• Refine Query
  • Source
  • Publication year
  • to
  • Language
  • 108
  • 7
  • 6
  • 3
  • 2
  • 1
  • 1
  • Tagged with
  • 137
  • 83
  • 29
  • 24
  • 23
  • 23
  • 19
  • 18
  • 17
  • 16
  • 14
  • 14
  • 13
  • 13
  • 11
  • About
  • The Global ETD Search service is a free service for researchers to find electronic theses and dissertations. This service is provided by the Networked Digital Library of Theses and Dissertations.
    Our metadata is collected from universities around the world. If you manage a university/consortium/country archive and want to be added, details can be found on the NDLTD website.
111

Catholicisme et viols de guerre en République démocratique du Congo : vers une théologie afroféministe des relations vitales

Kibungu, Dieudonné Bwanamuloko 12 1900 (has links)
Cette thèse problématise la position paradoxale du catholicisme congolais face aux viols de guerre en contexte socio-culturel de la RD Congo déchirée par les conflits armés depuis plus de deux décennies. La RD Congo est le plus grand pays catholique du continent africain. L’Église catholique congolaise est l’une des plus peuplées de l’Afrique postcoloniale. Grâce à son pouvoir d’influence, son poids démographique, sa force économique et son organisation qui couvrent toute l’étendue du territoire national, le catholicisme congolais exerce un impact significatif sur le plan politique, social, moral et spirituel. Il peut jouer un rôle déterminant et une fonction cruciale face aux viols de guerre. Il le fait à des moments critiques et à des tournants politiques majeurs pour sortir le pays de la crise. Dans une perspective théologique et interdisciplinaire, la thèse analyse le paradoxe du catholicisme congolais et son impact face aux viols de guerre. Pour ce faire, 56 récits de survivantes, 20 messages officiels des évêques, 3 textes bibliques sont analysés à partir d’approches anthropophanique, libératrice et de Bosadi centrées sur les survivantes. Les images de la pyramide, du rhizome et de la toile d’araignée entrent en jeu dans les analyses du catholicisme ainsi que la notion d’Ubuntu. Les typologies esquissées de catégories de viols de guerre et de relations vitales en reprennent des éléments essentiels. Le tout débouche sur une perspective de théologie afroféministe des relations vitales. Sur le plan mondial, le plus grand nombre de victimes des viols de guerre se retrouvent en RD Congo. La question des viols de femmes comme arme de guerre constitue, en ce XXIe siècle, un enjeu mondial majeur qui préoccupe tous les mouvements de justice sociale. Elle devient une des préoccupations urgentes pour la planète et, spécialement pour la RD Congo, qualifiée de « capitale mondiale du viol », où quatre femmes sur cinq sont violées dans la partie Est par des hommes en uniforme. Les viols de guerre y persistent et deviennent de plus en plus omniprésents. Les statistiques font état de chiffres plus élevés que jamais et répertoriés nulle part ailleurs dans un contexte de conflits armés. Depuis 1996, début des guerres dites de libération, le nombre de femmes et de filles torturées avant d’être violées et, parfois tuées après viols, est estimé à un million en 2005 et à quelques deux millions en 2010 dans les deux provinces du Nord et du Sud Kivu. Ces chiffres avancés ne représenteraient que 25 % des cas de viols de guerre déclarés, car 75 % des viols demeurent sous silence. Les études font état actuellement de plus de 130 groupes armés actifs dans l’Est du pays, alors qu’en 2015 on en répertoriait 70. En 2017, 120 groupes armés s’affrontaient, tuaient, pillaient et violaient. Le Conseil de sécurité de Nations unies (2020, n° 27) signale qu’en 2019, le nombre des personnes violées a augmenté de 34 % par rapport à l’année 2018. Les viols de guerre en RD Congo représentent, au niveau des motivations, un panel complexe impliquant les viols à des fins d’occupation de terre, de domination, de contrôle territorial et des ressources naturelles, mais aussi sont liés à des questions de genre et d’idéologies politiques. Le contexte socioculturel de la RD Congo, pays sexuellement conservateur, ajoute des souffrances supplémentaires aux femmes violées. Dans certains cas, les activistes des droits humains, qui défendent la cause des femmes en dénonçant les viols et les violeurs, font l’objet de menaces. Mais, évidemment, cela comporte aussi un risque pour la vie des survivantes et aussi des autres personnes obligées de vivre dans un contexte d’insécurité permanente. Quelle stratégie mobiliser pour renverser cette tendance qui n’est pourtant pas une fatalité? Quelles stratégies préconise le catholicisme congolais dans la lutte contre les viols de guerre ? En quoi peut-il constituer un tremplin ou un frein? / This thesis problematizes the paradoxical position of Congolese Catholicism in the face of war rapes in the socio-cultural context of the DR Congo torn by armed conflicts for more than two decades. DR Congo is the largest Catholic country on the African continent. The Congolese Catholic Church is one of the most populous in postcolonial Africa. Thanks to its power and influence, its demographics, its economic strength, and its organization which covers the entire national territory, Congolese Catholicism has a significant impact on the political, social, moral, and spiritual fields of the country. It can play a determining role and a crucial function in the face of war rapes. It can do so at critical times and at major political turning points to get the country out of its current crisis. Using a theological and interdisciplinary perspective, the thesis analyzes the paradox of Congolese Catholicism and its impact on war rapes. In order to do this, 56 survivors accounts, 20 official messages from the bishops, 3 biblical texts are analyzed using anthropophanic, liberation, and Bosadi approaches centered on survivors. Images of the pyramid, rhizome and spider's web come into play in analyses of Catholicism, as well as the notion of Ubuntu. The typology of war rapes, as well as the concept of vital relationships are also part of these investigations. This leads to create an Afro-feminist theology of vital relationships. Globally, the largest number of victims of war rapes are in DR Congo. The issue of the rape of women as a weapon of war constitutes, in the 21st century, a major global issue which preoccupies all social justice movements. It is becoming one of the most urgent concerns for the planet and, especially for DR Congo, which has been described as "the world capital of rape" where four out of five women are raped in the eastern part of the country, by men in uniform. The rapes persist and become more and more omnipresent. Statistics show the highest numbers ever recorded anywhere else in the context of armed conflict. Since 1996, the start of the so-called wars of liberation, the number of women and girls tortured before being raped and sometimes killed after the rape, has been estimated at one million in 2005 and some two millions in 2010 in the north and South Kivu provinces. These figures represent only 25% of cases of rapes declared because 75% of rapes remain unreported. Studies count more than 130 armed groups active in the eastern part of the country, while in 2015 there were 70 of them. In 2017, 120 armed groups were identified as clashing, killing, looting and raping. The United Nations Security Council (2020, no 27) reports that in 2019, the number of people raped increased by 34% compared to 2018. The motivations for war rapes in DR Congo are complex and include rapes for the purposes of land occupation, domination, control over territories and natural resources. Rapes are also linked to gender issues and political ideologies. The socio-cultural context of the DR Congo, a sexually conservative country, causes additional suffering to rape survivors. In some cases, human rights activists who advocate for women by exposing rapes and rapists are threatened. This poses a risk to the lives of survivors, as well as to others, forced to live in a context of permanent insecurity. What strategy should be mobilized to reverse this trend, which should not be considered inevitable? What strategies does Congolese Catholicism advocate for in the fight against war rape? How does it constitute a springboard or a brake?
112

Québec : vers le déclin de la laïcité

St-Julien, Camille 08 1900 (has links)
L’objectif de la recherche est de comprendre l’héritage du rapport de la Commission de consultations sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles (Commission Bouchard-Taylor). Nous présenterons une analyse des mesures adoptées par divers gouvernements québécois, qui ont voté des lois en chambre parlementaire afin de promouvoir la laïcité de l’État. Plusieurs éléments socioculturels retiennent une attention particulière en ce qui concerne les recommandations émises par les experts, puis appropriées par les politiciens lors de projets de loi. Notre recherche de terrain se focalise sur les pratiques religieuses des catholiques pratiquants, ce qui représente une approche distincte par rapport aux autres recherches qui se sont principalement penchées sur les communautés religieuses minoritaires telles que les musulmans ou les juifs, dont les pratiques religieuses sont plus visibles et directement affectées par les lois sur la laïcité. Par le fait d’étudier des membres de la religion catholique dans cette étude, nous pourrons également mieux comprendre la perception de ces pratiquants dans une société qui, depuis de nombreuses années, a véhiculé des préjugés marqués à leur égard dans les médias et l'imaginaire collectif. / The aim of this research is to understand the legacy of the report by the Commission de consultations sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles (Bouchard-Taylor Commission). I first analyze the measures adopted by various Quebec governments, that promote the secular nature of the State. Several issues come to the fore in the way recommendations issued by expert are conceived and then appropriated by politicians when bills are drafted. My research focuses on the religious behavior of practising Catholics, which represents a distinct approach from other research that has focused mainly on minority religious communities such as Muslims or Jews, whose religious practices are more visible and directly affected by secularization laws. By looking at members of the Catholic religion in this study, we will also be able to better understand the perception of these practitioners in a society which, for many years, has conveyed marked prejudices towards them in the media and the collective memory.
113

Le cardinal Paul Grégoire et l'Église de Montréal (1968-1990)

Phaneuf, Luc 12 1900 (has links)
L’historiographie récente du catholicisme québécois a passé pratiquement sous silence la vie et l’épiscopat de Mgr Paul Grégoire, archevêque de Montréal de 1968 à 1990. Pourtant, son épiscopat s’est déployé pendant une période cruciale de l’histoire du Québec et de l’Église catholique. Lorsque Mgr Grégoire devient archevêque de Montréal en avril 1968, le Québec vit encore sa Révolution tranquille, une période qui a vu l’éclosion au Québec de mentalités et moeurs nouvelles à l’enseigne du rejet du passé, sous l’impulsion d’une sécularisation et d’une déchristianisation déferlantes. De son côté, l’Église catholique vit son propre renouveau identitaire, fruit des travaux du Concile Vatican II, terminé depuis décembre 1965. C’est au confluent de ces deux renouveaux identitaires que l’épiscopat de Mgr Grégoire va prendre forme. L’archevêque de Montréal devra faire face à de nombreux défis inédits sur les fronts externes et internes. Ad extra, il devra prendre acte des défis d’une nouvelle donne sociale extrêmement défavorable à son Église, notamment sur le flanc de la confessionnalité du système d’éducation. Ad intra, il devra implanter les réformes conciliaires dans son diocèse, non sans avoir à affronter plusieurs résistances et incompréhensions, dont certaines deviendront des crises remettant en question la qualité de son leadership comme archevêque de Montréal. Au moment de sa retraite en mars 1990, Monsieur le cardinal Grégoire aura vu l’Église catholique perdre la majeure partie de son influence morale et spirituelle sur la société montréalaise et québécoise. Même si sa personnalité ne l’avait pas desservi dans ses efforts pour imprimer à l’Église de Montréal son orientation doctrinale, sa discipline et son style, on voit mal comment il aurait pu contrer significativement une évolution toute-puissante dans sa globalité. C’est ce que révèle le bilan de son épiscopat. / The recent historiography on Catholicism in the Province of Québec has neglected the life and episcopate of Paul Grégoire, archbishop of Montréal from 1968 to 1990. Yet his episcopate covers a crucial period in the history of the Province and the Catholic Church. When he became archbishop of Montréal in April 1968, the Province of Québec was still in the midst of its Quiet Revolution, a period of growing change in mentalities and morals brought on by a rejection of the past and the rising tide of secularization and dechristianization. For its part, the Catholic Church was going through its own renewed identity process as a result of the Second Vatican Council which had ended December 1965. It is at the juncture of these two renewed identities that Archbishop Grégoire’s episcopate took shape. The prelate had to cope with many new challenges both on the external and internal fronts. Ad extra, he had to meet the challenges of a new social order extremely unfavorable towards his Church, particularly concerning the denominational school system. Ad intra, he had to implement the Council reforms throughout his diocese and in so doing encountered a great deal of resistance and much misunderstanding which sometimes led to crises casting doubt on his leadership. At the time of his retirement in March 1990, Cardinal Grégoire had seen the Catholic Church lose the greater part of its moral and spiritual influence on the Montréal and Québec societies. He had set out to mold the Church of Montréal according to his doctrinal orientation, his discipline and his style. Even while taking into consideration that his personality was not best suited for the task, we fail to see how he could have significantly countered the great opposing forces at work. The study of his episcopate clearly reveals this.
114

[en] AN ITINERARY IN THE CENTURY: CHANGE, DISCIPLINES AND ACTION IN ALCEU AMOROSO LIMA / [fr] UN ITINÉRAIRE DANS LE SIÈCLE: CHANGEMENT, DISCIPLINE ET ACTION CHEZ ALCEU AMOROSO LIMA / [pt] UM ITINERÁRIO NO SÉCULO: MUDANÇA, DISCIPLINA E AÇÃO EM ALCEU AMOROSO LIMA

MARCELO DA SILVA TIMOTHEO DA COSTA 14 August 2003 (has links)
[pt] Este estudo analisa a trajetória do intelectual brasileiro Alceu Amoroso Lima (1893-1983), considerado o mais importante líder do laicato nacional do século XX. A discussão tem início na primeira metade dos anos 50, quando toma corpo importante mudança de registro eclesial operada por Amoroso Lima. Transformação que o faz passar de um modelo de catolicismo tridentino, que reagia à modernidade, a outro mais aberto, plural, em diálogo com o século. Processo de mudança já perceptível em dois relatos de viagem que Amoroso Lima realizou neste período. Relatos que, ritualizando a idéia cristã da vida como peregrinação ao Alto, permitiram a seu autor chancelar os câmbios experimentados a partir de um plano teleológico. A discussão segue com a análise de conceito mais abstrato de peregrinação, aquela que conduziria ao interior do homem, tomado como local de encontro entre o fiel e Deus. Transposta ao universo de Amoroso Lima, tal viagem interior permitiu que este forjasse uma auto-disciplina, tributária de elementos clássicos, anteriores ao cristianismo, e também de espiritualidades cristãs variadas. Assim, voltando-se para seu mundo interior, Amoroso Lima buscava, ao mesmo tempo, unir-se ao divino e controlar os riscos decorrentes do processo de transformação que então vivenciava. Exercício de introspecção que marcou profundamente a maneira como Amoroso Lima experimentou a fé no cotidiano, influenciando também sua ação no mundo exterior. E, assim, retorna-se ao mundo exterior: tendo acompanhado a mudança operada por Amoroso Lima em seu modelo de catolicismo, são analisados os reflexos de tal movimento na forma com que este intelectual passou a intervir no século. Intervenção caracterizada, sobretudo, pelas colunas mantidas por Amoroso Lima na grande imprensa e que deram notável projeção a sua voz no cenário político brasileiro, especialmente após o golpe militar de 1964. Assim, procurou-se demonstrar que tais colunas - onde prevalecia o tom crítico com relação ao governo militar - contribuíram para consolidar a imagem de Amoroso Lima como um católico progressista, sintonizado com o aggiornamento que a Igreja realizava a partir dos anos sessenta. Imagem muito diversa daquela do cruzado da neocristandade, associada a Amoroso Lima nas duas primeiras décadas de sua caminhada católica. Contraste focalizado na última seção do texto, com a discussão das diferentes memórias que são associadas a Amoroso Lima e de como, também a partir de determinada obra memorialística, ele tentou legitimar, pela fé, suas mudanças. / [en] This study Rasp analyzes the trajectory of the Brazilian intellectual Loving Alceu (1893-1983), considered the most important leader of the national laicato of century XX. The quarrel has beginning in the first half of years 50, when change of eclesial register operated by Loving Rasp takes important body. Transformation that makes it to pass of a model of tridentino catolicismo, that reacted to modernity, the other most open one, plural, in dialogue with the century. Process of perceivable change already in two stories of trip that Loving Rasp carried through in this period. Stories that, ritualizando the Christian idea of the life as peregrination to the High one, had allowed its author to seal the exchanges tried from a teleologic plan. The quarrel follows with the analysis of more abstract concept of peregrination, that one that would lead to the interior of the man, taken as local by meeting between the fidiciary office and God. Transposed to the universe of Loving Rasp, such interior trip allowed that this forged a self-discipline, tax of classic, previous elements to the Christianity, and also of varied Christian espiritualidades. Thus, turning toward its interior world, Loving Rasp it searched, at the same time, to join it the the holy ghost and to control the decurrent risks of the transformation process that then it lived deeply. Exercise of introspection that marked the way deeply as Loving Rasp tried the faith in the daily one, also influencing its action in the exterior world. E, thus, returns it the exterior world: having folloied the change operated for Loving Rasp in its model of catolicismo, the consequences of such movement in the form are analyzed with that this intellectual started to intervine in the century. Characterized intervention, over all, for the columns kept for Loving Rasp in the great press and that they had given to notable projection its voice in the scene Brazilian politician, especially after the military blow of 1964. Thus, it was looked to demonstrate that such columns? where the critical tone with relation to the military government prevailed? they had contributed to consolidate the image of Loving Rasp as a progressive catholic, syntonized with the aggiornamento that the Church carried through from the Sixties. Very diverse image of that one of the Cruzado of the neocristandade, associated the Loving Rasp in the two first decades of its walked catholic. Contrast focused in the last section of the text, with the quarrel of the different memories that are associates the Loving Rasp and of as, also from determined memorialística workmanship, it tried to legitimize, for the faith, its changes. / [fr] Cette étude analyse la trajectoire de l intellectuel brésilien Alceu Amoroso Lima (1893-1983), considéré comme le leader le plus important du laicat national du XXe siècle. Notre réflexion commence dans la première moitié des années 1950, quand un changement important du registre ecclésial opéré par Amoroso Lima prend corps. Cette transformation le fait passer d un modèle de catholicisme suivant la doctrine de Trente, qui réagissait à la modernité, à un autre plus ouvert, pluriel, en dialogue avec le siècle. Il s agissait d un processus de changement déjà perceptible dans deux récits de voyage qu avait fait Amoroso Lima pendant cette période: des récits qui, ritualisant l idée chrétienne de la vie comme un pélerinage vers le Haut, ont permis à leur auteur de sanctionner les transformations expérimentées à partir d un plan téléologique. La discussion poursuit avec l analyse d un concept plus abstrait de pélerinage, celui qui mènerait à l intérieur de l homme pris comme le lieude rencontre du fidèle avec Dieu. Transposé dans l univers d Amoroso Lima, ce voyage intérieur lui a permis de forger une autodiscipline, tributaire d éléments classiques, antérieurs au christianisme, de même que de spiritualités chrétiennes diverses. Se tournant ainsi vers son monde intérieur, Amoroso Lima cherchait en même temps à se joindre au divin et à contrôler les risques provenant du processus de transformation qu il vivait alors. Cet exercice d instropection a profondément marqué la façon dont Amoroso Lima a éprouvé la foi dans la vie quotidienne et a également influencé son action dans le monde extérieur. Nous retournons ainsi au monde extérieur : ayant accompagné le changement opéré par Amoroso Lima dans son modèle de catholicisme, nous analysons les conséquences d un tel mouvement sur la façon dont cet intellectuel s est mis, dès lors, à intervenir dans le siècle. Cetteintervention se caractérise surtout par sa participation dans la presse, ce qui a projeté sa voix de façon remarquable dans la scène politique brésilienne, surtout après le coup militaire de 1964. Nous avons cherché ainsi à démontrer que cette participation journalistique - où prévalait le ton critique à l égard du gouvernement militaire - a contribué à la consolidation de l image d Amoroso Lima comme un catholique progressiste, en accord avec l aggiornamento que l Église a réalisé à partir des années 1960. Cette image se distinguait profondément de celle du croisé de la néochrétienté qui lui était associée dans les deux premières décennies de son parcours catholique. Ce contraste est mis en relief dans la dernière section du texte à travers la discussion des différentes mémoires qui lui sont associées et, à partir également d une ceuvre mémorialiste déterminée, de la façon dont il a essayé de légitimer ses propres transformations par la foi.
115

Les bénédictins de Saint-Michel de SaintMihiel de 1689 à 1790 / The benedictines of Saint-Michel in Saint-Mihiel from 1689 to 1790

Gauthier, Noëlle 27 October 2018 (has links)
L’abbaye Saint-Michel de Saint-Mihiel est fondée par l’abbaye de Saint-Denis, sur l’ordre du roi Pépin le Bref, après 755 et avant 772, sur les hauteurs boisées de la rive droite de la Meuse, à une trentaine de kilomètres au sud de Verdun. Elle est réinstallée avant 824 au bord de la Meuse et agrégée à l’ordre de saint Benoît, réorganisé par saint Benoît d’Aniane, à la demande del’empereur Louis le Pieux.En 954, l’abbaye est donnée en dot à la fille d’Hugues le Grand qui épouse le duc de Haute-Lorraine Frédéric 1er. Ils sont les ancêtres des ducs de Bar, devenus aussi ducs de Lorraine au XVème siècle. L’abbaye reste barroise jusqu’en 1766, date du rattachement des deux duchés à la France.C’est une des abbayes bénédictines importantes des deux duchés. Elle fait partie de la province de Lorraine de la congrégation bénédictine de Saint-Vanne, créée en 1604, et qui regroupe une cinquantaine de maisons en Champagne, Lorraine et Franche-Comté.Le XVIIème siècle est une période difficile pour la Lorraine et le Barrois, pris dans la terrible guerre de Trente Ans de 1631 à 1661. Les duchés et l’abbaye de Saint-Mihiel se relèvent de leurs ruines et se préparent pour un XVIIIème siècle qu’on pourrait prédire d’épanouissement matériel, intellectuel et spirituel. Semblent en témoigner, pour l’abbaye, ses bâtiments que l’on peuttoujours admirer au XXIème siècle et, en particulier, sa magnifique bibliothèque réaménagée vers 1775 et qui renferme toujours plus de 6 000 livres ayant appartenu aux bénédictins.La réalité est plus nuancée et complexe si l’on s’intéresse à ces religieux de 1689, sommet de leur épanouissement spirituel et intellectuel, à 1790, année de la suppression des ordres religieux en France. Nous avons la chance de disposer de leurs témoignages, le plus important étant celui de leur très savant bibliothécaire, de 1717 à 1756, dom Ildefonse Catelinot. / The Saint-Michel monastery of Saint-Mihiel was founded by the SaintDenis abbey, on the request of King Pépin the Younger, after 755 and before 772, on the forested heights of the right bank of the river Meuse, at about 30 km south of Verdun. It was reinstalled before 824 on the edge of the Meuse and aggregated to the Saint Benedict order, reorganized by Saint Benedict d’Aniane on the request of the emperor Louis the Pious.In 954, the monastery is given as a dowry to the daughter of Hugh the Great who marries the Duke of Haute-Lorraine Frederick 1st. They are the ancestors of the Dukes of Bar, who also became the Dukes of Lorraine in the 15th century. The abbey remains linked to the Barrois until 1766, which is the date of attachment of the two duchies to France.It is one of the important Benedictine abbeys of the two dukedoms. It is part of the province of Lorraine of the Benedictine congregation of Saint-Vanne, created in 1604, which comprises about fifty monasteries in Champagne, Lorraine and Franche-Comté.The 17th century is a difficult period for the Lorraine and Barrois, involved in the terrible Thirty Years war from 1631 to 1661. The dukedoms and the Saint-Mihiel abbey recover from their ruins and get prepared for an 18th century that one could predict as a material, intellectual and spiritual blooming. What seems to testify, for the abbey, are its buildings that one can still admire in the 21th century, and particularly its magnificent library refurnished around 1775 and which still comprises over 6 000 books having belonged to the Benedictines.The reality is more balanced and complex if one gets interested in these religious figures from 1689, culmination of their spiritual and intellectual blooming, until 1790, year of the withdrawal of the religious orders in France. We are lucky to have their testimonies, the most important being the one of their scholarly librarian, from 1717 to 1756, Dom Ildefonse Catelinot.
116

S'investir en religion. Chronique d'une enquête ethnographique dans le Morbihan / Religious investment. Chronicle of an ethnographic investigation in Morbihan

Panhaleux, Frederic 27 April 2017 (has links)
Cette thèse livre, sous forme de chronique ethnographique, l’analyse d’une partie de l’enquête effectuée au sein du doyenné et de la paroisse de Questembert, dans le sud-est du Morbihan en Bretagne. Cette étude, menée entre 2003 et 2007, a consisté à l’origine en une investigation sur le « croire en actes », empirique et portant simultanément sur nos pratiques d’enquête, sur la description et l’interprétation des activités religieuses ordinaires.Je relate les étapes d’un tel parcours interrogatif, les transformations de la définition de cet objet de recherche « fuyant » et l’extension du champ de l’enquête : du « croire » au « langage ordinaire » à « l’action », ainsi qu’aux dynamiques d’engagement dans les mouvements d’Eglise et activités paroissiales et, conjointement, aux dynamiques de « prise en main » de sa foi – d’un langage religieux, de pratiques de prière, etc.La découverte progressive des problématiques effectives, des motifs et enjeux concrets de l’engagement de mes interlocuteurs, permet alors de dégager les coordonnées d’une situation imbriquant enjeux locaux et généraux : entre « exculturation » (D. Hervieu-Léger) du catholicisme, crises et efforts renouvelés de la mobilisation paroissiale et dynamisme des acteurs et mouvances de sensibilité traditionnelle sous le pontificat de Jean-Paul II puis celui de Benoît XVI, et tensions entre protagonistes de sensibilités spirituelles différentes. Les entreprises pastorales et militantes observées, les interrelations parfois conflictuelles entre acteurs s’inscrivent aussi dans le contexte politique dominé par la droite et d’intégration religieuse autrefois importante qu’est celui du sud-est du Morbihan, et dans un contexte municipal d’antagonismes partisans alors marqués. L’analyse des dynamiques d’implication et de « prises en main » actuelles et de celles, passées, de trajectoires imbriquant vie familiale, professionnelle ou militante permet de mettre en évidence certaines des logiques récurrentes, les terrains spirituels et milieux sociaux antérieurs de la mobilisation catholique, et d’éclairer par contraste les difficultés observées.Les évolutions de cette recherche, du « croire » – « objet introuvable » mais amenant à l’affinement des descriptions ethnographiques - aux dynamiques d’action et d’engagement, se sont accompagnées d’un retour critique sur ma pratique d’enquête initiale, héritée de traditions objectivistes et décontextualisantes en anthropologie et en sociologie. La restitution des étapes de ce parcours permet ainsi d’argumenter précisément l’approche processuelle et articulée à l’action ainsi que la forme d’écriture auxquelles j’ai abouti. Elle permet également d’étayer la critique de ma pratique initiale en ce qu’elle induit notamment des cécités à l’action, au sens fort, s’agissant principalement ici d’une entreprise entremêlant enjeux religieux et partisans au cœur du milieu paroissial. / This thesis presents, in the form of an ethnographic chronicle, the analysis of part of the survey carried out into the deanery and parish of Questembert, in the south-west of Morbihan in Bretagne, France. This study, conduced between 2003 and 2007, first consisted in an investigation about « acts of believing », empirical and simultaneously about our survey practices, on description and interpretation of ordinary religious activities.I tell the steps of such an interrogative course, the transformations of the definition of this research object « fleeing » and the extension of the scope of the investigation : from « belief » to « ordinary langage » to « action », and to dynamics of involvment into Church movements and parish activities and, jointly, dynamics of « taking charge » of one’s own faith – of a religious langage, prayer practices, etc.The gradual discovery of actual problems, of concrete motives and issues of commitment of my interlocutors, then allows to clear coordinates of a situation imbricating local and general issues : between « exculturation » (D. Hervieu-Léger) of catholicism, crisis and renewed efforts of parish mobilization and dynamism of actors and movements of traditionnal sensitivity under the Pontificate of John-Paul II then Benedict XVI, and tensions between protagonists of different spiritual sensitivities. The pastoral and militant enterprises observed, the interrelations sometimes conflictual between actors are part too of this context politicaly dominated by the right and of religious integration formerly important of the south-west of Morbihan, and of a municipal context of partisan antagonism then very marked. The analysis of actual dynamics of engagement and « take in charge » and those, passed, of trajectories imbricating family, professionnal or militant life leads us to highlight some of the recurring logics, the spiritual grounds and former social environments of catholic mobilization, and illuminate by contrast the difficulties observed.The evolutions of this research, from « belief » – « object not found » but leading to refine ethnographic descriptions – to dynamics of action and involvment, were accompagned with a critical feeback on my initial survey practice, inherited from objectivating and decontextualizing traditions in anthropology and sociology. The restitution of the stages of this route makes it possible to argue precisely the processual approach, articulated to action, and the form of writing that I reached. It makes it possible too to support a criticism of my initial practice in that it induces in particular blindness to action, in the strong sense, mainly here in the case of an entreprise combining religious and partisans issues at the heart of the parish environment.
117

Les bannières religieuses : une approche du catholicisme bas-breton : 1805-2012 / Religious bannels : an approach of lower Britanny catholicism : 1805-2012

Guillou, Christiane 18 December 2013 (has links)
La thèse traite du catholicisme en Basse-Bretagne, du début du 19è siècle à nos jours, à travers l'étude des bannières de procession présentes dans les églises du diocèse de Quimper et Léon , soit le département du Finistère. Les quatre parties s'organisent autour de la production des bannières, de leur comptage à partir des différents types d'inventaires disponibles, des piétés qu'elles mettent en évidence, voire des évolutions sociales dont elles témoignent.L'approche est quantitative et qualitative. Cela implique une visite systématique des églises et la conservation de traces photographiques de toutes leurs bannières. Il est fait appel aux sources classiques que sont les rapports des visites canoniques et à d'autres qui le sont moins, comme les inventaires de 1906.L'étude de la vie de deux paroisses, un doyenné datant du concordat et une anciennne ville épiscopale, a permis de mettre en évidence les mobiles générateurs de l'acquisition de bannières. Si les bannières paroissiales sont de règle, les bannières de congrégations témoignent du dynamisme des groupes de piété et de leur évolution au fil des siècles.Des approches quantitatives permettent de proposer une hypothèse de riposte, par bannières interposées, à la politique des lois laïques, parallèlement aux évolutions sociales.Si l'iconographie montre une influence lointaine des arts, c'est surtout l'importance du négoce qui apparaît, laissant cependant des possibilités d'expression d'une créativité, voire d'une spiritualité différente. Le chapitre final est consacré aux bannières réalisées à l'occasion de la Mission 2012. / This thesis is about catholicism in Lower Brittany through the study of processional banners from the beginning of the 19th century to our days. These were found in tthe churches of the diocese of Quimper and Leon , in the french county of Finistere. The thesis is divided into four parts : the production of banners, their counting from the various types of available inventories, devotion which they highlight, even social evolution of which testify.The approach is quantitative and qualitative. It involves a systematic visit of churches and the conservation of a photographic record of all their banners. Classic sources are used such as the reportsof the canonical visits, and others vho are less so the inventories of 1906.The study of the life of two parishes, a deanship dating from the concordat and a former episcopal city, allowed to highlight the generative motives of the acquisition of banners. If parochial banners are the norm, the banners of congregations reflect the dynamism of the groups of devotion and their evolution in the course of the centuries.Quantitative approaches allow to propose a hypothesis of reponse to the policy of the Laic laws by interposed banners, in parallel to social evolutions. If the iconography shows a distant influence of the arts, it is especially the importance of trade that appears. However it leaves possibilities of expression for a different creativity and even for a different spirituality. The last chapters concerrn the revival starting from the seond third of the 20th century. The last chapter is dedicated to the banners made for the Mission 2012.
118

"Nova et Vetera" : o de cómo fue apropiada la filosofía neotomista en Colombia, 1868-1930 (catolicismo, educación y modernidad desde un país poscolonial latinoamericano)/“Nova et Vetera” : l'appropriation de la philosophie néothomiste en Colombie, 1868-1930 (catholicisme, éducation et modernité depuis un pays postcolonial latino-américain/"Nova et Vetera" : how the neo scholastic philosophy was appropriated in Colombia, 1868-1930 (catholicism, education and modernity from a postcolonial perspective)

Saldarriaga Vélez, Oscar 07 September 2005 (has links)
Le sujet central de cette recherche est la manière dont le mouvement intellectuel et politique connu sous le nom de «restauration de la philosophie de saint Thomas d'Aquin» a influencé l'enseignement en Colombie, entre 1968 et 1930. La Colombie apparaît, avec le Canada, comme l'un des rares pays où les conditions politiques ont favorisé le développement de « l'expérience néothomiste » jusqu'à « ses dernières conséquences ». Son analyse revêt donc une portée qui dépasse les bornes d'une simple « étude de cas ». En effet, la Colombie fut presque le seul pays latino-américain où, à la fin du XIXe siècle, un parti conservateur catholique, par le biais d'une alliance avec une aile libérale modérée, mit sur pied une constitution qui, doublée d'un Concordat signé avec le Sainte Siège, déclara le catholicisme comme « la religion de la nation » et soumit le système d'instruction officiel au contrôle doctrinal de l'Église. À partir de cette donnée, la plupart des analystes colombiens et étrangers ont diagnostiqué comme l'une des causes du retard, voire l'échec, des projets de modernisation scientifique et politique du pays, l'hégémonie de la philosophie néoscolastique. Cette mouvance a été menée de manière conjointe par Mgr. Rafael María Carrasquilla (1857-1930) surnommé « le Mercier colombien », recteur à vie du Colegio Mayor de Nuestra Señora del Rosario depuis 1890, et par plusieurs communautés religieuses -les jésuites, les frères des écoles chrétiennes, les maristes, les religieuses de la Présentation, les sœurs béthlemites, et autres. Le néothomisme, on a dit, fut l'écueil qui empêcha l'entrée en Colombie de la philosophie kantienne et l'arrivée de sa culture à l'incontournable « âge de raison », jusqu'à 1930 quand le parti libéral reprit le pouvoir. Et encore plus tard, si l'on considére que les programmes officiels de philosophie utilisés au baccalauréat et dans les universités ont été surveillés par la hiérarchie ecclésiastique jusqu'aux anées soixante, et que les derniers manuels scolaires d'inspiration thomiste furent édités en 1975. je me suis intéressé à l'histoire du néothomisme à partir d'une métaphore : celle d'une machinerie dogmatique de négociation pour concilier les rapports Science/Foi. Elle m'a permis de développer l'hypothèse suivante: l'enjeu de la philosophie néothomiste était de fournir aux catholiques une «voie moyenne », un instrument de négociation intellectuelle et politique qui bénéficiait a la fois des prestiges de la Tradition et du dynamisme de la Nouveauté. Ce n'est pas par hasard que sa devise était Nova et Vetera, ou Vetera novis augere et perficere : «augmenter et perfectionner l'ancien avec le nouveau». Le défi était de comprendre les mécanismes par lesquels le néothomisme a construit sa légitimité et validité auprès des savoirs philosophiques et scientifiques : l'accord entre les vérités absolues du dogme religieux avec les vérités relatives de la science, et le triage entre "le vrai et le faux" dans la pensée moderne. C'est pourquoi j'ai choisi, au niveau théorique, d'analyser cette question à la lumière de deux concepts: d'un côté, celui de régimes de vérité ou de véracité -les systèmes que déterminent historiquement les rapports vrai/faux dans une société-, du sceau de Michel Foucault, et de l'autre, celui de régimes de croyance ou de crédibilité -les règles qu'ont régi les rapports croyable/non-croyable- proposé par Michel de Certeau. Et au niveau pratique, le système de enseignement secondaire s'avérait comme un lieu d'observation privilégié: le champ où la philosophie, la science et la pédagogie négociaient leur contentieux sur les rapports entre le sujet et la vérité au fil des affrontements entre « le pouvoir pastoral » et le « pouvoir politique » dans les sociétés occidentales et occidentalisées. Je me suis penché; d'abord, sur l'axe pédagogique, en parcourant l'histoire de l'éducation secondaire en Colombie le long du XIXe siècle, en repérant les évolutions du curriculum où l'on accordait des places et des fonctions à la philosophie : on a vu défiler les cours de logique, de psychologie, de métaphysique, de grammaire générale et raisonée et d'Idéologie, dans la foulée des luttes pour l'hégémonie sur les méthodes de connaissance et de conduite à utiliser dans la formation des nouvelles couches de lettrés. C'est ainsi que en Colombie, le rôle de la philosophie en tant que "couronnement" des études secondaires,ne s'est mise en place que très lentement. L'organisation d'un système officiel d'instruction "moderne" c-à-d, échelonné à trois niveaux (primaire; secondaire et universitaire) et axé sur ce rite de passage qui est le baccalauréat, a démarré à peine en 1892, de la main des communautés religieuses enseignantes apelées au pays par le régime politique de "la regeneracion", et en coïncidence avec la mouvance néothomiste globale. La thèse dévelopée par M. Foucault dans son livre Les mots et les choses m'a ouvert aux enjeux conceptuels d'un autre manuel qui obséda les lettrés colombiens le long du XIXe siècle, les Éléments d'Idéologie du comte Destutt de Tracy. En même temps, il mets en lumière une espèce de mouvement tectonique sous-jacent aux querelles entre anciens et modernes au XIXe siècle: l'enjeu était de se frayer un passage entre deux modes incompatibles d'envisager la science: les méthodes déductives de la science rationnelle -mathématique- et les méthodes inductives de la science expérimentale. Ce faisant, la frontière accordée jusqu'alors entre le domaine de «l'objectivité » ,et celui de «la subjectivité» a été bouleversée à cause de cette tension que Foucault a appelé empirico-trascendentale. Voici donc, la clé qui explique l'ambiguïté épistémologique dans laquelle se sont constitués lesdites sciences de l'homme, et qui a marqué toutes les «systèmes de pensée » nés tout au long de ce siècle, y compris la néoscolastique. la comparaison nous a delivré la grille d'appropriation de la néoscolastique, c-à-d, le reseau de questions théoriques et pratiques à laquelle le néothomisme a du donner réponse autant de façon globale que locale. Cette grille peut être décrite comme suit: Le concordisme épistémologique entre les vérités absolues du dogme avec les vérités relatives de la science est rendu possible grâce à la formulation suivante: "Il faut reconnaître deux types de vérités, d'après sa source: primo, des vérités qui procédent de l'expérience, et cause de quoi elles sont relatives et muables, ce son les appelées objectives. Sécond, des vérités qui sont produites par le sujet lui-même hors de toute expérience, tels les vérités mathématiques. Elles sont immuables et absolues, et on les appele subjectives". Or, il se fait que la distinction subjectif/objectif avait été thematisée de façon critique par Kant dès la fin du XVIII siècle, mais elle fut vulgarisée au XIXe siècle, dans la version tronquée -positiviste- que je viens de reférer, par Auguste Comte, et surtout, par Claude Bernard, dont l'Introduction à la médecine expérimentale, publiée en 1865, commença à être lue en Colombie depuis 1867. Cet enoncé; que j'appele "la charnière bernardienne" et qui a connu plusieures versions seculièeres ou religieuses -c'est ma thèse la plus forte-, a fourni un dispositif de négotiation, de "conciliation illusoire d'incompatibles" dont le néothomisme a profité pour faire passer l'idée de Dieu du côté des idéés subjectives. Et cet enoncé a été, d'après cette recherche, l'option stratégique que l'intelligentzia colombienne a appropriée pour la modernisation du pays; d'abord dans sa version séculaire et après dans la version catholique ou néoscolastique. Or, une telle notion de vérité était vouée à l'échec du point de vue scientifique, comme l'a montré l'histoire des "systèmes de métaphysique scientifique" tels que le positivisme; l'évolutionisme, et d'autres, dans lesquels je propose d'inclure le néothomisme. Mais cet échec epistémologique s'est vu doubler d'un succès pédagogique qui, à mon avis, explique finalement la survie de toutes ces "philosophies" dans la plupart des systèmes educatifs du XXe siècle, : il s'est fait, que la "charnière bernardienne" a pu être traduite, aussi à plusieurs versions; dans une pyramide qui échelonne les modes de la connaissance humaine à trois étages: à la base, le sens commun (ou ensemble de vérités universels qui devraient être partagées pour tout être humain en tant que rationnel); au deuxième lieu, les vérités scientifiques (qui sont considérées en tant que donées objectifs apportés par les sciences positives), et le tout couronné par la philosophie, celle qui ramène toute connaissance, commune et scientifique, à l'unité, au vrai, au beau, et au bon. Une fois que le sujet -le jeune homme- a été soumis à ce parcours; la société et lui-même, peuvent être rassurés, parce il a appris la discipline de la verité, peu importe le contenu que cette philosophie scolaire ait prise. Voilà pourquoi, s'il fallait que j'exprime mes résultats dans une seule phrase, -un peu trop publicitaire, hélas- je pourrais dire que le néothomisme a été une version du positivisme, ou la version catholique du positivisme, ou peut être, l'une des versions catholiques du positivisme, qui a eu son succés grâce à la pédagogie et non plus à l'épistémologie. Mais alors, on se demande de plein droit, à quoi reconnait-on le positivisme? J'ai suggeré ici quelques pistes; mais elles constituent le matériau d'une recherche que j'entame à peine dans la compagnie d'une équipe de collègues et d'éleves, une recherche aussi engagée que celle-ci, du point de vue de nos pays postcoloniaux latinoaméricains.
119

Le cardinal Paul Grégoire et l'Église de Montréal (1968-1990)

Phaneuf, Luc 12 1900 (has links)
L’historiographie récente du catholicisme québécois a passé pratiquement sous silence la vie et l’épiscopat de Mgr Paul Grégoire, archevêque de Montréal de 1968 à 1990. Pourtant, son épiscopat s’est déployé pendant une période cruciale de l’histoire du Québec et de l’Église catholique. Lorsque Mgr Grégoire devient archevêque de Montréal en avril 1968, le Québec vit encore sa Révolution tranquille, une période qui a vu l’éclosion au Québec de mentalités et moeurs nouvelles à l’enseigne du rejet du passé, sous l’impulsion d’une sécularisation et d’une déchristianisation déferlantes. De son côté, l’Église catholique vit son propre renouveau identitaire, fruit des travaux du Concile Vatican II, terminé depuis décembre 1965. C’est au confluent de ces deux renouveaux identitaires que l’épiscopat de Mgr Grégoire va prendre forme. L’archevêque de Montréal devra faire face à de nombreux défis inédits sur les fronts externes et internes. Ad extra, il devra prendre acte des défis d’une nouvelle donne sociale extrêmement défavorable à son Église, notamment sur le flanc de la confessionnalité du système d’éducation. Ad intra, il devra implanter les réformes conciliaires dans son diocèse, non sans avoir à affronter plusieurs résistances et incompréhensions, dont certaines deviendront des crises remettant en question la qualité de son leadership comme archevêque de Montréal. Au moment de sa retraite en mars 1990, Monsieur le cardinal Grégoire aura vu l’Église catholique perdre la majeure partie de son influence morale et spirituelle sur la société montréalaise et québécoise. Même si sa personnalité ne l’avait pas desservi dans ses efforts pour imprimer à l’Église de Montréal son orientation doctrinale, sa discipline et son style, on voit mal comment il aurait pu contrer significativement une évolution toute-puissante dans sa globalité. C’est ce que révèle le bilan de son épiscopat. / The recent historiography on Catholicism in the Province of Québec has neglected the life and episcopate of Paul Grégoire, archbishop of Montréal from 1968 to 1990. Yet his episcopate covers a crucial period in the history of the Province and the Catholic Church. When he became archbishop of Montréal in April 1968, the Province of Québec was still in the midst of its Quiet Revolution, a period of growing change in mentalities and morals brought on by a rejection of the past and the rising tide of secularization and dechristianization. For its part, the Catholic Church was going through its own renewed identity process as a result of the Second Vatican Council which had ended December 1965. It is at the juncture of these two renewed identities that Archbishop Grégoire’s episcopate took shape. The prelate had to cope with many new challenges both on the external and internal fronts. Ad extra, he had to meet the challenges of a new social order extremely unfavorable towards his Church, particularly concerning the denominational school system. Ad intra, he had to implement the Council reforms throughout his diocese and in so doing encountered a great deal of resistance and much misunderstanding which sometimes led to crises casting doubt on his leadership. At the time of his retirement in March 1990, Cardinal Grégoire had seen the Catholic Church lose the greater part of its moral and spiritual influence on the Montréal and Québec societies. He had set out to mold the Church of Montréal according to his doctrinal orientation, his discipline and his style. Even while taking into consideration that his personality was not best suited for the task, we fail to see how he could have significantly countered the great opposing forces at work. The study of his episcopate clearly reveals this.
120

Soin et société dans le Paris du XIXe siècle : les congrégations religieuses féminines et le souci des pauvres / Care and society in nineteenth-century Paris : feminine religious congregations and the care of the poor

Jusseaume, Anne 03 December 2016 (has links)
Au XIXe siècle, les sœurs hospitalières sont au cœur du système de soin parisien. L’identité et les activités sociales de ces femmes qui partagent un engagement religieux et un apostolat soignant auprès des pauvres de la capitale sont analysées dans cette thèse. La vocation, fruit d’un choix entre les jeunes femmes et l’institution, est une voie d’émancipation dans l’espace public et le monde du travail, mais qui leur permet aussi de s’affirmer comme individu en sapant l’autorité paternelle et en légitimant l’expression d’un désir. Chevilles ouvrières du système de santé publique et figures de la charité privée, les sœurs en accompagnent la croissance. Le soin aux pauvres et leur dévouement justifient la reconnaissance de leur utilité sociale devant l’urgence d’une société confrontée à une pauvreté massive et aux effets contrastés du processus de déchristianisation. Paradoxalement, la laïcisation conforterait leur présence dans le dispositif charitable et soignant de la capitale. Les sœurs se forment à certaines exigences médicales et cherchent à maintenir un « écart chrétien » dans le monde. Le soin des sœurs participe ainsi à la médicalisation de la société mais reste une stratégie de reconquête religieuse. Leur apostolat révèlerait que la demande sociale de santé et de religion reposerait sur un souci de soi et un besoin plus vaste d’attention. Mais ce « souci de soi » est aussi, pour les sœurs, une voie fonctionnelle et harmonieuse de réconcilier les volets religieux et profane de leur mission. Dès lors, les sœurs peuvent s’adapter à la modernité en articulant les préoccupations du siècle avec une exigence spirituelle. / In the nineteenth century, sisters of charity were at the core of the Parisian health system. This thesis analyses the identity and the social activities of these women who shared a religious commitment and a caring apostolate towards the poor of Paris. Vocation, which resulted from a choice by young women and the religious institution, was a way for these women to find a place in public space and in the workplace. It enabled them to assert themselves as individuals, undermining paternal authority and legitimating the expression of a desire. Cornerstones of the public health system and figures of charity, the nuns accompanied the growth of both. Their care of the poor and their devotion justified their claim to be recognised as socially useful in a context where French society was confronted by the new problem of widespread poverty and by the countervailing effects of dechristianization. Paradoxically, republican secularization would confirm their presence in the capital’s caring and charitable system. The sisters undertook training to new medical standards at the same times as they tried to maintain a ‘Christian singularity’ in the world. The care that the sisters provided played a role in the medicalization of society but nonetheless remained part of a strategy of religious reconquest. Their apostolate would reveal that society’s health and religious needs rested on a ‘care of the self’ and a need for attention. This ’care of the self’ was also a way for the nuns to reconcile the lay and religious aspects of their mission. Thus, sisters of charity could adapt themselves to modernity by articulating worldly preoccupations with a spiritual imperative.

Page generated in 0.0529 seconds