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Cléricalisme et anticléricalismes à Lyon, de la Commune à la Première Guerre mondiale (1870-1914) / Clericalism and anticlerical movements in Lyons, from the Commune to WWI (1870-1914)Charlas, Joseph-Michel 23 October 2017 (has links)
Les quarante-cinq premières années de la Troisième République se caractérisent par une politique de laïcisation touchant de nombreux domaines, à commencer par l’éducation, politique qui culmine en 1905 avec la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat. La ville de Lyon, qui avait connu durant les deux premiers tiers du XIXème siècle une renaissance particulièrement forte du catholicisme, se manifestant par la création d’œuvres dynamiques, se voit confrontée en retour à une vague particulièrement puissante d’anticléricalisme. La confrontation des deux groupes idéologiquement opposés, que l’on peut nommer « clérical » et « anticlérical », détermine toute une succession de crises, d’accalmies, de recompositions, dont les spécificités lyonnaises ne pas toujours liées à celles du contexte national. Dans ses aspects concrets, cette lutte n’est pas perçue de la même façon chez tous ceux qui se rassemblent autour de l'étiquette « anticléricale » : les ouvriers de la Guillotière n’ont pas les mêmes griefs à formuler contre le clergé que les radicaux du « Comité de la rue de Grôlée ». Néanmoins, autant l’anticléricalisme reste assez simple à définir, autant le cléricalisme se révèle plus difficile à appréhender : il dépend d’abord du regard de l’autre, notamment de l’anticlérical. Les diverses manifestations de défense religieuse d’un catholicisme qui se perçoit alors volontiers comme une citadelle assiégée, les multiples attaques contre le clergé, voire contre la religion, des hommes au pouvoir, s’inscrivent à Lyon, sur la longue durée, dans le droit fil d’une série de luttes, d’insurrections et de répressions, dont chaque camp revendique - ou non - la postérité idéologique. / One of the main features of the first forty five years of the Third Republic is a policy of secularization in many fields, beginning with education and reaching its climax in 1905 when the law on the separation between church and state was passed (given the French context at the time, it especially targeted the catholic church). During the first two thirds of the XIXth century Lyons had known a strong revival of Catholicism which manifested itself by the creation of dynamic charitable organizations. The town then had to face a sudden increase of anticlericalism. The confrontation between two groups that were politically opposed – let us name them “clerical” and “anticlerical” – sparked crisis after crisis, followed by lulls and reconstructions, all these being sometimes different from what was happening at the national level, due to the particular characteristics of the town. In concrete terms not all that had gathered under the banner of anti-clericalism held the same opinion about the struggle: the workers in the district of La Guillotière did not hold the same grievances against the clergy as the radicals in the “rue de Grôlée committee”. Yet, although anticlericalism can be easily defined, clericalism proves more difficult to apprehend: in the first place it depends on the perception the others, and more specifically those who support the anticlerical faction, have of us. Catholicism then tends to see itself as a besieged fortress and the different manoeuvres set up to defend its religion, the numerous attacks against the clergy, even against religion from men in power are, in Lyons, quite in keeping with a long succession of struggles, insurrections and suppressions of which each side claims -or does not claim- the ideological posterity.
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La corruption internationale : essai sur la répression d'un phénomène transnational / International corruption : an essay on control of a transnational phenomenonRoux, Adrien 07 December 2016 (has links)
La corruption se définit de la manière la plus large comme tout « abus de pouvoir aux fins d’un profit privé ». Sous ses différentes formes, elle apparaît intimement liée à l’exercice du pouvoir. Cette dimension politique en fait l’envers de la démocratie, ainsi qu’un phénomène criminel particulièrement difficile à identifier, poursuivre et réprimer. Au cours des dernières décennies, elle aurait acquis une nouvelle dimension mondiale, rendant nécessaire une constante adaptation des dispositifs tant préventifs que répressifs. Cependant, le système pénal anti-corruption semble tributaire des profondes tensions générées par la confrontation permanente de la logique de l’État de droit à celle du pouvoir. Les résistances politiques s’avèrent nombreuses dans la perspective de diminuer les obstacles à une pleine efficacité répressive. Le juge pénal se trouve alors placé en première ligne de ce processus dialectique. Par son audace investigatrice et sa jurisprudence compensatrice, il contribuerait de manière décisive à faire évoluer le droit et, plus largement, à redéfinir les équilibres démocratiques entre pouvoir et contre-pouvoir. Sur le plan national, la justice acquiert ainsi une autonomie, une légitimité et une indépendance inédites. À travers la lutte contre la corruption transnationale, ce droit sous haute tension doit répondre au double défi de son efficacité et de son extranéité. L’approche systémique de la lutte contre la corruption permet alors de penser la cohérence d’ensemble des dispositifs juridiques, qu’il s’agit d’aligner suivant le même but : constituer une barrière protectrice pour le bien commun / Corruption is defined, in the broadest sense as any “abuse of power for private gain”. In its various forms, this phenomenon appears to be closely linked to the exercise of power. This political dimension makes it the opposite of democracy, as well as a criminal phenomenon which is particularly difficult to identify, prosecute and control. In the last decades, corruption has acquired a new international dimension that seemingly requires the constant adjustment of measures and provisions of law. However, the system dedicated to anti-corruption is seemingly born out of deep tensions generated by the permanent confrontation of the logic of the rule of law with the logic of power. There remains much political resistance to addressing the enforcement gap and remove the barriers to full repressive efficiency. The criminal judge is therefore placed at the forefront of this dialectical process. Through his investigative boldness and establishment of compensatory jurisprudence, the criminal judge contributes decisively to developing the law and, more broadly, to redefine the democratic balance between power and countervailing checks and balances. Nationally, justice thus acquires unprecedented autonomy, legitimacy and independence. Through the fight against transnational corruption, this law under high pressure must meet the dual challenge of its effectiveness and its foreignness. As a result, the systemic approach to the fight against corruption suggests we might think legal provisions in their overall consistency, with respect to their final aim: provide a line of defense for the common good
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Communication et coopération décentralisée : le cas de la région Aquitaine / Communication and decentralized cooperation : the case of Aquitaine RegionDulaurans, Marlène 29 November 2012 (has links)
Ce travail de recherche s’inscrit dans le cadre d’une thèse CIFRE et vise à comprendre les ressorts de légitimation et les stratégies communicationnelles sur la coopération décentralisée que peut mobiliser la région aquitaine afin de l’aider à favoriser un dialogue constructif entre l’institution publique, ses représentants politiques et les citoyens aquitains / This research, part of a CIFRE PhD program, aims to understand the ways of legitimation and communication strategies on decentralized cooperation that can mobilize the aquitaine region in order to help it to promote a cooperative dialogue between the institution public, political representatives and citizens of Aquitaine.
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La suprématie interprétative des juridictions constitutionnelles : étude comparée en droit français et colombien / The interpretative supremacy of constitutional jurisdictions : A comparative study on French and Colombian LawSilva-Arroyave, Sergio-Orlando 12 July 2017 (has links)
Les juridictions constitutionnelles ont sans doute de larges compétences interprétatives. Toutefois, l’ampleur de ces compétences varie dans les différents ordres juridiques selon l’aptitude que les autres organes et autorités de l’Etat peuvent adopter devant ces interprétations. Une juridiction constitutionnelle a une suprématie interprétative dans un Etat en particulier si ses interprétations doivent être obligatoirement respectées et appliquées par tous les autres organes et autorités de l’Etat. Si ses interprétations sont seulement obligatoires pour quelques autorités, cette juridiction constitutionnelle a simplement une compétence interprétative supérieure vis-à-vis de ces autorités. Afin d’identifier les plus larges compétences interprétatives des juridictions constitutionnelles, la démarche comparative est hautement recommandée parce qu’elle permet de distinguer plus facilement les limitations que ces juridictions peuvent rencontrer dans leurs ordres juridiques respectifs. Ainsi, en suivant cette démarche, seront identifiées l’ampleur des compétences interprétatives des juridictions constitutionnelles française et colombienne et leurs répercussions dans chacun de leurs Etats. / Constitutional jurisdictions should have wide interpretative powers. However, the scope of these competences varies in different legal systems depending on the ability of other authorities to adopt such interpretations. A constitutional court has interpretative supremacy in a particular State, if its interpretations are binding for all other departments of the State. If its interpretations are just binding for some authorities, this constitutional court would simply have a superior interpretative competence toward those authorities. In order to determine the broader interpretative powers of the constitutional courts, the comparative approach is highly recommended because it makes easier to distinguish the limitations that these jurisdictions may encounter in their respective legal systems. In this way, the scope of the interpretative powers of the French and Colombian constitutional courts will be identified as well as their repercussions in each of its states.
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Les systèmes électoraux et le vote stratégique : Le facteur psychologique et le vote stratégique aux élections législatives en Suède et en France / Electoral systems and strategical voting : The psychological effect and the strategic vote in legislative elections in Sweden and in FranceKarlsson, Erik January 2016 (has links)
The objective of this study is to investigate how the phenomenon called the strategic vote is manifested in the legislative elections in France and Sweden. In order to gain knowledge in this domain of study, recent studies and well-established theories within the political science have been observed. The theory of the psychological factor, composed by the French political scientist Maurice Duverger lays the basis of the theory of the strategic vote, which is the central theory for this thesis, mostly defined by Gary W. Cox in Making votes count: strategic coordination in the world’s electoral systems (1997). The main question of research is as follows: “How does the strategic vote manifest itself amongst the voters in the legislative elections of the proportional electoral Swedish system and the majority electoral French system?” The following questions are follow-up questions to complement the main one: “Which are the effects of the strategic vote?” “Which are the differences in the French and Swedish legislative elections that are revealed throughout the interviews?” and “Is the validity of votes under the influence of the phenomenon of the strategic vote questionable?” The method used to obtain answers to the questions above is qualitative interviews with two groups of respondents: one group of respondents of French nationality and another group with respondents of Swedish nationality. The results of the study show that strategic voting in France is mostly due to the two-ballot system that is applied in the French electoral system, where the second ballot is the source to most of the strategic voting in France. The Swedish voters, however, first and foremost vote strategically by reason of the electoral threshold of 4 % that is employed in the Swedish electoral system. The effects of the strategic voting in the concerning states, found in this study are identical: an overrepresentation of the bigger political parties and an underrepresentation of the smaller political parties. Differences in the legislative elections of the countries, France and Sweden, which were revealed during the interviews are differences in electoral participation due to the structure of elections on the various levels, such as municipal, regional and legislative and so forth. The third follow-up question, being of a more philosophical nature, lead to two positions: an idealist and a realist one. Through the results found in this study, the idealist position is the preferred position, in order to respect and achieve the democratic ideals on which the democratic states France and Sweden are based.
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Contribution à une théorie démocratique du contrôle des frontières: de la tension entre la souveraineté populaire et les droits de l'homme à la frontière de la communauté politique européenneDeleixhe, Martin 24 January 2012 (has links)
A de nombreuses reprises, l’Union européenne a inscrit explicitement les principes de la démocratie et de l’Etat de droit au centre de son projet politique. L’ambition de cette thèse de doctorat est de problématiser l’affirmation selon laquelle l’application lors du passage de la frontière, ou suite à un passage irrégulier de la frontière, de mesures coercitives à des ressortissants de pays tiers est compatible avec ces principes. La question théorique centrale à laquelle nous répondrons est la suivante : la mise en place aux frontières d’une entité politique d’une série d’activités de contrôle, de sélection et, in fine, d’expulsion s’inscrit-elle dans la logique démocratique de l’autogouvernement collectif ou vient-elle heurter les principes qui s’y rattachent ? Plus précisément, le contrôle unilatéral des frontières est-il justifié d’un point de vue démocratique du fait qu’il relève de l’exercice de la souveraineté populaire entendue comme contrôle d’un territoire par un peuple circonscrit ? Ou bien la théorie démocratique doit-elle inclure dans l’élaboration d’un régime frontalier tous ceux qui, membres ou non-membres de la communauté politique, sont affectés par le mode de contrôle adopté ? / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Citoyenneté postmoderne et didactique des langues anciennes: quel projet d'autonomie intellectuelle pour l'apprenant ? / Postmodern citizenship and teaching methods of ancient languages: what intellectual autonomy for the learner?Vanhalme, Charlotte 19 December 2011 (has links)
Il s’agit de déterminer si différents constats posés initialement relatifs à l’évolution de la société et du monde scolaire sont les épiphénomènes d’une tendance générale ou s’ils sont simplement issus d’une synchronie fortuite. De l’analyse de ces constats émergent des problématiques qui se cristallisent autour de concepts. D’une part, on identifie la perception de la citoyenneté, de l’autre, le développement d’un projet d’autonomie intellectuelle, assorti d’une conscientisation des apprentissages. Nous traitons d’abord les questions relatives à la citoyenneté dans le cursus scolaire avant d’approfondir les questions concernant la didactique, adoptant l’hypothèse que les liens entre ces constats participent d’une même dynamique mais s’actualisent à des degrés divers. Ainsi, la recherche débute par les différentes situations pédagogiques dans lesquelles les apprenants sont confrontés à la citoyenneté durant leur cursus officiel dans certains pays ou communautés représentatives. Le second chapitre présente l’analyse profonde et minutieuse des dynamiques sociétales sous-jacentes aux écueils mentionnés pour se focaliser ensuite sur le contexte scolaire. Une définition du sens des notions utilisées est nécessaire au troisième chapitre avant d’envisager toute réponse aux questions liminaires en pédagogie puis en didactique des langues anciennes, aux chapitres quatre et cinq. Le travail se concrétise par un corpus de textes accompagnés de pistes d’exploitation avant de conclure et d’envisager les perspectives.<p><p>&9679; Clef :comment les langues anciennes peuvent-elles aider les élèves à s’approprier les concepts de l’éthique citoyenne ?L’autonomie intellectuelle, condition sine qua non de l’éthique citoyenne, ne provient pas ipso facto d’une lecture assidue des auteurs classiques mais elle peut constituer le projet qui sous-tend toute démarche de l’enseignant. Praxéologique à tendance pragmatique, cette recherche ne vise point à un utilitarisme réducteur de leur enseignement mais tente de répondre à un besoin axiologique. <p><p>&9679; Objectif :montrer comment une orientation méthodologique et déontologique précise dans l’apprentissage des langues anciennes sensibilise aux problématiques citoyennes du même type que celles qui caractérisent notre société postmoderne<p><p>& / Doctorat en Langues et lettres / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La rhétorique et sa critique: à la rencontre du discours et de la libertéNicolas, Loïc 13 May 2011 (has links)
L’objet de cette thèse est d’engager une discussion concernant l’épistémologie de la discipline rhétorique et de formuler des propositions visant à la refonder. En partie spéculative, la réflexion que je mène à partir des travaux de Chaïm Perelman notamment, rattache cette antique discipline à la « raison pratique ». Une raison agissante qui donne l’occasion d’assumer et d’affronter l’indétermination du monde – sans pour autant faire de cette indétermination un chaos, ni en prendre ombrage pour sombrer dans le relativisme. Dans cette perspective, la rhétorique se trouve conçue comme un dispositif propre à accompagner les hommes dans le difficile exercice d’une liberté citoyenne. Une liberté au sens fort, ancrée dans la pratique du politique, telle que l’entendaient les Anciens.<p><p>Je m’efforce tout d’abord de montrer que, dès l’origine, la rhétorique a représenté une compétence nouvelle, mais aussi une occasion unique de dire, d’habiter et de séculariser le monde. Ma démarche consiste donc à réfléchir l’émergence de la rhétorique dans la Grèce ancienne. À ce titre, j’analyse la fonction politique, sociale, symbolique, attribuée à la parole dans cette Cité démocratique dont elle a accompagné l’invention. Parole qui s’est vue accorder une place inégalée :comme support et comme condition de l’action citoyenne. Pourtant, force est de constater que, malgré ce succès, la rhétorique a très vite été dénoncée comme un art de tromper, de mentir, de dissimuler ses lacunes. Des générations de philosophes, d’hommes d’Église ou de scientifiques se sont attachés à démonter son fonctionnement, sa dynamique, à décrier son enseignement et, finalement, à souhaiter son évincement. C’est pourquoi, je m’intéresse aux critiques qui ont été adressées à la parole rhétorique depuis l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle. Par là, j’entends donner une vision nouvelle de cette antique « fonction » du langage, par-delà la synthèse de ses caricatures.<p><p>En outre, mon propos s’attache à mettre en lumière les lieux communs sur lesquels se fonde notre relation au discours. Dans une optique qui va d’Aristote à Perelman, je défends l’idée selon laquelle la rhétorique ne constitue pas (comme on pourrait le penser) une méthode pour apprendre à vivre ensemble dans la paix des mots, mais, avant tout, une façon de pratiquer la critique avec et contre l’autre :l’adversaire. Et ceci afin de prendre des décisions dans le monde contingent des affaires humaines. Or, c’est justement au titre de sa fonction agonistique que la rhétorique a perdu sa place et son sens dans nos démocraties. Face à cela, l’enjeu de mon travail est de mettre en évidence, après Perelman, l’existence d’une raison tout à la fois une et plurielle. En effet, la multiplicité des voies possibles, leur antagonisme, n’est pas le signe d’une raison anarchique et inconséquente, le signe d’une raison hantée par la déraison. Il s’agit, au contraire, d’une chance offerte à la raison de se mettre à l’épreuve et de risquer la liberté. Du reste, perdre cette dimension agonistique, la dénoncer, la condamner comme irrationnelle, ainsi que le font les théories normatives de l’argumentation, revient à manifester la coupure entre le langage et les ressources critiques de la rhétoriques qui permettent de faire de nos prises de parole un moyen et une ressource de l’émancipation.<p> / Doctorat en Langues et lettres / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Carl Schmitt, l'Europe et la démocratie universelle: la question d'une Europe schmittienne et son impact sur le débat français actuel autour de la construction européenneStorme, Tristan 10 May 2011 (has links)
Dans notre thèse de doctorat, nous avons cherché à tester l’hypothèse selon laquelle l’enjeu européen constituerait, en France, l’épicentre d’une "actualisation" — pour partie assumée, pour partie occultée — de la pensée du juriste allemand Carl Schmitt. Les réflexions politico-philosophiques de Schmitt représentent en soi un assemblage rhétorique et systématique puissant, aisément mobilisable dans le cadre des débats théoriques sur la construction européenne, afin de battre en brèche les affirmations néo-cosmopolitiques, que l’on soit de droite ou de gauche. Il s’est agi, pour nous, de vérifier jusqu’à quel point la pensée politique du juriste se retrouvait "recyclée" dans le débat français contemporain relatif à l’idée d’Europe. Était ainsi ouverte l’opportunité d’évaluer, de manière systématique, la facticité ou la pertinence d’une antinomie :une Europe schmittienne contre une Europe kantienne. Dans un premier temps, nous avons tâché de reconstruire ce que fut la position schmittienne concernant la gestion de l’espace européen, avant d’évaluer, dans un second temps, l’impact causé par une telle pensée sur les réflexions qui animent le débat français contemporain.<p>La première partie de la thèse visait à rendre compte de la vision schmittienne de l’Europe. Schmitt a pensé la décision politique en des termes statonationaux :l’ordre juridique étatique serait modelé sur la base de la nature axiologique et culturelle de l’amitié politique, de la communauté des citoyens soudés par un seul et même critère d’appartenance, souvent religieux ;critère qui précéderait la nationalité et la réalisation "politique". Il s’ensuit que l’ordre mondial ne peut se présenter que sous la forme d’un pluriversum d’États, animés dans leurs relations mutuelles par la dynamique de l’ami et de l’ennemi. Le libéralisme et le pluralisme provoqueraient des regroupements fonctionnels, dont le pan-européisme serait l’une des manifestations les plus visibles, à l’origine d’un sapement du politique et de l’unité souveraine de l’État. Quatre points analytiques permettent d’expliquer l’appréhension schmittienne de la gestion juridico-politique du Vieux Continent :l’indissociabilité du couple conceptuel État-politique, l’idée que la nation demeure l’horizon indépassable de la démocratie, la critique de la notion d’humanité et de toute morale universelle, et l’idée que le droit serait nécessairement d’origine politique, donc particulariste.<p>En France, l’intérêt pour l’œuvre de Schmitt s’est largement accru ces dernières années. Le débat théorique actuel autour du problème de la construction européenne offre d’ailleurs une place particulière à la réactivation de l’argumentaire schmittien statocentré, antilibéral et culturaliste. À gauche comme à droite de l’échiquier politique, intellectuels et philosophes mobilisent raisonnements et schémas discursifs, tantôt réclamés de Schmitt, tantôt très proches des arguments du juriste de Plettenberg. En passant en revue les réflexions d’auteurs aussi différents qu’Étienne Balibar et Pierre Manent, Alain de Benoist et Marcel Gauchet, Daniel Bensaïd et Pierre-André Taguieff, nous avons tenté d’approcher et de rendre compte de la pluralité des emprunts à la pensée de Schmitt et à son appréhension de l’ordre européen, dans le cadre des discussions françaises relatives à l’intégration régionale européenne. Chez certains de ces auteurs, la construction européenne apparaît comme la manifestation avancée d’un phénomène général de dilution du politique. Autrement dit, elle incarnerait un idéal de société qui ramène le politique au niveau du marché. Pour d’autres, Carl Schmitt aurait diagnostiqué mieux que quiconque la mort du droit des gens européen et les travers de l’universalisme abstrait que brandirait l’Union européenne en expansion. Par ailleurs, la théorisation schmittienne de la souveraineté constituerait une référence incontournable pour éclairer les thématiques actuelles relatives à une mutation des niveaux de pouvoir.<p> / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La lecture idéologique de Sophocle. Histoire d'un mythe contemporain : le théâtre démocratique / Ideological reading of Sophocles, contemporary history of a myth : democratic theatreDago, Djiriga Jean-Michel 12 January 2013 (has links)
Depuis plus d’un siècle, la Grèce antique ne cesse d’éblouir philosophes et hommes de lettre en Occident. La tragédie occupe une place éminente dans cet émerveillement venu de l’Athènes du Ve siècle avant Jésus-Christ. C’est pour matérialiser cette fascination que ce théâtre a donné lieu à des interprétations de tout genre : philosophique, humaniste, politique et morale... Il s’agit de lectures idéologiques dont la tragédie en général et Sophocle en particulier a fait l’objet. Dans cette perspective, il importait d’effectuer un panorama des lectures de cette tragédie devenue un mythe contemporain. L’oeuvre de Sophocle a servi d’illustration à la visée idéologique d’un théâtre qui s’intégrait à l’origine dans le cadre des manifestations culturelles en l’honneur de Dionysos à Athènes. Y avait-il lieu d’universaliser et d’immortaliser ces interprétations, fruits de l’imaginaire occidental ? Fallait-il continuer la réincarnation des personnages de Sophocle qui aurait avec son Antigone et son OEdipe-roi réussi à élaborer des modèles inimitables de la tragédie et de l’existence de l’homme ? C’est pour questionner cette vision de Sophocle qu’il semble nécessaire d’exploiter les éléments esthétiques (chant, musique) de cette tragédie qui offrent de nouvelles pistes de réflexion en porte-à-faux avec la lecture idéologique observée dans la critique contemporaine. / For over a century the ancient Greek philosophers have amazed men of letters in the West. Since thefifth century BC tragedy as a genre has occupied a prominent place in Athens and through theatre this fascination has given rise to interpretations of all kinds: philosophical, humanistic, political and moral. These ideological readings of tragedy have most significantly focused on Sophocles. This dissertation offers a survey of these readings which have in time become contemporary myths. Sophocles’ works are ideologically embedded within cultural spectacle honoring Dionysus in Athens. Was it necessary to universalize and immortalize these western interpretations and reincarnate Sophocles’ characters, making Antigone and Oedipus Rex inimitable models of tragedy and mortal existence? This study proposes a critical reading of the Sophoclean vision of tragedy through an analysis of certain aesthetic elements (song, music) which allow a rethinking of the ideological readings observed in contemporary criticism
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