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Langues, culture et représentation du pouvoir : Jean duc de Bedford, régent du royaume de France (1422-1435)

Cormier, David 08 1900 (has links)
À partir de 1422 l’Anglais Jean de Lancastre (1389-1435), duc de Bedford, fut le régent du royaume français de son jeune neveu Henri VI. Le traité de Troyes (1420) prévoyant une présence anglaise pérenne en France, le régent dut mettre en place une structure de domination sociale consentie plutôt qu’entretenue par la coercition. C’est dans cette optique que le duc de Bedford instaura une politique culturelle et linguistique, fortement inspirée de celle des grands Valois, lui permettant de cultiver l’assentiment à son régime et de légitimer sa propre autorité. Cette politique est l’objet principal de notre recherche. Nous proposons en un premier temps d’analyser dans le détail les éléments constitutifs de la politique culturelle du régent Bedford, dont les somptueuses résidences, les riches manuscrits et le généreux patronage étaient autant de manifestations de la puissance anglaise en France. Ces dernières lui permettaient de s’insérer dans une société courtoise continentale, notamment auprès de son beau-frère et plus important allié, Philippe de Bourgogne. Parallèlement sa politique lui permettait aussi, notamment à travers l’imitation des rois de France, le déploiement de ce qu’on pourrait appeler des éléments de propagande. L’analyse de ces divers éléments révèle cependant qu’ils étaient peut-être moins destinés à convaincre les gouvernés qu’à consolider les convictions des gouvernants. Nous consacrons ensuite un chapitre dédié à l’exercice du pouvoir par l’écriture. Nous y analysons la production d’actes du duc de Bedford, autant en France qu’en Angleterre, sous le prisme de sa conformité ou de sa divergence d’avec les normes françaises. Le respect des traditions diplomatiques locales et de la langue des actes constituait, en soi, une affirmation des principes du traité de Troyes et un symbole de la continuité du pouvoir entre Valois et Lancastre. Parallèlement, la présence de certains éléments typiquement anglais dans l’administration militaire de la France de Bedford trahit une intégration imparfaite des pratiques locales. Nous y soulignons également l’importance du rôle des secrétaires français dans la coordination avec le royaume anglais d’Henri VI, certains se trouvant même à en intégrer l’appareil étatique. Si au final l’administration anglaise s’avère avoir été peu encline à l’adoption de pratiques étrangères, elle fut le théâtre d’importants changements linguistiques qui n’étaient pas étrangers à l’expérience de la France lancastrienne. En troisième lieu, nous soulignons la contribution d’autres figures importantes de la vie culturelle en France anglo-bourguignonne. La participation de personnages comme Richard Beauchamp et John Talbot à la vie de cour instaurée par le régent témoigne de l’intégration, par les Anglais en séjour sur le continent, de nombreux éléments de culture française. Une telle activité culturelle persista d’ailleurs longtemps après la mort de Jean de Lancastre. Le patronage, la circulation des idées, des artistes et, surtout, l’intériorisation du récit lancastrien en France y résulta en une certaine acculturation des élites, entraînant subséquemment une transformation de la culture anglaise outre-Manche. Cette appropriation culturelle participa à la pérennité de la langue et de la littérature française dans l’Angleterre du XVe siècle, tout en contribuant paradoxalement à la promotion d’une identité proprement anglaise. / From 1422 the Englishman John of Lancaster (1389-1435), duke of Bedford, was regent of his young nephew’s French kingdom. Because the treaty of Troyes (1420) provided for a long-lasting English presence in France, the regent had to put in place a social domination structure based on consent rather than coercion. In this context, the duke of Bedford devised a cultural and language policy inspired by the attitudes of the most prominent members of the Valois family. It allowed him to bolster support for his regime and legitimize his power. This policy is the main object of our research. We first propose to examine each element of Bedford’s cultural policy. His magnificent households, precious manuscripts and generous patronage were outward symbols of the might and stability of English rule in France. These possessions also allowed their owner to present himself as a legitimate member of continental courtly society. As such, they were a mean to strengthen the bond with his most important ally, his brother-in-law Philip, duke of Burgundy. At the same time the regent depicted himself, and by extension Henry VI, as the legitimate ruler of France by actively imitating past French kings. Some of his cultural enterprises can be conceived as propaganda. However under careful scrutiny these representations of power appear to have been intended not only for the conquered, but also for the conquerors themselves. We devote a second chapter to the exercise of power through writing. We analyze the duke’s production of written documents, both sides of the Channel, in light of its compliance to or defiance of French diplomatic tradition. In itself, the adoption of local practices and language was both respectful of the spirit of the treaty of Troyes and a convenient way to conceal the dynastic rift between Valois and Lancaster. On the other hand, the continued use of typical English documents in Bedford’s organization of the military reveals the limited extent of his acculturation. We also consider the important role of the French secretaries in the coordination between the two kingdoms, which in theory were supposed to be kept separate. Some of them were so involved in English affairs that they moved to England to serve Henry VI. In the end however the English bureaucracy remained mostly unaffected by extraneous innovations. Nonetheless, the very significant linguistic shift it underwent was contemporary, and linked, to the demise of Lancastrian France. The last chapter examines the contribution of other important figures of the anglo-burgundian cultural environment. The continental activity of magnates like Richard Beauchamp and soldiers like John Talbot exemplifies the relative vitality of courtly life in Lancastrian France and highlights the adoption of some elements of French culture by the English there. The subsequent patronage, circulation of texts and artists and, ultimately, the internalization of the Lancastrian French narrative, led to the transformation of English culture. This cultural appropriation contributed to the perpetuation of French language and literature in fifteenth-century England. Paradoxically, it also reinforced a properly English identity.
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Édition critique, traduction française, annotation et étude historico-doctrinale de Nicolas de Paris (Nicolas Parisiensis), Rationes super libro Peryarmenias (manuscrit Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 3011, folios 21vb-34vb) : sa contribution pour la lecture du chapitre 9 du traité De l'interprétation d'Aristote

Vachon, Maxime 11 April 2019 (has links)
Cette thèse offre la première édition latine complète et la première traduction française, toutes deux annotées, du texte des Rationes super libro « Peryarmenias » (manuscrit Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 3011, folios 21vb-34vb) de Nicolas de Paris (Nicolas Parisiensis) jusqu’alors partiellement édité seulement par H. Hansen et A. M. Mora-Márquez. Le texte est un cours de la Faculté des arts de l’Université de Paris du XIIIe siècle sur le traité De l’interprétation d’Aristote. Je le fais précéder d’une courte étude dans laquelle il est montré que les Rationes super libro « Peryarmenias », de même que les Notulae super « Peryermenias » de Kilwardby et un texte anonyme des archives munichoises de contenu semblable aux Rationes (probablement de Nicolas aussi) appartiennent à la tradition d’enseignement de la lectio. L’édition et la traduction sont suivies d’une étude historico-doctrinale du chapitre 9 du traité De l’interprétation — sur les paires d’énoncés contradictoires relatifs au futur — dans laquelle je dégage les doctrines d’Aristote et de Nicolas, en plus de celles de quelques auteurs anciens et contemporains, notamment Ammonius, Boèce, Kilwardby et Thomas d’Aquin. Il est montré que d’après Aristote chaque partie de la contradiction relative à un futur contingent est « vraie ou fausse », le ‘ou’ (ἢ) faisant partie intégrante de la valeur de vérité, ce que Nicolas exprime en disant qu’un tel énoncé est vrai ou faux sous la disjonction seulement (sub disiunctione). / This thesis offers the first complete Latin edition and the first French translation, both annotated, of the Rationes super libro "Peryarmenias" (manuscript Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. Lat. 3011, folios 21vb-34vb) by Nicolas of Paris (Nicolas Parisiensis) until now only partially edited in its first four lessons by H. Hansen and A. M. Mora-Márquez. The text is a medieval course of the Faculty of Arts of the University of Paris of the thirteenth century on Aristotle’s treatise On interpretation that I introduced with a short study in which it is shown that the Rationes super libro "Peryarmenias", as well as the Kilwardby’s Notulae super "Peryermenias" and an anonymous manuscrit of similar content to the Rationes (probably also of Nicolas) belong to the lectio teaching tradition. The edition and translation are followed by a historico-doctrinal study of chapter 9 of On Interpretation — on the pairs of contradictory statements concerning the future — in which I bring out the doctrines of Aristotle and Nicolas, as well as those of some ancient and contemporary authors, especially Ammonius, Boethius, Kilwardby and Thomas Aquinas. It is shown that according to Aristotle every part of the contradiction relating to a contingent future is "true or false", the "or" (ἢ) being an integral part of the truth value of the statement, which Nicholas expresses by saying that such a statement is true or false under disjunction only (sub disiunctione).
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Le banquet en Norvège et en Islande aux XIIe et XIIIe siècles

Ouellet-Ayotte, Jérôme 09 1900 (has links)
Cette thèse vise à explorer les banquets en Norvège et en Islande aux XIIe et XIIIe siècles. Le sujet de cette étude, évoqué de manière éparse par l’historiographie, a pour objectif cardinal de de contrer cette lacune en fournissant un portrait global des festins à l’époque concernée. L’approche empruntée accorde une importance particulière aux rares descriptions de banquets ainsi qu’aux détails exceptionnels contenus dans les sources historiques. Cette enquête ambitionne également d’identifier et de comprendre les divers rôles joués par les réunions festives en Norvège et en Islande selon deux axes principaux. Le premier est celui de la convivialité, de la sociabilité, faisant un usage positif de ces rassemblements. Inversement, le second voyait l’instrumentalisation du festin comme appareil de distinction sociale et d’une affirmation agressive du rang de chaque convive. Cette approche permet de formuler une ébauche de catégorisation des banquets, de leur usage et de leur richesse. De plus, l’analyse offre l’occasion de constater les dimensions uniques de ce phénomène culturel prévalent de la Scandinavie de l’Ouest, mais également d’observer les similitudes entretenues avec le reste de l’Europe. Enfin, le dernier aspect abordé dans cette thèse vise à examiner en surface la translation de coutumes festives et courtoises d’un espace à un autre en fonction des relations politiques entre la Norvège et l’Islande. Pour y arriver, nous recourrons à des textes législatifs issus des deux régions à l’étude, de sagas royales, de sagas de contemporains et de documents produits dans l’environnement de la cour norvégienne. / This thesis explores feasting in Norway and Iceland during the 12th and 13th centuries. The subject of this work, often only merely mentioned by historiography, aims to fill this need by painting a general picture of banquets during the chosen time period. We aim to specifically address the topic by garnering exceptional details present in historical documents. This study also wishes to establish the various roles played by banquets by following two main axes. The first one sees the feast serving as a conveyer of social cohesion and friendships and also as a building tool for relationships. Inversely, the second exposes how feasts could serve more hostile purposes, notably distinguishing every attendee and underlining social inequalities among a given group. We also aim to categorize feasts, to identify their uses and their breadth. Through these efforts, we also identify unique traits that define this practice around western Scandinavia, but also the differences it entertains against other European regions. Finally, this study aims to touch on the transmission of customs surrounding feasting from Norway to Iceland incidental to increasing political relationships. To achieve the aforementioned goals, we solicited the use legal texts from both regions, king sagas, contemporary sagas, as well as documents coming from the Norwegian court.
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Le problème des universaux dans l'Isagoge de Porphyre selon quelques commentateurs latins du XIIIe siècle (Pseudo-Robertus Anglicus, Jean le Page, Nicolas de Paris et Robert Kilwardby) : édition critique sélective, traduction française, analyses structurelle et formelle et étude historico-philosophique

Piché, David. 09 April 2021 (has links)
Notre connaissance de l'histoire du problème des universaux, tel qu'il fut initialement formulé par Porphyre, souffre d'une importante lacune : nous ne savons strictement rien concernant le traitement que ce problème a reçu de la part de ceux qui faisaient profession de philosopher à l'Université de Paris entre 1230 et 1260. Notre thèse s'attaque à ce déficit de savoir en suivant une démarche heuristique qui se déploie en trois phases : premièrement, nous éditons, selon les règles de l'ecdotique, une partie substantielle du commentaire du Pseudo-Robertus Anglicus sur l'Isagoge de Porphyre et nous en offrons une traduction française; deuxièmement, nous sondons l'architectonique de ce texte et des écrits parallèles rédigés par des contemporains--nommément Jean le Page, Nicolas de Paris et Robert Kilwardby; troisièmement et finalement, par l'entremise d'une étude comparative qui met à profit ces documents inédits qui composent notre corpus, nous procédons à une étude historico-philosophique du commentaire isagogique du Pseudo-Robertus Anglicus.
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Les images dans la communication télévisuelle de l'histoire : émission et réception : une expérience " Origines de l'Occident"

Valois, Jeanne 25 April 2018 (has links)
Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Naissance d'une culture des apparences: le vêtement en Occident, XIIIe-XIVe siècle

Bartholeyns, Gil 22 March 2008 (has links)
Cette recherche propose une histoire immatérielle du vêtement en Occident et plus particulièrement autour des XIIIe et XIVe siècles. Que signifie s’habiller dans les sociétés occidentales où le christianisme apparaît, à l’origine, puis dans son principe, comme une contre-culture inversant le système de valeurs de la sociabilité matérielle historique.<p><p>Le développement s’attache au changement radical d’attitudes à l’égard du vêtement dans les communautés chrétiennes du Bas-Empire romain du IIe au IVe siècle ;à l’institutionnalisation des apparences chrétiennes au haut Moyen Age ;à la métaphore du vêtement comme grande figure explicative des mythes chrétiens ;au statut anthropologique du vêtement dans la pensée et les pratiques médiévales ;à l’histoire de la valeur de l’objet technique et corporel ;aux modèles de consommation des biens de luxe ;au gouvernement politique par les apparences à la fin du Moyen Âge ;aux causes de la transformation des formes du vêtement jusqu’à la naissance du phénomène de mode. Toutes les sources (théologie, littérature populaire, comptabilité, archives judiciaires, images) sont convoquées, parfois de manière quantitative. Lorsque c’est possible le raisonnement procède par inversion :mettre en lumière des situations ponctuelles par l’arrière-plan normatif ou affectif, comprendre les phénomènes de longue durée ou les contradictions internes à une société au moyen de cas précis (une controverse, par exemple). Une expérience de description « intégrée » du récit historique est donc tentée, séparant le moins possible les « univers » (le social, l’économique, le symbolique, l’esthétique…) qui forment d’un seul tenant une culture. Si l’on souhaite faire une histoire du vêtement médiéval, il n’est pas dit que les moments, les pratiques ou les auteurs interrogés appartiennent à ce que l’on appelle couramment le Moyen Âge.<p> / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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L’auteur au temps du recueil : repenser l’autorité et la singularité poétiques dans les premiers manuscrits à collections auctoriales de langue d’oïl (1100-1340).

Stout, Julien 04 1900 (has links)
Cette thèse entend proposer une analyse originale du phénomène connu mais polémique que constitue l’introduction de la notion d’auteur dans la littérature de langue française au Moyen Âge. Il s’agira d’essayer de contribuer à repenser la signification poétique, culturelle et historique de ce moment particulier où l’auteur – c’est-à-dire l’attribution d’un texte ou d’une série de textes à un nom propre donné – s’est imposé pour la première fois comme un critère structurant et primordial dans la production et surtout la transmission des textes de langue française dans les manuscrits médiévaux. Usant du concept foucaldien de fonction-auteur, des théories de la réception et du paratexte, ainsi que de la « Nouvelle Codicologie », l’approche déployée ici aborde l’auteur en tant que construction textuelle et éditoriale signifiante au sein d’un corpus de recueils littéraires de langue d’oïl où la volonté de construire des figures d’auteurs par les éditeurs de ces ouvrages est à la fois claire et indiscutable. Partie à l’origine d’un examen systématique de la tradition manuscrite d’environ 320 noms de poètes de langue d’oïl actifs entre 1100 et 1340, l’analyse se concentre principalement sur 25 manuscrits contenant des collections auctoriales dédiées à 17 poètes, dont le nom est associé avec insistance à une série de textes copiés les uns à la suite des autres. Parmi ces auteurs, on trouve les célèbres Chrétien de Troyes, Rutebeuf et Adam de la Halle, mais aussi Philippe de Thaon, frère Angier, Guillaume le clerc de Normandie, Pierre de Beauvais, Philippe de Remi, Gautier le Leu, Jacques de Baisieux, Geoffroi de Paris, Jean de l’Escurel, Baudouin de Condé, Jean de Condé, Watriquet de Couvin et Nicole Bozon. La présente analyse tente de nuancer et de dépasser la lecture répandue selon laquelle ces manuscrits à collections auctoriales individuelles constitueraient, de concert avec les fameuses biographies de troubadours et les chansonniers de trouvères, souvent présentés comme leurs « ancêtres », les débuts balbutiants d’une vaste épopée de l’avènement de l’« auteur moderne », annonciateur tout à la fois d’une « subjectivité littéraire », d’une « esthétique autobiographique » et d’un contrôle accru des auteurs historiques, réels, sur la transmission manuscrite de leurs propres œuvres. Tout en offrant une mise à jour contextuelle et matérielle – données originales à l’appui – concernant la dimension collaborative de la genèse de ces recueils et le caractère modulaire de leur transmission, on montrera qu’ils sont le fruit d’un dialogue nourri avec le modèle livresque latin et pluriséculaire de l’auctor – qui est à la fois un auteur, un garant de la vérité (auctoritas) et un ambassadeur prestigieux de la grammaire –, ainsi qu’avec l’antique exemple d’œuvres dites « biobibliographiques », qui décrivent la vie et l’œuvre d’auteurs illustres et exemplaires, comme le fait le De viris illustribus de saint Jérôme. Les manuscrits étudiés usent à répétition de ce modèle ancestral de la biobibliographie (« la vie et l’œuvre ») pour mettre en scène un face-à-face entre auteurs de langue d’oïl et auctores. Or cette mise en regard s’avère d’autant plus intéressante que, contrairement à ce qu’on observe pour les troubadours, considérés très tôt comme de nouveaux auctores illustres en langue vulgaire, dignes de cautionner l’excellence de la poésie et de la grammaire d’oc, elle ne prend pas uniquement, en français, la forme d’une imitation ou d’une adaptation de modèles anciens. En fait, l’analogie avec les auctores donne lieu à des exercices savants, autoréflexifs et parfois ironiques sur la fabrique éditoriale, poétique et épistémologique du type d’auteur et d’auctoritas qui peuvent (ou non) être bâtis dans des recueils en langue d’oïl, idiome qui était encore dépourvu à l’époque (1100-1340) de véritable grammaire, et où fleurissaient en revanche les genres littéraires de divertissement comme le roman, où l’on explorait la porosité des frontières entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal. Plus qu’un pas pris dans la direction d’un sacre inéluctable, l’« invention de l’auteur français » à laquelle procèdent les recueils étudiés est un geste pétri des incertitudes et des interrogations de ceux qui le posaient, et qui en mesuraient la profonde vanité au regard de Dieu et de la mort. / This thesis aims to provide an original analysis on an often studied yet controversial issue: the introduction of the notion of authorship in French language medieval literature. The objective here is to reconsider the poetic, cultural, and historical signification of the particular moment when the author – understood here as the attribution of a text or of a series of texts to a proper noun – first became an essential structuring criteria in the production, and more importantly, in the transmission of French-language texts through medieval manuscripts. Using Michel Foucault’s concept of fonction-auteur, theories of reception and of the paratext, as well as New Codicology, this thesis will consider the author as a signifying textual and editorial construction within several literary collections written in langue d’oïl, in which the editors clearly and undeniably sought to construct figures of the author. Based on the systematic examination of the manuscript tradition of approximately 320 names of langue d’oïl poets, who were active between 1100 and 1340, this analysis will focus primarily on 25 manuscripts containing authorial collections dedicated to 17 poets, whose names are strongly associated with a series of texts that are copied one after the other. Among these authors are the famous Chrétien de Troyes, Rutebeuf and Adam de la Halle, as well as Philippe de Thaon, frère Angier, Guillaume le clerc de Normandie, Pierre de Beauvais, Philippe de Remi, Gautier le Leu, Jacques de Baisieux, Geoffroi de Paris, Jean de l’Escurel, Baudouin de Condé, Jean de Condé, Watriquet de Couvin and Nicole Bozon. This thesis attempts to question and ultimately discard the common conception according to which the manuscripts containing individual authorial collections constituted – along with the famous biographies of the troubadours and the chansonniers of the trouvères, often considered as their « ancestors » – the timid beginnings of the rise of the « modern author », himself a prequel to « literary subjectivity », « autobiographical aesthetics » and an ever stronger control exerted by actual empirical authors over the manuscript transmission of their own works. While offering contextual and material updates – supported by original data – regarding the collaborative process that went into the creation of these collections, as well as the modular aspect of their reception, this thesis will show that these collections were formed through a rich dialogue with the centuries-old latin model of the auctor – who is at once an author, a guardian of truth (auctoritas) and a prestigious ambassador of grammar –, as well as with the antique tradition of « biobibliographical » texts, dealing with the life and works of famous and exemplary authors, such as De viris illustribus, by saint Jerome. The manuscripts studied here repeatedly used this ancient model of biobibliography (« the life and works ») in order to stage a competition between authors writing in langue d’oïl and auctores. This confrontation is particularly interesting when one considers that – contrary to what may be observed in the case of the troubadours, who were quickly seen as the new illustrious vernacular auctores, worthy of vouching for the excellency of langue d’oc poetry and grammar – , we are not simply dealing here with a form of imitation or adaptation in French of ancient models. In fact, the analogy with auctores allows for autoreflexive and sometimes ironic learned exercises, dealing with the editorial, poetic and epistemological creation of the type of author and auctoritas in manuscript collections in langue d’oïl, an idiom which at the time (1100-1340) lacked a true grammar, yet was used in various literary genres meant for entertainment, such as romance, which explored the evanescent barriers between truth and lies, good and evil. Rather than a small step in the long path towards an inevitable coronation, the « invention of the French author » undertaken by these collections constitutes an action that reflects all the uncertainty and interrogations of those who undertook it, while being fully convinced of its utter vanity in the eyes of God and death.
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L’histoire au service de la politique : la chronique de Pierre de Langtoft et les tensions socio-culturelles en Angleterre fin XIIIe, début XIVe siècle

Gendron, Philippe 06 1900 (has links)
À la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, Édouard Ier (1239-1307), conquérant du Pays de Galles et de l'Écosse, semblait être en conflit perpétuel, que ce soit avec l’Écosse, la France ou le Pays de Galles. Il avait donc grandement besoin de financement. Or dès son règne, on sent que le Parlement avait acquis une importance particulière en Angleterre, de sorte qu’Édouard Ier devait le convaincre de lui accorder les taxes qu’il demandait. Des tensions socio-culturelles héritées de la conquête de 1066 compliquaient de beaucoup la tâche au roi qui se devait de trouver une solution pour unir toute la société anglaise contre ses ennemis. Le roi était également en conflit avec certains de ces sujets. C’était notamment le cas d’Antoine Bek, évêque palatin de Durham qui était menacé de perdre tous ses privilèges et libertés. Dans le but de se racheter auprès du roi, Bek demanda donc à Pierre de Langtoft, un moine du Nord de l’Angleterre, d’écrire une chronique dans laquelle il prêcherait l’union de toute la société anglaise contre les ennemis d’Édouard Ier. C’est celle-ci dont il est question dans ce mémoire, qui étudie la façon dont Pierre de Langtoft calomnie les ennemis du roi, surtout les Écossais et comment il utilise l’histoire pour plaider l’union de toutes les composantes de la société anglaise. / At the end of the thirteenth and the begining of the fourtheenth century, Edward I (1239-1307), conqueror of Wales and Scotland, seems to have been in perpetual conflict with Scotland, France and Wales. Those conflicts put him in great need of funding. At that time, the Parliament was already an important institution in England that Edward I had to convince to grant him the taxation he was asking for. This was complication by the fact that socio-culturals tensions inherited from the conquest of 1066 were complicating a lot the task of the king whos was in need of a solution for uniting the whole English society against his enemies. The king whas also in conflict with some of his subjects. This was the case of Anthony Bek the bishop palatine of Durham who was in danger of loosing his privileges and liberties. Searching a reconciliation with the king, Bek asked Peter of Langtoft a monk from northern England to write a chronicle in which he would preach the union of the whole English society against the enemy of Edward I. This memoir will study how Peter of Langtoft in his chronicle calumny the king’s enemies, specialy the Scots and how he used history to preach the union of all the english society against the king’s enemies.
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De la guivre au crapaud : l'analyse du motif merveilleux du baiser désenchanteur à la bête, dans le roman médiéval et dans le conte

Laporte, Jacinthe January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Le problème du mal dans la Summa de bono de Philippe le Chancelier

Barichard, Louis-Hervé 08 1900 (has links)
Ce mémoire entend mettre en lumière la solution au problème du mal développée par Philippe le Chancelier dans la Summa de bono (1225-1228). À cet effet, notre analyse se polarise sur la notion du mal qui occupe à la fois le système des transcendantaux et la division du bien créé découlant du principe du souverain bien. La somme est bâtie d’après la primauté de la notion du bien transcendantal, et fut rédigée par opposition avec la doctrine manichéenne des Cathares, en vogue au XIIIe siècle, qui s’appuyait sur la prééminence de deux principes métaphysiques causant le bien et le mal, d’où devaient procéder toutes les choses de la Création. Ceci explique que nous ayons privilégié de seulement examiner les notions du bien et du mal en un sens général, car c’est au stade universel de l’ontologie du bien que l’auteur défait la possibilité du mal de nature, en amont des ramifications du bien créé, déployées, à l’envi, dans les questions de la somme où les réponses sont assignées à des problèmes spécifiques. Nous offrons ici, pour la première fois, une traduction en français d’une série de questions ayant permis de mener à bien ce projet. / This master’s thesis intends to clarify Philip the Chancellor’s answer to the problem of evil in the Summa de bono (1225-1228). To this end, we focus on the concept of evil as located within the transcendental system and the division of created good resulting from the supreme good. This sum, which is conceived from the primacy of the transcendental notion of good, was drafted in opposition to the Manichean doctrine of Cathars, a belief popular in the thirteenth century, which states that two metaphysical principles cause good and evil and it is from these principles that all things are created by nature. For this reason, we decided to study the concepts of good and evil only in a general sense, because the author dismantles the possibility of natural evil at the universal level of the ontology of the good and, prior to the deployment of the created good, it is through the sum’s questions that specific problems can be resolved. Here, we offer for the first time a French translation of several questions useful to this project.

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