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Vie ou mort de l'homme-signe dans La pornographie de Witold Gombrowicz et Le naufragé de Thomas BernhardDesrosiers, Israël January 2006 (has links) (PDF)
Ce mémoire se présente comme une réflexion qui vise à démontrer que le développement de la conscience, qui est analogue à l'avancement du signe peircien, nécessite la participation de l'altérité sous peine de conduire au dépérissement de l'identité. L'altérité amène à la conscience un non-dit qui, une fois rendu présent, entraîne l'altération et la disparition de l'identité ou, au contraire, l'amène à se développer indéfiniment. Tel est l'enjeu des personnages principaux des romans La pornographie de Witold Gombrowicz et Le naufragé de Thomas Bernhard, en l'occurrence le narrateur Witold Gombrowicz et le narrateur anonyme. L'ensemble de ma réflexion se déroule en trois temps. Le premier chapitre, Pour une sémiotique du récit de soi, reconstitue les événements marquants qui ont fondé les enjeux des oeuvres littéraires étudiées qui sont fondamentaux pour la présente recherche, à savoir, pour Gombrowicz, l'expérience de l'altérité apportée par l'exil, et pour Bernhard, l'isolement et la résistance à l'intérieur de la culture autrichienne. Les difficultés inhérentes à leurs expériences illustrent comment chez ces auteurs le sujet perçoit le monde et comment il essaie de se définir à l'intérieur de cette représentation. Au second chapitre, Écriture de l'altérité, la théorie du signe de C.S. Peirce permet d'analyser La pornographie et Le naufragé afin de saisir les actions et les modalités reliées à l'acceptation et au rejet de l'altérité chez les deux narrateurs. Le troisième chapitre, L'icône, lieu de la relance ou de l'entropie du signe, examine de façon comparative le développement diégétique des deux romans par la notion peircienne de l'icône face à l'acceptation ou le rejet de l'expérience de l'altérité qui modifie rétroactivement la perception et l'identité des narrateurs des deux romans. La notion de l'icône permet de comprendre pourquoi le récit de l'un s'inscrit comme une promesse d'ouverture alors que celui de l'autre traduit un échec et une fermeture de la conscience. Au terme de la présente réflexion, il est permis d'affirmer que l'acceptation ou le rejet de l'altérité provoque d'importants changements chez les narrateurs, tant sur le plan de la perception et de la représentation du monde que de l'identité. Le personnage narrateur de Gombrowicz assume l'expérience de l'altérité y trouvant une opportunité de se confronter à la réalité et de reconstruire son identité; au contraire, celui de Bernhard s'engage dans une tentative de résistance pour protéger son individualité en s'acharnant à épurer sa perception du monde de tous changements possibles issus de l'altérité, combat à la fois ardu et fatal puisqu'il conduit inévitablement à la figure du suicide. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Altérité, Icône, Identité, Sémiotique, Signe.
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Mémoires d'un homme dépaysé : l'auteur Edward Said et les dangers du discours sur l'autreMessier, Christine January 2010 (has links) (PDF)
Cette étude sur l'auteur américano-palestinien, Edward Said, s'inscrit dans un paradigme de recherche en communications interculturelles et internationales. Elle démontre comment l'expérience de vie d'Edward Said, rendue dans l'autobiographie Out of Place, constitue la mise en scène de la construction de l'identité de l'auteur et de la genèse de son discours sur l'Autre tel qu'élaboré dans son oeuvre Orientalism. Ces deux ouvrages composent principalement le corpus du travail. Les objectifs de la présente recherche visent spécifiquement à : 1) Démontrer que Out of Place décrit un homme dépaysé, c'est-à-dire, une identité dualiste, à cheval entre deux mondes sociaux et culturels. 2) Examiner ce qui fait de Said un auteur, c'est-à-dire, sa signature et son autorité d'auteur dans Out of Place et Orientalism. 3) Analyser le discours de Said sur l'Autre dans son oeuvre Orientalism. Exilé aux États-Unis en 1951, Said est habité par une dualité culturelle qui transpire de ses oeuvres. Cette étude constate que l'exil pour un intellectuel peut constituer une expérience profitable. De même, elle établit que la dualité culturelle et la transformation identitaire peuvent former un moteur de création important chez un individu qui devient un auteur. Enfin, l'analyse du discours d'Edward Said sur l'Autre révèle certains des enjeux qui influencent les relations interculturelles et internationales, notamment en contexte de conflit culturel et politique. Les choix méthodologiques de la recherche ont été déterminés par le corpus d'étude. Ainsi, la principale méthode de recherche est l'analyse de contenu. L'analyse documentaire et la contextualisation complètent la démarche méthodologique. Ces techniques, avec le cadre théorique privilégié, ont permis d'étayer les résultats et les conclusions de la recherche. L'auteure de l'étude n'a pas effectué de recherche-terrain spécifique. Mais l'humble chercheure a mis à profit son expérience-terrain, passée et présente, pour éclairer et soutenir son analyse. Il s'agit d'une recherche de type anthroposociologique qui s'intéresse au lien entre l'individu et la société. Les sujets traités sont cohérents avec cette double approche. Avec l'autobiographie d'Edward Said, Out of Place, l'étude aborde l'identité biculturelle, la transformation identitaire et les processus d'acculturation et de transculturation. L'examen des rapports de l'individu aux autres et à la société conclut l'analyse anthropologique. Pour faire la transition vers le niveau sociologique de l'analyse, la recherche examine les caractéristiques de l'écriture d'Edward Said, son identité discursive. Avec l'ouvrage Orientalism, les objets d'attention sont les liens entre savoir et pouvoir ainsi que ceux entre les procédures de représentation et de communication. Ces éléments soutiennent l'analyse du discours de Said. En terminant, cette recherche dégage quelques leçons à tirer du parcours et de la perspective d'Edward Said. Elle réfléchit sur les limites de l'objet choisi et ouvre la porte à d'autres questionnements potentiels. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Biculturalité, Transformation identitaire, Communication interculturelle.
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Quand la lecture visite l'oraliture ou l'influence de la tradition orale dans l'acte de lecture des romans antillaisTurcotte, Virginie January 2009 (has links) (PDF)
La littérature antillaise est souvent étudiée du point de vue de l'écriture, mais ce mémoire considère un versant nouveau du sujet en l'abordant du point de vue de la lecture. Certains textes de ce corpus sont marqués par la tradition orale qui a longtemps été le principal mode de transmission du savoir et de la culture dans les Antilles. Que devient l'acte de lecture quand l'oralité s'inscrit dans l'écrit? Quand le lecteur n'est pas familier avec la culture antillaise? Ces questions méritent d'être posées, car la présence de l'oraliture dans l'écriture appelle une lecture singulière. C'est à partir de l'étude de deux oeuvres, l'une provenant de l'auteur haïtien Gary Victor, La piste des sortilèges, et l'autre de l'auteur martiniquais Patrick Chamoiseau, Solibo Magnifique, que les spécificités de cette lecture sont mises à jour. Le premier chapitre, tout en étant le lieu d'un aperçu géographique et d'un survol historique, se consacre au passage de la tradition orale à l'écriture dans les Antilles. Il y est question de l'apparition de la langue créole et du conte (entre autres de l'importance de la figure du conteur), ainsi que de la naissance de concepts identitaires et esthétiques tels que la négritude, l'antillanité et la créolité. Notre analyse de La piste des sortilèges de Gary Victor démontre comment, d'une part, la thématique du conte et l'importance de la parole est reprise dans la littérature et comment, d'autre part, la quête du personnage principal est construite selon les universaux du conte, tels que Vladimir Propp (1970) les a établis. Le second chapitre, qui se penche sur la question des frontières culturelles et l'acte de lecture, présente les principaux concepts théoriques utilisés dans les analyses. Il est essentiel de s'arrêter sur la notion de l'altérité culturelle qui a un effet particulier sur l'acte de lecture. Les notions d'illisibilité (Bertrand Gervais, 1999), de sémiosphère (Yuri Lotman, 1999), d'encyclopédie (Umberto Eco, 1985) sont d'une grande importance pour considérer la lecture en situation de différence culturelle. Même si des stratégies sont mises en place pour aider le lecteur, l'aide paratextuelle ne réussit pas toujours à combler les lacunes dues à la différence culturelle, comme en témoigne l'exemple du glossaire de La piste des sortilèges de Victor (auquel aucune note ne renvoie). Le troisième chapitre est consacré à l'analyse du roman Solibo Magnifique de Patrick Chamoiseau. Il démontre comment ce dernier, lui-même artisan de la créolité, procède afin d'inscrire la question du passage de la tradition orale à l'écrit dans son texte, en confiant entre autres à son personnage la tâche de mettre à l'écrit la parole du conteur qui vient de mourir. Le personnage principal de La piste des sortilèges possède quant à lui un véritable pouvoir qui réside en sa parole. Comme quoi la parole peut survivre dans l'écrit... ou, dans ce cas-ci, servir à survivre. Ce mémoire fait état de différentes façons de recréer la tradition orale à travers l'écrit et démontre comment s'effectue l'acte de lecture lorsque l'oralité visite l'écrit. En considérant l'oralité en fonction de la lecture et en posant la question de l'altérité à l'intérieur des théories de la lecture, ce mémoire contribue à l'avancement des connaissances sur la littérature antillaise, sur l'acte de lecture ainsi que sur la notion d'altérité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Littérature antillaise, Oralité, Altérité, Lecture, Gary Victor, La piste des sortilèges, Patrick Chamoiseau, Solibo Magnifique.
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Mas Conga : documentaire performatif de médiation culturelle interactiveGareau, Nicolas January 2010 (has links) (PDF)
Ce projet de recherche se présente sous la forme d'une performance musicale interactive présentée devant public. Les installations nécessaires à la performance comprennent d'un côté des instruments de musique traditionnels cubains et de l'autre un automate musical présentant diverses fonctionnalités interactives. Ces deux dimensions sont regroupées autour d'un chef d'orchestre/performeur (l'auteur de ces lignes) qui va les unifier le temps d'une performance musicale en temps réel. Le répertoire musical folklorique afro-cubain y sert de base à l'élaboration d'une fresque musicale qui est interprétée à l'aide d'instruments traditionnels tels que les congas, le tres et la clave. Ces instruments sont joués par la même personne et enregistrés de manière successive à l'aide de l'automate musical. Des séquences préenregistrées viennent s'ajouter à ces enregistrements en direct afin de constituer un corpus riche et malléable. Plusieurs paramètres compositionnels peuvent être altérés en temps réel à partir des senseurs de mouvement disposés en demi-cercle au-dessus de l'interacteur. Il en résulte ainsi l'élaboration improvisée et interactive d'une composition musicale dérivée du folklore afro-cubain. L'ensemble est ponctué de divers enregistrements de conversations réalisés lors d'un séjour à Cuba, rassemblant ainsi les diverses interventions musicales en une trame suggérant le voyage, le métissage culturel ainsi que l'apprentissage musical. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Art, Communication, Culture, Musique, Composition, Conga, Temps réel, Métissage culturel, Interactivité, Hyperinstrument, Réalité augmentée, Altérité.
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L'expérience du voyageur esthète et philosopheBourdeilh, Éric January 2010 (has links) (PDF)
Par l'étude de « l'expérience du voyageur esthète et philosophe » et l'interprétation que nous en proposons, notre intention première est de dévoiler l'idée selon laquelle la reconnaissance et l'acceptation des différences et des ressemblances -humaines, naturelles, spirituelles ouvre
les champs de perception, d'interprétation et de réflexion, d'expression et d'orientation chez celui qui les éprouve et les expérimente. En effet, c'est à travers la rencontre avec l'Autre -avec la Nature, avec les individus (les porteurs de cultures différentes), avec les idées (ou essences spirituelles) -et par l'effort de la décentration auquel il consent, que le voyageur met à l'épreuve sa sensibilité et sa raison. Ainsi, il goûte aux saveurs du monde, à la diversité naturelle, humaine voire spirituelle; en cela, il s'ouvre à sa propre sensibilité, apprend à l'exprimer et s'adonne à l'exercice de la raison; en cela, sa conscience s'élargie. En d'autres termes, c'est à travers ses découvertes et ses relations avec l'Autre qu'il s'altère, qu'il apprend à se connaître, qu'il explore de nouvelles perspectives de sens et construit son identité. En somme, le mode du « voyage esthétique et philosophique » se présente à nos yeux comme une belle manière de s'ouvrir et de s'éduquer à l'altérité, de se connaître et d'évoluer personnellement à travers l'Autre.
NOTA BENE: Dans le cadre de cette recherche, la communication est perçue en un sens large, les trois sphères de relation de tout être humain étant: 1) la vie avec la Nature, c'est-à-dire avec le vivant, avec l'environnement dynamique et énergétique, 2) la vie avec ses congénères, c'est-à-dire avec les autres êtres humains, de même nature mais culturellement différents, et 3) la vie avec les idées -ou essences spirituelles -desquelles naissent des actions et des faits, par lesquelles le monde et l'humanité évoluent. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Voyageur, Philosophie esthétique, Quête de soi, Identité, Altérité, Rencontre, Communication interpersonnelle/interculturelle/transpersonnelle, Apprentissage expérientiel, Sensibilité, Raison, Existence, Évolution, Conscience, Éthique, Spiritualité.
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La réécriture filmique du roman d'Alessandro Baricco par François Girard : une réflexion sur l'altéritéLongval-Laverdière, Gabrièle 04 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire a pour sujet la démarche artistique de François Girard, plus précisément son plus récent long-métrage, Silk, sorti en 2007. Cette coproduction internationale a été le lieu de multiples et fructueuses rencontres interculturelles et le film traduit une importante réflexion sur l'altérité, l'interculturalité et, ultimement, l'intermédialité. Nous nous intéressons donc à la manière dont le réalisateur intègre dans son art et dans son film l'apport culturel de l'Autre afin de réfléchir sur les rapports entre Orient et Occident. Pour réaliser ce film, il s'est notamment inspiré de la peinture sinojaponaise et de la poétique du haïku: la forme même du film fait écho à l'histoire transculturelle d'Hervé Joncour. En plus d'être caractérisé par la mise en contact de plusieurs cultures, le projet de Girard, en tant qu'adaptation cinématographique, s'appuie sur un autre rapport d'altérité, c'est-à-dire la différence entre deux démarches artistiques et deux médias distincts. En effet, le réalisateur s'est réapproprié le roman d'Alessandro Barrico intitulé Seta, en tâchant de réconcilier sa liberté créatrice et sa volonté d'être « fidèle» au texte écrit. Dans le but de montrer combien il est réducteur de juger de la qualité d'une telle adaptation uniquement en fonction d'un critère de fidélité, nous nous attardons au travail de (ré)écriture de Girard. Il est un artiste qui prône, à travers son oeuvre, non seulement la fusion entre les arts, mais aussi le dialogue entre les cultures.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : François Girard, Silk, altérité, adaptation cinématographique, réécriture, transferts culturels, (néo) japonisme
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De retour : le post-exil comme mise à l'épreuve de l'origine dans les spectacles de Jorge Lavelli et Andrei SerbanFeoli-Gudino, Anrea 08 1900 (has links) (PDF)
Au retour, l'altérité rencontrée une première fois lors de l'exil s'est transformée. La confrontation avec le «nouveau» pays d'origine mène à un chavirement identitaire et le «revenant» fait l'expérience de l' «entre-deux» du post-exil. L'exilé qui revient à son origine met sa personne, ceux qui l'accueillent et sa vie en général, à l'épreuve. Dans les mises en scène de Jorge Lavelli, exilé volontaire argentin, et d'Andrei Serban, exilé politique roumain, de retour dans leur pays natal, on découvre des fragments de leur origine, des traces de leur retour chez eux. Bertolt Brecht a été l'exemple séminal de ce mémoire. Il est rentré en Allemagne définitivement après un long exil. Lavelli vit des retours ponctuels à Buenos Aires. Serban tente un retour plus stable à Bucarest; après un premier retour de trois ans, il fait des retours ponctuels à Cluj et à Bucarest. Le premier chapitre de ce mémoire aborde l'altérité et l'identité du retour sous trois angles: être l'autre (Yvonne, princesse de Bourgogne -1972 de Lavelli et Oncle Vania -2007 de Serban); devenir l'invité chez soi (Mein kampf (farce) -2000 de Lavelli et La mouette -2007 de Serban); la langue maternelle comme outil identitaire (Divines paroles -1964, La fille de l'air -2004 et Le roi Lear -2006 de Lavelli; Une trilogie antique (Médée, Les Troyennes et Électre) -1990 et Qui a besoin de théâtre:? -1990 de Serban). Dans le deuxième chapitre, nous étudions comment la mémoire (Six personnages en quête d'auteur -1998 de Lavelli et La cerisaie -1992-1993 de Serban), la perte (Le roi Lear et Médée) et la quête de l'universel (La fille de l'air et Les Troyennes) se déploient sur la scène pour dessiner l'entre-deux du retour. Le chapitre 3 traite de la réception en deux temps: nous verrons les particularités de l'œuvre chez chaque metteur en scène quand il retourne dans son pays natal d'une part, et d'autre part, nous étudierons le regard que portent la critique et le public sur Lavelli. Des neuf spectacles à l'étude, sept contiennent des traces de reprise, de duplication ou de recréation de la version originale montée dans les pays d'accueil respectifs: la France pour Lavelli et les États-Unis pour Serban. Cette réflexion sur l'œuvre de metteurs en scène «revenants» procède d'une double approche: d'un point de vue philosophique et du point de vue de l'analyse théâtrale.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : retour, exil, identité, origine, théâtre, mise en scène, Lavelli, Serban.
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La figuration de la violence dans Shame de Salman Rushdie : subversion, altérité et dualismeChâteauvert, Ann 08 1900 (has links) (PDF)
Le traitement actuel de la violence exprime nos inquiétudes et nos préoccupations devant un monde rendu de plus en plus incertain. Cette violence nous convie à de nouveaux paradigmes, imaginaires, signes et représentations. Conséquemment, l'inflation des images de la violence entretient le désordre et le chaos de notre monde moderne, en plus d'en faire la propagande sous la forme d'un spectacle convenable et standardisé. À partir du roman Shame de Salman Rushdie, il sera montré que les images de la violence proposées par cet écrivain font émerger une violence fondatrice, un objet de pensée riche en interprétations, contrairement à une violence spectaculaire dénuée d'ambiguïtés et de nuances. À ce propos, les positions de plusieurs penseurs sur la question de la violence, du rapport à l'image et à la fiction seront abordées afin de mieux comprendre le rôle de la figuration de la violence dans l'œuvre romanesque de cet écrivain. L'étude du processus de figuration servira à dégager un réseau de figures construites autour de la violence et caractérisées par le dualisme et l'altérité. À partir du personnage principal de Shame, une idiote qui incarne et transcende le sentiment de honte, il s'agira d'examiner la relation subversive qu'entretiennent figure et affect. Dans ce cas-ci, la figure de l'idiot qui est à la fois une puissance d'affect et de concept, nous autorise à penser l'origine de la violence, mais permet aussi de poser un regard neuf sur le monde. Ce mémoire dépeint la manière singulière dont le récit décante le processus de figuration, c'est-à-dire en mettant une distance avec ses propres figures consentant ainsi à la prise de recul nécessaire d'une posture critique. Une critique de la violence deviendra donc le moteur d'une écriture peuplée de ruptures, de répétitions et d'exacerbations visant à détourner la violence contemporaine en l'attaquant avec ses propres armes. La figuration de la violence autorise la représentation de l'irreprésentable et l'aveu de l'inavouable et est en ce sens perçue comme une stratégie de subversion narrative et textuelle qui détruit les formes sclérosées de la littérature et vient modifier l'acte de lecture. Cette violence qui s'immisce dans l'imaginaire de Rushdie, en plus d'exposer les complexités de l'identité et notre rapport avec l'Autre, se mêle aux procédés littéraires des romans postmodernes afin de les transformer et les enrichir. Ce mémoire propose enfin une étude des particularités de la métafiction, de l'imaginaire contemporain, ainsi que de la satire, tactique de subversion par excellence.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Violence, figuration, imaginaire, subversion, dualisme, identité, métafiction, postmodernité, Salman Rushdie, Shame.
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La construction de l'identité culturelle au cours de la traversée des cultures algérienne et française dans La goutte d'or de Michel TournierAllaire, Émilie 01 1900 (has links) (PDF)
Dans ce mémoire, nous interrogeons le malaise que vivent certains immigrants en France : celui de ne pas réussir à s'intégrer à la culture en place, en dépit de nombreux efforts. Cette situation est dépeinte dans La goutte d'or de Michel Tournier, paru chez Gallimard en 1985. Le récit met en scène un jeune berger nommé Idriss, vivant dans une oasis du Sahara, qui quitte sa terre natale pour aller vivre à Paris. Le long de son voyage, Idriss s'est imprégné des différentes cultures qu'il a rencontrées. Dans le premier chapitre, nous introduisons les théories qui nous servent à analyser l'identité culturelle du personnage. La définition de la culture faite par Youri Lotman, sémioticien russe, nous permet de retracer les différentes cultures en jeu, un parcours culturel que nous détaillons dans le second chapitre. Nous pouvons également, grâce au concept de frontières optimisé par Rachel Bouvet, situer le personnage dans les cultures qu'il traverse : il se tient à la frontière, il est partagé entre plusieurs cultures. Il s'agit alors d'analyser son identité qui ne manque pas d'exprimer cette hybridité, analyse que nous menons dans le troisième chapitre. Afin de bien représenter le personnage principal, nous faisons appel à une conception, mise à jour par Amin Maalouf, qui concilie les particularités multiples de l'identité de chaque individu. En imbriquant dans une relation de cause à effet l'altérité et l'identité, à la manière de Gilles Thérien, nous nous penchons sur les rencontres qui jalonnent le périple du protagoniste. À travers la quête identitaire du personnage se joue un combat entre les cultures oasienne et française, chacune utilisant un langage sémiotique différent. La culture française est représentée par l'image : c'est en prenant sa photographie qu'une touriste française attire le protagoniste à Paris. Arrivé dans la métropole, il y découvre d'abondantes images qui ne lui correspondent pas. À l'opposé, la culture oasienne met de l'avant le signe, les formes abstraites. Entre ces deux pôles, le lecteur de La goutte d'or découvre l'occidentalisation erratique de la culture algérienne qui s'approprie par moment l'image. Déstabilisé par le monde occidental, Idriss se replie vers les immigrants et fait alors la découverte de la calligraphie, ce qui le soustrait au pouvoir aliénant de l'image. C'est en retrouvant le signe, écrit cette fois, qu'il trouve enfin son identité. Ce récit illustre le fait que dans le regard de l'immigrant, la profusion d'images est problématique: non seulement elles ne reflètent pas ce qu'il est, mais elles lui renvoient des possibilités douloureusement inatteignables. Ce qui permet de déterminer un manque important dans notre société : le commentaire de l'image. Cette dernière étape d'analyse nous amène à réconcilier les langages sémiotiques et les cultures dont ils sont l'apanage, à considérer que l'image doit être approchée par le biais du signe écrit ou sonore qui la rend inoffensive. C'est de cette façon que nous pouvons reléguer l'image au domaine de l'imaginaire, et nous tourner vers d'autres langages sémiotiques pour représenter l'individu.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Michel Tournier, La goutte d'or, Algérie, France, culture, identité, altérité, image, signe, photographie, calligraphie.
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Le solo ou la construction de l'identité comme reflet d'une époque dans les spectacles de Pol Pelletier et de Robert LepagePerrot, Edwige 08 1900 (has links) (PDF)
Depuis les années 1970 - décennie du Moi pour certains - le solo est un phénomène en pleine expansion. La volonté de s'exprimer en son nom propre, la tentation de dévoiler une partie de soi - disséminée dans quelques personnages -, celle, plus vertigineuse encore, de s'exposer aux spectateurs, de les convier à un quasi tête à tête, imprègnent cette forme théâtrale peut-être plus que toute autre. L'artiste est à la fois au centre de la représentation, mais il en est aussi le centre. Tout prête à penser que le solo cristallise certaines dérives de la modernité - tels le narcissisme, l'égocentrisme, l'exhibition du moi ou encore l'individualisme -, dérives qui, d'après Christopher Lasch, caractérisent l'époque contemporaine. Le solo n'est-il que le fruit de cette « culture du narcissisme » dont parle Lasch? Ne peut-on pas y lire, derrière le reflet négatif qu'a priori il renvoie, un rapport singulier du sujet au monde? Ne traduit-il pas une certaine manière de construire son identité? C'est autour de ces questions que cette recherche s'articule. Elle vise à interroger la construction de l'identité dans le solo à une époque et dans une culture particulières, une culture qui se partage entre dérives narcissiques et « idéal d'authenticité », cette dernière notion étant celle avancée par Charles Taylor pour contrer la vision uniformément pessimiste de Lasch. Nous avons souhaité étudier deux démarches diamétralement opposées - en termes d'esthétique - afin de mettre à l'épreuve nos hypothèses. À partir de trois spectacles solos de Robert Lepage (Les aiguilles et l'opium, La face cachée de la lune et Le projet Andersen) et de trois autres de Pol Pelletier (Joie, Océan et Nicole, c'est moi), nous avons tenté de montrer comment les spectacles étudiés mettent enjeu, par le biais des personnages, de la structure de la fiction et des figures identitaires qui se profilent derrière l'artiste, certains malaises de cette modernité décriée par Lasch et Taylor, tout en mettant en place néanmoins deux modèles identitaires au cœur desquels siège la figure de l'Autre. L'esthétique kaléidoscopique de Lepage s'oppose, bien sûr, à l'esthétique quasi monolithique de Pelletier. Multiplicité et transformation chez l'un, quête d'unité et cheminement intérieur chez l'autre. Le premier privilégie l'extériorité et l'objectivation tandis que la seconde nous entraîne sur les chemins, plus intimes, de l'intériorité et de la subjectivation. Au terme du parcours, c'est peut-être un autre visage du monde d'aujourd'hui qui se dessine.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Spectacle solo, Identité, Altérité, Narcissisme, Authenticité, Robert Lepage, Pol Pelletier.
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