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La diaspora tamoule : trajectoires spatio-temporelles et inscriptions territoriales en Île-de-FranceGoreau-Ponceaud, Anthony 24 November 2008 (has links) (PDF)
La question de la diaspora tamoule est intimement liée à celle de l'existence d'une communauté à l'étranger prise en étau par une double ambivalence : entre ancrage et mobilité et entre ouverture et fermeture. La recherche se propose d'aborder cette question en revenant sur les conditions d'émergence d'une identité diasporique qui fait fi des clivages de toute sorte. Sur la base d'une série d'entretiens et de questionnaires prenant corps dans une ethnologie multisite, il s'agit plus largement de comprendre ce que signifie être tamoul en France et comment se structure cette expérience. La présentation des différentes trajectoires spatio-temporelles, d'une part, permet de révéler l'hétérogénéité de la catégorie diaspora tamoule, composée de trois segments dont les conditions d'émergence sont liées à des cadres migratoires divergents, d'autre part met en évidence l'émergence de Paris et plus généralement de l'Île-de-France comme pôle important de son fonctionnement.
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En-quête de signes : Migrations, Places et Continuité(s). Retour d'expérience à partir du cas israélien.Berthomiere, William 04 July 2012 (has links) (PDF)
L'unité de ce travail d'habilitation à diriger des recherches trouve ses racines dans l'évolution de la réflexion que j'ai pu conduire, depuis maintenant de nombreuses années [disons une quinzaine], dans la continuité de mon travail de thèse qui portait sur les conséquences territoriales et sociales de l'immigration juive d'ex-URSS en Israël. En travaillant sur ce thème de recherche, je me suis inscrit dans les pas des travaux menés à Migrinter en participant du positionnement qui faisait de la migration un objet d'études qui nous informe sur l'évolution des sociétés contemporaines. Mes recherches se sont donc poursuivies avec l'objectif d'éclairer d'une analyse scientifique un contexte socio-politique israélien complexe (où après l'entrée de près d'un million de juifs d'ex-URSS se développent des flux migratoires jusqu'alors inconnus) tout en " subissant " l'influence d'une production conceptuelle majoritairement d'origine anglo-saxonne et dont l'intensité a pu m'apparaître bien souvent comme inflationniste. En prenant part au débat malgré tout fécond suscité par cette profusion de notions cherchant à décrire le processus de mondialisation et ses conséquences sur le rapport espace-temps et ses multiples déclinaisons autour de " ici " et " là-bas ", ma démarche a petit à petit évolué vers l'idée qu'il me fallait l'inscrire dans de nouvelles perspectives théoriques et méthodologiques. C'est cette démarche d'ouverture disciplinaire qui résume l'objet de ce document d'habilitation.
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Extrême pauvreté et justice globale : une réflexion philosophique sur le concept de responsabilité dans une perspective cosmopolitiqueDongmeza, Cyriaque Grégoire 11 1900 (has links)
Le problème de l’extrême pauvreté dans le Tiers-monde n’est pas d’abord une question économique. Il est avant tout politique parce qu’il est la conséquence directe des choix de société et de l’organisation du pouvoir au niveau des États et des diverses instances de la communauté internationale. Le politique a pour objet la conquête du pouvoir et la répartition des richesses à grande échelle. Il s’agit aussi d’un problème moral parce que les options prises collectivement par les peuples et le concert des nations ne s’orientent pas toujours vers la vertu de justice et l’égalité de chances pour tous. Extrême pauvreté et justice globale forment un binôme qui nous ramène donc au cœur de la philosophie politique et morale. Après la Seconde guerre mondiale, la philosophie politique a élargi ses horizons. Elle réfléchit davantage à l’exercice du pouvoir sur la scène internationale et la distribution des richesses au niveau mondial. Le phénomène de la mondialisation économique crée une dépendance mutuelle et d’importantes influences multilatérales entre les États. Plus que par le passé, l’autarcie n’est guère envisageable. Le dogme de la souveraineté intangible des États, issu du Traité de Westphalie au XVIIe siècle, s’avère de plus en plus caduque au regard des enjeux communs auxquels l’humanité fait actuellement face. D’où la nécessité d’une redéfinition du sens des souverainetés nationales et d’une fondation des droits cosmopolitiques pour chaque individu de la planète.
Voilà pourquoi le binôme extrême pauvreté/justice globale nécessite une réflexion philosophique sur le concept de la responsabilité qui s’étend non seulement sur la sphère nationale, mais aussi sur une large amplitude cosmopolitique. L’expression « pays du Tiers-monde » peut sembler archaïque, péjorative et humiliante. Cependant, mieux que celles de « pays sous-développés » ou « pays en voie de développement », elle rend compte, sans euphémisme, de la réalité crue, brute et peu élégante de la misère politique et économique qui y sévit. Bien qu’elle semble désuète, elle délimite assez clairement le domaine de définition conceptuel et géographique de notre champ d’investigation philosophique. Elle désigne l’ensemble des pays qui sont exclus de la richesse économique répartie entre les nations. Étant donné que le pouvoir économique va généralement avec le pouvoir politique, cet ensemble est aussi écarté des centres décisionnels majeurs. Caractérisée par une pauvreté extrême, la réalité tiers-mondiste nécessité une analyse minutieuse des causes de cette marginalisation économique et politique à outrance.
Une typologie de la notion de responsabilité en offre une figure conceptuelle avec une géométrie de six angles : la causalité, la moralité, la capacité, la communauté, le résultat et la solidarité, comme fondements de la réparation. Ces aspects sous lesquels la responsabilité est étudiée, sont chapeautés par des doctrines philosophiques de types conséquentialiste, utilitariste, déontologique et téléologique. La typologie de la responsabilité donne lieu à plusieurs solutions : aider par philanthropie à sauver des vies humaines ; établir et assigner des responsabilités afin que les torts passés et présents soient réparés aussi bien au niveau national qu’international ; promouvoir l’obligation de protéger dans un contexte international sain qui prenne en considération le devoir négatif de ne pas nuire aux plus défavorisés de la planète ; institutionnaliser des règles transfrontalières de justice ainsi que des droits cosmopolitiques. Enfin, nous entendrons par omniresponsabilité la responsabilité de tous vis-à-vis de ceux qui subissent les affres de l’extrême pauvreté dans le Tiers-monde. Loin d’être un concept-valise fourre-tout, c’est un ensemble de responsabilités partagées par des acteurs identifiables de la scène mondiale, en vue de la coréparation due aux victimes de l’injustice globale. Elle vise un telos : l’épanouissement du bien-être du citoyen du monde. / The problem of extreme poverty in the Third World is not first and foremost a question of economy. It is above all a political one because it is the direct consequence of choices made by societies and of the organization of power at the level of the State and of various instances of the international community. Its object is the conquest of power and the distribution of wealth on a large scale. It is also a moral problem because the options taken collectively by nations and the society of nations tend towards or against justice and equality of opportunities for everyone. Extreme poverty and global justice form a binomial that therefore brings us back to the heart of political and moral theory. After the Second World War, political theory broadened its horizons. Since then, it also reflects on the exercise of power at the international level and the distribution of wealth at the world level. The phenomenon of economic globalisation creates a mutual dependency and important multilateral influences between the States. More than in the past, autarky is no longer something to consider. The dogma of the untouchable sovereignty of the States, that came forth from the Treaty of Westphalia in the XVIIth century, appears to be more and more obsolete in view of the common stakes that presently confront humanity. From which came forth the need for a remolding of the meaning of national sovereignties and for the founding of cosmopolitical rights for every individual on the planet.
That is why the binomial in question provokes more of a philosophical reflection on the concept of responsibility that extends not only to the national sphere, but to a wide cosmopolitical amplitude. The expression “countries of the Third World” may seem archaic, pejorative and humiliating. However, more so than those of "under developed countries” or "developing countries" it accounts for, without embellishment, the raw, brutal, and far from elegant reality of the political and economical misery that exists there. Though it may be obsolete, it quite clearly delimits the area of conceptual and geographical definition of our field of philosophical investigation. It designates the grouping of countries that are excluded from the economical wealth distributed among the nations. Given that economic power generally goes together with political power, this grouping is also kept away from the major decisional centers. Characterized by an extreme poverty, the Third World reality requires a meticulous analysis of the causes of this extreme economical and political marginalization.
A typology of the notion of responsibility offers a conceptual figure of this reality with a geometry of six angles: causality, morality, capacity, community, result and solidarity, as foundations for reparation. These aspects, under which responsibility is studied, are overseen by philosophical doctrines of consequentialist, utilitarian, deontological and teleogical type. The typology of responsibility gives rise to many solutions: bringing aid through philanthropy in helping to save lives; establishing and assigning responsibilities so that the mistakes of the past and the present be repaired both at the national and international levels; promoting the obligation to protect in a healthy international context that takes into consideration the negative duty not to harm the most disadvantaged of the planet; institutionalizing the transboundary rules of justice as well as of cosmopolitical rights. Finally, by omniresponsibility we will understand this as the responsibility of all towards those who endure the throes of extreme poverty in the Third World. Far from being a catch-all concept, it is an ensemble of shared responsibilities for identifiable actors on the world scene, with the view of coreparation due to the victims of global injustice. It aims at a telos: the blossoming of the welfare of the citizen of the world.
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Paradoxical commitments : Evangelicals, Muslims, and relational authenticity in the American Bible BeltVictor, Samuel 12 1900 (has links)
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L'Orient-Express, configuration littéraire d'un mythe européen (1883-2000) / The Orient Express, a literary approach to a European myth (1883-2000)El Gammal, Blanche 21 November 2016 (has links)
Cette étude aborde la manière dont l’Orient-Express a été décrit, perçu et imaginé, et s’efforce de mesurer l’écart entre les représentations communes et ce qui se dégage d’un corpus de textes très divers à travers trois grands axes de réflexion : les évocations des itinéraires de l’Orient-Express, les discours tenus sur le train et ses voyageurs, les thématisations et récupérations littéraires dont il a fait l’objet. L’idée directrice du propos est de montrer comment l’Orient-Express, rêve programmé par de très efficaces campagnes publicitaires et suscité par un imaginaire géographique, historique et littéraire puissant, n’a pu pleinement convaincre les voyageurs, mais aussi les écrivains et les lecteurs qui, semble-t-il, ne cessent de déplorer la disparition d’un train et d’un voyage qui n’ont peut-être jamais existé ou qui ne sont jamais vraiment ceux qu’ils imaginaient. / The purpose of this study is to see how the Orient Express was perceived, described and fantasized, and to measure the gap between common representations and what appears in quite different texts through three major lines : the evocations of the routes of the Orient Express, the discourses on the train and its passengers, the thematizations and literary recuperations. It aims at showing how the Orient Express, a dream programmed by very effective advertising campaigns and sustained by powerful geographical, historical and literary images, could not fully convince travelers, but also writers and readers who, apparently, do not cease to mourn the disappearance of a train and a travel that have perhaps never existed or that are never actually those they dreamt of.
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Contribution à une théorie démocratique du contrôle des frontières: de la tension entre la souveraineté populaire et les droits de l'homme à la frontière de la communauté politique européenneDeleixhe, Martin 24 January 2012 (has links)
A de nombreuses reprises, l’Union européenne a inscrit explicitement les principes de la démocratie et de l’Etat de droit au centre de son projet politique. L’ambition de cette thèse de doctorat est de problématiser l’affirmation selon laquelle l’application lors du passage de la frontière, ou suite à un passage irrégulier de la frontière, de mesures coercitives à des ressortissants de pays tiers est compatible avec ces principes. La question théorique centrale à laquelle nous répondrons est la suivante : la mise en place aux frontières d’une entité politique d’une série d’activités de contrôle, de sélection et, in fine, d’expulsion s’inscrit-elle dans la logique démocratique de l’autogouvernement collectif ou vient-elle heurter les principes qui s’y rattachent ? Plus précisément, le contrôle unilatéral des frontières est-il justifié d’un point de vue démocratique du fait qu’il relève de l’exercice de la souveraineté populaire entendue comme contrôle d’un territoire par un peuple circonscrit ? Ou bien la théorie démocratique doit-elle inclure dans l’élaboration d’un régime frontalier tous ceux qui, membres ou non-membres de la communauté politique, sont affectés par le mode de contrôle adopté ? / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le design comme fabrique de l'altérité : trajectoires sino-américaines et vêtements en devenir à New York / Fashioning otherness through design : chinese-American Trajectories and Clothes in the Making in New YorkBelkaid, Leyla 17 March 2015 (has links)
Basée sur une enquête de terrain à Manhattan, cette thèse appréhende le design en tant qu’arène transnationale de formation de la différence à partir de l’analyse des expériences, des pratiques créatives et de la production des designers de mode sino-américains nés en Asie orientale. Elle scrute les objets vestimentaires créés par un groupe de designers indépendants de la diaspora chinoise pour expliquer les cohérences et les dissonances des logiques identitaires et des processus mnémoniques qui influent sur leurs performances subjectivantes. Les récits de vie des designers et le contexte historique et social qui conditionne leurs parcours biographiques et artistiques sont examinés dans la première partie de l’essai. La seconde partie porte sur l’analyse comparative des traits stylistiques singularisants d’artefacts qui composent une sélection de collections de prêt-à-porter, selon la méthode des degrés du fait de Leroi-Gourhan. Les itinéraires sociaux hétérogènes de vêtements en circulation au moment de l’enquête à travers les réseaux commerciaux et médiatiques qui orientent leurs trajectoires de marchandises sont interrogés dans la troisème partie de la thèse. L’étude se poursuit par l’investigation des modes d’incorporation de la dynamique des innovations conçues par les designers diasporiques dans les styles de vie, les conduites sensori-motrices, les attitudes corporelles et les apparences des consommateurs. L’exploration des mécanismes par lesquels le capitalisme global opère sur les identités, les imaginaires, les objets, les techniques du corps et les techniques de soi des sujets met en lumière l’émergence de nouveaux “cosmopolitismes vernaculaires” associés à la conception, à la diffusion et au port du vêtement de mode contemporain. / Based on a fieldwork in Manhattan, the dissertation deals with design as a transnational arena for the formation of otherness through the analysis of the experiences, the creative practices and the production of Chinese-American fashion designers born in Eastern Asia. It scrutinizes the creative work of a group of independant designers from the Chinese diaspora to explain the coherences and the dissonances of the identity logics and the mnemonic processes which impact their subjective performances. The designers’ life stories and the historical and social context which determines their biographical and artistic pathways are examined in the first part of the dissertation.The second part addresses the comparative analysis of the stylistic distinguishing features of the artefacts which make up a selection of ready-to-wear collections, according to Leroi-Gourhan’s “fact degrees” method. The heterogeneous social routes of clothing items in circulation at the time of the inquiry through the commercial and media nets which drive their trajectories as commodities are questioned in the third part of the dissertation. The essay also investigates the modes of incorporation of the innovations fashioned by the diasporic designers in the lifestyles, the sensorial and motor behaviours, the bodily conducts and the appearances of the consumers. The exploration of the mecanisms through which global capitalism operates on the subjects’ identities, imaginaries, objects, bodily techniques and “technologies of the self” sheds light on the emergence of new “vernacular cosmopolitanisms” associated to the design, the dissemination and the display of contemporary dress.
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Bios éducatifs : problèmes du biopouvoir dans les représentions littéraires et filmiques du milieu éducatif (1984-2015)Allouch, Hanen 12 1900 (has links)
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Enseigner l'Europe? : défis, potentiel et limites d'une éducation à la citoyenneté européenneHeimpel, Daniela 05 1900 (has links)
Cotutelle internationale avec l'Université de Nantes (France) / Depuis le début de sa coopération en matière d’éducation, l’Union européenne (UE) s’efforce de former des citoyens européens. En 2015, elle a commencé à orienter ses politiques d’éducation vers la promotion de l’identité, de la citoyenneté et des « valeurs communes » européennes, pour relever les défis du populisme, de la xénophobie et de la radicalisation. L’éducation à la citoyenneté est d’ores et déjà une pratique courante dans de nombreux États. Ceux-ci ont tendance à y recourir afin de renforcer la conscience des citoyens pour leurs droits et devoirs, d’assurer leur loyauté et d’encourager la participation politique. En outre, il s’agit d’un outil qui a été exploité pour renforcer la cohésion sociale et accroître la légitimité démocratique du système politique concerné.
S’il est largement admis que les écoles publiques ont joué un rôle important dans la construction de l’État-nation en Europe du 19e siècle, il ne peut pas être pris pour acquis que l’UE devrait à son tour éduquer à la citoyenneté européenne. Ce processus s’est en effet généralement appuyé sur des présupposés étatiques. Comme le montrent les travaux postnationaux, l’UE en revanche doit être comprise comme un projet horizontal et transnational, une « union des États et des peuples » (une « demoï-cratie » (Nicolaïdis, 2006 : 58)), qui préserve les États membres et accorde une place à différentes formes de diversité nationale et culturelle, entre autres (Ferry, 2000 ; Habermas, 1998 ; Lacroix, 2004, 2015). Il convient donc d’interroger dans quelle mesure et à quelles conditions il serait souhaitable que l’UE promeuve l’éducation à la citoyenneté européenne.
Adoptant une approche de théorie politique « appliquée » inspirée par Alain Renaut (2003), notre recherche combine la théorie politique normative avec une étude empirique. Ainsi, nous montrons qu’un projet d’éducation à la citoyenneté européenne peut être souhaitable, à la condition qu’il renonce à s’inscrire dans la voie stato-nationale. En d’autres termes, il doit être adapté au cadre transnational, pluraliste et non étatique de l’UE. Au lieu d’éliminer les citoyennetés des États, ce programme doit envisager de les co-construire avec la citoyenneté européenne. Les États membres et les institutions européennes jouent un rôle complémentaire, tout en permettant de s’équilibrer mutuellement. L’UE peut contribuer à promouvoir l’éducation à la citoyenneté européenne, en facilitant la coopération transnationale au niveau des États membres et en encourageant différents programmes transnationaux. Outre l’école publique et les médias, ce sont les think tanks, les fondations, les projets portés par la société civile ainsi que les programmes de mobilité qui articulent un potentiel transnational et jouent donc un rôle central dans ce projet. L’éducation à la citoyenneté européenne devrait suivre des lignes démocratiques, tout en tenant compte des droits et des libertés dont jouissent les individus en tant qu’enfants, (futurs) adultes et citoyens. Les objectifs, contenus et modalités du projet doivent être pensés en conséquence. Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous développons un modèle théorique pour une éducation à la citoyenneté européenne transnationale, en précisant comment celle-ci peut se présenter sur le plan des acteurs impliqués, des orientations, des fins légitimes, des contenus et des voies.
C’est à partir de cette réflexion que nous examinons les politiques d’éducation de l’UE. Ainsi, ce travail s’appuie sur une analyse qualitative des discours et des politiques de l’UE en matière d’éducation à la citoyenneté européenne (1973-2019). L’étude comprend également des entretiens semi-directifs avec des fonctionnaires travaillant au sein des institutions européennes. Comme le montrent les résultats, l’UE vise à promouvoir l’éducation à la citoyenneté européenne depuis le début de la coopération dans ce champ. Pour ce faire, elle a mobilisé trois approches différentes. Force est de constater que l’absence de précision quant aux objectifs et aux contenus de ce projet engendre certaines tendances problématiques, voire contradictoires. D’un autre côté, l’orientation que nous retenons comme plus pertinente a été peu explorée. Ainsi, nous montrons que l’UE devrait en effet revoir certaines de ses priorités et inscrire l’éducation à la citoyenneté européenne plus systématiquement dans une direction transnationale. Nous concluons notre étude par quelques recommandations pour de futurs ajustements en ce sens. / From the very start of its cooperation in education, the European Union (EU) has tried to foster European citizenship through education. Since 2015, these policies aim at promoting European identity, citizenship, and “common values” to tackle challenges linked to populism, xenophobia, and radicalization. The idea to teach citizenship is well known within the national context. Many states rely on citizenship education to raise awareness about rights and duties, to ensure the citizens’ loyalty and support, and to encourage political participation. These programs are used in order to strengthen social cohesion and to increase the democratic legitimacy of their political system.
Whether the EU should try to foster European citizenship through education, however, is far less obvious. It is widely accepted that public schools played a major role in nation-state-building in 19th century Europe. Yet, this process usually builds on state-centric assumptions. As postnational theory shows, the EU for its part is better understood as a horizontal and transnational project that preserves the member states and allows for national, cultural and other forms of diversity (Ferry, 2000; Habermas, 1998; Lacroix, 2004, 2015). The EU is a “demoi-cracy”, a “Union of peoples who govern together, but not as one” (Nicolaïdis, 2013: 351). It rightly differs from the nation-state model. Therefore, it is relevant to investigate whether, to what extent and in what form the EU should promote a European citizenship education.
Building on Renaut’s “applied political philosophy” (2003), I take an “applied political theory” approach and combine normative political theory with empirical research. I argue that there are good reasons to foster European citizenship through education. However, to be both possible and desirable, the project must abandon the nation-state model. In other words, it must be adjusted to the EU’s transnational, pluralistic and non-state-based context. Far from replacing member states’ citizenship, a European citizenship education must be conceived in ways to jointly construct European and national citizenship. Both the member states and the EU institutions should play a role in this project and complete and balance each other. The EU should contribute to fostering European citizenship through education, by facilitating horizontal cooperation between the member states. In addition, it has the possibility to set up and to encourage transnational initiatives and programs. Actors and ways of putting this project into practice include not only public schools and media. Think tanks, foundations, civil society projects, and mobility programs bring a transnational dimension and have thus also a major role to play. A European citizenship education project should follow democratic lines, while considering the rights and liberties individuals have, both as (future) adults and as (future) citizens, but also as children. I argue that aims, contents and ways to foster European citizenship through education must be conceptualized accordingly. My dissertation aims at developing a theoretical model for a transnational European citizenship education. It elaborates on possible orientations, on legitimate aims and contents, on potential actors, as well as on suitable settings and places to foster this project.
I then use my theoretical framework to study the EU approaches to European citizenship education. This involves conducting a qualitative content analysis of EU education discourses and policies (1973-2019) and semi-structured interviews with EU officials. My analysis demonstrates that the EU promotes European citizenship education initiatives since the beginning of its cooperation in education. I identify three different approaches that have been put forward to this end. I show that the EU lacks a consistent idea of the aims and the contents of a European citizenship education. This leads to unhappy tensions and contradictions. Furthermore, the EU regularly draws upon nation state categories and experiences. I argue that it needs to review certain priorities and more consistently orient its European citizenship education policies in a transnational direction. The latter is more appropriate, but currently remains under-explored. I conclude with some recommendations for future adjustments.
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Mihri Rasim (1885-1954) : l’ambition d’une jeune-turque peintreDaǧoǧlu, Özlem Gülin 12 1900 (has links)
Pour respecter les droits d’auteur, la version électronique de cette thèse a été dépouillée de certains documents visuels et audio‐visuels. La version intégrale de la thèse a été déposée à la Division de la gestion des documents et des archives. / Mihri Rasim (1885-1954) est la plus importante peintre turque et une pionnière féministe. L’idée reçue à son sujet est qu’elle a été une artiste marginale, inclassable et qu'elle est décédée dans la désuétude aux États-Unis, amère d’avoir choisi une carrière artistique. À défaut d’information, auteurs et historiens de l’art ont masqué leur ignorance en élaborant un récit à partir de la personnalité fascinante de Rasim. La présente étude, qui est la première thèse de doctorat et aussi la première monographie extensive sur Rasim, déconstruit ce mythe. Rasim était une ambitieuse peintre et une Jeune-Turque arriviste qui avait une stratégie pour atteindre l’objet de son ambition. Elle a poursuivi deux objectifs tout au long de sa vie : élargir le spectre des possibilités des femmes et être considérée elle-même, selon ses propres termes, « parmi les gens de talents ».
À Istanbul, à une époque où les femmes pouvaient difficilement sortir de leur harem, elle a instauré une première école de beaux-arts pour les femmes. Pendant qu’elle y était la directrice, elle a mis en place les premiers cours de nus féminins de l’histoire de l’art turc. Elle a permis aux femmes de recevoir une éducation artistique comparable aux standards artistiques européens et leur a donné accès à un nouveau métier. Elle a créé une bourse pour ses étudiantes à l’Académie et elle a essayé de constituer une association d’entraides pour les peintres-femmes. Elle a aussi fait les portraits des dirigeants Jeunes-Turcs et ceux de leur entourage. Elle a développé son plan artistique en conservant les mêmes objectifs et en s’appuyant toujours sur la même stratégie. Elle s’est servie de ses relations politiques et sociales à Istanbul, ou s’est efforcée d’en former de nouvelles lorsqu’elle se trouvait en Europe ou aux États-Unis. Elle a ainsi construit un réseau au service de sa carrière. Pour ce faire, elle a portraituré de grands hommes modernistes, même controversés, du vingtième siècle – Alphonse XIII, Benito Mussolini, Mustafa Kemal Atatürk, Franklin Delano Roosevelt, Thomas Edison.
Dans une perspective féministe, mon étude établit l’importance de cette artiste cosmopolite du vingtième siècle. Je mets au jour les détails de la vie et de l’art de Rasim qui jusqu’à présent étaient méconnus. Au moyen de documents d’archives inédits, ses données élémentaires biographiques sont clarifiées. Une datation et une identification de ses sujets de portraits sont offertes. Je propose une approche innovatrice pour examiner l’art de Rasim que j’analyse par rapport à la scène artistique et culturelle turque, et mondiale. J’évalue l’impact, pour son époque et la nôtre, des gestes posés par Mihri Rasim. Ma thèse témoigne du rôle essentiel des femmes culturelles et politiques majeures, ainsi que des limites qui leur étaient, et qui leur sont encore, imposées par le système en place. / Mihri Rasim (1885-1954) is Turkey’s most important painter and feminist pioneer. The widely shared assumption about her is that she was a marginal, unclassifiable artist, who died in misery and resentful for having dedicated her life to art. Without any real information, authors and art historians obscured their ignorance by elaborating her life story out of her fascinating personality. My dissertation, which is also the first exhaustive art historical study on the artist, is dismantling this myth. Rasim was an ambitious artist and an upstart, Young Turk, who had a strategy to achieve her ambition. From the beginning of her career and for the rest of her life she pursued two goals: she expanded women’s horizon of possibilities and she aspired to be considered, in her own words, “among the talented people”.
In Istanbul at a time when Turkish women could barely leave their harem, she set up the first fine arts school for women. While she was the head of women’s Academy, she introduced the first female nude classes in the history of Turkish arts. She allowed women to receive an art education comparable to European artistic standards and provided them access to a new profession. She created a scholarship for her students at the academy and tried to constitute an association of mutual help for female painters. She also made the portraits of Young-Turk leaders and of their entourage. She used her political connections in Istanbul, and, as she moved from Turkey to Europe to the United-States, she developed her artistic project with new interlocutors and in different contexts but always with the same purposes. She built a network to support her career. In order to achieve this she portrayed great modernist men of the first half of the twentieth century, even controversial ones – Alphonse XIII, Benito Mussolini, Mustafa Kemal Atatürk, Franklin Delano Roosevelt, Thomas Edison.
With a feminist approach my dissertation establishes the importance of this cosmopolitan artist of the twentieth century. I am uncovering the details of her life and art, which were disregarded until today. Using original and unpublished archival materials, her elementary biographical facts are clarified. Dates for her works are submitted and identifications of her sitters are made. I propose an innovative approach to examine the painter and her artistic production not only in relation to Turkish plastic arts but also in relation to a more global artistic context. I assess the impact of her actions in her time and ours. My dissertation stands as a testament to the importance of major cultural and political women, and the limits that were and are once again placed upon them.
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