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La téléologie chez SpinozaSaucier, Adrien 09 1900 (has links)
Ce mémoire examine le thème des causes finales dans l’Éthique (1677) de Spinoza. À l’aide d’une classification quadripartite des types de discours sur les causes finales, il identifie d’abord en le finalisme théologico-métaphysique la cible philosophique visée par la critique de l’Appendice de la première partie de cet opus magnum. Radicalisant le postulat épistémologique cartésien voulant que la volonté divine ne puisse servir de principe explicatif aux phénomènes naturels, Spinoza rejette complètement l’idée selon laquelle le rapport entre Dieu et sa création puisse être conçu sous le mode de la cause finale et élabore, à l’ombre de cette critique, une conception de la causalité divine selon laquelle la production du monde est le résultat nécessaire de l’essence de Dieu. Ensuite, notre mémoire se penche sur le concept de conatus qui se situe à l’intersection de la philosophie naturelle et de l’ontologie. Nous explorons, selon trois hypothèses convoquées tour à tour pour comprendre son fonctionnement, la possibilité de dynamiques téléologiques dans la nature malgré la critique de l’Appendice. Finalement, la dernière partie de notre mémoire tente de faire la lumière sur l’articulation entre, d’une part, la philosophie naturelle et l’ontologie de Spinoza et, d’autre part, sa philosophie pratique. Nous démontrons ainsi l’utilité de faire appel aux causes finales pour expliquer sa conception de la psychologie humaine et pour rendre compte de la dernière station de son éthique, à savoir la beatitudo. De cette façon, nous entendons reconstruire le rapport qu’entretiennent les différents volets de la philosophie spinoziste avec la question des causes finales. / This paper examines the theme of the final causes in Spinoza’s Ethics (1677). Using a quadripartite classification of the types of discourse on the final causes, we define theological-metaphysical finalism as the main philosophical target of Spinoza’s critics. Radicalizing the epistemological Cartesian postulate according to which the divine will cannot serve as an explanatory principle for natural phenomena, Spinoza completely rejects the idea that the relationship between God and his creation can be conceived under the mode of the final cause and elaborates, in the shadow of this criticism, a conception of divine causality that presents the production of the world as a necessary result of God’s essence. Then, we briefly look at the concept of conatus, which is at the intersection of natural philosophy and ontology. We explore, according to three hypotheses, the possibility of teleological dynamics in nature. Finaly, the last part of our thesis tries to shed light on the articulation between, on the one hand, Spinoza’s natural philosophy and ontology and, on the other hand, his practical philosophy. We thus demonstrate the usefulness of using the final causes to explain human psychology and to account for the last station of the spinozist ethics, the beatitudo.
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Dynamique épistémologique de la science : défense d'une gestion pragmatique des problèmes complexesThomas, Jean-Philippe 09 1900 (has links)
Ce mémoire propose une analyse du rôle épistémologique des problèmes scientifiques complexes. En partant du holisme épistémologique hérité des positions philosophiques de Pierre Duhem et de Willard Van Orman Quine, et de la thèse voulant que la pratique scientifique s’effectue toujours à partir d’un champ théorique et conceptuel reconnu, nous développons un modèle de gestion qui propose aux chercheurs l’adoption d’une attitude pragmatique pour réagir aux problèmes complexes. Nous expliquons dans cette recherche que ces problèmes affectent l’applicabilité des théories et concepts qui forment les connaissances scientifiques. Pour les résoudre, il faut initier des recherches qui suivront les étapes d’un processus pragmatique permettant d’évaluer progressivement la situation et d’en acquérir une meilleure compréhension. Durant cette période, les conséquences négatives du problème complexe sont tolérées afin d’assurer le maintien des activités scientifiques, qu’elles visent directement ou non l’atteinte d’une solution. La thèse défendue dans cette étude veut que la gestion des problèmes complexes qu’elle propose se conclut par l’élaboration rationnelle, encadrée par des décisions pragmatiques et une conjoncture favorable, d’une hypothèse ad hoc offrant une solution au problème. Si la communauté scientifique reconnait la valeur épistémologique de cette hypothèse, elle sera intégrée au champ théorique et conceptuel ce qui aura pour effet d’enrichir les connaissances scientifiques et de redonner à la science son statut « normal ». / This thesis proposes an analysis of the epistemological role of complex scientific problems. Starting from the epistemological holism inherited from the philosophical positions of Pierre Duhem and Willard Van Orman Quine, and from the thesis that scientific practice is always based on a recognized theoretical and conceptual field, we develop a management model that proposes that researchers adopt a pragmatic attitude to react to complex problems. We explain in this research that these problems affect the applicability of theories and concepts that form scientific knowledge. To solve them, we must initiate research that will follow the steps of a pragmatic process to progressively assess the situation and gain a better understanding. During this period, the negative consequences of the complex problem are tolerated in order to ensure the maintenance of the scientific activities that it directly targets, or not, the achievement of a solution. The thesis defended in this study is that the management of the complex problems that it proposes is concluded by the rational elaboration, framed by pragmatic decisions and a favorable conjuncture, of an ad hoc hypothesis offering a solution to the problem. If the scientific community recognizes the epistemological value of this hypothesis, it will be integrated into the theoretical and conceptual field which will have the effect of enriching scientific knowledge and giving back to science its "normal" status.
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Conscience et intentionnalité : une évaluation critique des théories de l’intentionnalité phénoménaleTison, Rémi 08 1900 (has links)
Les états mentaux peuvent essentiellement avoir deux types de propriétés : des propriétés intentionnelles, qui font en sorte que les états mentaux ont un contenu, et des propriétés phénoménales, qui font en sorte que les états mentaux sont consciemment vécus. L’instanciation de chacun de ces deux types de propriétés constitue respectivement ce qu’on appelle l’intentionnalité et la conscience phénoménale. Une question cruciale en philosophie de l’esprit contemporaine consiste à se demander quelle est la relation entre l’intentionnalité et la conscience phénoménale. Les théories de l’intentionnalité phénoménale, qui ont gagné en popularité dans les dernières années, soutiennent que l’intentionnalité dépend fondamentalement de la conscience phénoménale. Comme ces théories représentent aujourd’hui une des principales conceptions de l’intentionnalité disponibles, il est crucial d’évaluer leur plausibilité, ce que je me propose de faire dans le présent mémoire. Or, comme je tenterai de le montrer, les propriétés intentionnelles ne dépendent pas des propriétés phénoménales au sens où l’entendent les défenseurs des théories de l’intentionnalité phénoménale. En effet, les théories de l’intentionnalité phénoménale ne sont pas en mesure d’expliquer une des caractéristiques fondamentales de l’intentionnalité, à savoir le fait que les états intentionnels s’accompagnent de conditions de satisfaction, et si elles y parviennent ce n’est qu’en présupposant l’intentionnalité en attribuant des caractéristiques intentionnelles aux états phénoménaux. Ce résultat nous contraint à nous tourner vers une autre conception de la relation entre l’intentionnalité et la conscience phénoménale. / Mental states can essentially have two types of properties: intentional properties, in virtue of which mental states have content, and phenomenal properties, in virtue of which mental states are consciously experienced. The instantiation of each of these two types of properties constitutes respectively what is called intentionality and phenomenal consciousness. A crucial question in contemporary philosophy of mind is to ask what the relationship between intentionality and phenomenal consciousness is. The phenomenal intentionality theories, which have gained popularity in recent years, argue that intentionality is fundamentally dependent on phenomenal consciousness. Since these theories now represent one of the main conceptions of intentionality available, it is crucial to assess their plausibility, which I propose to do in this master’s thesis. As I will try to show, intentional properties do not depend on phenomenal properties as understood by the advocates of the phenomenal intentionality theories. Indeed, the phenomenal intentionality theories are not able to explain one of the fundamental characteristics of intentionality, namely the fact that intentional states are accompanied by conditions of satisfaction, and that if they succeed in doing so, it is only by presupposing intentionality by assigning intentional characteristics to phenomenal states. This result forces us to turn to another conception of the relationship between intentionality and phenomenal consciousness.
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Réfugiés climatiques : statut et traitementLelong, Corentin 05 1900 (has links)
L’état actuel des travaux ne rend pas compte de l’ampleur des questions philosophiques et des enjeux moraux suscités par l’apparition sur la scène internationale des réfugiés climatiques. Il est pourtant urgent de leur accorder une protection à travers des accords internationaux. Les philosophes qui se sont penchés sur le sujet ont été induits en erreur tant par la multiplicité des termes employés que leur absence de définitions. Ce travail critique la tendance actuelle des militants écologistes à vouloir englober des populations aux problèmes divers sous le terme de réfugié. Banaliser l’emploi du terme de réfugié n’est pas seulement fallacieux mais également dangereux. A terme, les militants se tourneront vers la Convention de Genève pour revendiquer que les populations déplacées soient considérées comme des réfugiés. Or la Convention de Genève n’est pas un outil adéquat pour remédier au sort de ces populations. De plus, on ne peut élargir le statut de réfugié pour inclure ces populations sans risquer de perdre sa crédibilité et son efficience. Suivre la pente qu’emprunte les militants nous mènerait à accorder le même traitement aux réfugiés climatiques et aux réfugiés politiques, ce qui est une erreur. Notre hypothèse est que les habitants des petits pays insulaires à l’inverse des autres populations ont besoin d’un élargissement de la Convention de Genève. Nous arguerons que nous avons des devoirs et des responsabilités envers eux que nous n’avons pas envers les réfugiés politiques.
Pour défendre ce point de vue, il faut définir clairement ce qu’est un réfugié climatique et justifier cette appellation. Nous devrons donc confronter la notion de réfugié climatique à d’autres notions concurrentes. Une fois les termes définis, nous envisagerons les enjeux éthiques à travers le prisme des questions de justice globale. Nous verrons que pour déterminer qui devrait remédier au sort des réfugiés climatique, il ne suffit pas de se référer à la responsabilité causale. Cela nous mènera à arguer que bien que séduisant, le principe pollueur-payeur n’est pas un outil adéquat pour guider la réflexion. Nous serons également amenés à nous interroger sur la pertinence d’une institution environnementale globale. / Current works on the forced migration area does not reveal the magnitude of the philosophical and moral issues raised by the appearance of climate refugees on the international scene . Yet it is urgent to provide protection to them through international agreements. Philosophers who have studied the subject have been misled by both the multiplicity of terms and the lack of definitions. This work criticizes the current trend set by environmental activists who want to include people with various issues under the term of refugee. Trivializing the term of refugee is not only misleading but also dangerous. Eventually, the activists will turn to the Geneva Convention to demand that displaced populations be treated as refugees. But the Geneva Convention is not an appropriate tool to address the plight of these people. Moreover, we can not extend the status of refugees to include those people without losing the credibility and efficiency. Following the path taken by activists would lead us to give equal treatment to climate refugees and political refugees, which is a mistake. Our hypothesis is that the inhabitants of small island countries, in contrast to other populations require a broadening of the Geneva Convention. We shall argue that we have duties and responsibilities to them that we do not have to political refugees.
To defend this view, we must clearly define what a climate refugee is and justify this term. We must therefore confront the notion of climate refugee to other competing concepts. Once the terms are defined, we will consider the ethical issues through the prism of global justice issues. We will see that it is not enough to refer to causal responsibility to determine the members who should address the plight of climate refugees. This will lead us to argue that although attractive, the polluter pays principle is not an appropriate tool to guide our reflection. We will also be led to question the relevance of a global environmental institution.
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Le rôle de l'intuition en épistémologie moraleBerthiaume, Maxime 08 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur la valeur épistémique des intuitions en éthique. Avoir l’intuition que quelque chose est moralement bon ou mauvais justifie-t-il le fait de croire que cette chose est réellement bonne ou mauvaise? Pour répondre à cette question, je tâcherai d’abord d’expliquer ce qu’est une intuition. Ensuite, j’examinerai les deux grandes familles de théories en épistémologies morale : le fondationnalisme et le cohérentisme. Je me pencherai sur le rôle que l’intuition peut jouer dans ces deux grandes familles et je défendrai que les théories fondationnalistes sont préférables aux théories cohérentistes. Je consacrerai donc la majeure partie de ce mémoire à analyser le rôle que l’intuition peut avoir dans les théories fondationnalistes en épistémologie morale. On nomme « intuitionnistes » les théories fondationnalistes en épistémologie morale qui soutiennent que l’intuition permet de saisir des réalités morales indépendantes de nous. Suivant une distinction d’Henry Sidgwick, j’identifierai trois sortes d’intuitionnisme : l’intuitionnisme perceptuel, dogmatique et philosophique. Je m’attarderai principalement à l’examen de la plausibilité de ces trois théories. Finalement, je présenterai la conclusion à laquelle j’en suis venu à la suite de cet examen, soit que l’intuitionnisme philosophique est la forme d’intuitionnisme la plus plausible et qu’elle peut répondre à plusieurs objections souvent adressées à l’intuitionnisme. / This memoir is about the epistemic value of moral intuitions. Does having an intuition that something is morally right or wrong gives us good reasons to believe that the thing we have the intuition about is right or wrong? To answer this question, I’ll start by explaining what an intuition is. Then, I’ll look into the two biggest theories in moral epistemology: foundationalism and coherentism and how intuition can have a role in both of them. I’ll come to the conclusion that foundationalist theories are preferable to coherentist theories. The rest of the memoir will be a discussion of foundationalist theories in moral epistemology in which moral intuitions are what can justify some foundational beliefs. Those theories are called ‘’intuitionist’’. Following a distinction made by 19th century philosopher Henry Sidgwick, I’ll identify three ways in which intuitionism can be defended: perceptual intuitionism, dogmatic intuitionism and philosophical intuitionism. I’ll explain in details what are those theories and see if they are good theories in moral epistemology. Then, I’ll consider some general objections directed toward intuitionism and see if intuitionism can resist those objections. I come to the conclusion that philosophical intuitionism can resist most of the best objections addressed toward it and that it’s a very plausible theory in moral epistemology.
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L'énactivisme autopoïétique : une réponse au problème difficile?Blanchard, Joé 08 1900 (has links)
Le « problème difficile » de la conscience est un des problèmes centraux de la philosophie de
l’esprit. Faisant écho au problème corps-esprit de Descartes, le problème difficile met en évidence
les difficultés épistémologiques et ontologiques de la thèse physicaliste qui cherche à réduire
l’expérience subjective à un caractère physique et fonctionnel. Ce mémoire propose une réponse
potentielle au problème difficile de la conscience selon l’approche énactive, plus précisément selon
une variante de l’approche énactive que nous appelons parfois l’énactivisme autopoïétique.
L’énactivisme autopoïétique se présente comme une approche alternative aux tendances
dominantes en sciences cognitives dites « limitées au cerveau. » Contrairement au courant
cognitiviste, l’énactivisme autopoïétique propose une conception de l'esprit centrée sur l'activité
incarnée de l'organisme. Au coeur de cette conception de l’esprit incarné se trouve le concept
d’autopoïèse, une théorie de la vie organique et de l’autonomie biologique définie selon l'activité
de donation de sens des organismes vivants. Ce concept est au centre de la solution au problème
difficile de l'énactivisme autopoïétique, car il révèle les profondes similitudes entre la vie et l'esprit. / The “hard problem” of consciousness is one of the central problems of philosophy of the mind.
Echoing Descartes’s mind-body problem, the hard problem highlights the epistemological and
ontological difficulties of physicalism in its attempt to reduce subjective experience to a physical
and functional character. This thesis proposes a potential answer to the hard problem of
consciousness by the enactive approach, more specifically a variant of the enactive approach that
we sometimes call autopoietic enactivism. Autopoietic enactivism presents itself as an alternative
approach to “brain-bound” approaches in cognitive science. In contrast to the cognitivist trend,
autopoietic enactivism presents a conception of the mind centred around the embodied activity of
an organism. At the heart of this embodied conception of the mind lies the concept of autopoiesis,
a theory of organic life and biological autonomy defined by the sense-making activity of living
organisms. This concept is central to autopoietic enactivism’s solution to the hard problem, as it
reveals the deep similarities between both life and mind.
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L’application des mathématiques aux phénomènes naturels chez LeibnizElawani, Jeffrey 08 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur la réponse leibnizienne à la question de l’utilité des
mathématiques pour la connaissance de la nature, c’est-à-dire, en l’occurrence, pour la
connaissance des phénomènes corporels et de leurs relations. Dans le premier chapitre,
nous nous intéressons à la façon dont les notions abstraites mathématiques entrent dans la
connaissance la plus immédiate des choses. à travers le mode par lequel nous apparaît
l’individualité des phénomènes. Après avoir fourni des éclaircissements métaphysiques sur
la conception leibnizienne de l’individuation, nous nous plongeons dans l’étude de la
position spatiale à la lumière de l’analyse géométrique leibnizienne. Ce dernier prédicat
fournit une manière de déterminer les individus qui ne sont pas bien distingués par nous au
moyen de leurs qualités réelles. Considérés sous le seul angle de leur individuation spatiale,
les phénomènes ont un caractère idéal et indéterminé qui les rend immédiatement
susceptibles d’un traitement mathématique. Dans le second chapitre, nous nous intéressons
à la question de savoir pourquoi les explications physiques qui font usage des
mathématiques sont pour Leibniz préférables épistémologiquement. Nous nous tournons
en conséquence vers ses raisons d’adhérer à la philosophie mécanique, qui contient une
composante mathématique essentielle, afin d’étudier celle qui tient à la plus grande
intelligibilité du mécanisme. Nous tentons de montrer que la composante mathématique du
mécanisme contribue à cette intelligibilité parce que les mathématiques proposent une
mode de raisonnement valide et expressément adapté à la situation épistémologique des
esprits finis. Ce mode produit des raisonnements nécessaires aux moyens de notions
incomplètes. Il suscite également la découverte de nouvelles vérités en offrant à
l’imagination un support sensible, contrôlable et évident. / This thesis explores Leibniz’s solution to the problem of how mathematics are
useful to our understanding of the world, i.e., to our understanding of corporeal phenomena
and their relations. In the first chapter, it focuses on how abstract mathematical notions
enter in our most immediate understanding of the world. Here, the aim is connecting the
pervasiveness of mathematics to the peculiar way by which the individuality of phenomena
manifests itself to us. After some metaphysical remarks on Leibniz’s conception of
individuation, we study spatial position in the light of the new leibnizian geometrical
analysis : Analysis Situs. Spatial position provides us with a way to further distinguish
between individual phenomena whose qualities relevant to their real individuation remain
ignored. In the sole light of spatial individuation, phenomena are ideal and indeterminate.
This situation renders them susceptible to mathematical treatment without further
elaboration. In the second chapter, we turn our attention to the question of why
mathematical methods in philosophy of nature are epistemologically superior in Leibniz’s
eyes. We explore Leibniz’s reason to espouse a mechanical philosophy which comprise
indispensable mathematical notions. Leibniz believes that mechanical philosophy is the
most intelligible explanation of nature and we mean to assess how mathematics enter this
picture. We try to show that the mathematical aspects of mechanical philosophy make it
more intelligible by virtue of mathematics’ peculiar mode of reasoning. This mode of
reasoning is valid as well as most suited for our finite minds. It provides necessary
arguments through incomplete notions. It also encourages the discovery by assisting the
imagination with controlled and sensible support that makes knowledge more evident.
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La notion de lǐ 禮, « ritualité », dans la pensée de Xunzi (IIIème siècle avant notre ère)Fredette-Lussier, Arnaud 08 1900 (has links)
La ritualité, qu’elle soit de nature religieuse ou éthique, ou encore qu’elle relève de l’ordre de la coutume, ponctue la vie des individus, des groupes et des communautés, souligne et entretient les liens sociaux et ancre le monde humain dans le monde naturel. La philosophie confucéenne confère une place centrale à cette notion de lǐ 禮, « ritualité », et c’est probablement, au sein de cette école, Xunzi (IIIème siècle av. n. è.) qui lui accorde le plus grand rôle philosophique. Toutefois, une multitude de tensions anime ce concept de « ritualité » qui se situe à la jonction du Naturel et du Culturel, de l’éthique et du sacré, du matériel et de l’intangible, du profane et du religieux.
Ce mémoire se base sur l’exégèse d’extraits pertinents du Xunzi, et, grâce à l’étude du champ sémantique et lexical de la ritualité ainsi que l’analyse étymologique des concepts clefs lui étant rattachés, apporte un nouveau regard sur la notion de lǐ. Nous restituons le souffle cosmique – fractales d’oppositions binaires mettant en relation le microcosme au macrocosme – à l’œuvre dans la pensée du lettré, et y exposons les liens intimes unissant la ritualité au sens moral.
Nous soutenons qu’une approche intégrant et différenciant l’en acte du potentiel dans la pensée de Xunzi fournit une solution au problème de la nature humaine telle que conçue par le philosophe. Notre conception de la représentation et de la cosmologie procure une nouvelle vision, respectivement, du symbolisme rituel et de l’ordre cosmologique. Nous mettons au jour la manière dont la ritualité crée le sens moral de l’individu, intègre l’homme à sa société et la société à l’ordre du monde et découvrons une pensée qui extirpe le divin de la dimension religieuse transcendante pour faire de l’humanité et de la moralité de l’Homme les dépositaires du sacré. / Rituality, whether of a religious or ethical nature, or even as a matter of custom, punctuates the lives of individuals, groups and communities, emphasizes and maintains social ties as well as it anchors the human world in the natural world. Confucian philosophy gives a central place to this notion of lǐ 禮, "rituality", and it is probably, within this school of thought, Xunzi (3rd century BC) who gives it the greatest philosophical role. However, a multitude of tensions animates this concept of "rituality" which lies at the junction of the Natural and the Cultural, the ethical and the sacred, the material and the intangible, the profane and the religious.
This master dissertation is based on the exegesis of relevant excerpts from the Xunzi. By the study of the semantic and lexical field of rituality as well as the etymological analysis of the key concepts associated with it, we provide a new vision to the reader concerning the interpretation of lǐ. We restore the cosmic breath – fractals of binary oppositions relating the microcosm to the macrocosm – at work in the thoughts of the scholar and expose the intimate links uniting rituality to inner moral sense.
We argue that an approach integrating and differentiating actuality from potentiality in Xunzi's philosophy provides a solution to the problem of human nature – as conceived by the thinker. Our conceptions of representation and cosmology shed a new light on, respectively, ritual symbolism and cosmological order. We uncover the way in which rituality creates the inner moral sense of individuals, integrates man into society and society into the order of the world. We discover a thinker that extirpates the divine from the transcendent religious dimension to make humanity and human morality the custodians of the sacred.
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Le rôle constitutif de l'imagination chez SpinozaLavergne, Patrice 08 1900 (has links)
Ce mémoire propose une analyse de l’imagination, ou connaissance du premier genre, dans la philosophie de Baruch Spinoza, qui vise à mettre de l’avant son rôle de constitution du réel. Pour ce faire, nous aborderons la manière dont la pensée de Spinoza a évolué, en nous inspirant des thèses d’Antonio Negri. Cela nous permettra d’apercevoir chez Spinoza le développement d’un concept d’imagination qui soit essentiellement positif et constitutif, et seulement accidentellement cause de l’erreur. Nous expliquerons ainsi les causes de l’interruption de la rédaction de l’Éthique pour celle du Traité théologico-politique, en exposant la double nécessité (à la fois socio-politique et philosophique) qui impose à Spinoza le thème de la positivité de l’imagination, à travers laquelle le monde se constitue lui-même, sans besoin aucun de transcendance. Nous verrons ainsi avec Negri que c’est l’imagination qui permet à Spinoza d’enfin concevoir pleinement l’immanence. Le rôle constitutif de l’imagination est chez Spinoza à la fois ce qui résulte et ce qui lui permet de dépasser l’horizon philosophique traditionnel désirant organiser le monde par la Totalité, ou la Substance, qui conserverait toujours dans cet horizon une trace de transcendance par rapport au monde qui est à organiser. Par la suite, nous définirons l’imagination, en nous appuyant principalement sur le texte de l’Éthique, avant d’exposer le processus constitutif du réel qui lui est propre. Nous montrerons ainsi la portée de la puissance constitutive de l’imagination, en expliquant le processus de constitution des objets, du temps, du sujet pratique, à travers l’habitude et la mémoire, puis la constitution de toute forme de société et de toute vie sociale à travers l’imitation des affects. Nous terminerons ce parcours en jetant un regard sur les thèses politiques qui découlent immédiatement du rôle constitutif de l’imagination, et qui répondent à l’exigence socio-politique qui a poussé Spinoza, face à l’intolérance religieuse et au retour sauvage de la monarchie en Hollande, à se pencher sur ces questions. / This work offers an analysis of the concept of imagination, also called knowledge of the first kind, in order to put forward its constitutive role. For this, we will first discuss the way Spinoza’s philosophy evolved, following Antonio Negri’s interpretation. We will then account for Spinoza’s approach of imagination, making it essentially positive and constitutive, and only accidentally the origin of error. With this, we will explain what causes Spinoza to interrupt his work on the Ethics to write the Theological-Political Treatise, by exposing the need (both socio-political and philosophical) forcing Spinoza to develop imagination’s positivity and power, through which the world constitutes itself without any transcendence whatsoever. We will see, along with Negri, that this positive concept of imagination enables Spinoza to fully embrace immanence. This is how he can go beyond the traditional philosophical horizon which wants the world to be organized by Totality or, in Spinoza’s case, by the Substance, which in this horizon always retains a hint of transcendence. Subsequentially, we will define imagination, mainly from the Ethics, and then we will present the scope of imagination’s constitutive power by presenting the process by which are constituted objects, subjects and time, by means of habit and memory, and then the process by which are constituted all kinds of society and even all types of social life, by means of imitation of the affects. We will conclude our research by looking at the political theory immediately resulting of imagination’s constitutive role. This will also reveal how Spinoza’s positive concept of imagination answers the socio-political need that motivated him, while witnessing religious intolerance and the resurgence of monarchy in Holland, to reorient his work towards these questions and towards the role of imagination.
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Autonomie et consentement éclairé à la participation aux biobanques : entre fondements philosophiques de l’éthique de la recherche et de l'éthique de la santé publiqueLeBlanc, Camille 08 1900 (has links)
Ce mémoire de maîtrise tente de répondre à la question suivante : quelle est la valeur de
l’autonomie dans le domaine de la recherche biomédicale, et plus particulièrement dans le
contexte des biobanques? Pour éclairer cette question, nous étudierons le concept d’autonomie
dans deux domaines d’éthique appliquée : l’éthique de la recherche et l’éthique de la santé
publique. Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, le respect de l’autonomie individuelle est un
principe programmatique de l’éthique de la recherche. Or, sa conceptualisation a été accusée
d’être trop individualiste pour répondre aux enjeux qui caractérisent la recherche en santé
d’aujourd’hui. En éthique de la santé publique, au contraire, l’autonomie individuelle prend une
place moins prépondérante et fait droit à des dimensions sociopolitiques de l’autonomie qui ont
été négligées par le domaine de l’éthique de la recherche. Ces dimensions mettent en lumière le
rôle des institutions dans la promotion de l’autonomie tout comme l’importance pour les
individus d’avoir la possibilité de participer à l’élaboration des politiques de santé qui les
concernent pour réaliser leur autonomie. Le cas de la recherche en contexte de biobanques sera
l’occasion d’appliquer ces différentes conceptualisations de l’autonomie à un domaine de
recherche en pleine expansion qui se situe au carrefour de l’éthique de la recherche et de
l’éthique de la santé publique. / This master's thesis attempts to answer the following question: what is the value of autonomy in
biomedical research, and more particularly in the context of biobanks? To answer this question,
we will study the concept of autonomy in two areas of applied ethics: research ethics and public
health ethics. Since the second half of the 20th century, respect for individual autonomy has been
a programmatic principle of research ethics. However, many authors consider this
conceptualization to be too individualistic to respond to the challenges that characterize health
research today. In public health ethics, on the contrary, individual autonomy takes a less
preponderant role and acknowledges some socio-political dimensions of autonomy that have been
neglected by the field of research ethics. These dimensions highlight the role of institutions in
promoting autonomy as well as the need for individuals to have the opportunity to participate in
the development of health policies in order to achieve their autonomy. Finally, the case study of
biobanks will provide an opportunity to apply these different conceptualizations of autonomy to a
rapidly expanding field of research located at the crossroads between research ethics and public
health.
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