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Je(ux) en ligne : pour une approche socio-communicationnelle des technologies numériques et des formes de réflexivités culturellesZerbib, Olivier 12 December 2011 (has links) (PDF)
Comment rendre compte des transformations opérées dans le champ culturel par les technologies numériques ? Au-delà des grands récits technicistes, quelle entrée choisir pour observer les mutations induites par le numérique dans les rapports qu'entretiennent les publics avec les objets culturels ? Sur quels terrains se placer pour tenter de saisir les transformations issues de l'émergence d'une technologie hybride et protéiforme, sans pour autant faire de l'informatique une pratique culturelle " comme les autres " ou verser dans le déterminisme médiatique ?En pointant les doutes et les hésitations ayant marqué ce travail de thèse, en les examinant et en les contextualisant diachroniquement, il s'est agi de contribuer à l'analyse de la réception et des dynamiques culturelles en lien avec les technologies numériques. Cette réflexion, construite sur une longue durée, s'est attachée à l'exploration d'usages du numérique qui, en leur temps, semblaient devoir s'imposer comme radicalement " modernes ". Ainsi, en trois temps et trois focales nous avons choisi d'étudier des objets apparemment hétéroclites mais qui devaient témoigner des profonds changements culturels engagés par l'émergence des technologies de l'information et de la communication. Ce cheminement nous a conduit à étudier des pratiques aux statuts sociaux et scientifiques divers, depuis les lectures en bibliothèques jusqu'aux jeux vidéo en passant par les écritures intimes sur les sites de rencontres ou les blogs. Cette méthodologie nous a finalement conduit à isoler un élément transversal aux objets étudiés, et dont le déploiement est favorisé par les technologies numériques : l'essor des capacités réflexives des publics de la culture.
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L’apport des savoirs expérientiels à la compréhension des dépendances : le cas de personnes avec une expérience d’itinérance participant au projet Chez Soi à MontréalGutiérrez-Araya, Marcio 04 1900 (has links)
Dans la littérature sur les dépendances, les auteurs mettent souvent l’accent sur les dimensions biologique, psychologique, sociologique, ou sur une combinaison de celles-ci, sans prendre en considération la perception des personnes dépendantes. De plus, il semblerait y avoir des divergences entre les différents modèles explicatifs qui peuvent être situés entre deux pôles principaux : dans le premier, la consommation prend source à partir de facteurs individuels; dans le second, ce sont les conditions sociales qui créent le terreau propice à l’usage de drogues. Cette dichotomie est incarnée par la divergence entre les modèles sociologique et les approches psychologique et biologique.
Or, tel que le suggèrent Allué (1999) et Griffiths (2005), il faut s’intéresser à la perception des individus pour en saisir toute l’entièreté et l’intensité de leur expérience. Dans cette recherche, la parole de douze participants du projet Chez Soi, un projet d’intervention ayant pour objectif d’offrir un logement subventionné et un suivi intensif par des équipes d’intervenants à des personnes en situation d’itinérance ayant des problèmes de santé mentale, sera analysée afin de voir quel est l’apport de leurs savoirs expérientiels à la compréhension de la consommation. Comment perçoivent-ils leurs problèmes de consommation? Quelle est la contribution des savoirs expérientiels de ces personnes à la compréhension de la toxicomanie? Quels liens peut-on faire entre la perception des participants et la littérature consultée?
Ce mémoire permet de constater que les participants et leurs savoirs expérientiels nous apportent une compréhension holistique de la consommation car ils conjuguent les dimensions sociologique, psychologique et biologique dans leurs explications. Bien que la dimension relationnelle soit prédominante, la perception qu’ont les participants de leurs dépendances est notamment abordée à travers la thématique de la santé mentale. En contextualisant les éléments soulevés par les participants au sujet de leur consommation dans leurs histoires de vie, nous pouvons nous rendre compte que ceux-ci sont pris dans une sorte d’engrenage qui les enferme dans la consommation. / In the literature on addictions, authors often put the emphasis on the biological, psychological, or sociological dimensions or some combination of them, without taking into consideration people’s own perspectives on their drug use. Moreover, there seem to be divergences amongst the various explicative models, which may be situated between two majors poles: in the first, addiction takes source in individual factors; in the second, social conditions create propitious grounds for drug usage. This dichotomy is incarnated by the divergence between the sociological models and the psychological and biological models.
However, as suggested by Allué (1999) and Griffiths (2005), one must take into consideration the individual’s perception in order to appreciate the wholeness and intensity of their experience. In this research, testimonies of twelve participants from the At Home project, an intervention project whose aim is to offer subsidized housing and an intensive follow-up by teams of interveners to homeless people with mental health issues, will be analyzed in order to pin down the contribution of their experiential knowledge to the understanding of addiction. How do they perceive their addiction problems? How can one relate the participants’ perception to the existing literature?
This thesis highlights that participants and their experiential knowledge bring us a holistic understanding of addiction because they tend to combine the sociological, psychological and biological dimensions in their explanations. Even though the relational dimension is predominant, the perception that the participants have of their addictions is addressed under the thematic of mental health. By putting into context the elements brought up by the participants regarding addiction throughout their life, we can realize that they are caught up in a spiral of addiction.
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Savoirs et soin. L'interaction patient-médecin dans le cadre du traitement du cancer de la prostate. / On care and knowledge. Doctor-patient interaction in prostate cancer therapyCléau, Hélène 17 February 2012 (has links)
Les traitements du cancer de la prostate permettent d’analyser les savoirs tels qu’ils sont élaborés actuellement en cancérologie. Les propositions de traitement découlent des savoirs scientifiques. La participation du patient au choix du soin s’en trouve questionnée. Le patient est une figure socialement construite et médicalement produite qui n’a de sens qu’au regard du rôle professionnel du médecin. La relation entre ces deux acteurs s’inscrit dans une structure de soin. Cette situation sociale est instituée autour de la nécessité du soin, entendue comme réponse à la souffrance de l’autre. Notre analyse montre les tensions qui traversent le groupe professionnel des médecins sur la question des recommandations thérapeutiques. Les questions de légitimité et d’expertise permettent de mettre à jour la concurrence entre les urologues et les oncologues-radiothérapeutes. Cette concurrence se joue à travers les traitements proposés. Les savoirs mobilisés pour justifier de la légitimité ne sont pas les mêmes et ne sont pas uniquement scientifiques. Ils s’organisent selon une priorité accordée à la sur-vie. En outre, ces savoirs médicaux retentissent de façon différente chez les patients, eux aussi détenteurs d’un savoir sur le soin. En somme, les savoirs sur le soin apparaissent comme une recherche de sens, une mise en cohérence de la pathologie, inhérente à des mondes sociaux différents, mais qui se nourrissent les uns des autres. / Treatments for prostate cancer have led us to analyze how knowledge can be produced in cancer research. The different treatment options offered to the patient directly originate from scientific knowledge. At that point already, one can question the patient’s participation to the choice of his treatment. The patient is a figure who is socially constructed and medically produced. This figure only becomes significant in regard to the doctor’s professional role. The relation between those two actors – doctor and patient – has to be replaced in its context of a social structure of care. Social situation instituted from the necessary of care, as an answer to human suffering, the analysis shows the tensions that arise within the professional group of doctors. Issues of legitimacy and expertise have revealed the rivalry between urologists and oncologists. That rivalry shows mostly through the treatments which are offered. The knowledge used to legitimate one option or the other varies and is not exclusively scientific. Different bodies of knowledge take priority according to the survival (goal). Moreover those medical bodies of knowledge are not understood in the same way for each patient, as they themselves hold particular knowledge about care/cure. In the end, it appears the pieces of knowledge about cure/care inherently belong to different social worlds that feed from each other, and those different bodies of knowledge seek to make sense of illness.
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Maintenir la réciprocité pour mieux coexister ?Ethnographie du récit kirghiz des relations dynamiques entre les hommes et les loupsLescureux, Nicolas 02 May 2007 (has links) (PDF)
Confronté aux difficultés des différentes disciplines à dégager les propriétés interactives des relations hommes-loups, j'ai interrogé les Kirghiz sur leurs relations, dans la synchronie et la diachronie. J'ai adopté une démarche ethno-éthologique intégrant le comportement de l'animal et la manière dont il est perçu afin de déterminer ses influences sur les savoirs et les pratiques humaines.<br />Intelligent et doué d'intentionnalité, le loup se voit attribuer par les Kirghiz une intériorité similaire à la leur et apparaît comme un alter ego. Pratiques d'élevage et de chasse viennent confirmer cette conception et participent à son émergence. Il apparaît ainsi que les Kirghiz se trouvent engagés dans une interrelation faite d'interactions réciproques. L'impact de la chute de l'URSS sur les pratiques humaines puis sur les comportements des loups montre le caractère dynamique des interrelations et conduit à considérer la relation des Kirghiz avec les loups comme une co-évolution.
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Ethnobotanique et herboristerie paysanne en France : anthropologie de la relation des hommes au végétal médicinal : (deuxième moitié du XXe siècle - première moitié du XXIe siècle) / Ethnobotany and herbalism in France : anthropological reflections on men’s relationship to the plant world : (second half of the 20th Century - first half of the 21st Century)Brousse, Carole 13 July 2017 (has links)
L’herboristerie, activité consacrée à la préparation et à la vente de plantes médicinales, se renouvelle depuis les années 1970 autour d’acteurs aux pratiques techniques et approches scientifiques divergentes. Parmi eux, des paysans-herboristes cultivent, cueillent puis transforment eux-mêmes les espèces végétales qu’ils commercialisent tout en mobilisant les usages de la médecine végétale populaire transmis par l’ethnobotanique pour qualifier leurs qualités thérapeutiques. L’ethnobotanique est une discipline vouée à l’étude des relations flore-société investie notamment par des acteurs non-académiques qui travaillent sur le recueil des savoirs naturalistes populaires. La thèse met en lumière les ressorts de la relation que les paysans-herboristes tissent avec le végétal et la façon dont ils utilisent l’ethnobotanique pour asseoir la légitimité de leurs pratiques. En échangeant des savoirs sur les propriétés médicinales du végétal, il apparaît que les institutions de la recherche et du patrimoine d’une part, les paysans-herboristes et les ethnobotanistes d’autre part, participent à un processus de production collective de connaissances sur les plantes orienté vers le développement de l’autonomie thérapeutique. La thèse met également en évidence l’attention particulière des paysans-producteurs aux vulnérabilités humaines et végétales et la prise en compte de l’intentionnalité des plantes qui caractérise leur pratique de l’herboristerie. Les données de terrain ont été recueillies dans différents contextes entrelacés : les institutions patrimoniales et scientifiques, les arènes de l’herboristerie française et les fermes des paysans-herboristes. / Herbalism, or the activity of preparing and selling medicinal plants, has been going through a phase of renewal since the 1970’s, thanks to the actions of various participants whose technical practices and scientific approaches markedly differ. Among them, are the farmer-herbalists, who grow and pick medicinal plants, which they transform and commercialise, mobilising the traditions of popular plant medicine relayed by ethnobotany. Ethnobotany, a field of study which focuses on the relationships between plants and societies, is being invested by new players who, independently from academic institutions, work to collect popular naturalistic knowledge. This doctoral thesis proposes to shed light on the dynamics underlying the relationship that farmer-herbalists establish with the plant world, and on their use of ethnobotany as an argument to legitimise their practices. It appears that, through an exchange of knowledge about the medicinal properties of plants, institutions of research and conservation on the one hand, farmer-herbalists and ethnobotanists on the other hand, both contribute to the constitution of a collective body of knowledge on plants which promotes therapeutic autonomy. The thesis also emphasizes that the farmer-producers are particularly attentive to the vulnerabilities of both humans and plants, and that they take the plants’ intentionality into consideration – a defining characteristic of their herbalistic practices. The field data was collected in an array of varied, though intermingled, contexts: conservation and scientific institutions, the various arenas of French herbalism, and the farms of the farmer-herbalists.
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L’enseignement par projets en sciences et technologies : études des pratiques d’enseignement chez des enseignants du secondaire au QuébecBousadra, Fatima January 2014 (has links)
Dans l’enseignement des sciences et technologies (ST) au secondaire au Québec, les
prescriptions officielles en lien avec les démarches d’enseignement préconisent le recours à des
situations d’enseignement-apprentissage contextualisées, ouvertes et intégratives (MELS, 2006).
Parmi les dispositifs pédagogiques retenus pour actualiser ces orientations, on retrouve
l’enseignement par projets (EPP). Si plusieurs études empiriques montrent des effets positifs du
recours à l’EPP sur l’apprentissage des savoirs disciplinaires, d’autres écrits pointent les risques
réels de dérives lors de sa mise en oeuvre.
Dans cette thèse, nous avons analysé les pratiques de six enseignants qui disent recourir à l’EPP.
Les projets ont été élaborés par eux-mêmes pour enseigner des contenus disciplinaires de leurs
choix. Les données considérées sont issues d’enregistrements vidéo en classe, précédées et
suivies d’entrevues qui tiennent compte de quelques dimensions relatives aux apprentissages des
contenus disciplinaires: quoi enseigner (quels savoirs disciplinaires sont visés et traités dans le
projet)?; Comment (le déroulement et les tâches des enseignants et des élèves)?; En recourant à
quelles ressources didactiques?
Les résultats révèlent des conceptions très variées des caractéristiques de l’EPP et une centration,
dans les justifications du recours à cette approche, sur des finalités d’ordre
psychopégadagogique. Par ailleurs l’articulation entre les caractéristiques des projets, véhiculée
par les liens entre les mises en situation, les problèmes et les produits réalisés, et les savoirs visés
s’avère déficiente dans la majorité des projets. Un seul enseignant a proposé un contexte qui, à la
fois, fait partie de la vie quotidienne des élèves et tient compte des enjeux épistémologiques des
concepts traités. Pour le reste, les liens de pertinence, d’un point de vue scientifique et
technologique, entre les tâches des élèves et les savoirs visés sont superficiels ou absents.
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Exploration compréhensive du phénomène du changement de comportement chez le conjoint violentDarish, Louis January 2009 (has links)
Quels sont les facteurs qui mènent un homme à entreprendre une thérapie pour conjoints violents? Quelles sont ses motivations et comment se sent-il au moment de cette prise de décision? Comment définit-il le changement? Quel est le rôle de son entourage immédiat dans cette prise de décision et dans le processus de changement? Quels sont les changements perçus et comment sont-ils expliqués? Cette recherche qualitative donne la parole à des hommes qui ont vécu, chacun à leur manière, un changement de comportement lors d'un cheminement qui visait la modification de leur manière de faire et d'être. Autant les questions concernant ce phénomène sont nombreuses, autant les témoignages de chacun des participants de la recherche sont riches et diversifiés. Cette recherche de nature qualitative et exploratoire est largement inductive et a comme objectif de mieux comprendre le changement de comportement chez le conjoint violent. La technique de l'entrevue semi-dirigée a été privilégiée pour recueillir l'information. Cette méthode, qui permet au sujet de livrer sa description de la réalité selon le phénomène observé, a aidé à mieux comprendre l'objet de la présente recherche. Au total, huit hommes ayant suivi une thérapie pour conjoints violents ont été interviewés. Ceux-ci avaient entrepris et terminé leur thérapie dans un organisme pour conjoints violents depuis au moins six mois et ils étaient réputés comme n'ayant plus de comportements violents. Ces témoignages sont présentés pour favoriser la compréhension des expériences et pour dégager le sens donné par le conjoint violent à son changement de comportement. Cette recherche correspond à la volonté de porter un regard global sur la situation des sujets rencontrés. L'émergence d'une perception basée sur l'étendue des expériences psychosociales de chaque personne nous amène à mieux comprendre la transition menant au changement. Dans cette étude sont articulés le point de vue scientifique tel qu'exprimé dans la littérature portant sur la violence conjugale et la position de praticien dans laquelle l'auteur est ancré. Ainsi, une modélisation de la dynamique de changement a pu être proposée dont les phases se rapportent à l'expérience du conjoint violent: décision de consulter, minimisation des gestes, motivation intrinsèque et extrinsèque, espace de réflexion et lâcher prise. Un certain consensus émerge chez les participants quant aux fruits récoltés suite à leur démarche. On retrouve ici comment la motivation intrinsèque prend forme et permet au conjoint violent de s'approprier sa démarche. Globalement, on pourrait dire que le conjoint violent en transition est sur un parcours où ses expériences passées et présentes le poussent vers une variété de trajectoires. L'assimilation de sa dynamique, où l'on retrouve au passage l'aspect de la socialisation masculine et plusieurs autres connaissances, procure au conjoint violent une perspective plus large de sa personne. Dans l'ensemble, le travail sur soi agit comme déterminant et parvient à l'aider à de multiples niveaux dont le savoir faire, initié par l'élément de base de ses acquisitions: le savoir être.
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UNE ETUDE DIDACTIQUE DE LA MEMOIRE DANS L'ENSEIGNEMENT DES MATHEMATIQUES AU COLLEGE ET AU LYCEE. QUELQUES EXEMPLES.Yves, Matheron 12 December 2000 (has links) (PDF)
Cette thèse analyse les manifestations de la mémoire dans l'étude des mathématiques. L'hypothèse travaillée est la suivante : " la mémoire en mathématiques appartient aux organisations, institutions et savoirs ". La thèse se situe donc dans une approche anthropologique et se fonde sur l'analyse de l'activité d'étude pratiquée par des élèves et dirigée par des professeurs. Un modèle de la mémoire est propose, articule en trois instances : mémoire du savoir, mémoire pratique et mémoire ostensive. Les observations d'élèves aux prises avec l'étude - hors classe et en classe - montrent les articulations de ces trois instances et les effets des décisions didactiques du professeur. Elles sont complétées par l'analyse des productions de savoirs relatifs au début du calcul différentiel et intégral, notamment dans certains travaux de newton, Leibniz, Euler et Lagrange. Y est ajoutée l'étude de la dimension mémorielle dans la pratique mathématique telle que décrite par Descartes, afin d'analyser en quoi le savoir mathématique et sa pratique sont porteurs de mémoire, et quels sont les choix historiques faits afin de satisfaire cette condition. Dans une dernière partie, la thèse propose une voie, exemplifiée par l'expose d'une ingénierie didactique réalisée, afin que le travail personnel de la mémoire pratique des élèves puisse être dirige dans la classe par le professeur, et non entièrement laisse a la charge des élèves.
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Le rooibos : dynamiques locales autour d'un produit marchand à succès, révélatrices d'une société sud-africaine plurielleLeclercq, Maya 15 October 2010 (has links) (PDF)
Le rooibos est une tisane produite à partir d'une plante sud-africaine endémique (Aspalathus linaris), typique de la formation végétale fynbos. Il s'agit d'une production localisée ou « produit de terroir » au sens où elle est inscrite dans le temps et que les savoir-faire de production et la ressource sont liés à une région, le sud-ouest du pays. Cette production combine tous les caractères constitutifs d'un patrimoine : elle est produite collectivement, ancrée dans le temps et dans l'espace, transmise ou conservée. Le rooibos se situe donc dans le champ des études sur la patrimonialisation des productions localisées. Il fait actuellement l'objet d'un projet de valorisation par une indication géographique (IG) et présente à ce titre un caractère emblématique pour ces recherches dans les pays du Sud. Afin d'éclairer le processus de valorisation, notre recherche a consisté à étudier les dynamiques à l'origine de sa dimension patrimoniale. Nous montrons que cette production est indissociable des contextes et des enjeux (politiques, sociaux, identitaires) qui ont traversé la société sud-africaine à différentes époques. La filière du rooibos s'est révélée être un objet d'étude privilégié pour observer les tensions nationales dans l'Afrique du Sud post-apartheid. Nous observons une volonté de promouvoir une nation multiculturelle qui tranche avec celle de conserver la structure hiérarchique à l'origine des inégalités socio-économiques. L'imaginaire du rooibos associe l'ingénierie des producteurs afrikaners, le savoir-faire des ouvriers métis et l'utilisation de figures patrimoniale comme celle des Khoesan ; mais d'un autre côté, l'organisation actuelle de la filière reproduit les disparités au sein des acteurs locaux de la production, d'une part entre producteurs et ouvriers agricoles et d'autre part entre producteurs afrikaners et métis. Nos résultats suggèrent que la construction des nouveaux patrimoines sud-africains n'est pas nécessairement un facteur d'intégration et de réconciliation nationales.
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Think we must. Politiques féministes et construction des savoirs.Puig de la Bellacasa, María 09 December 2004 (has links)
Cette dissertation porte sur les liens entre les pratiques politiques et la construction des savoirs, académiques et scientifiques, explorés dans le mouvement féministe et les « Études féministes » contemporains, notamment anglo-américaines (women studies), depuis les années 1970.
Dans la première partie, après avoir introduit le sens que donnent à la pratique « politique » certaines traditions féministes, nous présentons différentes entrées des critiques féministes des savoirs scientifiques : la critique de l'exclusion historique des femmes de la production des savoirs et des sciences et l’examen critique des préjugés sexistes intervenant dans les contenus et les critères de validation des connaissances (théorie de la connaissance ou épistémologie).
La deuxième partie de la thèse propose une lecture d’auteures anglophones qui ont abordé les sciences à partir d’une perspective féministe et qui ont développé des propositions qui encouragent à la reconnaissance active du caractère partiel et situé de toute construction de savoir. Nous abordons, plus précisément : les théories sur l’incidence épistémologique de points de vue et positionnements féministes (standpoints) ; le travail de la philosophe Sandra Harding spécialement sa conceptualisation d’une « objectivité forte » ; et la conception des « savoirs situés » dans le travail de l’historienne de la biologie Donna Haraway. Ces propositions de politiques du savoir sont aussi abordées dans l’optique de montrer les problèmes spécifiques qu’elles rencontrent quand elles s’adressent aux savoirs de la tradition scientifique expérimentale.
Une question traverse la thèse : Comment ces critiques et propositions tiennent-elles compte de la diversité des pratiques spécifiques de construction des savoirs ? Alors même que le cœur des propositions féministes qui nous intéressent est de situer les savoirs dans leur spécificité reste à savoir comment ces mêmes politiques féministes résistent à se désituer à savoir, à emprunter les formes d'une théorie générale pour aborder les pratiques singulières. Prendre en compte de la spécificité des pratiques exige en outre d’envisager les auteures féministes au travail dans les pratiques et problèmes singuliers qui les intéressent, et ainsi montrer la richesse de ce courant de pensée.
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