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La parole pamphlétaire chez deux «partipristes» : Paul Chamberland et Pierre VallièresLajeunesse, Marc-André 05 1900 (has links)
Les textes des jeunes intellectuels de Parti pris, élaborés autour de l'agonistique et du polémique, théâtre de violence et de luttes entre classes et entre valeurs à l'intérieur du champ social, représentent un cas singulier de la parole pamphlétaire québécoise circonscrite au contexte des années 1960. La présente étude veut questionner la fortune critique des textes pamphlétaires de Parti pris au Québec en mettant au jour les stratégies d'ordre rhétorique et discursif qu'ils recèlent. La visée politique révolutionnaire mise de l'avant par la revue est certainement celle qui a réussi le mieux à regrouper ses membres autour de l'identité québécoise (politique, économique, littéraire, artistique et culturelle). Parmi eux, Paul Chamberland, dont les textes varient de l'éditorial à la poésie, et Pierre Vallières avec son essai autobiographique Nègres blancs d'Amérique, sont peut-être les plus représentatifs de leur époque et des enjeux autour desquels gravitait la génération Parti pris. En faisant appel aux théories sur la parole polémique, à la rhétorique et à la pragmatique, notre recherche vise à éclairer l'articulation de la pensée de Chamberland et de Vallières, de même que la valeur littéraire de leurs oeuvres, voire leurs particularités stylistiques. En plus de dégager un aperçu des principales problématiques abordées par les animateurs de Parti pris, ce mémoire interroge l'intentionnalité qui se profile derrière le discours qui circulait dans la revue et au sein de la génération qui s'en réclamait. / The texts of the young intellectuals that appeared in Parti pris, written about the antagonistic and contentious theatre of violence and strife between classes and values in the social field, represent a singular case of Quebec’s pamphleteering circumscribed in the context of the 1960’s. This study wishes to question the critical faculties of the pamphleteers' texts in Quebec by uncovering the discursive and rhetorical strategies. The revolutionary political purpose put forward by the revue is certainly one of most successful in terms of consolidating its members around the Quebec identity (political, economic, literary, artistic and cultural). Amongst them, Paul Chamberland, whose texts ranged from editorials to poetry, and Pierre Vallières with his autobiographical essay Nègres blancs d’Amérique, are perhaps the most representative of their time and of the issues around which revolved the generation that Parti pris was representing. Drawing on theories of controversy, rhetoric and pragmatic speeches, our research aims to inform the reader of the articulation of Chamberland and Vallières’s thought, as well as the literary value of their work and their stylistic peculiarities. In addition to identifying an overview of the main issues addressed by the Parti pris’s leaders, this research questions the intentions that lie behind the discourse circulating in the revue and in the generation that was claiming it.
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Le Frein et l’aiguillon : éloquence musicale et nombre oratoire. Allemagne et Italie, 1600-1750 / The bit and the spur : musical eloquence and rhetorical number. Germany and Italy, 1600-1750Sueur, Agathe 17 December 2011 (has links)
Cette thèse, motivée par les recherches récentes sur la « rhétorique musicale », étudie le nombre éloquent, notion aux nombreuses ramifications dans les domaines oratoire et poétique, encore peu examinée dans le champ musical. L’approche est philologique, comparatiste et historique, et vise à déterminer dans quelle mesure, entre 1600 et 1750, les modes d’approche et de perception du nombre en poésie et dans l’art oratoire ont eu leur équivalent en musique, en Italie (jésuite essentiellement) et en Allemagne. Après une mise en perspective de la culture des spécialistes de musique, partagée entre rhétorique scolaire et éloquence adulte, l’examen du découpage conceptuel opéré par les Anciens entre oratio vincta et soluta permet d’identifier des modes de composition, d’écoute et de prononciation du discours musical vocal et instrumental. La perception de la stricte récurrence propre à la musique métrique (vincta) contraste avec celle de la bigarrure variée de la musique « en prose » (soluta), et les approches érudites et néophytes diffèrent. Au plan micro-structurel, les périodes musicales sont abordées à l’instar des périodes oratoires. Selon qu’elles sont « arrondies » ou « articulées », elles mettent en œuvre le nombre grâce aux rythmes, à la conduite harmonieuse et à un travail de structuration par amplification. L’écriture périodique apparaît comme un principe fondamental de composition. La réflexion sur l’éloquence du nombre en musique s’inscrit finalement dans le débat touchant le meilleur style. Tenants de la brièveté musicale et partisans de l’abondance s’opposent, appliquant au domaine musical les réflexions sur le laconisme, l’atticisme et l’enflure. / This dissertation was undertaken in the wake of the recent research about musical rhetoric and focuses on the rhetorical number, a concept of acknowledged significance in the field of oratory and poetry that as yet has seldom been examined in the field of music. Following a philological, comparative and historical approach, the present study aims at determining to what extent the modes of perception and approach of the numerus in poetry and rhetoric had counterparts in music in Italy (mainly among the Jesuits) and Germany between 1600 and 1750. The study first deals with the culture of music specialists, which relates partly to scholastic rhetoric and partly to mature eloquence, and then investigates the conceptual division set by the Ancients between oratio vincta and soluta, so as to show that such division makes it possible to delineate the composition and listening and pronunciation processes of musical discourse, both vocal and instrumental. Perception of the strict recurrence that is specific to metrical music (vincta) contrasts with the heterogeneous variety of « prose »music (soluta) and it differs among scholars and novices. As for the microstructures of discourse, musical periods are tackled similarly to oratorical periods. Whether they are « rounded » or « articulated », they become rhythmical thanks to metrical feet or harmonious structure as well as processes of amplification. Periodical style appears fundamental to composition. The present dissertation eventually shows that the discussion of musical oratio numerosa is related to the impassioned debate over the best musical style (brevity, abundance, laconism, atticism and bombast).
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Bien assailly, bien deffendu : le Genre du débat dans la littérature française de la fin du Moyen Âge / Bien assailly, bien deffendu : The Debate Genre in Late Medieval French LiteratureTabard, Laetitia 10 March 2012 (has links)
Cette étude vise à définir le débat comme un genre, qui se constituerait à la fin du quatorzième siècle dans le sillage des jugements de Guillaume de Machaut. Une approche chronologique du corpus met en valeur la manière dont le débat se détache dans l’ensemble composite de la littérature de dispute : il développe une structure qui lui est propre, fondée sur un dialogue conflictuel s’achevant par un appel au jugement du lecteur, qui laisse en suspens la question. Il s’inscrit dès lors dans des pratiques ludiques qui lui donnent sens, et qui parodient la dialectique et la rhétorique pour faire émerger une parole individuelle, en prise avec un public : dialogue à décrypter entre des êtres ambivalents, où l’auteur-narrateur se fait personnage et abdique son autorité, le genre appelle une diction, voire une mise en scène. Le débat entretient donc un rapport étroit avec l’évolution de la lyrique courtoise vers une forme de poésie morale, qui fait vaciller les catégories de pensée grâce au jeu du dialogue et à la possibilité de lectures multiples. Il met en avant une forme de savoir qui se constitue dans un rapport personnel du lecteur au texte, tout en conservant la musique de la parole vivante et la richesse dramatique du jeu. / The aim of this study is to establish a definition of the debate as a literary genre, that would establish itself as such at the end of the fourteenth century in the wake of the Jugements by Guillaume de Machaut. A chronological approach of the corpus shows how the debate can be identified in the midst of the different kinds of dispute literature : it develops its own structure, based on an antagonistic dialogue ending with a plea to the reader’s wisdom, which leaves the issue open. It comes within the scope of recreational practices that give it meaning, and that parody dialectic and rhetoric in order to let an individual voice be heard directly by an audience : this genre consists in a dialogue between ambiguous beings, which has to be decrypted, where the author-narrator is a character and relinquishes his authority ; it needs to be spoken, or even performed. The debate has to do with the evolution of courtly lyricism, which tends to become a poetry dealing mainly with ethics and upsetting traditional categories of thought through the use of dialogue and the possibility of multiple meanings. It privileges a form of knowledge which consists in a personal relationship of the reader with the text, while still retaining the music of oral speech and the dramatic intensity of play.
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Rhétorique et poétique chez les peintres et les poètes dans la Rome de Léon X / Painters and poets in the Rome of Leo X : rhetoric and poeticsCharbonnier, Sarah 09 December 2011 (has links)
Dans ce travail de doctorat, je m’interroge sur l’élaboration de véritables poétiques communes aux poètes et aux artistes dans la Rome de Léon X. La recherche que je mène n’a pas pour but de repérer des programmes iconographiques : il s’agit d’identifier des recherches formelles et des conceptions esthétiques partagées, ce que j’essaierai de faire en procédant à l’inventaire des topiques, en décrivant plus largement l’insertion de ces œuvres dans la culture de l’époque et en analysant les effets concrets, dans les deux domaines, de ces choix esthétiques généraux. Je commencerai, dans un premier chapitre, par donner un très bref aperçu historique de la Rome de Léon X et des cercles de sociabilité humanistes et artistiques. Dans un second temps, j’étudierai plus précisément le discours des humanistes sur les œuvres d’art à cette époque. J’essaierai de dégager à partir de ces textes des problématiques communes qu’artistes et humanistes pouvaient rencontrer dans leur pratique comme celle de l’imitation. J’examinerai ensuite la question de l’épopée en poésie et dans les arts plastiques. J’essaierai de montrer que l’Incendie du Borgo de Raphaël, traditionnellement interprété comme une tragédie en peinture doit se lire davantage comme une peinture épique. Le dernier chapitre sera consacré à une étude de la poésie latine de Pietro Bembo, Baldassare Castiglione et Andrea Navagero, les trois poètes qui semblent avoir été les plus proches de Raphaël. J’essaierai de montrer en quoi la poésie et la peinture ont pu se rapprocher en comparant la poésie d’inspiration bucolique et pastorale ces auteurs aux cycles décoratifs réalisés par Raphaël d’abord à la villa Farnésine d’Agostino Chigi, puis au Vatican dans les appartements du cardinal Bibbiena et dans les Loges. Selon moi ces décors doivent se lire comme des lieux de mémoire de cette poésie néo-latine. / This PhD thesis aims at examining the development of genuine poetics common to artists and painters in the Rome of Leo X. The purpose of this work is not to detect iconographic programs: it aims at identifying formal researches and shared aesthetics, which I will try to achieve by performing an inventory of topics, by describing the broader role of these pieces in the culture of their time and by analysing the practical consequences, in both fields, of these general aesthetic choices. I will begin by providing a brief overview of the Rome of Leo X and its humanistic and artistic sociability circles in chapter 1. In a second chapter, I will more precisely study the humanists’ discourse on the works of art at that time. In these texts, I will try to highlight common issues that artists and humanists could encounter in their practice such as imitation. I will then consider the question of the epic in poetry and the visual arts in chapter 3. I will try to show that Raphael’s Fire in the Borgo, traditionally interpreted as a tragedy in painting, should rather be understood as an epic painting. The final chapter will involve a study of the latin poetry of Pietro Bembo, Baldassare Castiglione and Andrea Navagero, the three poets who seem to have been closest to Raphael. I will try to show the convergence between poetry and painting by comparing these authors’ poetry of bucolic and pastoral inspiration with the decorative cycles carried out by Raphael, first at the Villa Farnesina of Agostino Chigi, and later at the Vatican in the apartments of cardinal Bibbiena and in the Loggie. I suggest that these decors should be read as places of memory of this neo-latin poetry.
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Le Phénomène topique : phénoménologie, grammaire et rhétorique du lieu commun / The commonplace Phenomenon : phenomenology, grammar and rhetoric of commonplacesSallenave, Thibaut 12 December 2014 (has links)
Ce travail propose de réfléchir sur la notion de lieu commun, à partir de deux perspectives générales. La première relève d’une enquête philosophique sur la persuasion et s’inscrit par conséquent à la croisée d’une réflexion sur les formes intelligibles et sensibles de la preuve et d’une exploration de la tradition rhétorique du discours persuasif. La seconde relève quant à elle d’une interrogation sur la parole propre, qui engage le rapport entre subjectivité, langage et expression. C’est précisément à l’intersection de ces deux problématiques que l’on rencontre la notion de lieu commun, en vertu de la double acception qu’elle revêt. Héritier de la réflexion rhétorique sur les formes de l’argument, le lieu permet d’interroger directement la nature de la preuve discursive, telle qu’elle se donne à entendre dans les effets sensibles de la parole persuasive. Par ailleurs, dans son acception devenue usuelle, le lieu commun apparaît sous la figure paradoxale d’un obstacle à l’expression du soi. Il traduit à la fois une hétéronomie de la pensée et du dire, et la manifestation d’une parole étrangère, aliénée et anonyme, tapie au cœur de l’intériorité. Comment ce concept, visant initialement la maîtrise persuasive du discours, en est-il venu à nommer une dépossession de la parole propre ? De la Rhétorique d’Aristote aux écrits de Jean Paulhan, une enquête à la fois historique et conceptuelle peut s’efforcer de retracer les raisons de cette évolution, et d’évaluer la façon dont le lieu, tout en résistant au modèle d’une possession subjective du discours, persiste néanmoins à faire entendre une autre forme d’appropriation de la parole. / This study is a reflection about the notion of « commonplace » (lieu commun) that aims at elucidating its nature from two different points of view. The first one is an investigation about the concept of persuasion, which closely intertwines a philosophical inquiry about the intelligible and sensible form of proofs and a historical approach of the rhetorical tradition of persuasive speech. The second one is a research about the idea of a “proper speech” (parole propre), which deals with the relationship between subject, language and expressivity. The notion of commonplace is a central issue for both perspectives, due to its equivocal sense. As the result of a complex rhetorical theory of argumentation, the commonplace is able to highlight the very nature of the persuasive proof, which is to be said and heard through the sensible effects of persuasive speech. Besides, in the “ordinary” sense of the notion, the commonplace is the highly paradoxical figure of an obstacle to the expression of the self: it allegedly reveals the heteronomy of one’s thought and speech, and the underlying presence of an estranged, alienated and anonymous voice inside the interiority. How can one account for the relationship between those two different, even opposite, meanings? From Aristotle’s Rhetoric to Jean Paulhan’s works, this study aims at exploring the historical and conceptual reasons of this equivocality. It eventually attempts to describe the very specific form of speech appropriation enables by commonplaces, despite their irreducibility to the concept of authorship involved in the “classical” concepts of subjectivity.
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L'écriture de la voix. Poétique du rondeau sans musique à la fin du Moyen Âge (1350-1465) / Writing Voice. Poetics of the Textual Rondeau in the Late Middle Ages (1350-1465)Sieffert, Mathias 25 June 2018 (has links)
Forme héritée du rondet de carole devenue un genre polyphonique à l’époque de l’ars nova, le rondeau s’est paradoxalement développé, à la fin du Moyen Âge, en tant que genre poétique sans musique. Cette thèse se propose ainsi d’étudier comment, de Guillaume de Machaut à Charles d’Orléans, une forme à la fois brève et répétitive a su paradoxalement s’imposer comme un genre textuel autonome. La première partie de ce travail, « Le fantôme de la voix », envisage la dette que le rondeau textuel doit à la tradition musicale. Après un essai de définition diachronique, nous interrogerons l’effet de l’absence de musique sur l’évolution de la mise en page du rondeau, puis la manière dont les récits à interpolations lyriques jouent de l’imaginaire musical, vocal et épistolaire d'une forme "hantée". La deuxième partie, « L’espace du manuscrit » interroge les « mises en livres » du rondeau. Une typologie distinguant la "collection hybride", la "section" et le "canzoniere", initie un parcours dans les manuscrits de Machaut, Froissart, Christine de Pizan, Eustache Deschamps, Oton de Granson et Jean de Garencières. Nous proposons une analyse détaillée d’un cas particulier : les chançons de Charles d’Orléans, copiées vers 1440 dans le fonds primitif du BnF fr. 25458. Dans la troisième partie, il s’agit de concevoir la naissance d’un « genre », qui se cristallise dans le goût de l'énigme et le choix de l’ornatus difficilis, alors même que la forme se prêtait davantage, au XIVe siècle, à l’ornatus facilis. Les deux derniers chapitres étudient la circulation, la réécriture et le recyclage de refrains intertextuels au sein de plusieurs recueils collectifs transformés, par le mélange de l'ancien et du nouveau, en véritables « anthologies créatives ». / Nherited from the 13th-Century rondet de carole, the rondeau became a polyphonic musical genre at the age of the ars nova, and tends to be used, in 14th and 15th Centuries manuscripts, as a textual lyric. This thesis uncovers how, from Guillaume de Machaut to Charles d’Orléans, a short and redundant poetical text, which was supposed to be sung became non musical poetry. In the first part of this study we consider the textual rondeau as a rhetorical « ghost of a voice » : we study the history and genealogy of the form from a musical and rhetorical perspective, show how the absence of music impacts the layout and how fiction and narrative relocate the interpolated textual rondeaux in a vocal, musical or epistolary horizon. The next part investigates the way scribes and poets gather collections of rondeaux from a codicological perspective. We offer a typology that distinguishes « hybrid collections », « sections » and « canzonieri ». Through these three kinds of « mises en recueil », we analyze the use of the rondeau in manuscripts from Machaut, Froissart, Christine de Pizan, Eustache Deschamps, Oton de Granson and Jean de Garencières, which finally leads to a detailed analysis of the chançons by Charles d’Orléans, written c. 1440 in the BnF fr. 25458. The last part examines the rise of a scriptural genre : the poetical evolution of the rondeau reveals a rhetorical shift from the ornatus facilis to the ornatus difficilis, especially with Charles d’Orléans who initiates a fully bloomed literary genre. We then analyze, in the last two chapters, collective practices of quoting and rewriting to show how the rondeau becomes a scriptural game, consisting in expanding and recycling ambiguous formulas, especially in a new kind of collections we call « creative anthologies ».
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Luciano di Samosata e la civiltà ellenistica : imitazione e “ri-creazione / Lucien de Samosate et la civilisation hellénistique : imitation et "ré-création" / Lucian of Samosata and the Hellenistic civilisation : imitation and "re-creation"Marcinnò, Micol 07 April 2017 (has links)
Comme le titre le suggère, la thèse s’inspire du "Lucien écrivain. Imitation et création de Jacques Bompaire". Dans l’introduction nous reparcourons l’histoire de l’Hellenismus de Droysen et nous surlignons le poids du mélange culturel gréco-oriental dans la vie et dans l’œuvre de Lucien. Le premier chapitre consiste en un corpus commenté de passages lucianesques contenant des éléments hellénistiques évidents. Dans le deuxième chapitre nous analysons plusieurs aspects de la civilisation hellénistique présents dans l’œuvre de Lucien comme la politique, l’art, le mythe, les programmes littéraires. Dans le troisième chapitre nous étudions l’influence de la poésie alexandrine dans l’œuvre de l’A., alors que le quatrième chapitre analyse l’influence que des formes littéraires relevant d’un substrat culturel de sagesse populaire ont eue sur l’A. L’approche textuelle et philologique adoptée permet d’affirmer que Lucien connaissait la civilisation hellénistique et sa littérature. / As the title suggests, the thesis takes inspiration from Jacques Bompaire’s Lucien écrivain. Imitation et creation. In the introduction we retrace the history of Droysen’s Hellenismus and we detect the importance of the greco-oriental cultural fusion in Lucian’s life and works. The first chapter consists of a commented corpus of lucianic passages containing evident hellenistic elements. In the second chapter we analyse different aspects of the hellenistic civilisation which are detectable in Lucian’s works such as politics, arts, myth or literary programs. In the third chapter we compare Lucian’s literary production with Alexandrian poetry, while the forth chapter focuses on the literary influence that hellenistic philosophical and historiographical productions had on Lucian’s composition. This research makes it possible to state that the author of Samosata had a deep knowledge of hellenistic civilisation and that hellenistic literature influenced his way of writing.
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Se mêler d'histoire : Conseils et jugements de l’action politique dans l’histoire-jugement, chez Guillaume du Bellay, Martin du Bellay, Monluc et Montaigne / Meddling in history : The "judging-history" through counsels and judgments on political action, in the works of Guillaume du Bellay, Monluc and MontaignePiettre, Lionel 11 December 2017 (has links)
« [M]oi, qui ne sçay rien, m’en suis voulu mesler » : Blaise de Monluc dit se « mêler » d’écrire l’histoire pour se distinguer des historiographes « lettrés », comme le font également, à la même époque, les frères du Bellay. Tous font cependant valoir leurs jugements sur l’action politique dans l’histoire : ils écrivent sur l’histoire plutôt qu’ils n’écrivent l’histoire. Ainsi Montaigne insiste, dans les Essais, sur la nécessité de savoir juger l’histoire et ses acteurs. La distinction générique qui oppose l’histoire aux Mémoires, aux « Commentaires » et aux « essais » s’avère peu opérante pour comprendre ces auteurs. Je propose d’aborder leur rapport à l’histoire sous l’angle de « l’histoire-jugement », une histoire écrite par ses acteurs, qui porte sur l’action politique (les « faits » et les « dits » dans la langue du XVIe siècle) et sur les « conseils », c’est-à-dire les intentions et délibérations des acteurs. La première partie explique l’importance qu’a prise l’histoire-jugement au temps de François Ier, en raison, d’abord, des idéologies et des pratiques de la monarchie contemporaine, puis par la « renaissance » de traditions philosophiques, rhétoriques et historiographiques qui associent le conseil au discernement (ou « discrétion »), aux discours (« concions » ou conciones) et à la franchise (ou parrêsia). Le règne de François Ier voit se nouer ces pratiques et ces traditions : les humanistes, la noblesse d’épée et l’État royal appellent de leurs vœux une histoire-jugement destinée à la formation des élites politiques. La deuxième partie montre qu’un auteur, Guillaume du Bellay de Langey, et une œuvre, ses Ogdoades, ont incarné cette aspiration, réunissant les lettres et les armes. Après avoir étudié la naissance de cette œuvre restée inachevée, j’analyse le Prologue des Ogdoades (ici édité), manifeste et méthode qui définit les rapports de la rhétorique, du jugement et de l’expérience politique dans l’historiographie ; puis j’étudie la mise en œuvre de cette méthode dans les fragments des Ogdoades. La troisième partie porte sur l’œuvre des deux plus importants héritiers de Langey : les Mémoires de son frère Martin du Bellay (qui comprennent une partie des Ogdoades) et les Commentaires de Monluc. Le discours sur l’historiographie, dans la seconde moitié du XVIe siècle, insiste sur la parrêsia de l’historien ; un tel discours n’est pas anti-rhétorique mais rejette une écriture de « clerc d’armes » parce qu’elle révèle l’inexpérience politique de l’historien. L’ars bene dicendi ne laisse pas de fasciner Martin du Bellay et Monluc, dont l’écriture se veut paradoxalement éloquente, parce que dépouillée des fastes de l’épidictique ; la parrêsia des conseils permet de dépasser l’opposition du bien dire et du bien faire à laquelle on résume souvent la poétique des Mémoires d’épée. Monluc et Martin du Bellay cherchent ainsi à comprendre la portée et les limites de leur capacité d’agir. La quatrième partie examine la place de l’histoire-jugement et l’héritage de Langey dans les Essais : on sait depuis longtemps les affinités de Montaigne avec Amyot et Bodin, mais on ignorait qu’il en eût avec les Du Bellay. La notion d’histoire-jugement permet de comprendre les jugements, synthétiques et pourtant circonstanciés, que porte Montaigne sur les acteurs de l’histoire. Cherchant dans l’histoire les voies d’une prudence lucide, l’essayiste s’interroge sur la possibilité d’agir et de parler librement, ce qui autorise à penser son rapport à la politique et à la rhétorique en termes de conseil et de « discrétion ». La conclusion esquisse un moment Guillaume du Bellay, où l’histoire fut comprise non comme une étude du passé mais comme le prolongement réflexif des délibérations des acteurs de l’histoire, comme le moyen de « dire sur ce qui peut advenir ». / “I, who know nothing, have wanted to meddle in it”: Blaise de Monluc says he “meddles” in historiography in order to distinguish himself from “scholar” historians, as did the Du Bellay brothers who wrote at the same time. But they all express their views about political action through history: they write on history instead of writing history. Therefore Montaigne, in his Essays, emphasizes that one needs to be able to judge between history and the actors of history. The distinction between literary genres that opposes history to memoirs, “commentaries” and “essays”, fails to explain these authors’ relationship to history. I propose to consider this relationship from the perspective of “judging-history”, – a history written by its actors, focusing on political action (“faits” and “dits” in XVIth-century French) and the conseils (“counsels”, i.e. the actors’ designs and deliberations). The first section explains the importance of judging-history during the reign of Francis I, due to the prevalent ideologies and practices of French monarchy at the time, but also due to the contemporaneous revival of philosophical, rhetorical and historiographical traditions which link counsels with discernment (discrétion), speeches (concions) and sincerity (parrhesia). Under Francis I’s reign these practices and traditions were brought together. Indeed, humanists, the nobility of sword and the royal State called for a judging-history intended to train political elites. The second section demonstrates that an author, Guillaume du Bellay de Langey, and his work, the Ogdoades, embodied this hope, reconciling the pen and the sword. Having studied the birth of this unfinished work, I comment on the Ogdoades’s Prologue (edited in this thesis), a manifesto and method which defines the relationships between rhetoric, judgement and political experience within historiography. I then study this method’s implementation in the Ogdoades’s extant passages. The third section focuses on the works of two Langey’s most important heirs: his brother Martin du Bellay’s Memoirs and Monluc’s Commentaries. The artes historicae, in the second half of the XVIth century, emphasize the importance of parrhesia in historical writing: such a stance is not anti-rhetorical, but rather rejects the notion of authors writing as clercs d’armes (“clerks of arms”, i.e., scholars writing on military matters) because in their writings they reveal their lack of political experience. The ars bene dicendi continues to fascinate Martin du Bellay and Monluc, whose writing attempts to be paradoxically eloquent, because it has been stripped of epidictic pageantry; the counsels’ parrhesia make it possible to overcome the dichotomy between bien dire and bien faire – a dichotomy which is often supposed to characterize military memoirs’ poetics. Monluc et Martin du Bellay seek to understand the scope and limits of their own capacities for action. The fourth section examines the role of judging-history and Langey’s legacy in the Essays. For a long time we have known the affinities between Amyot, Bodin and Montaigne, but what we have ignored is Montaigne’s links with the Du Bellays. Such a notion as judging-history allows us to understand the synthetical and yet comprehensive judgments that Montaigne makes on the actors of history. Seeking a way to act in a clear-headed and prudent manner, the essayist examines the possibility to speak and act freely. Therefore, his relationship with politics and rhetoric should be rethought in terms of conseil and discrétion. My conclusion draws a Guillaume du Bellay moment when history was not considered as a study of the past but as the reflective extension of the actors of history’s deliberations and as a way to “dire sur ce qui peut advenir” (talk about what could happen next).
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LʼEncomio di Sant' Anastasio di Gigio di Pisidia : Studi filologici e letterari sulla prosa filosoficoagiografica greca tardoantica (V-VII sec. d.C.) / LʼÉloge de Saint Anastase par George de Pisidie : études philologiques et littéraires sur la prose philosophique et hagiographique grecque de lʼAntiquité tardive (Ve-VIIe siècle après Jésus-Christ) / The Encomium of Saint Anastasius of George of Pisidia : philological and literary studies on the philosophical-hagiographic Greek prose of Late AntiquityBerolli, Cristiano 17 May 2016 (has links)
Lʼobjectif de cette étude est de saisir le but dʼun discours hagiographique, en fondant lʼanalyse sur la tradition, lʼauteur, le style et le public de certains textes de l'Antiquité tardive. Les auteurs de ces textes, écrits en prose grecque et illustrés par lʼÉloge de Saint Anastase de Georges de Pisidie, suivaient les préceptes de la rhétorique et réélaboraient les canons de la littérature hagiographique. La thèse est divisée en cinq chapitres. Le premier trace une histoire de la réécriture et montre lʼévolution de la technique paraphrastique entre le sixième et le septième siècle après J.-C. Lʼanalyse se prolonge jusqu'aux soixante-dix Miracles de Cyr et Jean par Sophrone de Jérusalem et à lʼÉloge de Saint Anastase par Georges de Pisidie, une métaphrase des actes du martyre, dont le but était de propager les victoires de lʼEmpire chrétien contre la Perse. Dès le deuxième chapitre, lʼattention se concentre uniquement sur lʼÉloge, dont une première traduction italienne est proposée. Le troisième chapitre traite de la diffusion du culte de Saint Anastase après son martyre, advenu le 22 janvier 628 après J.-C. Le quatrième chapitre se focalise sur la technique utilisée par Georges pour réécrire les actes du martyre de Saint Anastase. Le dernier chapitre analyse la structure de lʼÉloge, en essayant de montrer les points où la prose de Georges suit les préceptes de la rhétorique ancienne tardive. Ce travail espère ainsi souligner lʼimportance de lʼÉloge dans la production panégyrique de Georges, dans le contexte de lʼhistoire littéraire du septième siècle après J.-C. et, plus généralement, de lʼAntiquité tardive. / The aim of the thesis is to understand the purpose of an hagiographic discourse, basing the analysis on the tradition, the author, the style and the public of certain texts. These texts (exemplified by the Encomium of Saint Anastasius by George of Pisidia) were written in Greek prose during the period of Late Antiquity and Early Byzantium. Their authors increasingly tended to follow the precepts of rhetoric and to rework the canons of hagiographic literature. The thesis is divided into five chapters. The first traces the history of rewriting and shows the evolution of the paraphrastic technique between the sixth and seventh centuries AD. The analysis extends up to the seventy Miracles of Cyrus and John by Sophronius of Jerusalem and to the Encomium of Saint Anastasius by George of Pisidia, a metaphrase of the acts of martyrdom, whose aim was to propagate the victories of the Christian Empire against Persia. From the second chapter, the attention is focused only on the Encomium, of which is offered a first Italian translation. The third chapter is a discussion on the spread of the cult of Saint Anastasius, after his martyrdom on January 22, 628 AD. The fourth chapter focuses on the technique used by George to rewrite the acts of the martyrdom of Saint Anastasius. The last chapter analyzes the structure of the Encomium, trying to highlight the points where the prose of George seems to follow more closely the dictates of late antique rhetoric. It is hoped with this to emphasize the importance of a text as the Encomium, within the panegyric production of George of Pisidia, but also the literary history of the seventh century AD and, more generally, of Late Antiquity.
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Tacitisme et dramaturgie. Le principat de Tibère dans les tragédies anglaises et françaises du XVIIe siècle (1605-1694) / Tacitism and Dramaturgy. The Principate of Tiberius in English and French 17th Century Tragedy (1605-1694)Mirkovic, Radovan 23 November 2013 (has links)
Jusqu’ici les études sur le tacitisme des XVIe et XVIIe siècles se limitaient à la théorie politique et à l’historiographie. Ce travail étend l’analyse au théâtre, dans une optique comparatiste qui confronte, à propos du principat de Tibère, les pièces anglaises et françaises : Sejanus His Fall de Ben Jonson, Claudius Tiberius Nero d’un auteur anglais anonyme, La Mort de Germanic Caesar de Bénigne Griguette, Seianus de Jean Magnon, La Victime d’Estat de Jean Le Royer de Prade, La Mort d’Agrippine de Cyrano de Bergerac, Germanicus de Dominique de Colonia, et Germanicus d’Edme Boursault. Le plan de la thèse suit l’alternance des séquences dramaturgiques de la dissimulation, des affrontements verbaux et des coups de théâtre qui intègrent la pratique juridique. L’analyse de la dissimulation est répartie entre la non-interaction (observation, silence, discours dérobé sur scène), l’interaction (discours dissimulateur symétrique et asymétrique) et la distanciation (du public, et des récepteurs internes sur scène et en coulisses). Les séquences des affrontements verbaux sont examinées en fonction des preuves, des témoins et des arbitres dans les disputes dramatiques. Enfin, les séquences des coups de théâtre font objet d’une analyse en deux temps : la juridisation des conflits dramatiques et l’esthétisation de l’effet violent. La thèse se clôt sur un examen de la construction d’exemplarité dans les tragédies du corpus et des interprétations dramatiques du principat en tant que l’institution. Dans les appendices de la thèse se trouvent les transcriptions modernisées de quatre pièces rares du corpus français, accompagnées d’un commentaire philologique, littéraire et historique. / The studies of tacitism in the 16th and 17th centuries were limited so far to political theory and historiography. Our thesis extends the scope of research to theatre, in that it explores in a comparative perspective the rewritings of the principate of Tiberius in English and French 17th century tragedy: Sejanus His Fall by Ben Jonson, Claudius Tiberius Nero by an anonymous English dramatist, La Mort de Germanic Caesar by Bénigne Griguette, Seianus by Jean Magnon, La Victime d’Estat by Jean Le Royer, La Mort d’Agrippine by Cyrano de Bergerac, Germanicus by Dominique de Colonia and Germanicus by Edme Boursault. The arrangement of topics discussed follows a dramatic movement from the sequences of dissimulation and agonistic confrontation towards dramatic turns of events covered by legal procedure. The sequences of dissimulation are analysed in terms of non-interaction (observation, silence, asides), interaction (symmetrical and asymmetrical dissimulation) and the distancing effect (in regard to internal receivers and the audience). The study of agonistic sequences focuses on dramatic functions of proofs, witnesses and arbitrators. Finally, the dramatic turns of events are considered first from the point of view of their juridical origins and specific references to the legal procedure, and then with regard to the aesthetics of violence. The closure of the thesis broadens the perspective by analysing construction of exemplarity and dramatic interpretations of the principate as an institution. The appendices offer a standard language transcription of rarely studied French pieces of our collection, accompanied by a philological, literary and historical commentary.
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