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De la représentation au mythe : l'ambiguïté féminine dans le roman libertin du XVIIIe siècleGuillemet, Morgane 20 November 2009 (has links) (PDF)
Le roman libertin fait l'objet, depuis quelques années, d'un regain d'intérêt de la part de la critique universitaire. Pourtant, l'envisager sous l'angle de la femme et du féminin dans un corpus large, qui recouvre la période courant de la Régence aux premières années du XIXe siècle, permet de jeter un regard nouveau tout à la fois sur ce genre et sur le féminin. Il s'agit de faire se rejoindre ces deux pôles de compréhension de l'imaginaire et de la pensée des Lumières jusqu'ici trop peu mis en évidence dans leur interaction réciproque pourtant très riche. Le roman libertin apporte en effet sa propre réponse, fondée largement sur le corps et sur le désir, à une question qui obséda le siècle qui l'a vu naître et avec lequel il a évolué, celle de la femme. Les imageries, mythes et fantasmes qui gravitent autour du féminin et de la féminité sont ainsi à l'origine de l'ambiguïté féminine fondamentale qui se dégage de la lecture de ces textes puisqu'ils s'affirment tout à la fois dans leurs intentions libératrices et dans leurs tentations normalisatrices. Toujours hésitant entre libération et assujettissement, cette ambiguïté, comme le montre une analyse approfondie de la maîtrise et de ses enjeux qui sont au cœur des rapports entre les sexes et donc de l'opposition féminin/masculin, se lit alors comme une dynamique propre à la mise en scène fantasmatique de la femme et du féminin.
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Édition critique du Mystère de la vie de sainte Marguerite (RES-YF-4690). Analyse linguistique et métrique. / Critical edition of the Mystère de la vie de sainte Marguerite (RES-YF-4690). Linguistic and metric analysisSpacagno, Michela 19 October 2017 (has links)
Cette thèse présente l’édition critique du Mystère de la vie de sainte Marguerite, d’après un imprimé unique conservé à la Bibliothèque Nationale de France sous la cote RES-YF-4690 ne contenant aucune indication concernant la date, le lieu, ni le nom de l’imprimeur. Ce texte de quatre mille cinq cents vers environ, mettant en scène quarante-deux personnages, relate la vie et le martyre de sainte Marguerite d’Antioche. Le mystère fut représenté deux fois au XVIe siècle, en 1554 devant Catherine de Médicis et en 1584 à Draguignan, en Provence, et une fois encore à Malestroit, en Bretagne, en 1601.Après avoir décrit le volume de la BnF, nous analysons le culte et la légende de sainte Marguerite, ainsi que la riche production littéraire, en latin et en langue vulgaire, qui nous a transmis le récit depuis le Moyen Âge. Notre intérêt se porte notamment sur les traditions textuelles françaises et italiennes. À côté du Mystère, nous allons en effet analyser une version en prose de la légende de la vie de sainte Marguerite, écrite en toscan au XIVe siècle. En particulier, nous réalisons une analyse philologique des variantes contenues dans six témoins manuscrits et imprimés, en faisant le rapport avec la source latine. Il s’agit en effet d’effectuer une première enquête de cette tradition textuelle en prose en vue d’une analyse philologique et linguistique plus large. Nous continuons avec l’étude linguistique et rhétorique du mystère hagiographique français. Ces analyses nous ont permis d’établir que le texte a été composé à une date beaucoup plus ancienne que celle à laquelle il a été imprimé, probablement dans la seconde moitié du XVe siècle, et qu’il a connu ensuite une longue transmission. Une versification particulièrement irrégulière garde la trace d’un texte qui a été remanié et modernisé à plusieurs reprises pour être adapté à la langue de l’époque et aux goûts des lecteurs. Nous terminons avec l’édition critique du mystère, suivie de notes portant sur le texte et d’un glossaire. / This thesis presents a critical edition of the Mystère de la vie de sainte Marguerite from a single printed text now kept in the National Library of France under the reference RES-YF-4690, without any indications of period, place or publisher. This drama play contains approximately 4500 verses and 42 characters and tells about the life and the martyrdrom of saint Margaret of Antioch. It was performed twice in the XVI century, in 1554 at the presence of Catherine of Medicis, in 1584 in the city of Draguignan, and finally in 1601 in the city of Malestroit. Our work includes several different parts: philological and historical analysis, literary presentation, linguistic and metric study. Finally, we present the critical edition of the text followed by some notes on the text and a glossary. Our work includes also a study of an italian version of the life of saint Margaret wrote in Tuscan dialect in the XIV century. We propose a philological and linguistic analysis of the text from six different manuscripts and printed copies.
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Édition critique du Mystère des trois doms (ms BnF n.a.f. 18995). Analyse linguistique, glossaire et notes. / Critical edition of the Mystère des trois doms (ms BnF n.a.f 18995). Linguistic analysis, glossary and notesSauwala, Laetitia 06 December 2016 (has links)
Cette thèse présente l’édition critique du Mystère des trois doms (1509), d’après un manuscrit unique aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale de France sous la cote n.a.f 18995. Ce texte dramatique en moyen français d’environ 11000 vers raconte la conversion puis le martyre des trois saints patrons de la ville de Romans, Séverin, Exupère, et Félicien ; il a été composé en vue d’une représentation, qui eut lieu trois jours durant dans cette même ville les 27, 28 et 29 mai 1509. Notre travail comporte plusieurs aspects distincts et complémentaires : une analyse philologique et historique, une présentation littéraire et une étude linguistique. Après avoir présenté les objectifs de notre travail, nous analysons la préparation de la représentation de 1509, tant du point de vue de l’écriture du mystère (analyse du manuscrit et des différentes étapes de sa composition) que du point de vue de la réalisation matérielle de l’entreprise (construction du théâtre et des décors). Nous possédons en effet également le livre des comptes du mystère, qui contient de précieuses informations sur les modalités d’organisation de sa représentation : il s’agit d’un cas unique, ce texte est donc d’une grande importance pour l’histoire du théâtre en France. Nous proposons ensuite une présentation du texte du mystère, une analyse des sources, de la mise en scène, et quelques éléments de versification et de stylistique. La langue du mystère étant d’une grande richesse, notre étude linguistique s’intéresse à plusieurs aspects : les systèmes graphiques des différents scribes, la régionalité de la langue et la représentation de l’oralité. Nous présentons enfin les principes qui ont guidé l’édition critique des trois journées du mystère. Celle-ci est suivie d’un relevé des nombreuses variantes et corrections contenues dans le manuscrit, de notes portant sur le texte, d’un glossaire et d’une bibliographie ; le volume contient enfin en annexes plusieurs planches du manuscrit. / This thesis presents a critical edition of the Mystère des Trois Doms (1509), from a single manuscript now kept in the National Library of France under the reference n.a.f 18995. This drama play in Middle French contains approximately 11,000 verses, and tells the conversion and martyrdom of the three patron saints of the town of Romans, Séverin, Exupère and Félicien; it was composed for a performance, which took place in the city during three days, on 27, 28 and 29 May 1509. Our work includes several distinct and complementary aspects: philological and historical analysis, literary presentation and linguistic study. After presenting the objectives of our work, we analyze the preparation of the 1509 performance, from a writing point of view (analysis of the manuscript and the various stages of its composition) as well as from the material realization of the representation (construction of the theater and scenery). Indeed, we also have the book of accounts of the mystery play, which contains valuable informations on organizational modalities of its representation: it is a unique case, making this text of great importance for the history of the theater in France. We then propose a presentation of the text of the mystery, an analysis of sources, staging, and some elements of versification and stylistics. The language of the mystery being very rich, our linguistic study focuses on several aspects: graphics systems of the different scribes, regionality of the language and representation of orality. Finally, we present the principles that guided our critical edition of the three days of the play, followed by an account of the various variants and corrections contained in the manuscript, some notes on the text, a glossary and a bibliography. The appendices of the volume also contain several boards of the manuscript.
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Épicure et les vates sacrésGroulx, Christophe 12 1900 (has links)
Aux vers 102 et 109 du premier livre de DRN, Lucrèce, poète épicurien, condamne les Vates (poète, prophète) qui, par leurs paroles, inspireraient une peur de la mort liée à des supplices d’après-vie. Pour un épicurien, l’âme cesse d’exister lors de la mort, d’où la condamnation exprimée dans les vers de Lucrèce. On a pensé que Lucrèce utilisait tout simplement le terme de façon péjorative en référence générique à des prophètes latins. Sous Auguste, le mot signifiera poète, tandis que des auteurs comme Virgile se désigneront eux-mêmes par ce terme.
Ce travail cherche à donner une réponse à la question: qui sont les vates dont Lucrèce parle? Nous proposons d’identifier les vates de Lucrèce comme étant Orphée et Musée.
Ces poètes étaient très connus dans l’antiquité, en particulier par leur association aux rituels mystiques. Ces cultes étaient pour leur part essentiellement eschatologiques. En ce sens, ils véhiculaient une croyance en l’immortalité de l’âme, et des menaces de punition ou de mauvais sort dans le cas où les rituels initiatiques n’étaient pas accomplis. Parmi ces rituels, on peut compter les fameux mystères d’Éleusis. Par leur forte association avec ces cultes, Orphée et Musée se présentent comme les poètes eschatologiques les plus importants du monde antique. Épicure et son système, qui enseignaient que l’âme était mortelle, étaient donc certainement en conflit avec l’ensemble des croyances associées aux rituels mystiques et à leur pratique. Qui plus est, une étude de la piété épicurienne révélera qu’Épicure encouragea la participation aux cultes traditionnels dont les mystères, tout en rejetant les raisons traditionnelles de ces rituels (bienfaits des dieux, eschatologie de l’âme, etc.) Ainsi, Épicure ne put manquer de critiquer les croyances associées aux initiations, ainsi que les deux poètes qui en étaient inséparables. C’est cette critique que nous retrouvons dans le poème de Lucrèce. / In lines102 and 109 of his first book, Lucretius uses the term vates of unnamed persons that preached eternal punishment of the soul. Lucretius (and Epicurus) reject the reality of these punishments, holding them a cause of needless trouble for the mind. Most translators understand the word vates to mean «prophet». But given such a translation, it is hard to identify clearly who the vates could be, especially if we seek the answer in the Roman world.
This paper seeks a satisfactory answer to the question "Who are Lucretius’ vates?" The author proposes to identify those Lucretius had in mind when he wrote the lines as Orpheus and Musaeus.
These two mythical poets were well known in antiquity, especially through their association with mystic rites and initiations. These rites, it turns out, were fundamentally eschatological. As such, they promoted belief in the immortality of the soul, and of eternal punishments if the rituals were not accomplished. Such rites included the famous Mysteries of Eleusis. Through their association with them, Orpheus and Musaeus are the most important eschatological poets of the ancient world. Because Epicurus asserted that the soul was mortal, there certainly existed a tension between the complex of beliefs associated with mystic rites and the Epicurean system. In addition, a study of Epicurean piety reveals that Epicurus encouraged participation in traditional cults, among them the mysteries, although the Epicurean had to reject the traditional justification of the cults (eschatology, good deeds from the gods, etc.). Consequently, Epicurus must have developed a critique of the beliefs associated with initiations, and certainly a critique of the two well-known poets that were inseparable from these rites. This critique is the one we find in Lucretius’ poem.
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La pensée religieuse de Maurice Barrès / The religious thought of Maurice BarrèsJin, Fenghua 04 May 2016 (has links)
Maurice Barrès, en tant qu’un des plus grands maîtres à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle de la France, exerce une grande influence dans la société française. Souvent réduit par la critique d’aujourd’hui au nationalisme, Barrès est cependant plus riche que ce que l’histoire en a retenu puisque sa pensée peut elle-même se décrire comme une trilogie, individualisme, nationalisme, catholicisme. Né dans une famille catholique, il conserve ses racines religieuses et dans son oeuvre, la présence de la religion est partout. Nous pourrions même affirmer que l’œuvre de Maurice Barrès est un exercice spirituel pour connaître la vérité : ses œuvres sont comme des expériences qui vont au bout du compte l’amener vers Dieu. Après l’individualisme et le nationalisme, l’écrivain trouve la voie de son salut dans le catholicisme. La pensée religieuse de Barrès occupe une grande place dans son œuvre, et cet aspect ne doit pas être négligé si l’on veut comprendre le grand écrivain. C’est un sujet riche et intéressant, qui mérite d’être exploité et étudié. De plus, sa pensée est tellement particulière que Barrès, lui-même, s’interroge dans un cahier : « Suis-je croyant ? Suis-je athée ? » Alors, cette étude présente tente à éclaircir la pensée religieuse du grand maître dans une période historique de la France. Et cette période si riche sur le plan des événements intellectuels permet aussi de comprendre mieux la France contemporaine, qui se saisit aujourd’hui à nouveau de mots comme « terre », « racine », « identité », etc. / As one of the greatest writers in the late XIXth and early XXth century in France, Maurice Barrès has greatly influenced the French society. Often reduced to nationalism by critics, however, Barrès is much richer than what history has withheld, since his thoughts could be described as a trilogy : individualism, nationalism and Catholicism. Born in a Catholic family, he retains his religious roots and the religion is clearly omnipresent in his works. The works of Maurice Barrès could be considered as the spiritual exercises and experiences that will ultimately bring him to the Supreme Being - God. After individualism and nationalism, the writer finds his own way of salvation in Catholicism. The religion occupies a large place in the works of Barrès. Nevertheless, this aspect should not be overlooked if we want to better understand his thoughts. The religious thought of Barrès is a rich and interesting topic that deserves to be studied and exploited. His thought is so special in the sense that Barrès questions his beliefs; he says in his personal diary : “Am I a believer ? Am I an atheist ?” This present study attempts to explain the religious thought of the great master during a specific period of French history. This period, which is very rich in terms of intellectual events, enables us to have a better view of contemporary France and the new acceptance of words such as “earth”, “root”, “identity”, etc.
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Optimisme tragique et réconciliation de la pensée et de la poésie dans l'œuvre de René Char, précédé de Le travail au noirGaulin Lamontagne, Blaise 17 April 2018 (has links)
Nous démontrons dans la partie reflexive de ce travail, que René Char tente de revenir, par diverses stratégies poétiques, à un langage qui n'opérerait plus, ou presque, de distinction majeure entre pensée et poésie, un langage qui se caractériserait par son dépouillement, ainsi que sa souplesse. Un langage dans lequel la poésie viendrait en quelque sorte au secours de la pensée, en prolongeant l'étendue de celle-ci, en préservant sa vigueur. Pour ce faire, nous prenons comme corpus principal les poèmes qui traitent de la poésie elle-même, et dont la plupart se retrouvent dans Fureur et mystère, La parole en archipel, ainsi que Les matinaux. Ces poèmes comptent parmi les plus éblouissants du poète, et ils illustrent à merveille sa conception de l'écriture et ses nombreuses obsessions, quant à l'élévation poétique de la parole. Nous avons divisé notre travail en cinq parties en prenant, comme point de départ, la volonté du poète de cerner la poésie, c'est-à-dire de prendre l'acte d'écriture comme sujet premier et tremplin poétique. Nous traitons ensuite de la brièveté et du dépouillement poétique, ainsi que de l'extrême importance du silence, en ce qui a trait au large déploiement des résonances. Nous traitons également, dans la troisième partie, du retour à un langage originel, ainsi que de la volonté du poète d'engager la totalité de son être dans l'acte d'écriture. Ce point important nous mène, en quatrième partie, au thème crucial de la violence poétique, engendrant mouvements et tensions, et se résolvant en légèreté, en souplesse, visées ultimes de l'écriture de Char. Nous tentons enfin, dans la dernière partie, de souligner l'apport majeur du poète de Fureur et mystère dans notre propre démarche poétique. Nous traitons plus particulièrement de notre détachement par rapport au surréalisme, ainsi qu'à la conception idéalisée de la femme qui s'y rattache. Nous démontrons du même coup l'influence importante de Char, en ce qui concerne le dépouillement et la maîtrise de l'exaltation, dans notre recueil de poèmes : Le travail au noir. / Dans la partie poétique, enfin, nous conservons cette volonté de maîtriser l'exaltation pour poursuivre un objectif d'épurement, et tenter de tracer les contours d'une poésie qui se voudrait à la fois discrète et perçante, brièveté et fulgurance. Le travail au noir est sans ornements, c'est un travail de l'inutile ("Vaste et long tâtonnement de paroles vers les vallées de l'inutile verdoyant"), se tramant dans l'obscurité, à l'insu de tous. 11 s'agit de retrouver les traces de son fleuve entre les lignes de la vie oublieuse... S'il y a, encore une fois, ce constant souci du dépouillement, c'est afin de ne pas se laisser prendre aux pièges d'une musique trop éclatante, ainsi que par des débordements qui, inévitablement, finissent par étouffer les sentiers possibles du poème. Il ne s'agit pas ici de séduire la multitude, donc, mais de nous apprendre quelque chose au sujet de nous-même, à prime abord. La poésie n'est pas un métier, elle est une vocation qui se superpose et agit sur toutes les autres facettes de notre existence. La gloire d'une telle recherche, d'une telle excavation, ne réside aucunement parmi les acclamations et les louanges. La prouesse la plus grande sera celle qui obligera le silence, et qui permettra du même coup l'enclenchement des résonances lointaines. C'est une musique de ± sillons en creux de main ¿ que nous nous proposons de pourchasser dans ce recueil. Musique secrète qui palpite derrière les murs, qui nous dévoile à nous-mêmes, qui nous force à l'ultime contrainte de l'attention et surtout, à la patience.
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La statuaire Hélène Bertaux (1825-1909) et la tradition académique : Analyse de trois nusJacques, Sophie 23 April 2018 (has links)
Cette étude prend pour objet la pratique sculpturale de l’artiste française Hélène Bertaux (1825-1909). Le caractère exceptionnel de la carrière de cette dernière repose sur sa capacité à produire des œuvres s’intégrant parfaitement dans le canon du grand art, tel que promu par la tradition académique et encouragé par le système des Beaux-Arts, à une époque où les femmes sont exclues de l’École des Beaux-Arts et de l’accès aux concours. Hélène Bertaux est l’une des rares femmes sculpteurs de cette période à exercer en France dans le champ de l’art monumental. La connaissance à propos de son œuvre demeure toutefois très limitée. L’enjeu de cette recherche est de mettre en lumière son rapport à la tradition académique sur la longue durée grâce à l’analyse de trois nus, genre le plus noble selon la hiérarchie des genres : Jeune Gaulois prisonnier (1864), Jeune fille au bain (1873) et Psyché sous l’empire du mystère (avant 1889). Au terme de cette recherche, nous serons ainsi en mesure de mieux situer sa production au sein de l’histoire de la sculpture française du XIXe siècle.
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Le Grimoire animal. L'existence des bêtes dans la prose littéraire de langue française 1891-1938 / The Animal Grimoire. The Animal Lives in French-language Literary Prose 1891-1938Picard, Nicolas 24 June 2019 (has links)
Au tournant du XXe siècle, et de façon de plus en plus prononcée jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale, la littérature de langue française se met à attribuer aux bêtes des capacités traditionnellement réservées à l’humain. Celles-ci possèdent, découvre-t-on, comme nous, une riche vie affective et émotionnelle, interagissent avec leur environnement en configurant, par production et interprétation de signes, un univers subjectif propre, communiquent avec les autres êtres vivants de manière complexe au moyen de diverses formes langagières, raisonnent, pensent intelligemment, ou encore vivent comme des individus ou des personnes dotés d’une histoire singulière. En somme, à une époque où prédominent, en philosophie, en science, en littérature, le paradigme anthropocentriste, des conceptions réductionnistes de la vie animale, les bêtes littéraires deviennent des sujets, elles se voient octroyer, par tout un ensemble d’écrivains, une existence. Celle-ci s’avère la plupart du temps énigmatique : la lecture et l’écriture ont dès lors pour objet son dévoilement, le déchiffrement mais aussi l’interrogation et la configuration du « grimoire » (Genevoix) animal. Notamment inspiré par cette métaphore heuristique, je souhaite dans cette thèse étudier comment, entre 1891 et 1938, la prose littéraire de langue française, donc toute une variété d’écrits, recrée l’existence animale, tente d’appréhender la nature concrète de la vie des bêtes et les relations que nous entretenons avec elles. Il s’agit finalement de mesurer la dimension éthique de ces textes qui, en déconstruisant l’anthropocentrisme, aident à repenser la façon dont nous considérons les bêtes et notre cohabitation avec elles. / At the turn of the twentieth century and increasingly until the Second World War, French-language literature started to provide animals with capacities that were traditionally reserved for humans. In the relevant texts, animals have a rich emotional life, they interact and communicate with their environment and other living beings in numerous and complex ways ; by producing and interpreting signs, they construct a subjective world of their own. They demonstrate, moreover, amazing reasoning and cognitive abilities and original personalities. In short, at a time when, in philosophy, science and literature, prevail the anthropocentric paradigm and reductionist conceptions of animal life, literary animals become subjects, they are granted, by a whole set of writers, an existence. This existence is most of the time enigmatic : reading and writing therefore involve its unveiling, the deciphering but also the questioning and configuration of the animal "grimoire" (Genevoix). Inspired in particular by this heuristic metaphor, I wish in this piece of research to study how, between 1891 and 1938, French-language literary prose, thus a whole variety of writings, recreates animal lives, tries to apprehend the concrete nature of animals and the relationships we have with them. My final goal is to measure the ethical dimension of these texts which, by deconstructing anthropocentrism, help to rethink the way we view animals and our coexistence with them.
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L’espérance comme expérience ontologique chez Gabriel Marcel / Hope as ontological experience for Gabriel MarcelAdjobi, Vast-Amour Dingui 12 December 2017 (has links)
L'espérance se présente comme l'expérience d'un avenir qui n'a pas été encore vécu et qui se donne comme inobjectivable. Cette intuition a commandé la problématique de cette recherche, qui met au jour les conditions de possibilité d'une espérance véritable dans un monde – le nôtre – où elle ne trouve pas immédiatement sa place. Ce monde ''cassé'', comme l'appelle Gabriel Marcel, est sous l'emprise de la technique. C'est un monde où prime l'exigence du faire et où les questions existentielles sont réduites elles-mêmes à des ''problèmes'' qui doivent trouver leur ''solution'' comme n'importe quel problème relevant de l'ordre de l'avoir. Il y a, en ce sens, un ''problème de l'espérance ». Il se développe dans une philosophie qui s'émancipe de la foi et dont on trouve des illustrations notamment dans le probabilisme de Hume et dans le matérialisme de Bloch. Or Gabriel Marcel fait le pari, par la méthode dite de la ''réflexion seconde'', de placer l'espérance sous le sceau du ''mystère''. Il s'agit alors de comprendre que l'espérance, pensée sur le plan de l'être et non plus de l'avoir, relève d'une expérience qui est toujours en cours de formation, et qui ouvre le chemin que suit une personne que définissent sa capacité d'agir, ses relations avec les autres personnes et son aptitude à la responsabilité. Nous soutenons dans ce sens, avec l'appui de Ricœur, que l'identité du sujet de l'espérance est essentiellement intersubjective et ouverte, selon une exigence de fidélité créatrice. Nous trouvons plus précisément dans le nous familial, comme l'appelle Marcel, la condition de possibilité d'une expérience concrète de l'espérance, comprise alors comme patience d'un présent éprouvant et confiance en un avenir incertain. Renvoyant dos à dos, pour ce faire, les conceptions essentialiste et constructiviste de la famille, nous appelons vœu créateur ce qui, au sein même de la famille, dont nous proposons une conception élargie, est jaillissement du nouveau et promesse de vie. Ainsi nous affirmons que l'espérance, pour invérifiable qu'elle soit, est, mais selon des formes authentiques ou inauthentiques. L'enjeu de ce travail, en reconnaissant cette différence au cœur même de l'espérance, est de comprendre comment celle-ci, plus que comme un ensemble de moyens, se présente fondamentalement comme une mise en route qui se reçoit d'un appel de ou à l'autre, et qui est constitutive de toute action vouée au temps. La présence de cet autre déborde toute tentative d'objectivation. Elle est le lieu intérieur où se vit in fine l'attente active qu'est l'espérance comme expérience ontologique. / Hope appears as the experience of a future which was not still lived yet and which is given as inobjectivable. This intuition has commanded the problematic of this research, which brings to light the conditions of possibility of a true hope in a world – ours – where it does not immediately find its place. This « broken » world, as Gabriel Marcel calls it, is under the influence of technic. It's a world in which prevail the need to do things, and also where existential questions are reduced to ''problems'' which must find their ''solution'' as any other problem come under the order of the possession. In this way, there is a ''problem of hope''. A philosophy is growing which emancipate itself from faith and which illustrations are found in particular in Hume's probabilism and Bloch's materialism. But Gabriel Marcel, by the method said about ''second reflection », bet to place hope under the seal of ''mystery''. It's all about understanding that hope, thought on the plan of ''the being'' and no more of ''the having'' is an experience still on training and which opens the way that follows a person defined by its ability to act, its relations to others and its aptitude to responsibility. In this sense, we support, with Ricoeur's support, that the subject identity of hope is essentially intersubjective and opened, according to a requirement of creative fidelity. We find more exactly in the « I and you familial» as Marcel calls it, the condition of possibility of a concrete experience of hope, understood as patience of a trying present and trust in an uncertain future. Referring back to back, the essentialist and constructivist conceptions of the family, we call creative vow, what within the family, of which we propose an enlarged conception is springing forth for the new and promise of life. So we assert that hope, however unverifiable as it may be, is, but according to authentic and inauthentic forms. The challenge of this work, recognizing this difference at the very heart of hope, is to understand how it, more than as a set of means, is fundamentally a start-up that is received from a call. From one to other, and which is constitutive of all action devoted to time. The presence of this other overflows any attempt at objectification. It is the inner place where the active expectation of hope as an ontological experience is lived.
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Esthétique de la musique en Chine médiévale : idéologies, débats et pratiques chez Ruan Ji et Ji Kang / The Aesthetics of Music in Medieval China : Ideologies, debates and practices in Ruan Ji and Ji KangGary, Julie 16 December 2015 (has links)
Dans la Chine du IIIè siècle, les mutations politiques et intellectuelles considérables survenues après l’effondrement des Han favorisent l’éveil d’une conscience inédite de l’individu, ainsi que l’émergence de nouvelles tendances philosophiques (le néo-taoïsme de l’Étude du Mystère) et l’apparition d’une activité artistique en rupture avec la tradition qui s’est imposée durant quatre siècles d’hégémonie confucéenne. La musique, qui occupe une place d’élection dans la vie des lettrés, voit évoluer le statut et la pratique auxquels elle était jusqu’alors confinée, l’outil moralisateur au service de la concorde sociale s’affirmant désormais comme une distraction libre et privée, affranchie de ses finalités politiques et civilisatrices. Notre travail prend pour objet les conceptions de la musique qui ont vu le jour dans ce contexte de l’avènement esthétique et d’une valorisation sans précédent des émotions individuelles. En nous concentrant plus particulièrement sur Ruan Ji 阮籍 (210-263) et Ji Kang 嵇康 (223-262), figures de proue de la pléiade des Sept Sages de la Forêt de Bambous et éminents poètes, philosophes et musiciens, nous avons cherché à étudier la réflexion esthétique qui s’élabore dans leurs écrits autour des questions de l’origine et la nature de la musique, de ses fonctions morales et sociales, de son utilisation politique ou macrobiotique, de ses vertus éthiques ou diététiques, ou encore de son lien aux émotions. L’analyse textuelle est complétée par celle de pratiques ou de gestes musicaux : le sifflement chez Ruan Ji, la cithare chez Ji Kang, qui donnent corps aux discours et illustrent leur mise en œuvre concrète dans la vie de ces auteurs. De sorte que l’esthétique ne se définit plus seulement comme un discours, mais aussi comme un ethos, et que l’effort d’affranchissement de la musique est contemporain d’une d’émancipation des sujets mêmes de l’expérience esthétique. / In third-century China, the huge political and intellectual mutations occurring after the collapse of the Han dynasty result in the awakening of a new self-consciousness of man and the emergence of new philosophical trends (the so called Dark Learning), or also an artistic activity breaking off with four centuries of Confucian orthodoxy. Music, which occupies a privileged position in the life of literati, evolves as well, as far as its traditional status and practice are both concerned. No more considered a tool of moralization for the sake of civilized order or social harmony, it becomes a private and free distraction, emancipated from political or any other pragmatic purpose. The conceptions of music appearing in this context of nascent aesthetics provide the subject matter of our research. Focusing on Ruan Ji 阮籍 (210-263) and Ji Kang 嵇康 (223-262), two leading figures of the well-known literati group “the Seven Sages of the bamboo grove” who were also famous poets, thinkers and musicians, we attempt to examine their aesthetic thought throughout their main writings on music, concerning issues such as the origins and nature of music, its moral or social functions, its political or macrobiotic use, its ethical or dietetic virtues, and also its relation to man’s emotions. The textual analysis is completed by the study of musical practices or gestures (Ruan Ji’s whistling, Ji Kang’s playing the zither), that illustrate the effective application of their ideas in concrete life. Therefore, aesthetics does not only consist in a mere discourse, but becomes a kind of ethos, in which the emancipation of music is inseparable from that of the individual himself, through his aesthetic experience.
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