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La démocratisation au Togo et au Bénin : l'influence des stratégies des groupes d'oppositionMorency-Laflamme, Julien 10 1900 (has links)
Le Bénin et le Togo sont deux pays partageant plusieurs similitudes : ils ont tous les deux été colonisés par la France; leur niveau de développement économique est équivalent; leur histoire postcoloniale est marquée par les coups d’états et, à la fin des années 1980, par des vagues de revendications démocratiques. Celles-ci se sont soldées dans chaque cas par une conférence nationale et l’organisation d’élections générales. Malgré cette trajectoire similaire, seul le Bénin est devenu une démocratie consolidée. Pour expliquer cette différence, ce mémoire se penche sur l’influence des stratégies de l’opposition et sur les processus de transition. Ce mémoire démontre que le degré de cohésion des groupes d’opposition et les accords de ces derniers avec les gouvernements en place ont eu une profonde influence sur le succès ou l’échec des transitions démocratiques. / Benin and Togo have much in common: both countries are former French colonies; throughout the 20th century, both have achieved a comparable level of economic development; both are characterized by a postcolonial history marked by coups d’états and waves of protestations in favour of democracy in the 1980s. Moreover, in both cases, these waves of protestations resulted in National Conferences and multiparty elections in the early 1990s. Yet, in spite of these similarities, only Benin has succeeded in establishing a democratic state. This thesis attempts to determine why this is the cases. By examining the influence of the opposition parties’ strategies in the overall transition process of Benin and Togo, one concludes that the degree of unity among opposition groups and the various compromises made with the government exerts a critical influence on the success or failure of democratic transitions.
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La tentation partisane : le Rassemblement Démocratique Révolutionnaire : une entreprise politique en construction entre " Libération " et " Guerre Froide" / The Partisan Temptation : the Rassemblement Démocratique Révolutionnaire : a political enterprise under construction between « Libération » and « Cold War »Amiel, Bastien 28 March 2017 (has links)
En combinant une sociologie historique du politique et des rapports entre intellectuels et le champ politique, cette thèse revient sur la création et les quelques mois d’activité du Rassemblement Démocratique Révolutionnaire. Créé en février 1948 par des écrivains et journalistes, des parlementaires de la S.F.I.O. et des militants syndicalistes et politiques, le R.D.R. devait rassembler autour d’un discours de refus du positionnement en fonction de l’alternative entre les « blocs » atlantistes et soviétiques. Il s’agissait pour un certain nombre de ses membres exerçant une profession intellectuelle d’inventer une position au sein du champ politique.A partir d’une biographie collective du groupe, complétée par une sociographie, ce travail met en évidence les particularités sociales de son recrutement et les positions qu’occupaient ses membres en 1948. La perméabilité entre les champs politiques et de production des biens symboliques permet d’expliquer la tentation partisane collective au principe de la création du Rassemblement.L’étude précise de la mobilisation en train de se faire montre que les multiples tentatives d’institutionnalisation du groupe se heurtent finalement à l’impossible stabilisation d’un répertoire de l’action collective. Tout se passe comme si la mobilisation autour du R.D.R. n’était aboutit que pour ses membres intellectuels et qu’à défaut de constituer une entreprise politique légitime, ce parti avait surtout fonctionné comme un « intellectuel collectif ». La réinscription de l’engagement au sein du R.D.R. dans une histoire longue des rapports entre champ politique et de production des biens symboliques souligne comment la conjoncture spécifique allant de la libération du territoire au début de la « guerre froide » a rendu possible une telle tentative de subversion des frontières symboliques au sein du champ du pouvoir.En renonçant à une analyse univoque du RDR comme un « échec », ce sont les enjeux liés à l’intervention politique des intellectuels que ce travail donne à voir. / From a combination between historical sociology of politics and sociology of interaction between intellectuals and political field, this thesis looks back at the creation and the few months of existence of the Rassemblement Démocratique Révolutionnaire. Launched on February 1948 by authors, commentators, socialist parliamentarians and political and union activists, the R.D.R. aimed at rallying around the refusal of taking sides between soviet and Atlantic bloc. Based on a collective biography complemented by a statistic and sociographical approach, we brought to light the social particularity of its members as well as their respective status in 1948. Permeability between the political field and this of symbolic properties production, explains the collective partisan temptation underlying the R.D.R.’s creation. The thorough study of the mobilization in the process shows that the multiple attempts to institutionalize the group failed to stabilize a repertoire of contention. It is as if the R.D.R.’s mobilization was only efficient for its intellectual members and as if, instead of a political party, they only succeeded in creating a “collective intellectual”. Contextualizing the R.D.R. in an extensive history of the relationships between political and intellectual fields reveals how the specific situation between France's liberation and the “cold war” allowed such an attempt to overstep the symbolic boundaries within the field of power. Given up the exclusive approach of the R.D.R. as a failure, it is the matters related to the political involvement of intellectuals that this thesis unveils.
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European Culture Wars? Abortion and Human Embryonic Stem Cell Research (1998-2015)Mondo, Emilie 11 October 2018 (has links)
This research addresses the conflictualization dynamics induced by the politicization of religion at the supranational level. It tests the Union’s institutional capacity to routinize dissension, temper animosities, and reconcile divergences in the light of religiously-loaded, issue-specific controversies. So-called “morality issues” such as abortion or human embryonic stem cell research emerged onto the EU agenda at the end of the 1990s. The main sites of bioethical contention correspond to the European Parliament and Commission arenas, where political, social, and religious entrepreneurs have been pursuing ideological interests of either liberal or conservative nature. We developed an interpretative approach to their discourses and perceptions through the qualitative content analysis of semi-structured interviews and online documentary sources. A key task consisted in determining whether one observes the routinization of bioethical conflicts by European institutions (“business-as-usual” scenario) or whether the said conflicts are remaining extrinsic to the Brussels political game (“culture wars” scenario). In other words, is the emergence of new stakes – morality issues – prompting the emergence of new divisions and repertoires of action? We put to the test the normal course of EU politics in the light of (1) the structuration of morality divides along religious, political, and national frontlines; and (2) the materialization of morality antagonisms through discursive, bureaucratic, and mobilization weapons. Overall, the “polarization” and “political style” variables showed that the supranational debates on abortion and hESCR do not fully alter the logics of supranational governance; in return, the EU polity is not closed to the crystallization of politicized modes of dissent expression. The hypothesis of an intermediary scenario oscillating between policy-seeking and position-taking perspectives is thus confirmed. On the one hand, issue-specific alliances characterized by internal multifold diversities do play the institutional rules of the European political game in their quest for ideological influence on the decision-making process. On the other hand, limited supranational competences on religiously-loaded issues constrain conflicting factions’ leeway to a symbolic use of morality causes and beliefs as instrumental devices worth of credit-claiming and identity-posturing. / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Absenteísmo eleitoral : despotismo democrático e apatia popularBarbosa, Adriana do Piauí 17 January 2017 (has links)
La trilogie État-nation, constitutionalisme et démocratie apparaît et triomphe comme paradigme d’État, en lui apportant l’idée de souveraineté, comme elle est connue aujourd’hui. Cet ensemble s’impose avec une telle force d’adhésion qu’il acquiert la quasi unanimité des discours en sa faveur. Parmi d’autres résultats, il augmente juridiquement le corps électoral et il atteint la nomenclature de sufrage universel. Il en émerge alors une nouvelle structure organisationnelle pour servir de médiateur des demandes entre les gouvernants et les gouvernés ; il s’agit des partis politiques. Il y a eu alors la naissance et le renforcement de la structure organisationnelle des partis politiques. Dans de nombreux pays, comme au Brésil, cette structure reçoit le rôle constitutionnel d’exclusivité comme mécanisme de postulation aux mandats politiques. Pour l’obtention des voix, il emprunte un langage particulier et pour générer et émetre le flux d’informations, il utilise de la haute technologie disponible pour la communication en masse. À partir d’un enthousiasme civique initial avec la participation massive de l’électorat, on notera cependant l’augmentation de la proportion statistique tant de l’absence au scrutin que du desintéressement envers la participation à travers la suggestion des propositions et du suivi des delibérations des politiques publiques. Il en résulte l’absentéisme électoral et l’apathie politique. À partir du concept et des éléments caractéristiques de la démocratie, de ses fondements philosophiques, obtenus avec la doctrine au long de l’histoire, le présent travail vise à identifier, analyser et comprendre ce phénomène pour vérifier s’il implique une simple crise temporaire de la démocratie ou un reflux dans sa courbe ascendante, vu l’éloignement induit du peuple dans la participation politique. À partir de quelques exemples particuliers on en tirera la conclusion. Il en résulterait en effet un nouveau modèle de despotisme, dans lequel un pouvoir invisible attrape les votes pour se rendre légitime. / A trilogia Estado-nação, constitucionalismo e democracia surge e triunfa como paradigma de Estado e traz consigo a ideia de soberania, como hoje é conhecida. Esse conjunto se erige com tanta força de adesão que passa a merecer quase a unanimidade de discursos a seu favor. Dentre outros resultantes, implementa a ampliação jurídica do corpo eleitoral, alcançando a nomenclatura de sufrágio universal. Aflora, então, nova estrutura organizacional para mediar as demandas entre governantes e governados, qual seja, os partidos políticos. Houve o nascimento e fortalecimento da estrutura organizacional dos partidos políticos. Em muitos países, como o Brasil, esta estrutura assume um papel constitucional de exclusividade como mecanismo de postulação a cargos eletivos. Para a captura de votos, vale-se de uma linguagem peculiar e para gerar e emitir o fluxo informacional se serve da alta tecnologia disponível para a comunicação massiva. De um inicial entusiasmo cívico com participação maciça do eleitorado, vai crescendo a proporção estatística, tanto de ausências às urnas, como de desinteresse na participação para sugerir as propostas e acompanhar deliberações das políticas públicas. Qual seja, absenteísmo eleitoral e apatia política. A partir do conceito e elementos caracterizadores da democracia, de seus fundamentos filosóficos colhidos em doutrinadores ao longo da história, o trabalho visa identificar, analisar e compreender essa ocorrência para verificar se implicaria mera crise passageira da democracia ou um refluxo em sua curva ascendente, dado um afastamento induzido do povo em sua participação política. A partir de exemplos particulares se infere a conclusão. Disso resultaria uma nova forma de despotismo, em que um poder invisível capta os votos para legitimar-se. / São Cristóvão, SE
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Génération politique : engagement, politisation et mobilisation dans les organisations de jeunesse des partis politiques en RFA et en France (1966-1974) / Political generation : commitment, politicization and mobilization in political youth organizations in West Germany and France (1966-1974).Dubois, Mathieu 27 June 2012 (has links)
Les « années 1968 » ne virent pas seulement l’émergence d’une jeunesse radicale, mais une politisation sans précédent de l’ensemble d’une génération. Aux États-Unis comme en Europe, des jeunes de gauche comme de droite s’engagèrent massivement en politique, faisant des partis et de leurs organisations de jeunesse les premiers bénéficiaires de cette politisation des jeunes. L’étude des principales organisations de jeunesse politiques en RFA (Junge Union, Jungsozialisten) et en France (MJCF, UJP) met en évidence la mutation profonde de la culture politique que suscita cet afflux de jeunes entre 1966 et 1974. Avant même le mouvement étudiant, un nouveau modèle d’organisation fondé sur l’autonomie des jeunes se diffusa dans le cadre du processus de naissance des partis d’électeurs. Au lendemain de « 68 », les organisations se forgèrent une nouvelle identité autour d’un positionnement progressiste reposant sur la foi en un changement social imminent. Cherchant à mobiliser massivement les jeunes, elles transformèrent leur vie interne à travers l’accroissement du rôle de la base, la démocratisation et la rationalisation de leur fonctionnement, l’essor du militantisme actif et de la propagande. L’ascension politique exceptionnelle que connurent par la suite leurs cadres fit des organisations de jeunesse l’une des principales filières d’accès à la politique. Ainsi, à travers l’ensemble des changements qu’elle suscita dans l’engagement militant, la culture politique et le fonctionnement de la démocratie, cette génération fut, par excellence, une génération politique. / The « 1968s » witnessed not only the emergence of a radical youth, but also an unprecedented politicization of a whole generation. In the United States as in Europe, young people on the left and the right became massively involved in politics, making the political parties and their youth organizations the first beneficiaries of the youth’s politicization. The study of the main political youth organizations in West Germany (Junge Union, Jungsozialisten) and in France (MJCF, UJP) highlights the deep transformation of the political culture sparked off by this influx of young members between 1966 and 1974. Even before the student movement, a new model of organization based on more autonomy developed along with the rise of “catch-all-parties”. After “68”, the organizations forged a new identity by taking a progressive stand, proclaiming their faith in the imminence of a social change. Attempting to mobilize massively the youth, they transformed their internal organization increasing the role of the activist base, accelerating the democratization and the rationalization of their functioning, developing the militancy and the propaganda. The exceptional political rise of their leaders made the youth organizations a major pathway to a political career. Thus, by initiating radical changes in the organization of activism, in the political culture and in the management of the democracy, this generation was par excellence a political generation.
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Du quartier à la politique instituée : émergence de leaderships localisés dans les quartiers populaires du Costa Rica / From the barrios to the institutions : emergence of local leaderships in popular suburbs in Costa RicaFloderer, Camille 26 January 2017 (has links)
Le Costa Rica s’est construit comme une société homogène sans valorisation ni représentation des classes populaires. Dans les discours savants et dans le champ politique, la faible représentation des couches inférieures des classes populaires est généralement expliquée par leur atomisation. Incapables de se retrouver autour d’intérêts communs, ces groupes ne pourraient exister collectivement dans l’espace politique institué. À revers de ces analyses, cette thèse interroge l’émergence de porte-parole et leur accès à la politique instituée à travers l’étude de carrières de dirigeants de deux quartiers populaires à San José. En l’absence d’une structuration clientélaire ou corporative, ces dirigeants sont en général considérés comme des acteurs isolés ayant tout pouvoir sur une clientèle de voisins apathiques. Or, leur leadership repose sur des liens personnalisés et localisés et sur des logiques d’unification. Pour résoudre les problèmes locaux, les dirigeants s’attachent à mettre en forme des attentes autour desquelles leur voisinage peut se retrouver. Mais, leur action se déroulant hors de structures d’encadrement préétablies, leur position est précaire. Face aux échecs des projets qu’ils portent et à la position inconfortable que cela leur vaut localement, certains dirigeants tentent de poursuivre leur engagement en entrant en politique. Or, cela est rendue difficile par une gestion partisane des carrières militantes peu favorable à ces groupes sociaux. Ainsi, à travers une analyse par le bas des modes d’action de ces dirigeants, cette thèse contribue à l’analyse des formes d’engagement et de politisation populaires se déroulant à la marge de la politique instituée / In academic discourse as much as in the political field, the poor representation of the lower classes of Costa Rican society is generally attributed to the fact that they are dispersed. Unable to gather into communities of interest, these groups could not exist collectively in the political field. Taking an opposite position to these analyses, this thesis investigates the emergence of spokespersons and their access to the political field by studying the neighbourhood’s leaders’ careers. These leaders are generally considered to have all power over a clientele of apathetic neighbours. However, if their leadership relies on the strength of personalised and localised ties, made and kept by a range of exchanges of goods and services, this investigation sheds light on processes of unification. In order to resolve local problems, the leaders focus on rationalising, even perhaps inciting needs that their neighbours can rally behind. Faced with regular failure and the subsequent uncomfortable position this leaves them him, some leaders can attempt to pursue a career in the political establishment. However, their entry in politics is particularly difficult due to the political parties who manage political careers and are not in favour of urban working class groups. Through a bottom-up approach, this thesis contributes to the analysis of the forms of political engagement and the politicization of the lower classes, which can happen on the margins of the political field
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Sociologie d'une mobilisation partisane modernatrice : la refondation de l'UMP saisie "par le bas" (2004/2008) / Sociology of a partisan “managerial modernization” : the UMP re-foundation in context (2004-2008).Petitfils, Anne-Sophie 05 November 2012 (has links)
Comment un parti de gouvernement, comme l’UMP, qui se revendique comme moderne, professionnalisé et désidéologisé, parvient-il à mobiliser à grande échelle ? Au croisement d’une sociologie des partis et des mobilisations politiques, cette thèse est dédiée à l’étude de la genèse et des effets de la campagne de recrutement menée par la direction sarkozyste de l’UMP de 2004 à 2008, qui a fait usage d’une rhétorique modernisatrice et de pratiques managériales. Elle montre que la « modernisation managériale », en tant qu’idéologie institutionnelle, a constitué un ressort essentiel de cette mobilisation. Ce résultat ne peut se comprendre indépendamment de la sociographie des « nouveaux adhérents », qui, comparés aux membres de formations fondatrices de l’UMP appartiennent davantage aux milieux entrepreneuriaux. L’engagement de ces nouveaux entrants à l’identité et aux attentes distinctes a suscité une résistance infrapolitique de la part des anciens et a eu des effets paradoxaux sur l’institution (conflictualisation des relations internes, réactivation des identités gaullistes et libérales et idéologisation des membres). Au niveau théorique, ce travail plaide pour l’usage d’une approche culturelle des institutions partisanes qui apparaît paradoxalement la plus à même de rendre compte des logiques qui conduisent certains partis de gouvernement à apparaître de plus en plus comme des entreprises rationnelles. / How does a party of government, such as the UMP, which defines itself as modern, professionalized and without ideology, achieve to mobilize widely? At the intersection of a sociology of parties and political mobilization, this study is dedicated to the analysis of the genesis and the effects of the campaign of recruitment which was introduced by Sarkozy’s direction at the UMP from 2004 to 2008 and used a rhetoric of modernity and managerial tools. It shows that the “managerial modernization”, as an institutional ideology, was an essential condition for this mobilization. This result cannot be understood independently to a sociography of the “new” members, who, compared to the members of the former right parties, belong to entrepreneurial groups. The commitment of these new members, whose identity and expectation differ from the members of former parties, caused an infrapolitical resistance of these ones and had paradoxical effects on the institution (an increase of internal tensions, a reactivation of the gaullist and liberal identity and a renewal of member’s ideology). At a theoretical level, this study pleads for a cultural approach of partisan institutions which is paradoxically able to explain the logics that lead parties of government to appear as rational enterprises. Keywords: political parties, mobilization, UMP, commitment, activism, organizational modernization, management, ideology, culture, identity.
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Les structures non-partisanes dans le champ politique / Non-party structures in the political arenaLaurent, Mathieu Olivier 08 September 2011 (has links)
Le champ politique est un espace dans lequel s’affrontent des acteurs variés, acteurs qui ne se résument pas aux partis : trop souvent laissés dans l’ombre par la science politique, les clubs et cercles de réflexion, les fondations politiques, les instituts, participent effectivement à la vie politique. L’enjeu de cette étude est de mettre en perspective les modalités d’action des structures non-partisanes, de 1958 à nos jours, en revenant sur leur genèse, leur morphologie, et leurs trajectoires dans le temps : apportant de nouvelles idées, proposant des nouveaux modes de fonctionnement partisans, elles contribuent à faire bouger les lignes du débat politique et pallient les défaillances des partis en matière programmatique et d’écoute des revendications de la société civile. Sans se confondre avec les mouvements sociaux, elles partagent cependant avec ces derniers un militantisme différent de l’engagement classique et utilisent des modes d’intervention bien spécifiques. Malgré des ressources faibles au regard de leurs homologues étrangers (les fondations allemandes, les think tanks anglo-saxons), les structures non-partisanes françaises connaissent une tendance à la professionnalisation et mobilisent de véritables réseaux d’experts pour faire entendre leur voix : à la faveur d’une crise prolongée des organisations partisanes, elles sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans la construction du « politiquement imaginable », ainsi que dans l’élaboration des politiques publiques. / The political arena is a field where in various actors confront each other, yet cannot be defined as political parties per se. Although clubs, think tanks, political foundations and institutes all genuinely participate in the political life, political scientists have, for the most part, ignored them. The purpose of this study is to put into perspective non-party structures methods of action, from 1958 to the present day, emphasizing their genesis, morphology and trajectories. As they bring new ideas to the forefront and suggest reforms for the internal functioning of political parties, they thus contribute to the evolution of political debate and even compensate for the parties failure in designing political programs and paying attention to the demands of the civil society. Though they are not to be assimilated to social movements, they do share a form of activism which can be distinguished from classical political commitments, and also use specific methods of intervention. Compared to their foreign counterparts (German foundations, Anglo-American think tanks), and despite meager resources, French non-party structures tend to develop their professionalism and mobilize authentic networks of experts so that their message is heard. Due to an ongoing crisis of political organizations, they will certainly play an increasing role in shaping the “politically conceivable” and in building public policies.
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La Constitution marocaine du 29 juillet 2011 : rénovation institutionnelle et promotion des libertés / The constitution of July 2011 : institutional renovation and promotion of freedomsDadi, Soumaya 06 June 2014 (has links)
D’une portée inédite dans le voisinage maghrébin et arabe, à un moment crucial de l’évolution du monde arabo-musulman, la réforme constitutionnelle globale annoncée par SM le Roi Mohammed VI à la nation le 9 mars 2011, constitue l’aboutissement d’un processus de réformes économiques, politiques et sociales entamé depuis la fin des années 90. Fruit d’une démarche participative inédite dans l’histoire du Maroc, la constitution adoptée par référendum trois ans auparavant a jeté les bases d’une nouvelle phase dans le processus de consolidation d’un modèle démocratique marocain. Cette démarche, a été saluée par l’ensemble de la communauté internationale, l’estimant un pas important dans le développement politique en cours au Maroc, et une preuve significative de l’engagement de toutes les forces vives de la nation au projet de société porté par la nouvelle loi fondamentale. La nouvelle constitution est basée sur plusieurs fondements majeurs, qui concernent la séparation et l’équilibre des pouvoirs, la consolidation de l’Etat de droit, l’élargissement du champ des libertés individuelles et collectives, le renforcement du système des droits de l’Homme. Elle consacre pour la première fois, la reconnaissance de la composante culturelle amazighe, la volonté d’ériger la justice en un pouvoir indépendant. Elle prévoit également le renforcement du statut du premier ministre qui devient chef du gouvernement, la mise en place et la constitutionnalisation des instances en charge de promotion des droits de l’Homme et de la bonne gouvernance. En dehors de ces grands sujets, la nouvelle loi est riche de plusieurs dispositions qui touchent aux fondements de la société marocaine et à son insertion dans le concert des pays modernes et démocratiques. Elle ouvre de nouvelles perspectives, et va au-delà des aspirations exprimées, il s’agit d’une véritable révolution dans la vie politique du pays et un point de départ d’une ère nouvelle. Ce travail vise à montrer que la présente réforme n’est pas conjoncturelle ou due à un facteur unique, ce formidable sursaut de réforme n’est guère une affaire de circonstance, appelée désormais printemps arabe. Cette évolution constitutionnelle qui s’inscrit dans la stabilité du régime, semble démontrer sa maturité politique à travers son choix de mettre en œuvre de nouveaux mécanismes. Il s’agit donc d’un contexte institutionnel nouveau mais qui a pour objectif essentiel de consolider tous les acquis démocratiques qui ont été concrétisé tout au long de l’histoire contemporaine du Maroc et que nous nous proposons d’étudier. La nouvelle loi vient confirmer une fois encore l’exception du modèle marocain et son caractère singulier qui s’articule notamment autour d’une scène politique active et dynamique, puisant sa force d’une monarchie constitutionnelle, vieille de plusieurs siècles. Son exception est en fait un particularisme, une singularité due à la nature monarchique du régime et aux spécificités propres du Royaume, qui font que le changement ne s’opère pas par les mêmes canaux et ne s’exprime pas de la même façon. / In an unprecedented scope in the Maghreb and Arab neighborhood, at a crucial moment in the evolution of the Arab-Muslim world, the comprehensive constitutional reforms announced by HM King Mohammed VI to the nation on 9 March 2011, is the culmination of a process of economic reforms, political and social begun since the late 90s. Fruit unprecedented participatory approach in the history of Morocco, the constitution adopted by referendum three years ago laid the foundations of a new phase in the process of consolidation of a Moroccan democratic model. This approach was welcomed by the entire international community, considering an important step in policy development underway in Morocco, and a significant proof of the commitment of all forces of the nation to the project company carried by the new constitution. The new constitution is based on several major foundations, which concern the separation des powers, consolidating the rule of law, expanding the scope of individual and collective freedoms, strengthening the system of human rights. It enshrines for the first time, the recognition of the Amazigh cultural component, the desire to build justice in an independent power. It also provides for strengthening the status of the Prime Minister is head of government, the establishment and entrenchment of bodies responsible for promoting human rights and good governance. Apart from these major issues, the new law is rich with several provisions affecting the foundations of Moroccan society and its insertion in the concert of modern and democratic country. It opens new perspectives, and goes beyond the aspirations expressed; it is a revolution in the political life of the country and a starting point of a new era. This work aims to show that this reform is not cyclical or due to a single factor, great burst of reform is hardly a matter of fact, now called the Arab Spring. This constitutional change that is part of the regime's stability seems to show political maturity through his choice to implement new mechanisms. It is therefore a new institutional context but essential objective to consolidate all the democratic gains that have been materialized throughout the modern history of Morocco and we propose to study. The new law confirms once again the exception of the Moroccan model and its singular character that revolves around a particularly active and dynamic political scene, drawing its strength from a constitutional monarchy, centuries old. His exception is actually a particularism, a singularity due to the nature of the monarchical regime and the specificities of the Kingdom, which make the change does not take place through the same channels and is not expressed in the same way.
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Femmes et pouvoir local : processus d’engagement et trajectoires politiques féminines en Turquie / Women and local power : processes of mobilization and female political pathways in Turkey / Ženy a místní správa : zapojení do politiky a politické dráhy žen v TureckuDrechselová, Lucie 20 September 2018 (has links)
Cette thèse étudie la question de la sous-représentation des femmes dans la politique locale dans la Turquie contemporaine. Le niveau intermédiaire du politique – l’implantation locale des partis à l’échelle des municipalités – est abordé à travers une double approche : une différenciation parmi les principaux partis politiques (AKP, CHP, MHP, et les partis pro-kurdes – HDP et DBP) et une autre parmi trois configurations locales (Izmir, Trabzon et Diyarbakır). Les travaux de la littérature sociologique anglo-américaine sont mis en dialogue avec la sociologie politique française du militantisme, du personnel politique et des institutions. La perspective genrée est adoptée à travers l’ensemble de la thèse. Les recherches de terrain se sont déroulées en 2014, 2015 et 2016 à Izmir, à Trabzon et à Diyarbakır et ont pris la forme d’observations non-participantes et d’entretiens semi-directifs avec quelques deux cent élues municipales et femmes responsables de partis politiques. Conceptuellement, l’approche relative aux partis en tant qu’entités hétérogènes permet de relever les échanges qui se déroulent à travers la hiérarchie partisane. La place et le rôle des femmes dans le processus de sélection des candidats permettent de remettre en question la séparation artificielle entre le « local » et le « national ». Il devient apparent que les profils et carrières des femmes politiques sont intrinsèquement liés aux modalités de leur accès au mandat électif, qui à leur tour façonnent les manières par lesquelles les élues se saisissent de leur rôle. Les ethos partisans différenciés contribuent également à privilégier certaines stratégies d’action individuelle et collective sur d’autres. La recherche conclut que pour expliquer le niveau et les modalités de représentation féminine locale, le critère « partisan » prime sur les configurations locales, même si les deux perspectives sont in fine indissociables. / This thesis focuses on the issue of women’s under-representation in local politics in contemporary Turkey. The intermediary level of politics – party presence in municipalities – is studied with a double approach distinguishing among political parties (AKP, CHP, MHP, and the pro-Kurdish HDP & DBP) as well as among cities (Izmir, Trabzon and Diyarbakır). The Anglo-American body of literature in political sociology is put into dialogue with the French research in the fields of sociology of mobilization, of political elites and of institutions. Gendered perspective is transversal to the whole thesis. Field work was done in 2014, 2015 and 2016 in Izmir, Trabzon and Diyarbakır and took the form of non-participant observation and semi-directed interviews with two hundred female municipal councilors and women holding an intra-party office. Conceptually, seeing parties as heterogeneous entities allows us to study exchanges that take place within the party hierarchy. The place and role of women in the candidate selection processes questions the artificial separation between the “local” and the “national”. Throughout the demonstration, it becomes clear that women’s profiles and political carriers are intrinsically linked to modalities of their access to electoral mandate, which in turn determines the ways in which women embody their role as elected figures. The distinctive party ethoses contribute to privilege specific individual and collective strategies over others. The research concludes with the finding that in order to understand the levels of women’s local representation as well as its modalities, the “party” criteria has bigger explanatory value than the localconfigurations, even though these two perspectives are in fine inseparable.
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