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Critique néogramscienne des rapports du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies concernant les violations commises contre les droits humains par les firmes transnationalesLaperrière, Marie-Neige January 2010 (has links) (PDF)
Ce mémoire jette un regard critique, à partir des théories de Gramsci, sur les trois principes émanant des rapports du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, concernant la responsabilisation des firmes transnationales (FTN) en matière de violation des droits humains. Ces trois principes sont: la responsabilité des États de protéger, l'obligation des FTN de respecter et l'importance d'offrir des recours aux victimes des FTN pour réparer. Ce mémoire cherche à démontrer comment la montée de l'idéologie néolibérale permet de défendre et de protéger les intérêts de la classe capitaliste transnationale (CCT) au détriment des droits des classes subalternes. Cette situation est synchronisée avec l'établissement d'une nouvelle hégémonie en faveur de cette CCT. Les trois principes défendus par le Représentant spécial s'inspirent de cette idéologie et favorisent un rééquilibrage du rôle de la société civile par rapport à la société politique, au sein de la superstructure. L'instauration de cette nouvelle hégémonie est soutenue par le rôle actif des intellectuels organiques de la CCT par le biais des organisations internationales. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Classe, Droits humains, Firmes transnationales, Gramsci, Hégémonie, Néolibéralisme.
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Crise, néolibéralisme et démocratie en Équateur : les perspectives de développement à l'heure de la mondialisationRicard, Jan Frans January 2006 (has links) (PDF)
Le mémoire traite du modèle de développement néolibéral et de ses effets sur la démocratie en Équateur à l'heure de la mondialisation. Ce texte constitue une analyse des modèles de développement qui se sont succédés en Équateur et de leurs répercussions sur la société au niveau social, économique et politique (qualité de vie, justice sociale, institutions, citoyenneté, dette, rente pétrolière, conflits sociaux, etc). Il vise à mettre en lumière les convergences entre les structures de domination coloniales et le modèle néolibéral, tout en posant les bases d'une réflexion sur un modèle de développement alternatif. L'hypothèse de départ soutient que le modèle néolibéral n'est pas approprié pour l'Équateur, en ce qu'il est à l'origine d'une crise multidimensionnelle qui perturbe le pays depuis le début des années 1980 et qu'il cristallise les conditions du sous-développement héritées des modèles de développement antérieurs. En plus d'approfondir les écarts socio-économiques, il nuit au processus démocratique et occasionne de graves déséquilibres dans les domaines clés du développement. La fracture sociale qui résulte de l'application du modèle néolibéral porte les tensions sociales à son paroxysme et contribue à l'instabilité du pays ainsi qu'à l'approfondissement de la crise. C'est dans ce contexte qu'émergent à l'avant-plan de la scène politique le puissant mouvement indigène et le mouvement des femmes, comme fers de lance de la société civile et de l'altermondialisme équatorien. Les résultats des recherches confirment l'hypothèse de départ et permettent de conclure que l'Équateur doit abandonner le modèle néolibéral au profit d'un modèle de développement durable centré sur le potentiel national afin d'amenuiser sa dépendance vis-à-vis du marché international et de retrouver une certaine stabilité. Ainsi seulement pourra-t-il distribuer plus équitablement ses richesses et prendre la voie de la prospérité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Néolibéralisme, Mondialisation, Développement, Démocratie, Mouvement indigène.
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Changement et continuité des relations de travail en Afrique du SudVaillancourt, Brigitte January 2006 (has links) (PDF)
Ce mémoire propose une réflexion critique et féministe sur les changements et les continuités des relations de travail en Afrique du Sud post-apartheid (1994-2004). Cette réflexion est alimentée par une étude empirique portant sur les travailleurs des hôtels Holiday Inn du Cap. Le secteur hôtelier a été choisi puisqu'il offre un terrain propice à la flexibilisation du travail. Le recrutement d'employés via des agences de sous-traitance y est devenu une pratique courante et les emplois flexibles se multiplient, remplaçant le modèle précédent des emplois permanents. Au regard de cette étude, ce mémoire se penche sur les hiérarchies raciales, de genre et de classe qui imprègnent les relations de pouvoir entre les travailleurs et les employeurs mais aussi entre les différentes catégories d'employés. Il tente également d'expliquer comment la flexibilisation du travail s'insère dans le projet néolibéral auquel a adhéré le gouvernement sud-africain et, plus précisément, quelles sont ses ramifications avec les conditions actuelles de la reproduction sociale et les nouvelles lois en matière de relations de travail. Le cadre théorique féministe de la Canadienne Leah Vosko (2000, 2003), qui s'intéresse aux changements dans les pratiques et les relations sociales attachées au travail, permet d'illustrer comment les relations de travail au sein des hôtels étudiés se sont considérablement précarisées, féminisées et racialisées. Les travailleurs sont d'autant plus marginalisés qu'ils sont exclus ou bien mal protégés par les nouvelles lois en matière de relations de travail et que les syndicats sont eux-mêmes fragilisés. De plus, cela se produit dans un contexte de désinvestissement de l'État dans les services et les programmes sociaux, ce qui contribue à accroître les écarts de richesse et les disparités entre les genres.
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Réforme des lois du travail, coalitions et changements socio-économiques dans l'Argentine de Menem (1989-1999)Senay, Marie-Hélène 07 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire veut définir les changements des conditions socio-économiques liés à la déréglementation argentine du marché du travail. Le chômage structurel et l'apparition des contrats flexibles contraignent une importante partie de la population à l'instabilité de l'emploi ainsi qu'à la transition entre des postes précaires et le chômage, sans garantir de protection sociale adéquate. Ce mémoire vise également, afin d'expliquer ces changements, à analyser l'influence des coalitions dans le processus de réforme. Les fenêtres d'opportunités ouvertes par l'arrivée au pouvoir de Menem profitent surtout à la communauté d'affaires, bien qu'elle soit fragmentée. Elle s'insère dans les couloirs (officiels et officieux) du pouvoir et peut facilement transmettre ses demandes à l'autorité publique. Toutefois les syndicats, coalition électorale privilégiée du parti de Menem, réussissent à faire entendre leurs réclamations et nuancent le processus de réforme. L'hypothèse est que, malgré le contexte général favorisant la communauté d'affaires, la réforme des lois du marché du travail de Menem ne bénéficie à aucun groupe d'intérêt particulier.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Argentine, réforme des lois du travail, coalitions, protection sociale, changements socio-économiques, syndicats.
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Tradición y modernidad ¿al servicio de las poblaciones indígenas en Oaxaca? : el caso de Teotitlán del ValleMendoza Sánchez, Homero 03 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur la réorganisation des modes de participation communautaire autochtone dans le contexte des changements structurels liés aux processus de démocratisation, de modernisation et de mondialisation, qui ont affecté durant les dernières décennies l'État fédéral et des États qui composent le Mexique. Au niveau international, le Sommet de Rio (1992) et la Convention 169 ont officialisé la reconnaissance des droits des peuples autochtones et de leurs formes de participation au développement de leurs territoires. Par ailleurs, l'orientation néolibérale qui régit désormais la réorganisation du Mexique implique la diminution des responsabilités sociales gouvernementales et la décentralisation d'un certain nombre de prérogatives vers le niveau local toute en préconisant la modernisation des institutions locales et l'ouverture aux marchés mondiaux. Ces nouvelles orientations induisent différents changements dans les structures organisationnelles et de participation des autochtones. Cette thèse vise à dégager à la fois les caractéristiques de ces changements et leur signification socio politique. Dans le cadre de sa politique de développement national, le gouvernement mexicain a mis en place une politique d'intégration autochtone qui a permis le rapprochement des pratiques officielles de développement local et régional et les modes de participation indigène, mais dans un jeu de relations de pouvoir dominées par l'inégalité, par la dépendance par rapport aux ressources du gouvernement central et des états mexicains et par la persistance de relations de « clientélisme ». D'une part, la modernisation des services dans les communautés rurales indigènes au Mexique table sur diverses formes de participation communautaire traditionnelle : consultation publique, prise de décisions en assemblée communautaire, comités de mise en œuvre et de suivi de projets en aménagement du territoire, services communautaires. La politique gouvernementale de lutte contre la pauvreté et la mise en œuvre des services locaux s'ajustent aussi au contexte de participation communautaire indigène. Par contre, les changements politiques néolibéraux de l'État mexicain, ont aussi impliqué l'ouverture au marché du système de la propriété collective de la terre, et du même coup ont affecté le fondement même sur lequel était axée la participation communautaire : la participation communautaire en échange de l'usufruit de la terre, propriété collective. Explorer les impacts et les défis auxquels font face les formes d'organisation autochtone (assemblée communautaire et modalités de consensus, système hiérarchisé de responsabilités communautaires, comités sectoriels, services communautaires) dans le cadre de ces réformes est le but de cette thèse. Pour ce faire, notre recherche s'est concentrée sur l'étude des ajustements du système d'us et coutumes dans la région d'Oaxaca dans le cadre des politiques mexicaines de décentralisation et de modernisation des institutions locales et de lutte à la réduction de la pauvreté. Pour l'étude de la communauté sélectionnée pour notre recherche, nous avons adopté une approche de type anthropologique : observation participante et identification des personnes clés en un premiers temps, entretiens semi-directifs auprès des membres actifs de comités locaux, consultation des archives municipales et croisement des informations disponibles. Les résultats montrent que le système traditionnel de décision et de gestion municipale s'est adapté au nouveau contexte en créant les structures administratives qu'imposaient les exigences de modernisation et de financement. Toutefois les prestations de services communautaires de type tequio se sont fragilisés. Dans l'ensemble, les ajustements du système de décision et gestion municipales ont permis d'améliorer de façon significative les conditions de vie de la population, mais sans modifier les tendances lourdes de l'évolution démographique, en particulier en ce qui concerne les migrations. De plus, la dépendance vis-à-vis des paliers gouvernementaux reste pratiquement totale et tributaire du climat de « clientélisme » qui a caractérisé les relations avec les communautés indigènes durant de longues décennies.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Décentralisation, participation communautaire, communauté autochtone, changement politique, services, dépendance, clientélisme
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Au-delà du néolibéralisme et du populisme : la transition brésilienne vers un État "social-libéral" et le discours politique des présidents Fernando Henrique Cardoso et Luiz Inácio Lula da SilvaBormann Zero, Bruno 06 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur les changements de la société brésilienne et de l'État brésilien à partir de la redémocratisation de son système politique au cours de la deuxième moitié des années 1980 et de la concomitante fin du modèle de substitutions d'importations qui avait assuré le développement du pays depuis les années 1930. Dans cette conjoncture particulière, où les nouvelles contraintes apportées par la mondialisation et l'éclosion de nouvelles revendications sociales existaient synchroniquement, le Brésil faisait face à deux défis de taille. D'un côté, il fallait, trouver une nouvelle voie pour le développement national après l'épuisement de la stratégie de l'industrialisation par la protection du marché domestique et, d'un autre côté, trouver une façon de satisfaire les demandes sociales et politiques inassouvies qui se manifestaient après la fin de la dictature militaire. Nous avons essayé de démontrer que le Brésil a réagi aux nouvelles contraintes apportées par la mondialisation ainsi qu'au besoin de résoudre ses problèmes sociaux criants par la construction d'un nouveau modèle d'État que nous pourrions appeler « social-libéral », marqué par une plus grande intégration à l'économie mondiale ainsi que par des efforts inédits d'inclusion sociale dans l'histoire du pays. D'un point de vue économique, cet État « social-libéral » aurait implanté un « néodéveloppementisme » au Brésil, par lequel la promotion du développement se ferait désormais d'une façon beaucoup plus excentrée. D'un point de vue social, ce même État aurait pris en charge l'extension effective des droits sociaux à l'entièreté de la population brésilienne, en net contraste avec les politiques plus timides et limitées du passé. D'un point de vue politique, ce nouvel effort d'inclusion sociale élargie n'aurait pas suscité de réactions violentes de la part des classes aisées et des militaires, comme ce fut le cas auparavant, échappant ainsi à la polarisation de l'époque du populisme historique au pays. Aussi, les relations entre le pouvoir politique de l'État et les syndicats et mouvements sociaux auraient changé substantiellement depuis cette époque, ce qui éloigne davantage le contexte social et politique actuel du populisme traditionnel brésilien. Tout cela signifie, selon nous, que nous sommes témoins d'un nouvel arrangement économique, social et politique au Brésil qui ne saurait être décrit ni comme néolibéral ni comme populiste. Le noyau central de notre thèse est l'analyse des gouvernements des présidents Fernando Henrique Cardoso (1995-2002) et Luiz Inácio Lula da Silva (2003-2010), puisque ce fut sous leur gouverne que les assises de ce nouveau modèle étatique furent lancées et consolidées, malgré leurs différences idéologiques et politiques. Cependant, en raison du fait que nous défendons l'idée que des transformations importantes auraient eu lieu par rapport au passé, notre thèse examine avec attention ce passé et les théories qui l'ont décrit afin d'illustrer et de prouver la nature de ces transformations. De cette manière, pour essayer de démontrer ce que nous avançons dans notre travail, nous avons opté pour une approche théorique multiple, composée à la fois d'une analyse historique concernant l'évolution économique, sociale et politique du pays, ainsi que des discussions plus pointues concernant le phénomène de la mondialisation et la question du populisme. En outre, nous avons réalisé une analyse du discours politique des présidents Cardoso et Lula pour nous aider à prouver certaines de nos principales hypothèses concernant la nature politique de leurs gouvernements. L'examen de la période populiste au Brésil nous a permis de bien définir les caractéristiques économiques, sociales et politiques de ce que fut le populisme et le national-développementisme au Brésil, avec la substitution d'importations comme moteur principal du développement, ainsi qu'une inclusion sociale et politique verticale et limitée comme seule manière de traiter les inégalités du pays. Ainsi, nous avons établi les paramètres qui nous ont permis de déterminer la nature « post-populiste » de la situation actuelle. Notre exploration des théories sur la mondialisation et, surtout, notre analyse des effets concrets de celle-ci sur les pays latino-américains et sur le Brésil en particulier nous ont amené aux raisons profondes de la transformation de l'État national, devenu plus excentré en conséquence d'une nouvelle insertion dans l'économie mondiale et dans les instances internationales qui la dirigent. Le « néodéveloppementisme » serait le résultat direct de cette nouvelle situation où la conquête des marchés extérieurs et la construction d'un marché régional auraient pris la relève de la substitution d'importations comme stratégie de promotion du développement. Notre analyse du gouvernement Cardoso étaye la construction de ce nouveau modèle d'État qui abandonne définitivement le « national-développementisme » implanté à l'ère de Vargas. Cardoso a déconstruit les institutions et les lois de cette époque, a ouvert davantage l'économie domestique aux investissements étrangers et a lancé le pays dans une conquête accrue des marchés internationaux. Cependant, nous avons essayé de montrer que la nature de ce nouveau modèle d'État n'est pas exactement « néolibérale », comme plusieurs le considèrent, car il initie une inclusion sociale plus élargie que celle qui existait auparavant. En ce qui concerne le gouvernement Lula, notre thèse montre que malgré les différences avec son prédécesseur, il y a eu aussi une continuité fondamentale avec celui-ci, notamment dans les lignes générales de la politique économique, dans l'importance de la politique extérieure comme politique de développement et dans la recherche de l'amélioration des conditions de vie des couches plus pauvres de la société brésilienne. Ainsi, en dépit des différences notables entre le gouvernement Cardoso et le gouvernement Lula, ce dernier ne réussit pas à implanter un modèle d'État nouveau qui rompt avec le côté « libéral » de l'État « social-libéral » de Cardoso. L'analyse du gouvernement Lula montre aussi que les relations qu'il entretient avec les syndicats et les mouvements sociaux ne sauraient être décrites comme « populistes » puisque la verticalité n'est plus au rendez-vous. De cette manière, les accusations de « populiste » ou « néopopuliste » parfois lancées contre ce gouvernement ne nous semblent pas pertinentes. Finalement, l'analyse du discours des présidents Cardoso et Lula a confirmé trois de nos hypothèses principales. Premièrement, cette analyse identifie les relations internationales comme instrument privilégié du développement national par le caractère très développementiste du discours international des deux présidents. Deuxièmement, le discours du président Lula ne montre pas les signes de la polarisation qui a été la caractéristique plus nette du discours populiste dans le passé historique du Brésil et d'autres pays. Bien au contraire, c'est la conciliation des classes et l'union nationale qui prédominent dans le discours « lulista ». Troisièmement, le discours du président Cardoso ne révèle pas les caractéristiques d'une idéologie « néolibérale » à l'œuvre. L'insolidarité d'une pensée centrée sur l'individualisme de l'homo oeconomicus ne se manifeste pas dans le discours de ce président. En conclusion, notre thèse affirme de que le Brésil vit un moment nouveau de son histoire qui n'est pas bien décrit ni par le concept de « néolibéralisme » ni par celui de « populisme », ce qui ne veut pas dire qu'il est exempt de graves problèmes et de contradictions importantes. Peut-être que la sociologie et la science politique sur l'Amérique latine devraient penser à de nouveaux concepts pour décrire une réalité inédite et plus complexe qu'on l'a souvent cru.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Brésil, populisme, néolibéralisme, gouvernement Cardoso, gouvernement Lula, analyse du discours, développementalisme, mondialisation, Amérique latine
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Penser la laïcité avec Habermas : étude critique de la conception habermassienne des rapports religion-politiqueJean, Marco 07 1900 (has links) (PDF)
À la base de ce travail se trouve la problématique de la place et du rôle de la religion dans l'espace public des sociétés occidentales contemporaines. Son but est de dégager des propositions qui permettront d'adapter le politique, c'est-à-dire les institutions publiques et le comportement des citoyens, à la pluralité des doctrines englobantes et des conceptions du bien qui caractérise le monde d'aujourd'hui. Et cela, tout en honorant l'ensemble des valeurs et des principes libéraux et démocratiques, à commencer par l'égalité fondamentale entre les personnes et la liberté de conscience et de religion. L'objectif général est donc de définir le sens et la forme de cette composante essentielle de toute démocratie libérale qu'est la laïcité. Étant donné sa nature normative, ce problème est abordé sous l'angle des théories normatives en philosophie morale et politique contemporaine. Il s'agit de dégager et d'analyser la conceptualisation de la laïcité présente dans l'œuvre du philosophe allemand Jürgen Habermas (1929-), plus précisément d'extraire de sa théorie de la religion et de sa théorie politique les principes constitutifs de la laïcité. Cela comprend en outre la détermination des conditions et des moyens de leur application. La religion pouvant s'insérer dans l'espace public selon deux modalités, le problème central de cette recherche se divise en deux questions. La première est celle de la mobilisation des ressources normatives de la religion pour l'orientation de la vie collective ; la seconde celle de la reconnaissance des particularismes religieux. Elle consiste donc à expliquer les réponses que leur apporte, directement ou indirectement, Habermas, de même qu'à vérifier leur force, leur validité et leur cohérence. Pour ce faire, est mise à contribution l'analyse des propositions d'autres penseurs de la religion, du social et du politique. Les propos de Habermas sont particulièrement mis en parallèle avec ceux de deux grands représentants du libéralisme politique contemporain, John Rawls et Will Kymlicka, et de Charles Taylor, un éminent représentant du communautarisme. Ce travail se divise donc en trois grandes parties. La première porte sur le concept de religion chez Habermas. Y est étudié le tournant qu'a connu la pensée habermassienne sur la religion au cours des deux dernières décennies, lequel consiste en une valorisation du potentiel sémantico-normatif de la religion en modernité. La seconde concerne l'articulation de la religion avec la raison publique. La troisième a trait à l'aménagement politique de la diversité religieuse.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : citoyenneté, démocratie, démocratie délibérative, espace public, laïcité, libéralisme politique, multiculturalisme, raison publique, religion, Habermas, Kymlicka, Rawls, Taylor
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Les idées politiques de l'"école de Calgary" et leur influence sur les politiques du gouvernement conservateurSanschagrin, David 10 1900 (has links) (PDF)
La prépondérance politique des conservateurs à Ottawa depuis 2006 a entraîné selon plusieurs politologues et journalistes un changement d'attitude du gouvernement envers les groupes litigants, la Charte canadienne des droits et le pouvoir judiciaire. Auparavant, les gouvernements libéraux et progressistes-conservateurs acceptaient le contrôle judiciaire des lois et le rôle de la Charte en faveur des droits des minorités. En rupture apparente avec cette attitude, le gouvernement Harper a mis en place des mesures affectant la capacité d'action de ces groupes en mettant fin aux activités du Programme de contestation judiciaire et de la Commission du droit du Canada. Plusieurs politologues et journalistes ont expliqué ce changement en y voyant l'influence d'un groupe d'intellectuels liés à l'université de Calgary (l'« école de Calgary » selon leur expression) critique de la Charte et de la judiciarisation du politique (du chartisme). Ces intellectuels, plutôt que former une « école » comme on le prétend généralement, constituent une réunion non structurée d'auteurs partageant certaines positions politiques communes sur la judiciarisation du politique et la Charte, que nous appelons la critique libérale classique. En effet, Ian Brodie, Tom Flanagan, Christopher Manfredi, Rainer Knopff, Frederick Lee Morton et Stephen Harper partagent tous une même philosophie politique inspirée du libéralisme classique. Au nom de la démocratie libérale, ils reprochent l'usage que fait une élite post-matérialiste des tribunaux, donc de l'État, dans le but de transformer la société par le haut, car on détourne le principe majoritaire au nom d'intérêts minoritaires. Leur critique s'inscrivant non pas dans la famille conservatrice, mais dans la constellation libérale, le débat qui les oppose aux libéraux multiculturels et providentialistes tenants de la Charte est une conversation entre libéraux. Au regard aux conventions dominantes canadiennes, qui sont définies par cinq concepts (pluralisme, démocratie, progrès, libéralisme et égalité) et qui soutiennent la Charte et la judiciarisation du politique, la critique libérale classique peut être considérée comme un discours illégitime qui nécessite d'être légitimé. À cette fin, ces derniers ont pris appui sur les autres courants critiques du chartisme (marxiste, fonctionnelle et fédéraliste) pour rehausser leur légitimité et proposer leur propre définition des cinq concepts dans le but de réaliser ce que Quentin Skinner nomme une manœuvre rhétorique. Ce faisant, ils peuvent non seulement légitimer leur critique du chartisme, mais aussi cautionner moralement des pratiques gouvernementales qui vont dans le sens de leurs idées politiques. Notre analyse de discours, de type qualitatif, faite à partir des écrits de la critique libérale classique de ces intellectuels ainsi que des discours écrits et oraux du Parti conservateur, a permis de révéler l'existence d'une congruence entre les idées politiques de cette critique ainsi que les discours et les actions du gouvernement conservateur. Ce qui rendrait plausible que le changement d'attitude face au chartisme entre les progressistes-conservateurs et les conservateurs serait dû à l'influence de cette critique. Donc, on peut penser que la critique libérale classique a quelque peu influencé les conservateurs et qu'elle a pu cautionner des pratiques gouvernementales jugées illégitimes au regard des conventions dominantes, soit l'abolition du Programme de contestation judiciaire et de la Commission du droit du Canada. Toutefois, avant de conclure à une influence certaine voire décisive, d'autres preuves devront être apportées lors d'une étude ultérieure.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : politique canadienne, Charte canadienne des droits et libertés, pouvoir judiciaire, chartisme, École de Calgary, démocratie, libéralisme, Gouvernement conservateur.
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Rapport à soi et citoyennetés alimentaires : diagnostic d'une politique des plaisirsVigneault, Karine 04 1900 (has links)
Cette thèse s’intéresse à l’alimentaire en tant que discours social du « comment se nourrir » se déployant avec une intensité toute particulière dans l’actuel régime de gouvernement de libéralisme avancé. Elle propose plus spécifiquement de penser cette intensité comme participant d’un investissement de l’alimentaire en tant que lieu privilégié dans la production d’articulations du rapport à soi (relation éthique à soi-même) et d’une citoyenneté comprise en termes d’abord normatifs. Cette productivité est mise en évidence par le biais d’une « exemplification » des ensembles de régularités des discours alimentaires contemporains qui s’avèrent les plus saillants quant à leurs effets de citoyenneté.
Le premier de ces ensembles est abordé à travers une analyse de la campagne de réforme des habitudes alimentaires des écoliers britanniques Jamie’s School Dinners, considérée en tant qu’exemple des discours tendant aujourd’hui à faire d’une certaine culture alimentaire un enjeu de citoyenneté culturelle. Je m’intéresse dans un second temps aux dynamiques qui s’opèrent dans Mettez le Québec dans votre assiette!, une campagne sociétale en faveur de l’alimentation locale qui m’apparait exemplaire de la production contemporaine du « manger local » en tant qu’expression de confiance et de patriotisme envers une nation définie par ses terroirs. Finalement, je me tourne vers l’ouvrage In Defense of Food. An Eater’s Manifesto de Michael Pollan en tant qu’exemple de coprésence des deux ensembles de régularités discutés précédemment et d’un troisième (le « nutritionnisme ») que j’analyse en tant que réarticulation du discours de devoir de santé de la science nutritionnelle.
Cette thèse se conclut sur une discussion de quelques-uns des effets de cette coprésence et des citoyennetés alimentaires qu’elle informe. Je m’attarde plus spécifiquement à la politique des plaisirs qui traverse ces citoyennetés, une politique se déployant sur le mode de l’anxiété (face à un futur incertain) et selon une logique générationnelle par laquelle les espaces de la nation et de la famille se trouvent simultanément investis. / This dissertation examines food and eating as a social discourse on “what to eat” that unfolds with a remarkable intensity within the current advanced liberal regime of government. More specifically, I propose to conceive of this intensity as participating of an investment of food and eating as a privileged site in the production of articulations of the ethics of the care of the self (ethical self-formation) and of a normative understanding of citizenship. This productivity is put forth by means of an “exemplification” of clusters of regularities in food and eating discourses that appear to be the most prominent in terms of their effects of citizenship.
The first of these clusters is explored through an analysis of Jamie’s School Dinners, a campaign for a reform of the British school dinner system that I consider exemplary of discourses that are currently positing (a specific) food culture as an issue of cultural citizenship. I then look at some operations at play in Mettez le Québec dans votre assiette!, a social marketing campaign in favour of local food that, I contend, is exemplary of the contemporary production of “local eating” as an expression of trust and of patriotism toward a nation defined by its terroirs. I finally turn to Michael Pollan’s book In Defense of Food. An Eater’s Manifesto as an example of co-presence of the two clusters of regularities already discussed and a third one (“nutritionism”) that I regard as a rearticulation of the “duty to be well” put forth by nutritional science. This dissertation concludes on an examination of some of the effects of this co-presence and of the food citizenships that it informs. More specifically, I argue that these citizenships are pervaded by a politics of pleasure which works through anxiety (toward an uncertain future) and according to a generational logic which unfolds simultaneously in the space of the nation and in that of the family.
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Le multiculturalisme dans une perspective féministe : une théorie libérale de l’aménagement de la diversité culturelleGauthier-Chung, Maud 10 1900 (has links)
L’objectif de ce mémoire est de montrer qu’il est nécessaire de complémenter les schèmes multiculturalistes existants de mesures destinées à promouvoir l’autonomie et l’égalité des individus vulnérables au sein des groupes culturels et religieux minoritaires. En effet, les politiques multiculturalistes sont justifiées, dans une société libérale, dans la mesure où elles permettent de compenser les inégalités imméritées liées à l’appartenance à une culture minoritaire. C’est de cette justification de l’aménagement de la diversité culturelle dont traite le premier chapitre de ce mémoire. Cependant, plusieurs féministes, dont les critiques sont exposées au deuxième chapitre, ont mis en lumière le fait que ces politiques peuvent, en pratique, contribuer à fragiliser encore la position des individus vulnérables au sein de ces minorités et donc à renforcer les inégalités au sein du groupe. Dans le troisième chapitre, à l’aide du concept de capabilités, compris comme définition opérationnelle et procédurale de l’autonomie relationnelle, un modèle pouvant servir de complément aux schèmes multiculturels existants est élaboré. Le fonctionnement concret que pourrait avoir ce modèle fait l’objet du quatrième chapitre. Le modèle des capabilités – qui sont ici conçues à la fois comme guide pour les politiques et comme critère pour trancher les cas particuliers – pourrait donc mener à un type d’aménagement de la diversité à la fois plus flexible, au niveau des pratiques qu’il serait possible d’accommoder, mais également plus exigeant, au niveau des mécanismes institutionnels à mettre en place. / This dissertation aims at complementing existing multicultural theories with measures promoting autonomy and equality among cultural and religious minorities’ most vulnerable members. In a liberal society, multicultural policies are justified inasmuch as they allow compensating for undeserved inequalities, particularly those stemming from the individuals’ belonging to a cultural minority. The first chapter addresses this justification of cultural diversity management. In practice, multicultural policies can however contribute to weaken even more the vulnerable individuals within minorities, hence reinforcing existing inequalities among the group. Indeed, feminist writers have brought to light a number of criticisms about these policies, which are exposed in the second chapter. In the third chapter, the capabilities concept, constructed as an operational and procedural definition of relational autonomy, is used to build a framework complementing existing multicultural theories. Potential practical applications of this model are then explored in the fourth chapter. The capabilities framework, construed both as a guide for policy-making and as a standard to resolve hard cases, could pave the way for a new kind of cultural diversity management techniques. This framework is more flexible towards cultural diversity, potentially allowing accommodations for more cultural practices, but it is also more stringent, requiring the implementation of institutional mechanisms addressing issues within minorities.
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