
Analyzing female characters demonstrates that race remains an inescapable factor in the French Caribbean fiction world. Using theories pertaining to fiction characters and women’s writing, we notice that from a physical standpoint, the women writers from the first generation mainly created fair-skinned heroines, while Black female characters were mostly represented as secondary personages. This practice progressively changed as women writers from the second generation created more dark-skinned and Black female characters that are front and center in the plots. Throughout the years, women writers showcase more and more protagonists which keenly illustrate the multiethnic and multicultural aspects of the islands. We proceeded with the psychological analysis of female characters, by using feminist theories. If the heroines created by the first generation of women writers tend to accept their fate with resignation, those created by the second generation of women writers relentlessly fight to free themselves from the negative influences that undermine their lives. The protagonists of contemporary novels go even further when they fight for their rights, and often act in ways that are considered to be against the norm. On the social front, the race and the family situation of the protagonists during their childhood will play a great part in the position they will hold in the socioeconomic ladder, later on. The racial, physical, psychological and social components intersect and have a certain influence over one another, as they also play a significant role in the ending of the story.
Our study also focuses on the nature of the interactions of female characters with male characters. Once again, using elements pertaining to the theories of fiction characters, we ranked the male characters in the following four categories: the good male characters, the bullies, the wicked and the criminals, with respect to the types of relations they sustain with the heroines. Along with the race factor, the location of the plot also has an impact on the ending of the story. When focusing on the types of relations that occur strictly among female characters, we note that these relations have evolved from an individual standpoint in the early-years novels (while the heroines exclusively relied on the loyalty of their confident), to a collective one, as women writers increasingly rely on the use of the topos of the closed space, as a strategy that a priori ensures the (physical, psychological, social) safety of female characters. Among other things, our analysis of mother substitutes shows the evolution of the grand-mother figure, which progressively transitions from mythical ancestor to subversive educator, then to a leading character who takes centre stage in the plot, and has a good standing among the members of her entourage
|
Page generated in 0.0859 seconds