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L’expérience entrepreneuriale d’Européens à Mexico : parcours, quête et positionnement social de migrants « Nord-Sud »Angrignon-Girouard, Émilie 08 1900 (has links)
Alors que dans les médias, les migrations sont présentées comme le résultat de crises humanitaires, l’expatriation et la mobilité internationale sont dépeintes comme les résultats naturels d’une globalisation qui sert autant aux pays du Sud qu’au pays du Nord. Or, un nombre grandissant d’Européens font le choix de s’installer dans un Sud à long terme, malgré la sécurité supposée offerte par les États « providence » ou de « bien-être » desquels ils proviennent. Dans la littérature universitaire, ces derniers sont souvent identifiés comme des agents reproducteurs des systèmes postcoloniaux ou comme des migrants privilégiés. Dans un contexte où la Commission Européenne s’est donné le mandat, depuis maintenant une quinzaine d’années, de favoriser autant la mobilité internationale que l’entrepreneuriat chez les jeunes, qu’en est-il des jeunes Européens qui s’engagent dans le développement d’un projet entrepreneurial dans un Sud, alors qu’ils sont encore au début de leur carrière professionnelle? Cette recherche vise à décrire l’expérience migratoire et d’entrepreneuriat de jeunes adultes et adultes middle-aged Européens dans la ville de Mexico en particulier. Nous avons effectué une enquête ethnographique d’une durée d’un an et demi situé dans la ville de Mexico qui tient compte des temporalités inhérentes aux processus migratoires et entrepreneuriaux. Les données sont tirées des récits biographiques des participants, de différentes activités d’observation en lien avec leur vie entrepreneuriale et leur condition de migrants « du premier monde », ainsi qu’une expérience de quotidienneté partagée. À travers une lorgnette principalement interactionniste, la thèse présente les caractéristiques des trajectoires de ces entrepreneurs, les quêtes qui sont à la source de la constitution de leur projet entrepreneurial et la place qu’ils occupent socialement dans le contexte de la métropole de Mexico. Nous retenons que les migrations Nord-Sud peuvent aussi impliquées un processus d’incorporation marqué par des ruptures, des difficultés ou de nécessaires négociations identitaires, tout comme les migrations traditionnellement étudiées. Cela dit, leur expérience contient aussi son lot d’aspects connectés aux conceptions divisant les « Nords des Suds » qui sont enracinés dans le contexte local particulier, la ville de Mexico, et qui se révèlent dans l’interaction sociale en présence des homologues mexicains qu’ils rencontrent. / While in the media, migration is presented as the result of humanitarian crises, expatriation and international mobility are portrayed as the natural results of a globalization that serves the countries of the South as much as the countries of the North. However, a growing number of Europeans choose to settle in the South for the long term, despite the supposed security offered by the « welfare » states. In academic literature, the latter are often identified as reproductive agents of postcolonial systems or as privileged migrants. In a context where the European Commission has given itself the mandate, for about fifteen years now, to promote both international mobility and entrepreneurship among young people, what about young Europeans who engage in the development of an entrepreneurial project in a South, while they are still at the beginning of their professional career? This research aims to describe the migration and entrepreneurship experience of young adult and middle-aged adult Europeans in Mexico City in particular.
We carried out an ethnographic fieldwork located in Mexico City for a year and a half, aiming to consider the temporalities inherent to migratory and entrepreneurial processes. The data is drawn from the biographical accounts of the participants, from various observation activities related to their entrepreneurial life and their condition as "first world" migrants, as well as a shared daily experience. Through a mainly interactionist lens, the thesis presents the characteristics of the trajectories of these entrepreneurs, the quests that are at the core of the constitution of their entrepreneurial project and the place they occupy socially in the context of the metropolis of Mexico. We retain that North-South migrations can also involve a process of incorporation marked by ruptures, difficulties or necessary identity negotiations, just like the migrations traditionally studied. That said, their experience also contains aspects connected to the conceptions of a world divided between the "North of the South" which are rooted in the particular local context, Mexico City, and which are revealed in the social interaction in the presence of the Mexican counterparts that they meet.
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Du Salmon People au saumon d’élevage : analyse des frictions découlant de la présence de l’industrie salmonicole sur les territoires autochtones de l’île de VancouverCastilloux-Gaboury, Mickaël 12 1900 (has links)
Cette recherche vise à mieux comprendre les frictions occasionnées par la présence de l’industrie salmonicole sur les territoires ancestraux des nations kwakwaka’wakw et nuu-chah-nulth de l’île de Vancouver. Alors que le contexte à l’étude a déjà fait l’objet de nombreuses recherches, la question des rapports entre les humains et les poissons fut généralement mise de côté. En ce sens, le présent mémoire cherche à combler cet important fossé. J’avance la proposition selon laquelle l’introduction de l’industrie salmonicole sur les territoires autochtones de l’île de Vancouver serait instigatrice d’importantes frictions entre des manières bien distinctes d’appréhender les rapports aux poissons, les frictions étant ici comprises comme des lieux fertiles à partir desquels de nouvelles dynamiques culturelles et de nouvelles structures de pouvoir voient le jour.
La présente recherche ayant été effectuée en plein coeur de la pandémie associée au COVID-19, l’enquête ethnographique sur le terrain ne put être réalisée. Conséquemment, dans ce mémoire, je propose une analyse originale principalement fondée sur des données puisées dans un large corpus de littérature anthropologique et autochtone et sur des informations publiquement accessibles à distance via les réseaux sociaux et les cyberespaces. L’ensemble des données analysées appuient la proposition selon laquelle le contexte à l’étude serait au coeur d’importantes frictions entre deux régimes de valeur qui guident les rapports avec le poisson : d’abord, un régime de valeur traditionnel associé aux règles réciproques d’interaction, de prédation et de partage avec les chefs des peuples autres qu’humains qu’ils représentent et incarnent; ensuite, un régime de valeur marchande faisant sens dans une économie de marché capitaliste globalisée et globalisante. L’exemple de la résurgence de la First Salmon Ceremony, qui est présenté en conclusion, vient appuyer cette proposition. En effet, elle se présente comme un lieu d’affirmation, de négociation et de revendication politique, territoriale et identitaire important, et témoigne d’une continuité transformative caractéristique des cosmopolitiques autochtones contemporaines de la côte ouest. En plus de proposer de nouvelles pistes de recherche, ce mémoire constitue une invitation à repenser les logiques et les structures de pouvoir qui guident actuellement la gestion halieutique au sein des territoires autochtones du pays. / This research aims to better understand the frictions caused by the introduction of the salmon farming industry on the ancestral territories of the kwakwaka’wakw and nuu-chah-nulth nations of Vancouver Island. While this context has already been the subject of much research, the question of the relationship between humans and fish was generally put aside. In that sense, this thesis seeks to bridge this important gap. While the frictions are understood here as fertile places from which new arrangements of culture and power are born, I propose that the introduction of the salmon farming industry into the indigenous territories of Vancouver Island instigated significant frictions between different ways of understanding the relationships with fish.
Because this research was conducted in the midst of the COVID-19 pandemic, an ethnographic field investigation could not be carried out. Consequently, in this thesis, I propose an original analysis mainly based on data drawn from a large corpus of anthropological and indigenous literature, but also on publicly accessible information from social networks and cyberspaces. All of the data analyzed support the proposition that the context under study is, in fact, instigating important frictions between two value regimes that guide relationships with fish: First, a traditional value regime associated with the reciprocal rules of interaction, predation and sharing with the chiefs of the other-than-human peoples they represent and embody; Then, a regime of market value making sense in a globalized and globalizing capitalist market economy. The example of the resurgence of the First Salmon Ceremony presented in the conclusion supports this proposition. In fact, it presents itself as an important space for political, territorial and identity claims, negotiation, and affirmation, while testifying the transformative continuity that characterize contemporary West Coast indigenous cosmopolitics. In addition to proposing new avenues of research, this paper is an invitation to rethink the logics and power structures that currently guide halieutic management within the indigenous territories of Canada.
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La stérilisation irréversible : identité des femmes sans enfant par choix, entre agentivité et biopouvoirGignac, Anne-Sophie 08 1900 (has links)
Le processus menant à la stérilisation irréversible chez les femmes nullipares comporte plusieurs enjeux sur le plan individuel et social. L’objectif de cette recherche est de comprendre de quelle façon est vécue cette expérience par ces femmes au sein du système de santé québécois en portant attention aux difficultés administratives et émotionnelles du processus et aux moyens utilisés pour surmonter ces difficultés et parvenir à réaliser l’opération de stérilisation. Cette recherche a été concrétisée grâce à la participation de treize femmes qui n’ont pas d’enfant et qui souhaitent se faire ligaturer les trompes de Fallope. Les entrevues semi-dirigées réalisées auprès de ces participantes qui composent le corpus de données de cette recherche ont été effectuées sur les plateformes de visioconférence Zoom et Facetime. L’analyse des résultats de l’étude a permis de démontrer qu’une identité liée à la biosocialité émerge au fil du processus, que l’expérience de ces femmes témoigne d’une forme d’agentivité à la fois active et passive et enfin que la relation que ses femmes établissent avec les médecins au sein du système de santé peut être problématisée en termes de biopouvoir. Cette recherche permet d’une part d’offrir un regard anthropologique sur l’expérience des femmes sans enfant par choix tout au long du processus menant à la ligature des trompes de Fallope. D’autre part, elle contribue à cerner les enjeux qui sont en lien avec la reproduction et ceux qui concernent l’hégémonie de la biomédecine au sein du système de santé québécois. / The process leading to irreversible sterilization for nulliparous women involves several individual and social issues. The objective of this research is to understand how this experience is lived by these women within the Quebec healthcare system by paying attention to the administrative and emotional difficulties of the process and to the means used to overcome these difficulties and achieve the sterilization operation. This research was carried out by the participation of thirteen women who do not have children and who wish to undergo tubal ligation. The semi-structured interviews conducted with these participants make up the corpus of datas for this research. They were conducted on Zoom videoconferencing platforms as well as on Facetime. The analysis of the results of the study allowed to demonstrate that an identity linked to biosociality emerges throughout the process, that the experience of these women testifies to a form of agency that is both active and passive, and finally that a form of biopower emerges from their relationship with the physicians within the health system. On the one hand, this research provides an anthropological look at the experience of women who are childfree by choice throughout the process leading to tubal ligation. On the other hand, it contributes to identify issues related to reproduction and those concerning the hegemony of biomedicine within the Quebec health system.
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Parcours de vie, subjectivité et facteurs de la réussite chez les femmes professionnelles immigrantes d'origine maghrébine à MontréalOuadfel, Sarah 08 1900 (has links)
Au Québec, la population maghrébine est la communauté immigrante la plus importante d’un point de vue démographique. En raison de la sélection à l’immigration qui priorise les profils diplômés, compétents et francophones, les Maghrébines et Maghrébins qui s’installent au Québec sont très instruits. Cependant, la province ne tire pas le meilleur profit de cette immigration qualifiée puisque la population maghrébine se heurte à de nombreux obstacles en ce qui a trait à son insertion sur le marché du travail. En effet, plusieurs études démontrent l’existence de barrières à l’insertion socioprofessionnelle des personnes immigrantes à Montréal, particulièrement chez les femmes d’origine maghrébine.
Cette recherche, pour sa part, s’intéresse aux femmes d’origine maghrébine à Montréal qui considèrent vivre une réussite. Dans cette perspective, serait-on en mesure de mieux comprendre et expliquer les situations d’échec des autres femmes immigrantes ? En quoi le parcours de celles qui considèrent vivre une réussite diffère-t-il de celui des autres ? Pour répondre à ces questions, l’analyse se concentre sur les facteurs qui entrent en jeu dans les parcours migratoires, précisément à ceux qui ont contribué à leur réussite, dont les réseaux sociaux et familiaux ainsi que l’agentivité, qui se révèlent en être au cœur. Également, cette étude considère exclusivement le point de vue de treize femmes d’origine maghrébine ainsi que leurs perceptions subjectives de la réussite en développant une étude de cas. Afin de documenter ces parcours migratoires, les récits de vie de ces participantes sont recueillis, depuis le pays de départ jusqu’à leur établissement à Montréal. Il en ressort que la réussite se conçoit dans la conciliation famille-travail-études, les aspirations professionnelles, l’entrepreneuriat, la tranquillité d’esprit ainsi qu’en l’honneur de leurs parents et des femmes racialisées et maghrébines qui les ont précédés. / In Quebec, the Maghrebi population is the largest immigrant community. As a result of a selective immigration process that prioritizes qualified, competent, and French-speaking profiles, Maghrebi women and men who settle in Quebec are highly educated. However, the province does not make the most of this skilled immigration as the Maghrebi population faces significant social and professional challenges. Indeed, several studies expose the various obstacles Maghrebi immigrants, particularly women, face as they encounter Quebec’s labor market.
This research focuses on Maghrebi women in Montreal who consider themselves successful. Could this perspective enable us to understand and explain the failure of other immigrant women? How do the experiences of those who consider themselves successful differ from the others? To answer these questions, this analysis focuses on the factors involved in women’s migratory paths and how they contributed to their success. Also, this research develops a case study around thirteen Maghrebi women’s subjective perceptions of success. Starting from their country of departure to their settlement in Montreal, the study documents these women’s migratory paths through their life stories. Helped by family and social networks, as well as personal agency and other factors, success arises from family-work balance, professional aspirations, entrepreneurship, peace of mind and flourishes in honor of the parents and the racialized women who preceded them.
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« Être chrétien, ce n'est pas une religion, c'est une manière de vivre » : religion et incorporation chez les Népalo-bhoutanais convertis au pentecôtisme de Saint-Jérôme (Québec)Boucher, Guillaume 08 1900 (has links)
Au Bhoutan, au Népal et au Québec, les religions minoritaires font l’objet de nombreux soupçons dans la population, par lesquels des acteurs de la scène publique et politique justifient leur encadrement, voire leur exclusion de l’espace national. Ces soupçons ne vont que s’amplifiant si la religion en question est étroitement associée à un groupe ethnique minoritaire. Ces craintes autour de la perception d’une élision ethnicité-religion perturbatrice de l’ordre social majoritaire reposent davantage sur des mythes nationaux construits autour de, et en réaction à certaines religions que sur une véritable contestation inhérente aux regroupements religieux. La contribution de la religion, particulièrement en contexte migratoire et minoritaire, à la participation pleine et active dans la nouvelle société-hôte a été amplement démontrée. La religion aide à faire sens des expériences migratoires, fournissant un ancrage notoire aux nouveaux arrivants dans leur milieu. Le groupe religieux fournit quant à lui aide matérielle, psychologique et social aux nouveaux arrivants.
Cette étude, menée en région de Montréal, auprès de deux congrégations rassemblant des réfugiés Népalo-bhoutanais convertis au christianisme, fait la lumière sur le rôle de la religion en tant qu’espace de négociation entre les normes imposées – religieuses comme séculières – aux croyants et la subjectivité de leur expérience religieuse. En suivant le parcours migratoire forcé des Népalo-bhoutanais membres de ces congrégations, j’explore l’impact des impératifs d’intégration des localités, les environnements sociaux et matériels, géographiquement et historiquement situés, sur les négociations permises par la religion. Je fais voir que les tensions et les conflits qui peuvent émerger de ces négociations n’impliquent pas la fin de la cohésion sociale. Plutôt, ces négociations informent un vivre-ensemble caractérisé par une certaine convivialité.
J’étudie deux manifestations de ces négociations et de leur impact sur le vivre-ensemble. La conversion au christianisme est la première de ces négociations. Performée en milieu hindou, elle fait voir comment la religion répond à un besoin de recomposition de soi à la suite d’expériences de souffrance, de perte de sens et d’exclusion. En dépit du défi qu’elle lance à l’ordre social hindou et du lot de conséquences qu’elle entraîne, la conversion permet de se projeter dans une identité dignifiée et un nouveau groupe de pairs. Performée en contexte québécois, la conversion est le point de départ d’une renégociation de sa lecture passée de la religion. Elle est l’occasion de réaliser un soi idéalisé, sans crainte de représailles sociales. Dans les deux contextes, la conversion constitue une négociation entre les impératifs d’intégration de la localité et les aspirations que le croyant porte.
Le choix du groupe religieux, de la congrégation, est également le fruit de négociations. Les Népalo-bhoutanais chrétiens se rassemblaient initialement au sein d’une même congrégation multiethnique, l’Église Originelle. La majorité d’entre eux ont depuis quitté et fondé leur propre congrégation, Naya Mandali. Malgré le spectre ethnico-religieux qui plane sur cette décision en vertu de certains référents ethniques autour desquels s’est fondée Naya Mandali, ceux-ci n’expliquent pas à eux seuls le schisme. Le choix de langue, de style de célébration, et la division suivant les appartenances de jati recoupent effectivement des facteurs de divisions proprement sociologiques, tels qu’une transition de figure d’autorité, des styles de gouvernance préférés et des pressions d’acteurs extérieurs au groupe religieux. Des revendications proprement religieuses sont aussi évoquées, en dépit des référents ethniques. Ainsi, le choix du népali se veut davantage un outil facilitant la compréhension et la diffusion du message religieux. La langue vernaculaire de la localité ne s’en trouve pas pour autant évacuée de la présentation des cultes. La congrégation fait bel et bien de la visite de francophones une préoccupation. Ces visiteurs devraient pouvoir suivre minimalement le culte. L’objectif derrière la fondation de Naya Mandali est de s’actualiser en tant que chrétien bien plus qu’en tant que Népalo-bhoutanais.
Chacune des congrégations issues du schisme traduit une façon de faire Église distincte. Plutôt qu’une menace à la cohésion de la société-hôte, la fondation de Naya Mandali est une manifestation des formes insoupçonnées d’incorporation permises par la religion. Fruit d’une des négociations entre les impératifs d’intégration inculqués par les sociétés-hôtes et les aspirations des croyants, la congrégation népalo-bhoutanaise a dû créer des contacts avec des chrétiens d’autres églises de la localité. Ainsi, ils ont tissé des liens avec des non-migrants qu’ils n’auraient autrement pas rencontrés. Par le biais de la religion, les schismatiques ont réalisé, de manière quelque peu subversive, différents impératifs d’intégration des localités traversées : l’autonomisation, la prise en charge et l’accomplissement de soi. / In Bhutan, in Nepal as in Quebec, minority religions are subjected to a number of suspicions justifying their regulations, if not their exclusion from national space. Those suspicions only increase if the religion in question is also closely associated with an ethnic minority group. Those fears concerned with a perceived ethnicity-religion elision disruptive of the majoritarian social order have more to do with national myths built around, and in reaction to, certain religions more than with any genuine contestation inherent to religious groupings. Religion’s contribution to, particularly in a migratory and minoritarian context, a full and active participation in a new host society has been amply demonstrated. Religion helps make sense of migratory experiences, contributing to a notable anchoring of newcomers to their surroundings. The religious group, for its part, contributes a material, psychological and social help to newcomers.
This study, conducted alongside two congregations gathering Nepalo-bhutanese converts to christianity in a Montreal region, sheds light on religion’s role as a space of negociation between imposed norms – religious as well as secular – to believers and the subjectivity of their religious experience. By following the trajectory of the forced migration of the members of both congregations, I explore the impact of the integration imperatives of localities, the geographycally and historically situated social and material environnements, on the negociations enabled by religion. I show that tensions and conflicts which can arise from those negociations do not entail an end to social cohesion. Rather, they inform a vivre-ensemble caracterised by a certain conviviality.
Two manifestations of these negociations and their impact on the vivre-ensemble are studied. Conversion to christianity is the first of them. Performed in a hindu context, it shows how religion answers a need for a recomposition of the self following experiences of suffering, loss of meaning and exclusion. Despite the challenge it levels at the hindu social order and of the consequences it carries, conversion enables to project oneself in a dignified identity and a new peer group. Performed in the Quebec context, conversion is the starting point of a renegociation with one’s past reading of religion. It is the occasion to realise an idealised self, without fear of social reprisal. In both contexts, conversion constitutes a negociation between the locality’s integration imperatives and the believer’s yearnings.
The choice of the religious grouping, the congregation, is also the result of negociations. The Nepalo-bhutanese christians initially gathered in the same multiethnic congregation, l’Église Originelle. The majority of them have since left and created their own congregation, Naya Mandali. Despite the « ethnico-religious » spectre looming over their decision, the ethnic referents around which Naya Mandali was built cannot by themselves explain the division. Linguistic choice, celebrations’ style and Jati divisions intersect effectively with properly sociological divisive factors, such as a transition in authority figures, prefered leadership styles and pressure from figures external to the religious grouping. Properly religious claims are also made, despite ethnic referents. Thus, the choice of Nepali speaks more to the tools it represents in enabling a better understanding and transmission of the religious message. The locality’s vernacular language is not necessarily evacuated from the cult’s presentation for it, the congregation making the possibility of francophone visitors one of their preoccupation. The actualization of the self as a better christian is much more the objectif behind the creation of Naya Mandali than the actualization of a nepalese self.
The two congregations that emerged from the schism translate a distinct way of doing Church. Instead of a meance to the host society,s cohesion, the creation of Naya Mandali is a manifestation of the unexpected modes of incorporation enabled by religion. The results of negociations between integration imperatives instilled by the host societies and the believers’ yearnings, the Nepalo-bhutanese congregation had to create contacts with the localities’ other christians. Thus, they established contacts with non-migrants who would have not met them otherwise. Through religion’s medium, the schismatics have fulfilled, in a somewhat subversive way, the integration imperatives of the localities they navigated across: autonomisation, responsabilisation and self-fulfilment.
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Les approches théoriques classiques de la révolution et une approche religiologique de la révolution sandiniste au NicaraguaAlix, Jonathan 08 1900 (has links)
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The New Orleans Voodooscape. Ethnography of Contemporary Voodoo Traditions of New Orleans, LouisianaDorsman, Roos 23 September 2021 (has links) (PDF)
In New Orleans, Louisiana, voodoo is omnipresent. There is voodoo in a more religious sense, that is generally more secretive, and there is a highly visible side to voodoo, that is shown in the many references to voodoo in a commercial or political sense throughout the city.Based on ethnographic fieldwork, this dissertation demonstrates that the criteria that define the boundaries of what is voodoo are debated by the practitioners and the authenticity of certain events or practices is often internally contested. To include all these debates, the broader concept of ‘voodooscape’ is introduced in this dissertation.The concept of voodooscape is a useful tool for the analysis of voodoo in New Orleans, because it includes these debates and the large domain where negotiations on voodoo take place. This dissertation contains ethnographic descriptions of these negotiations, with a focus on the ways in which the ‘voodooscape’ embodies memories of the history of slavery and the ways of coping with these memories. The voodooscape both mobilizes these memories and how to cope with these memories at the same time. In a similar way, the voodooscape mobilizes the memories of more recent events, of which hurricane Katrina and the current violence that caused the rise of the Black Lives Matter Movement are the most important ones in New Orleans. The theoretical contribution of this work lies in the introduction of the concept of voodooscape, that allows a nuanced analysis and understanding of voodoo, through which several socially relevant dimensions are displayed and connected, namely: race, politics, music, art, heritage, tourism and commerce. / À la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, le Vaudou est omniprésent. On y trouve le Vaudou dans sa signification religieuse, qui est généralement plutôt secrète, et son visage plus visible, qui s'illustre à travers la ville dans les nombreuses références aux incarnations commerciales ou politiques du Vaudou. À l'appui d'une enquête ethnographique, cette thèse démontre que les critères qui définissent les frontières de ce qui relève du Vaudou sont débattues par ses différents praticiens, de même qu'ils débattent fréquemment entre eux de l'authenticité de certaines pratiques ou événements. Pour rendre compte de tous ces débats, on a introduit le concept plus large de « Vaudousphère » [voodooscape]. Le concept de Vaudousphère est utile à l'analyse du Vaudou à la Nouvelle-Orléans en ce qu'il incorpore ces débats et les nombreux espaces où prennent place ces négociations sur le Vaudou. Cette thèse inclut des descriptions ethnographiques de ces négociations, en se focalisant sur la manière dont la « Vaudousphère » incarne la mémoire collective de l'histoire de l'esclavage et les stratégies d’accommodation avec cette mémoire. De même, la Vaudousphère mobilise les souvenirs d'événements plus récents, dont les plus importants à la Nouvelle-Orléans sont l'ouragan Katrina et la violence contemporaine qui a conduit à l'émergence du mouvement «Black Lives Matter». L'apport théorique de ce travail repose sur l'introduction du concept de Vaudousphère qui permet de conduire une analyse nuancée et compréhensive du Vadou, et à travers lequel plusieurs dimensions sociales pertinentes sont mises en évidence et en connexion, telles que: la race, la politique, la musique, l'art, l'héritage, le tourisme et le commerce. / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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L’identité noon (Sénégal) à travers la colonisation: le mbilim comme vecteur de continuité et de changementGrégoire, Anthony 07 1900 (has links)
Thèse préparée en cotutelle en anthropologie (Université de Montréal) et en ethnomusicologie (École des Hautes Études en Sciences Sociales). / Cette recherche propose une recension socio-historique des contacts interculturels et du processus d’évangélisation chez les Noons de Thiès (Sénégal) afin d’y retracer la transmutation de symboliques culturelles depuis l’animisme au catholicisme, jusqu’à un état de vicariance entre les cultures en présence. Des travaux ont été effectués dans les archives des Spiritains, au Sénégal et à Paris; au Service historique de la Défense, à Vincennes; dans les Archives du Sénégal, à Dakar; et dans les archives de l’Abbaye de Keur Moussa. Des entrevues ont aussi été menées sur le terrain entre mars 2019 et mars 2020, enrichies d’une démarche renouvelée de bimusicalité selon Mantle Hood (1960), afin de mettre en lumière la perpétuation de symboles identitaires pendant la période coloniale jusqu’à aujourd’hui dans le mbilim, pratique musicale noon au coeur de la recherche. Cette recherche s’inscrit dans un contexte d’acculturation et de syncrétisme au sein d’une population faisant l’objet d’une exclusion systématique de la littérature historique écrite et s’inscrit dans la foulée d’une ethnomusicologie appliquée abordant le musical comme sujet holistique, observable et explicable selon diverses représentations de la communauté, une construction dynamique relevant de la rencontre entre plusieurs cultures dans le temps et se modulant selon l’utilisateur et le contexte d’utilisation (Berlioz et al., 1989). Je propose ainsi de reconsidérer le travail d’archives sur l’histoire et l’expérience coloniale et missionnaire afin de repenser les modèles classiques de syncrétisme et d’acculturation pour comprendre la construction d’une identité culturelle et musicale (ré)actualisée qui puisse permettre à la communauté visée de se projeter dans l’espace politique et socioculturel du Sénégal. / This research proposes a socio-historical review of cross-cultural contacts and of the evangelisation process among the Noons of Thiès (Senegal) in order to trace the transmutation of cultural symbolics from animism to Catholicism up to a state of vicariousness between the cultures in encounter. Work has been carried out in the archives of the Spiritans, in Senegal and Paris; at the Defense Historical Service, in Vincennes; in the National Archives of Senegal, in Dakar; and in the archives of Keur Moussa Abbey. Interviews were also conducted on the field between March 2019 and March 2020, enriched with a renewed approach of bi-musicality according to Mantle Hood (1960), in order to highlight the perpetuation of identity symbols during the colonial period until today in the mbilim, a musical practice of the Noons at the core of this research which is part of a context of acculturation and syncretism within a population subject to systematic exclusion from written historical literature. This research takes also part of an applied ethnomusicology approaching the musical as holistic subject, observable and explicable according to various representations of the community, a dynamic construction arising from the encounter between several cultures over time and modulating according to the user and the context of use (Berlioz et al., 1989). I thus propose to reconsider the work on the history and the colonial and missionary experience in the archives in order to rethink the classical models of syncretism and acculturation to understand the construction of a (re)actualised cultural and musical identity which can allow the community in question to project itself into the political and socio-cultural space of Senegal.
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Migrants brésiliens hautement qualifiés : parcours migratoires, incorporations socioprofessionnelles et familles transnationalesSchlobach, Monica 08 1900 (has links)
Cette thèse vise à comprendre et à caractériser l’expérience et le parcours migratoire et socioprofessionnel, ainsi que la dynamique des liens familiaux transnationaux, de couples brésiliens ayant migré à Montréal entre 2004 et 2013 et dont un des membres travaillait au Brésil comme professionnel en ingénierie ou dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC).
Trois raisons ont présidé au choix de ce sujet de recherche : (1) l’importance de la migration des travailleurs hautement qualifiés (THQ) dans le flux des migrations internationales, laquelle est insuffisamment étudiée ; (2) la formation d’une nouvelle vague migratoire de Brésiliens qualifiés arrivés à Montréal à partir du milieu des années 2000 et (3) une volonté de porter un nouveau regard sur la migration des THQ, afin de comprendre leur expérience et cheminement à partir de leur point de vue et de celui de leur famille.
La décision de comparer les parcours migratoires des ingénieurs et des professionnels des TIC tient au fait que les ingénieurs font face à davantage d’obstacles socioprofessionnels (liés aux exigences de l’ordre professionnel des ingénieurs) et à une plus difficile reconnaissance des titres de compétence et de l’expérience acquise à l’étranger que les professionnels des technlogies de l’information et des communications (TIC), dont l’expertise est davantage reconnue internationalement et localement.
Cette recherche vise à répondre au comment plutôt qu’au pourquoi. Comment devient-on émigrant dans la société de départ ? Comment, comme immigrant, s’adapte-t-on à la société de destination ? Comment s’y insère-t-on socioprofessionnellement ? Comment est maintenu le sentiment familial en dépit de la « tyrannie de la distance » ? Quel est, dans chaque cas, le rôle de l’agentivité des migrants, celui des contraintes et des opportunités, des ressources mobilisées dans la formation et la dynamique des parcours migratoires, professionnels et familiaux.
J’ai choisi l’approche des parcours de vie car elle s’est avérée utile au double plan analytique et méthodologique. Sur le plan analytique, elle offre certains concepts, comme ceux de transition et de parcours, qui amènent à analyser la migration comme processus affectant des sphères de la vie des migrants. Sur le plan méthodologique, elle en fournit la méthode des récits de vie comme moyen de saisir, de façon diachronique, l’expérience des participants car les récits de vie aident à reconstruire « par en bas » le jeu des actions, des contraintes et opportunités dans la vie des migrants lors de certains contextes clés de leur existence.
Cette approche biographique m’a permis d’identifier quatre transitions de vie significatives dans le parcours migratoire soit l’émigration du pays de départ, l’immigration dans le pays d’arrivée, l’incorporation socioprofessionnelle et la reconfiguration familiale, ce qui entraîne des changements de positions, de statuts ou de rôles dans divers espaces sociaux, professionnels et familiaux. Chacune de ces transitions constitue autant d’épreuves qui obligent à des engagements dans de nouveaux rôles et à des changements de positions sociales dont l’issue dépend autant des capacités stratégiques des migrants, de leur encastrement dans des liens sociaux et de l’ensemble des ressources et capitaux possédés qu’ils réussissent à reconvertir pour faire face aux épreuves rencontrées. J’ai été amenée, dans ce cadre, à identifier une pluralité de profils migratoires et d’incorporation professionnelle et une diversité de modes de gestion de la « tyrannie de la distance », pour continuer à faire famille.
La thèse se divise en trois grandes parties, correspondant à chacune des thématiques de cette recherche, soit (1) la migration dans sa dimension émigration (chapitre 2) et immigration (chapitre 3), (2) l’incorporation socioprofessionnelle (chapitres 4 et 5) et (3) la famille transnationale (chapitre 6). Dans la conclusion générale, je rappelle les principaux résultats par rapport aux questionnements initiaux et identifie quelques limites de la recherche. / This thesis aims to understand the migratory experience of Brazilian engineers and information and communications technology (ICT) professionals who migrated to Montreal between 2004 and 2013. It focuses on the dynamics of their socio-professional incorporation and transnational family changes. There were three reasons for choosing this research topic: (1) the importance of highly skilled workers’ (HSW) migration in the flow of international migration, which is insufficiently studied; (2) the arrival of a new migratory wave of skilled Brazilians in Montreal in the mid-2000s; and (3) a willingness to take a different look at HSW migration, in order to understand migrants’ experience and journey from their point of view and the one of their family members. I decided to compare engineers’ and ICT professionals’ migration paths because engineers face supplementary socio-professional barriers (related to the requirements of the engineers’ regulatory body (Ordre des ingénieurs du Québec) and the more difficult recognition of credentials and experience gained abroad faced by these migrants as compared to ICT professionals, whose expertise is more easily recognized internationally and locally. This research aims to answer to questions concerning “how,” rather than “why:” How does one become an emigrant before leaving the sending society? How, having migrated, does one adapt to the receiving society? How does one insert oneself professionally? How is the familyhood maintained despite the “tyranny of distance”? What is the role of the migrant’s agency, which are the constraints and the opportunities, and the resources mobilized in the migratory dynamics and changes concerning both migratory, professional and family changes? I chose the life course approach because it proved to be analytically and methodologically useful. It offers certain concepts, such as transition and pathways, which lead to the analysis of migration as a process affecting different spheres of migrants’ lives. Methodologically, the life history approach allows us to grasp the experience of the participants in a diachronic manner. Life stories help to reconstruct "from below" the dynamics of actions, constraints and opportunities in the lives of migrants in certain key contexts of their existence. This biographical approach allowed me to identify four significant life transitions in the migration pathways: emigration from the country of origin, immigration to the country of arrival, socio-occupational incorporation and family reconfiguration, resulting in changes of position, status or role in social, professional and family spaces. Each of these transitions involves hardships that lead to commitments into new roles and changes in social positions. Their outcome depends as much on migrants' strategic abilities as on their integration into social ties and on assets that they manage to convert to face the hardships encountered. In this context, I was led to identify a plurality of migratory profiles and professional incorporation paths and a variety of modes of management of the tyranny of distance, to continue to make family. The thesis is divided into three main parts, corresponding to each of the themes of this research, namely (1) emigration (chapter 2) and immigration (chapter 3), (2) socio-occupational incorporation (chapters 4 and 5) and (3) the transnational family (chapter 6). In the general conclusion, I recall the main results in relation to the initial research questions and identify some of the limits of the research.
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Not just drunks : agency and aspirations of Eeyou drinkers in Chisasibi, QuebecVallée, Jacky 10 1900 (has links)
La présente recherche vise à ajouter la vision et l’expérience de vie des buveurs autochtones à la littérature anthropologique portant sur ces derniers. La documentation publiée à ce jour démontre un lien entre les habitudes de consommation d’alcool chez les autochtones et les conséquences de siècles de perturbations coloniales. Toutefois, la perception qu’ont les buveurs autochtones demeure absente de ces ouvrages d’analyse. Des entrevues, des observations participatives et des analyses par les médias locaux ont été menées entre 2010 et 2011 dans la communauté crie (eeyou) de Chisasibi, au Québec, auprès de membres répondants de la communauté prenant part à un large éventail d’habitudes relatives à l’alcool.
Une attention particulière a été portée aux Eeyouch âgés de 18 à 60 ans se définissant eux-mêmes comme des buveurs d’alcool. Une approche phénoménologique axée sur l’expérience vécue et sur les concepts d’agentivité et de corporéité a été utilisée pour démontrer la manière dont les buveurs interagissent avec les idées et les personnes pour donner un sens à leurs expériences et à leurs identités. La possession et la consommation d’alcool sont interdites à Chisasibi et l’opinion générale au sein de la communauté est que l’alcool est à la fois un résultat et un facteur de perturbation sociale et culturelle. La recherche a démontré que de nombreux membres de la communauté craignent d’interagir avec des individus en état d’ébriété, tout en ressentant de la compassion à leur égard en raison des traumatismes intergénérationnels qu’ils ont vécus. Les participants à la recherche qui se sont définis comme des buveurs actuels ou anciens ont exprimé des sentiments positifs associés à la consommation d’alcool et à l’ivresse, tout en reconnaissant que leurs raisons de boire découlaient d’émotions douloureuses liées aux effets de la colonisation sur leur communauté et leurs familles. Au cours des observations participatives et des entrevues, ces participants ont exprimé une certaine prise de décision par rapport à leur choix de boire; la plupart d’entre eux ont estimé qu’ils avaient le droit et la capacité de choisir, et beaucoup considèrent qu’une consommation responsable demeure possible. En outre, lorsqu’ils décident d’arrêter ou de réduire leur consommation d’alcool, ils mesurent la moralité de leurs actions par rapport aux normes et aux valeurs locales. Malgré l’opinion populaire selon laquelle les gens ne sont pas eux-mêmes lorsqu’ils sont ivres, ils ont revendiqué la responsabilité de leur choix de boire et de leurs actions lorsqu’ils étaient ivres. Enfin, ces participants se sont qualifiés eux-mêmes en termes qui allaient au-delà de celui de buveur et qui étaient axés sur le maintien de la culture eeyoue, l’épanouissement spirituel ou religieux, les rôles familiaux et la réussite professionnelle. / This research aimed to add the perspectives and life experiences of Indigenous drinkers to the anthropological literature on Indigenous drinking. Existing literature demonstrates links between current rates and patterns of drinking and centuries of colonial disruption. However, the perspectives of drinkers are largely absent from these analyses. Interviews, participant-observation, and an analysis of local media were conducted in the Eeyou (Cree) community of Chisasibi, Quebec, from 2010 to 2011 with interested community members of all drinking statuses. A focus was placed on the experiences of Eeyouch between the ages of 18 and 60 who identified as current or former drinkers. A phenomenological approach, focusing on lived experience, and the concepts of agency and embodiment were employed to demonstrate the ways in which drinkers interact with ideas and people to give meaning to their experiences and identities. Possession and consumption of alcohol are banned in Chisasibi, and the dominant community view is that alcohol is both a result of and contributor to social and cultural disruption. Research demonstrated that many community members feared interacting with drunken individuals while expressing compassion toward them due to their own experiences of inter-generational trauma. Research participants who identified as current and former drinkers expressed positive feelings associated with drinking and drunkenness, while recognizing that their reasons for drinking stemmed from painful emotions related to the impacts of colonization on their community and families. During both participant-observation and interviews, these participants expressed a sense of volition in relation to their choice to drink; most participants felt that they had the right and capacity to choose, and many felt that responsible drinking was possible. Further, when deciding whether to quit or reduce their drinking, they measured the morality of their actions against local norms and values. Despite the popular view that people are not themselves when drunk, they claimed responsibility for both their choice to drink and actions performed while drunk. Finally, these participants expressed identities that went beyond that of “drunk” and that focused on the maintenance of Eeyou culture, spiritual or religious fulfilment, familial roles, and professional achievement. / ᐆ ᑎᐹᒋᒧᐧᐃᓐ ᐋᐦ ᒌᐦ ᒥᒫᐅᐦᑐᓂᑭᓂᐧᐃᒡ ᑭᔮᐦ ᐋᐦ ᒌᐦ ᓈᓂᑐᑭᒋᔅᒑᔨᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ ᐋᐅᒄ ᐊᓐ ᑳ ᒥᓯᓂᐦᐄᑭᓂᐧᐃᒡ ᑖᓐ ᐊᓐ ᐋᑎ ᐃᔅᐱᔨᒡ ᐄᔨᔨᐅᐱᒫᑎᓯᐧᐃᓐ ᐅᐦᒋ ᐋᐦ ᒥᓂᐦᐧᑳᒡ ᐊᐧᐋᓂᒌ᙮ ᑖᓐ ᐊᓐ ᐋᑎ ᐃᔅᐱᔨᐦᐄᐧᐋᒡ ᑭᔮᐦ ᐋᑎ ᐄᔑᓈᑯᐦᐄᐧᐋᒡ ᐊᓅᐦᒡ ᑭᔮᐦ ᐊᓂᑖᐦ ᐹᒋ ᐅᑖᐦᒡ ᐅᐦᒋ ᐊᓐ ᒥᓂᐦᐧᑳᐧᐃᓐ ᓂᓈᐦᑭᐤ ᐋᐦ ᐄᔑᓈᑯᓂᔨᒡ᙮ ᓂᒧᐃ ᒫᒃ ᓈᔥᒡ ᒥᐦᒑᑐᐧᐃᒡ, ᒥᔥᑎᐦ ᓂᒥ ᐃᐦᑖᐧᐃᒡ ᐊᓂᒌ ᐊᐧᐋᓂᒌ ᐋᐦ ᒌᐦ ᓂᔅᑯᒧᒡ ᒑ ᐧᐄᒋᐦᐄᐧᐋᒡ ᑖᓐ ᐊᓐ ᐋᐦ ᐃᔑ ᐊᔨᐧᒫᐅᐦᐄᐧᐋᒡ ᐅᑎᐦ ᐆ ᐋᐦ ᒌᐦ ᐃᔑ ᓈᓂᑐᑭᒋᔅᒑᔨᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ ᑭᔮᐦ ᐋᐦ ᒌᐦ ᓄᑯᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ ᒥᒄ ᐅᑎᐦ ᐄᔨᔨᐅᐃᐦᑖᐧᐃᓂᐦᒡ, ᒋᓵᓰᐲ, ᑯᐯᒃ, 2010 ᐲᐦᐃᒻ 2011᙮ ᐊᓂᒌ ᐊᐧᐋᓂᒌ ᓈᔥᒡ ᑳ ᑭᓂᐧᐋᐱᒫᑭᓂᐧᐃᒡ ᐋᐅᑯᓂᐦᒡ ᐊᓂᒌ 18 ᐲᐦᐃᒻ 60 ᐋᐦ ᐄᐦᑐᐱᐳᐧᓈᓯᒡ, ᐊᓂᒌ ᑭᔨᐧᐹ ᒫᐧᑳᒡ ᐋᐦ ᒥᓂᐦᐧᑳᓰᐧᐃᒡ ᑭᔮᐦ ᒫᒃ ᐊᓂᒌ ᐧᐋᔥᑭᒡ ᔖᔥ ᐋᐦ ᒌᐦ ᐹᒋ ᐋᐱᒋᐦᑖᒡ ᐃᔅᑯᑖᐧᐋᐳᐃᔨᐤ᙮ ᐊᓐ ᒫᒃ ᒋᔥᒋᓂᐧᐋᒡ ᐋᐦ ᓄᑯᐦᒡ ᐊᓐ ᑭᔨᐧᐹ ᐋᑎ ᐄᔅᐱᔨᐦᐄᐧᐋᒡ ᐊᓐ ᒥᓂᐦᐧᑳᐧᐃᓐ, ᑖᓂᑖᐦ ᑳ ᒫᒃ ᒑ ᒌᐦ ᐄᔑᑳᐳᐧᐃᔥᑎᑭᓂᐧᐃᒡ ᒥᒄ ᐋᐦ ᑭᓂᐧᐋᐱᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ ᐊᓐ ᑖᓐ ᐧᐋᒋᐦᒡ ᓂᐦᐋᐤ ᐋᐦ ᐃᔅᐱᔨᐦᐄᐧᐋᒡ ᐊᓐ ᐅᐦᒋ ᒥᓂᐦᐧᑳᐧᐃᓐ ᑭᔮᐦ ᑖᓂᑖᐦ ᒑ ᒌᐦ ᐃᔨᐦᑎᓈᓂᐧᐃᒡ ᐋᐦ ᐧᐄᐦ ᐧᐄᒋᐦᐄᐧᐋᐱᔨᒡ ᒑ ᒌᐦ ᒌᐦᑳᓈᑯᐦᒡ ᐋᐦ ᐋᐱᑎᔒᔥᑖᑭᐧᐃᒡ ᑭᔮᐦ ᐋᐦ ᐧᐋᐱᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ ᑖᓐ ᐋᐦ ᐄᔑᑳᐳᐧᐃᔥᑎᐦᒡ ᐊᓂᒌ ᐋᐦ ᐋᐱᒋᐦᑖᒡ ᐃᔥᑯᑖᐧᐋᐳᐃᔨᐤ᙮ ᑭᔮᐦ ᐊᓂᒌ ᑯᑎᑭᒡ ᐊᐧᐋᓂᒌ ᑖᓂᑖᐦ ᐋ ᐃᔑ ᒦᐧᐋᒡ ᒋᔅᒑᔨᐦᑎᒧᐧᐃᓂᔨᐤ ᑖᓂᔮ ᑳ ᐃᔅᐱᔨᐦᐄᑯᒡ ᑭᔮᐦ ᐧᐃᔨᐧᐋᐤ᙮ ᐊᓂᑎᐦ ᒫᒃ ᐃᐦᑖᐧᐃᓐ ᒋᓵᓰᐲ ᓂᒧᐃ ᓈᔥᑎᔨᒡ ᓂᑎᐧᐋᔨᐦᑖᑯᓯᐤ ᐊᐧᐋᓐ ᐋᐦ ᐋᐱᒋᐦᑖᑦ ᐃᔥᑯᑖᐧᐋᐳᐃᔨᐤ ᑭᔮᐦ ᒑ ᐊᑎ ᓂᓄᑯᐦᐄᓱᒡ ᐊᓂᑖᐦ ᒥᒄ ᐋᑎ ᐃᔨᐦᑖᑦ ᑭᔮᐦ ᐊᓐ ᐄᔨᔨᐅᐃᐦᑖᐧᐃᓐ ᐋᑯᑖᐦ ᐋᔑ ᑭᓂᐧᐋᐱᐦᑎᑭᓂᐧᐃᒡ ᐃᔥᑯᑖᐧᐋᐳᔨᐤ ᓈᔥᒡ ᐋᐦ ᐅᓈᒋᐦᑖᐱᔨᒡ᙮ ᐋᐅᒄ ᒫᒃ ᐧᐋᐦᒋ ᐋᑳ ᓂᑎᐧᐋᔨᐦᑖᑯᐦᒡ ᐊᓐ ᐃᔥᑯᑖᐧᐋᐳᐃ ᒑ ᐱᔨᐦᑖᐱᔨᒡ ᐊᓂᑎᐦ ᐄᔨᔨᐅᐃᐦᑖᐧᐃᓂᐦᒡ᙮ ᐊᓐ ᒫᒃ ᑳ ᐃᔑ ᒥᔅᑭᐧᐋᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ ᑳ ᓈᓂᑐᒋᔅᒑᔨᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ, ᐋᐦ ᓄᑯᐦᒡ ᒥᐦᒑᑐ ᐊᐧᐋᓂᒌ ᐊᓂᑎᐦ ᐃᐦᑖᐧᐃᓂᐦᒡ ᐋᑳ ᐧᐃᔨᐦᑖᐧᐹᐅᒑᔨᒫᒡ ᐊᓂᔮᐦ ᐊᐧᐋᔨᐤᐦ ᐋᐦ ᐋᐱᒋᐦᑖᔨᒡ ᒥᓂᐦᐧᑳᐧᐃᓂᔨᐤ ᐋᐦ ᐧᐄᐦ ᐊᔨᒥᐦᐄᑯᐧᑖᐤ ᐅᐦᒋ ᐊᓂᔮ ᐧᐄᐧᐋᐤ ᑳ ᐃᔑ ᐹᒋ ᓂᑎᔥᑭᐦᒡ ᐧᐄᐧᐋᐤ ᐊᓂᑖᐦ ᐹᒋ ᐅᑖᐦᒡ ᑭᔮᐦ ᒫᒃ ᐊᓂᔮᔨᐤ ᑳ ᐄᑖᔨᒧᒡ ᐅᐦᒋ ᒥᓂᐦᐧᑳᐧᐃᓂᔨᐤ ᑭᔮᐦ ᒫᒃ ᑯᑎᒋᔨᐤ ᒑᐧᑳᔨᐤ᙮ ᐊᓂᒌ ᒫᒃ ᑳ ᐧᐄᒋᐦᐄᐧᐋᒡ ᐅᔮ ᑳ ᐃᔑ ᓈᓂᑐᒋᔅᒑᔨᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ ᐊᓂᒌ ᑳ ᐹᒋ ᒋᔅᒑᔨᐦᑖᑯᓯᒡ ᐋᐦ ᐋᐱᒋᐦᑖᑦ ᒥᓂᐦᐧᑳᐧᐃᓂᔨᐤ ᑭᔮᐦ ᒫᒃ ᐊᓂᒌ ᐋᔥᒄ ᒥᓂᐦᐧᑳᓯᐤ ᐋ ᐄᑎᐧᐋᑖᑭᓂᐅᐧᐃᒡ ᑭᔮᐦ ᐋᐦ ᒌᐦ ᐧᐄᐦᑎᐦᒡ ᐋᐦ ᐄᑖᔨᐦᑎᒥᐦᐄᑯᒡ ᐋᐦ ᒥᓂᐦᐧᑳᒡ ᑭᔮᐦ ᒫᐧᑳᒡ ᐋᐦ ᒌᔥᐧᑳᐹᒡ ᐋᑯᑎᐦ ᑭᔮᐦ ᐧᐋᐦᑎᐦᒡ, ᐧᐃᔮᐱᐦᑎᔨᐧᐋᒡ ᑭᔮᐦ ᑯᑎᑭᒡ ᐄᐦᐱᓂᐦᒡ ᐋᐦ ᐋᐦᑯᐦᐄᑯᒡ ᒑᐧᑳᔨᐤ ᐊᓂᑎᐦ ᐅᐱᒫᑎᓰᐧᐃᓂᐧᐋᐦᒡ ᐅᐦᒋ ᐊᓂᑎᐦ ᐅᐹᔨᑯᑖᐅᓯᐧᐃᓂᐧᐋᐦᒡ ᑭᔮᐦ ᒫᒃ ᑯᑎᒋᔨᐤ ᒑᐧᑳᔨᐤ ᐋᐦ ᒌᐦ ᐃᔅᐱᔨᐦᐄᑯᒡ ᐊᓂᑎᐦ ᐅᐱᒫᑎᓯᐧᐃᓂᐧᐋᐦᒡ᙮ ᐊᔨᐧᒫᐅᐦᐄᐧᐋᐤ ᑭᔮᐦ ᐅᑎᐦ ᑎᐹᒋᒧᐧᐃᓂᐦᒡ, ᒫᐧᑳᒡ ᒫᒃ ᑳ ᑭᓂᐧᐋᐱᒫᑭᓂᐧᐃᐧᐃᒡ ᐊᓂᒌ ᑳ ᐧᐄᒋᐦᐄᐧᐋᒡ ᑭᔮᐦ ᐊᓂᒌ ᑳ ᐊᔨᒥᐦᐋᑭᓂᐧᐃᐧᐃᒡ, ᐅᒌ ᒫᒃ ᐊᐧᐋᓂᒌ ᐱᔥᒡ ᒌᐦ ᓄᑯᐦᑖᐧᐃᒡ ᒋᓯᐧᐋᓱᐧᐃᓂᔨᐤ ᑭᔮᐦ ᒌ ᐧᐄᐦᑎᒧᒡ ᐧᐄᐧᐋᐤ ᐋᐦ ᒌᐦ ᐄᑖᔨᐦᑎᐦᒡ ᒑ ᐅᑎᓂᐦᒡ ᐊᓂᔮᐦ ᐃᔥᑯᑖᐧᐋᐳᐃᔨᐤ ᓵᐦᒑᐃ᙮ ᑰᑎᑭᒡ ᑭᔮᐦ ᐊᐧᐋᓂᒌ ᐊᔨᐧᒫᐅᐦᐄᐧᐋᐧᐃᒡ ᐋᐦ ᐄᑖᔨᐦᑎᐦᒡ ᐋᑳ ᐅᔮᔑᓂᔨᒡ ᐃᔥᑯᑖᐧᐋᐳᐃᔨᐤ ᐋᐦ ᐋᐱᑎᓂᔨᒡ ᑭᔮᐦ ᒥᒄ ᑖᓐ ᐧᐋᐦ ᐃᔥᐱᔥ ᒥᓂᐦᐧᑳᔮᐦᒡ ᐋᐦ ᐄᑖᔨᐦᑎᐦᒡ᙮ ᒦᓐ ᒫᒃ ᐊᑎᑎᐤ ᐧᐄᐦᑖᑯᓐ ᑭᔮᐦ ᑯᑎᑭᒡ ᐊᐧᐋᓂᒌ ᐋ ᐃᔑ ᒥᔥᑭᐧᐃᐧᐋᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ ᐧᐄᐧᐋᐤ ᓵᐦᒑᐃ ᐋᐦ ᐄᑖᔨᐦᑎᐦᒡ ᐋᑳ ᐧᐄᐦ ᐋᐱᒋᐦᑖᒡ ᐊᓂᔮ ᐃᔥᑯᑖᐧᐋᐳᐃᔨᐤ ᑭᔮᐦ ᐊᓂᒌ ᐋᑳ ᓈᔥᒡ ᐧᐄᐦ ᐋᐱᒋᐦᑖᑦ ᐋᐦ ᑭᓂᐧᐋᐱᐦᑎᐦᒡ ᐅᑎᐦ ᐅᐱᒫᑎᓰᐧᐃᓂᐧᐋᐤ ᑭᔮᐦ ᐋᐦ ᒌᐦᑳᔮᐱᐦᑎᐦᒡ ᐧᐄᐧᐋᐤ ᑭᔮᐦ ᒫᒃ ᐊᓂᔮ ᐋᐦ ᐄᑎᔅᑳᓈᓯᒡ ᐋᐦ ᒋᓯᒑᔨᐦᑎᐦᐄᑯᒡ᙮ ᐋᑳ ᒫᒃ ᒫᑯᔥᑳᒑᒡ ᐊᓐ ᐋᐦ ᐃᔑ ᐧᐋᐱᐦᑖᑭᓂᐧᐃᒡ ᓄᑯᓐ ᐱᔥᒡ ᐋᑳ ᒋᔅᒋᓯᑦ ᑯᑎᒃ ᐊᐧᐋᓐ ᒫᐧᑳᒡ ᐋᐦ ᒋᒋᔥᑳᑯᑦ ᒥᓂᐦᐧᑳᐧᐃᓂᔨᐤ᙮ ᑭᔮᐦ ᐅᒌ ᑯᑎᒃ ᐊᐧᐋᓂᒌ ᓄᑯᓂᔨᐤ ᐋᐦ ᒋᔅᒑᔨᐦᑎᐦᒡ ᑖᓐ ᐋᐦ ᐄᑎᔅᑳᓈᓯᒡ ᑭᔮᐦ ᑭᔨᐧᐹ ᒑᓯᒑᔨᐦᑎᒥᐦᐄᑯᒡ ᐅᑎᐄᔨᔨᐅᐃᔨᐦᑎᐧᐃᓂᔨᐤᐦ, ᐅᑎᐊᔨᒥᐦᐋᐧᐃᓂᐧᐋᐤᐦ, ᐅᐹᔨᑯᑖᐅᓰᐧᐋᐧᐃᓂᐧᐋᐤᐦ ᑭᔮᐦ ᐅᑖᐱᑎᓰᐧᐃᓂᐧᐋᐤᐦ᙮
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