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La protection sanitaire et sociale au Liban (1860-1963) / Health and social protection in Lebanon (1860-1963)

Yehya, Houssam 26 May 2015 (has links)
Cette thèse cherche à proposer une lecture historicisée, pour le Liban, de la mise en place et l’évolution de la protection sanitaire et sociale en se concentrant sur le rôle et les relations de fait et de droit entre les deux secteurs : public et privé, et l'influence étrangère notamment celle de l’OIT sur la production de la norme libanaise, pendant les trois périodes majeures de l’histoire au Liban : Ottomane, Française et Le Liban indépendant. / This thesis seeks to provide a historicized approach for the Lebanese establishment and development of health and social care by focusing on the role and relationships factual and legal between the two sectors: public and private and the foreign influences including that of the ILO on the production of the Lebanese standard, during the three major periods of history in Lebanon: Ottoman, French and independent Lebanon.
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Enfant de la faute, enfant du malheur : grandir sous la tutelle de l'Assistance publique dans les Basses-Alpes durant la IIIe République (1874-1940) / Child of guilt, child of misfortune : growing up as a ward of the State in the Basses-Alpes during the Third Republic (1874-1940)

Grenut, Isabelle 08 December 2017 (has links)
Dans un contexte général caractérisé à la fois par la dépopulation et une forte mortalité infantile, la IIIe République manifeste dès ses débuts une volonté politique sans précédent envers la protection de l’enfance. Entre 1874 et 1923, environ 800 enfants sont admis à l’Assistance publique dans les Basses-Alpes, un effectif restreint lié principalement à la faiblesse démographique de ce département rural et montagneux du sud-est de la France. Il s’agit le plus souvent de nouveau-nés abandonnés par leur mère célibataire, victime de l’opprobre social, mais on admet également des orphelins pauvres et des enfants légitimes négligés ou maltraités. Dès leur admission, les enfants sont placés dans des familles nourricières. Vers treize ans, garçons et filles sont en général placés à gages en domesticité. Si la situation globale des pupilles s’améliore indéniablement au cours de la IIIe République, la stigmatisation dont ils sont l’objet apparait flagrante, et un certain nombre d’entre eux demeurent taraudés par le désir de percer le secret de leur histoire. / ABSTRACT: In a context characterized by depopulation and high infant mortality, the Third Republic shows its early political desire to protect children which makes this period particularly relevant to observe from the point of view of the vulnerable population of assisted children: as wards of the State, they are likely to benefit more than other children from the new legislation in favour of health, education and work.. Between 1874 and 1923, about 800 children are admitted to Public Care in the Basses-Alpes, the small number reflecting the sparse population of this rural and mountainous department of the south east of France. It is most often new born babies who are admitted, abandoned by their single mother, victims of social stigma, but also orphans and legitimate children who are neglected or abused. Upon admission, children are placed in foster families who raise and educate them with varying degrees of commitment, but always under the control of the Inspector of Public Assistance. Until the age of thirteen, these young wards live pretty much like most children living in the countryside, that is, working on the family farm as well as going to school (which becomes compulsory in 1882.) Subsequently, both boys and girls are generally placed in domestic service on the farms or less often as servants in the city. During these challenging times, as with all young people, they experience friendship, love, and adventure. However, if the overall situation of the wards is undeniably improving during the Third Republic, nevertheless they continue to suffer from a pervasive social stigma, which drives some of them to search for the truth behind their story.
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Le département et l'Assistance publique au XIXème siècle : l'exemple des Landes (1838-1914) / Local administration and social assistance in the XIXth Century : the example of the « Landes » (1838-1914)

Chort, Marc-Olivier 30 January 2012 (has links)
Créés pendant la Révolution française, les départements s'affirment tout au long du XIXème siècle. Malgré les régimes successifs, l'institution perdure et se renforce. Les lois donnent en effet de plus en plus de libertés aux Conseilgénéraux, et à la fin du Second Empire, on peut affirmer que ceux-ci sont responsables de leur budget. C'est dans ce cadre que se développe l'assistance sociale en France. D'essence communale, elle se déploie avec l'aide des départements qui apportent leur concours financier. Cependant nombre d'entre eux, dans un souci permanent de maîtrise des finances, ne s'engagent que de manière limitée dans le champ social. L'exemple du département des Landes est à ce titre particulièrement significatif. Dirigé par un Conseil général plutôt progressiste mais soucieux de réaliser des économies, il ne développe pas une politique d'assistance satisfaisante. / Created for the French Revolution, the “départements” i.e. French administrative lands, are getting increased recognition throughout the XIXth Century. Albeit various governments coming into force, the Institution carries forward and is strengthened. Laws provide increased freedoms to “Conseils généraux”, i.e. authorities administering the “départements”, so that they are fully responsible for their own budget by the end of the Second World War. As a result, social assistance is developed within this framework in France. Originally from communal background, social assistance was being implemented thanks to “départements”’ financial commitment. However, some of them relinquished to enact social assistance politics due to tight financial controls, Landes “département” being a significant illustration of this. Though headed by progressive ideals, Landes “Conseil général” is focused on making savings, thereupon not providing satisfying social politics to their inhabitants.
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Parents indignes et enfants en danger : profils et destins des enfants moralement abandonnés de la Seine (1881-1914) / Unworthy parents and children in danger : profiles and destinies of morally abandoned children of the Seine (1881-1914)

Boudaya, Olfa 11 April 2015 (has links)
En 1881, l’Assistance publique à Paris crée le service des enfants moralement abandonnés, en empruntant à la philanthropie le patronage des adolescents des milieux populaires, pour prendre en charge des mineurs des deux sexes qui échappent aux normes de socialisation (famille, école et apprentissage). Arrêtés pour vagabondage, mendicité, vol ou prostitution, ces mineurs sont destinés aux centres de correction. Par une cogestion assistance/justice, le patronage administratif introduit l’éducation préventive des mineurs de justice éducables et des enfants placés volontairement par leurs parents. Les profils de ces mineurs indiquent une précarité des familles et des carences éducatives ainsi que des abus parentaux et des déviances juvéniles. Pour assurer l’éloignement des enfants maltraités ou en danger moral de leur milieu, la loi de 1889 permet aux tribunaux de prononcer la déchéance contre les parents indignes et d’organiser la tutelle administrative. Ces pupilles de l’Assistance relèvent du placement familial, professionnel ou industriel. Alors que ce cadre normatif applique des dispositifs d’intégration sociale (famille, discipline, travail, épargne), des écoles professionnelles, de préservation ou de réforme assurent l’éducation spéciale des pupilles disciplinés, difficiles ou vicieux. En grandissant, les pupilles sont destinés à la domesticité et aux diverses activités locales bien que certains parviennent à réussir une carrière exceptionnelle. Face aux difficultés d’intégration et aux frustrations, adolescents et jeunes brisent le lien de tutelle avant la majorité. Les uns s’évadent tandis que les autres sont retirés par leurs parents ou radiés pour délinquance. / To take care of minors of both sexes beyond the common forms of socialization (family, school and vocational apprenticeship), public assistance in Paris created, in 1881, the service of children in moral danger following the philanthropy patronage of popular milieu adolescents. Arrested for vagrancy, begging, stealing, prostitution, these victims/offenders are led to correction centres. Conceived by justice/assistance cooperation, the administrative patronage introduced preventive education for children placed voluntarily by their parents and educable justice juveniles. The profiles of these minors indicate precariousness within families and educational deficiencies or parental abuse and juvenile deviance. In order to guarantee removal and re-education of abused or young in moral danger, the 1889 law allows the courts to deprive the unworthy parents from their parental authority and organize the administrative guardianship after divestiture. Becoming wards of the assistance, these children fall within the foster, professional or industrial placement. This normative framework argues for social integration devices (family, discipline, work, and thrifts) while vocational, preservation or reform schools provide special education respectively for disciplined, difficult or vicious wards. When they grow up, pupils are destined to domesticity as servants or local activities, although, some of them succeed to achieve a promising professional career. Facing integration difficulties and frustrations, the link of guardianship may be broken before the majority either by adolescents and young escape, by parent’s removal requests or by exclusion for delinquency.
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Cultiver la différence: Histoire du développement de la gynécologie à Bruxelles (1870-1935)

De Ganck, Julie 01 March 2016 (has links)
Cette thèse est consacrée à l’histoire du développement de la gynécologie en tant que spécialité médicale dans le contexte bruxellois. La période considérée s’étend entre 1870 et 1935. Le début de cette période est marqué par l’émergence concomitante de la chirurgie abdominale et d’un débat social et politique sur la place et les droits des femmes dans la société belge. Les femmes sont avant tout définies comme des mères et des épouses. C’est pourquoi leur désir d’émancipation et leur entrée dans la modernité n’est, pour les contemporains, envisageable qu’en adéquation avec cette fonction sociale première. L’amélioration du sort des femmes, une cause qui se développe à la fin du siècle, passe par la protection de la maternité. Dans ce contexte, la gynécologie se profile comme une discipline chirurgicale de pointe avec une vocation sociale forte :protéger et améliorer le sort des femmes grâce à la prise en charge de leur santé reproductive. Cette vocation sociale est explicitement revendiquée par les professionnels lorsqu’ils tentent de faire reconnaître la gynécologie en tant que spécialité au sein des hôpitaux et de l’université. Au moment de son essor, la gynécologie est un domaine de pratiques chirurgicales prisée par les chirurgiens. Pourtant, la gynécologie est également proche d’une autre discipline — l’obstétrique — à travers son lien avec la gestion sociale de la capacité reproductive. Une tension existe donc dès le départ dans le processus de spécialisation de la gynécologie à Bruxelles entre, d’une part, une occupation dense du champ professionnel par les chirurgiens et, d’autre part, une proximité forte avec l’obstétrique en termes de vocation sociale. Cette concurrence existe durant tout la période entre les chirurgiens et les obstétriciens. Les deux groupes souhaitent annexer la gynécologie à leur domaine de pratique. La pratique de la gynécologie reste dans le giron des chirurgiens pendant la majorité de la période. Cependant, au terme du processus analysé, les leaders de la profession gynécologique bruxelloise oeuvrent au rapprochement de la gynécologie et de l’obstétrique dans le but de constituer un grand domaine scientifique consacré à la physiologie de la reproduction. En 1935, tout est en place à Bruxelles pour réunir les deux disciplines. Il faut cependant encore attendre l’après Seconde Guerre mondiale pour que cette union soit officiellement institutionnalisée à l’université ainsi que dans la loi. En Belgique, les deux disciplines ont été officiellement jumelées — pour former la gynécologie-obstétrique — lors de la reconnaissance légale du statut de médecin spécialiste en 1957. En consacrant cette union, la législation confirme et formalise le lien déjà bien établi dans les théories et pratiques médicales entre santé féminine et santé reproductive. Le fait que cette reconnaissance soit passée par leur union à l’obstétrique pour former une discipline dédiée à la fois aux femmes, à la maternité et aux questions de reproduction humaine est significatif. Cela indique la relation de dépendance entre l’existence de la gynécologie en tant que spécialité et ce qui fonde socialement la différence des femmes. Cette relation est au cœur de l’analyse de la présente thèse. Pour exister et se démarquer, les gynécologues ont dû cultiver la différence des femmes.La thèse est organisée en sept chapitres. Chacun problématise une étape ou un aspect du développement de la gynécologie à Bruxelles entre 1870 et 1935. Les facteurs considérés dans l’histoire de ce développement sont très variés :ils sont de nature législative, administrative, professionnelle ou scientifique. Le premier chapitre est consacré aux débats politiques et professionnels sur le travail féminin dans les mines et leur accès à la profession médicale. Le sexualité féminine et la maternité sont au coeur des débats aboutissant à la restriction du travail des femmes dans les mines et à leur interdiction de l’exercice de la médecine. Lorsque ces dernières ont finalement accès à la profession en 1890, les premières femmes médecins et les féministes voient dans la pratique médicale des femmes un moyen d’améliorer le sort féminin à travers la diffusion des notions d’hygiène scientifique appliquées à la sphère domestique et à la maternité. Ces discours se concentrent sur les femmes pauvres. Le corps et le rôle d’éducatrice des femmes laborieuses sont l’objet d’une inquiétude grandissante parmi les réformateurs sociaux et les médecins. Leur mode de vie et leur travail est mis en opposition avec la réalisation de leur destinée :la maternité. Le second chapitre présente l’émergence de la gynécologie dans le monde bruxellois à travers la création d’un société savante de gynécologie et d’obstétrique, l’institution d’une chaire de gynécologie et l’organisation d’un service hospitalier spécialisé dans les hôpitaux publics de la capitale. Les différents acteurs impliqués dans l’institutionnalisation de la gynécologie soulignent la plus-value et l’importance sociale de la gynécologie pour protéger la santé reproductive des femmes pauvres en particulier. Dans le troisième chapitre, ce sont les discours autour de la pudeur féminine qui sont analysés. La pudeur féminine représente le versant moral de la protection de la santé et de la condition des femmes. La corruption des sentiments féminins au cours de l’examen gynécologique est redoutée. Aussi, les conditions dans lesquelles cet examen se déroule dans les hôpitaux est l’objet d’une attention particulière. En effet, les hôpitaux de l’assistance publique, destinés à la population pauvre, accomplissent une mission importante de l’Etat moderne. Ils représentent la bonté et la justice du gouvernement. A la fin du 19e siècle, les revendications égalitaires se manifestent avec une force nouvelle, pour le suffrage universel notamment. Dans ce contexte, l’atteinte à la pudeur des femmes pauvres à l’hôpital prend la valeur d’une allégorie sociale et politique. L’importance de la pudeur féminine et la multiplication des pratiques gynécologiques dans l’espace hospitalier rendent impératif d’organiser des espaces spécialement dédiés à leur examen intime. La spécialisation de la gynécologie trouve ici un ressort puissant. En effet, la création d’espaces particuliers semble nécessiter et justifier l’existence de médecins spécialisés dans le soin des femmes. Le chapitre quatre présente les débuts de la pratique de la chirurgie abdominale en Belgique entre 1870 et 1890. L’ovariotomie — l’extraction d’un ovaire — a été la première opération abominable réalisée en 1870 par des chirurgiens adeptes de la méthode de Lister et des nouvelles théories scientifiques sur les microbes. Ces chirurgiens mettent au point des procédures chirurgicales permettant de diminuer la mortalité opératoire. Ce faisant, ils posent un regard nouveau sur les maladies des ovaires. L’extraction des ovaires malades est désormais préconisé de manière précoce afin d’éviter des complications, alors que précédemment la chirurgie était considérée comme un dernier recours. Les opérations d’ovariotomie se multiplient progressivement entre 1870 et 1890. A cette date, de vives critiques émergent du monde médical. Les derniers opposants au « microbisme » voient, avec raison, la gynécologie comme le fer de lance de la bactériologie en Belgique. Ils prennent donc la gynécologie pour cible de leurs critiques et ne manquent pas de souligner le danger social que représente la chirurgie dans la pratique de la médecine des femmes. Ils accusent les chirurgiens en général, et les gynécologues en particulier, de pratiquer trop d’ovariotomies et ainsi de « mutiler » les femmes. Les gynécologues retournent cette critique à leur avantage. Les « abus » de la chirurgie gynécologique ne feraient que démontrer l’importance de la reconnaissance et de l’enseignement de la gynécologie comme spécialité. En effet, les « abus » seraient le fait de chirurgiens peu expérimentés dans le soin des femmes, incapables d’effectuer un bon diagnostic ou ignorant les méthodes de traitements préventifs. Les compétences particulières des gynécologues seraient donc la meilleure réponse à cette crainte de la dénaturation des femmes par la chirurgie. Le chapitre cinq rend compte des pratiques de chirurgie gynécologique et des débats à leur sujet entre 1890 et 1910. La nouvelle génération de chirurgiens et de gynécologues adeptes de la bactériologie atteint à cette époque une position de leadership. Ils sont devenus chefs de services hospitaliers, professeurs d’université ou ont établi leur propre clinique privée dédiée aux soins chirurgicaux des femmes. Les chirurgiens-gynécologues sont confrontés à de nombreuses femmes présentant des douleurs pelviennes invalidantes causées par des pathologies diverses. Pour lutter contre ces douleurs, les gynécologues sont fréquemment amenés à pratiquer des opérations radicales, c’est-à-dire des ablations d’organes génitaux (ovaires et/ou utérus). Ces opérations et leur généralisation suscitent un débat médical autour des indications opératoires en gynécologie. Contrairement à la période envisagée dans le chapitre précédent, la légitimité de la gynécologie et des opérations n’est pas directement remise en question. Le débat porte ici sur le choix entre différentes méthodes chirurgicales et la nécessité de privilégier les traitements conservateurs (des organes), malgré que ces derniers traitements soient plus longs, plus compliqués et souvent moins efficaces. Dans la pratique cependant, les gynécologues soignent un grand nombre de femmes pauvres qui n’ont ni les moyens ni le temps nécessaire à la poursuite d’un traitement médical long et couteux. Les chirurgiens-gynécologues adoptent de ce fait une approche pragmatique :ils ont recours plus directement aux traitements radicaux sur les femmes pauvres pour supprimer leurs douleurs et leur permettre de reprendre leur travail. Les conditions sociales pèsent donc de tout leur poids sur le choix des méthodes thérapeutiques. La multiplication des opérations gynécologiques radicales met en lumière le rôle « moral » et sexuel des ovaires (bientôt décrit à travers le concept d’hormones). Les troubles liés aux castrations opératoires sont soulignés grâce au suivi médical des femmes opérées depuis plusieurs années. Dans le dernier tiers du 19e siècle, les ovaires représentent l’essence physique de la féminité. Aussi, la castration opératoire fait planer la crainte d’une dénaturation des femmes. Les fonctions ovariennes sont en effet mise en lien avec les fonctions sociales féminines. Les femmes castrées ne seraient plus des femmes à part entière :leur inclinaison pour leur rôle domestique et leur mari serait altérée par les opérations gynécologiques. La stérilisation induite par ces opérations transforme également la relation intime entre un mari et sa femme dans le cadre d’un mariage catholique hétérosexuel voué à la reproduction. Infertile, la sexualité conjugale est assimilée à la débauche. Constatant les conséquences physiques et morales des ovariotomies, les chirurgiens-gynécologues mettent au point de nouvelles techniques opératoires permettant d’extraire des parties d’ovaires malades tout en en préservant les parties saines. Les fonctions ovariennes sont dès lors préservées. Malgré cette évolution des techniques chirurgicales, les opérations radicales restent fréquentes chez les femmes pauvres. Ce sont encore les conditions sociales et économiques vécues par les classes laborieuses qui sont en cause selon les acteurs. N’ayant ni les moyens financiers ni l’éducation pour se soumettre à des traitements longs et à un suivi médical fréquent, les femmes laborieuses consulteraient les gynécologues trop tardivement dans la maladie, à un moment où les organes seraient déjà largement envahis. Les traitements gynécologiques se révèlent donc insuffisants à protéger la capacité reproductive des femmes pauvres. En effet, les structures sociales et économiques se répercutent lourdement sur les modes de prise en charge thérapeutique. Par ailleurs, alors qu’ils se donnent pour vocation sociale la préservation de la maternité et la sexualité féminine, les traitements gynécologiques sont accusés de porter atteinte à la nature féminine. Vers 1910, l’approche chirurgicale est devenue une limite à dépasser en gynécologie. Les leaders de la profession souhaitent promouvoir les recherches physiologiques sur les organes génitaux féminins dans l’espoir de mieux comprendre l’évolution des maladies, de préserver ou de restaurer la fonction reproductive. Les sixième et septième chapitres analysent en détail leurs démarches institutionnelles pour atteindre cet objectif. Malgré le consensus existant parmi les professionnels d’allier davantage l’obstétrique et la gynécologie au sein d’un grand domaine d’étude, ce projet n’est pas réalisable à Bruxelles durant l’entre-deux guerres. Un conflit entre l’université et l’administration générale des hospices civils à propos de la gestion des hôpitaux bloque les entreprises des gynécologues universitaires. La gynécologie reste de ce fait dans le giron des chirurgiens généraux tant dans les hôpitaux publics qu’à l’université. Gynécologues et obstétriciens réussissent cependant à manoeuvrer pour rapprocher institutionnellement leurs deux services dans les nouveaux hôpitaux universitaires construits à cette époque. Ce rapprochement spatial prépare le terrain de la réunion des deux disciplines au sein d’une même chaire après la Seconde Guerre mondiale. En conclusion, il ressort de cette étude que les leaders de la gynécologie bruxelloise ont promotionné la gynécologie en la présentant comme une discipline nécessaire à la protection de la maternité et de l’amélioration du sort des femmes pauvres. La gynécologie bruxelloise s’est donné pour vocation de protéger le sexe féminin des conséquences supposées néfastes de la société moderne et industrielle. Cette thèse a démontré que la gynécologie a été incapable de remplir ce rôle. Au contraire, c’est la structuration sociale et économique de la société belge qui a représenté une entrave considérable à une prise en charge préventive et conservatrice de la santé sexuelle féminine des plus pauvres en gynécologie. La réunion de la gynécologie et de l’obstétrique au sein d’un domaine commun a constitué l’étape ultime de la reconnaissance du rôle social de la gynécologie en tant que protecteur de la santé reproductive féminine. En se présentant comme les protecteurs des femmes, les gynécologues ont endossé un rôle de régulateur social de la sexualité féminine, en accord avec les attentes de genre de leur époque. En ce sens, le développement de la gynécologie à Bruxelles entre 1870 et 1935 est fondé sur une culture de la différence sociale des femmes. / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Soin et société dans le Paris du XIXe siècle : les congrégations religieuses féminines et le souci des pauvres / Care and society in nineteenth-century Paris : feminine religious congregations and the care of the poor

Jusseaume, Anne 03 December 2016 (has links)
Au XIXe siècle, les sœurs hospitalières sont au cœur du système de soin parisien. L’identité et les activités sociales de ces femmes qui partagent un engagement religieux et un apostolat soignant auprès des pauvres de la capitale sont analysées dans cette thèse. La vocation, fruit d’un choix entre les jeunes femmes et l’institution, est une voie d’émancipation dans l’espace public et le monde du travail, mais qui leur permet aussi de s’affirmer comme individu en sapant l’autorité paternelle et en légitimant l’expression d’un désir. Chevilles ouvrières du système de santé publique et figures de la charité privée, les sœurs en accompagnent la croissance. Le soin aux pauvres et leur dévouement justifient la reconnaissance de leur utilité sociale devant l’urgence d’une société confrontée à une pauvreté massive et aux effets contrastés du processus de déchristianisation. Paradoxalement, la laïcisation conforterait leur présence dans le dispositif charitable et soignant de la capitale. Les sœurs se forment à certaines exigences médicales et cherchent à maintenir un « écart chrétien » dans le monde. Le soin des sœurs participe ainsi à la médicalisation de la société mais reste une stratégie de reconquête religieuse. Leur apostolat révèlerait que la demande sociale de santé et de religion reposerait sur un souci de soi et un besoin plus vaste d’attention. Mais ce « souci de soi » est aussi, pour les sœurs, une voie fonctionnelle et harmonieuse de réconcilier les volets religieux et profane de leur mission. Dès lors, les sœurs peuvent s’adapter à la modernité en articulant les préoccupations du siècle avec une exigence spirituelle. / In the nineteenth century, sisters of charity were at the core of the Parisian health system. This thesis analyses the identity and the social activities of these women who shared a religious commitment and a caring apostolate towards the poor of Paris. Vocation, which resulted from a choice by young women and the religious institution, was a way for these women to find a place in public space and in the workplace. It enabled them to assert themselves as individuals, undermining paternal authority and legitimating the expression of a desire. Cornerstones of the public health system and figures of charity, the nuns accompanied the growth of both. Their care of the poor and their devotion justified their claim to be recognised as socially useful in a context where French society was confronted by the new problem of widespread poverty and by the countervailing effects of dechristianization. Paradoxically, republican secularization would confirm their presence in the capital’s caring and charitable system. The sisters undertook training to new medical standards at the same times as they tried to maintain a ‘Christian singularity’ in the world. The care that the sisters provided played a role in the medicalization of society but nonetheless remained part of a strategy of religious reconquest. Their apostolate would reveal that society’s health and religious needs rested on a ‘care of the self’ and a need for attention. This ’care of the self’ was also a way for the nuns to reconcile the lay and religious aspects of their mission. Thus, sisters of charity could adapt themselves to modernity by articulating worldly preoccupations with a spiritual imperative.

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