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Les retombées du génocide rwandais : analyse géopolitique de l'instabilité perpétuelle du Nord-Kivu / The repercussions of the genocide in Rwanda : a geopolitical analysis of the constant instability in North KivuZobel, Thierry 10 April 2015 (has links)
Vingt ans après le génocide rwandais, le Nord-Kivu reste fortement marqué par les métastases de cette tragédie. Depuis 1994, cette province en subit les répercussions dans une région où les rivalités communautaires étaient déjà très tendues. En effet, cette région est devenue un condensé de géopolitique régionale où tous les acteurs de la crise sont des héritiers du génocide rwandais. Son étude géopolitique, avec une recherche particulière portée sur le Petit-Nord qui s'étend principalement de 1990 à 2007, permet d‟analyser une période au cours de laquelle les conflits locaux se sont à la fois aggravés et nationalisés jusqu'à se transcender au niveau régional avec l'implication des acteurs étrangers nationaux. L‟instabilité perpétuelle du Nord-Kivu relève de causes multifactorielles où la richesse de son sous-sol combiné par la demande mondiale de matières premières minérales explique la relation de causalité entre l'exploitation illicite des ressources minières et la perpétuation de la guerre, à savoir que la guerre est la continuation de l'économie par d'autres moyens. Elle est également marquée par l'inexistence voire l‟inconsistance de l'État congolais, la densité démographique extrêmement forte de cette région, la porosité des frontières coloniales, l'exacerbation des tensions ethniques et foncières et la profusion de milices armées face à des Nations Unies impuissantes. Mais la prétention régionale du Rwanda reste le coeur de l'instabilité du Nord-Kivu. Kigali a su pleinement profiter et exploiter la culpabilité de la communauté internationale de n'avoir pas réagi au moment du génocide. Ce sentiment d'impunité grâce au « crédit du génocide » est notamment rendu possible par la bienveillance de la communauté internationale et le soutien des « amis du nouveau Rwanda » à commencer par les États-Unis. Le Rwanda a toujours prétexté d'une menace des ex-FAR et des Interahamwe, pour justifier sa présence directe ou indirecte sur le terrain. Pourtant, les FDLR paraissent loin aujourd'hui de représenter une menace réelle pour le Rwanda mais demeure toujours un prétexte facile pour justifier l'ingérence de ses troupes au Nord-Kivu. La conséquence directe de la déstabilisation permanente de la province, est finalement la mise en place d'une forme de « souveraineté partagée » qui a donné la possibilité au Rwanda, directement jusqu'en 2002 puis indirectement jusqu'à aujourd'hui, de profiter à pleines dents « du gâteau » que représente ce territoire. / Twenty years after the Rwanda genocide, the fallout from this tragedy is still leaving a profound mark on North Kivu. Since 1994, this province has continued to suffer from the repercussions in a region where community rivalry was already close to flashpoint. In fact, the region has become a condensed representation of regional geopolitics where all the players in the crisis are the heirs of the Rwanda genocide. A geopolitical study of the region, with in-depth research focussing on the northern province running mainly from 1990 to 2007, offers an analysis of the period during which local conflict worsened and took on a national bias before expanding onto a regional level with the involvement of foreign national players. The causes of perpetual instability in North Kivu are multifaceted – the riches in its subsoil combined with world demand for mineral raw materials explains the causal relationship between the unlawful exploitation of mining resources and continued warfare, namely that war is a continuation of the economy by other means. It has also been marked by the non-existence or even inconsistency of the Congo State, the extremely high density of population in this region, porous colonial frontiers, the exacerbation of ethnic tension and the pressure of land scarcity and the profusion of armed militia opposing a powerless United Nations. But the regional aims of Rwanda remain central to the instability in North Kivu. Kigali has been able to fully take advantage of and exploit the guilt of the international community for not reacting at the time of the genocide. This feeling of impunity due to “credit for the genocide” is notably made possible by the goodwill of the international community and support from the “friends of the New Rwanda”, starting with the United States. Rwanda has always claimed a threat from ex-FAR troops and Interahamwe militia to justify its direct or indirect presence in the field. Nonetheless, the FDLR (Forces for the Democratic Liberation of Rwanda) nowadays seem far from representing an actual threat to Rwanda but still remain an easy pretext to justify the interference of their troops in North Kivu. The direct consequence of permanent destabilisation of the province is ultimately the establishment of a form of “shared sovereignty” that has given Rwanda the possibility – directly up to 2002 and then indirectly up to the present time – to take full advantage of the “slice of the pie” represented by this territory.
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Rwanda : les influences extérieures dans la politisation, la radicalisation et la reconstruction d'une société ethnopolitiquement conflictuelle / External influences in the politicizing : the radicalization and the rebuilding of an ethno-politically conflicting societyHabiyambere, Gaspard 24 June 2013 (has links)
L’objet de cette thèse en science politique est de dégager, à partir de l’histoire politique du Rwanda et de ses influences ou relations extérieures africaines et internationales (notamment avec le Burundi, la RD du Congo, l’Ouganda, l’Allemagne, la Belgique, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’ONU, l’UE, l’UA), les causes de l’effondrement de l’État rwandais (lors du génocide de 1994) et les pistes de solutions qui pourraient aider à sa reconstruction et/ou reconstitution. Cela pourrait aussi servir d’exemple à d’autres pays (notamment d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine) qui utilisent l’appartenance ethno-raciale et/ou régionale de la population, la mobilisation des gens sur base de leurs identités réelles ou supposées, la politisation des races ou des différences, la racialisation de la politique, le copinage politique ou tout simplement les ‘’voies négatives’’ de l’ethnopolitique comme fondement intellectuel ou label idéologique du pouvoir. Une réponse durable aux sanglants affrontements et aux crises politiques incessantes qui agitent le Rwanda et le Burundi pourrait être un projet politique autre qu’ethno-racial (basé plutôt sur la paix, la démocratie et le développement humain), la séparation géographique de type "Hutuland" et "Tutsiland" « par des moyens pacifiques et par voie d'accord », (selon les accords d'Helsinki de 1975 de l’OSCE dans le prolongement de la Charte de l’ONU sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes de 1945, art.1 et de 1966, art.1) dans le scénario de l’ancien Ruanda-Urundi, mais avec chacun une seule communauté, et l’intégration régionale à l’instar de l’Union européenne, tout en respectant le droit international. / The purpose of this PhD thesis in political science is to pinpoint, based on the political history of Rwanda and its external influences or relations at african and international level (particularly with Burundi, the DR of Congo, Uganda, Germany, Belgium, France, the United Kingdom, the United States, the UN, the EU and the AU), the causes of the collapse of the Rwandan state (during the 1994 genocide) and the potential solutions that could help to rebuild and/or reform it. This could also serve as an example to other countries (particularly those in Africa, Asia and Latin America), which use the ethno-racial and/or regional affiliation of the population, the mobilization of people based on their real or supposed identities, the politicization of races or differences, racialization of politics, political cronyism or quite simply the “negative ways” of ethnopolitics as an intellectual basis or ideological label of power. A sustainable response to the bloody conflicts and endless political crises afflicting Rwanda and Burundi could be a political project rather than an ethno-racial one (based more on peace, democracy and human development), geographical separation in the style of "Hutuland" and "Tutsiland" “by peaceful means and through agreement” (according to the 1975 Helsinki Accords of the OSCE in the extension of the UN Charter on the right of peoples to self-determination in 1945, Art.1 and 1966, Art.1) in the setting of the former Ruanda-Urundi, but each with a separate community and regional integration in a manner similar to that of the European Union, while respecting international law.
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Le traitement juridictionnel du crime de génocide et des crimes contre l'humanité commis au RwandaFall, Astou 13 October 2014 (has links)
Le génocide des Tutsi du Rwanda est singulier au regard des génocides du XXème siècle. Il l’est par le nombre de ses victimes, par sa rapidité, ses modes d’exécution et surtout par le nombre de ses auteurs. Ce sont plus d’un million de Rwandais (Hutu) qui ont pris part directement aux massacres. La sanction de ces crimes de masse dans une société en quête de reconstruction soulevait d’innombrables difficultés notamment dans l’appréhension d’une criminalité collective en termes de responsabilité individuelle. L’ampleur et le paroxysme atteint dans ce drame a nécessité un traitement spécifique. Trois instances de justice ont été activées de manière concomitante : les juridictions classiques rwandaises (relayées par des juridictions coutumières dites Gacaca), le Tribunal international créé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies et enfin les juridictions nationales étrangères en application du principe de la compétence universelle. L’intérêt scientifique de notre démarche réside justement dans l’étude de ce traitement juridictionnel multiniveaux. Deux questions se posent : quelle est la pertinence de ce modèle de justice 20 ans après le drame rwandais ?Quel bilan provisoire peut-on tirer de tous les jugements rendus par ces différentes juridictions ? / The Tutsi genocide in Rwanda is singular in consider genocides of the XXth century. It is true by the number of victims, the speed and methods of implementation and, above all the number of the authors. These are more than one million Rwandan (Hutu) who participated directly in the massacres. Punishment of the massive crimes in a society in search of reconstruction, run into problems of group crime and individual responsibility. The scale and the speak of human tragedy needed specific treatment. Rwandan ordinary courts (replace by customary Courts called Gacaca), International Criminal Tribunal for Rwanda (created by United Nations Security Council) and lastly, national foreign jurisdictions are also begin simultaneously in application of the principle of universal jurisdiction. The interest of our scientific approach lies in the study of multilevel constitutionalism. This raises two obvious questions: What is the relevance of this justice model twenty years after the Rwandan tragedy? What has been the interim review of all the judgments handed down by the different jurisdictions?
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La Vierge, la guerre, la vérité: approche anthropologique et transnationale des apparitions mariales rwandaises / War, truth and the Virgin Mary: an anthropological and transnational approach of the rwandan marian aparitionsBrébant, Emilie 21 June 2011 (has links)
Depuis le début des années quatre-vingt, la petite localité de Kibeho - un hameau particulièrement difficile d’accès situé aux confins d’une région rurale du sud-ouest du Rwanda, à environ deux cents kilomètres de Kigali - s’est muée en une destination de pèlerinage prisée par de nombreux Catholiques rwandais et, désormais, étrangers. L’origine de ce changement de nature du lieu se confond avec les apparitions de la Vierge (mais aussi du Christ et d’autres personnages du « panthéon » catholique) dont ont été favorisées plusieurs jeunes filles scolarisées au collège catholique local au début des années quatre-vingt, puis un certain nombre d’adolescents des environs. De spontanés et irréguliers qu’ils étaient dans les premières années du phénomène, encore liés aux performances publiques des voyants qui bénéficiaient des apparitions à heures fixes sur un podium surélevé, les déplacements d’individus se sont graduellement organisés. Aujourd’hui, à Kibeho, les apparitions publiques ont pris fin. Les pèlerins, qu’ils appartiennent à l’un ou l’autre mouvement d’Action catholique ou à un groupe de prière et de pèlerinage né des apparitions, se regroupent dans différents centres urbains du pays pour rejoindre le sanctuaire de Notre-Dame des Douleurs, érigé suite à la reconnaissance des apparitions par l’Eglise catholique en 2001 et en perpétuelle expansion depuis lors. <p>En 2001, la déclaration de reconnaissance mentionne, parmi les signes de crédibilité des apparitions, « la journée du 15 août 1982 qui fut marquée notamment, contre toute attente, par des visions effroyables, qui dans la suite se sont avérées prophétiques au vu des drames humains vécus au Rwanda et dans l’ensemble des pays de notre région des Grands Lacs ». Cette lecture officielle qui confère un horizon de sens aux événements, instituant la prophétie en des termes choisis permettant d’y entrevoir le génocide comme l’hécatombe du choléra dans les camps de réfugiés du Congo, est diversement négociée par les acteurs locaux, même si la conviction de la réalisation d’une prophétie est quasi-unanime. Du point de vue des pèlerins, les apparitions demeurent relativement problématiques. Elles exigent de chacun qu’il négocie sa position en fonction d’une représentation de l’orthodoxie constamment réévaluée dans les limites de ce qui est expérimenté et affirmé comme une identité catholique. Cette difficulté est notamment due à la multiplicité des individus qui ont revendiqué ou revendiquent encore des visions ou apparitions, alors que seules trois jeunes filles ont été reconnues par l’Eglise catholique en 2001. <p>Après avoir soigneusement défini le cadre socio-historique des apparitions rwandaises, en abordant la question depuis le point de vue de voyants non reconnus - dont l’une expatriée en Belgique - et de ceux qui leur sont proches, la thèse propose une analyse des discours par lesquels ceux-ci se définissent et négocient la légitimité de leur pratique religieuse. Une attention particulière a été portée aux outils stéréotypés de la critique (sexualité, politique, vénalité…), mobilisés dans le cadre des tensions et conflits qui opposent différents acteurs individuels et collectifs. Par ailleurs, les mécanismes qui président aux rhétoriques de la construction de soi ont été mis en lumière, notamment par le biais des récits de guerre qui fondent une identité de survivant liée à la conviction d’une intervention mariale. Ce processus se confond souvent avec ceux qui président à la construction du pouvoir de la Vierge, et donc des voyants. Finalement, au travers de l’analyse des représentations touchant notamment à la prophétie du génocide et de la guerre civile, les nouveaux rapports au national se font jour, les violences des années nonante étant intégrées dans un schéma biblique qui opère un basculement significatif :parce que le Rwanda serait touché de plein fouet par la Mal, il a été choisi par Dieu et par la Vierge comme noyau de la Nouvelle Evangélisation. À travers l’analyse du rapport au divin, à l’autorité, aux représentations de la modernité que les mots des acteurs reflètent, c’est le catholicisme vécu qui s’éclaire à l’ombre du sanctuaire et de son appareil médiatique foisonnant, ce catholicisme empirique dont la richesse se renouvelle à chaque « enculturation » comme au passage des générations successives et dont il importe, pour l’anthropologie comme pour l’histoire du christianisme, d’approcher l’infinie variété. <p><p> / Doctorat en Philosophie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Manipulation of ethnic identity during the colonial reform of administration (1926-1931) and conflict in Rwanda.Binenwa, Jean Bosco N. January 2004 (has links)
This study aimed to highlight factors used by the Belgian authorities to divide Rwandans during the Colonial Reform Process between 1926 and 1931. More specially, it is aimed at identifying how they mobilised Hutu, Tutsi and Twa social classes and transformed the ethnic identities. To achieve this goal, unstructured interviews and a questionnaire were used. In addition, several data analyses were also used to measure and decipher the attitudes of both the
interview and survey's respondents. The results indicated the conflict started when the Belgian colonisers implemented indirect rules that highlighted a selected elite from the Tutsi Tribe. This group benefited from social
and economic advantages which totally excluded the Hutu and Twa tribes. With the reform, the previous traditional structure was destroyed, and with the new administration only Tutsi chiefs remained whereas Hutu and Twa chiefs were rendered obsolete. Tutsi were seen as born chiefs. On the contrary, they judged the Hutu good for manual work and exploited them as a labour force.
For a deep acceptance of this new order, colonisers reinforced ethnic policies with ideological assumptions which defined Tutsi as the superior race. In this regard, several ethnologists and anthropologists attempted to prove the Hamitic origin of the Tutsi, allowing Belgians to use the "Hamitic Myth", which assumed that the Tutsi was the only group able to understand development and to command at the request of the colonial state. In addition, Belgians decided to issue identity cards which clearly stated the bearer's tribal origin. This undoubtedly influenced people to develop ethnic feelings and disposed the most fiercely rival groups (Hutu and Tutsi) to ethnic competition that led to outbreaks of violence in 1959 when Belgians shifted their allegiance from Tutsi to Hutu as the fomer was asking for independence. The scarcity of environmental resources increased the desire to monopolise control of the
country as this was continually perceived as only means of access to resources. This led Rwandan politicians to use ethnicity as a way to secure power. Consequently, a culture of ethnic violence became entrenched. This culminated in genocide from April to July 1994. / Thesis (M.Com.)-University of KwaZulu-Natal, Durban, 2004.
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La représentation de la violence faite aux femmes dans 'Un dimanche à la piscine à Kigali' de Gil Courtemanche et 'Je m’appelle Bosnia' de Madeleine GagnonThach, Thida January 2014 (has links)
La violence faite aux femmes est une réalité encore très présente, surtout dans les sociétés patriarcales, même après des décennies de lutte féministe. C’est aussi un thème privilégié en littérature. La présente thèse propose justement une analyse de ce thème à travers deux romans assez récents qui mettent tous deux de l’avant des aspects particuliers de la question : Un dimanche à la piscine à Kigali de Gil Courtemanche et Je m’appelle Bosnia de Madeleine Gagnon. Nous tenterons de cerner les différentes formes de violences à l’œuvre dans les deux narrations : la violence faite aux filles, celle faite aux femmes, et enfin la violence spécifique qu’engendrent les conflits armés avec le viol comme arme de guerre. Nous proposerons une analyse intersectionnelle de ces formes de violences afin de mesurer les représentations et les répercussions des notions de classe et de race eu égard aux toiles de fond différentes des deux romans : le génocide chez Courtemanche, le nettoyage ethnique chez Gagnon. Nous aborderons aussi les narrations sous l’angle de l’agentivité. Dans des sociétés fondamentalement patriarcales, quel pouvoir peuvent espérer avoir les personnages féminins sur leur destin personnel et collectif? Y a-t-il pour ces femmes fictives des stratégies possibles pour atteindre une liberté d’action, si mince soit-elle?
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