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Pour un dialogue entre transcendance et immanence : une analyse du concept de justice chez Lévinas

Sabourin Laflamme, Andréane 09 1900 (has links)
Plusieurs critiques ont été adressées à Lévinas quant à la difficulté de conjuguer le caractère infini de la responsabilité éthique, qu’il présente comme condition de possibilité de l’expérience, et la mesure de l’obligation envers autrui qui naît inévitablement dans le politique. En effet, la distinction semble si prononcée entre l’obligation éthique transcendante envers l’autre et la logique politique, univers de sens associé à l’ontologie et présenté comme violent et immanent, que l’éthique peut apparaître compromise dès qu’elle est exprimée dans un contexte social. En réponse à ces difficultés, ce mémoire vise à démontrer qu’en dépit de leur opposition fondamentale, l’ordre éthique et l’ordre ontologico-politique font partie d’une structure unique. À la lumière de l’entrée en scène du tiers et de la nécessité de justice qui l’accompagne, l’existence d’un carrefour entre ces couches de significations distinctes, mais interdépendante, peut être illustrée. De fait, la justice constitue un concept amphibologique chez Lévinas qui, participant à la fois de l’éthique et du politique, permet de mettre au jour l’ancrage a priori social de l’éthique. Cette étude présentera des réflexions critiques reliées à la discipline juridique et aux droits de l’homme, qui démontreront comment la pensée de Lévinas non seulement peut, mais doit s’ouvrir à une expression sociale. / Many critics have been addressed to Lévinas concerning the difficulty of combining the infinite ethical responsibility, presented as the precondition of experience, and the limitation of the obligation towards the other that rise inevitably within the political. The distinction seems so stark between the transcendent ethical responsibility towards the other and the political logic, associated with the violent and immanent ontological order, that ethics can appear to be jeopardized as soon as it is expressed in a social context. This essay aims to overcome these difficulties by demonstrating that despite their fundamental opposition, the ethical order and the onto-political order are part of a unique structure. In the light of the presence of the third and of the necessity of justice that accompanies it, it is possible to prove the existence of a junction between these distinct but interdependent layers of signification. In fact, the concept of justice is an amphibological concept that at the same time is part of ethics and of politics. It shows that ethics is situated a priori in a social realm. This study will present critical reflection related to law and to human rights law that will demonstrate that Levinas’ philosophy not only can, but has to open itself to a social expression.
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Revue critique des arguments en faveur et à l'encontre de la théorie humienne de la motivation

Soulières, Patrick 12 1900 (has links)
Bien qu'elle constitue toujours l'orthodoxie en philosophie de l'esprit, la théorie humienne de la motivation (selon laquelle la motivation origine toujours d'un désir et jamais d'une croyance seule) a été plusieurs fois critiquée au cours des dernières décennies. Je passe ici en revue les principaux arguments avancés à la fois pour appuyer et rejeter cette théorie. Du côté humien, j'examine l'argument des croyances identiques, l'argument de la direction d'ajustement et l'argument de l'uniformité théorique. Du côté anti-humien, l'objection voulant que la notion de direction d'ajustement soit circulairement caractérisée, l'objection des croyances irrationnelles et l'objection selon laquelle certains états mentaux présenteraient deux directions d'ajustement. Je conclus qu'aucune de ces objections ne devrait nous conduire à rejeter la théorie humienne, mais aussi que cette dernière trouve son principal appui du côté des considérations relatives à l'uniformité théorique et non du côté de l'argument de la direction d'ajustement comme le pensent plusieurs. / Although remaining orthodoxy in philosophy of mind, the humean theory of motivation (according to which motivation always comes from a desire, never from a belief alone) has often been critized over the last decades. Here I review the main arguments put forward both to support and reject this theory. On the humean side, I examine the argument from identical beliefs, the direction of fit argument and the argument from theoretical uniformity. On the anti-humean side, the objection that direction of fit caracterizations are circular, the objection from irrational beliefs and the objection according to which there could be mental states with two direction of fit. I conclude that none of these objections should lead us to reject the humean theory, but also that this one finds its main support in theoretical unifomity considerations and not in the direction on fit argument as many think.
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Être résistance : illustration d’une nouvelle théorie de la résistance chez le dernier Foucault

Tacheji, Marc-James M.J. 08 1900 (has links)
Dans le présent mémoire, je revisite l’oeuvre de Foucault à la lumière des analyses qu’il offre entre 1981 et 1984 dans ses derniers cours au Collège de France. À l’encontre de l’avis qui voit une rupture dans la pensée foucaldienne – opinion justifiée par la transition radicale qu’opère Foucault depuis l’étude de la relation entre pouvoir et savoir à l’analyse des techniques de subjectivation dans l’Antiquité – j’illustre qu’il y a continuité et complémentarité entre ses analyses des années 1970 et ses démonstrations des années 1980. Foucault trouve, au fondement de la pratique politique gréco-romaine, une éthique définie comme travail de soi sur soi. Aussi tente-t il, au travers de ses dernières analyses, de réactualiser l’askêsis comme fondement oublié de l’éthique, et l’êthos comme condition d’efficacité de la politique. Si, jusqu’en 1980, Foucault s’intéresse aux mécanismes et aux dispositifs permettant le gouvernement de la population, à partir de 1980, c’est la question du gouvernement de soi comme condition nécessaire du gouvernement des autres qui investit ses analyses. L’objectif de ce mémoire est d’illustrer, à partir de la redéfinition foucaldienne de l’éthique, la présence d’une nouvelle théorie de la résistance dans ses derniers cours au Collège de France. Par voie de conséquence, je propose implicitement des éclaircissements sur la fonction qu’occupent L’Usage des plaisirs et le Souci de soi, ultimes publications de l’auteur, au sein de son oeuvre. / In this dissertation, I revisit Foucault’s work through the various analyses he offered between 1981 and 1984 while teaching at the Collège de France. Against the opinion which sees a radical turn in Foucault’s thought – opinion which is seemingly justified by the author’s break with his past demonstrations on the relation between power and knowledge, and his shift towards the study of the various spiritual exercises in Antiquity – I illustrate that there is a continuity and a complementarity between his earlier studies and his later interests. Foucault uncovers, at the basis of Greco-roman political practice, an ethics defined as an exercise of the self. He then attempts, throughout his last years at the Collège de France, to reinstate askêsis as the long forgotten foundation of ethics, and the êthos as the condition of political efficiency. Until 1980, Foucault is mainly interested by the mechanisms and devices enabling the government of populations. From 1980 on, it is the question of the government of self as a necessary condition for the government of others which invests his analyses. My objective, throughout this dissertation, is to illustrate how Foucault’s redefinition of ethics allows him to advocate a new theory of resistance in his last years at the Collège de France. This dissertation therefore implicitly suggests further clarification pertaining to the function of Foucault’s last two publications (L’usage de plaisir and Le souci de soi) within his work understood as a whole.
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Le "jeu de la constance" et le plus "apparent vice de nostre nature" : constance et inconstance dans les Essais de Michel de Montaigne

Prat, Sébastien 11 1900 (has links)
Thèse de doctorat effectuée en cotutelle au Département de philosophie Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal et au département de philosophie école doctorale V de l’Université de la Sorbonne – Paris IV. Soutenue à Paris le 8 avril 2010. / Cette thèse vise à mettre en lumière, dans les Essais de Montaigne, un aspect peu connu du débat sur la constance à la fin du seizième siècle. Alors que la vertu de constance devient à cette époque un enjeu philosophique et moral de première importance, servant à la fois des idéaux stoïciens, chrétiens et civils, nous constatons une insistance des Essais à souligner le phénomène contraire, l’inconstance. Il s’agit dans un premier temps de montrer le dialogue que construit l’ouvrage de Montaigne face à la vertu de constance, puis d’établir le statut argumentatif de l’inconstance dans les Essais. Afin de mettre en valeur ce dialogue dissimulé sous les bigarrures des Essais, nous nous proposons de combiner lecture internaliste et intertextualité, afin d’évaluer au mieux les actes d’écrire de cet ouvrage. Dans le but de situer ce débat sur la constance et l’inconstance, nous nous rapportons d’abord à certaines écoles de philosophie hellénistique que pillent les Essais. Nous présentons d’une part l’origine, d’autre part et les déplacements de ce débat. Le scepticisme de Montaigne s’en trouve déstabilisé, le stoïcisme à la fois débattu et repoussé, l’épicurisme instrumentalisé. L’inconstance prend un visage universel qui rend présomptueuse, vaine et même dangereuse toute aspiration à la constance. La deuxième section de la thèse montre la prise en charge méthodologique de l’inconstance dans les Essais, notamment à travers le Distingo, et son effet sur la connaissance historique comme sur les activités prudentielles (politique, jurisprudence, action militaire). Après avoir montré que l’ouvrage de Montaigne présente une critique radicale de la méthode et des objectifs des moralistes, nous posons que la nature de l’essai est de corriger cette erreur et de donner sa juste place à l’inconstance humaine. Nous constatons alors que l’inconstance a le statut d’une condition pré éthique poussant les Essais à déconsidérer toute entreprise humaine dans la sphère publique. Mais ce désaveu jeté sur la sphère publique ne conduit pas à renier toute réflexion éthique. Les Essais n’encouragent pas simplement à se laisser porter par la fortune ou la coutume. Dans la sphère privée, le troisième livre des Essais construit plusieurs règles éthiques étonnantes et hétérodoxes : non repentir, diversion, vanité, expérience…qui toutes prennent pour pierre d’assise le possible (selon qu’on peut) et contribuent à redéfinir la grandeur d’âme (magnitudo animi, megalopsychè), en présentant un nouvel ordre ou une nouvelle conformité de l’action. Par delà l’analyse morale et la peinture du moi, se déploient dans les Essais une éthique qui s’approprie le mouvement imparfait de l’existence, qui s’édifie non plus contre l’inconstance, mais avec elle. Cette « éthique de l’inconstance » ou « éthique de l’indirection » se construit en opposition avec les morales doctrinales avec lesquelles elle discute toutefois sans interruption. / This thesis aims to emphasize in Montaigne’s Essays a little known aspect concerning the debate of constancy towards the end of the 16th. Century. While the virtue of constancy becomes a philosophical and moral issue of great importance, favouring at the same time the stoic, Christian and civil ideals, we observe in Montaigne’s Essays, an insistence to underline a contradictory phenomenon; inconstancy. First, it is essential to demonstrate the dialogue that builds Montaigne’s work concerning the virtue of constancy, to finally establish the proper argumentation on inconstancy in his Essays. In order to highlight this dialogue concealed in the patchwork of the Essays, we are proposing to combine internal and external reading, in order to evaluate thoroughly the act of writing they implicitly propose. With the intent to situate this debate concerning the virtue of constancy and the problem of inconstancy, we will refer primarily to the Hellenistic philosophies plundered by the Essays. We will present in the first part the origin and in the second part, the transfer of the debate. Montaigne’s scepticism happens to be destabilized, his stoicism is at the same time debated and rejected, his Epicureanism becoming a tool determining their truth. The inconstancy as mentioned takes a universal appearance making all references to the virtue of constancy as presumptuous, vain and even dangerous. The second section of the thesis demonstrates that methodology of the Essays takes over the notion of inconstancy, notably through the “Distingo”, and its effects on the historical knowledge relating to prudential activities such as: jurisprudence, political and military life. Now that we have demonstrated that the work of Montaigne presents a radical critic of the method and the objectives of the moralists, we claim that the nature of the essay is to correct this error and thus give the right place to human inconstancy. We acknowledge the fact that inconstancy has a status of a pre-ethic condition which pushes the Essays to disrepute any human enterprise in the public sphere. However, this denial cast upon the public sphere does not lead us to reject any kind of ethical reflection. Therefore, the Essays do not exclusively encourage letting faith or fortune carry us. In the private sphere, the third book of the Essays constructs many ethical regulations that are astonishing and heterodox: non repentance, diversion, vanity, experience...These aspects are all grounded in the ethical mode of the possible, (« Selon qu’on peut ») and at the same time contribute in redefining the magnitude of the soul (magntiudo animi, mégalopsychè) by presenting a new order or a new conformity of action. Beyond the moral analysis and the description of oneself, an ethical process seizes the imperfect movement of existence in the Essays, which erects itself not against inconstancy but in harmony with it. This ethic of inconstancy or ethic of indirection is built in opposition with the moral doctrines even though a constant debate seems to unite them.
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Un non-événement qui a pourtant eu lieu : la rencontre entre Gadamer et Derrida

Haché, Luc 06 1900 (has links)
La rencontre tant attendue entre Hans-Georg Gadamer et Jacques Derrida a finalement eu lieu au Goethe-Institut de Paris en 1981. Le dialogue espéré entre l'herméneutique et la déconstruction s'y est cependant à peine engagé. Selon la plupart des commentateurs, la conférence qu'y a prononcée Derrida n'était d'ailleurs même pas liée à la rencontre. Nous ne partageons pas cette opinion. Derrida a choisi de critiquer l'interprétation heideggérienne de Nietzsche, alors que Gadamer venait de faire un plaidoyer inconditionnel en sa faveur. De plus, la structure axiomatique de l'unité et de la totalité que Derrida met en question dans sa conférence est la même que celle qu'il a ailleurs attribuée à l'herméneutique. En mettant en doute la primauté de cette structure, il s'en prenait donc aux fondements de l'herméneutique telle qu'il la concevait. Enfin, sa conférence a laissé entrevoir une conception de l'interprétation dont l'absence d'horizon de vérité exclut l'herméneutique. / The long-awaited encounter between Hans-Georg Gadamer and Jacques Derrida finally took place in Paris' Goethe-Institut in 1981. However, the expectations of a dialogue between hermeneutics and deconstruction were hardly fulfilled. Most commentators even agree that the conference Derrida read on this occasion had nothing to do with the actual encounter. We disagree with this assessment. Gadamer had already openly and unconditionally endorsed Heidegger's interpretation of Nietzsche and Derrida chose this occasion to criticize it. Moreover, he called into question the same axiomatic structure of unity and totality that he had elsewhere presented as hermeneutics' own. By questioning this structure, he was attempting to dismantle the core of what hermeneutics was to him. Finally, his conference provided a glimpse into an interpretative approach that completely excludes the truth-centered interpretation of hermeneutics.
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Autonomie et reconnaissance

Ricard, Laurence 07 1900 (has links)
La notion d’autonomie personnelle joue un rôle central dans les théories politiques contemporaines et, plus spécifiquement, dans les théories de la justice. Or, dans le paradigme libéral dominant, elle est définie par une compréhension rationaliste de l’agent individuel. La présente étude défend la nécessité de redéfinir ce concept d’autonomie à la lumière des développements philosophiques et psychologiques qui ont complexifié notre compréhension de la subjectivité. L’emploi du concept d’autonomie relationnelle développé par certains auteurs féministes et par certains théoriciens de la reconnaissance semble pour ce faire prometteur. En passant par une critique du libéralisme politique rawlsien, cette étude cherche à montrer qu’une compréhension relationnelle de l’autonomie est nécessaire pour expliquer la motivation à la coopération sociale et pour redéfinir la justice et l’injustice de façon à ce qu’elles correspondent à l’expérience sociale vécue. / The notion of personal autonomy plays a central role in contemporary political theories and especially in theories of justice. Generally speaking, the dominant liberal paradigm defines individual agency in a purely rationalistic manner. Against this tradition, the present study argues for the necessity of rethinking and redefining this rationalistic concept of autonomy in light of psychological and philosophical developments that have complicated our understanding of subjectivity. For this purpose, the concept of relational autonomy, developed by feminist authors and some theorists of recognition, is most promising. This study proceeds via a critique of Rawlsian political liberalism, and aims to show that a relational understanding of autonomy is necessary to explain motivations for social cooperation and to understand justice and injustice in a way that corresponds to lived social experience.
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Grothendieck et les topos : rupture et continuité dans les modes d'analyse du concept d'espace topologique

Bélanger, Mathieu 04 1900 (has links)
La thèse présente une analyse conceptuelle de l'évolution du concept d'espace topologique. En particulier, elle se concentre sur la transition des espaces topologiques hérités de Hausdorff aux topos de Grothendieck. Il en ressort que, par rapport aux espaces topologiques traditionnels, les topos transforment radicalement la conceptualisation topologique de l'espace. Alors qu'un espace topologique est un ensemble de points muni d'une structure induite par certains sous-ensembles appelés ouverts, un topos est plutôt une catégorie satisfaisant certaines propriétés d'exactitude. L'aspect le plus important de cette transformation tient à un renversement de la relation dialectique unissant un espace à ses points. Un espace topologique est entièrement déterminé par ses points, ceux-ci étant compris comme des unités indivisibles et sans structure. L'identité de l'espace est donc celle que lui insufflent ses points. À l'opposé, les points et les ouverts d'un topos sont déterminés par la structure de celui-ci. Qui plus est, la nature des points change: ils ne sont plus premiers et indivisibles. En effet, les points d'un topos disposent eux-mêmes d'une structure. L'analyse met également en évidence que le concept d'espace topologique évolua selon une dynamique de rupture et de continuité. Entre 1945 et 1957, la topologie algébrique et, dans une certaine mesure, la géométrie algébrique furent l'objet de changements fondamentaux. Les livres Foundations of Algebraic Topology de Eilenberg et Steenrod et Homological Algebra de Cartan et Eilenberg de même que la théorie des faisceaux modifièrent profondément l'étude des espaces topologiques. En contrepartie, ces ruptures ne furent pas assez profondes pour altérer la conceptualisation topologique de l'espace elle-même. Ces ruptures doivent donc être considérées comme des microfractures dans la perspective de l'évolution du concept d'espace topologique. La rupture définitive ne survint qu'au début des années 1960 avec l'avènement des topos dans le cadre de la vaste refonte de la géométrie algébrique entreprise par Grothendieck. La clé fut l'utilisation novatrice que fit Grothendieck de la théorie des catégories. Alors que ses prédécesseurs n'y voyaient qu'un langage utile pour exprimer certaines idées mathématiques, Grothendieck l'emploie comme un outil de clarification conceptuelle. Ce faisant, il se trouve à mettre de l'avant une approche axiomatico-catégorielle des mathématiques. Or, cette rupture était tributaire des innovations associées à Foundations of Algebraic Topology, Homological Algebra et la théorie des faisceaux. La théorie des catégories permit à Grothendieck d'exploiter le plein potentiel des idées introduites par ces ruptures partielles. D'un point de vue épistémologique, la transition des espaces topologiques aux topos doit alors être vue comme s'inscrivant dans un changement de position normative en mathématiques, soit celui des mathématiques modernes vers les mathématiques contemporaines. / The thesis presents a conceptual analysis of the evolution of the topological space concept. More specifically, it looks at the transition from topological spaces inherited from Hausdorff to Grothendieck toposes. This analysis intends to show that, in comparison to traditional topological spaces, toposes radically transform the topological conceptualization of space. While a topological space is a set of points equipped with a structure induced by some of its subsets called open, a topos is a category satisfying exactness properties. The most important aspect of this transformation is the reversal of the dialectic between a space and its points. A topological space is totally determined by its points who are in turn understood as being indivisible and devoided of any structure. The identity of the space is thus that induced by its points. Conversely, the points and the open of a topos are determined by its very structure. This entails a change in the nature of the points: they are no longer seen as basic nor as indivisible. Indeed, the points of a topos actually have a structure. The analysis also shows that the evolution of the topological space concept followed a pattern of rupture and continuity. From 1945 to 1957, algebraic topology and, to a lesser extend, algebraic geometry, went through fundamental changes. The books Foundations of Algebraic Topology by Eilenberg and Steenrod and Homological Algebra by Cartan and Eilenberg as well as sheaf theory deeply modified the way topological spaces were studied. However, these ruptures were not deep enough to change the topological conceptualization of space itself. From the point of view of the evolution of the topological space concept, they therefore must be seen as microfractures. The definitive rupture only occurred in the early 1960s when Grothendieck introduced toposes in the context of his reform of algebraic geometry. The key was his novel use of category theory. While mathematicians before him saw category theory as a convenient language to organize or express mathematical ideas, Grothendieck used it as a tool for conceptual clarification. Grothendieck thus put forward a new approach to mathematics best described as axiomatico-categorical. Yet, this rupture was dependent of the innovations associated with Foundations of Algebraic Topology, Homological Algebra and sheaf theory. It is category theory that allowed Grothendieck to reveal the full potentiel of the ideas introduced by these partial ruptures. From an epistemic point of view, the transition from topological spaces to toposes must therefore be seen as revealing a change of normative position in mathematics, that is that from modernist mathematics to contemporary mathematics.
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Dialectique et sécularisation chez Charles Taylor

St-Laurent, Guillaume 08 1900 (has links)
L’objectif central du présent mémoire consiste à interroger les implications générales de l’interprétation taylorienne de la sécularisation, telle que déployée dans ‘A Secular Age’ (2007), pour la philosophie de la religion. Nous soutenons que l’approche herméneutique de notre auteur, reposant sur son anthropologie philosophique, a pour effet d’arrimer de façon indissociable et originale le problème de la sécularisation avec le questionnement philosophique sur la religion. À cet effet, nous présentons la critique du naturalisme déployée par Taylor ainsi que les grandes lignes de sa ‘dialectique’ afin de clarifier l’orientation générale de sa démarche. Nous passons ensuite à une analyse de son interprétation de la sécularisation ainsi que des implications de cette dernière pour les questions constitutives de la philosophie de la religion, touchant notamment la nature de la religion, le statut épistémologique des croyances religieuses, les rapports entre foi et raison ainsi que la relation entre la religion et la science moderne. Nous terminons sur un ton plus critique en interrogeant le ‘réalisme métaéthique’ de notre auteur et en soutenant que sa position pourrait constituer la base d’un ‘récit soustractif’ plus robuste et pénétrant. / The central aim of this work is to assess the most general implications of the interpretation of secularization by Charles Taylor, as it is deployed in ‘A Secular Age’ (2007), for the domain of philosophy of religion. We argue that the hermeneutical approach of Taylor, resting on his philosophical anthropology, binds together in an original and indivisible fashion the problem of secularization and the philosophical reflection on religion. To this effect, I describe his critique of naturalism and the broad lines of his ‘dialectic’ in order to clarify the general orientation of his work. I then move to an analysis of his interpretation of secularization and its implications for the constitutive questions in philosophy of religion, notably regarding the nature of religion, the epistemological status of religious beliefs, the relations between faith and reason as well as between religion and modern science. I conclude on a more critical note with an examination of the ‘metaethical realism’ of our author and by showing that his position might best be understood as the basis for a deepened and reinforced ‘subtraction story’.
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Rawlsian justice and the challenge of diversity

Morris, Rachel 08 1900 (has links)
Ce mémoire examine le rôle de la diversité dans une conception de la justice. Je débute en considérant l’abstraction de la différence impliquée dans le raisonnement utilisé pour arriver à une conception de la justice. Par la suite j’évalue le rôle des différences des groupes sociaux dans l’application des principes de justice, en considérant si la justice exige des droits individuels ou si les groupes peuvent revendiquer des droits différenciés. Ce mémoire utilise la position originale de John Rawls pour évaluer la première question, et sa conception de la personne et des groupes sociaux pour examiner la deuxième. Je soutiens que nous pouvons et devrions utiliser l’abstraction de la position originale, tant que nous sommes conscients de ses limites. Bien que sa conception politique de la personne soit également utile pour la défense des droits individuels, sa conception du groupe social n’est pas appropriée pour les groupes culturels ou historiquement opprimés, car il repose trop lourdement sur la notion d’association volontaire. J’analyse l’argument de Will Kymlicka concernant les droits minoritaires et j’enrichis la théorie de Rawls en ajoutant l’inégalité entre groupes. Je termine en examinant les problèmes concernant les minorités à l’intérieur des groupes minoritaires et conclue que les droits minoritaires ne sont justifiées que lorsqu’ils sont compatibles avec les droits individuels, et non pas quand ils renforcent une autre inégalité. Par conséquent, même si l’abstraction au niveau théorique est justifiée, les droits des groupes minoritaires exigeront qu’on porte une attention aux différences entres groupes, ainsi qu’à l’intérieur de ceux-ci. / This thesis examines the role of diversity in a conception of justice. I begin by considering the abstraction from difference involved in the reasoning used to arrive at a conception of justice. I then evaluate the role of social group difference in the application of principles of justice, considering whether justice demands principles that are the same for all in the form of individual rights or whether groups can claim differentiated rights. This thesis uses John Rawls’s original position to evaluate the first question, and his account of the self and social group to discuss the second. I argue that we can and should use the abstraction of the original position, so long as we are aware of its limits. While Rawls’s political conception of the self is also useful for defending individual rights, his account of the social group is inappropriate for cultural or historically oppressed groups, as it relies too heavily on the notion of voluntary association. I follow Will Kymlicka’s argument for minority rights and extend Rawls's theory to consider inequality between groups. I close by considering concerns regarding minorities within minorities, and conclude that minority rights are only justified when they are consistent with individual rights, not when they reinforce a different inequality. Therefore, even though the abstraction at the theoretical level is justified, minority rights for groups will require attention to the differences between groups, as well as within them.
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Les fonctions théoriques de la notion d’acte d’être (actus essendi) chez Thomas d’Aquin

Barrette, Geneviève 08 1900 (has links)
Nous entendons, dans ce mémoire, préciser le sens d'actus essendi par l’analyse de l’emploi du terme par Thomas d’Aquin. Bien que la notion d’acte d’être soit sousjacente à nombre de développements philosophiques et théologiques de l’Aquinate, elle n’est considérée pour elle-même dans aucun texte du corpus thomasien. En exposant le cadre théorique des onze unités textuelles dans lesquelles on retrouve nommément l’expression, nous explicitons les distinctions qu’opère Thomas entre l’acte d’être et les notions ontologiques corrélatives (étant, quiddité, être du jugement prédicatif et être commun). Si « actus essendi » désigne en premier lieu un principe constitutif de l’étant, il peut encore désigner le terme abstrait correspondant à cette perfection de l’étant. L’acte d’être est ainsi ce par quoi l’étant est étant; il est cependant, au plan ontologique, propre à chaque étant singulier tandis que, au plan conceptuel, le même terme exprime ce qui est commun à tous les étants. Une traduction des extraits du Scriptum super Sententiis, des Quæstiones de quolibet, de la Summa Theologiæ, des Quæstiones disputatæ De potentia, de l’Expositio libri De hebdomadibus et de la Expositio libri Metaphysicæ a été produite pour les fins de cette étude. / In this paper, we intend to precise the meaning of actus essendi by analyzing how Thomas Aquinas uses this term. If the notion of the act of being underlies a number of Aquinas’ philosophical and theological developments, it is not treated in itself in any of his writings. By exposing the theoretical framework of the eleven textual units in which the expression namely appears, we explicate how he distinguishes between the act of being and the correlative ontological notions (the being, the essence, the predicamental judgment being and common being). If « actus essendi » first designates a constitutive principle of being, it can also designate the corresponding abstract term of this perfection of being. The act of being is that by which being is being; however, it belongs, at the ontological level, to each particular being whereas at the conceptual level, the same term expresses that which is common to all beings. Extracts of the following texts have been translated in French for this purpose: Scriptum super Sententiis, Quæstiones de quolibet, Summa Theologiæ, Quæstiones disputatæ De potentia, Expositio libri De hebdomadibus and the Sententia libri Metaphysicæ.

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