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Conditionnalité politique de l'aide publique au développement des partenaires occidentaux à l'Afrique : analyse des actions francaises en Afrique subsaharienne. / Political conditionality of public aid to the development of Western partners in Africa : analysis of French actions in sub-Saharan AfricaSadio, Adama 03 June 2019 (has links)
Tenu dans un contexte international de démocratisation et d’aspiration à la liberté de peuples africains subsahariens, la décision phare du sommet de La Baule de juin 1990 fut la résolution de la France de conditionner son APD aux efforts démocratiques des pays d’Afrique subsaharienne. Avec cette décision, Paris entend: 1. Encourager l’ouverture démocratique des Etats africains, condition sine qua non à l’instauration de la paix et à la réalisation du développement économique ; 2. Défendre et promouvoir des valeurs de la démocratie libérale qu’il estime universelles. Par contre, la flagrance de la relation démocratie-développement est relative. Le relativisme culturel pose souvent problème au principe de l’universalité des valeurs démocratiques et des droits humains. Des potentats africains invoquent d’ailleurs le relativisme culturel pour innocenter leur mauvaise foi démocratique. Il reste encore beaucoup d’efforts à réaliser pour l’implantation d’un véritable Etat de droit en Afrique subsaharienne, en dépit d’une tendance de normalisation des processus électoraux sur le continent. La stratégie de conditionnalité politique de la France poursuivant cet objectif en Afrique subsaharienne n’est pas toujours fidèle à l’esprit de La Baule dans sa mise en œuvre. La personnalisation des relations étatiques, la primauté des intérêts géostratégiques de la France, etc. prennent souvent le dessus sur l’idéal démocratique de La Baule. La France demeure très présente en Afrique subsaharienne où ses multinationales ont une très forte implantation. Les leviers de commande de l’économie sont contrôlés par la France à travers ses multinationales comme Bolloré, Orange et Areva. Cependant, au-delà de cette apparence, il est constaté une régression de l’influence française sur le continent. Ce recul est lié à des dynamiques endogènes telles que des opinions publiques nationales et d’un leadership politique apparemment conscients des enjeux géostratégiques que représente dorénavant l’Afrique subsaharienne sur la scène internationale. A cela s’ajoutent des dynamiques exogènes relatives notamment à la percée de la Chine dont l’orientation stratégique de sa politique internationale africaine porte atteinte à l’efficacité de la conditionnalité politique de la France. / Made in against the international backdrop of democratization and aspiration for the freedom of sub-Saharan African peoples, the landmark decision of the La Baule summit of June 1990 was France's commitment to conditioning its ODA to the democratic efforts of sub-Saharan African countries. Paris took this decision with a view to: 1. Encouraging the democratic opening of African States as a prerequisite for peace and economic development.2. Defending and promoting values of liberal democracy that she considers universal. On the other hand, the flagrance of the relationship between democracy and development is relative. Cultural relativism often poses a problem to the principle of the universality of democratic values and human rights. Moreover, African potentates invoke cultural relativism to exonerate their bad democratic faith. Despite a trend towards the normalization of electoral processes on the continent, a lot of work is yet to be done to establish genuine Rule of Law in sub-Saharan Africa. As regards its implementation, France’s poltitical conditionnality strategy pursuing this objective in sub-Saharan Africa is not always true to the spirit of La Baule. The personalized state relations, the primacy of the geostrategic interests of France, etc., often get the upper hand over the democratic ideal of La Baule. France remains very present in sub-Saharan Africa where its multinationals are very strongly settled. France has a hold over the control levers of the economy through its multinationals like Bolloré, Orange and Areva. However, beyond this appearance, there is a regression of French influence on the continent. This decline is linked to endogenous dynamics such as national opinions and political leadership seemingly aware of the geostrategic stakes that now represent sub-Saharan Africa. Furthermore, there are exogenous dynamics, particularly related to the breakthrough of China, whose strategic orientation in its African policy undermines the effectiveness of France's political conditionality
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L'apprentissage par résolution de problèmes mathématiques avec utilisation de logiciel de géométrie dynamique chez l'élève d'origine africaine subsaharienne immigrant récent en Ontario au primaireMbodje, Awa 26 July 2023 (has links)
Au cours des dernières décennies, l'immigration d'enfants d'origine africaine en Ontario n'a cessé de croître. Le système scolaire franco-ontarien censé les accueillir, en plus de recommander la résolution de problème comme moyen d'apprentissage des mathématiques dès les premiers apprentissages, est grandement axé sur l'intégration des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC). Or, l'utilisation des TIC dans le secteur de l'éducation de la majorité des pays d'Afrique subsaharienne d'où arrivent ces élèves est peu développée. La présente étude explore l'expérience vécue par des élèves du primaire d'origine africaine subsaharienne immigrants récents en Ontario (élèves ASSI) en situation de résolution de problème mathématique (RP) intégrant la technologie. Elle permet de mieux comprendre le rôle qu'occupe un logiciel de géométrie dynamique (LGD) dans un tel dispositif d'apprentissage. L'approche méthodologique choisie est celle d'une recherche qualitative/interprétative menée sous la forme d'une étude de cas multiples. Deux dyades d'élèves ASSI (quatre élèves) ont été observées en situation de RP usant de LGD puis rencontrées. Pour nos analyses, nous avons eu recours à la triangulation des théories de notre cadre théorique: l'approche socioconstructiviste de Vygotsky, la théorie instrumentale de Trouche et le modèle de résolution de problème de mathématiques de Pólya. Le croisement des données d'observations des processus d'instrumentalisation et d'instrumentation et des processus de résolution de problème a permis d'apporter des éléments de réponse à notre question de recherche. Les résultats révèlent, d'une part, que le LGD occupe une place prépondérante dans la construction de connaissances chez les élèves ASSI et le développement de leurs habiletés de résolution de problèmes, d'autre part que les propos des élèves quant au dispositif d'apprentissage sont certes nuancés, mais majoritairement positifs. Cette recherche contribue à favoriser l'inclusion dans les classes de mathématiques du primaire de la minorité africaine subsaharienne en contexte minoritaire francophone de l'Ontario. --
Over the past few decades, the immigration of children of African origin to Ontario has increased. The Franco-Ontarian school system supposed to welcome them, in addition to recommending problem solving as a means of learning mathematics from the very first learning, is largely focused on the integration of new information and communication technologies (ICT). However, the use of ICT in the education sector of most sub-Saharan African countries from which these students come from is not very developed. This study explores the experience of elementary school's students of sub-Saharan African origin who are recent immigrants to Ontario (ASSI students) in a situation of mathematical problem solving (PR) integrating technology. It provides a better understanding of the role played by the dynamic geometry software (DGS) in such a learning device. The chosen methodological approach is that of qualitative/interpretative research conducted in the form of a multiple case study. Two dyads of ASSI students (four students) were observed in a PR situation using DGS and then were met. For our analyses, we resorted to the triangulation of the theories of our theoretical framework: the socioconstructivist approach of Vygotsky, the instrumental theory of Trouche and the mathematical problem-solving model of Pólya. The cross-referencing of the observation data of the instrumentalization and instrumentation processes and the problem-solving processes has made it possible to identify certain elements of the answer to our research question. The results reveal, on the one hand, that the DGS occupies a preponderant place in the construction of knowledge among ASSI students and the development of their problem-solving skills, on the other hand, that the students' words about the learning are certainly nuanced, but mostly positive. This research contributes to promoting the inclusion in primary mathematics classes of the sub-Saharan African minority in a French-speaking minority context in Ontario.
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Implication des parents immigrants originaires d’Afrique subsaharienne dans le cheminement scolaire d’un enfant présentant un trouble du spectre de l’autismeSom, Eri Patricia 05 1900 (has links)
Cette recherche vise à comprendre les raisons qui incitent les parents immigrants originaires d’Afrique subsaharienne à s’impliquer dans le cheminement scolaire d’un enfant présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Spécifiquement, nous décrivons leur rôle parental, leur sentiment de compétence parentale perçu et nous analysons les facilitateurs et les obstacles à leur implication. En nous référant au modèle d’implication parentale de Hoover-Dempsey et Sandler (1995; 1997; 2005; 2010) nuancé par la typologie d’Epstein (1995; 2002; 2018), nous avons pu cerner la réalité de ces parents subsahariens au regard de nos objectifs précités. L’utilisation de l’entretien semi-directif et l’analyse thématique de contenu nous ont menées à des résultats centrés sur le rôle de parent dans la prise en charge des besoins fondamentaux de l’enfant, la collaboration école-famille et l’investissement de temps et d’énergie. Les parents immigrants subsahariens ayant un enfant présentant un TSA perçoivent leur sentiment de compétence au regard de leur rôle parental. Par ailleurs, l’autonomie de l’enfant, la communication ouverte avec l’école, le soutien de la communauté et les stratégies d’investissement de temps et d’énergie facilitent leur implication parentale. Cependant, la spécificité des besoins fondamentaux de l’enfant, la communication école-famille fermée, les méthodes d’intervention divergentes entre l’école et la maison, la barrière linguistique et l’investissement limité de temps et d’énergie ne leur permettent pas de s’impliquer davantage. La discussion nous indique que ces parents subsahariens jouent un rôle parental que nous qualifions de traditionnel. Ainsi, aucune différence notable n’apparait entre les parents non-immigrants et eux. De plus, la perception positive du TSA les motive à s’impliquer dans le cheminement scolaire de leur enfant. Leur implication parentale en contexte scolaire se limite soit au niveau de la consultation et de l’information mutuelle (niveau 1) soit à la concertation et la coordination (niveau 2) du modèle de collaboration école-famille proposé par Larivée (2006; 2011). / This research aims to understand the reasons that encourage immigrant parents from sub-Saharan Africa to get involved in the schooling of a child with autism spectrum disorder (ASD). Specifically, we describe their parenting role, their perceived sense of parental competence and analyze the facilitators and barriers to their involvement. By referring to the parental involvement model of Hoover-Dempsey and Sandler (1995; 1997; 2005; 2010) nuanced by Epstein's typology (1995; 2002; 2018), we were able to identify the reality of these sub-Saharan parents regarding our mentioned objectives. The use of the semi-structured interview and thematic content analysis led us to results centered on the parent's role in taking care of the basic needs of the child, the school-family collaboration and the investment of time and energy. Sub-Saharan immigrant parents with a child with ASD perceive their sense of competence regarding their parental role. In addition, child autonomy, open communication with the school, community support, and time and energy investment strategies facilitates parental involvement. However, the specificity of the basic needs of the child, the closed school-family communication, the divergent methods of intervention between school and home, the language barrier and the limited investment in time and energy do not allow them to be more involved. The discussion tells us that these sub-Saharan parents play a parental role that we qualify as traditional. Thus, no notable difference appears between non-immigrant parents and them. Furthermore, the positive perception of ASD motivates them to get involved in their child's educational progress. Their parental involvement in a school context is limited either to the level of mutual consultation and information (level 1) or to consultation and coordination (level 2) of the school-family collaboration model proposed by Larivée (2006; 2011).
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Emploi et préférences de fécondité en zones urbaines en Afrique subsaharienneZinvi, Degnon Dossou Firmin 12 1900 (has links)
La transition de la fécondité en Afrique subsaharienne a débuté tardivement et ses caractéristiques diffèrent des autres régions du monde à l’instar de l’Asie et de l’Amérique Latine, d’où le qualificatif de « African exceptionalism » qui a été avancé par Caldwell et collègues et bien d’autres auteurs. Selon les estimations des Nations Unies, l’indice synthétique de fécondité en Afrique subsaharienne est passé de 6,3 en 1990 à 4,6 enfants par femme en 2021. Sa population est estimée à 1,15 milliard en 2022, passera à 2,09 milliards en 2050 puis à 3,44 milliards en 2100. L’Afrique subsaharienne serait considérée comme la locomotive de la croissance démographique mondiale selon les projections de population des Nations Unies. Beaucoup d’études s’accordent à dire que cette forte fécondité est motivée en grande partie par une forte préférence pour les familles nombreuses. Comprendre les facteurs qui influencent les préférences de fécondité est d’une importance capitale pour anticiper la demande potentielle en matière de planification familiale, évaluer les disparités de fécondité entre les pays et les régions, et anticiper les tendances futures en matière de fécondité. Dans le même temps, une large proportion de femmes en Afrique subsaharienne participe activement au marché du travail, soit 62,2 % contre 47,4 % au niveau mondial et variant de 18,2 % au Djibouti à 83,7 % à Madagascar en 2022. L’emploi est au cœur des politiques de développement et est considéré comme un catalyseur des changements de comportements en matière de reproduction. Cette thèse examine la nature des liens entre l’emploi et la fécondité, spécifiquement le désir d’enfant additionnel, afin de mieux comprendre la dynamique de la transition de la fécondité en milieu urbain. Trois articles sont élaborés en vue d’apporter des éclaircissements sur des aspects moins étudiés de cette thématique en Afrique subsaharienne. Le premier article examine comment la relation entre l'emploi des femmes et leur désir de fécondité évolue dans le temps. L’article utilise 30 enquêtes démographiques et de santé issues du milieu urbain de 15 pays qui ont au moins deux enquêtes dont la première se situe autour de l’année 1990 et la seconde après 2010. Les résultats descriptifs suggèrent qu’une baisse du désir d’enfant additionnel est observée dans neuf pays sur 15 parmi les femmes en union allant de 0,05 % au Ghana à 0,53 % en Zambie en moyenne annuelle alors que sur la même période, le taux d’emploi des femmes a augmenté dans 12 pays sur 15, variant de 0,8 % en Tanzanie à 9,8 % au Malawi. Globalement, cette étude ne trouve pas de preuve convaincante de l’effet de l’emploi des femmes sur le désir d’enfant additionnel d’enfants en milieu urbain africain, avec peu de résultats significatifs, malgré des raisons assez fortes de s'attendre à des relations claires. Le deuxième article évalue dans quelle mesure l’effet de l’emploi de la femme sur le désir d’enfant additionnel varie selon le type d’emploi du conjoint. Le type d’emploi du conjoint, souvent non pris en compte dans les études, est susceptible de modifier la relation entre l’emploi de la femme et son désir de fécondité. Pour ce faire, nous mobilisons les récentes données des enquêtes démographiques et de santé du milieu urbain de 33 pays d’Afrique subsaharienne. Les résultats des analyses multivariées de cette étude soulignent qu’il n’existe pas un effet clair et généralisé de l’emploi des femmes sur le désir d’enfant additionnel. Cependant, certaines particularités se dégagent. Dans un premier temps, l’emploi rémunéré de la femme en dehors de l’agriculture est, d’une part, négativement associé au désir d’enfant additionnel au Burundi, en Tanzanie, au Zimbabwe, et au Tchad, et d’autre part, positivement associé au désir d’enfant additionnel en Côte d’Ivoire, au Nigéria et en Sierra Léone. Dans un second temps, un effet systématique de l’emploi salarié des femmes sur le désir additionnel d’enfant n’émerge pas pour chaque type d’emploi du partenaire. Cela suppose qu’il n’existerait pas d’effet d’interaction entre l’emploi de la femme et l’emploi de l’homme. Par ailleurs, l’effet de l’emploi de la femme sur le désir d’enfant additionnel serait plus élevé que celui de l’emploi de l’homme. Le troisième article examine quant à lui le lien entre la perception des mauvaises conditions économiques dans le contexte de résidence et le désir d’enfant additionnel dans le contexte urbain du Bénin. Nous testons l’hypothèse qu’une perception négative va avoir un effet négatif sur le désir d’enfant additionnel. Pour ce faire, nous combinons, à partir des informations géospatiales détaillées des ménages (coordonnées géographiques), les données de l’enquête démographique et de santé 2017-18 du Bénin et les données Afrobaromètre de 2016 sur les enquêtes d’opinion. Les données de l’Afrobaromètre permettent de mesurer la perception des conditions économiques. Nous limitons une fois encore les analyses au milieu urbain du Bénin. Les résultats des analyses suggèrent que les femmes qui résident dans des contextes dans lesquels les perceptions des conditions économiques sont fortement négatives sont plus susceptibles de désirer un enfant additionnel. Par contre, cette association est modérée par le niveau d’éducation des femmes. Les femmes qui ont un niveau d’éducation secondaire et plus sont susceptibles de moins désirer une prochaine naissance que leurs homologues qui n'ont pas atteint le niveau d’éducation secondaire lorsqu’elles résident dans des contextes dans lesquels l’incertitude économique est élevée. La tendance s’inverse lorsque l’incertitude économique est basse. Cette thèse s’intéresse à la dichotomie entre l’emploi des femmes et leur désir d’enfant additionnel en milieu urbain africain. Elle suscite deux questionnements que nous n’avons pas pu totalement discerner et qui pourront faire l’objet de futurs travaux. En premier lieu, la faible relation ou l’inexistence de relation entre l’emploi des femmes et le désir d’enfant additionnel exprime une réalité sociologique et économique. D’un côté, l’emploi dans ces milieux n’est pas transformateur de genre pour permettre aux femmes de décider librement, de l’autre, l’emploi demeure dans le secteur informel qui permet de le concilier plus facilement avec la fécondité. En second lieu, il se peut que les données EDS ne permettent pas de mieux cerner les nuances dans la mesure de l’emploi des femmes et des hommes. Il y manque par exemple, le nombre d’heures travaillé pour mesurer l’intensité du travail, la formalisation (contrat de travail, registre comptable, bulletin de paie) pour identifier efficacement les emplois formels et informels, le revenu de l’emploi, le lieu de travail, le travail domestique et de soins ou la pluriactivité. Nous espérons néanmoins que les résultats de cette thèse vont servir à susciter le débat sur l’emploi des femmes en Afrique. / The fertility transition in sub-Saharan Africa began later and has different characteristics compared to countries in other regions, such as Asia and Latin America. This has led to the term 'African exceptionalism' as proposed by Caldwell and colleagues and other authors. According to United Nations estimates, the total fertility rate in sub-Saharan Africa decreased from 6.3 in 1990 to 4.6 children per woman in 2021. The population of the region is projected to reach 1.15 billion in 2022, 2.09 billion in 2050, and 3.44 billion in 2100. Sub-Saharan Africa is the driving force of global population growth. Many studies agree that this high fertility rate is primarily motivated by a strong preference for large families. Understanding the factors influencing fertility preferences is important for anticipating potential demand for family planning, understanding fertility gaps between countries and regions, and anticipating future fertility trends. At the same time, a large proportion of women in sub-Saharan Africa actively participate in the labor market, with 62.2% compared to the global average of 47.4%, ranging from 18.2% in Djibouti to 83.7% in Madagascar in 2022. Employment is central to development policies and a catalyst for changes in reproductive behavior. This thesis examines the nature of the links between employment and fertility, specifically the desire for additional children, to better understand the dynamics of the fertility transition in urban areas. Three articles are developed to shed light on less studied aspects of this topic in sub-Saharan Africa.
The first article examines how the relationship between women's employment and their fertility desire changes over time. It uses 30 demographic and health surveys from urban areas in 15 countries, with the first survey around 1990 and the second after 2010. Descriptive results suggest a decline in the desire for additional children among married women in nine out of 15 countries, ranging from 0.05% per year in Ghana to 0.53% in Zambia. In comparison, the employment rate for women increased in 12 out of 15 countries, varying from 0.8% in Tanzania to 9.8% in Malawi. Overall, the study finds no convincing evidence of a changing effect of women's employment on the desire for additional children in urban Africa, with few significant results despite solid reasons to expect clear relationships.
The second article assesses how the effect of women's employment on the desire for additional children varies depending on the husband's type of employment. The type of employment of the husband, often overlooked in studies, can influence the relationship between women's employment and their fertility desire. For this purpose, we use recent data from demographic and health surveys from urban areas in 33 sub-Saharan African countries. The results of the multivariate analyses in this study emphasize that there is no apparent and generalized effect of women's employment on the desire for additional children. However, some specific patterns emerge. Firstly, women's paid employment outside of agriculture is negatively associated with the desire for additional children in Burundi, Tanzania, Zimbabwe, and Chad but positively associated in Côte d'Ivoire, Nigeria, and Sierra Leone. Secondly, there is no systematic effect of women's salaried employment on the desire for additional children for each type of partner's employment. This result suggests that there is no interaction effect between women's and men's employment. Moreover, the impact of women's employment on the desire for additional children is higher than that of men's employment.
The third article explores the relationship between perceived poor economic conditions and the desire for more children in urban Benin in western sub-Saharan Africa. We test the hypothesis that a negative perception will negatively affect the desire for additional children. To do this, we combine detailed household geospatial information (geographic coordinates) from the 2016 Afrobarometer opinion survey data with the 2017-18 Benin Demographic and Health Survey data. The results suggest that women who live in contexts where perceptions of economic conditions are strongly negative are likely to desire a child. This association is, moreover, moderated by women's level of education. Women with secondary education or higher are less likely to desire their next pregnancy compared to those who have not completed secondary education when residing in contexts with high economic uncertainty. However, this tendency is reversed when economic uncertainty is low.
This thesis highlights the dichotomy between women's employment and their desire for additional children in African urban settings. It raises two questions that we have not fully answered and which may be the subject of future research. Firstly, the weak or non-existent relationship between women's employment and the desire for additional children reflects a sociological and economic reality. On the one hand, employment in these settings is not gender-transformative enough to allow women to make decisions freely; on the other hand, employment remains mainly in the informal sector, which makes it easier to reconcile with fertility. Secondly, it is possible that DHS data do not allow for a better understanding of nuances in measuring women's and men's employment. For example, it lacks the hours worked to measure work intensity and formalization (employment contract, accounting records, payslip) to effectively identify formal and informal jobs, employment income, work location, domestic and care work, or multiple job holding. Nevertheless, we hope this thesis's results will contribute to stimulating debate on women's employment in Africa.
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Du discours à la pratique des droits de la personne : pour une analyse sociologique de l'individualisme en Afrique subsaharienne : le cas du CamerounNguedam Deumeni, Sylvie 23 April 2018 (has links)
Cette thèse analyse, à travers le cas du Cameroun, les transformations du lien social en Afrique subsaharienne, dans un contexte où la modernité juridico-normative portée par l’universalisme des droits de la personne transforme l’espace social qui semble désormais se moduler de façon à laisser une marge de manœuvre plus grande aux aspirations individuelles plutôt qu’aux règles communautaires. Elle s'appuie sur une recherche qualitative qui repose sur un travail de terrain mené dans la ville de Douala au Cameroun et qui a permis de recueillir une trentaine de récits de vie d’hommes et de femmes âgés de vingt-cinq ans et plus. L'analyse du contenu de ces biographies permet de constater la complexité des recompositions des modes de vie où, avec l’avènement des droits de la personne, les individus proposent des formes d’individualisations originales et très différentes de l'autonomie et de la déliaison que l’idéologie des droits confère à la notion d'individu comme abstraction, et avec elle toute une conception de la rationalité et de l’individualisme dont la pertinence universelle comme catégorie d’analyse est plus ou moins acquise. Cette thèse montre comment, dans les sociétés d’Afrique subsaharienne, la conscience des droits implique pour la conscience de soi une remise en question des règles communautaires et des appartenances non choisies qui ne signifie pas un rejet des cadres communautaires, mais la naissance d’un individu qui cherche à se positionner comme sujet de droit à l'intérieur d'un système communautaire hiérarchisé et contraignant. La conscience des droits induit un processus d’individualisation dans lequel l’individu en quête de ses droits et d'une identité choisie est dans un constant balancement entre le respect des règles communautaires et son épanouissement personnel. Un individu qui gagne du terrain, et qui assume de plus en plus la responsabilité de son originalité, mais aussi la coresponsabilité du devenir des relations communautaires indispensables à sa vie ; puisque ce sont ces relations qui lui apportent soutien matériel, intégration et reconnaissance sociale. L’individualisation se négocie sans rupture entre individu et société, entre tradition et modernité, entre sujet de droit et sujet communautaire dans un environnement résolument engagé dans la dynamique d’une modernité singulière. / This thesis analyzes, through the case of Cameroon, the transformations of the social link in sub-Saharan Africa, in a context where the juridico-normative modernity embodied by the universalism of human rights is transforming the social space so as to leave more room to individual choices by loosening community constraints. It is based on a qualitative research with fieldwork carried out in the city of Douala in Cameroon during which thirty life stories of men and women of twenty five years and above were collected. The analysis of the contents of these biographies reveals the complexity of the reconfiguration of the lifestyles whereby, with the advent of human rights discourses, individuals fashion original forms of individualization. These are very different from the loose autonomy that the ideology of human rights confers to the abstract notion of individual and to concepts of rationality and individualism whose universal relevance as categories of thought are taken for granted. This thesis shows how, in sub-Saharan African societies, the consciousness of human rights involving self-consciousness challenges community rules and ascribed identities. However, this does not implies the rejection of the communitarian framework, but rather the evolvement of an individual who manages to forge a place as a subject of rights within a hierarchical and constraining communitarian system. The consciousness of human rights infers a process of individualization in which the individual longing for his/her rights and for a chosen identity constantly navigates between allegiance to community rules and self-fulfillment. It is an individual who asserts himself and assumes more and more responsibility for his/her choices, but at the same time take responsibility for the future communal relationships which are essential to his/her life; because these relationships bring him/her material support, recognition and social integration. Individualization is negotiated without breaking down the dialectics between individual and society, between tradition and modernity, between the subject of the law and community subject in an environment subjected to the dynamics of a singular modernity.
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Expériences pré-migratoires et projets de vie socioprofessionnelle des femmes immigrantes ouest-africaines à QuébecSene, Rosalie Demosse 19 April 2018 (has links)
Le présent mémoire a pour objectif de mieux comprendre, à travers les expériences pré-migratoires, le processus d’insertion socioprofessionnelle des femmes immigrantes provenant de l’Afrique de l’Ouest francophone. Dans cette étude, un portrait sur le vécu de femmes hautement qualifiées provenant de la région ouest-africaine francophone est dressé avec les données sociodémographiques. Ce portrait retrace ainsi leur vécu respectif avant, pendant et après le processus d’immigration ainsi que celui de leur intégration professionnelle dans la province québécoise, plus précisément dans la capitale nationale. Cette étude se veut descriptive et qualitative. Le choix du sujet de recherche est justifié non seulement par la complexité de la situation socioprofessionnelle des femmes immigrantes ouest-africaines hautement qualifiées, mais aussi par le fait que cette population appartenant à la minorité visible ne fait pas souvent l’objet d’études. L’approche théorique dans laquelle nous nous inscrivons s'appuie sur l'interactionnisme symbolique. Il a permis d’analyser l'intégration professionnelle des femmes immigrantes comme un phénomène social résultant d'une interaction de ces femmes avec la société d'accueil. Cette théorie est complétée en cela par la théorie de capital humain qui résume en général l’ensemble des capacités et compétences de la personne immigrante. L'analyse des données issues des dix entrevues semi-dirigées que nous avons réalisées met en exergue le capital socio-professionnel pré-migratoire de ces femmes, leur vécu post-migratoire ainsi que l’influence de celui-ci dans leurs projets d’avenir et leur intégration socio professionnelle. Les résultats obtenus démontrent que l’expérience socio-professionnelle pré-migratoire des femmes ouest-africaines n’a pas souvent d’impact sur l’intégration de ces femmes mais qu’elle pourrait s’avérer utile en cas de reprise des études académiques. / This research addresses the question of socio-professional insertion of immigrant women coming from the French-speaking West Africa, considered through their pre-migration experiences. This study describes precisely the reality of skilled (or qualified) immigrant women before, during and after the process of immigration and their socio-professional integration in Quebec City. Socio-demographic characteristics were used to collect information on participants and complete the portrait of their reality. This study is meant to be descriptive and qualitative. The topic of this research was selected for study in view of completing a lack of work on visible minority, particularly immigrant women from the French-speaking West Africa. Above all, it was an opportunity to explore the complexity of their socio-professional integration. This qualitative descriptive study using a symbolic interactionism perspective was employed in order to analyse the social phenomena of the immigrant women’s socio-professional integration. Moreover, this view allows to underline the interaction of the women with the host society. The human capital theory is added to give an overview about their abilities and skills. After ten semi-structured interviews, the results of this research conclude and highlight the socio-professional capital of women coming from the French-speaking West-Africa before landing to Canada, their post-migration experience and finally the impact of it as a factor on their future projects and socio-professional integration. Nonetheless, the pre-migration experience does not appear as having an influence on their social integration but could be useful in the case of resumption of academic studies.
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Les filles sur le chemin de l’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne : analyse de leurs trajectoires, représentations sociales de l’école et résilience à travers leurs récits biographiquesMapto Kengne, Valèse 02 1900 (has links)
Les graphiques ont été réalisés avec le logiciel Alceste. / La scolarisation, l’éducation et la formation sont à la fois une nécessité et une contrainte pour l’évolution des pays en développement, car le développement durable exige l’accès au savoir et à la culture moderne et technologique. Le propos de notre recherche est de comprendre le vécu de la scolarisation des filles en Afrique subsaharienne à travers l'analyse de leurs récits biographiques.
Cette recherche porte sur trois questions à propos des filles dans l'enseignement supérieur en Afrique subsaharienne: (1) Quelles trajectoires suivent les filles en Afrique subsaharienne pour devenir des étudiantes universitaires? (2) Quel rôle jouent les représentations sociales et la résilience dans le vécu des filles pour atteindre le niveau universitaire? (3) En se fondant sur des récits biographiques fournis par des étudiantes universitaires subsahariennes, quels facteurs, de risque ou de protection, semblent déterminants pour réussir à atteindre le niveau universitaire?
Pour répondre à ces questions, nous avons constitué un corpus de 23 récits biographiques. L'analyse du contenu de ces récits a été effectuée à l'aide d'Alceste, un logiciel d'analyse de données textuelles. Alceste a traité chaque mot dans les 23 récits, puis a exécuté une analyse factorielle de ces mots. L'avantage de cette méthode d’analyse est de permettre au chercheur de découvrir des dimensions cachées au sein de la masse de données analysées. Trois classes de mots ont émergé de cette analyse factorielle. Les trois classes ont été croisées avec les 23 répondantes. L'analyse des tableaux croisés a révélé trois types d'étudiantes universitaires résilientes, selon leur trajectoire scolaire: la battante, l'assistée et l'héritière.
En nous fondant sur: (a) les récits des étudiantes, (b) les trois classes produites par le logiciel Alceste, et (c) les tableaux croisés, nous avons tracé trois portraits-types d’étudiante. La trajectoire de chaque type d'étudiante met en présence et en interaction diverses variables sociologiques et individuelles: milieu socio-économique, milieu familial, contexte rural-urbain, âge, obstacles, échecs, redoublements, succès.
La scolarisation des filles augmente plus rapidement en milieu urbain qu'en milieu rural. Chez les battantes, la scolarisation est vécue dans le sacrifice, la souffrance et l'impuissance. Chez les assistées, elle avance grâce à des contacts et un réseau d’opportunités. Chez les héritières, elle débute dans la tendre enfance et progresse rapidement. Dans leurs récits, les informatrices emploient des mots qui traduisent les disparités, les variations, les dynamiques et les détours dans leurs trajectoires scolaires. Les contextes, les lieux, les événements, l’âge et la fratrie affectent les trajectoires de différentes manières. Néanmoins, toutes les filles sont motivées à atteindre l’enseignement supérieur.
L'entrée précoce à l'école, que l'on retrouve à la ville plutôt qu'à la campagne, est au nombre des facteurs de protection qui contribuent le plus à la scolarisation des filles au niveau universitaire. Un autre facteur de première importance est la scolarité des parents: les parents instruits ont de meilleures chances de voir leurs filles, des héritières, persévérer dans leurs études. Chez les battantes et les assistées, les facteurs de protection individuels sont décisifs: avec relativement peu de moyens financiers et d'appui familial, ces filles doivent se débrouiller et concevoir des solutions inédites afin de triompher de l'adversité. On note, en particulier, le courage et l'esprit combatif des battantes, de même que l'aide et le soutien d'un réseau procuré aux assistées. Cependant, l'effet de tous ces facteurs n'est pas le même dans les divers contextes familiaux, sociaux et institutionnels.
Au delà de ce que nous avons mis en lumière au sujet des battantes, des assistées et des héritières, il reste encore beaucoup à découvrir au sujet de la fréquentation et de la persévérance scolaires des filles en Afrique subsaharienne. Depuis la Conférence de Jomtien en 1990, diverses mobilisations ont porté fruit et facilité l'accès des filles à l'école. Notre recherche auprès d'étudiantes universitaires en Afrique Subsaharienne montre que toutes ces filles font preuve de résilience, et que les moyens et solutions pour atteindre l'enseignement supérieur sont spécifiques à chaque fille. / Schooling, education and training are a necessity as well as a constraint for the evolution of developing countries, because sustainable development requires access to modern and technological knowledge and culture. The aim of our research is to discover the factual experience of the schooling of girls in Sub-Saharan Africa, through an analysis of their biographical narratives.
This doctoral dissertation addresses three questions concerning the higher education of girls in Sub-Saharan Africa: (1) What trajectories do Sub-Saharan girls follow to become university students? (2) What role do Sub-Saharan girls' social representations and resilience play in attaining higher education? (3) On the basis of biographical narratives provided by Sub-Saharan girl university students, what factors, risk or protective, seem determinant to succeed in reaching higher education?
To answer these questions, we gathered a corpus of 23 biographical narratives. The content analysis of these narratives was carried out with the aid of Alceste, a software program for the analysis of textual data. Alceste processed each word in the 23 narratives, and then executed a factor analysis of these words. The advantage of this method is to allow the researcher to uncover hidden dimensions within the mass of data analyzed. Three classes of words emerged from this factor analysis. The three classes were cross-tabulated with the 23 respondents. The result of the cross-tabulation revealed three types of resilient girl university students, according to their schooling trajectory: the fighter, the assisted and the heiress.
On the basis of: (a) the girl students' narratives, (b) the three classes produced by software program Alceste, and (c) the cross-tabulations, we draw three typical portraits of the girl students. The trajectory of each type of student involves an interaction of various sociological and individual variables: socio-economic background, family environment, rural-urban context, age, obstacles, failures, grade repeatings, success.
The schooling of girls increases more rapidly in urban areas than in rural areas. For the fighters, schooling is experienced through sacrifice, suffering and helplessness. For the assisted, it moves forward thanks to contacts and timely networking. For the heiresses, it starts in early childhood and progresses rapidly. In their narratives, the informants use words that express disparities, variations, dynamics and detours in their schooling trajectories. Contexts, locations, events, age and family affect the trajectories in various ways. Common to all girls, though, is the motivation to attain higher education.
Early access to schooling, which is found in the cities rather than in rural areas, is among the protective factors that contribute most to the schooling of girls at the university level. Another factor of utmost importance is parents’ schooling: highly educated parents have better chances to see their daughters, heiresses, persevere in their studies. Among fighters and assisted, individual protective factors are decisive: with little or no financial means or familial support, these girls need to manage on their own and conceive novel solutions in order to overcome adversity. We note, in particular, the courage and battling spirit of the fighters, and the help and support provided by a network to the assisted. However, the effect of all these factors is not the same in the various familial, social and institutional contexts.
Beyond what we have shed light on concerning the fighters, the assisted and the heiresses, much remains to be discovered concerning the schooling and educational perseverance of girls in Sub-Saharan Africa. Since the Jomtien Conference in 1990, various mobilizations have borne fruit, as they facilitated girls’ access to school. Our research on girl university students in Sub-Saharan Africa shows that all of these girls display resilience and that the means and solutions to attain higher education are specific to each girl.
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L’état de santé perçu et les incapacités en Afrique subsaharienne : différences socioéconomiques et de genreOnadja, Yentéma 12 1900 (has links)
Bien que la relation entre l’état de santé perçu et les mesures de santé physique et mentale soit bien documentée dans les pays développés, très peu d’études ont examiné cette association dans le monde en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne. De même, les études menées dans divers contextes sociaux ont documenté que les femmes et les personnes de plus faible statut socioéconomique (SSÉ) sont les plus susceptibles de porter un lourd fardeau des incapacités et de la mauvaise santé perçue, mais il n’est pas connu si ces associations existent aussi dans les pays africains. L'objectif général de cette recherche doctorale était d’aboutir à une meilleure compréhension de la stratification sociale de la santé en Afrique subsaharienne. Plus spécifiquement, cette étude visait à: 1) Examiner les associations entre la santé perçue et les mesures de santé physique et mentale (maladies chroniques, incapacités et dépression) parmi les adultes à Ouagadougou, Burkina Faso, et évaluer comment ces associations varient selon le sexe, le niveau d’éducation et l'âge; 2) Analyser les différences en matière d’incapacité cognitive et physique entre les hommes et les femmes âgés de 50 ans et plus à Ouagadougou et évaluer la mesure dans laquelle les différences observées pourraient être attribuables aux inégalités de genre en matière de conditions sociales et de santé à travers le cycle de vie; 3) Examiner la relation entre le SSÉ et une multitude de mesures d’incapacités parmi les adultes âgés de 18 ans et plus dans 18 pays d’Afrique subsaharienne et déterminer si les différences socioéconomiques dans les incapacités sont caractérisées par une divergence, convergence ou stabilité à travers l’âge. Les résultats de nos analyses sont présentés sous forme de trois articles scientifiques, qui se sont appuyés sur les données de l'Enquête santé réalisée en 2010 dans l'Observatoire de Population de Ouagadougou (OPO) et de la World Health Survey réalisée en 2002-2004 par l’OMS. Dans le premier article, nous avons trouvé que la mauvaise santé perçue était fortement associée aux maladies chroniques et aux incapacités, mais pas à la dépression. L’effet des incapacités sur la mauvaise santé perçue s’intensifiait avec l’âge et avec la diminution du niveau d’éducation. Par contre, l’effet des maladies chroniques semblait diminuer avec l’âge. Aucune variation selon le sexe n’était observée dans les associations de la santé perçue avec les maladies chroniques, les incapacités et la dépression. Ces résultats suggèrent que les différentes sous-populations définies selon le niveau d'éducation et l'âge pondèrent différemment les composantes de santé dans la santé perçue à Ouagadougou. Les résultats du second article indiquaient que le genre féminin était positivement associé à des niveaux plus élevés de détérioration cognitive et de mobilité réduite. L'excès des femmes dans ces incapacités était seulement partiellement expliqué par les inégalités de genre dans l’état nutritionnel, le statut matrimonial et, dans une moindre mesure, l'éducation. Ces résultats suggèrent que l’amélioration de l'état nutritionnel et des opportunités d'éducation à travers le cycle de vie pourrait prévenir la détérioration cognitive et la mobilité réduite et réduire partiellement l'excès féminin dans ces incapacités. Dans le troisième article, nous avons montré que le manque d'éducation était positivement associé à des niveaux plus élevés d'incapacités, et le différentiel d’état de santé fonctionnel entre les différents niveaux d'éducation restait stable à travers l'âge. Ces résultats suggèrent qu’en Afrique subsaharienne, comparativement aux individus hautement éduqués, les personnes faiblement éduquées ont moins de ressources économiques et sociales et de saines habitudes de vie qui ont des effets bénéfiques, constants sur la santé fonctionnelle selon l’âge. / Although the relationship between self-rated health (SRH) and physical and mental health is well documented in developed countries, very few studies have analyzed this association in the developing world, particularly in sub-Saharan Africa. Furthermore, research in various social contexts has documented that disability and poor SRH are more common among women and persons with lower socioeconomic status (SES), but it is unclear whether these associations also hold in sub-Saharan African settings. The general objective of the present thesis was to better understand the social stratification in health in sub-Saharan Africa. More specifically, this study aimed to: 1) To examine the associations of SRH with measures of physical and mental health (chronic diseases, functional limitations, and depression) among adults in Ouagadougou, Burkina Faso, and how these associations vary by sex, education level, and age; 2) To analyze differences in cognitive impairment and mobility disability between older men and women in Ouagadougou, Burkina Faso, and to assess the extent to which these differences could be attributable to gender inequalities in life course social and health conditions; 3) To examine the relationship between SES and multiple disability measures among adults aged 18 and older in 18 sub-Saharan African countries and to determine whether socioeconomic differences in disability are characterized by an increase, decrease or stability with increasing age. The results of our analyses are in three scientific research articles, which rest upon data taken from a cross-sectional interviewer-administered health survey conducted in 2010 in areas of the Ouagadougou Health and Demographic Surveillance System, and the World Health Survey conducted in 2002-2004 by the World Health Organization (WHO). In the first article, poor SRH was strongly associated with chronic diseases and functional limitations, but not with depression. The effect of functional limitations on poor SRH intensified with age and with decreasing education level. In contrast, the effect of chronic diseases appeared to decrease with age. No variation by sex was observed in the associations of SRH with chronic diseases, functional limitations, and depression. These findings suggest that different subpopulations delineated by age and education level weight the components of health differently in their self-rated health in Ouagadougou. The results of the second article indicated that female gender was positively associated with higher levels of cognitive impairment and mobility disability. The female excess in these disabilities was only partially explained by gender differences in nutritional status, marital status and, to a lesser extent, education. These results suggest that enhancing nutritional status and educational opportunities throughout life span could prevent cognitive impairment and mobility disability and partly reduce the female excess in these disabilities. In the third article, we found that the lack of education was positively associated with poorer functional health, and the health gap between educational levels remains static with increasing age. These findings suggest that, in sub-Saharan Africa, compared to the well educated, the undereducated have fewer economic and social resources and health-promoting behaviors which have beneficial, albeit constant effects on functional health over the life course.
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L’évolution économique et sociale comparée de deux régions sénégalaises dans le processus de colonisation, décolonisation et développement : le boundou et le gadiaga, 1885-1980 / The economic and social evolution compared by two Senegalese regions in the process of colonization, decolonization and development : Bundou and Gajaaga, 1885-1980Tandjigora, Abdou Karim 30 November 2012 (has links)
L’évolution économique et sociale comparée de deux régions sénégalaise dans le processus de décolonisation : Le Boundou et le Gadiaga 1885-1980Ce travail est le diagnostic de l’évolution interne du Boundou et du Gadiaga (Sénégal oriental) dont les économies respectives n’ont suscité que peu d’intérêt pour le pouvoir colonial et les élites postcoloniales. Le processus et les mécanismes de leur marginalisation sont jusqu’ici mollement signalés pour ce qui concerne le Gadiaga et ne sont pas envisagés dans le cas du Boundou ; d’ailleurs, les travaux antérieurs sont exclusivement circonscrits dans la période de la domination coloniale, et n’établissent aucune "passerelle" entre les manifestations coloniales et postcoloniales de la marginalisation.Cette exclusion de l’économie globale du Sénégal en toute époque est la résultante de l’orientation des politiques économiques et de la faible opportunité offertes par les politiques publiques à certaines régions. Les facteurs de la marginalisation du Boundou et du Gadiaga sont pour ainsi dire d’ordre structurels (absence d’investissement digne de ce nom et de solutions économiques durables) et non conjoncturels. Sur le plan social, les conséquences économiques sont lourdement ressenties, avec la genèse de phénomènes tels l’exode rural, l’émigration massive et organisée de travail et le bouleversement des structures sociales, ce qui accentue à rebours le retard économique. Il se produit à terme une sorte de cercle vicieux de la marginalisation puisque l’accentuation du retard économique par les phénomènes sociaux, encourage les autorités publiques à différer les investissements, voire à y renoncer, en prenant parfois pour seul prétexte la régression démographique dont sont victimes toutes les "périphéries".La similarité de la situation économique entre le « temps partagé » colonial et le « temps propre » postcolonial et les comportements sociaux considérés comme leurs effets induits ne permettent-elle pas de dire que le schéma de gestion de l’État moderne du Sénégal est simplement le rejeton de la politique coloniale. / The economic and social evolution compared by two regions of Senegal in the process of decolonisation: Boundou and Gadiaga on 1885-1980This thesis is the analysis of the internal evolution of Boundou and Gadiaga (Eastern Senegal) whose economies have been little entitled to the colonial and postcolonial elites. The processes and mechanisms of marginalisation are so far softly reported regarding the Gadiaga’s area but this has not been considered in the case of Boundou, and indeed previous work exclusively restricted to the period of colonial domination and makes no “link” between the colonial and postcolonial manifestations of marginalisation.This exclusion of the overall economy of Senegal in many ways and any time is the result of the orientation of economic policies and low opportunities offered by public policies in certain areas. The factors of marginalisation of Boundou Gadiaga are basically structural order (lack of substantial investment and lack of vision and strategy on long run but weakness of sustainable economic approaches) and non-cyclical economic mechanism. Along the social aspects, the population undergoes heavily the economic consequences of the lackluster of the region, and the conditions entail the mass movement of population from rural to urban area (rural exodus) and the disruption of social structures, which increase the pressure of the economic on backwardness. It occurs on short run vicious circle of marginalisation since the accentuation of economic backwardness by social phenomena, encourages public authorities to push back investment’s programs or cancel it, by spotlighting the pretext of the declining population.The similarity of the economic condition between the “shared time” colonial and “owned time” postcolonial and the social behaviours considered induced effects does not allow the scheme management of the modern state of Senegal is simply the offshoot of colonial policy.
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Penser l'instabilité socio-politique en Afrique subsaharienne. Examen des causes et revendication heuristique : la stabilité par le chaos. Les cas illustratifs de la Côte d'Ivoire et du Rwanda / To think sociopolitical instability in subsaharan Africa. Adressing the causes and heuristic claim : stability by chaos. Illustrative cases of Ivory Coast and RwandaAttindéhou, Olivier-Charles Bernardin 30 October 2017 (has links)
L’Afrique subsaharienne se présente, involontairement, comme une région en proie à une succession de crises, de conflits, de guerres civiles. Ces externalités négatives de l’instabilité socio-politique s’appréhendent, souvent, par le truchement du rite jaculatoire causal. D’où, les vocables « ethnies », « identité » – lorsqu’il n’est pas question de sous-développement, ou de l’injection du déficit démocratique –, auprès des commentateurs, sont, de façon cursive, convoqués pour expliquer le désordre perçu. Ainsi, les événements de 1994 au Rwanda sont ramenés à un conflit – « ethnique » – Hutu/Tutsi; négligeant par voie de conséquence l’acuité de la complexité de la réalité, ou à défaut, celle de la convergence de variables. Et pourtant, en descendant dans cette profondeur cognitive, tout observateur constaterait que l’instabilité socio-politique en Afrique subsaharienne reste une construction dans le temps et dans l’espace, optimisée par l’impénitent désir de pouvoir des acteurs politiques. Les structures historiques, loin d’être de véritables déterminants, participent à la construction sociale de la réalité porteuse d’idées, de règles et de pratiques représentationnelles qui érigent la nécessaire grammaire du bouleversement social. Nos présents travaux, non seulement, viennent examiner les causes habituellement avancées, mais s’opposent également aux arguments culturalistes mobilisés pour l’explication ou la compréhension de l’instabilité socio-politique en Afrique subsaharienne. C’est pourquoi, nous retenons que la justesse scientifique afférente à la compréhension du mouvement mécanistique socio-politique en Afrique subsaharienne est fonction du mode de connaissance de la réalité perçue. Par conséquent, nous estimons que l’instabilité socio-politique en Afrique subsaharienne, est un processus dynamique évolutif qui, nonobstant le désordre structurel, tend vers une stationnarité relative, puis absolue avant l’avènement de la stabilité. / Subsaharan Africa presents itself, involuntarily, like an area in the grip of a succession of crises, conflicts, civil wars. These negative externalities of sociopolitical instability are apprehended, often, by the means of the causal ritual. That's why, the terms "ethnic group", "identity" - when it isn't question of underdevelopment, or the injection of democratic deficit - near the commentators, in a cursory mention, are convened to explain the perceived disorder. Thus, the events of 1994 in Rwanda are brought back to a "ethnic" conflict Hutu/Tutsi; negleging consequently the acuity of the complexity of reality or failing this, that of the convergence of variables. And yet, while going down in this cognitive depth, any observer would note that sociopolitical instability in subsaharan Africa remains a construction in time and space, optimized by the unrepentant desire of power of the political actors. The historical structures, far from being true determinants, take part in the social construction of reality carrying ideas, rules, and practices representational which set up the necessary grammar of the social upheaval. Our present work, not only comes to examine the usually advanced causes, but is also opposed to the culturalist arguments mobilized for the explanation or the comprehension of sociopolitical instability in subsaharan Africa. This is why, we retain that the scientific accuracy related with the comprehension of sociopolitical mechanisitc movement in subsaharan Africa is function of the mode of knowledge of perceived reality. Consequently, we estimate that sociopolitical instability in subsaharan Africa, is an evolutionary dynamic process which, notwhithstanding, the strutural disorder, strives for a relative stationnarity, then absolute before the advent of stability.
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