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Vivre, survivre et mourir accompagné : aux frontières de la "vie moindre"Namian, Dahlia 11 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse poursuit un double objectif. Le premier consiste à interroger les dynamiques sociétales, qui, dans l'univers polymorphe de l'intervention sociale, tendent à ériger aujourd'hui « l'accompagnement » comme style de réponse privilégié aux difficultés et épreuves de la personne. Nous cherchons à montrer, tant théoriquement qu'empiriquement, que ces dynamiques puissantes et contradictoires, qui révèlent un processus d'individualisation relativement nouveau, sont à la fois porteuses de contraintes et de possibilités. Le deuxième objectif poursuivi est l'observation directe des pratiques d'accompagnement qui reconduisent et mettent au point ces dynamiques sociétales complexes dans le cadre de deux figures sociales limites : l'itinérance et la fin de vie. Réduit au plus essentiel, l'analyse transversale du registre de « l'action possible » déployé envers ces deux figures limites, que nous avons désignées comme des « vies moindres », permet de mettre au jour certains rapports constitutifs élémentaires qui permettent en dernière instance aux individus de « se tenir » dans la socialité courante actuelle.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Intervention sociale, accompagnement, singularisation, itinérance, fin de vie.
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La poétique du roman historique de Eveline HaslerBérubé, Claudia 12 1900 (has links)
À l'aide des tout derniers modèles narratologiques développés entre autres par Ansgar Nünning, nous nous penchons sur l'oeuvre d'Eveline Hasler, une voix phare de la littérature alémanique contemporaine. À partir d’un corpus de six romans, nous examinons de façon systématique sa poétique du roman historique au regard 1) des techniques narratives, 2) de la marginalité de ses personnages en société, 3) de la conception de l’Histoire, 4) de l'image critique qu'elle présente de la Suisse.
Il en ressort un portrait très nuancé de l'oeuvre de Hasler, puisqu’elle allie un récit principalement réaliste, plutôt traditionnel, mais aussi inspiré du langage cinématographique, à des passages métahistoriographiques postmodernes, où une narratrice assimilable à l’auteure fait part au « je » de ses réflexions sur l'Histoire. Même si ces brefs passages relativement rares rappellent sans contredit la posture de l’historien, ils s’inscrivent toutefois dans la fiction, laquelle actualise le passé dans la perspective historique d’un lecteur contemporain. De fait, l’œuvre de Hasler se présente comme un jeu habile avec la liberté poétique et le souci de véracité historique, ce à quoi concourt l’imbrication de documents originaux en italique dans le roman.
Par ailleurs, la question de la marginalité en société joue un rôle prépondérant chez Hasler, car tous ses personnages principaux sont autant de marginaux, de Außenseiter. Cette problématique montre entre autres les limites de l’Aufklärung, étant donné que ses tenants, les adversaires des marginaux, se targuent le plus souvent d’être motivés par la pensée éclairante pour mieux la pervertir. Il en résulte la mise à l’écart des individus dérangeants — la prétendue sorcière, le géant et les femmes qui remettent en cause l’organisation patriarcale. Or, certains marginaux de Hasler parviennent à s’arracher un espace de liberté dans la marge, au prix de leurs racines helvétiques.
Ainsi, ces marginaux peinent à s’inscrire dans l’Histoire dite officielle, ce que Hasler tente de rectifier en leur redonnant une voix. Sur le plan individuel, la plupart d’entre eux expérimentent une évolution circulaire, puisqu’ils ne parviennent pas à sortir de la marge (sauf peut-être Henry Dunant). Cette impression de tourner en rond s’oppose à une conception de l’Histoire humaine qui se déroule en continuum, puisque les exclusions d’hier préfigurent celles d’aujourd’hui. Au-delà de cette mesure humaine du temps, l’horizon temporel de la nature s’inscrit pour sa part dans la permanence. Ainsi, Hasler développe une conception historique qui varie selon des points de vue coexistants. Cet amalgame est le plus souvent marqué par un certain pessimisme, comme le dénote la vie d’Emily Kempin associée au mythe d’Icare.
Finalement, tous les acteurs historiques de Hasler appartiennent au contexte helvétique et en présentent une image assez rétrograde, laquelle se dévoile non seulement à travers la fictionnalisation des lieux, mais aussi par des références à trois symboles nationaux : les Alpes, le réduit helvétique et la légende de Guillaume Tell. Hasler fait le procès de ces mythes, associés à la liberté et à la sauvegarde de ce « peuple de bergers », en montrant que la Suisse n’apporte pas de solution originale aux défis de l’Occident. / The work of Eveline Hasler, who stands as a leading influence in contemporary Swiss-German literature, is examined through the latest narratological models, among which Ansgar Nünning’s. Through a corpus of six novels, a systematic analysis of Hasler’s poetics of the historical novel is undergone on the basis of 1) the narrative techniques, 2) the marginality of the characters in society, 3) the perception of History, 4) the critical views of Switzerland that are brought forth.
From the analysis emerges a nuanced portrait of Hasler’s work, principally due to the fact that the author combines a rather traditional realistic narrative – at times inspired from a cinematographic language – with metahistoriographic passages, where the narrator offers her own reflections on History using “I”. Although these few brief passages suggest a resolutely historian position, they nonetheless pertain to fiction and the past is revitalised into present for the contemporary reader’s historical perspective. Hasler’s work thus brings together a skilful mixture of poetic liberty and care of historical veracity, the latter being compounded by the insertions in the novel of original texts in italic character.
Furthermore, the issue of the marginality in society plays a leading role in Hasler’s work. In essence, her main characters are all outsiders, Außenseiter. This issue highlights the limits of the Aufklärung in that its tenants, the outsiders’ opponents, most often claim to be led by the Enlightenment, but only to pervert it even more. From this results the exclusion of those unwanted individuals: the so-called witch, the giants and the women who question the patriarchal organisation. Yet, some of Hasler’s outsiders succeed in finding a piece of freedom at the edge of society, however not without paying it to the price of their Helvetian roots.
Hasler therefore aims to rectify History by giving their voice back to the outsiders. Most of them evolve only in circular fashion, individually speaking, since they never actually set foot outside the margin (except maybe Henry Dunant). The impression of going round and round opposes the linear continuum of human History, which is the result of yesterday’s exclusions foreshadowing those of today. Beyond this measure of time however, Hasler develops a conception of History that varies with the co-existing points of view. This association is more often than not imbued with pessimism, as in the case of Emily Kempin’s life and its association to the myth of Icarus.
To conclude, Hasler portrays a rather retrograde Helvetian background in which the historical actors evolve. This is done not only through the fictionalization of locations, but also through references to three Helvetian symbols: the Alps, the national redoubt and the legend of William Tell. These myths, which evoke the maintenance of freedom and the protection of the “shepherds’ nation”, are brought into trial by Hasler, who proves that Switzerland does not in fact bring any fresh solutions to the challenges faced by the Occident. / Ziel der vorliegenden Doktorarbeit ist es, Eveline Haslers Poetik des historischen Romans unter den folgenden vier Relevanzkriterien zu untersuchen: 1) Erzählverfahren, 2) Außenseitertum und Gesellschaft, 3) Geschichtsbild und 4) Bild der Schweiz zwischen Mythos und Realität. Zu diesem Zweck wird ein Korpus von sechs Romanen anhand der neuesten narratologischen Modelle systematisch erläutert, welche u. a. von Ansgar Nünning weiterentwickelt oder neu untersucht wurden.
Aus dieser Forschung geht hervor, dass Hasler eine besondere Rolle in der Gattungsgeschichte spielt. Denn sie verbindet eine meist realistische Schreibweise, die ab und zu von Kinoverfahren inspiriert ist, mit metahistoriographischen Passagen. In diesen Passagen kommt eine Ich-Erzählerin vor, die eine Verbindung zur Gegenwart herstellt und insofern den gegenwärtigen Leser in die Fiktion einbezieht. Obwohl diese eher seltenen Passagen an die Arbeitsmethoden des Historikers erinnern, gehören sie zur Fiktion. Haslers Romane erweisen sich als ein geschicktes Spiel mit poetischer Freiheit und historischer Wahrheit, worauf die Originaldokumente hinweisen, die kursiv in die Romane eingefügt sind.
Außerdem zeigt das Außenseitertum, das Haslers Werk wie ein roter Faden durchzieht, die Grenze des aufklärerischen Denkens. Denn die meisten Gegner der sogenannten Außenseiter treten als überzeugte Anhänger der Aufklärung in Erscheinung, hinter der sie sich verstecken, um sie zu pervertieren. Trotz alledem gelingt es einigen Außenseitern, sich einen Freiheitsraum am Rande der Gesellschaft zu schaffen, jedoch nur, wenn sie bereit sind, auf den größten Teil ihrer Identität zu verzichten.
Infolge ihrer sozialen Ausgrenzung wird diesen Figuren ein angemessener Platz in der Geschichte verweigert. Hasler möchte das ändern und verleiht den Außenseitern eine Stimme, um so die „offizielle“ Geschichtsschreibung zu berichtigen. Insofern versucht sie, die sogenannte offizelle Geschichtsschreibung zu berichtigen. Doch bekommt das Geschichtsbild in ihren Romanen drei Formen: eine individuelle, eine gesamtmenschliche und eine naturgebundene. Die Protagonisten sehen sich ihrerseits mit einem Kreislauf konfrontiert, denn es gelingt ihnen nicht, sich aus den sozial vorgeschriebenen Bahnen des Andersseins zu befreien. Andererseits folgt die Menschheitsgeschichte einem Kontinuum, indem die Ausgrenzungen von gestern die Gegenwart erklären. Aus ihrer ahistorischen Zeit leidet die Natur unter der unaufhaltsamen Gier des Menschen nach Reichtum. Insofern resultiert das allgemeine Geschichtsbild im Roman aus drei Perspektiven, die alle durch einen gewissen Pessimismus geprägt sind, wie das Leben von Emily Kempin es andeutet, da diese mit dem Mythos des Ikarus verglichen wird.
Da alle Figuren Haslers in einen schweizerischen Kontext gehören, stellt sich zum Schluss ein kritisches Bild der Schweiz heraus, denn laut den Romanen scheut sich dieses Land vor neuen Ideen. Dieses Bild entsteht nicht nur durch die Raumsemantik, sondern auch durch die Darstellung dreier Nationalsymbole: die Alpen, das Schweizer Reduit und die Wilhelm Tell Legende. Indem sie diese Freiheitsmythen kritisiert, deutet Hasler darauf hin, dass es der Schweiz nicht besser als den anderen westlichen Ländern gelingt, eine Lösung für die Probleme des Okzidents zu finden.
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Les effets du rétablissement comme approche thérapeutique sur les processus de lutte à la stigmatisation de personnes vivant avec un problème de santé mentaleLemire Auclair, Émilie 03 1900 (has links) (PDF)
Le rétablissement, comme nouvelle philosophie d'intervention dans le champ de la santé mentale, nous invite à réfléchir l'intégration sociale sous un angle particulier, soit celui de l'épanouissement personnel : il ne suffit plus de s'inscrire dans un mode de vie normatif aux plans matériel, économique et social. Le rétablissement implique un processus individuel visant notamment un travail de restauration identitaire où l'individu devient acteur, « [engageant] ses propres ressources afin de développer des initiatives et élaborer un projet de vie » (Soulet et Châtel, 2001 : 186). En dépit de son rôle actif vers le mieux-être, l'individu voit également sa trajectoire balisée par une multitude de cadres sociaux : une histoire familiale, des relations sociales, un contexte socioéconomique, une trajectoire thérapeutique, etc. Bien que ces différents cadres soient considérés comme des sources potentielles de soutien, on constate néanmoins que les personnes avec des problèmes de santé mentale sont confrontées à une accumulation d'obstacles sociaux entravant leur épanouissement. À la lumière de ces constats, comment le rétablissement est-il possible? À travers une perspective interactionniste, la présente étude situe l'enjeu premier du rétablissement dans la recherche de reconnaissance sociale. En ce sens, un des obstacles principaux auxquels se heurtent les individus avec des problèmes de santé mentale relève de la stigmatisation, à la source de discrimination et d'une dégradation de l'image de soi. Ainsi, se rétablir implique nécessairement de lutter contre les effets de cette stigmatisation. La méthodologie ethnographique, fondée sur la tenue d'entretiens et l'observation participante, a permis de documenter certains moyens dont les personnes font usage dans leur vie quotidienne pour lutter contre les effets de la stigmatisation, notamment dans le cadre de leurs relations avec leur entourage. De plus, elle a permis d'éclairer la façon dont les individus intègrent leur réponse à différentes normes sociales dans leur travail de reconstruction identitaire. Ce processus est illustré par l'identification individuelle et collective aux normes thérapeutiques du rétablissement prenant place dans un organisme communautaire en santé mentale. La capacité des participantes à l'étude à correspondre à ces idéaux thérapeutiques est interprétée à la lumière de leur stigmate et intégrée dans leur perception de soi. Les données issues de cette étude ainsi que leur analyse et interprétation suggèrent que la recherche d'une plus grande reconnaissance sociale prend la forme d'une lutte pour l'acceptation sociale. Ainsi, malgré un discours thérapeutique mettant de l'avant les principes d'auto-détermination et d'autonomie, il apparaît que, dans la trajectoire des personnes avec des problèmes de santé mentale, le poids du stigmate et de certaines normes sociales joue un rôle fort important qu'on ne peut se permettre d'ignorer.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : rétablissement, stigmatisation, santé mentale, identité, exclusion, marginalisation, normes sociales
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Altérité et marginalité dans les œuvres de Jean-Marie Le Clézio et Amin MaaloufBellamine-Ben Aïssa,, Yosr 03 December 2013 (has links) (PDF)
Cette étude comparée s'intéresse à deux auteurs francophones, J.MG. Le Clézio et A. Maalouf, qui appartiennent à deux sphères géoculturelles éloignées l'une de l'autre et différentes, et dont les œuvres n'ont jamais fait l'objet jusque-là d'une recherche comparatiste. La confrontation des textes porte sur deux thématiques d'actualité : l'altérité et la marginalité et bénéficie de l'éclairage apporté par l'étude de la poétique et le vécu des auteurs, eux-mêmes, marginaux à plusieurs égards. L'altérité se présente comme la cause de la situation marginale des personnages ; elle met en lumière leurs différences physiques, la vulnérabilité de leur situation sociale, leurs problèmes identitaires et leur relation particulière avec l'espace. D'un autre côté, c'est la confrontation deu personnage avec l'autre ( en tant qu'adjuvant ou opposant ) et avec l'ailleurs ( à travers la quête des origines et la réalisation d'un parcours initiatique ) qui lui permet de dépasser sa marginalité et son mal-être. La poétique de l'altérité et de la marginalité étudiée dans ce travail trouve son accomplissement dans l'esthétique scripturale adoptée par les auteurs. Fondée sur l'éclatement, le dépassement des limites, l'hétérogénéité générique et l'oralité, l'écriture devient la traduction de la marginalité et de l'hybridité qui caractérisent les personnages. Deux auteurs, deux univers romanesques mais une idéologie et une sensibilité scripturale communes au service d'un même combat : favoriser l'interculturalisme et lutter contre toutes les formes de discrimination. Corpus : Poisson d'or, Hasard, Révolutions, Le Rocher de Tanios, Les Echelles du Levant, Origines.
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Le cinéma turc contemporain à travers les représentations de l'autre et de la différence (1990-2010) / Contemporary turkish cinema through the representation of the other and the difference (1990-2010)Erbek, Özge 28 March 2013 (has links)
La différence et l'altérité reliant les questions de la représentation, de l'identité et de l'idéologie, constituent des concepts opératoires pour une appréhension créative d'un cinéma national en évolution. Située à la croisée des études culturelles et cinématographiques, l'étude se concentre sur le cinéma turc contemporain déterminé de plus en plus par l'affranchissement des seuils de visibilité et de légitimité des sujets marginaux et minoritaires avec de nouveaux thèmes et formes de récit. L'élargissement de l'horizon défini par les conditions de possibilité du secteur, et les changements survenus dans le contexte socio-culturel expliquent en partie cette ouverture et la diversité des visions contenues. L'analyse des films répartis en fonction des figures de l'autre et des problèmes qu'elles soulèvent, révélant les mouvements de repli ainsi que les capacités d'innovation des œuvres filmiques, témoigne moins d'un renouveau du cinéma turc que d'une intensification de la lutte au sein du dispositif dominant. Tandis que les nouvelles stratégies de représentations se développent parallèlement aux changements des modes de contrôle, le renouvellement des images implique l'instauration des nouvelles frontières de visibilité et normes d'accessibilité. Le traitement de la question de l'Autre permet de distinguer trois modes particuliers non exclusifs, représentant les tendances principales au sein du cinéma turc : mode nostalgique, mode critique et mode réflexif. / The difference and the otherness constitute the operative concepts for understanding the creative development in national cinema. This study, intersecting cultural studies and cinematographies, concentrates on the contemporary Turkish cinema determined more and more by the liberation of the thresholds of visibility. The enlargement of the horizon defined by the conditions of erratic possibilities and materials in the film industry and the changes in the socio-cultural context explain partly the widening of the cinematographic space and the diversity of visions contained. The analysis of film texts are distributed according to the figures of the other and the problems they are raising, revealing the regressive movements as well as the capacity for innovation that emerge from the films, shows less a renaissance or revival of Turkish cinema than an intensification of the struggle within the dominant system. Developing new strategies in the field of representation goes hand in hand with the changes in the modes of control, and this synergy paves the way to the establishment of the new frontiers and new accessibility norms. The treatment of the question of the Other allows to distinguish three non-exclusive modes particularly, representing the main trends within the Turkish cinema : the nostalgic mode, the critical mode and the reflexive mode.
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Foucault, le souci des margesSzanyi, Adam 07 1900 (has links)
L’œuvre de Michel Foucault est communément divisée en trois périodes : la période archéologique traitant d’épistémologie, la période généalogique consacrée à l’analyse des relations de pouvoir, et la période esthétique portant sur les « cultures de soi » gréco-romaines. Chacune d’entre elles se définit par une méthodologie particulière et une constellation de thèmes que nous récapitulons en partie dans cet ouvrage. Ce survol sert de travail préparatoire afin de relever une préoccupation qui semble parcourir l’ensemble de son œuvre. Elle concerne les « marges »; question qui se pose tantôt à l’aune d’un rapprochement entre littérature et folie, tantôt en lien aux concepts de « résistance » et de « bataille », et enfin, à travers l’étude des manières atypiques de se gouverner/subjectiver. Ainsi, notre enquête s’articule essentiellement autour des interrogations suivantes : « peut-on attribuer une fonction bien définie aux marges au sein de la (ou des) théorie(s) foucaldienne(s)? »; « quelles sont les figures de la marginalité et comment interagissent-elles avec les thèmes foucaldiens majeurs? »; « à quelles difficultés se heurte le lexique des marges, lequel inclut des notions telles que le dehors, la désubjectivation et les hétérotopies? ». / Michel Foucault’s work is generally divided into three periods: the archaeological period dealing with epistemology, the genealogical one devoted to the analysis of power relations, and the aesthetic period centered on the « cultures of the self » as understood by the Greeks and Romans. Each of these periods is defined by a particular methodology and a constellation of themes that we’ll partly recapitulate in this paper. This overview serves as a preparatory work in order to underline a preoccupation which seems to be constant all throughout his philosophical journey. It’s concerning the « margins »; a question raised at times with regards to the topic of madness and literature, or in relation to the concept of « resistance » and « battle », and finally, through the study of the atypical manners in which one’s self can/should be governed. Thus, our inquiry is essentially articulated around the following questions: « can we attribute a well defined function to the margins in the theoretical framework(s) of Foucault? »; « what are the figures of marginality and how do they interact with the main Foucauldian themes? »; « what are the difficulties proper to the lexicon of marginality which includes notions such as the outside, desubjectivation and heterotopy? ».
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Le cinéma d'Eloy de la Iglesia : marginalité et transgression / The cinema of 'Eloy de la Iglesia : marginaliy and transgressionMontero, Laureano 14 November 2014 (has links)
Le réalisateur espagnol Eloy de la Iglesia (1944-2006) est l’auteur de vingt-deux longs métrages réalisés entre 1966 et 2003. Sa vaste filmographie recouvre une période décisive de l’histoire de l’Espagne contemporaine, avec laquelle elle établit un dialogue constant. Plébiscité par le public, Eloy de la Iglesia s’attira les foudres de la censure qui surveilla de près sa production et l’inimitié d’une grande partie de la critique, y compris progressiste, qui lui reprocha immanquablement son opportunisme, sa démagogie, son penchant immodéré pour la provocation et son mauvais goût flagrant. Notre étude porte sur l’intégralité de la filmographie du réalisateur et met en lumière son extrême cohérence interne autour de deux axes majeurs : la marginalité et la transgression. Cinéaste situé à la périphérie des principaux courants et des tendances esthétiques majoritaires, Eloy de la Iglesia a pu mener à bien une œuvre personnelle et prolifique, à la croisée du cinéma d’auteur et du cinéma populaire, dans laquelle nous voulons voir le projet original d’analyser la société espagnole à partir de ses marges et sous l’angle de la transgression des normes et des valeurs dominantes. Son cinéma antiélitiste et résolument installé dans la culture de masse fait mine d’accepter les règles et le langage du cinéma commercial pour mieux les subvertir de l’intérieur. Il y introduit des sujets tabous et polémiques et développe un discours critique radical sur la réalité contemporaine espagnole. / Spanish director Eloy de la Iglesia (1944-2006) is the author of twenty-two feature films made between 1966 and 2003. His vast filmography covers a crucial period in the history of contemporary Spain, with which it is in constant dialogue. Acclaimed by audiences, Eloy de la Iglesia incurred the wrath of the Film Censorship Board (which kept a close watch on his work) and the hostility of many critics, including the most progressive ones, who inevitably rebuked him for opportunism, demagogy, excessive penchant for provocation and blatant bad taste. Our study focuses on his entire filmography and highlights its extreme internal coherence around two main axes: marginality and transgression. Always on the margins of major cinematic movements and aesthetic tendencies, Eloy de la Iglesia managed to develop a personal and prolific work at the crossroads of art-house and popular cinema; an original project to analyse Spanish society from its fringes and through transgression of dominant norms and values. His anti-elitist cinema, deeply rooted in mass culture, pretends to accept the rules and language of commercial cinema to better subvert them from within, by introducing taboo and controversial topics and developing a radical critical discourse on contemporary Spanish reality.
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L'habitat insalubre dans le Grand Agadir (Maroc)Atik, Mohamed 07 December 2009 (has links)
L'habitat précaire dans le Grand Agadir a un caractère original, car il s'agit d'une ville entièrement neuve reconstruite sur une stratégie moderniste et volontariste après le séisme de 1960. L'évolution particulière de l'aire urbaine durant ces dernières décennies s'est traduite par un développement rapide de l'ensemble de ses centres enregistrant les taux d'accroissement les plus élevés du Maroc. Cette croissance exceptionnelle a engendré de nombreux problèmes dont le plus préoccupant est la prolifération des bidonvilles et des quartiers d'habitat clandestin. Actuellement, près d'un ménage sur cinq du Grand Agadir vit encore dans ces deux formes d'habitat. Le RGPH (2004) recense 10 331 baraques, abritant près de 18,3% de la population urbaine et 27 quartiers clandestins d'une superficie totale de 2539 hectares sur lesquels résident 36 966 ménages, soit environ 184 000 habitants. L'évolution de ces quartiers montre que les habitants s'y sont investis à la fois financièrement et affectivement. Loin d'être des lieux provisoires en marge des villes, ces quartiers constituent au contraire des parties non intégrées de l'urbain, comme en témoigne leur organisation spatiale et sociale et leur exclusion de tous les éléments de confort et d'intégration urbains (infrastructures, équipements socio-économiques). La particularité de ce phénomène réside dans le fait qu'il reprend les mêmes matériaux et les mêmes techniques de construction, mais se caractérise par la variété des couches sociales qui y résident et des typologies architecturales et urbanistiques. Les quartiers insalubres ont au moins deux points communs qui suffisent à les définir : d'une part, ce sont des "quartiers" de ville, des morceaux d'un espace dans lequel ils s'insèrent et, d'autre part, ils sont en bas de la hiérarchie urbaine : moins équipés, moins riches, moins attractifs. Ils cumulent les risques, l'exclusion, la marginalité et la pauvreté extrême. Ils représentent aussi un lei de tension et de résistance à toute tentative d'intégration et de régularisation par les pouvoirs publics. Ils se caractérisent aussi par leur dynamique ; ils s'imposent en effet, comme une composante active de la société urbaine. La population des quartiers insalubres produit un certain nombre de biens et de services consommés par la population de la ville formelle. Ces quartiers précaires produisent leurs propres équipements et participent dans la mesure de leurs possibilités à alimenter les caisses de l'État et des collectivités. Sans logis, sans emploi, sans sociabilité, les habitants sont aussi "sans voix", sans participation à la décision ou absents des politiques sociales de relogement. La "résorption" de l'habitat insalubre a toujours constitué une préoccupation pour l'État qui met tous ses moyens pour que cette forme d'habitation disparaisse de la ville. Ces gens souhaitent également un logement digne et une stratégie de RHI qui prend en considération leur mode de vie et leur situation sociale et économique. Ce travail de recherche analyse la problématique de l'habitat insalubre, dans ses aspects social, urbain et politique. Dans un premier temps, nous avons essayé de savoir comment les bidonvilles et l'habitat clandestin se sont développés en parallèle à la reconstruction. Dans un deuxième temps, nous avons étudié la structure interne des quartiers insalubres et illégaux en terme urbanistiques, sociaux et économiques, ainsi que les relations avec le reste de la ville, pour mesurer leur urbanité et leur intégration à celle-ci. A la fin de ce travail, nous avons analysé la politique de RHI dans ses stratégies et ses défauts, mais aussi les relations des habitants avec les pouvoirs publics / This research analyzes the problems of slums in its social aspect, and Urban Policy. Initially, we tried to find out how slums and illegal housing were developed in parallel with the reconstruction of the recent urban space. In a second step, we studied the internal structure of slums and illegal in terms of urban, social and economic, as well as relations with the rest of the city to measure their urbanity and integration thereof. At the end of this work, we analyzed the policy of RHI in its strategies and its defects, but also relations between the inhabitants and public authorities. The value of squatter settlements in Grater Agadir is original because it is an entirely new city was rebuilt on a modern strategy ansd proactive after the earthquake of 1960. The particular evolution of the urban area of this town in recent decades has resulted in rapid development of all its centers registering growth rates the highest in Morocco. This exceptional growth has created many problems in urban development with more concern are the proliferation of slums and illegal housing. Currently, nearly one in five households Greater Agadir still lives in these two types of habitat. According to the GPHC, 10,331 huts have been counted, which represents approximately 18,3% of urban population and 27 illegal neighborhoods with a total area of 2539 hectares on which 36 966 residents households, or appoximately 184 000 inhabitants. The evolution of these districts shows that there are people invested both financially and emotionally. Far from being places of temporary edge of town, these neighborhoods are rather non-integral parts of the city, as evidenced by their spatial organization and social exclusion of all basic amenities and urban integration (infrastructure, socio-economic facilities). The particularity of this phenomenom lies in the fact that it uses the same mateirals and same construction techniques, but it is characterized by the variety of social strata that live there and architectural typologies and urban planning. These slums have at least two common points which suffice to define them : first, they are "neighborhoods" of town, pieces of an area in which they operate and, secondly, they are down the urban hierarchy: less equipped, less affluent, less attractive. They combine the risks, exclusion, marginalization and extreme poverty. They also represnt a place of tension and resistance to any attempt at integration and regulation by government. They are also characterized by their dynamics, they are necessary because, as an active component of urban society. The slum population produces a number of goods and services consumed by the population of the formal city. These shantytowns are producing their own equipment and participate in the best of their ability to feed the coffers of the state and communities. Homeless, jobless, sociability, people are "speechless" without participation in the decision or absent social policies of resettlement. The "absorption" of slums has always been a political public claimed by the state that puts all its ressources to this form of housing disappears from the city. These people also want a decent home and a strategy for RHI, which takes into account their lifestyle, their social and economic
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Des lucioles, suivi de, Utilité et limites de la commune dans L'ange de la solitude de Marie-Claire BlaisDuchesne Perron, Emilie 01 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Des lucioles est un roman versifié où monde intérieur et monde extérieur paraissent irréconciliables. À travers une narratrice habitée par le deuil inachevé de son père, ce projet s’interroge sur ce qui demeure après la perte lorsque les circonstances ne permettent pas que l’on s’arrête pour contempler le vide laissé par l’être perdu. Entourée de personnages habités par une douleur qu’elle croit semblable à la sienne, la narratrice fait l’expérience de l’importance de la communauté, mais également, des limites de cette même solidarité. La lumière, image parcourant le texte, expose autant la beauté que l’obscurité du milieu où la narratrice évolue. L’absence d’issue apparente pour le personnage nous révèle le sentiment d’impuissance qui l’habite face à sa situation précaire.
L’essai qui le suit, Utilité et limites de la commune dans L’ange de la solitude de Marie-Claire Blais, s’articule également autour des questions d’individualité et de solidarité. À partir du concept d’hétérotopie développé par Michel Foucault, l’essai tente d’abord de comprendre la nécessité de la création d’un safe space pour les personnages marginalisés de L’ange de la solitude, puis se questionne sur la persistance des rapports de force à l’intérieur de ce lieu établi hors des instances sociales dominantes. Au cœur de cette contradiction se pose une question fondamentale sur la relation qu’entretient l’individu ostracisé avec le monde qui le rejette, et propose ainsi une réflexion sur le rapport à l’espace des communautés marginalisées. / Des lucioles is a versified novel in which intimate and outside world are shown as irreconcilable. Through a female narrator who is still grieving the death of her father, this project shows what remains after a person disappears, especially when circumstances do not allow the griever to properly process that loss. Surrounded by like-minded people who seem to be struggling as much as her in their own lives, the narrator realizes the importance of belonging to a community, but also, the limits of that solidarity. The recurring image of light shows both the beauty and the despair of the environment in which the characters evolve. The apparent lack of resolution for the protagonist tells us a lot about the helplessness of the subject facing the world they live in.
The essay that follows, Utilité et limites de la commune dans L'ange de la solitude de Marie-Claire Blais, is also exploring the ideas of solidarity and community. Through the concept of hétérotopie developed by Michel Foucault, we try to understand the necessity for Blais’ characters to create a safe space for themselves. We then observe the presence of power relationships inside the friend group, despite their attempt at creating a space out of the social structure that marginalized them in the first place. With this essay, we expose the relationship between the marginalized subject and the world that rejects them, which allows us to reflect on the way these social groups interact with space in general.
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Réjean Ducharme : une marginalité paradoxaleHaghebaert, Élisabeth 12 April 2018 (has links)
Se donnant pour cadre les lieux et modes d'inscription d'une marginalité paradoxale, la présente thèse propose une (re)lecture transversale de l'œuvre romanesque de Réjean Ducharme de 1966 à 1976 (première période) et de 1990 à 1999 (deuxième période). La marginalité sert de fil conducteur et souligne la cohérence de l'ensemble du corpus, en témoignant de sa productivité à différents niveaux : place de l'auteur ; personnel romanesque et espace ; usage délibérément « violenté » de la langue et remise en cause des genres et des canons littéraires. Tous ces aspects sont observés sur le mode du dialogisme et d'un éclectisme théorique inspiré de la notion de bricolage de Lévi-Strauss, privilégiant la réappropriation et l'interpénétration des méthodes, au plus proche d'un texte confrontant trivialité et érudition. Ils font ressortir le caractère paradoxal d'une posture marginale érigée en modèle et en figure centrale de la littérature québécoise. Sont analysés : marginalité auctoriale et topos du grand écrivain ; marginalité des personnages et des lieux ; marginalité langagière : effets de diglossie, joual, bérénicien, langage des fleurs, équivoque et potentiel érotique et idéologique ; marginalité générique et narratologique : « maghanage », recyclage de formes anciennes (facétie, ménippée), intertexte d'Henry Miller et une narrativité essentiellement logodynamique fondée sur la parole, le quotidien, la musique et le désir. Espace d'expérimentation à l'écoute de tous les discours, l'œuvre procède d'un art manifestaire qui tend à élever la langue parlée à la dignité d'une langue écrite qu'elle revigore en consacrant le triomphe de l'oral. Le tout converge vers une poétique de convivialité ou de sympathie restaurant la fonction communicative de la littérature en fondant une « complicité communautaire » par le biais des codes narratif, culturel et affectif. Bref, du bilan de ce qui apparaît en marge des écrits antérieurs et de ce qui ressort de l'œuvre, ce qui en renouvelle la vision et permet de la comprendre « autrement », ce sont les différents modes d'expression d'une tendresse paradoxale manifeste à tous points de vue qui définissent un rapport au monde et à la littérature fondé sur de nouvelles affinités électives participant du compagnonnage.
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