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Les métaphores dans les romances de William Shakespeare : 'Pericles', 'Cymbeline', 'The Winter’s Tale' et 'The Tempest' : des prescriptions rhétoriques à l’écriture dramatique / Metaphors in Shakespeare's romances : Pericles, Cymbeline, The Winter's Tale, The Tempest : from rhetorical prescriptions to playwritingMuller, Barbara 09 December 2016 (has links)
L’usage que fait Shakespeare des métaphores dans les romances (Pericles, Cymbeline, The Winter’s Tale et The Tempest) contrevient aux prescriptions des traités de rhétorique anglais du XVIe siècle quant à l’élaboration de cette « figure du transport ». Les métaphores dans les romances sont marquées par une forte promotion de l’hybridité, que ce soit celle de la figure elle-même ou celle que le trope induit. Les métaphores que les rhétoriciens auraient pu qualifier d’inconvenantes et de cherchées trop loin contribuent à enrichir le genre protéiforme des pièces et la palette des émotions suscitées chez le spectateur. Elles ont aussi pour fonction de produire des effets catoptriques, de construire des identités sociales et sexuelles fluctuantes et complexes et de créer une dialectique subtile entre le visuel de la scène et celui de l’œil intérieur. Dès lors, le déploiement des métaphores au-delà des règles érigées par les rhétoriciens permet au dramaturge de révéler au mieux la diaprure du monde et celle des êtres. / Shakespeare’s use of metaphors in the romances (Pericles, Cymbeline, The Winter’s Tale and The Tempest) breaks the rules of decorum such as they were prescribed by sixteenth-century rhetoricians concerning the elaboration of this “figure of transport”. Metaphors in the romances tend to promote hybridity in a very powerful way. The figure, which relies on the art of grafting meanings, creates generic hybridity. Metaphors which may well have been deemed inappropriate and far-fetched by Renaissance rhetoricians are a means of strengthening the protean genre of these plays and producing an elaborate affective response in the audience. Moreover, they produce catoptric effects, build complex and fluctuating social and sexual identities and construct a dialectic relation that invites the spectator to approach the plays both with their physical and their inner eyes. Therefore, the development of metaphors beyond strict rhetorical rules enables the playwright to change perspectives and embrace a larger view of the world.
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Les Tombeaux, en France, à l’époque baroque : essai d’analyse rhétorique / The Baroque Tombeaux in France : a Rhetorical AnalysisDepersin, Françoise 08 December 2011 (has links)
Le corpus des Tombeaux français, dont la production s'étend du milieu du XVIIe siècle jusqu'à la troisième décennie du XVIIIe siècle, regroupe des pièces instrumentales dont le titre emprunte un nom de genre poétique. Si le tombeau poétique est un hommage posthume, qu'advient il de cet hommage en musique, quelles sont les stratégies musicales suscitées par ce titre littéraire, qui ne renvoie à rien de musical ?On a choisi, pour répondre à cette question, de tenter une analyse menée grâce à l’emprunt de notions rhétoriques appartenant aux domaines de l’elocutio et de la dispositio. Les stratégies représentatives, imitatives, affectives et formelles adoptées par les Tombeaux ont ainsi pu être appréhendées. Représentant, par l’insistance sur le mouvement descendant de la catabasis, la chute dans la mort, ils donnent à entendre, pour certains, les cloches des cérémonies funèbres ou les défaillances de la voix plaintive et affectent l’auditeur d’un malaise que celui-ci sait mimétique des souffrances du deuil. Exposant, clairement leur dessein, en début de pièce (représenter la chute), ils culminent, pour la majorité d’entre eux, en un crescendo émotionnel propre à la péroraison, d’autres pièces préférant, en revanche, une stratégie d’apaisement ou encore de consolation.Si les notions rhétoriques mobilisées ont permis d’accéder à l’éloquence des Tombeaux, en retour le succès de certaines de ces notions témoigne de leur pertinence, au delà du seul discours verbal. La rhétorique devient bien, alors, cette « structure mère » de la pensée européenne, à l’époque baroque, décrite par Marc Fumaroli. / The corpus of French instrumental work, the Tombeau, whose production extends from the middle of the seventeenth century to the third decade of the eighteenth century, borrows its name from a poetic genre. If the poetic, literary tombeau is a posthumous homage, how do we approach this musical homage? What are the corresponding musical strategies of a genre whose title is derived from a literary and not a musical genre? In order to answer this question, we chose an analysis that borrows from rhetorical notions, in particular, those belonging to the domain of elocutio, as well as those belonging to the domain of dispositio. Through this type of analysis, the representational, imitative, affective and formal strategies, appropriated by the musical Tombeaux, are understood. The Tombeaux, insisting on the descending movement of the catabasis – the falling into death – may convey to the ear the toll of funeral bells or the failure of the plaintive voice and affect the listener with a malaise, which replicates the suffering of mourning. Clearly exposing their design at the beginning of the piece (representing the fall), the majority of the Tombeaux culminate in an emotional crescendo characteristic of the peroratio, while others prefer a strategy of calming and consolation.If the use of rhetorical notions in our analysis permit access to the eloquence of the Tombeaux, in return, the success of certain of these notions is proof of their pertinence beyond their usage for verbal discourse. Thus, rhetoric becomes, as described by Marc Fumaroli, the structure mère of European thought during the Baroque period.
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La poésie, clef de la critique de Jean Paulhan / Poetry, the key to Jean Paulhan’s criticismBarthélemy, Clarisse 09 September 2016 (has links)
Jean Paulhan a consacré son œuvre à la recherche des lois de l’expression et à la mise au point d’une méthode critique qui en tienne compte. Cette quête s’enracine dans l’étude et l’expérience poétiques : elle commence avec les Hain-teny, poésies populaires malgaches, trouve sa formule critique dans Clef de la poésie et s’achève dans Le Don des langues, tandis que dans Les Fleurs de Tarbes sont posés les termes d’un renouvellement de la critique. Quel rapport à la poésie Jean Paulhan entretenait-il pour en faire le lieu de sa maturation critique ? C’est à cette question que tente de répondre cette thèse, en étudiant la place et la fonction de la poésie dans la vie et dans l’œuvre de Jean Paulhan. Une première partie présente une approche chronologique et sociologique du lien qu’entretient Jean Paulhan à la poésie, à travers ses découvertes propres, la formation complexe de ses réseaux de relations et son positionnement au sein du champ de la littérature, enfin son action en faveur de la poésie en tant que lecteur et éditeur. Une seconde partie analyse les enjeux de la poésie, à l’intérieur de l’œuvre de Jean Paulhan, dans la définition d’une méthode critique et la découverte de soi en sujet critique. Il s’agit ainsi de montrer comment, en cherchant la « clef de la poésie », Jean Paulhan trouve dans la poésie la clef de la critique et comment cette intimité intellectuelle entre l’expérience poétique et la méthode critique irradie non seulement au sein d’une majeure partie de la communauté poétique, mais aussi au sein de toute son œuvre et jusqu’à sa personnalité d’écrivain. / Jean Paulhan devoted his work to the research of the laws of expression and to the development of a criticism method, which would take them into account. That quest takes root in his studying and experiencing of poetry: it starts with the Hain-teny, poésies populaires malgaches, achieves its critical formula in Clef de la poésie and ends up with Le Don des langues, while the basis of the renewal of criticism is set down in Les Fleurs de Tarbes. What kind of a relationship with poetry did Jean Paulhan maintain that would stand for the starting point of his own idea of criticism? In order to answer this question, this dissertation sets out to define the place and role of poetry in Jean Paulhan’s life and work. In its first part, the dissertation shows a chronological and sociological study of the link between Jean Paulhan and poetry, through his own finds, through the building of a complex network and his positioning in the literary field, lastly through his action for poetry as a reader and as a publisher. In its second part, the dissertation analyses how poetry is at stake, throughout Jean Paulhan’s work, in the invention of a criticism method, and in the discovery of his own self as a critique. This study means to show how Jean Paulhan, by looking for “the key to poetry”, finally finds in poetry the key to criticism, and how such an intellectual intimacy between the experiencing of poetry and the criticism method spreads through a large part of the poet community and enlightens both his whole work and his personality as a writer.
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La représentation de la femme dans les héroïdes d’Ovide : parole et mémoire dans les lettres XII, XX et XXI / The representation of women in Ovid’s heroines : speech and memory in the letters XII, XX and XXIAlekou, Stella 12 November 2011 (has links)
Dans une perspective toute à la fois poétique, rhétorique et juridique, ainsi que générique et intertextuelle, cette étude propose une réflexion sur la mémoire et la parole de l’héroïne ovidienne. Une lettre simple (Médée, Héroïde XII) et une lettre double (Acontius et Cydippe, Héroïdes XX-XXI) sont au cœur de notre recherche. Médée et Cydippe allient le souvenir de l’instant à la parole intime et nous invitent à illustrer la représentation de la femme qui surgit au sein de l’art poétique du pathos, puis à affirmer la légitimation de son statut juridique dans une vraisemblance historique, et à apercevoir, dans un dernier temps, son émancipation, conquise dans une diversité dialogique et tensionnelle des genres et des textes. Les interférences textuelles avec les modèles fondateurs sont bien répertoriées, dans le cadre d’une allusion propre à faire apparaître une réécriture métaphorique de la réflexivité, dans un entrecroisement des instants que favorise particulièrement la figure d’Ariane catullienne (Carmen LXIV). Menée dans cet esprit, l’étude de la réminiscence littéraire est effectuée dans un travail des mots et des notions, pour la recherche d’une véritable mimésis poétique. Cette lecture aboutit à dégager la valeur autoréflexive de l’image du texte : mémoire ingénieuse et parole polysémique participent à un jeu savant où la figure féminine et la poiésis composée sont, à vrai dire, inséparables. Là réside encore l’originalité ovidienne : entre le souvenir de l’écrit et le futur de la lecture se situe la parole mnémonique, défense et message ultime de la femme ovidienne, ainsi récompensée. / In a poetic, rhetorical and juridical perspective, as well as a generic and an intertextual one, this study proposes a reflexion on the ovidian heroine’s memory and speech. A single letter (Medea, Heroine XII) and a double letter (Acontius and Cydippe, Heroines XX-XXI) are at the heart of our research. Combining the memory of the instant with intimate speech, Medea and Cydippe extend an invitation to illustrate the representation of women that emerges from the poetic art of pathos, to affirm the legitimization of her juridical status in a historical plausibility, and to perceive, finally, her emancipation, gained in a dialogical and tensional diversity of genres and texts. The textual interferences with the founder models are well listed in the framework of an allusion that brings out a metaphorical rewriting of reflexivity, in an intersection of moments that particularly privileges the Catullian figure of Ariadne (Carmen LXIV). Carried out in this spirit, the study of literary reminiscence is completed in a work of words and notions for the research of a genuine poetic mimesis. This interpretation leads to highlight the autoreflexive value of the textual image: ingenious memory and polysemous speech participate in a learned play in which the feminine figure and the composed poiesis are, actually, inseparable. Therein can also be found Ovid’s originality: between the written memory and the future reading is set the mnemonic speech, defence and the ultimate message of the ovidian woman, thus rewarded.
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Analyse critique du concept d'aletheia chez Protagoras et GorgiasTchamdja, Eric Padatchona 12 1900 (has links)
Mon objectif dans ce mémoire est d’analyser le concept d’aletheia et ses critères chez Protagoras et Gorgias, les deux plus célèbres figures de la première sophistique. Nous connaissons leurs théories par le biais de leurs détracteurs, le plus célèbre d’entre eux étant Platon, ou, à l’inverse, d’auteurs plutôt sympathiques à leurs égards comme Sextus Empiricus. D’après ces doxographes, les deux sophistes et les sophistes de manière générale passent pour les défenseurs, en philosophie, d’un relativisme, d’un scepticisme, et même dans certains cas, d’un nihilisme. Par l’examen tout aussi minutieux qu’objectif de leurs œuvres on ne peut plus fragmentaires, je tente de dégager, chez les deux penseurs, une théorie de la vérité et de ses critères, qui fait l’économie des miroirs déformants platonicien et sceptique. / With this thesis, I intend to analyze the concept of aletheia and its criteria in Protagoras and Gorgias, the two renowned figures of the original Sophistic movement. We mostly know their theories through their detractors, the most famous of them being Plato. Conversely, many an author sympathetic to them such as Sextus Empiricus has also enlightened us on the matter. According to these doxographers, sophists, essentially, are advocates of relativism, skepticism and even nihilism in some cases. Through an objective and careful analysis of the works of these two scholars – their treatises being quite fragmentary – I will attempt to establish a theory of truth and its criteria while avoiding the pitfalls of a Platonic and skeptical distorted reflection.
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De la réception au renversement de la rhétorique dans le "Gorgias" de Platon / From the reception to the overturning of rhetoric in Plato’s "Gorgias"Dott, Philippa 05 September 2019 (has links)
On considère souvent que le projet de fondation d’une rhétorique philosophique chez Platon ne s’effectue que dans les dialogues du Phèdre et des Lois. Pourtant, la puissance du Gorgias tient dans le fait qu’il articule à la fois l’appréhension du nouveau phénomène social, politique, éducatif que représente la rhétorique, sa critique et sa refondation par le philosophe idéal, Socrate, tout en apportant un nouvel éclairage à l’histoire d’Athènes. Le présent travail propose d’en faire l’étude en accordant une attention particulière au mouvement du dialogue et aux différents visages de la rhétorique qu’incarnent les personnages. On discernera trois étapes fondamentales dans le dialogue : la réception, la réfutation et la refondation dialectique de la rhétorique qui sont finalement reproduites à une échelle plus réduite et métaphorique dans le mythe eschatologique qui conclut l’œuvre. / We often consider that the Platonic project of founding a philosophical rhetoric is carried out only in the Phaedrus and the Laws. However, the force of the Gorgias lies at once in its presentation of the new social, political, and pedagogical phenomenon of rhetoric, the dialogue’s critique and refoundation of this new phenomenon by the ideal philosopher, Socrates, as well as the light it sheds on the history of Athens. The following study proposes to examine these features of the Gorgias by affording a particular attention to the movement of the dialogue and to the different faces of rhetoric embodied by its characters. We will set out three fundamental steps in the dialogue: the reception, refutation, and dialectical refoundation of rhetoric, which are finally reproduced metaphorically, though on a smaller scale, in the eschatological myth that concludes the work.
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L'exemplarité chez Max Aub : une négociation littéraire avec l'autoritéRodriguez-Lefebvre, Renato 01 1900 (has links)
L'exemplarité, qui était une valeur rhétorique chez les Anciens, a été convertie en référent littéraire au sein des premiers recueils de nouvelles. Cette transformation, à l'aube de la modernité, demeure peu commentée. Pourtant, elle est à cheval entre l'histoire culturelle et les études littéraires. L’angle d'analyse repose donc sur une approche combinant une perspective poétique, cherchant les tensions au sein des mots, et une perspective historique, insistant davantage sur le processus d'évolution d'un référent littéraire. C'est en cela que la perspective adoptée se distingue : la pensée littéraire s'approfondit au contact d'une attention dédiée à l'histoire des récupérations littéraires. On parvient ainsi retracer le devenir d'une ressource rhétorique, l'exemple, laquelle allait par la suite enfanter divers genres littéraires et se transformer en legs de la tradition narrative. Ce legs serait par la suite récupéré par plusieurs auteurs, parmi lesquels Max Aub.
La réflexion sera rythmée par différents étapes. Celles-ci correspondent aux chapitres du mémoire : le premier résumera les origines et évolutions de l'exemplum, tandis que le second se concentrera sur le tournant narratif de l’exemplarité. Suivant l'idée que Cervantes incarne, par ses écrits, une mutation décisive de l’exemplarité littéraire, je commenterai davantage la nature de cette mutation. Le troisième chapitre sera celui consacré à Max Aub et à sa relation aux modèles, en usant du prisme de l'exemplarité. Ce travail est essentiellement d'érudition. La perspective que je travaille me permet de combiner l'histoire littéraire et des réflexions sur certains enjeux intertextuels. Le rapport d'Aub avec Cervantès et la tradition désignée permet de narrer davantage la dérivation des exemples. Une telle dérivation est intéressante, dans la mesure où elle signale le souci renouvelé d’une pensée recyclant le chemin de ses prédécesseurs. Le cas d'Aub n'étant pas isolé, on pourra généraliser certaines de nos analyses, et plonger, finalement, dans une question parallèle aux rapports entretenus par les textes : comment naviguer parmi la lourdeur apparente des textes canoniques? Ainsi les répercussions du canon sur les auteurs et autrices qui entendent dialoguer avec celui-ci et y entrer sont-elles au cœur de cette recherche. / A rhetorical value among the Ancients, exemplarity was converted into a literary referent in the first collections of short stories. This transformation, at the dawn of modernity, remains sparsely commented upon. However, it is caught between cultural history and literary studies. The angle of analysis is therefore based on an approach combining a poetic perspective, looking for tensions within words, and a historical perspective, placing greater emphasis on the evolutionary process of a literary referent. This is where the adopted perspective stands out: literary thought delves deeper when encountering an attention dedicated to the history of literary recuperation. In this manner we can track the transformation of a rhetorical resource, the example, which would later give birth to various literary genres and transform itself into a legacy of the narrative tradition. This legacy would then be recovered by several authors, including Max Aub.
This reflection will be punctuated by different stages. These correspond to the chapters of the master’s thesis: the first will summarize the origins and evolutions of the exemplum, while the second will focus on the narrative turn of exemplarity. Following the idea that Cervantes embodies, through his writings, a decisive mutation of literary exemplarity, I will comment further on the nature of this mutation. The third chapter will be devoted to Max Aub and his relationship to models, using the prism of exemplarity. This work is essentially scholarly. The perspective I work with allows me to combine literary history and reflections on certain intertextual issues. Aub's relationship with Cervantes and the designated tradition allows us to narrate more fully the derivation of the examples. Such a derivation is interesting, insofar as it signals the renewed concern of a thought recycling the path of its predecessors. Since Aub's case is not isolated, we can generalize some of our analyses, and finally dive into a question parallel to the relationships maintained by the texts: how to navigate through the apparent heaviness of the canonical texts? Thus, the repercussions of the canon on the authors who intend to dialogue with it and enter it are at the heart of this research.
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Rapport aux Anciens et évolution de la polémique contre le moyen-platonisme dans les Discours platoniciens (Or. II-IV) d'Aelius AristideVoyer, Martin 27 January 2024 (has links)
Les Discours platoniciens (Or. II-IV) d'Aelius Aristide – le Pour la rhétorique (Or. II), le À Capiton (Or. IV) et le Pour les Quatre (Or. III) – ont le plus souvent été étudiés dans leur ensemble comme s'ils formaient une seule œuvre rédigée dans les mêmes circonstances. D'un autre côté, les relations qui unissent ces discours au moyen-platonisme n'ont pas donné lieu à des recherches approfondies. La thèse vise donc à mieux comprendre ces discours dans leur progression en réinscrivant la polémique dans le contexte du moyen-platonisme. Les deux axes privilégiés concernent le rapport à la tradition culturelle grecque : le premier est l'attitude préconisée et observée à l'égard de Platon et des Anciens ; le second se compose des principes régissant l'exégèse des textes du philosophe. Il s'agit aussi de mieux cerner la spécificité et la pertinence du Pour les Quatre, le discours le moins étudié du corpus. L'approche diachronique dicte la structure de la thèse, les discours étant étudiés dans leur ordre de rédaction. Concernant le premier axe, celui de l'attitude à l'égard des Anciens, le type de rapport qui est préconisé et mis en pratique demeure essentiellement le même à travers les trois discours : Aristide promeut la rivalité et il la met ouvertement en pratique avec Platon. Des infléchissements, qu' il est possible d'expliquer à la lumière du moyen-platonisme, apparaissent toutefois avec chaque texte. Le Pour la rhétorique exalte l'audace qui est nécessaire pour contredire un Ancien par opposition à la lâcheté de ceux – les platoniciens – qui n'osent s'opposer à une figure d'autorité. À partir du À Capiton, l'insistance porte sur la retenue et le respect qui devraient caractériser le traitement des Anciens. Du À Capiton au Pour les Quatre, c'est l'écriture qui épouse de plus en plus une rhétorique de la retenue tout en intensifiant la gravité des reproches. Le Pour les Quatre apparaît comme l'aboutissement de l'entreprise aristidienne car il fait du rapport à la tradition un thème majeur et structurant, en plus de clarifier l'enjeu soulevé par cette problématique à l'époque impériale, soit la survie de l'hellénisme. Les Discours platoniciens sont très cohérents en ce qui concerne le second axe, l'exégèse des dialogues de Platon, car ils signalent tous l'insuffisance des catégories médioplatoniciennes. Toutefois, seul le Pour les Quatre s'attaque au Gorgias à partir de ces catégories. C'est aussi dans ce discours qu'un effet spéculaire constant apparaît entre Platon et Aristide : le premier corromprait des lecteurs par ses critiques simples et sans retenue, tandis que le second procèderait à l'inverse. La spécificité du Pour les Quatre apparaît aussi à travers l'importance accrue qu'y prennent les actions visant la préservation de l'hellénisme. Sur ce point, l'action politique et la pédagogie des Quatre sont représentées de manière à recouper dans leurs principes l'éducation qu'Aristide entend mettre en œuvre à travers son discours. Dans les deux cas, le succès s'explique notamment par la capacité d'adaptation aux circonstances, qu'Aristide manifeste en modifiant son style en fonction des vertus qu'il exalte. Il se constitue ainsi en modèle des vertus qu'il loue et de leur application appropriée selon les circonstances. Les Quatre ont protégé la Grèce contre les barbares : Aristide tente de les imiter sur le plan culturel, à une époque où la paideia est à ses yeux menacée par des philosophes populaires. / Aelius Aristides' Platonic orations (Or. II-IV) – the In Defense of Oratory (Or. II), the To Capito (Or. IV), and the In Defense of the Four – have mostly been studied synchronically, as if they formed a single work written under the same circumstances. Moreover, the relations between these orations and Middle Platonism have not yet been thoroughly investigated. This thesis aims to better understand the progression of these orations by tying the polemic with the context of Middle Platonism. The two privileged lines of inquiry concern the relationship with the Greek cultural tradition: the first is the attitude advocated and observed towards Plato and the Ancients; the second is composed of the principles governing the exegesis of this philosopher's texts. It is also about better defining the specificity and relevance of the In Defense of the Four, the least studied oration of the corpus. The diachronic approach dictates the structure of the thesis: the orations are studied in their writing order. Regarding the first line of inquiry, that of the attitude towards the Ancients, the type of relationship that is advocated and put into practice remains essentially the same across the three orations: Aristides promotes rivalry and he carries it out quite openly with Plato. However, changes, that can be explained in the light of Middle Platonism, appear with each text. In Defense of Oratory exalts the audacity that is required to contradict an Ancient as opposed to the cowardice of those Platonists who dare not oppose a figure of authority. From the To Capito onwards, the emphasis is on the restraint and respect that should characterize the treatment of the Ancients. From this oration to the last one, In Defense of the Four, the writing increasingly embraces a rhetoric of restraint while increasing the intensity of the reprimands. The In Defense of the Four appears to be the culmination of the Aristidian project because it transforms the relation with tradition in a major and structuring theme, in addition to clarifying the issue raised by this question during the imperial era, namely the survival of Hellenism. The Platonic orations are consistent with regard to the second line of inquiry, the exegesis of Plato's dialogues, because they all point out the insufficiency of the Middle Platonic categories. However, only the In Defense of the Four tackles the Gorgias on the basis of these categories. It is also in this discourse that a constant specular effect between Plato and Aristides appears: the former would corrupt readers with straightforward and unrestrained critiques, whereas the latter tries to do the exact opposite. The specificity of the In Defense of the Four also manifests itself in the increasing importance taken by the theme of the actions aimed at preserving Hellenism. On this point, the political actions and the pedagogy of the Four are represented in such a way as to intersect in their principles the education that Aristides intends to implement through his speech. In both cases, success depends on the ability to adapt to circumstances, a skill which Aristides manifests by modifying his style according to the virtues he exalts. In this way, he himself becomes a model of the virtues he praises and their appropriate application according to the circumstances. The Four protected Greece against the barbarians: Aristides tries to imitate them culturally, at a time when paideia is, in his eyes, threatened by popular philosophers.
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Scénographies, garants et types de discours dans l’album Stillmatic de Nas (2001)Savard, Jason 23 April 2018 (has links)
Cette étude vise à analyser la rhétorique utilisée dans les textes de l’album Stillmatic (2001) du rappeur américain Nas. Plus particulièrement, nous observerons le déploiement de l’ethos par l’analyse des scénographies et garants employés. Les notions qui serviront à notre exposé seront principalement tirées de l’analyse du discours de Dominique Maingueneau et Ruth Amossy, en plus de celles portant sur le polémique chez Dominique Garand. Enfin, nous référerons à quelques chercheurs spécifiquement intéressés à la culture hip-hop tels que Michael Eric Dyson. Nous proposons en premier lieu d’observer la rhétorique de l’ensemble de l’album, pour ensuite étudier chacun des trois types de discours que nous avons identifiés, c’est-à-dire les discours polémique, civique et prophétique. Nous mettrons l’accent sur l’apport de chaque discours à la construction d’un ethos prophétique en accord avec son environnement.
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Du "temps de cerveau disponible" ? Rhétorique et sémiostylistique des séries télévisées dramatiques américaines de prime time diffusées entre 1990 et 2005Barthes, Séverine 13 February 2010 (has links) (PDF)
Les séries télévisées dramatiques américaines contemporaines (1990-2005) ont développé un mode de communication spécifique avec les téléspectateurs, fondé sur la construction d'une connivence entre le public et le programme, que nous étudierons en utilisant les principes de la rhétorique épidictique. Deux axes sont particulièrement importants et font l'objet d'une attention particulière : les seuils (titres, génériques, épigraphes, etc.) et les phénomènes d'intertextualité et de transtextualité. Les premiers sont devenus des lieux de jeu entre les producteurs du discours (chaînes, créateurs, producteurs exécutifs, scénaristes) et le public : oscillant entre normes industrielles et dynamisme créatif personnel, ils accompagnent les téléspectateurs dans leur entrée et leur sortie de la série et manifestent de forts enjeux marketing. Les phénomènes d'intertextualité et de transtextualité sont d'abord le spin off et le crossover, mais aussi tout le continuum des procédés de citation et de référence qui aboutissent à la constitution d'un texte-centon. Ils finissent par faire de la série télévisée un palimpseste, dans lequel chaque texte est l'écho de mille autres textes, d'événements de notre contemporanéité et nous rappelle les situations de notre vie. La série télévisée devient ainsi un rituel, non seulement de consommation (regarder son épisode chaque semaine), mais aussi au sens que la rhétorique épidictique donne à ce mot : elle permet de créer une communauté réunie autour de valeurs partagées.
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