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La conjuration de la totalité : épistémologie et société dans l’œuvre de Theodor W. AdornoRoss, William 08 1900 (has links)
Theodor W. Adorno (1903-1969) propose une philosophie dont les problèmes centraux concernent la réalité sociale. Depuis cette perspective, nous démontrerons, à travers la présentation de quelques modèles théoriques, comment les problèmes traités sont déterminés historiquement et comment la quête de leur résolution engage la philosophie à entrer dans un rapport critique avec elle-même. Cette critique a pour but de corriger les excès de la théorie de la vérité comme adéquation dont la philosophie s’est montrée responsable, tant vis-à-vis d’elle-même que vis-à-vis de l’histoire. À travers ce parcours, nous défendons la thèse que le modèle adornien effectue une « négation déterminée » du concept de totalité sociale en vue d’orienter le penser vers la conscience et la connaissance des éléments hétérogènes de la réalité. Selon nous, une telle réorientation permettrait de rouvrir la conscience à l’expérience de ce qu’elle a de plus précieux : la possibilité de rendre compte de ses erreurs et de les corriger. / Theodor W. Adorno (1903-1969) puts forward a philosophy whose central problems concern social reality. From this same perspective, I aim to demonstrate, through the presentation of few theoretical models, how these problems are historically determined and how the search for their solutions imposes the task of self-criticism upon philosophy. This self-critique aims to correct certain excesses of the identity theory of truth for which philosophy is responsible historically and theoretically. Throughout this development, I argue that the Adornian model carries out a “determinate negation” of the concept of social totality. In this negation, Adorno guides thinking towards an awareness and knowledge of the heterogeneous elements of reality. I argue that this allows conscienceness to open itself to the most important aspect of philosophical experience: the possibility of acknowledging one’s mistakes and of correcting them.
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La conception herméneutique du langage : pour une mise en dialogue des herméneutiques de Gadamer et RicoeurVallée, Marc-Antoine 04 1900 (has links)
L’objet de ce travail de recherche est de mettre en dialogue les œuvres de Hans-Georg Gadamer et de Paul Ricœur afin de mettre au jour ce qui caractérise en propre la conception herméneutique du langage et d’en souligner la pertinence. Notre thèse principale est que, pour ce faire, il est impératif de dépasser les lectures dichotomiques des deux œuvres par une interprétation plus dialectique, puisque seule une telle démarche paraît susceptible de saisir l’étendue, la richesse et l’importance de l’intelligence herméneutique du phénomène langagier. Ainsi, dans ce travail, nous défendrons l’idée que, par-delà leurs différences incontestables, précieuses en elles-mêmes car sans elles il n’est pas de dialogue, les herméneutiques de Gadamer et Ricœur se distinguent par une réflexion philosophique incessante sur notre appartenance fondamentale au langage, qui constitue le cœur de la conception herméneutique du langage. Nous proposerons une confrontation des philosophies de Gadamer et Ricœur s’effectuant principalement autour d’une dialectique entre appartenance et distanciation, dans laquelle des approches plus objectivantes du langage pourront s’articuler à une description de notre expérience vécue. Avant de décrire cette dialectique pour elle-même, il nous est apparu indiqué de tenir compte de l’héritage phénoménologique incontournable à partir duquel Gadamer et Ricœur ont développé leurs approches respectives du langage. Cette base nous permettra de faire ressortir l’existence d’un accord de fond entre les deux herméneutiques sur la reconnaissance de notre irréductible appartenance au langage. Cette thèse n’exclut pas la possibilité, voire la nécessité d’intégrer dialectiquement un moment de distanciation au sein de cette appartenance primordiale. Nous montrerons en effet que c’est en s’appuyant sur cette distanciation que, par un mouvement réflexif, la pensée herméneutique peut revenir sur notre expérience langagière pour la thématiser et l’expliciter. Cette réflexion sur le langage s’effectue à partir de trois principaux modèles : ceux du dialogue, du texte et de la traduction. Nous exposerons comment chacun de ces modèles contribue à une meilleure compréhension de la vie du langage et de notre rapport au sens. Ceci nous conduira à examiner les efforts de Gadamer et Ricœur visant à mettre en lumière la puissance créatrice qui anime le langage, telle qu’elle ressort de leurs nombreux travaux sur la métaphore, le dire poétique et le récit. Nous défendrons alors la thèse qu’une conception originale de l’imagination s’élabore à travers la réflexion herméneutique sur l’innovation sémantique et la métaphoricité essentielle du langage. Cette recherche se terminera par une analyse des conceptions gadamérienne et ricœurienne des rapports entre langage et expérience, ainsi que de la portée ontologique du langage. Il y aura ici lieu d’insister sur la thèse partagée par les deux herméneutes selon laquelle il importe de résister à toute hypostase ou absolutisation du langage et de constamment penser le langage comme offrant une ouverture sur l’être et la possibilité de dire ce qui est. / The aim of this thesis is to open a dialogue between the works of Hans-Georg Gadamer and Paul Ricœur in order to reveal the main characteristics of their hermeneutical conception of language and to underline its relevance. Our principal thesis is that it is imperative to go beyond the dichotomous readings of the two works by proposing a more dialectical one, which seems to be the only approach able to grasp the extent, richness and importance of the hermeneutical understanding of language. Thus, in this thesis, we will argue that, beyond their undeniable differences, valuable in themselves since there would be no dialogue without them, the hermeneutics of Gadamer and Ricœur are characterized by a reflection on our primordial belongingness to language, which represents the central focus of their hermeneutical conception of language. We will propose a confrontation of Gadamer’s and Ricœur’s philosophy based on the dialectics of belongingness and distanciation, which will enable us to take into account more objectifying approaches to language and combine them with the lived experience of language on which hermeneutics puts the emphasis. Before putting this dialectic in motion, we have deemed it appropriate to recall the essential phenomenological heritage out of which Gadamer and Ricœur have developed their respective approaches to language. This basis will allow us to stress the fundamental agreement between the two hermeneuts concerning our irreducible belongingness to language. This accord doesn’t exclude the possibility of dialectically integrating an element of distance into this essential belongingness. On the contrary, it makes it necessary. In this regard, we will argue that it is precisely by virtue of this distanciation that, through a reflective movement, hermeneutical thinking can describe and make explicit our linguistic experience of the world. This hermeneutical reflection on language relies on three main models : those of dialogue, text and translation. We will establish how each of these models contributes to a better understanding of the life of language and our relation to meaning. This will lead us to consider the efforts of Gadamer and Ricœur to shed light on the creative power of language, as it emerges of their several works on metaphor, poetry and narrative. We will defend the thesis that this reflection on semantic innovation and the essential metaphoricity of language leads to an original conception of imagination. This thesis will focus finally on the Gadamerian and Ricœurian accounts of the connections between language and experience, where the ontological dimension of language will be a paramount concern. In this discussion, it will be important to insist on the idea, shared by the two philosophers, that we need to resist any hypostasis or absolutization of language and to think of our linguistic predicament as an opening on being and the possibility to say what is.
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Le rôle des entreprises dans la distribution des richessesFerretti, Thomas 08 1900 (has links)
Quel rôle les entreprises doivent-elles jouer dans la société ? Dans le premier chapitre, nous critiquons l’idée selon laquelle les entreprises ont des responsabilités sociales au-delà de la loi : elles n’ont ni les capacités ni la légitimité démocratique d’agir au nom du bien commun. Elles doivent se contenter d’assumer leur rôle économique en respectant la loi. Cependant, celui-ci inclut la distribution des richesses. Le deuxième chapitre présente trois intuitions issues de la pensée économique classique. Celles-ci permettent de justifier une distribution égalitaire des revenus du travail. Dans le troisième chapitre, nous montrons que les entreprises ont un rôle important dans la coordination des activités économiques et doivent être des institutions clés dans l’instauration d’une distribution plus égalitaire des revenus. Pour promouvoir cet objectif distributif, il faut repenser la propriété, la régulation et le design institutionnel des entreprises. Il faut par exemple favoriser les coopératives et la démocratie d’entreprise. / What role should firms play in modern economies ? In the first chapter, I criticize the idea that firms have broad social responsibilities beyond the law : they have neither the capacity nor the democratic legitimacy to act on behalf of the common good. They must therefore stick to their economic role. However, when defining this economic role, one should include distributive considerations. The second chapter exposes three intuitions of classical economists. These provide the basis to justify an equal distribution of labour income. In the third chapter, I show that firms play an important role in coordinating economic activities, and should be key institutions in establishing a fairer distribution of labour income. In order to promote this distributive goal, one must rethink the ownership and institutional design of firms. For example, the regulation should promote cooperative ownership and workplace democracy.
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Le multiculturalisme dans une perspective féministe : une théorie libérale de l’aménagement de la diversité culturelleGauthier-Chung, Maud 10 1900 (has links)
L’objectif de ce mémoire est de montrer qu’il est nécessaire de complémenter les schèmes multiculturalistes existants de mesures destinées à promouvoir l’autonomie et l’égalité des individus vulnérables au sein des groupes culturels et religieux minoritaires. En effet, les politiques multiculturalistes sont justifiées, dans une société libérale, dans la mesure où elles permettent de compenser les inégalités imméritées liées à l’appartenance à une culture minoritaire. C’est de cette justification de l’aménagement de la diversité culturelle dont traite le premier chapitre de ce mémoire. Cependant, plusieurs féministes, dont les critiques sont exposées au deuxième chapitre, ont mis en lumière le fait que ces politiques peuvent, en pratique, contribuer à fragiliser encore la position des individus vulnérables au sein de ces minorités et donc à renforcer les inégalités au sein du groupe. Dans le troisième chapitre, à l’aide du concept de capabilités, compris comme définition opérationnelle et procédurale de l’autonomie relationnelle, un modèle pouvant servir de complément aux schèmes multiculturels existants est élaboré. Le fonctionnement concret que pourrait avoir ce modèle fait l’objet du quatrième chapitre. Le modèle des capabilités – qui sont ici conçues à la fois comme guide pour les politiques et comme critère pour trancher les cas particuliers – pourrait donc mener à un type d’aménagement de la diversité à la fois plus flexible, au niveau des pratiques qu’il serait possible d’accommoder, mais également plus exigeant, au niveau des mécanismes institutionnels à mettre en place. / This dissertation aims at complementing existing multicultural theories with measures promoting autonomy and equality among cultural and religious minorities’ most vulnerable members. In a liberal society, multicultural policies are justified inasmuch as they allow compensating for undeserved inequalities, particularly those stemming from the individuals’ belonging to a cultural minority. The first chapter addresses this justification of cultural diversity management. In practice, multicultural policies can however contribute to weaken even more the vulnerable individuals within minorities, hence reinforcing existing inequalities among the group. Indeed, feminist writers have brought to light a number of criticisms about these policies, which are exposed in the second chapter. In the third chapter, the capabilities concept, constructed as an operational and procedural definition of relational autonomy, is used to build a framework complementing existing multicultural theories. Potential practical applications of this model are then explored in the fourth chapter. The capabilities framework, construed both as a guide for policy-making and as a standard to resolve hard cases, could pave the way for a new kind of cultural diversity management techniques. This framework is more flexible towards cultural diversity, potentially allowing accommodations for more cultural practices, but it is also more stringent, requiring the implementation of institutional mechanisms addressing issues within minorities.
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Géométrie et évolution de la dialectique dans le Ménon de PlatonLarose, Daniel 08 1900 (has links)
Ce mémoire a pour but de montrer l’impact du paradigme géométrique sur l’évolution de la dialectique dans le Ménon. La première partie de cette recherche est consacrée à la dialectique des premiers dialogues, l’elenchos. Cette pratique de la philosophie est ensuite comparée à la dialectique du Ménon qui est caractérisée par l’introduction de la notion de réminiscence. La seconde partie de cette étude concerne les deux passages géométriques du Ménon : le problème de la duplication du carré et la méthode hypothétique. Le premier passage permet à Platon de défendre la possibilité de la recherche scientifique, alors que le second (inspiré de l’analyse géométrique) est présenté comme un nouveau modèle pour mener à bien l’enquête philosophique. Cette méthode, qui consiste à réduire la difficulté d’un problème en postulant des hypothèses, permet notamment de passer de ce qui est logiquement second (de la qualité: « la vertu s’enseigne-t-elle? ») à ce qui est logiquement premier (à l’essence: « qu’est-ce que la vertu? »). / The purpose of this dissertation is to show the impact of the geometrical paradigm on the evolution of the dialectic in the Meno. The first part of this research is devoted to the dialectic of the first dialogues, the Socratic elenchus. This practice of philosophy is then compared to the dialectic of the Meno which is characterized by the introduction of the concept of recollection. The second part of this study concerns the two geometrical passages of the Meno: the duplication of the square and the hypothetical method. The first passage allows Plato to defend the possibility of scientific research, while the second (inspired by geometrical analysis) is presented as a new model for conducting philosophical inquiry. This new method, which consists in reducing the difficulty of a problem by postulating hypotheses, allows to reason from logically posterior things (quality: “is virtue teachable?”) to logically prior things (essence: “what is virtue?”).
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Between truth and traume : the work of art and memory in AdornoDolgoy, Rebecca C. 09 1900 (has links)
En analysant les processus dialectiques par lesquels l’art repense le passé, Between Truth and Trauma : The Work of Art and Memory work in Adorno traite du concept adornien de la mémoire. Je postule que l’œuvre d’art chez Adorno incarne un Zeitkern (noyau temporel). Je démontrerai que l’immanence réciproque de l’histoire dans l’œuvre d’art et l’immanence de l’œuvre d’art dans l’histoire permettent de repenser le passé. Le premier chapitre examine la manière par laquelle le passé est préservé et nié par l’œuvre d’art. Le deuxième chapitre montre comment, à l’aide du processus interprétatif, le passé est transcendé à travers l’œuvre d’art. Le dernier chapitre évoque la lecture adornienne d’écrits de Brecht et de Beckett dans le but d’illustrer la capacité de l’œuvre d’art à naviguer entre la vérité et le trauma. / Analyzing the dialectical processes through which art works through the past, Between Truth and Trauma: The Work of Art and Memory in Adorno examines Adorno’s concept of memory. I argue that, for Adorno, the work of art both has and is a Zeitkern (temporal nucleus). I demonstrate that the reciprocal immanence of history in the work and immanence of the work in history allows for the past to be worked through. The first chapter examines how the past is preserved and negated by the work of art. The second chapter examines how the past is transcended through the work of art via the interpretive process. The final chapter looks at Adorno’s reading of work by Beckett and Brecht in order to illustrate the ability of the work of art to navigate between truth and trauma.
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Autonomie personnelle et socialisation : l’approche hiérarchique de Frankfurt et la critique féministeBaril, Mathieu 08 1900 (has links)
Ce mémoire est consacré à l’approche hiérarchique de Frankfurt, laquelle donne une
explication de l’action autonome grâce à son modèle théorique à deux niveaux de désirs. Pour Frankfurt, l’action autonome est une action causée ou guidée par un désir qui est lui-même causé ou guidé par un désir de deuxième niveau, lequel est formé par un processus d’identification qui fait l’évaluation du désir de premier niveau. Dans un premier temps, j’étudie le développement de l’approche de Frankfurt afin de démontrer que celle-ci subit une modification essentielle : Frankfurt donne d’abord une explication causale de l’action autonome pour ensuite lui donner une explication structurale. Dans un deuxième temps, je m’arrête sur les différentes versions d’une critique adressée à son approche, la critique féministe de l’autonomie du processus d’identification. Dans un troisième temps, je présente une défense de l’approche de Frankfurt à l’égard de cette critique. Cette défense est fondée sur une interprétation du processus d’identification : je soutiens, à l’aide des développements du premier chapitre, que l’évaluation consiste en une évaluation de la conformité d’un désir à l’égard d’un modèle motivationnel, et que cette interprétation permet de répondre à la critique féministe précédemment traitée. / The present study is about Frankfurt’s hierarchical approach, which gives an
explanation of autonomous action by means of its two-level theoretical framework. According to Frankfurt, an action is autonomous when it is caused or guided by a desire that is itself caused or guided by a second-order desire, the latter being formed by a process of identification that realizes the evaluation of the first-order desire. As a first step, I study the development of Frankfurt’s approach and I show that it undergoes a significant change: if Frankfurt first gives a causal explanation of autonomous action, he will give later on a structural explanation of this kind of action. As a second step, I review different versions of a critique of Frankfurt’s approach made by some feminists, that is, the critique of the autonomous status of the process of identification. In the third part, I defend Frankfurt’s approach regarding this critique. This defense is based on an interpretation of the process of identification: I claim, with the help of the interpretation I suggest in the first chapter, that the evaluation intrinsic to the process of identification consists in the evaluation of the conformity of a desire with a motivational model, and that this interpretation avoids the feminist critique.
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Du dialogue entre pensée et poésie chez le second HeideggerEl Housseini, Rhéa 01 1900 (has links)
Le réveil de la question de l’Être fut le grand leitmotiv de la pensée de Martin Heidegger. Or cette question ne trouve pas la même formulation de Sein und Zeit jusqu’aux derniers écrits. En effet, si l’œuvre maîtresse du penseur prépare le terrain pour un questionnement sur le langage et la parole authentique, elle ne rattache pas explicitement la problématique de l’Être à celle de la poésie. À partir du milieu des années trente, un tournant se fera jour : la poésie deviendra un partenaire privilégié dans la mise en œuvre de la question de l’Être. Cette tendance de pensée se radicalisera dans les décennies ultérieures, où la compréhension du langage véritable comme poème deviendra de plus en plus centrale. À quoi tient ce rôle imparti au discours poétique dans l’œuvre de Heidegger? Quelle place occupe le dire poétique dans le cadre plus large d’une herméneutique philosophique tournée vers l’aspect langagier de toute existence? Comment comprendre le lien entre une pensée de l’Ereignis, du Quadriparti et de la fondation de l’Être à travers le dire du poète? Enfin, quels parallèles faut-il dresser entre les tâches respectives du penseur et du poète dans le contexte d’un dialogue authentique? Ces questions guideront notre parcours et traceront la voie d’une interprétation dont l’accent portera sur les thèmes privilégiés du dépassement du langage conceptuel de la philosophie, de la place déterminante du Sacré et de la responsabilité insigne du poète et du penseur dans le projet de la garde de l’Être. Notre objectif sera d’éclaircir le sens de ce recours à la poésie afin de mieux comprendre en quoi Heidegger a pu trouver dans un tel dialogue les ressources nécessaires qui alimenteront l’élan de son unique quête : une approche authentique du sens de l’Être, de son alètheia et de son topos. On sait l’importance de ce dialogue : estimant que la métaphysique s’était caractérisée par un « oubli de l’être » (Seinsvergessenheit), Heidegger juge qu’une autre pensée (das andere Denken) reste malgré tout possible, mais qu’elle aurait à se déployer en tant que dialogue entre pensée et poésie. / The awakening of the question of Being was the great leitmotiv in Heidegger’s thought. This question does not exactly present a uniformity of formulation from Sein und Zeit to the last writings. In fact, if the main work of our thinker prepares the ground for a questioning of language and authentic speech, it does not yet explicitly link the problematic of Being to that of poetry. However, starting in the thirties, a turn will take place: poetry will become a privileged partner in the implementation of the question of Being. This tendency will become more radical in the subsequent decades, when the understanding of true language as poem will become increasingly focal. What lies behind this role allotted to poetic discourse in the work of Heidegger? What place has been reserved to the poetic saying in the larger frame of a philosophical hermeneutics directed towards the linguistic aspect of all existence? How shall one understand the link between a thought of the Ereignis, a quadripartite conception of the world and the foundation of Being through the saying of the poets? What parallels shall one draw between the respective tasks of the thinkers and poets in the context of an authentic dialogue? These questions will guide our journey and therefore trace the path for an interpretation with a particular emphasis on the privileged themes of the overstepping of traditional philosophy’s conceptual language, of the determining place of the Sacred and of the decisive responsibility of poets and thinkers in the project of the care of Being. Our aim will be to clarify the meaning of this recourse to poetry for a better understanding of how Heidegger has found in such a dialogue the conceptual resources that will fuel the momentum of his unique quest: an authentic approach of Being. The importance of this dialogue is indubitable: knowing that the history of metaphysics was characterized by the “forgetfulness of being” (Seinsvergessenheit), Heidegger thinks that another thought (das andere Denken) is still possible, but that it would have to unfold as a dialogue between thinking and poetry.
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Les limites du langage ou la critique du langage comme thérapie dans la philosophie de Ludwig WittgensteinBeaudry, Marc-Antoine 04 1900 (has links)
Dans ce mémoire, je me propose d’analyser la question des limites du langage; d’examiner la place et le rôle de l’indicible dans la philosophie de Wittgenstein. La notion d’indicible suppose un critère pour saisir les limites du langage. Dans le Tractatus, le critère nous est donné par la structure logique de l’image. Or, en laissant tomber cet accord de forme entre le langage et le monde, suggéré par la théorie picturale, l’indicible ne semble plus se montrer dans les écrits postérieurs au Tractatus. Du moins, avec la notion de « jeux de langage », le critère pour saisir les limites du langage n’est plus aussi clairement défini et les règles qui déterminent les usages légitimes du langage ne sont plus aussi strictes. Enfin, en concevant la signification comme « usage », la nature du langage est appréhendée comme le fait d’une forme de vie, et dans une perspective pragmatique, arrimée à une position minimaliste, une conception déflationniste de la vérité peut se développer, évitant ainsi la réification de faits superlatifs associés à l’indicible et à l’ineffabilité des critères sémantiques. Par conséquent, l’indicible et l’ineffable ne seraient plus associés avec une posture mystique à l’égard du réel, et le quiétisme philosophique de Wittgenstein, toujours inspiré par le nihilisme thérapeutique, demeure l’avenue privilégiée pour neutraliser le discours métaphysique et le contraindre définitivement au silence. / I propose to analyze the question of the limits of language. My intent is to examine the place and role of what is account to be unsayable in Wittgenstein's philosophy. This notion presupposes a criterion to grasp the limits of language. In the Tractatus, the criterion is given by the logical structure of the proposition. However, after he rejects this agreement of the logical form between language and reality, suggested by the pictorial theory, what’s taken to be unsayable does not seem to show up in the later writings after the Tractatus. At least with the notion of “language games”, the criterion to grasp the limits of language is no longer as clearly defined and the rules that determine the legitimate uses of language are not as strict. Finally, designing meaning as "use", the nature of language is seen as the result of a form of life, and from a pragmatic perspective, but under a minimalist position, a deflationary conception of truth can be established, avoiding the reification of superlative facts associated with the reality of what is unsayable. Therefore, the ineffable truth would no longer be associated with a mystical attitude toward reality, and Wittgenstein’s quietism, inspired by the therapeutic nihilism, remains the best avenue to neutralize the metaphysical discourse.
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Nationalisme et modernité : l'approche mentaliste de Liah GreenfeldGagné, Marc-Olivier 04 1900 (has links)
Ce mémoire a pour but de caractériser la conception moderniste du nationalisme chez la sociologue américaine Liah Greenfeld. Celle-ci fait une contribution significative à la littérature sur le nationalisme, notamment par son approche pluridisciplinaire que l'on peut diviser en trois axes principaux : philosophique, historique et psychologique. Le mémoire propose donc une synthèse de l'œuvre de l'auteure tout en accordant comme il se doit une place prépondérante à l'axe philosophique de sa pensée. On définira dans un premier temps la conception «mentaliste» et empiriste du monde que Greenfeld développe et qui est inspirée de Max Weber, en prenant le temps de distinguer celle-ci des autres conceptions canoniques (idéalisme, réalisme, structuralisme, etc.). Cela permettra d'établir sur des bases philosophiques et sociologiques solides la conception de la nation et du nationalisme de Greenfeld, tout en démontrant que le nationalisme est selon elle l'élément fondamental qui caractérise la modernité. On analysera ensuite les différents types de nationalismes mentionnés par la sociologue, en soulignant l'importance qu'elle accorde à la composante économique du nationalisme. On terminera en soulevant les enjeux philosophiques qui se trouvent au cœur de la description historiciste et psychologisante que fait Greenfeld pour analyser l'émergence, le déploiement et la perpétuation du nationalisme dans le monde à travers différentes nations modernes (principalement Angleterre, France, Russie, États-Unis, Allemagne). Le mémoire se termine en soulevant quelques critiques. / This thesis aims to characterize the modernist conception of nationalism in the work of the American sociologist Liah Greenfeld. This author makes a significant multidisciplinary contribution to the literature on nationalism that explores three main areas : philosophy, history and psychology. I synthesize her work focussing on the philosophical dimension of her thinking. I define her "mentalist" and empiricist approach inspired by Max Weber and distinguish it from other canonical philosophical approaches (idealism, realism, structuralism, etc.). I then explain how Greenfeld's conceptions of nation and nationalism are built on this approach, showing that, according to her, nationalism is the fundamental element at the basis of modernity. I analyze the different types of nationalism she introduces, stressing the importance she attaches to the economic component of nationalism. I also raise philosophical issues that lie at the heart of the historicist and psychologising description that has led her to analyze the emergence, deployment and perpetuation of nationalism in the world through different nations (mainly examining England, France, Russia, United States and Germany). I conclude by raising some criticisms on Greenfeld's work.
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