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La redéfinition des termes de la citoyenneté au nord du Québec : le cas des Cris de la Baie James et des Inuit du NunavikTurbide, Maëlle January 2010 (has links) (PDF)
Cette étude s'intéresse à la remise en question de la conception traditionnelle de la citoyenneté canadienne par les revendications d'autodétermination des peuples autochtones. Nous nous penchons plus particulièrement sur le cas des Cris de la Baie James et des Inuit du Nunavik depuis la signature de la Convention de la Baie James et du Nord Québécois, en 1975. Nous postulons que ces deux peuples ont développé des régimes de citoyenneté distincts au sein de leur communauté politique régionale respective. Ces régimes de citoyenneté, qui évoluent tous deux à l'intérieur du cadre de la fédération canadienne, imposent des pressions différentes à la conception traditionnelle de la citoyenneté canadienne. Nous voyons quatre grands courants de pensée se dessiner dans la littérature à propos des façons d'accommoder les revendications des autochtones. Premièrement, le courant intégrationniste, qui a comme objectif l'assimilation des autochtones aux institutions de la majorité. Deuxièmement, le courant différentialiste, qui se dissocie des thèses assimilationnistes et qui croit en limportance d'accorder plus d'autonomie gouvernementale aux autochtones, mais qui demeure principalement préoccupé par l'unité du sujet politique canadien. Troisièmement, le courant multinational, qui propose une refonte de l'association entre les nations permettant à chaque peuple de trouver la place qui lui convient au sein de l'ensemble fédéral. Quatrièmement, le courant dualiste, qui aimerait voir l'instauration de systèmes politiques parallèles pour les autochtones, qui se sentent étrangers aux institutions politiques de la majorité. Selon nous, les Cris ont développé une forme de citoyenneté qui s'apparente au courant multinational, tandis que les Inuit ont développé une citoyenneté s'inscrivant dans le courant différentialiste. Nous postulons que ces différences dans les formes de citoyenneté développées par les Cris et les Inuit sont dues aux différences dans leur réalité démographique et dans leur histoire avec les gouvernements canadien et québécois. Afin d'analyser l'émergence et l'évolution de ces régimes de citoyenneté distincts, nous utilisons les trois dimensions de la citoyenneté de Joseph Carens -les dimensions légale, politique et psychologique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Citoyenneté, Régime de citoyenneté, Autochtones, Cris de la Baie James, Inuit du Nunavik, Autonomie gouvernementale, Nationalisme,
Multinationalisme.
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La violence faite aux femmes en Haïti : entre le réseau (inter)national d'assistance et la représentation des organisations féministes haïtiennes (1991-2008)Longtin, David 12 1900 (has links) (PDF)
À partir des années 1990, un savoir sur la violence faite aux femmes est apparu en Haïti avec le développement d'un réseau d'assistance aux victimes du coup d'État de 1991 qui mit sur pied des programmes de réhabilitation après le retour à l'ordre constitutionnel. Les organisations de femmes et/ou féministes haïtiennes participèrent aux activités de ce réseau. Or, les études sur le sujet, produites dans le cadre de ces interventions, ne permettent pas de saisir l'enjeu politique entourant le développement de ce savoir. Ce mémoire a pour objectif d'analyser cet enjeu de pouvoir, notamment en étudiant l'impact du réseau (inter)national d'assistance sur la résurgence des organisations de femmes et/ou féministes comme actrices de la scène politique haïtienne. Pour ce faire, une revue de la littérature scientifique et des publications émises par les organisations de ce réseau ainsi qu'une analyse du discours du journal féministe Ayiti Fanm ont été effectuées. Les organisations de femmes et/ou féministes haïtiennes resurgirent lors des mobilisations contre la dictature de Jean-Claude Duvalier, les gouvernements civilo-militaires des années 1986-1990 et la campagne électorale ayant mené à la présidence Jean-Bertrand Aristide. À la suite du coup d'État de 1991, la junte militaire mit en œuvre une campagne de répression à l'encontre de ses partisans, perpétrant notamment des viols. La diaspora, les ONGs des droits humains et le cabinet d'Aristide exerçant des pressions pour son retour mirent alors en circulation un discours sur le viol comme arme politique afin de dénoncer les militaires et la politique américaine envers les réfugiés. Ce discours donna une visibilité aux organisations de femmes haïtiennes, qui déplacèrent alors l'enjeu sur la reconnaissance des droits des femmes dans lutte contre la violence faite aux femmes. Ceci fut rendu possible grâce à leur institutionnalisation dans l'assistance aux femmes victimes de violence. Entre autres, ces organisations collaborèrent avec les organisations de droits humains, les agences de développement, voire l'État haïtien afin de mettre en place des dispositifs incitant les victimes à témoigner de leur souffrance, témoignages médiatisés à travers leur discours d'expertise en matière de droits humains. De plus, elles ouvrirent des programmes de réhabilitation, incitant à la multiplication des groupes de victimes - notamment de femmes - et récoltant leurs confidences. Elles acquirent ainsi un savoir et une expertise en intervention sur la violence faite aux femmes, leur permettant d'émettre un discours sur la souffrance des femmes accueillies. À partir de ce discours, les militantes tentaient de s'instituer en porte-parole des femmes victimes sur la base du partage de leur souffrance, émettant des revendications pour l'obtention de la justice et la reconnaissance des droits des femmes. Elles menèrent diverses actions, notamment des plaidoyers en vue de modifier le droit, développant leur opposition à l'État, accusé d'inaction. Après l'élection d'Aristide en 2000, certaines organisations de femmes et/ou féministes, regroupées au sein de la CONAP, se radicalisèrent face au gouvernement, appelant à son renversement. Ces organisations mirent en circulation un discours sur l'insécurité, réactivant la mémoire du coup d'État, notamment en attribuant le retour du viol comme arme politique aux chimères, lançant des appels au renversement du gouvernement, déclaré « hors la loi ». Sous le gouvernement de transition, elles appelèrent à la refondation de la nation sur le droit, ce qui leur permit de reprendre les négociations avec l'État, obtenant certaines revendications, notamment en matière de droit.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Haïti, histoire, politique, violence faite aux femmes, organisations féministes, souffrance, savoir, discours
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Pratique développementaliste et légitimation du pouvoir des élites dominantes en Colombie (2002-2010)Cárdenas Acosta, Manuel 12 1900 (has links) (PDF)
L'étude du modèle d'État dominant en Colombie et de l'idéologie de légitimation au fondement de ce dernier est l'objet de cette recherche. La recherche couvre la période de la présidence d'Alvaro Uribe Vélez, au cours des deux mandats de son gouvernement, soit de 2002 à 2010. Deux aspects du programme de gouvernement du président colombien nous intéressent particulièrement : son projet d'État communautaire et son pendant; la politique de sécurité démocratique. Nous nous sommes penchés surtout sur les plans de développement mis en forme et appliqués pendant cette présidence. À l'analyse, et c'est là l'objet de la première partie, il apparaît que l'État communautaire et son approche développementaliste sont des mécanismes destinés spécifiquement à promouvoir les intérêts des classes dominantes et à asseoir leur pouvoir sur les classes dominées. Notre hypothèse est que la mise en place de cet État communautaire ne vise rien d'autre que l'intensification de l'accumulation capitaliste et la consolidation de la mainmise de la bourgeoisie sur l'appareil d'État en s'appuyant, entre autres choses, sur une stratégie militaire/guerrière pour résoudre la contestation révolutionnaire des FARC et de l'ELN. La deuxième partie, centrée sur l'analyse de la superstructure de l'État communautaire, met en évidence le rôle du paramilitarisme dans la construction et la consolidation de cet État communautaire. La politique de sécurité démocratique, expression de cette stratégie, apparaît ainsi comme l'instrument d'éradication de la guérilla et d'autres types de contestations politiques de la domination de classe en Colombie et à ce titre, elle tend à s'imposer comme l'unique voie de sortie de l'affrontement armé. Utilisant un langage pseudo démocratique et une approche populiste, cette politique de sécurité démocratique est bien au service des classes dominantes. Les élites économiques, il n'y a pas de doute, se sont incontestablement enrichies entre 2002 et 2010, tout en renforçant leur emprise sur l'État. Parallèlement, la situation des classes défavorisées est très loin de s'être améliorée et ces dernières, cibles par excellence de cette politique, laissent bien voir dans leur comportement le triomphe de l'idéologie dominante.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Colombie, Alvaro Uribe Vélez, État communautaire, sécurité démocratique, idéologie, lutte de classes, légitimation, pouvoir.
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La représentation politique des femmes au Québec : obstacles et résistances à une égalité de faitGuay-Dussault, Charlotte 02 1900 (has links) (PDF)
La représentation politique des femmes au Québec n'a que très peu évolué au cours de la dernière décennie. Toujours sous le seuil du tiers, les femmes peinent à tailler leur place à l'Assemblée nationale. La définition même de la démocratie libérale, basée sur l'individualisme et une conception de l'universel pensée au masculin, ne permettent pas aux femmes d'accéder à une citoyenneté égalitaire. Bien qu'elles soient davantage présentes que les hommes sur les bancs des universités québécoises, le pouvoir politique résiste encore à leur faire la place qui leur revient. Malgré une égalité de droits entre les femmes et les hommes, ce n'est pas seulement la socialisation des femmes qui pose obstacle à leur représentation politique égalitaire, mais les discriminations systémiques qu'elles vivent encore malgré leurs avancées dans les secteurs de l'éducation et de l'emploi. Les tentatives d'amélioration de leur représentation politique que sont la réforme du mode de scrutin et les programmes gouvernementaux pour l'égalité n'ont su apporter les solutions espérées. La prise en compte des difficultés des femmes comme individus et non comme groupe discriminé dans l'élaboration des politiques d'égalité a fait en sorte de viser les mauvaises cibles et de ne pas permettre une augmentation significative du nombre de femmes en politique provinciale et municipale au Québec. L'étude du Parti québécois, du Parti libéral et de Québec solidaire démontre la résistance des institutions politiques en place, exception faire de Québec solidaire, un nouveau parti encore minoritaire, qui a su jusqu'à intégrer les femmes et le féminisme à ses structures et à son programme. Le manque de volonté politique et d'implication du mouvement des femmes en faveur d'une plus grande représentation politique des citoyennes nuisent à une prise de pouvoir égalitaire et paritaire par les femmes. Les partis politiques font malgré tout divers efforts pour tendre vers l'égalité, mais sans une volonté politique réelle et un lien fort avec le mouvement des femmes, il semble difficile d'atteindre les résultats escomptés.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Représentation politique, Femmes, Féminisme, Égalité, Québec solidaire, Parti québécois, Parti libéral du Québec, Démocratie libérale, Universalisme, Citoyenneté, Mode de scrutin, Programmes gouvernementaux, Mouvement des femmes
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Canadian Malartic : une étude socio-politique d'un projet de développement minier de nature controverséeMorin, André 08 1900 (has links) (PDF)
Les trois dernières décennies ont vu se multiplier les interactions entre l'industrie minière, l'État et le milieu régional. Découlant d'une culture de développement qui a pris racine à la fin du 19e siècle, les modifications réglementaires visant la santé, la sécurité et l'environnement, les crises économiques du domaine minier et forestier et l'émergence du concept du développement durable et de son implication à la législation provinciale semblent vouloir redéfinir le mode de développement de cette industrie. Sur la base de la sociologie de la traduction et par l'analyse du cas du projet minier de la Corporation minière Osisko, notre étude tend à démontrer que l'enjeu déterminant de cette redéfinition des enjeux n'est pas tant basé sur le cadre réglementaire qui structure le projet de développement, que sur la construction et la tentative de contrôle de la problématisation par le groupe des promoteurs. La traduction par ce groupe de ce que nous appellerons le problème « Abitibi-Malartic » permet à ce projet de mine à ciel ouvert d'envergure en milieu habité de s'inscrire comme un « point de passage obligé » dans la réalisation des objectifs des acteurs concernés par la problématisation. Présentant l'exploitation minière comme un projet de relance économique et d'amélioration de la qualité de vie. Plus largement, cette analyse conduit à la remise en question du processus de développement d'un projet minier qualifié de controversé, dans la mesure où il limite la confrontation entre les porteurs de projets et leurs opposants, alors qu'il contribue à la montée des débordements et au développement de « nouvelles controverses minérales ». Au final, ce mémoire visera à expliquer comment le projet Canadian Malartic contribuera à la remise en question du cadre minier québécois.
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Usages de la mémoire en contexte autoritaire : les résistants marocains pour l'indépendance de l'Algérie et la marche noire de 1975 dans l'historiographie marocaineDerangère, Marie-Madeleine 09 1900 (has links) (PDF)
Prenant place dans le cadre général des relations - conflictuelles - entre le Maroc et l'Algérie, cette étude se donne pour objectif la compréhension de l'autoritarisme du régime marocain à travers la question de la mémoire et de l'histoire. En explorant le récit d'anciens résistants marocains pour l'indépendance de l'Algérie et de Marocains expulsés d'Algérie, recueillis au cours d'un travail de terrain de trois mois au Maroc, il s'agit de confronter la politique « par le haut » au vécu de la politique « par le bas ». L'étatique et le populaire y trouvent chacun leur place pour révéler un autoritarisme du régime marocain qui englobe les rapports d'un roi tout puissant avec le reste de la sphère politique aussi bien qu'avec la société. Les conclusions à ce travail de recherche appuient la thèse que, malgré un relâchement superficiel de l'autoritarisme du régime marocain, les fondations de celui-ci restent solides et stables grâce à des pratiques de politisation et de monopolisation - du pouvoir, de l'histoire, des mémoires.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : histoire, mémoire, autoritarisme, politisation, Maroc, Algérie, guerre d'indépendance, résistance, expulsion.
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Les changements d'intérêts de la République populaire de Chine en matière de droits de propriété intellectuelle : de "petit cochon" à "prisonnier" : étude de cas fondée sur la théorie des jeuxBois, Julien 10 1900 (has links) (PDF)
Cet essai traite de l'évolution des intérêts chinois (République Populaire de Chine) en matière de droits de propriété intellectuelle, plus particulièrement de propriété industrielle (brevets et designs) depuis la victoire des communistes en 1949. Le mémoire est divisé en quatre chapitres. Le premier expose les différentes avenues théoriques pour expliquer la propriété intellectuelle. Il expose également une vision critique des droits de propriété intellectuelle comme instruments stratégiques. Le second chapitre retrace l'apparition et l'évolution de la propriété intellectuelle, un concept relativement récent dans l'histoire des idées. Y est également abordé l'économie politique des DPI, ainsi que les acteurs principaux au sein du système international de propriété intellectuelle. Le troisième chapitre traite du passage de la Chine continentale d'une économie planifiée à une économie « socialiste de marché ». Les caractéristiques propres à l'évolution et à la mise en œuvre de politiques de propriété intellectuelle en Chine sont également traitées. Finalement, le dernier chapitre tente une explication de cette évolution par la théorie des jeux, plus spécifiquement à l'aide de deux jeux précis : le jeu « du cochon savant » et le « dilemme du prisonnier ». Ces « jeux » - des « scénarios théoriques » applicables à diverses situations - servent à illustrer les changements d'intérêts de la RPC en matière de DPI depuis l'époque maoïste, jusqu'à l'État « hi-tech » que la Chine est aujourd'hui.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Chine, propriété intellectuelle, théorie des jeux, droits de propriété intellectuelle, économie politique internationale, stratégie, développement
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À propos des femmes et du VIH/sida au Sénégal : un nouveau regard, une analyse femme/genre et développement = rethinking women and HIV/AIDS in Senegal : a woman/gender and development analysisShip, Susan Judith January 2009 (has links) (PDF)
Cette thèse explore la féminisation du VIH/sida au Sénégal et l'approche sénégalaise étatiste de lutte contre le sida. Elle remet en question l'idée reçue voulant que ce soit un modèle en matière de prévention du VIH, en matière de soins des personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH) et en tant que cadre institutionnel. En concevant 'les femmes et le VIH/sida' à partir d'une perspective féministe, elle présente une approche Femme/genre et développement qui pose les femmes et les relations de genre au centre d'une analyse de genre du contexte politique, économique, social et culturel qui sous-tend l'épidémie du VIH/sida au Sénégal et les politiques d'État en matière de VIH/sida. L'examen porte sur les multiples dimensions du phénomène de la féminisation du sida; la vulnérabilité sociale des femmes, le statut social et économique des femmes séropositives et leur accès aux soins et à du soutien et le rôle des femmes en tant que prestataires des soins aux PVVIH. Ceci est relié à une analyse des politiques étatiques et du rôle des groupements de femmes dans l'empowerment et à leur plaidoyer en faveur des femmes dans le contexte du VIH/sida. Il s'agit d'une recherche empirique avec un objectif pratique. Cette étude de cas se base principalement sur la recherche qualitative et une approche plurivariée qui comprend l'observation, la recherche d'archives, l'analyse des politiques et des entrevues semi-structurées avec des représentant-e-s de divers groupes d'acteurs sociaux pertinents dans le domaine du VIH/sida. Sont mises en rapport l'analyse féministe sociologique basée sur l'intersectionalité des oppressions du genre, et de la classe sociale et des relations nord-sud en ce qui a trait au VIH/sida et l'analyse politique féministe de l'État comme «hiérarchie genré» afin de révéler son rôle contradictoire dans la reproduction des inégalités de genre (hommes-femmes). L'analyse dégage le contexte des politiques étatiques sénégalaises en matière de VIH/sida et le cadre institutionnel d'élaboration de politiques qui limite son efficacité dans la lutte contre la féminisation du sida. La thèse démontre comment les rapports inégaux de genre dans la sphère privée, touchant la sexualité, le mariage et la famille expliquent en partie le risque élevé des femmes face au VIH, en soulignant que la classe sociale, le statut matrimonial et l'âge dans un contexte d'inégalités nord-sud différencient en termes de vulnérabilité sociale les diverses catégories de femmes. Cette recherche révèle les insuffisances de l'approche genre en matière de prévention du VIH qui résident dans l'accès inégal des femmes à l'éducation, aux techniques de dépistage du VIH et au condom féminin, conséquence des rapports inégaux de genre dans leur interaction avec d'autres inégalités sociales ainsi que du peu de programmes axés sur le renforcement de la capacité des femmes de négocier des rapports sexuels sécuritaires et l'utilisation du condom. La 'protection de la femme' plutôt que 'l'empowerment des femmes' est la conséquence de modèle de prévention 'ABC.' Il est démontré également comment les inégalités de genre se reproduisent dans les situations économiques et sociales dans lesquelles les femmes séropositives vivent. Elles se retrouvent davantage en dessous du seuil de la pauvreté et elles sont responsables du bien-être et du soutien économique de leurs enfants. Elles font face à une double discrimination en tant que femmes et séropositives. Des inégalités de genre, de classe sociale et de provenance (selon la région et selon la division nord-sud) façonnent leur accès aux soins médicaux et au soutien psychosocial. Les femmes portent le fardeau de la maladie en tant que prestataires de soins non-rémunérés aux personnes et familles atteintes et affectées par la maladie et elles subventionnent les insuffisances dans les services communautaires et étatiques. Ceci démontre comment les rapports inégaux de genre sont reproduits dans le modèle sénégalais de soins et soutien qui est basé sur une conception neutre selon le genre (gender-neutral) des PVVIH.
L'État sénégalais n'as pas de politique efficace en matière de genre et de VIH/sida car des relations de genre inégales et une culture politique de la domination masculine se reproduisent à l'intérieur du programme national de lutte contre le sida et des structures d'élaboration de politiques qui marginalisent les questions de genre et limitent la capacité des groupements de femmes de plaider en faveur des femmes. L'absence d'engagement face à une perspective de genre se manifeste dans la sous-représentation des femmes et experts de genre dans les structures et processus d'élaboration de politiques, dans la marginalisation des questions femmes et de genre dans les discours de politique en matière de VIH/sida, dans l'intégration inégale (mainstreaming) du genre dans les orientations stratégiques, priorités politiques et les cibles en ce qui concerne la prévention, les soins et le soutien des PVVIH, la recherche, les questions d'éthique et de droits humains, la surveillance et évaluation des mesures appliquées. Cette étude de cas démontre les insuffisances du modèle sénégalais et souligne la nécessité de mettre les questions de genre de l'avant dans les politiques, la recherche et les programmes en matière de VIH/sida. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes, VIH/sida, Genre et développement, Sénégal, État et politiques
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Convergences et divergences des stratégies de quatre états : la dynamique post-guerre froideFleurant, Aude January 2009 (has links) (PDF)
Cette thèse explore les stratégies d'ajustement post-guerre froide (1990-2000) de la défense de quatre États qui sont de proches alliés c'est-à-dire les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie. Plus précisément, elle a pour objectif de vérifier l'existence d'un modèle commun d'adaptation mis en oeuvre par ces pays dans un environnement international en pleine mutation. Notre travail s'appuie sur les travaux de l'économie politique de la défense, une approche qui permet la prise en compte des dimensions politiques et économiques des activités militaires d'un État, deux facettes indissociables de l'ajustement des années 1990. Pour répondre à notre question de recherche, nous procédons en deux temps. Premièrement, la confection d'études de cas individuelle où la trajectoire de chaque État est scrutée à l'aide d'une grille composée de huit variables appliquée à l'ensemble des cas: • Politique de défense • Politique d'acquisition •Budget • Recherche et développement • Effectifs • Politique vis-à-vis l'industrie • Infrastructures
• Politique d'accompagnement. Deuxièmement, nous comparons les expériences des États en mettant en parallèle les choix faits par les États au sein de chacune des variables afin de vérifier l'hypothèse d'un modèle commun. Les résultats de la recherche tendent à indiquer que l'hypothèse est validée par l'exercice de comparaison, mais avec des nuances importantes attribuables à 1) une certaine hiérarchie entre l'importance des variables et 2) la manière dont elles sont liées entre elles. En effet, certaines divergences observées au sein de certaines rubriques ont favorisé la convergence dans d'autres catégories et jettent un éclairage inattendu sur certaines dimensions de l'ajustement. Nous en arrivons ainsi à la conclusion que le modèle, bien qu'heuristique, doit être utilisé avec souplesse pour rendre compte de ces différences clés. Nous suggérons par la suite qu'il soit appliqué à d'autres expériences nationales, notamment les autres États du G8. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Défense, Décennie post-guerre froide, États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie, Politique de défense, Budget, Industrie, Acquisition, Effectifs de défense, Infratructures militaires, Recherche et développement.
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Tradición y modernidad ¿al servicio de las poblaciones indígenas en Oaxaca? : el caso de Teotitlán del ValleMendoza Sánchez, Homero 03 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur la réorganisation des modes de participation communautaire autochtone dans le contexte des changements structurels liés aux processus de démocratisation, de modernisation et de mondialisation, qui ont affecté durant les dernières décennies l'État fédéral et des États qui composent le Mexique. Au niveau international, le Sommet de Rio (1992) et la Convention 169 ont officialisé la reconnaissance des droits des peuples autochtones et de leurs formes de participation au développement de leurs territoires. Par ailleurs, l'orientation néolibérale qui régit désormais la réorganisation du Mexique implique la diminution des responsabilités sociales gouvernementales et la décentralisation d'un certain nombre de prérogatives vers le niveau local toute en préconisant la modernisation des institutions locales et l'ouverture aux marchés mondiaux. Ces nouvelles orientations induisent différents changements dans les structures organisationnelles et de participation des autochtones. Cette thèse vise à dégager à la fois les caractéristiques de ces changements et leur signification socio politique. Dans le cadre de sa politique de développement national, le gouvernement mexicain a mis en place une politique d'intégration autochtone qui a permis le rapprochement des pratiques officielles de développement local et régional et les modes de participation indigène, mais dans un jeu de relations de pouvoir dominées par l'inégalité, par la dépendance par rapport aux ressources du gouvernement central et des états mexicains et par la persistance de relations de « clientélisme ». D'une part, la modernisation des services dans les communautés rurales indigènes au Mexique table sur diverses formes de participation communautaire traditionnelle : consultation publique, prise de décisions en assemblée communautaire, comités de mise en œuvre et de suivi de projets en aménagement du territoire, services communautaires. La politique gouvernementale de lutte contre la pauvreté et la mise en œuvre des services locaux s'ajustent aussi au contexte de participation communautaire indigène. Par contre, les changements politiques néolibéraux de l'État mexicain, ont aussi impliqué l'ouverture au marché du système de la propriété collective de la terre, et du même coup ont affecté le fondement même sur lequel était axée la participation communautaire : la participation communautaire en échange de l'usufruit de la terre, propriété collective. Explorer les impacts et les défis auxquels font face les formes d'organisation autochtone (assemblée communautaire et modalités de consensus, système hiérarchisé de responsabilités communautaires, comités sectoriels, services communautaires) dans le cadre de ces réformes est le but de cette thèse. Pour ce faire, notre recherche s'est concentrée sur l'étude des ajustements du système d'us et coutumes dans la région d'Oaxaca dans le cadre des politiques mexicaines de décentralisation et de modernisation des institutions locales et de lutte à la réduction de la pauvreté. Pour l'étude de la communauté sélectionnée pour notre recherche, nous avons adopté une approche de type anthropologique : observation participante et identification des personnes clés en un premiers temps, entretiens semi-directifs auprès des membres actifs de comités locaux, consultation des archives municipales et croisement des informations disponibles. Les résultats montrent que le système traditionnel de décision et de gestion municipale s'est adapté au nouveau contexte en créant les structures administratives qu'imposaient les exigences de modernisation et de financement. Toutefois les prestations de services communautaires de type tequio se sont fragilisés. Dans l'ensemble, les ajustements du système de décision et gestion municipales ont permis d'améliorer de façon significative les conditions de vie de la population, mais sans modifier les tendances lourdes de l'évolution démographique, en particulier en ce qui concerne les migrations. De plus, la dépendance vis-à-vis des paliers gouvernementaux reste pratiquement totale et tributaire du climat de « clientélisme » qui a caractérisé les relations avec les communautés indigènes durant de longues décennies.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Décentralisation, participation communautaire, communauté autochtone, changement politique, services, dépendance, clientélisme
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