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Esthétique de la durée / Aesthetics of DurationKobryn, Olga 17 April 2015 (has links)
La problématique essentielle de la présente recherche découle de l’intuition qu’il y aurait à l’intérieur du régime contemporain de l’art, et ce malgré le caractère à première vue très hétérogène de ses expressions artistiques, un moment esthétique commun, un moment commun de forme et d’investigation conceptuelle, qui s’est défini, tout au long de ce travail, comme la notion d’esthétique de la durée. Ce terme théorique, qui englobe aussi bien un certain nombre d’installations, d’images contemporaines en mouvement conçues pour l’exposition à l’intérieur des espaces muséaux ainsi que de productions cinématographiques, n’est pas réductible au concept de la durée bergsonienne, même s’il s’y apparente par certains aspects, notamment par l’idée du devenir en tant que changement d’état et de qualité, devenu le principe esthétique d’une grande majorité des œuvres contemporaines. La notion de durée se trouve ainsi à l’origine d’une nouvelle conceptualisation de la forme de l’œuvre d’art et travaille au cœur même de la constitution d’une pensée esthétique singulière qui définit le régime contemporain de l’art en tant que régime de pensée indépendant que nous proposons de qualifier de conceptuel. / The main topic of this work develops from the intuition that there would be, inside the contemporary regime of art - despite the impression of extreme heterogeneity that its artistic expressions could give at first sight - a common aesthetic moment, a common moment of form and conceptual investigation, that will be defined throughout this work as the notion of Aesthetics of Duration. Such a theoretical notion refers to a certain number of installations, contemporary moving images created for museum space as well as cinematographic productions. However, it does not only involve Henri Bergson’s concept of Duration even though the theory echoes it in several ways, such as the idea of becoming as a change of quality. The approach turns out to be at the origin of a new conceptualization of the very form of works of art. Deeply influencing the development of a singular aesthetic approach, The Aesthetics of Duration defines the contemporary artistic regime as an independent regime of thought that could be qualified as conceptual.
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Le roman centre-américain contemporain : fictions de l'intime et nouvelles subjectivités / The contemporary Central American novel : intimate fictions and new subjectivitiesCoto-Rivel, Sergio 28 November 2014 (has links)
L’Amérique centrale s’est trouvée au centre de l’attention médiatique pendant les années 80 à cause de l’embrasement produit par les conflits armés et du fait de l’intérêt pour les témoignages liés aux revendications politiques. Le temps est venu de s’interroger aujourd’hui sur les voies empruntées par la littérature centre-américaine une vingtaine d’années après la signature des traités de paix. Cette question se trouve à l’origine de la présente étude : nous essayons de comprendre de quelle manière le roman contemporain s’intéresse à la construction des nouvelles subjectivités, quelles sont les nouvelles modalités de représentation propres à la fiction. La littérature centre-américaine contemporaine se présente de manière générale comme un domaine d’une grande diversité ; nous pouvons y lire une remise en question des contradictions, des luttes sociales et des discours dominants des sociétés de l’Isthme. Ces questionnements sont, à notre avis, reliés au texte littéraire du fait de la position privilégiée accordée à la subjectivité. Celle-ci a différentes manières de définir l’individu contemporain afin de renvoyer au lecteur toute une série d’énoncés tantôt intimistes, tantôt politiques et transgresseurs, qui montrent une crise dans la représentation des identités aussi bien personnelles que nationales. Jusqu’à quel point pouvons-nous considérer que la littérature centre-américaine contemporaine présente un renouvellement concernant les positions des sujets représentés dans les romans ? De quelle manière ces changements interagissent-ils dans une région conflictuelle, une région qui peine encore à définir sa propre identité ? Nous nous efforçons dans la thèse d’approfondir l’analyse des positions subjectives et des procédés littéraires ainsi que la démarche philosophique permettant la construction de nouveaux sujets-personnages dans un corpus constitué de romans publiés entre 1998 et 2009 par les écrivains suivants : Horacio Castellanos Moya, José Ricardo Chaves, Maurice Echeverría, Jacinta Escudos, Mauricio Orellana Suárez, Milagros Palma, Roberto Quesada et Uriel Quesada. Nous nous intéressons de manière particulière aux procédés narratifs mettant en rapport l’intimité et la subjectivité, avec la représentation des espaces corporels dessinés dans les romans, ainsi que les espaces géographiques et les lieux de la violence. Ces éléments vont dévoiler de nouveaux engagements et de nouveaux discours à un moment qui paraît dominé par la subjectivité. / Central America attracted greatly the media attention during the 1980s because of the armed conflicts and the increasing interest in testimonies linked to the political vindications. Now is the time to question the paths taken by Central American literature twenty years after the peace agreements were signed in the region. This question is found at the beginning of the present study on which we try to comprehend in what way the contemporary novel is interested in the construction of new subjectivities and in new means of representation specific to fiction. Contemporary Central American literature presents itself generally as a space of great diversity. We can read in it an important questioning of the contradictions, of the social struggles, and of the dominant discourses of isthmian societies. These questionings are, in our opinion, articulated on the literary text thanks to the privileged position given to subjectivity. It uses different ways to define the contemporary subject with the purpose of confronting the reader to a series of statements, intimist as well as political and transgressive, which express a crisis on the representation of national and personal identities. How far can we consider that contemporary Central American literature shows an important displacement related to the positions of the subjects represented in the novels? In what way said displacements interact in a conflictive region, a region which still has difficulties to define its own identity? On this thesis we make an effort to delve in the analysis of the subjective positions and in the literary and philosophical strategies which allow the construction of new subject-characters, in a corpus constituted of novels published between 1998 and 2009 by the following writers: Horacio Castellanos Moya, José Ricardo Chaves, Maurice Echeverría, Jacinta Escudos, Mauricio Orellana Suárez, Milagros Palma, Roberto Quesada, and Uriel Quesada. We are particularly interested in the narrative processes which relate intimacy and subjectivity with the representation of corporal spaces in the novels, as well as the geographical spaces and violence spaces. These elements will demonstrate new commitments and new discourses in a time that seems dominated by subjectivity.
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Contribution à l'étude de la pensée du vide dans l'art du XXème siècle : Occident-ChineLi, Shiyan 08 September 2011 (has links)
La pensée du vide anime les spiritualités de l’Extrême-Orient ; vide du taoïsme, vide du bouddhisme et leur rencontre dans des synthèses diverses. Elle est au cœur de l’art des lettres. Les artistes contemporains chinois ont reçu l’influence de l’art moderne occidental et, depuis une trentaine d’années de l’art contemporain ; certains d’entre eux ont su interroger cette matière nouvelle à l’aide d’une pensée clairement nourrie par la tradition. Loin d’être synonyme d’absence, le vide dans ces démarches rejoint une acceptation d’un réel lui-même soumis à la respiration du monde. Huang Yongping et Cai Guoqiang offrent deux exemples d’une approche où la question de l’identité et du dialogue avec l’Occident trouve son dépassement dans une stratégie récusant le dualisme qui prévaut habituellement dans ce genre de débat. Le monde occidental a été pour sa part fasciné depuis des siècles par l’art et par la pensée de l’Extrême-Orient. Le vide y a souvent pris les couleurs du néant dans un sens négatif (Hegel, Schopenhauer et Nietzsche). D’autres sources cependant sont venues enrichir l’ouverture à cette pensée. On ne citera ici que l'inspiration du bouddhisme zen si importante dans l'après-guerre (les publications récentes de Jacquelynn Baas, de Helen Westgeest et des auteurs rassemblés à l'occasion de l'exposition américaine The Third Mind en témoignent). Les artistes que j'ai retenus ici : Marcel Duchamp, Yves Klein, Robert Irwin, ont chacun un rapport original avec ce corpus d’images, de notions et d’expériences sans ignorer des apports proprement occidentaux. / Eastern spirituality is driven by thought about emptiness : that of Taoism and of Buddhism and their coming together in various syntheses. It is at the heart of the art of scholars. Contemporary Chinese artists have been influenced by Western modern art and, for the last thirty years, by contemporary art. Some of these artists have succeeded in using thought nourished by tradition in order to examine this new field. Far from being synonymous with absence, emptiness in these processes corresponds to an acceptance of a reality itself subordinated to the breathing of the world. Huang Yongping and Cai Guoqiang provide two examples of an approach in which the questions of identity and of dialogue with the West find its overcoming in a strategy disclaiming the dualism which usually prevails in this kind of debate. The Western world has been fascinated by the art and thought of the East for centuries. Emptiness has often been treated as nothingness in a negative sense (Hegel, Schopenhauer and Nietzsche). Other sources, however, have made us more open to the thought about emptiness. The inspiration of Zen Buddhism is only one example : recent publications by Jacquelynn Baas, Helen Westgeest and the authors gathered together by the American exhibition The Third Mind, all bear witness to its importance in the post-war period. The artists that I have selected here, Marcel Duchamp, Yves Klein and Robert Irwin, each have an original relationship with this corpus of images, concepts and experiences without ignoring the specifically Western contributions.
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Figures de Satan : l'art contemporain face à ses démons : de 1969 à nos jours / Figures of Satan : contemporary art facing its demons : from 1969 to the presentBianciotto, Benjamin 29 September 2018 (has links)
La représentation de Satan et de ses différentes dénominations a constitué un sujet majeur de l’histoire de l’art occidental chrétien des premiers siècles de notre ère jusqu’au début du vingtième siècle. Alors que nous estimions le thème définitivement abandonné suite au fort recul de la pensée religieuse – notamment de la croyance au Diable – dans les sociétés actuelles, nous relevons que l’art contemporain lui accorde une place prépondérante dans sa production et ses manifestations. Le constat de ce décalage ostensible est à l’origine de la volonté d’étudier les raisons, les expressions et les conséquences qui accompagnent la présence de Satan dans l’art d’aujourd’hui. Pour rendre compte de cette discordance, cette thèse se scinde en trois mouvements : une étude comparative de l’histoire de la figure entre son passé et son présent, puis de sa disparition relative à sa réincarnation effective ; une analyse du traitement de l’imagerie diabolique par les artistes, et des messages qu’ils transmettent à travers elle ; une réflexion sur la survie théorique de la figure, et sur le silence du monde de l’art face à l’omniprésence de sa représentation. Le «retour» du Diable s’explique par deux raisons principales : détaché de ses racines théologiques, il est devenu aisément manipulable ; héritière de son glorieux passé, son image possède une force symbolique irremplaçable. La figure de Satan dans l’art contemporain est le reflet de nos sociétés, de nos angoisses, et de nos espoirs de libération – symptôme et possible remède. Vouloir l’ignorer revient à refuser d’affronter la préoccupante situation sociopolitique du monde : un vœu pieux potentiellement dangereux. / The representation of Satan in his various denominations has constituted a major topic for Western Christian art history, from the first centuries A.D. to the beginning of the twentieth century. While, following the large decline of religious thought and of the belief in the Devil, the theme was considered as permanently obsolete in our present day societies, we notice that contemporary art provides it a leading place in its productions and expressions. The genuine will to study the reasons, the manifestations and the consequences accompanying the presence of Satan in today’s art comes from the observation of this blatant discrepancy. In order to figure out this discordance, this thesis is divided in three parts: a comparative study of the figure between its past and its present, then from its relative disappearance to its effective reincarnation; an analysis of the diabolical imagery as it is treated by artists, and of the messages they deliver through it; a reflection on the theoretical survival of the figure, and on the art world’s silence in the face of his omnipresent representation. The Devil’s “come back” can be explained by two main reasons: cut from his theological roots, this character is easily maneuverable; his image possesses an irreplaceable strength inherited from his glorious past. The figure of Satan in contemporary art mirrors our societies, our fears, our hope for liberation – a symptom and a possible remedy. To try to avoid it is to refuse to contend with the worrying socio-political situation of the world: a potentially dangerous vain wish.
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Etirer la communauté artistique au monde: une sociologie de la mondialisation artistique :enquêtes sur les controverses autour de l' "art contemporain africain"Gilsoul, Sarah 17 February 2015 (has links)
Cette thèse envisage la mondialisation de l'espace artistique sous l'angle des représentations et des valeurs de l'art qui soutiennent le phénomène et lui donnent forme. Cette problématique est abordée au travers du cas de l' "art contemporain africain", des disputes et des controverses dont il est l'objet. Parce que ces dernières se manifestent principalement à l'occasion de grandes expositions et de biennales d'art contemporain en Europe comme en Afrique, elles constituent les terrains d'enquête de la recherche. / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Ktf ; suivi de, La culture populaire et le rire comme instruments de détournement des discours dominants et de la culture consacrée dans Borderline et La brèche de Marie-Sissi LabrècheFrancoeur, Isabelle 08 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Ktf, la première partie de ce mémoire, est un récit au « je » qui tente de reproduire
le parler des jeunes québécois. Il présente une vision des relations amoureuses au temps
des nouvelles technologies à travers les yeux d’une jeune femme de 20 ans souffrant de
dépendance affective. Le discours se double d’une réflexion sur l’endoctrinement par les
discours sociaux qui poussent à accorder une grande importance au paraître. La narratrice,
par son point de vue à la fois sarcastique et aliéné, s’attarde à raconter son banal quotidien,
tout en reconduisant une multitude de stéréotypes et en pigeant allègrement dans le
répertoire du kitsch et des pensées préconçues. Toutefois, grâce à son sens de
l’autodérision, la narratrice insuffle à son récit une bonne dose de ridicule ce qui a pour
effet de dévoiler le vide de sens qui sous-tend cette culture du paraître.
La seconde partie de ce mémoire est un essai qui s’intéresse la culture populaire et
au rire comme instruments de détournement des discours dominants et de la culture
consacrée dans Borderline et La brèche de Marie-Sissi Labrèche. Cet essai en trois parties
s’attarde d’abord à faire ressortir les références au tragique dans les deux récits de l’auteure,
afin de montrer comment leurs héroïnes Sissi et Kiki sont oppressées par les grands
discours du système officiel. Ensuite, les parties deux et trois portent sur le détournement
que les narratrices font subir au tragique en le confrontant à diverses manifestations de la
culture populaire comique, dont le kitsch, le grotesque, le ridicule, le carnavalesque et le
trash. / Ktf, the first part of this M.A. Thesis, is a narrative that attempts to reproduce the
orality of young people in Quebec. It presents a vision of love relationships in the age of
new technologies through the eyes of a 20-years-old girl suffering from emotional
dependence. The discourse is coupled with a reflection on indoctrination by social
discourses that give great importance to appearing. The narrator, from her sarcastic and
alienated point of view, dwells on her banal daily life, while reiterating a multitude of
stereotypes and while gleefully pumping into kitsch repertoire and preconceived thoughts.
However, thanks to her sense of self-deprecation, the narrator infuses her story with a good
dose of ridicule, which has the effect of revealing the meaninglessness that underlies this
culture of appearances.
The second part is an essay on popular culture and laughter as instruments for
diverting dominant discourses and consecrated culture in Borderline and La brèche by
Marie-Sissi Labrèche. This three-part essay focuses first on highlighting references to
tragedy in the author's two narratives, in order to show how their heroines Sissi and Kiki
are oppressed by the great rhetoric of the official system. Then, parts two and three analyze
how Labrèche turns away the tragic by confronting it with various manifestations of comic
popular culture, including kitsch, grotesque, ridiculous, carnivalesque and trash.
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Manières de voir et d’être vue : l’impact des regards télévisuels dans Acide sulfurique d’Amélie Nothomb et Les Sorcières de la République de Chloé DelaumeLeduc, Marie 06 1900 (has links)
Depuis 1984 (1949) de George Orwell, la télévision et les regards (panoptiques et synoptiques) qu’elle engendre constituent un leitmotiv du genre dystopique. Dans les dystopies Acide sulfurique (2005) d’Amélie Nothomb et Les Sorcières de la République (2016) de Chloé Delaume, ils occupent une place centrale. Imposant une façon de voir au moyen du cadrage de la caméra et transmettant le contenu filmé à un nombre illimité de téléspectateurs, ils sont responsables de l’horrible traitement des protagonistes. Les héroïnes, Pannonique et la Sybille, sont exposées sans leur accord sur les écrans des habitants de leur pays qui se divertissent de leurs malheurs.
Les œuvres des autrices à l’étude critiquent toutes deux, chacune à leur manière, la « société du spectacle » (Guy Debord, 1967) qu’encourage la télévision. Suivant des perspectives intermédiales et féministes, ce mémoire s’intéresse aux conséquences de la contamination non seulement des personnages féminins mais également du genre romanesque lui-même par les regards télévisuels. Il semble avant tout qu’ils aient un effet non négligeable sur les protagonistes, puisqu’elles sont jugées selon leur apparence par les téléspectateurs et que leur sexe conditionne l’image qui leur est attribuée (la sorcière, la vierge, l’amoureuse, etc.). Or, l’impact des regards télévisuels ne se limite guère à l’intrigue des romans, puisqu’ils contaminent aussi la forme, la structure et la narration des œuvres. Acide sulfurique et Les Sorcières de la République apparaissent comme des « livres-écrans » qui font adopter la position de téléspectateur à leur lectorat et accueillent simultanément le virus télévisuel au sein du livre, tout en le combattant de l’intérieur. / Since George Orwell’s 1984 (1949), television and the (panoptic and synoptic) gazes that it generates have been a leitmotif of dystopian fiction. In the dystopian novels Acide sulfurique (2005) by Amélie Nothomb and Les Sorcières de la République (2016) by Chloé Delaume, they play a central role. By imposing a way of seeing through the framing of the camera and by transmitting the filmed content to an unlimited number of viewers, televisual gazes are responsible for the horrible treatment of the protagonists. The heroines, Pannonique and Sybille, are exposed without consent on the screens of fellow citizens who are entertained by their misfortunes.
The works by the two authors examined both critique, each in their own way, the “society of the spectacle” (Guy Debord, 1967) that television encourages. From an intermedial and a feminist perspective, this research analyses the televisual gazes’ contamination of the novel that occurs through the portrayal of the female characters, but also through the form of the works themselves. Firstly, it seems that they have a significant effect on the protagonists, since they are judged by the viewers according to their appearance and because their sex conditions the image assigned to them (the witch, the virgin, the lover, etc.). However, the impact of televisual gazes is not limited to the intrigue of the novels : they also contaminate the form, structure and narration of the works. Acide sulfurique and Les Sorcières de la République appear as “screening books” inviting readers to adopt a viewer’s role and hosting televisual gazes like a virus, all while fighting them from the inside.
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La gloire de la bêtise : régression et superficialité dans les arts depuis la fin des années 1960 / In praise of dumbness : regression and shallowness in the arts since the late 1960sLabar, Morgan 24 November 2018 (has links)
Depuis la fin des années 1960 se sont développées différentes pratiques artistiques délibérément bêtes, assumant et parfois même revendiquant leur bêtise. Dans une approche ancrée à la fois dans l'histoire culturelle et la théorie esthétique, prenant en compte les paramètres que sont les modalités d'exposition, l'industrie du divertissement et le rôle des collectionneurs, il s'agit de comprendre comment un phénomène à l'origine excentré, marginal et parfois contestataire, est devenu une donnée centrale de la production artistique contemporaine. Le premier mouvement revient sur la tradition de la bêtise en histoire de l'art. Partant de l'expression « bête comme un peintre », y est proposé une relecture du « retour à la peinture» du début 1980 (Figuration Libre, Mülheimer Freiheit à Cologne, bad painting américaine). Le deuxième moment porte sur les mécanismes de diffusion, d'expansion, de légitimation et d'institutionnalisation de l'art bête dans les années 1990 et 2000, abordant notamment les pratiques Martin Kippenberger, Jeff Koons, Paul McCarthy, Mike Kelley, Richard Jackson, Gelitin, Wim Delvoye ou encore Damien Hirst. Le troisième et dernier temps consiste en une généalogie alternative de cette histoire de la bêtise en prenant la Californie comme paradigme. On y développe l'hypothèse qu'à Los Angeles sont en germe, depuis le milieu des années 1960, les formes de bêtise artistique qui s'imposent à l'échelle internationale depuis les années 1990 : l'industrie du divertissement et le culte du succès, de la célébrité et de la richesse, et son contre-point dynamique, son envers dévoyé, le modèle du bad boy made in L.A. / Stupidity (bêtise) can be apprehended as bodily, vulgar, even regressive. Or it can simply be understood as foolish, silly or childish. I investigate all of these strains of "bêtise" in order to demonstrate the key role it has played in shaping aesthetic styles and debates about contemporary art from the late 1960s to the present day. The dissertation thus traces these fluctuations by looking at the shift from the 1960-l 970s, when dumbness, used as a critical tool, occupied a position at the margins of the art world, to the l 980-1990s when "bêtise" began to constitute an autonomous aesthetics mobilized by the art world's biggest stars. What used to be marginal then became preeminent, what used to be popular culture became high art, while lowbrow turned into highbrow. The first part takes a look back at the tradition of stupidity in art history. Viewed from the popular phrase "stupid as a painter", I propose a reevaluation of the so-called "return to painting" in the early 80s (Figuration libre, Bad Painting, Mülheimer Freiheit Grup in Koln) as an initial step. The second section analyses the mechanisms of diffusion, expansion, legitimation and institutionalization of "dumb art" in the 90s and 2000s, focusing on practices of artists like Martin Kippenberger, JeffKoons, Paul McCarthy, Mike Kelley, Gelitin, Wim Delvoye or Damien Hirst. The third and last part is an attempt to write an alternative narrative to this history of stupidity, in which I propose California as a paradigmatic model. The entertainment industry and the cult of success, fame and wealth, and its dynamic counterpoint, its dark side, the made-in-L.A.-bad-boy model played major roles in that process.
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Le Parsifal de Jonathan Meese : enquête ethnographique sur un projet de mise en scène contemporaine / The Parsifal of Jonathan Meese : ethnographic Case-Study of a Contemporary Staging Project / Der PARSIFAL von Jonathan Meese : eine ethnografische Fallstudie eines zeitgenössischen InszenierungsprojektsLe Calvé, Maxime 05 November 2018 (has links)
La présente monographie s’inscrit dans le champ de l’anthropologie de l’art et dans celui des études théâtrales. Elle est constituée de plusieurs enquêtes ethnographiques qui visent à rendre compte, par une série de récits et d’analyse, du destin singulier d’un projet artistique que j’ai accompagné entre 2014 et 2017 : la conception d’une mise en scène pour l’opéra Parsifal. A travers cet évènement, je raconte l’histoire d’une rencontre paradoxale entre un artiste contemporain, Jonathan Meese, né en 1970, et un artiste du passé, Richard Wagner(1813-1883). Le spectacle devait avoir lieu dans le cadre du Festival de Bayreuth de 2016. Sa mise en scène, avec scénographie et costumes, fut conçue par Meese et ses équipes, et présentée aux intendantes. Mais l’affaire tourna mal : la rupture de contrat fut l’occasion d’une vive polémique. Pourtant la rencontre a bien pris place, comme processus de conception, dans les performances de l’artiste, et engendra un autre opéra – le Mondparsifal – présenté à Vienne puis à Berlin en 2017.Jonathan Meese occupe une place importante dans le paysage contemporain de l’art en Allemagne. Artiste plasticien touche-à-tout, il a fait de son personnage le médium central de son œuvre, par une mise en abysse permanente de sa position de grand artiste, entre génie romantique et artiste brut. Il est célèbre pour ses discours provocateurs – il proclame la « dictature de l’art » et reprend le salut hitlérien dans une esthétique influencée par le mouvement punk.Jouant des ambivalences de l’héritage Richard Wagner, Meese fait intervenir dans ses œuvres la figure du maître de Bayreuth, parmi d’autres figures issues de la haute culture allemande mais aussi de la culture populaire. L’exploration des enjeux de son engagement par le Festival montre que l’association de ces deux personnages, par l’étrange résonnance qu’elle produit,a le potentiel d’actualiser une part de l’héritage de Richard Wagner : la dimension radicale et totale de son œuvre.Cependant, l’enquête ethnographique réalisée parmi les wagnériens, au Cercle Richard- Wagner de Paris et au Festival de Bayreuth, montre que cet héritage est l’objet d’autres enjeux qui rendent le renouvellement difficile. D’autres préoccupations personnelles et d’autres valeurs, liés à l’excellence musicale, à la mondanité élitiste et la convenance touristique, favorisent une rigidification des attentes des publics. Celle-ci aura empêché l’œuvre réunissant Meese et Wagner de voir le jour.Le récit de la conception du spectacle qui fut imaginé pour Bayreuth montre les différents métiers aux prises avec les exigences de cette rencontre entre art contemporain et drame musical. Des divergences importantes y ont été observées quant aux manières de procéder ensemble sur le « sentier » de la création, et ce jusqu’à la présentation finale. Je décris la manière dont les images émergent dans l’espace de la discussion, comment différents supports sont utilisés pour les laisser évoluer ou pour les fixer temporairement. Je montre l’évolution cyclique des « versions » reprises à chaque séance, ainsi que les compétences des collaborateurs de l’artiste dans cet effort cognitif distribué.Enfin, j’ai utilisé la méthode ethnographique du dessin sur le vif pour faire le récit des répétitions de l’opéra contemporain Mondparsifal. Par cette méthode du dessin, par ses développements théoriques et par ses récits en première personne, cette dissertation pose l’étude des ambiances comme élément central dans le compte rendu des processus de création. Cette enquête interdisciplinaire met en évidence la singularité de Jonathan Meese en tant qu'artiste et producteur de théâtre, tout en abordant des questions plus vastes sur les processus créatifs polémiques. / This doctoral dissertation interweaves the fields of anthropology of art and that of performance studies to examine the work of Jonathan Meese around the drama Parsifal. Through several ethnographic inquiries presented as a series of narratives and analysis, this monograph addresses the singular destiny of an artistic project that I followed in participant observation between 2014 and 2017: the conception of a staging for the opera Parsifal. This event allows the telling of the story of a paradoxical encounter between a contemporary artist, Jonathan Meese, born in 1970, and an artist of the past, Richard Wagner (1813-1883), two controversial polemicist creative figures in the Germany of their own times.The show was to take place in the 2016 edition of the Bayreuth Festival. The staging, with scenography and costumes, was designed by Meese and his team, and presented to the intendants. But the affair did not turn out as planned: they were not accepted for the Festival and the breach of contract was the occasion for a lively controversy. Yet the encounter took place, as a design process, in the performance of the artist, and brought forth another opera - the Mondparsifal - presented in Vienna and Berlin in 2017.Jonathan Meese holds an important position in the contemporary art landscape in Germany. A prolific visual artist, he has made his character the central medium of his work, by a permanent mise en abime of his position as a great artist, between romantic genius and art “brut”. He is famous for his provocative speeches - he proclaims the "dictatorship of art" and performs Hitler's salutes in an aesthetic influenced by the punk movement. Playing with the ambivalences of the Richard Wagner legacy, Meese brings into his work the figure of the Bayreuth master since the beginning of Wagner’s’ career – along with pop-culture figures and fairy-tales characters. The exploration of the stakes of his engagement by the Festival shows that the association of these two characters, by the strange resonance that it produces, has the potential to update a part of the heritage of Richard Wagner: the radical and total dimension of his controversial work. However, the ethnographic survey carried out among the Wagnerians, at the Richard-Wagner Circle of Paris and the Bayreuth Festival, shows that this heritage is the subject of a complex set of tensions that make renewal difficult. Personal concerns and long-established aesthetic musical values, discourses related to musical excellence, elitist worldliness and touristic convenience, favour a stiffening of public expectations.The first-person narrative of the staging's conception depicts the professional team struggling with the requirements of this encounter between contemporary art and musical drama. Significant divergences were observed as to how to proceed together on the "path" of creation - until the final presentation. I describe how the images of the staging emerge in the discussion space, how different media is used to let them evolve or to fix them temporarily. I show the cyclical evolution of the "versions" taken up at each session, as well as the skills of the collaborators of the artist in this effort of distributed cognition.Finally, I used ethnographic drawing to relate the rehearsals of the contemporary opera Mondparsifal. Through drawings, theoretical approaches, and ethnographic narrative this dissertation stays linked with the study of atmospheres as a central element in the account of the processes of creation. This interdisciplinary inquiry highlights the singularity of Jonathan Meese as an artist and theatre producer while engaging with larger questions about polemical creative processes. / Diese Dissertation verbindet die Bereiche Anthropologie der Kunst und Performance Studies, um das Werk von Jonathan Meese um das Drama Parsifal zu untersuchen. Durch mehrere ethnografischen Untersuchungen, die als eine Reihe von Erzählungen und Analysen präsentiert werden, widmet sich die Monographie dem einzigartigen Schicksal eines künstlerischen Projekts, das ich zwischen 2014 und 2017 in teilnehmender Beobachtung verfolgt habe: die Konzeption einer Inszenierung für die Oper PARSIFAL. Dieses Ereignis ermöglicht die Narration der Geschichte einer paradoxen Begegnung zwischen einem zeitgenössischen Künstler, Jonathan Meese (Jahrgang 1970) und einem Künstler der Vergangenheit, Richard Wagner (1813-1883) - zwei umstrittene, polemische und schöpferische Figuren in Deutschland.Die Aufführung sollte 2016 im Rahmen der Bayreuther Festspiele stattfinden. Die Inszenierung mit Szenografie und Kostümen wurde von Meese und seinem Team entworfen und den Intendanten präsentiert. Aber die Sache lief nicht nach Plan: Sie wurden für das Festival nicht angenommen, der Vertragsbruch verursachte einen Skandal. Doch die Begebenheit fand als Entwurfsprozess und in einer Performance des Künstlers statt und brachte eine weitere Oper hervor - das MONDPARSIFAL -, das 2017 in Wien und Berlin aufgeführt wurde.Jonathan Meese nimmt eine wichtige Position in der zeitgenössischen Kunstlandschaft Deutschlands ein. Als bildender Künstler hat er seinen Charakter zum zentralen Medium seiner Arbeit gemacht, indem er seine Position als Künstler, zwischen romantischem Genie und der Art "brut", immer wieder hinterfragt. Er ist berühmt für seine provokanten Reden, proklamiert die "Diktatur der Kunst" und führt den Hitlergruß in einer von der Punk- Bewegung beeinflussten Ästhetik aus. Mit den Ambivalenzen des Richard-Wagner- Nachlasses spielend, bringt Meese die Figur des Bayreuther Meisters von Anfang an mit Popkulturfiguren und Märchenfiguren zusammen. Die Erforschung seines Auftrags bei den Bayreuther Festspiele zeigt, dass die Verbindung der beiden Charaktere, durch die besondere Resonanz, die sie erzeugt, das Potential hat, einen Teil des Erbes von Richard Wagner zu aktualisieren: die radikale und totale Dimension dieser kontroversen Arbeit. Die ethnografische Untersuchung der Wagnerianer, des Richard-Wagner-Verbandes in Paris und der Bayreuther Festspiele zeigt jedoch, dass dieses Erbe komplexe Spannungen erzeugt, die eine Erneuerung erschweren. Persönliche Anliegen und alteingesessene ästhetische Vorstellungen von Musik, Diskurse in Bezug auf musikalische Exzellenz, elitäre Weltläufigkeit und touristische Bequemlichkeit begünstigen eine Versteifung der öffentlichen Erwartungen.In der Erzählung des Konzeptionsprozesses wird das professionelle Team dargestellt, das sich mit der Begegnung zwischen zeitgenössischer Kunst und Musiktheater auseinandersetzt. Signifikante Konflikte wurden beobachtet, wie auf dem "Weg" der Schöpfung bis zur endgültigen Präsentation gemeinsam vorzugehen ist. Ich beschreibe, wie die Bilder der Inszenierung im Diskussionsraum entstehen, wie verschiedene Medien dazu benutzt werden, sich zu entwickeln oder temporär zu fixieren. Ich zeige die zyklische Entwicklung der "Versionen", die in jeder Sitzung aufgegriffen wurden, sowie die Fähigkeiten der Mitarbeiter des Künstlers in diesem Bemühen um verteilte Erkenntnis.Schließlich habe ich ethnografische Zeichnungen verwendet, um die Proben der zeitgenössische Oper MONDPARSIFAL zu erzählen. Durch Zeichnungen, theoretische Ansätze und ethnografische Narrationen ist die Dissertation mit dem Studium der Atmosphären als zentralem Element in der Darstellung der Schöpfungsprozesse verbunden. Diese interdisziplinäre Untersuchung beleuchtet die Einzigartigkeit von Jonathan Meese als Künstler und Theatermacher, und beschäftigt sich mit zentralen Fragen zu kreativen Prozessen.
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Photographie d'art et culture visuelle contemporaines : vers des pratiques photographiques technologiques.Fiset, Daniel 08 1900 (has links)
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