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Écrire la souffrance de l’enfant au tournant du XXIe siècle : le récit à l’épreuve de l’innommableBrière, Émilie 07 1900 (has links)
Thèse réalisée en cotutelle avec l’Université Charles-de-Gaulle – Lille-3
pour l'obtention du diplôme de doctorat en Langue et littérature françaises. / Cette thèse est consacrée à l’analyse de six récits parus en France dans les quinze dernières années et qui se donnent pour objet la souffrance de l’enfant : Viol de Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel de Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier de Chloé Delaume (2001), Tom est mort de Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines d’Emmanuelle Pagano (2008) et Un petit viol de Ludovic Degroote (2009). Si l’enfance malheureuse est, de longue date, représentée dans la fiction romanesque, les récits qui composent le corpus de cette thèse se signalent par le déplacement singulier qu’ils opèrent dans le traitement de ce thème. Prenant acte de son caractère radicalement insensé, les auteurs de ces textes cherchent moins à rendre raison de ce scandale qu’à inventer les moyens linguistiques, stylistiques et narratifs qui permettent de l’exprimer sans en atténuer la part d’insondable et d’inouï. Tous différemment, ils cherchent à reproduire dans la matière textuelle ce vacillement de la raison, à introduire du flottement là où l’axiologie commande des jugements définitifs. Pour eux, la souffrance de l’enfant, avant d’être dénoncée, doit encore trouver les moyens d’être énoncée. Si bien que la représentation de l’enfance souffrante en vient à constituer une pierre de touche sur laquelle s’éprouvent la parole, la langue, le récit – enfin, la littérature.
L’étude de ce corpus requiert de mener, dans un premier temps, des analyses minutieuses qui font appel à des outils et concepts puisés dans diverses théories et méthodes – la linguistique, la stylistique, la rhétorique, la pragmatique, la sémiotique, la narratologie –, afin de mettre en lumière les déplacements sémantiques et sémiologiques effectués par ces six auteurs sur le lexique et les modes usuels de signification. Dans l’esprit de la perspective sociocritique, le résultat de ces analyses sera ensuite projeté sur les structures actuelles de l’imaginaire social français, de manière à évaluer la pertinence épistémologique et la singularité de ces formalisations littéraires en regard des autres pratiques discursives contemporaines. / This thesis is dedicated to the analysis of six novels published in France during the last fifteen years that explore childhood suffering : Viol by Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel by Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier by Chloé Delaume (2001), Tom est mort by Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines by Emmanuelle Pagano (2008) and Un petit viol by Ludovic Degroote (2009). Although the unhappy childhood has long been addressed in fiction, these novels operate a unique deflection in their treatment of the theme. While acknowledging that this scandal defies reason, the authors of these texts, rather than attempting to explain, seek to invent the linguistic, stylistic and narrative means by which to express childhood suffering, without diminishing its unfathomable nature. In diverse ways, each looks to reproduce within the text this failure of reason, to question where axiology commands definitive judgments. According to these authors, the suffering of the child, before it can be denounced, must first be announced. In this way, the treatment of this theme may be perceived as a touchstone for speech, language, narrative – literature itself.
The study of this corpus first requires meticulous analyses that employ tools and concepts drawn from diverse theories and methods – linguistics, stylistics, rhetoric, pragmatics, semiotics, narratology –, in order to shed light on the semantics and semiotic displacements operated by the six authors on the lexicon and the usual modes of signification. In the spirit of the sociocritical perspective, the results of these analyses will then be projected upon the French imaginaire social for the purpose of assessing the epistemological pertinence and the uniqueness of these literary strategies in regard to other contemporary discursive practices.
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Entre désincarnation et réincarnation : la poétique du corps dans le récit d'un soi anorexique suivi de Carnet d'une désincarnéeDemeule, Fanie 04 1900 (has links)
Mémoire de recherche et création, incluant une partie essai et un texte de création. / Ma recherche questionne la relation entre anorexie et écriture, omniprésente en littérature, mais dont la problématique du récit de soi reste un objet assez obscur; le potentiel de réincarnation de l’être ascétique à travers le récit de soi a faiblement été soulevé. Amélie Nothomb (Biographie de la faim) et Geneviève Brisac (Petite) se sont remémorées, par le biais de romans autofictionnels, leur passé anorexique dans une poétique elle-même ascétique. À travers l’analyse de cette performativité textuelle, ainsi que des procédés d’écritures d’autodérision et de distanciation narrative sollicités par ces auteures, mon essai propose que ces manifestations poétiques contribuent à une réincarnation indépendante du corps anorexique en œuvre littéraire, et de ce fait, poser un regard nouveau sur les souffrances antérieures.
Prenant la forme d’un recueil de fragments scellé d’un pacte autofictionnel, Carnet d’une désincarnée expérimente l’écriture mémorielle de mon adolescence marquée par l’anorexie mentale. Ainsi, chacun des fragments relate, dans un « je » autodiégétique, une situation isolée d’un quotidien en lutte perpétuelle contre soi, lutte dont l’ultime et unique but est la désincarnation. Or, suite à cette désincarnation, l’objectif de mon projet était de me réincarner à travers les mots dans un carnet de chair et d’os. À cheval entre réalité et fiction, Carnet d’une désincarnée explore la possibilité de créer un texte performatif afin de projeter l’émaciation physique de l’anorexie sur l’échafaudage même du texte, qui deviendrait à part entière un corps amaigri, mais bien vivant. / My research questions the relation between anorexia and writing, omnipotent in literature, but which the question of self-writing is still really obscure; the potential of reincarnation of the ascetic individual through writing being barely tackled. Amélie Nothomb (Biographie de la faim) and Geneviève Brisac (Petite) have been both remembering themselves, through autobiographical novels, their anorexic past through an ascetic poetic in itself. Analysing this textual performativity, as well as writing process such as self-mockery and narrative detachment solicited by these authors, my essay observes that these poetical features lead altogether to an independent corporeal reincarnation of the anorexic body into literary work, and therefore, draw a new vision on the past sufferings.
Taking the form of a fragmented text sealed by an autofictionnal pact, Carnet d’une désincarnée (Disembodied’s Diary) experiment the reminiscence of my adolescence marked by anorexia. In this way, each fragment recall, using the pronoun « I » as talking to myself, an isolated situation of a routine in a perpetual battle with the self, battle which the unique goal is disembodiment. Further to this disembodiment, the objective of my project was to reincarnate myself with words through the production of a diary made out of flesh and bones. In between fiction and reality, Carnet d’une désincarnée is exploring the possibility of creating a performative text that projected the emaciation of anorexia, becoming a barebonned but alive body in itself.
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Les pratiques d’écriture et de sociabilité de Louise d’Épinay à la lumière de ses contributions à la Correspondance littéraire et de ses lettres à Ferdinando Galiani (1755-1783)Caron, Mélinda 11 1900 (has links)
Thèse réalisée en cotutelle avec l'Université Paris IV-Sorbonne. / Les collaborations de Louise d’Épinay à la Correspondance littéraire (1755-1783) et sa correspondance avec Ferdinando Galiani (1769-1782) constituent deux corpus complémentaires pour comprendre les pratiques de sociabilité de cette auteure et pour mettre au jour leur interaction avec ses pratiques d’écriture. Ses critiques, ses dialogues et ses lettres assurent la cooptation d’une élite par le prolongement qu’ils offrent aux mécanismes de distinction propres à la société de cour et par leur circulation en marge de la sphère mondaine. L’analyse des représentations de soi et du groupe dans ces ensembles permet d’approcher l’imaginaire social qui leur donne sens et qui explique la diffusion restreinte de ces textes. Cette étude, qui s’appuie sur des concepts issus de la sociologie, offre la possibilité d’un décloisonnement de la critique de la production de Louise d’Épinay tout en proposant une nouvelle approche de celle des femmes associées aux salons des Lumières. / Louise d’Épinay’s contributions to the Correspondance littéraire (1755-1783) and her correspondence with Ferdinando Galiani (1769-1782) constitute two complementary corpora which allow us to understand this author’s practices of sociability and to reveal their interaction with her writing. Her critical work, her dialogues and her letters contribute to the co-opting of a social elite, via their circulation in the margins of good society and their extension of court society’s mechanisms of distinction. The analysis of self-representations and group-representations in these writings allow us to better understand the social representations that give them meaning and that explain their restricted circulation. This thesis, based on sociological concepts, proposes a renewal of Louise d’Épinay’s studies, and those of the women associated with Enlightenment salons.
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L’épistémologie de Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu : littérature et savoirs en 1900 : une pensée de l’imprévisibleSafa, Anne-Marie 08 1900 (has links)
La somme romanesque que représente À la recherche du temps perdu se constitue au prix d’une « recherche » qui est à prendre au pied de la lettre, et qui instaure le sujet connaissant en savant-chercheur face à son objet de savoir. Proust fait en effet du « savoir » la condition même du talent, et fait entreprendre à son héros une exploration qui se présente en priorité comme étant une quête de savoirs.
Ce travail se situe dans le sillage de l’épistémocritique qui étudie l’inscription dans le texte littéraire des savoirs en général, tout en insistant sur les savoirs qui relèvent de la science. Notre but est de dégager la posture épistémique qui caractérise le narrateur de la Recherche face aux divers savoirs qu’il récolte au cours de ses observations.
Le parcours cognitif du narrateur est examiné suivant les quatre grandes étapes de sa recherche, que nous redéfinissons en termes de paradigmes : le paradigme de l’Exploration, qui définit une « épistémologie de l’observateur » ; le paradigme de la Communication, qui définit une « épistémologie de l’homme social » et une « épistémologie de l’homme moderne » ; le paradigme de l’Introspection, qui prépare à l’élaboration d’une « épistémologie du personnage intérieur » ; et enfin, le paradigme de la Vocation, qui rassemble les réponses trouvées par le narrateur à la plupart des questionnements qui auront jalonné son parcours cognitif. Ce dernier paradigme se présente sous la forme d’une « épistémologie de la création », d’une « épistémologie du réel » et d’une « épistémologie du hasard ». Car en dépit d’une démarche qui apparaît soumise aux médiations culturelles, la recherche du héros proustien se présente comme une « pensée de l’imprévisible » : fortement déterminée par la recherche cognitive du protagoniste, elle demeure pourtant irréductible à cette seule recherche.
Nous dégageons, pour terminer, le statut réservé à la science et aux savoirs positifs en regard de la découverte de la vocation, mais aussi par rapport à l’élaboration d’une théorie de la création littéraire : ces deux grands domaines du savoir sont-ils considérés par Proust comme inconciliables avec une priorité évidente de l’un sur l’autre ou, au contraire, participent-ils tous deux d’une manière égale à la connaissance et à la création artistique ? / The comprehensive novelistic survey presented by À la recherche du temps perdu is worth a research to be taken literally and establishes the knowledgeable subject as a scholar-researcher against his object of knowledge. Proust makes of “knowledge” the condition of talent and engages his hero in an exploration that presents itself as a priority for being a quest for knowledge.
The present essay follows in the wake of Epistemocritique, a discipline that studies the inscription of knowledge in the literary text in general, with a specific focus on knowledge related to science. Our aim is to bring forward the epistemic position that characterizes the narrator of À la recherche du temps perdu as he acquires various forms of knowledge in the course of his observations.
The narrator’s cognitive path is examined with regard to the four main pillars of his quest, which we redefine in terms of paradigms: the paradigm of exploration, which defines an “epistemology of the observer”; the paradigm of communication, which defines an “epistemology of the social being”; the paradigm of Introspection which prepares for the elaboration of an “epistemology of the internal character”; and finally, the paradigm of vocation, which combines the answers to most of the questions that have marked the narrator’s cognitive path. This last paradigm presents itself as an “epistemology of creation”, an “epistemology of reality”, and an “epistemology of chance”. For, in spite of an approach that appears to be subject to cultural interventions, the quest by Proust’s main character appears as a thought of the unpredictable. Although strongly determined by the cognitive quest of the protagonist, it nevertheless remains irreducible to this sole quest.
In conclusion, we emphasize the status reserved to science and to positive knowledge from the perspective of the discovery of vocation, but also in view of the elaboration of a theory of literary creation: does Proust consider these two areas of knowledge as irreconcilable, with one having an evident priority over the other, or, to the contrary, does he considers them as equal factors in knowledge and artistic creation?
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L’un contre l’autre : la dialectique de l’auteur et de la lectrice chez Serge DoubrovskyAbdelmoumen, Mélikah 08 1900 (has links)
Depuis qu’en 1977, en quatrième de couverture de Fils, Serge Doubrovsky employa le mot « autofiction » pour décrire son roman, les études doubrovskiennes ont eu tendance à se focaliser sur les questions génériques que sous-tendait ce néologisme. Ainsi on a écarté un autre aspect, tout aussi important, de l’œuvre de l’auteur : celui du lien avec le lecteur qui, en plus d’être mis en scène dans chacune des autofictions doubrovskiennes, est associé dès Fils au rapport complexe, inextricable et conflictuel entre les sexes. « J’écris mâle, me lis femelle », dit le narrateur-écrivain ‘Serge Doubrovsky’ – lui qui vivra sous nos yeux une série d’histoires passionnelles avec des compagnes qui sont également ses lectrices. Repris d’épisode en épisode, le rapport entre le héros doubrovskien et sa compagne du moment rappelle les hypothèses de Doubrovsky dans Corneille ou la dialectique du héros (1963), inspirées de la dialectique hégélienne du Maître et de l’Esclave. Cette thèse s’attache donc à analyser la relation dialectique auteur-lectrice telle que mise en scène et approfondie dans l’ensemble de l’édifice autofictionnel. Après présentation et étude des mécanismes dont se sert l’auteur pour construire son Lecteur Modèle (Première partie), les trois autres sections principales de la thèse sont consacrées à l’analyse de Fils et Un amour de soi (1977 et 1982 ; Deuxième partie) ; du Livre brisé et de l’Après-vivre (1989 et 1994 ; Troisième partie) ; et enfin de Laissé pour conte (1999 ; Quatrième partie). Il s’agira enfin de montrer la portée non seulement littéraire, mais également sociale (la réflexion s’élargit à chaque épisode pour aborder les questions de la réception contemporaine de l’œuvre littéraire) et historique (le motif Maître-Esclave s’inscrit dans l’Histoire de l’Europe du XXe siècle, plus précisément la Seconde Guerre mondiale et la Shoah) du thème dialectique doubrovskien. / Since Serge Doubrovsky coined the term « autofiction » to describe his own novel on the back cover blurb of Fils (1977), doubrovskian studies have tended to focus on the literary genres issues implied by his neologism. Consequently, another aspect of the writer’s work, and a quite crucial one, was somewhat neglected: the relationship with the reader, which is not only represented and acted out by the characters in doubrovskian autofictions but also linked to a another complex, tempestuous and inextricable relationship, that of man and woman. “I write male, read myself female”, says the doubrovskian narrator, who happens to take part, under our very eyes, in a series of passionate relationships with mates that are also readers of his works. Repeated from novel to novel, the mise en scène of the rapport between the doubrovskian hero and his lady companion of the moment reminds us of Doubrovsky’s hypotheses in Corneille ou la dialectique du héros (1963), which were inspired by the Hegelian master-slave Dialectics. This study thus concentrates on the representation of the dialectical relation between male author and female reader in Doubrovsky’s autofictions. After a brief survey and description of the tools used by the author in order to construct his own Model Reader (First section), our three other principal sections will focus on the analysis of Fils and Un amour de soi (1977 and 1982; Section Two); Le livre brisé and l’Après-vivre (1989 and 1994; Section Three); and finally Laissé pour conte (1999; Section Four). We will ultimately attempt to demonstrate the doubrovskian dialectal theme’s literary richness as well as its social and historical implications – the author’s reflexion widens with each episode, touching on questions of reader-response and reception of the literary work, while the master-slave motif resonates in the History of twentieth century Europe, mainly the Second World War and the Holocaust.
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La herencia de la época de oro en el cine mexicano de los años noventa : La ley de Herodes y DanzónCyr, Isabelle 06 1900 (has links)
Notre mémoire cherche à identifier les traces du cinéma de “l’âge d’or” dans le cinéma mexicain des années quatre-vingt-dix. Au Mexique, l’apogée que le cinéma industriel a connu entre 1935 et 1955 a établi les principaux genres et normes du cinéma national. Le cinéma produit durant cette période, abondamment diffusé par la télévision et la vidéo et apprécié de la critique, continue d’influencer la production contemporaine. En concentrant notre analyse sur deux films en particulier, Danzón (1991) de María Novaro et La ley de Herodes (1999) de Luis Estrada, nous étudions d’une part, comment le cinéma des années quatre-vingt-dix rend hommage au cinéma de l’âge d’or et, d’autre part, comment on l’utilise pour commenter les nouvelles tendances dans la politique et la production culturelle.
La diffusion continue du cinéma de l’âge d’or nous permet d’expliquer en partie son influence sur les cinéastes mexicains contemporains. Par ailleurs, le contexte de néolibéralisme et de globalisation des années quatre-vingt-dix nous permet d’avancer d’autres hypothèses concernant les raisons qui ont amené ces cinéastes à récupérer des éléments de la culture “nationale-populaire”. Nous pensons que ce contexte pourrait expliquer autant l’hommage que la critique que font les films contemporains du cinéma de l’âge d’or. Notre analyse des références au cinéma de l’âge d’or dans le cinéma des années quatre-vingt-dix s’appuie sur la théorie de l’intertextualité dans le cinéma. / This thesis studies the traces of the so-called “golden age” of Mexican cinema in films produced in the nineties. In Mexico, the upsurge of cinematic production between 1935 and 1955 established the principal norms and genres of a national cinema. The cinema of this era, critically acclaimed and widely diffused through television and video, continues to influence contemporary filmmaking. Focusing our analysis on two films, María Novaro’s Danzón (1991) and Luis Estrada’s La ley de Herodes (1999), we study how films from the nineties at once render homage to golden age cinema and use it to comment upon new trends in Mexican politics and cultural production.
The continued diffusion of golden age cinema allows us to partially explain its influence on Mexican filmmakers working in the nineties. The nineties’ historical context, strongly marked by neoliberalism and globalization, allows us to propose further hypotheses as to why contemporary filmmakers have recuperated elements of “national-popular” cinema. We believe that this context explains both the homage and the criticisms that today’s films direct towards the cinema of the golden age. Our analysis of the dialogue between the films produced in these two periods borrows from theories of filmic intertextuality. / Nuestra memoria busca identificar las huellas del cine de la llamada “época de oro” en el cine mexicano de los años noventa. En México, el auge de la producción cinematográfica que tuvo lugar entre 1935 y 1955 estableció las normas y los géneros principales del cine nacional. El cine de esta época, altamente difundido por la televisión y el video, y apreciado por los críticos, sigue influyendo en la producción contemporánea. Concentrando nuestro análisis en dos películas en particular, Danzón (1991) de María Novaro y La ley de Herodes (1999) de Luis Estrada, estudiamos cómo el cine de los noventas rinde homenaje al cine de la época de oro, por un lado, y cómo se refiere a ese cine para comentar las nuevas tendencias en la política y en la producción cultural, por otro.
La difusión continua del cine de la época de oro a través el tiempo nos permite explicar en parte su influencia en los cineastas mexicanos de los años noventa. Por otra parte, el contexto de neoliberalismo y de globalización de los años noventa nos permite avanzar otras hipótesis en cuanto a las razones que empujaron a los cineastas a recuperar elementos de la cultura “nacional-popular”. Pensamos que ese contexto explica tanto el homenaje como la crítica que las películas contemporáneas hacen hacia el cine de la época de oro. Nuestro análisis del diálogo entre las películas producidas en estas dos épocas se apoya en la teoría de la intertextualidad en el cine.
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Continuité et métamorphoses du surréalisme bruxellois : la poétique de l’illisible chez Christian DotremontLupu-Onet, Raluca 11 1900 (has links)
Cette thèse pose la question de la fortune remarquable du surréalisme en Belgique et porte particulièrement attention à la poétique de Christian Dotremont qui, après une période surréaliste, trace le premier logogramme en 1962. La partie initiale de notre recherche interroge ses rapports avec le groupe surréaliste bruxellois (Paul Nougé et René Magritte), préoccupé par le refus de l’œuvre. Cette démarche subversive se transforme dans l’art expérimental du groupe Cobra (communauté artistique fondée en 1948 par Dotremont). Nous nous intéressons à cette évolution d’une préoccupation logocentrique (où le mot compte pour le contenu qu’il véhicule : il s’agit de la poétique « primitive » de Nougé et des objets bouleversants de Magritte) vers l’exploration du mot comme trace, comme scription et, par là même, comme source de poésie. La deuxième partie de notre recherche traite de l’époque Cobra où se forge ce que nous appelons la poétique du visible chez Dotremont dont le résultat est la découverte du pouvoir créatif du mot en tant que matière, en tant que trace manuscrite. Ces expérimentations centrées sur la matérialité du langage préparent le cheminement artistique de Dotremont vers l’invention du logogramme (objet d’analyse de la troisième partie de la thèse).
Dans l’idée d’une légitimation du logogramme en tant que nouveau genre poético-pictural, nous relevons ses invariants créateurs : sans pour autant se soumettre au modèle pictural, celui-ci n’est ni peinture des mots, ni mot-tableau, il exploite la matérialité de la lettre comme source poétique : genre transfrontalier qui ne cesse de mettre en question et d’inclure dans sa cinétique la métamorphose de sa réception. / The main focus of our research points out the noteworthy longevity of the Belgian surrealist group. Thus, we have chosen to analyze the poetic and artistic works of one of its most important representative, Christian Dotremont. His interartistic poetics (beginning with a surrealist phase and continuing until the invention of the logograms in 1962) is in fact symptomatic for the complete transformation of the Belgian movement. Consequently, the first part of our research examines Dotremont’s contacts and collaborations with the surrealist group (Paul Nougé and René Magritte), mainly interested by subversive creative works. Their negative technique is transformed by Dotremont into experimental art along with his own group founded in 1948, Cobra. The second part of this research would particularly like to draw attention to this evolution from a logocentric artistic point of view in which the word is important for its meaning (Nougé’s “primitive” poetry theory or Magritte’s praxis of “objets bouleversants”) toward Dotremont and Cobra’s discovery of the word as materiality, as scription, and as poetic source. This is the object of the second part of our thesis, where we explore Cobra “poetics of visible”: the pictorial and poetic importance of painted not written texts, words or letters. Cobra collective inventions investigate the aesthetic results of in-between artistic techniques and also emphasize Dotremont progression from a subversive surrealist literary point of view to the invention of logograms. This hybrid creation, the logogram, is examined in detail in the third and last part of our thesis.
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Believing in belief : the modernist quest for spiritual meaning (Croyer en croyance : la quête moderniste pour le sens spirituel)MacPhail, Kelly C. 09 1900 (has links)
Cette thèse défend l’idée que plusieurs auteurs modernistes ont utilisé des concepts centraux à la croyance religieuse traditionnelle afin de préconiser le changement social. Au lieu de soutenir l'hypothèse de la sécularisation, qui prétend que les modernistes ont rejeté la religion en faveur d'une laïcité non contestée, j'argumente en faveur de ce que j'appelle « la spiritualité moderniste, » qui décrie une continuité intégrale des concepts spirituels dans l'agitation de la période moderniste qui a déstabilisée les institutions qui avait auparavant jeté les bases de la société Occidentale. En me basant sur les écrit de Sigmund Freud, William James et Émile Durkheim concernant les fins poursuivis par la religion, je développe cinq concepts centraux de la croyance religieuse que les modernistes ont cherché à resignifier, à savoir la rédemption, la communauté, la sacralité, le spectre, et la liturgie, et, dans chaque cas, j'ai montré comment ces catégories ont été réinterprétées pour traiter des questions considérées comme essentielles au début du vingtième siècle, à savoir ce que l’on identifie aujourd’hui comme le féminisme, l'écologie, la biopolitique, les crises, et le rôle du poète.
Le chapitre I se concentre sur la rédemption par le féminin telle qu’on la trouve dans le recueil de vers de H.D. portant sur la Seconde Guerre mondiale, Trilogy (1944-1946), qui projette un certain espoir grâce à un mélange synchrétique de Christianisme, de mythes anciens, d’astrologie, et de psychologie. Mon deuxième chapitre discute de The Grapes of Wrath (1939) de John Steinbeck, qui élargit le rôle de la communauté en avançant une écologie universelle qui concevoit tous les gens comme étant intimement liés entre eux et avec le monde. Le chapitre III traite de la notion du sacré dans The Light in August (1932) de Willam Faulkner et Nightwood (1936) de Djuna Barnes, qui préconisent une foi privatisée qui accentue l'illégitimité des concepts de sacralité et de pollution en élevant des individus qui sont marginalisés biopolitiquement. Le chapitre IV cherche à comprendre le retour des morts, et je soutiens que le topos a été utilisé par les modernistes comme un symbole de crises sociales; le chapitre enquête d'abord sur “The Jolly Corner” (1908) de Henry James, que j'ai lu comme la séquence rêvée d'un homme faisant face à son propre spectre, Ulysses (1922) de James Joyce, où Stephen Dedalus est hanté de façon répétée par le spectre de sa mère, et Mrs. Dalloway (1925) de Virginia Woolf, qui se concentre sur le motif caché de la Fête des Morts. Ma cinquième section traite de la liturgie, la langue poétique utilisée pour les rites religieux, dans la première poésie de Wallace Stevens, qui conçoit le rôle du poète comme une vocation de l'imagination. / This dissertation argues that many modernist writers used concepts central to traditional religious belief in order to urge social change. Against the secularization hypothesis, which posits that the modernists fully jettisoned religion in favour of an unquestioned secularism, I argue for what I term “modernist spirituality,” which identifies an integral continuance of spiritual concepts within the dire turmoil of the modernist period that destabilized the institutions such as an established organized religion that had previously formed the foundations of Western society. Hence, in each of my dissertation chapters, I have looked outside of organized religion to literature to find that spiritual impulse. Building upon the purposes of religion as defined by Sigmund Freud, William James, and Émile Durkheim, I name five concepts central to religious belief that the modernists sought to resignify, namely redemption, community, sacredness, the spectre, and liturgy, and, in each case, I have shown how these categories were reinterpreted to treat issues considered vital in the early twentieth century that would now be identified under the categories of feminism, ecology, biopolitics, crisis, and the role of the poet.
The first function of spiritual belief addresses the intertwining of redemption and humanity’s actions within history, and for this reason, Chapter I focuses on redemption through the feminine as seen in H.D.’s book of World War II verse, Trilogy (1944-1946), which offers hope through a syncretistic blend of Christianity, ancient myths, goddess traditions, astrology, and psychology. My second chapter discusses John Steinbeck's The Grapes of Wrath (1939), which enlarges the role of community by positing a universal ecology of holiness that sees all people as connected with one another and with the land. Chapter III treats the notion of the sacred in William Faulkner’s Light in August (1932) and Djuna Barnes’ Nightwood (1936), both of which urge a privatized faith that emphasizes the illegitimacy of concepts of sacredness and pollution by elevating individuals who are marginalized biopolitically. Chapter IV seeks to comprehend the return of the dead in dreams or in visions, and I argue that the topos was used by modernists as a symbol of social crisis; the chapter first investigates Henry James’ “The Jolly Corner” (1908), which I read as a dream sequence of a man facing his own ghost, James Joyce’s Ulysses (1922), wherein Stephen Dedalus is haunted repeatedly by the ghost of his mother, and Virginia Woolf’s Mrs. Dalloway (1925), which is textually ordered by the hidden motif of the Day of the Dead. My fifth section is an epilogue that treats liturgy, the poetic language used for religious rituals, in the early poetry of Wallace Stevens, who revisions the role of the poet as a vocation of the imagination.
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Le sacré et la représentation de la femme dans le théâtre et la peinture symbolistesBuatois, Isabelle 02 1900 (has links)
L’art symboliste pictural ou théâtral qui s’est développé à la fin du dix-neuvième siècle est habité par le sacré, que celui-ci se manifeste sous la forme du spirituel, du religieux ou sous toute autre forme (spiritisme, occultisme, mysticisme). Quelle que soit sa forme, le sacré est pour tous les symbolistes lié à l’art. Leurs recherches formelles, multiples et variées, tendent toutes à faire surgir l’invisible du visible. Or toutes voient l’émergence, dans les œuvres, de la représentation de la femme, qui dès lors devient intimement liée au «symbolisme». En véhiculant le sacré, la femme devient le symbole des idées des artistes sur leur art, voire le symbole du rapport de l’artiste à son art. Ainsi la thèse étudie la femme dans son rapport aux idées et à l’esthétique propres à chaque artiste, dans son interrelation avec l’art et le sacré et les études détaillées des œuvres dramatiques et picturales visent à montrer la variété et la complexité de ses représentations. En même temps, cette recherche est une étude d’ensemble concernant les relations entre le théâtre et la peinture dans la période fin-de-siècle, abordées non pas de l’extérieur, mais de l’intérieur (c’est-à-dire par les caractéristiques propres des œuvres), dans le cadre de la théorie de l’image ouverte, telle qu’elle a été développée par Georges Didi-Huberman. Finalement, que la forme d’expression artistique soit celle de l’art dramatique ou celle de l’art pictural, la femme n’est dans les œuvres que la manifestation d’une réflexion esthétique qui est aussi une réflexion philosophique, elle est le lieu de rencontre entre le Moi et l’Autre à partir duquel s’origine l’œuvre. / Symbolist art, be it pictorial or theatrical, which developed in the late nineteenth century was filled with sacredness, whatever its form: spiritual, religious or any other (spiritualism, occultism, mysticism). However in all its forms, sacredness is for all symbolists linked to Art. Formal research by symbolists, which is numerous and diverse, all tends to make the invisible visible. However all symbolists formal research saw in the works the emergence of the representation of women, which therefore becomes intimately linked to the "symbolism". By conveying sacredness, woman becomes the symbol of the ideas of the artists on their Art; even the symbol of the relationship of the artist to his Art. Thus this thesis studies woman in its relationship to the ideas and aesthetics of each artist, in its interrelationship with Art and the sacredness. The detailed studies of drama and paintings aim to show the variety and complexity of its representations. At the same time, this research is a global study on the relationship between theatre and painting in the end-of-century period, approached not from outside but from within (i.e. by the characteristics of works), as part of the theory of the open image developed by Georges Didi-Huberman. Finally, whatever the form of artistic expression – drama or painting – woman is only in the works, the manifestation of aesthetic reflection that is also a philosophical reflection, situated at the crossroads between the Ego and the Other, from which the work originates.
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Reconceptualisation encyclopédique du corps cyborg dans les textes d’Élisabeth Vonarburg et de Catherine DufourLauzon-Dicso, Mathieu 09 1900 (has links)
Le cyborg est un avatar de ce que permet la science-fiction lorsqu’elle s’offre comme terrain où développer une heuristique des identités genrées. Donna Haraway, dans le Manifeste cyborg, a relevé le potentiel de liberté discursive que promettait cette figure romanesque. Il m’apparaît que, depuis sa fictionnalisation puis sa théorisation dans les années 1980 et 1990, le cyborg a muté au sein de l’entreprise science-fictionnelle littéraire.
Le Silence de la Cité d’Élisabeth Vonarburg et Le Goût de l’immortalité de Catherine Dufour présentent des personnages dont la cyborgitude problématise les questions identitaires du genre humain, à travers une écriture spécifique, affectée par les technologies. Mon analyse des procédés scripturaux s’effectue de pair avec une analyse gender, ce qui me permet de mieux saisir la fictionnalisation toujours changeante des cyborgs dans les
oeuvres de Vonarburg et de Dufour. Ces cyborgs déconstruisent les frontières des systèmes binaires traditionnels, en explorant les possibilités trans-genres et trans-espèces que permettent les métamorphoses de leurs corps excentriques. En tant que représentations
fantasmées de désirs autrement inavouables, les cyborgs science-fictionnels témoignent du malaise inhérent de couples comme homme/femme, humain/animal ou organique/artificiel. / The cyborg is an avatar of what science fiction can produce as a territory where heuristics of gender identities are developed. In her Cyborg Manifesto, Donna Haraway reveals the potential of discursive liberty provided by the cyborg’s narrative figure. It appears to me that since its fictionalization as well as its theorization throughout the 1980’s and the 1990’s, the cyborg has evolved within science fiction. Élisabeth Vonarburg’s Le Silence de la Cité and Catherine Dufour’s Le Goût de l’immortalité present characters whose cyborg nature explores questions of humankind’s identities through a certain writing affected by technology. My study of these writing processes is conducted through the analysis of gender. This allows me to better understand the ever-changing fictionalization of the cyborgs found within Vonarburg’s and Dufour’s work. These cyborgs deconstruct the borders of traditional binarist systems by experimenting the trans-genders and trans-species possibilities their excentric bodies enable. As fantasized representations of desires otherwise unmentionable, the science fictional cyborgs attest the inherent uneasiness of couples such as man/woman, human/animal or organic/artificial.
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