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L'image de Sade dans le roman noir des années 1830 / The Image of Sade in the Black Novel of the 1830’sShen, Yanan 08 December 2018 (has links)
Dans les années 1830, l’image de Sade apparaît dans le roman noir. La révolte de Juillet fait écho à la Révolution de 1789. Le régime de Louis-Philippe dirige la France dans une période de transition. Les émeutes ponctuelles et le choléra de 1832 déterminent la tonalité sombre de l’imaginaire de la souffrance et du mal à l’époque. Le mouvement romantique rencontre Sade dans cette période difficile de l’évolution sociale. Les Jeunes-France, qualifiés un siècle plus tard par les surréalistes de petits romantiques, mettent en avant Sade face aux critiques des moralistes. L’image de Sade et l’imaginaire sadien apparaissent dans leurs romans noirs, genre indéfinissable au centre de différents versants littéraires, le roman gothique, le conte fantastique et le roman historique. La légende de la vie de Sade se forme à la fin du XVIIIe siècle dans les gazettes et dans les enquêtes de police. Il est vu par ses contemporains, Rétif de La Bretonne, par exemple, comme un libertin criminel, resté impuni sous l’Ancien Régime et un écrivain aliéné de la littérature libertine et perverse. Sade est également lié à la Révolution. Il a survécu à la Terreur de 1793 et son atrocité féodale est comparée à la cruauté de Danton et de Robespierre. Au tournant de 1830, Sade prisonnier en tant que victime de l’arbitraire de l’Empire est découvert par Charles Nodier dans ses recherches historiques. Celui-ci définit le terme « sadisme » dans le dictionnaire en 1834. La même année, les différentes facettes de l’image de Sade sont enfin abordées par Jules Janin dans son article biographique. Les jeunes romantiques explorent avec une certaine timidité les images de Sade dans leurs romans noirs. Dans les contes noirs et le roman historique de Pétrus Borel, Sade représente non seulement l’atrocité et la corruption de la cour de Louis XV, mais également la violence du déchaînement révolutionnaire. Chez Balzac, Sade et ses œuvres signifient une collaboration de la littérature érotique avec le récit noir. Dans les boudoirs balzaciens, se mettent en scène les crimes frénétiques et les perversions transgressives. Dans les romans noirs de Frédéric Soulié sous la forme du feuilleton, l’image de Sade et l’imaginaire sadien sont utilisés pour décrire la monstruosité sociale. Le sadisme est popularisé dans l’univers des mœurs corrompues. / The revolt of July in 1830 echoed the Revolution of 1789 and the rule of Louis-Philippe took France into a period of transition where the punctual riots and the cholera epidemic in 1832 was reflected in the dark tones of the image of sufferings and evil of that time. The romantic movement merged with the image of Sade in this difficult period of social evolution. The Jeunes-France, one century later qualified by the surrealists as petits romantiques, used the image of Sade to face down the critics of the moralists. It was during these turbulent times the image of Sade emerged in the black novel, an undefined genre in different literary tendencies, including the gothic novel, the fantastic tale and the historical novel. The legend of Sade’s life took its form at the end of 18th century in the gazettes and political inquiries. He was seen by his contemporaries, for example, Rétif de La Bretonne, that as a criminal libertine, one unpunished by the Ancien Régime, and was considered the insane writer of the libertine and perverse literature. Sade is related to the Revolution. Surviving the Terror of 1793, his feudal fury was compared to the cruelty of Danton and Robespierre. At the beginning of the 1830’s, the writings of Sade the prisoner, victim of an Empire, was discovered by Charles Nodier in his historical research. He defined the term “sadism” in the dictionary in 1834. In the same year, the multiple faces of the image of Sade were recorded by Jules Janin in his biographical article. The young romantic poets timidly explored the images of Sade in their black novels. Within these tales and within the historical novel of Pétrus Borel, Sade represented not only the atrocity and corruption of the Louis XV’s court, but also the violence of the revolutionary rampage. For Balzac, Sade and his work signified a collaboration of the erotic literature with the black story and in Balzac’s boudoirs, the frantic crimes and the transgressive perversions set the scenes. In the black novels of Frédéric Soulié in the form of the feuilleton, the image and the imaginary of Sade was used to describe the social monstrosity. The sadism was popularized in the universe of corrupted morals.
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La postérité du scandale : petite histoire de la réception critique de Sade dans la première moitié du XXe siècle françaisTrahan, Michaël 08 1900 (has links) (PDF)
Dans une perspective historique, ce mémoire s'intéresse à une certaine tradition interprétative de l'œuvre du marquis de Sade, de Guillaume Apollinaire à Pierre Klossowski en passant par Georges Bataille et le groupe surréaliste. S'inspirant à la fois des travaux en esthétique de la réception et des théories de la lecture (Jauss, Fish, Charles), ainsi que de la notion de figure (Auerbach, Gervais), il procède à une « critique de la critique » en retraçant les grands moments de la période dite de la « dialectisation » de la réception de l'œuvre de Sade - celle qui fait suite à la « médicalisation » et qui précède sa « textualisation », selon les catégories mises de l'avant par Michel Delon. S'il s'agit en premier lieu de faire l'archéologie de la figure de Sade pendant le XIXe siècle français, il s'agira ensuite de montrer que c'est sous un mode conflictuel que l'œuvre sadienne circule au sein de l'avant-garde dans la première moitié du siècle suivant. Dans les lectures de Sade qui seront convoquées, une place particulière sera faite à la polémique qui éclate entre Georges Bataille et André Breton dans les années vingt, puisqu'au cœur de cette querelle d'interprétation sont mis à nu certains enjeux de pouvoir qui travaillent toute gestion d'héritage. En ce sens, ce mémoire se propose, dans l'esprit de ce que Nathalie Heinich nomme l'« anthropologie de l'admiration », de mesurer ce que l'on pourrait appeler l'« effet Sade » dans l'entre-deux-guerres français : la glorification souterraine dont sa figure a été l'objet et qui amène ceux qui veulent s'en prendre à un certain ordre du monde à chercher sous son « envergure contradictoire » (Annie Le Brun) le terreau fertile qui leur est nécessaire pour ancrer leurs révoltes. Autrement dit, il s'agira de cerner comment et pourquoi, après que le sceau de l'interdit ait pesé aussi longtemps sur l'œuvre sadienne, elle est devenue l'une des références majeures de la critique française du dernier siècle.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : littérature et scandale, anthropologie de l'admiration, conflits de lecture, réception critique, posture de l'héritier, figures, marquis de Sade, Georges Bataille, André Breton, surréalisme.
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Le féminin et le maternel dans l'imaginaire occidental : le mythe de Shéhérazade en analyse / The feminine and the maternal in the occidental imagination : The myth of Scheherazade in analysisRifai, Nabila 14 November 2012 (has links)
Cette thèse analyse le mythe fondateur des Mille et une nuits, ou « mythe de Shéhérazade », par une approche psychanalytique et comparatiste. Nous mettons en évidence que le récit-cadre des Nuits constitue un récit mythique, miroir de l’imaginaire collectif, qui révèle la place de la femme, du féminin et du maternel dans le processus de civilisation.En effet, les Nuits s’ouvrent sur un double adultère et un double meurtre: deux femmes, sultanes, trompent leur époux avec un esclave noir. Ce désir féminin transgressif est le déclencheur de tout le recueil. Il constitue le péché originel qui entraîne la déchéance et le chaos. Shahrayar, tel le patriarche de la horde primitive freudienne, se venge et instaure le meurtre de la femme comme loi. La parole infinie de Shéhérazade, à la fois amante et mère, crée une zone transitionnelle féconde et mène le sultan à renoncer à la jouissance éphémère pour entrer dans le champ de la sublimation et du symbolique. Par la fonction symbolique du langage, la conteuse conduit le tyran à advenir sujet, parlêtre, soumis aux lois fondamentales de la civilisation.Nous analysons l’évolution de la dialectique du féminin, du maternel et des lois symboliques dans les réécritures, imitations, pastiches, perversions, parodies, tragédies, suites et adaptations musicales du mythe de Shéhérazade du XVIIIe au XXIe siècle. / This thesis analyzes the founding myth of the Arabian Nights, or « myth of Scheherazade », with a psychoanalytical and comparative approach. This research points that the frame story of the Nights is a mythical story that constitutes the mirror of the collective imagination, which reveals the place of the woman, the feminine and the maternal in the process of civilization.The Nights open on a double adultery and a double murder scene: two sultanas commit adultery with a black slave. This transgressive feminine desire is the trigger of the Arabian Nights' collection. It constitutes the original sin that leads to the forfeiture and the chaos. Shahrayar, such as the patriarch of the Freudian primal horde, decides to take revenge on them and institutes as a law the murder of women. The infinite word of Scheherazade, who is at the same time lover and mother, creates a transitional fertile space and leads the sultan to give up the temporally enjoyment to enter the field of the sublimation and symbolism. With the symbolic function of the language, the storyteller leads the tyrant to become parlêtre, subject to the fundamental laws of civilization.We examine the rewritings, imitations, pastiches, perversions, parodies, tragedies, continuations and musical adaptations of the myth of Scheherazade from eighteenth to the twenty-first century, to analyze the dialectic’s evolution of the feminine, the maternal and the symbolic laws.
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Funny gamesPühler, Simon 22 October 2014 (has links)
"FUNNY GAMES. Spielräume des Sadomasochismus in Film und Medien" ist der Versuch, eine Geschichte medialer Schmerzlust zu rekonstruieren – in etwa von 1789 bis heute. Neben klassischer SM-Literatur sind es Spielfilme wie VIDEODROME (1983), FALSCHER BEKENNER (2005), THE HURT LOCKER (2008) oder SHORTBUS (2006), in denen modernes Schmerzlust-Empfinden und -Begehren offenbar wird. Die Untersuchung richtet sich dabei auf Konzepte technoimaginärer Wunsch- und Höllenmaschinen, dynamisierte Ich-Apparate, wie sie Donatien-Alphonse-François de Sade, Leopold und Wanda von Sacher-Masoch, Ernst Kapp, Sigmund Freud, Daniel Paul Schreber, Jacques Lacan, Gilles Deleuze und Félix Guattari, David Cronenberg, Michael Haneke, Kathryn Bigelow u.v.a. im Medienumfeld ihrer Zeit individuell erleben und auf ihre je eigene Art – meist sehr fantasiereich – bearbeiten. Der vorliegende Entwurf, medienarchäologische Spurensicherung und gleichsam Test-Spiel, ist vor allem eine Einladung zum Mitmachen: Beim obsessiven Durchschreiten virtueller (Alptraum-)Welten und realer Körper negative und positive Lust zu erfahren, sich neuen Sinnesreizqualitäten zu öffnen, um schließlich Mehr-Lust und -Wissen zu erwerben. Anti-Ödipus als interaktives Video(bei)spiel. Als Analysetools haben sich Erkenntnisse aus der (strukturalen) Psychoanalyse, der (technischen) Medienwissenschaft, (Film-)Philosophie, der Gender-, Gewalt-, Fetisch- und (kulturwissenschaftlichen) Spieltheorie als hilfreich erwiesen, um dem Geheimnis und Rätsel sadomasochistischer Schmerzlust – und ihrer crash-Medien – ein wenig näher zu kommen. / "FUNNY GAMES. Spielräume des Sadomasochismus in Film und Medien" aims to reconstruct a history of pleasure and gratification through pain in the media since the end of the eighteenth century. In addition to classical sado-masochistic literature, the thesis focuses on movies in which modern forms of experiencing and desiring pain such as VIDEODROME (1983), I AM GUILTY (2005), THE HURT LOCKER (2008) and SHORTBUS (2006) manifest themselves. Central to the study are concepts of techno-imaginary wish machines and infernal devices, dynamised ego-apparatuses, that are experienced and expressed through the media of their time by writers, philosophers, psychoanalysts and film directors such as Donatien-Alphonse-François de Sade, Leopold and Wanda von Sacher-Masoch, Ernst Kapp, Sigmund Freud, Daniel Paul Schreber, Jacques Lacan, Gilles Deleuze and Félix Guattari, David Cronenberg, Michael Haneke and Kathryn Bigelow. The present study, an attempt to secure the medial evidence and try it out at the same time, is meant most of all as an invitation to participate: to experience positive desire and lust while obsessively progressing through virtual worlds of dreams and nightmares and the real world of the human body, to open oneself to new experiences in order to gain both new knowledge and new desires. Anti-Oedipus as a textual videogame. The analytical tools employed in this study include findings from (structural) psychoanalysis, media sciences, (movie) philosophy, gender theory, the theory of violence, fetish theory and game theory as applied in cultural studies. They have proven to be very helpful in illuminating at least some aspects of the mystery that is the sado-masochist desire for pain.
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Le mal dans les récits français des années 1950 : terreur et rhétorique / Evil in French stories of the Fifties : terror and rhetoricCoudurier, Perrine 26 November 2014 (has links)
Notre travail porte sur le traitement de la question du mal dans des récits français publiés entre 1945 et 1962, soit entre deux procès ayant interrogé la spécificité du mal et de la culpabilité, celui de Nuremberg d’une part, celui d’Eichmann d’autre part. Ces écrits sont des récits de l’après publiés par des écrivains qui ont participé à la guerre (comme Simon ou Camus) ou qui n’en ont reçu que des échos lointains (comme Butor ou Bataille). Le fil conducteur de notre analyse s’appuie sur l’essai de Paulhan, Les Fleurs de Tarbes ou la terreur dans les lettres, lequel nous a permis d’étudier le mal non seulement dans son versant historique au prisme de la terreur nazie et de ses conséquences, mais aussi dans son versant littéraire, entendant alors le terme de terreur dans le sens métaphorique que lui accordent Paulhan et Sade avant lui. La terreur est contrebalancée en permanence dans ces écrits et dans notre travail par son opposé, la rhétorique, et engendre la constitution d’une génération de romanciers « antimodernes » qui accèdent à une modernité esthétique sans renier la tradition romanesque du XIXe. L’approche du mal en termes de terreur et de rhétorique nous permet ainsi de concevoir la spécificité du traitement du mal chez Sartre, Bataille ou dans la littérature de témoignage, mais également de réinterroger sur nouveaux frais le statut du Nouveau Roman au prisme d’une historicité souvent déniée par la critique et de marquer l’oscillation de ce groupe de romanciers entre terreur et rhétorique. Cherchant l’hermétisme, l’exception, les nouveaux romanciers sont par ailleurs en quête d’une rhétorique fédératrice, capable de refonder une communauté brisée par la guerre. / Our work relates to the question of evil in French stories published between 1945 and 1962, therefore between two trials that have questioned the specificity of evil and guilt, namely the Nuremberg trial and the Eichmann trial. These stories, written after the war, were published by writers who either directly took part in the fight (like Simon or Camus), or simply had echos of it (like Butor or Bataille). The heart of our study is the essay of Jean Paulhan entitled Les Fleurs de Tarbes ou la terreur dans les lettres. This essay enabled us to analyse evil, not only in terms of History — by referring to the Nazi terror and its consequences — but also in literary and metaphorical terms, therefore considering the term ‘terror’ according to the definition of Paulhan and Sade. In both these stories and our work, terror is constantly offset by its opposite, rhetoric, which constitutes the basis for a generation of ‘anti-Modern’ writers who aim at esthetical modernity without denying the importance of the novelistic tradition of the 19th Century. The question of evil through the notions of terror and rhetoric leads us to specify the approach of evil in Sartre and Bataille’s novels, or in testimonies. These notions allow us to analyse the status of the Nouveau Roman from an historical perspective, often denied by critics, and to show the constant wavering of this group of writers between terror and rhetoric. The nouveaux romanciers are not only looking for exception, abstruseness, but they are also seeking a common rhetoric, capable of recreating a community otherwise broken by the war.
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