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Pour un cinéma du «réel» : les films de fiction de Jean-Pierre et Luc DardenneCroteau, Stéphanie 02 1900 (has links)
Ce mémoire de maîtrise porte sur cinq films de fiction de Jean-Pierre et Luc Dardenne : La promesse (1996), Rosetta (1999), Le fils (2002), L’enfant (2005) et Le silence de Lorna (2008). L’objectif de cette recherche est d’analyser la problématique du « réel » à travers ces cinq cas filmiques, en défendant l’idée que le réel, à défaut de pouvoir être représenté (Jacques Lacan), est visé – et exprimé – par l’appareillage cinématographique des Dardenne.
Dans le premier chapitre, nous déterminons en quoi le cinéma de Jean-Pierre et Luc Dardenne opère une nouvelle fictionnalité qui brouille les limites entre le document et la fiction. Dans le deuxième chapitre, nous situons l’approche des Frères dans la modernité cinématographique et nous analysons les enjeux esthétiques qui, au sein de leur cinéma, « posent le problème du réel ». Enfin, le troisième chapitre est entièrement dédié à l’acteur dardennien qui, par sa méthode, son jeu et ses postures, provoque l’expression du réel. / This master's thesis focuses on five fiction films directed by Jean-Pierre and Luc Dardenne: La promesse (1996), Rosetta (1999), Le fils (2002), L’enfant (2005) and Le silence de Lorna (2008). This research aims to analyze the problem of “the real” through these five films, arguing that although the real can’t be represented (Jacques Lacan), it can be targeted — and expressed — through the cinematic apparatus of the Dardenne.
In the first chapter, we explain how the films of Jean-Pierre and Luc Dardenne deploy a new fictionality that blurs the boundaries between document and fiction. In the second chapter, we place the Dardenne’s approach in the context of modern cinema and analyze the aesthetic aspects that set out the problem of the real in their cinema. The third chapter is dedicated to the Dardennian actor, a proper "body character" (Gilles Deleuze), who also participates in the expression of the non obvious character of the real.
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Ethnomusicologie et esthétique : de la réflexion épistémologique à la recherche de terrain : une étude comparative de la vocalité de tradition orale au sud de l’ItalieGervasi, Flavia 11 1900 (has links)
La version intégrale de cette thèse est disponible uniquement pour consultation individuelle à la Bibliothèque de musique de l’Université de Montréal (http://www.bib.umontreal.ca/MU). / Cette thèse aborde les problématiques épistémologiques et méthodologiques relatives à l’étude esthétique des pratiques vocales traditionnelles du Salento (sud de l’Italie). Les deux premières parties développent une réflexion épistémologique concernant d’une part le statut ontologique de l’expérience esthétique, de l’autre la pertinence d’une étude esthétique sur un terrain ethnomusicologique. La troisième et la quatrième parties exposent la recherche de terrain réalisée auprès de deux groupes socioculturels bien distincts de chanteurs du Salento : celui des paysans et celui des revivalistes. Ces deux univers en plus d’être caractérisés par deux classes d’âge différentes, s’ancrent dans deux réalités socioculturelles et économiques distinctes : d’une part le monde agro-pastoral ayant subsisté au Salento jusqu’aux années 1960 ; de l’autre la société contemporaine résultant des processus de tertiarisation, d’urbanisation et de globalisation mis en œuvre à partir de la deuxième moitié des années 1970.
Le propos de cette thèse est d’expliquer en détail le fonctionnement de l’expérience esthétique de chacun des deux groupes de chanteurs vis-à-vis de leur pratique vocale. Il s’agit notamment de développer deux ethnographies différentes sur la base de caractéristiques socioculturelles et musicales propres à chaque contexte générationnel, étudiant toutes sortes de manifestations esthétiques et particulièrement les discours de nos chanteurs. Notre conclusion ouvre le champ de la comparaison des résultats obtenus au sein des deux enquêtes distinctes. Au-delà de la variété des critères, des comportements, des réactions et des facteurs qui caractérisent l’expérience esthétique des deux générations de chanteurs, nous cherchons à envisager la présence éventuelle d’une constante paradigmatique des critères esthétiques, valable aussi bien pour les chanteurs paysans anciens que pour les revivalistes. / This dissertation addresses epistemological and methodological problems related to studying the aesthetics of traditional vocal practices in Salento. In the first two sections of the dissertation, I examine from an epistemological perspective the ontological status of aesthetic experience and the relevance of studying aesthetics in ethnomusicological fieldwork. In the third and fourth sections I present the results of my fieldwork research, conducted with two distinct socio-cultural groups of Salentine singers: traditional singers and revival singers. In addition to coming from two different generations, these two groups of singers are also rooted in two distinct socio-cultural and economic milieux: in one case, the agro-pastoral world that subsisted in Salento until the 1960s; in the other case, contemporary society, which since the second half of the 1970s has been marked by urbanization, globalization, and the shift to a service economy.
This dissertation explains in detail how each of the two groups of singers experience aesthetics. I develop two different investigations based on the socio-cultural and musical characteristics peculiar to each generational context, studying various kinds of aesthetic expressions and especially the singers’ discourse. In the conclusion I compare the results of the investigations I carried out with the two groups. Besides considering the variety of criteria, behaviors, reactions, and other factors that characterize the aesthetic experience of these two generations of singers, I propose that there exists a single, constant paradigm of aesthetic criteria that is valid for both traditional singers and for revival singers.
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Manquer de regard : enjeux intermédiatiques du texte et de l'image chez Julie Doucet et Ken LumCormier-Larose, Catherine January 2009 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Postures et mutations du plan-séquence fixe, du cinéma des premiers temps à YouTubeSéguin-Tétreault, Mathieu 06 1900 (has links)
Pour respecter les droits d'auteur, la version électronique de ce mémoire a été dépouillée de ses documents visuels. La version intégrale du mémoire a été déposée au Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal. / Privilégiant une approche généalogique et intertextuelle, cette étude interroge le dispositif du plan-séquence fixe à travers ses moments phares dans l’histoire du cinéma et démontre que son usage vise autant à renouer avec le cinéma des premiers temps qu’à poursuivre les préoccupations des cinéastes expérimentaux. Chez Andy Warhol, le plan-séquence fixe s’inscrit dans un rapport de redécouverte et d’enchantement du cinéma des premiers temps. Avec Jeanne Dielman, Chantal Akerman prolonge les traits du modernisme bazinien et de l’avant-garde new-yorkaise. Avec l’avènement de la vidéosurveillance, il se transforme en une esthétique carcérale qui pose dès lors des problèmes éthiques et esthétiques (voyeurisme, degré zéro de la mise en scène, etc.), questionnés dans les documentaires News from Home et Délits flagrants. Forme commune et majeure dans le cinéma d’auteur contemporain de même que dans la culture populaire et amateur (web film, série télé, etc.), le plan-séquence fixe permet d’analyser un ensemble de pratiques et de réalités du cinéma, de l’usine Lumière à YouTube. / Favouring an approach at once genealogical and intertextual, this study explores the practice of the "static sequence shot" (plan-séquence caméra fixe) in cinema. It offers an overview of its significant moments in film history. It tries to show how its use since the 70's can be seen as a reappraisal of early cinema technique, and can also find strong echos in the works of experimental filmmakers, in particular structural filmmaking. For Andy Warhol, the static sequence shot was both a rediscovery and an enchantment of early cinema. In Jeanne Dielman Chantal Akerman's static shots extended Bazinian Modernism into the New York Avant-garde. Since the 80's, with the advent of video surveillance, the static sequence shot becomes associated with a carceral apparatus, posing ethical and aesthetic issues (voyeurism, degree zero mechanisms, etc.). These issues are at the core of the documentary films News from Home and Délits flagrants. Today, we can witness that the static sequence shot has become increasingly important and almost dominant in certain branches of auteur cinema as well as in contemporary popular media culture (web films, T.V. series, etc.) This master's thesis thus claims it allows us to analyse current as well as early practices of cinema, from the Lumière' s factory to YouTube.
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Le nerf du corps : racines, correspondances et contamination des images de folles au cinémaAuger, Anne-Marie 07 1900 (has links)
Ce mémoire de maîtrise étudie la mise en scène de la folie des femmes au cinéma. Notre hypothèse est qu’il est possible d’appréhender la folie en tant que forme esthétique et ainsi, d’isoler un répertoire de figures essentielles à la mise en scène et à la mise en jeu des corps féminins. En partant d’une définition « fuyante » de la folie, il s’agit de dégager la folle de la pathologie et d’examiner plutôt comment les images peuvent se faire écho et rejouer dans l’Histoire une série de « procédés figuratifs » à l’écran. Nous nous intéressons d’abord au grand bassin imaginaire dans lequel se construit l’iconographie de la folie des femmes au cinéma. Nous montrons ainsi comment la mémoire visuelle de la folie est tirée de tous les côtés par un réseau d’images plus anciennes et soulignons l’importance du spectaculaire dans ce bassin esthétique. Ensuite, nous étudions le mouvement des corps fous au cinéma. Nous démontrons comment la mise en scène de la folie donne accès à un répertoire de formes d’expressions reconnaissables : syncope, rire hystérique, jouissance, chutes, redressements, tics, contractures, etc. Finalement, en nous appuyant sur les notions d’emprunt et de contagion, nous démontrons l’importance du geste dans la compréhension des corps délirants au cinéma. / This thesis examines the mise en scène of female madness in film. We believe that it is possible to understand madness as an aesthetic form and thus isolate a repertoire of figures essential to the interpretation and performance of female bodies. Beginning with an “elusive” definition of madness, we can conceptualize it outside of the pathology and consider instead how the images can be reflected in History and replay a series of "representational processes" on the screen. Firstly, we are interested in the great repertoire in which imagination builds the iconography of female madness in film. We show how a network of older images influences from different angles the visual memory of insanity and we stress the importance of the “spectacular” aspect of this iconography. Secondly, we study the motion of bodies in chosen films. We demonstrate how the mise en scène of madness gives access to a repertoire of recognizable forms of expression: syncope, hysterical laughter, ecstasy, falls, tics, contractures, etc. Finally, based on the concepts of mimesis and contagion, we demonstrate the importance of gesture in understanding madness in film.
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L’autoréflexion de l’énonciation filmique du film Punch-Drunk LoveLehmann, Joël 04 1900 (has links)
Pour
respecter
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d’auteur,
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ce
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a
été
dépouillée
de
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visuels
et
audio‐visuels.
La
version
intégrale
du
mémoire
a
été
déposée
au
Service
de
la
gestion
des
documents
et
des
archives
de
l'Université
de
Montréal. / Le film Punch-Drunk Love, réalisé en 2002 par Paul Thomas Anderson, présente
une approche formelle hors du commun et expose, de manière flagrante, le travail
énonciatif du film. L’énonciation filmique qui est sienne pousse le spectateur à se distancer
de l’oeuvre et l’incite à se questionner sur la signification des codes mis en place. Ce dernier
est également stimulé à remettre en question ses propres attentes ainsi qu’à s’interroger sur
son plaisir spectatoriel. Nous proposons, dans le cadre de ce mémoire, de faire l’analyse de
l’énonciation filmique du film à travers l’approche abstraite de Christian Metz. Grâce à sa
théorie, qui affiche la préséance du film sur l’auteur en matière de signification des codes,
nous mettrons en évidence l’idée que les constructions énonciatives fortes reprennent à leur
compte l’histoire racontée par le film. L’énonciation réfléchit et redouble le film. Avec une
telle approche, le film expose son rapport fusionnel entre le fond et la forme.
L’énonciation, vue sous cet oeil, devient l’alter ego du film. / In Punch-Drunk Love (2002), Paul Thomas Anderson applies a unique creative
process that reveals the very inner workings of enunciation in the film. His filmic approach
functions to distance the spectator from the film and, to various degrees, challenges the
spectator to question the codes that create an aesthetic of illusion. Drawing on Christian
Metz’s abstract approach to enunciation, this thesis proposes to analyse the filmic
enunciation of Anderson’s film. By means of this theoretical approach, we become aware
that the enunciation of the film stimulates the spectator into realizing that the implied
meaning of the enunciation is one that can be understood within its own self. The “who”
and the “what” are no longer questions that are answered from the “outside”. The “who” is
the film and the “what” resides in it. What we are observing is the self–reflexive nature of
enunciation.
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Faiseurs de féeries : mise en scène, machinerie et pratiques cinématographiques émergentes au tournant du XXe siècleTralongo, Stéphane 11 1900 (has links)
Réalisé en cotutelle avec l’Université Lumière Lyon 2 / Cette thèse se donne comme objectif de renouveler la conception historique qu’on s’est généralement faite jusqu’à présent des rapports que le monde des arts de la scène a établis avec les pratiques cinématographiques émergentes au tournant du xxe siècle, en remettant profondément en question les idées de primitivité des films, de crédulité des spectateurs et de pré-cinématographicité des formes. Notre recherche vise en particulier à replacer les féeries cinématographiques de Georges Méliès dans le cadre institutionnel du théâtre parisien de cette époque, de façon à montrer que leur histoire s’inscrit plus largement dans celle des techniques, des savoir-faire et des métiers du spectacle de scène tel qu’on le conçoit alors au Châtelet, à la Gaîté ou aux Folies-Bergère. Nous développons pour ce faire une approche historiographique qui ne part plus du principe qu’il s’agit d’étudier les relations entre deux arts concurrents – ce que laissaient entendre les travaux qui mettaient d’emblée « théâtre » et « cinématographe » sur le même plan –, mais qui propose de considérer les relations en question d’abord et avant tout comme celles qui s’engagent entre une institution culturelle ancienne et une toute nouvelle technologie. Nous cherchons ainsi à montrer que le cinématographe vient s’ajouter à la longue série culturelle des attractions lumineuses qui apparaissent avec l’avènement de l’éclairage électrique. Dans la première partie (« Le spectacle de l’électricité »), nous nous intéressons aux pratiques d’éclairage et aux habitudes de vision qui ont permis aux spectateurs de féeries de comprendre et d’apprécier le spectacle cinématographique. Dans la deuxième partie (« L’illusion de la technique »), nous examinons comment différentes formes d’intégration et d’hybridation des techniques dans les féeries vont faciliter l’appropriation précoce du cinématographe par les gens de théâtre. Dans la troisième partie (« L’art du cinématographe »), nous montrons que l’esthétique des tout premiers films a été façonnée par des règles de création et des critères d’appréciation qui relevaient de l’institution théâtrale et qui, de ce fait, pouvaient déjà donner une certaine valeur artistique à ces films. L’enjeu principal de la présente recherche est donc d’offrir une vision plus juste et plus nuancée de ce qu’a été le spectacle de scène dans son rapport aux technologies et, en particulier, à cette nouvelle machine qu’est le cinématographe. / The goal of this dissertation is to renew our historical view of the exchanges occurring between theatre and early film practices at the turn of the twentieth century, by questioning the ideas of primitive cinema, credulous audiences and precinematic forms. Our research aims to put more specifically Georges Méliès’ féeries back into the institutional framework of the parisian theatre, in order to show how these films are part of the history of techniques which were used at the Châtelet, the Gaîté and the Folies-Bergère. Previous studies have generally postulated that theatre and cinema were, from the very beginning, two rival art forms. However, our historiographical approach differs from this assumption, seeing the relationship instead as that between an old cultural institution and a brand new technology. We think our understanding of early cinema could be improved if we acknowledge that the kinematographic technology belonged to the broad cultural series of luminous attractions appearing with the emergence of electric lighting. In the first part (« The spectacle of electricity »), we study lighting practices and habits of vision that helped féeries’ spectators to understand and enjoy early cinema. In the second part (« The illusion of technique »), we investigate how the integration and hybridization of technologies in féeries led theatre workmen to use the kinematograph on stage. In the third part (« The art of kinematography »), we prove that early cinema aesthetics has been shaped by rules of creation and assessment criteria belonging to the institution of theatre, such that films could already be seen by spectators and critics as artistic forms. The main challenge of this research is to offer a more accurate vision of the history of theatre in its relation to technologies and, in particular, to this new machine that was, at the time, the kinematograph.
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Adapter l'opéra au cinéma, entre création et reproduction : étude sociologique de "La Flûte enchantée" de BergmanBernard, Justin 01 1900 (has links)
La version intégrale de ce mémoire est disponible uniquement pour consultation individuelle à la Bibliothèque de musique de l’Université de Montréal www.bib.umontreal.ca/MU). / "La Flûte enchantée" (1975), téléfilm d’Ingmar Bergman, pose, dans une perspective
sociologique, la question de l’adaptation de l’oeuvre alliée aux intentions esthétiques de son auteur. En quoi Bergman est-il parvenu à adapter "La Flûte enchantée" à la société,
principalement suédoise, de 1975 à laquelle son film est destiné ? Comment développe-t-il sa contribution esthétique entre le respect de l’oeuvre, tant sur le plan de son contenu dramatique que sur le plan de sa réception, et l’innovation qui est à la base de son approche cinématographique ? De par son mode de diffusion télévisuel, le film de Bergman rend l’opéra accessible au plus grand nombre. De par ses réarrangements du livret, traduit en suédois, il réactualise l’oeuvre de Mozart. De par ses traits esthétiques, il exprime une vision de son auteur sur la représentation même d’un opéra sur scène et marque de son empreinte l’histoire des mises à l’écran d’opéras. / "The Magic Flute" (1975) is a television film directed by Ingmar Bergman which, from a
sociological perspective, raises the question of an opera’s film adaptation paired with the
aesthetic endeavours of filmmaking. How does Bergman succeed in adapting "The Magic Flute"
to a contemporary, mainly Swedish, 1975 audience to whom his film is intended? How does he develop his aesthetic contribution as he comes face to face with the difficult choice between owing respect to the opera, in terms of the libretto’s content and of its reception, and envisioning a work of its own? Through its telecast, Bergman’s film makes the opera accessible to the public at large. By rearranging the libretto, translated into Swedish, it attunes Mozart’s work to contemporary issues. It also bears aesthetic traits which express Bergman’s ideas about the theatrical performance of an opera and has left its imprint on the history of
operas on screen.
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Porteurs de pays à l’air libre : jeu et enjeux des pièces asymétriques dans la musique traditionnelle du QuébecDuval, Jean 12 1900 (has links)
La version intégrale de cette thèse est disponible uniquement pour consultation individuelle à la Bibliothèque de musique de l’Université de Montréal (www.bib.umontreal.ca\MU) / Le répertoire de musique traditionnelle instrumentale québécoise comporte de nombreux exemples de pièces asymétriques, familièrement appelées « tounes croches » par les musiciens. Il s’agit de mélodies qui ne respectent pas le modèle carré dominant de 16 ou 32 temps par section. Sans être unique au Québec, la performance de pièces asymétriques soulève de nombreuses questions ethnomusicologiques. Les principaux objectifs de cette recherche sont, d’une part, de comprendre le « dialecte » musical asymétrique et, d’autre part, d’examiner divers enjeux reliés au jeu de pièces asymétriques chez les musiciens traditionnels québécois actuels. Suite à une vue d’ensemble sur la musique traditionnelle québécoise couvrant l’histoire, le répertoire, les styles de jeu et les contextes de jeu, les pièces asymétriques sont analysées en tant qu’objet musical. Basée sur les enregistrements historiques du Gramophone virtuel, la mise en comparaison de versions symétriques et asymétriques de pièces sert à élaborer une typologie comprenant trois grandes catégories : syntaxiques, morphologiques et pulsatives. La vingtaine de types d’asymétries syntaxiques répertoriés impliquent l’allongement ou l’écourtement dans une section. Elles peuvent survenir à différentes positions de la section, bien que les asymétries finales soient les plus courantes. Les asymétries morphologiques concernent la macrostructure des pièces telle que l’ordre de jeu des sections et le nombre de reprises de chacune d’elles. Une analyse de l’asymétrie dans d’autres traditions musicales d’Europe et d’Amérique du Nord est aussi réalisée. Elle permet d’affirmer que nous avons affaire à un système musical cohérent et en partie distinct dans le cas québécois. Les enjeux originels, identitaires, esthétiques et de réalisation sont ensuite explorés en se basant sur les résultats d’une enquête menée auprès de 18 musiciens traditionnels. Ces derniers expliquent l’origine des pièces asymétriques par des raisons cognitives, chorégraphiques et artistiques. Leur propos servent à démontrer que le jeu de pièces asymétriques touche à de nombreuses dimensions identitaires : nation, région, génération, communauté contextuelle et individu. Un choix esthétique, un désir de liberté dans la création, un lien au passé et un besoin de distinction d’un corpus de musique traditionnelle standardisé motivent les musiciens traditionnels québécois d’aujourd’hui à perpétuer et à enrichir le répertoire de pièces asymétriques. / There are numerous examples of asymmetrical tunes in Québécois traditional music repertoire. Familiarly called “tounes croches” (crooked tunes) by musicians, those melodies do not respect the dominant square model consisting of 16 or 32 beats per section of a tune. Without being exclusive to the Quebec tradition, the performance of crooked tunes raises several ethnomusicological questions. The main objectives of this research were to study the musical “dialect” found in asymmetrical tunes, and to look at various issues concerning the performance of asymmetrical tunes by contemporary Québécois traditional musicians. After a chapter that presents an overview of the history, repertoire, playing styles, and performance contexts of Québécois traditional music, asymmetrical tunes are analyzed as a musical object. The comparison of square and asymmetrical versions of tunes, taken mainly from the historical recordings available on the Virtual Gramophone, yields a typology that considers three main categories of asymmetries: syntactical; morphological; and pulsative. Syntactical asymmetries include about twenty different types, all involving a lengthening or a shortening at various positions of a section. Asymmetries at the end of a section are the most common. Morphological asymmetries concern the macrostructure of tunes such as the playing order of sections or the number of their repeats. Asymmetrical tunes in the repertoire of other musical traditions from Europe and North America are also analyzed. This allows us to confirm the existence of a coherent asymmetrical musical system that is partly distinct in the case of the Québécois tradition. Origin, identity, aesthetic, and performing issues are next studied based on the results of a survey done among 18 traditional musicians. Those surveyed explain the origin of asymmetrical tunes by cognitive, choreographic, and artistic reasons. Their discourse indicates that the performance of asymmetrical tunes touches several dimensions of their identity such as national, regional, generational, contextual and individual. An aesthetic choice, a desire for freedom in creation, a link to the past, and a need of distinction from a standardized traditional music repertoire motivate contemporary Québécois traditional musicians to perpetuate and to enrich the repertoire of asymmetrical tunes.
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Histoire formelle du jeu d’aventure sur ordinateur (le cas de l’Amérique du Nord de 1976-1999)Lessard, Jonathan 06 1900 (has links)
Cette étude s’intéresse à l’évolution formelle du jeu d’aventure de 1976 à 1999. Elle se propose de mieux comprendre les facteurs historiques contribuant à l’apparition du genre, son institution et ses transformations. La recherche est fondée sur l’analyse du discours de la presse spécialisée en jeux d’ordinateur et d’un corpus étendu d’œuvres. L’une des thèses proposées est que l’identité générique du jeu d’aventure est fondée sur une expérience vidéoludique demeurant relativement constante malgré des variations importantes de formes. Cette expérience est assurée par la reproduction des principaux éléments d’une architecture générale de design de jeu inaugurée par Adventure en 1977. Les variations formelles ponctuelles résultent d’une négociation entre la volonté de s’adapter aux changements de contexte de l’écologie du jeu d’ordinateur et la résistance d’une architecture ludique établie.
La pertinence d’une histoire d’un genre vidéoludique est justifiée au premier chapitre en fonction de l’état actuel des connaissances sur l’histoire du jeu vidéo et du jeu d’aventure. On y précise également le cadre théorique, la méthodologie et les sources étudiées. Le deuxième chapitre s’intéresse à la genèse d’Adventure de Crowther et Woods (1976; 1977) en fonction des diverses pratiques culturelles dans lesquelles l’œuvre s’inscrit. Cette analyse permet d’en dégager l’architecture ludique. Le troisième chapitre porte sur le « tournant narratif » du jeu d’aventure ayant lieu au début des années 1980. On y décrit différents facteurs historiques poussant le genre vers l’enchâssement d’histoires pré-écrites afin d’en faire un véhicule narratif. Le quatrième chapitre décrit le contexte du « tournant graphique », passage du jeu d’aventure d’une représentation textuelle à un régime visuel, ainsi que ses conséquences expérientielles. Le « tournant ergonomique » décrit au cinquième chapitre traite de l’apparition du modèle « pointer et cliquer » en fonction des avancées des connaissances concernant les interactions humain-machine ainsi que de la maturation du design de jeu comme pratique autonome. Le dernier chapitre relate l’apogée du jeu d’aventure au début de la révolution multimédia sous ses formes de film interactif et « Myst-like » puis du ralentissement – voire de l’arrêt – de son évolution formelle. / This dissertation examines the formal evolution of adventure games from 1976 to 1999. It aims at understanding the genre’s emergence, its institution and transformations. The research is based on the parallel analysis of computer game magazine discourse and a large corpus of games. One of its main theses is that adventure games’ generic identity is founded on a relatively stable gameplay experience despite important formal variations. This experience is maintained by the reproduction of a general game design architecture initiated by Adventure in 1977. Specific historical models of the adventure game are the product of a negociation between developers’ efforts to adapt to changes in computer game ecology and the resistance of an established ludic architecture.
In the first chapter, the research project is justified considering the current state of knowledge pertaining to digital game history in general and adventure games in particular. The theoretical framework, methodology and source materials are also detailed. The second chapter offers a fresh look at Crowther and Woods’Adventure (1976; 1977) in terms of the network of cultural practices in which it was developed. This analysis helps mapping the outlines of the game’s videoludic architecture. The third chapter describes the genre’s « narrative turn » taking place in the early 1980s. It describes the various historical factors pushing the genre as a narrative vehicle by embedding structured pre-written stories. The context of adventure games’ transition from a textual to a visual representation – and its experiential consequences – is the subject of the fourth chapter on the genre’s « graphical turn ». The « ergonomical turn » described in the fifth chapter relates the institution of the « point & click » model to contemporary advances in human-computer interaction as well as to the maturation of video game design as an autonomous practice. The last chapter gives an account of adventure games’ heyday on the onset of the multimedia revolution through the interactive film and “Myst-like” forms, followed by the slowdown – or even standstill – of its formal evolution.
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