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Entre terre et ville : migrations internes, réseaux sociaux et fécondité idéationnelle en région rurale sénégalaiseBoujija, Yacine 04 1900 (has links)
La migration interne est la principale forme de migration humaine et est sensible aux changements environnementaux, économiques et politiques. En Afrique de l'Ouest, les pressions environnementales et démographiques entraînent une précarité croissante pour les populations rurales dépendantes de l'agriculture pluviale, qui optent pour la migration temporaire vers les zones urbaines pour diversifier leurs moyens de subsistance. Ceci soulève deux questions : d’une part, il est important d’identifier les facteurs facilitant la migration et donc, la capacité d’adaptation des ménages vulnérables. Par ailleurs, dans les pays en pleine transition démographique, les écarts dans les niveaux de fécondité entre régions rurales et urbaines sont généralement élevés et les migrations entre ces milieux peuvent contribuer à la diffusion et l’homogénéisation de la fécondité. Ceci soulève la seconde question de comprendre si et comment la migration interne, surtout temporaire, s’associe à des changements dans les croyances et préférences de fécondité et de contraception chez les migrants.
Malgré la pertinence de ces questions, nous constatons que la migration interne demeure le ‘parent pauvre’ en démographie et dans l’étude plus large des migrations; une position qui ne reflète pas son importance. Ainsi, pour contribuer à nos connaissances sur la migration interne dans le contexte de pays à faible et moyen revenu, cette thèse propose trois articles abordant les deux problématiques précédemment étalées. Pour y répondre, nous accordons une attention particulière au concept de réseaux sociaux; un concept central dans l’étude de la prise de décision de migrer et de la diffusion de la fécondité, mais qui fut mal intégré à l’étude de la migration interne et virtuellement absent du champ d’étude s’intéressant à la fécondité des populations migrantes. Nous utilisons un jumelage inédit de données, croisant les données longitudinales de l’observatoire de population de Niakhar, au Sénégal, à celles du projet Réseaux Sociaux et Santé à Niakhar. Conjointement, ces données permettent une analyse approfondie des trajectoires des migrants, leurs réseaux sociaux, ainsi que leur croyances et préférences de fécondité. Nos études se focalisent sur un seul village situé dans la zone d’étude de l’observatoire de population de Niakhar et s’intéressent aux migrants se dirigeant vers la capitale, Dakar.
Dans le premier article, nous profitons des outils descriptifs et multivariés de l’analyse de survie afin d’explorer l’association entre l'exposition à du capital social migratoire dans les réseaux et la probabilité d’une première migration vers Dakar. Nous avons décomposé les réseaux de migrants selon les liens à des migrants de retour, des migrants actuels et des résidents non-migrants de la destination afin de capturer l'hétérogénéité du capital social lié à la migration. Nous testons également l'influence de la force des liens, évaluée subjectivement, et des liens structurellement faibles mesurés par les connexions de second ordre ("ami d'un ami"). Nous arrivons ainsi à revisiter certains des principaux postulats des théories de la causalité cumulative, du capital social (en migration) et de la force des liens. Par exemple, alors que les réseaux sont considérés être moins importants pour la migration interne, surtout dans des contextes où elle est généralisée, cette étude permet de revoir de tels constats en adoptant une définition élargie et plus complète du capital social migratoire, incluant des catégories de liens généralement sous-représentées ou absente dans la littérature empirique : les liens avec des non-migrants au lieu de destination et les liens faibles.
Dans le second article, nous avons examiné comment la migration rurale-urbaine s’associe à des différences durables dans les croyances et les préférences en matière de fécondité et de contraception. À l’aide de quelques innovations méthodologiques et conceptuelles, nous avons distingué les effets d’adaptation et de sélection sur la fécondité des migrants temporaires à Dakar à l’aide de modèles de régression, malgré une approche transversale. Ceci fut notamment accompli grâce à l’inclusion d’un groupe de contrôle composé de futurs migrants et l’utilisation comme variables dépendantes de mesures idéationnelles de la fécondité, celle-ci étant moindrement affectées par les facteurs perturbants le calendrier génésique. Nous nous sommes également attardé aux migrants de retour, afin d’évaluer si l’adaptation persiste, une fois que les migrants réintègrent leur communauté d’origine. Enfin, nous avons ajouté une mesure des réseaux sociaux en ville, afin de tester son effet sur l’adaptation.
Dans le dernier article, nous adoptons une approche ‘translocale’, mesurant les réseaux sociaux aux lieux de destination et d’origine, pour explorer à l’aide de modèles de régression, leur association avec la fécondité idéationnelle des migrants actuels à Dakar. L’analyse accorde une attention particulière aux liens maintenus avec la communauté du lieu d’origine, leur composition et leur structure, afin d’explorer la socialisation, ou l’influence des valeurs et normes acquises avant la migration, une hypothèse souvent peu approfondie dans l’étude de la fécondité des migrants. Plutôt que de concevoir la socialisation comme l’hypothèse nulle, nous l’identifions comme un phénomène continuant après la migration et s’opérant simultanément à l’adaptation.
Dans l’ensemble, nos résultats confirment l’importance du rôle des réseaux sociaux comme déterminants de la migration interne, même dans des contextes où elle est généralisée. La migration semble aussi se placer comme un important vecteur de diffusion de la fécondité, par son influence sur les croyances et préférences des migrants actuels et de retour. Cette association est toutefois modérée par les relations maintenues au lieu d’origine. Plus largement nos résultats soulèvent quelques (re)questionnements théoriques et insistent sur l’importance d’adopter une approche centrée sur les réseaux sociaux multilocalisés dans l’étude de la migration interne. Enfin, nos résultats ont des implications substantielles sur le rôle potentiel des migrations rurales-urbaines dans les transformations sociodémographiques des pays du Sud et mettent en évidence les contradictions qui existent entre certaines politiques visant à limiter les migrations rurales-urbaines et celles voulant réduire la fécondité. / Internal migration is the main form of human migration and is sensitive to environmental, economic, and political changes. In West Africa, environmental stresses and rapid population growth are pressuring rural populations dependent on rain-fed agriculture into diversifying their livelihood strategies; this diversification largely depends on migration to urban areas. This raises two questions: firstly, it is important to identify the factors that facilitate migration and therefore the adaptation of vulnerable households. Secondly, in countries undergoing demographic transition, the gaps in fertility rates between rural and urban areas are generally high, and migrations between these regions can contribute to the diffusion and homogenization of fertility. This raises the second question of whether and how internal migration, especially temporary migration, is associated with changes in fertility and contraceptive beliefs and preferences among migrants.
Despite the relevance of these questions, we find that internal migration remains the “stepchild” in demography and in the broader study of migration; a position that does not reflect its importance. Thus, to contribute to our understanding of internal migration in the context of low- and middle-income countries, this thesis proposes three papers addressing the two issues previously discussed. To answer them, we focus on the concept of social networks; a central concept in the study of the determinants of migration and the diffusion of fertility, but which was poorly integrated into the study of internal migration and virtually absent from the study of migrant fertility. We combine longitudinal data from the Niakhar Health and Demographic Surveillance System (NHDSS), in Senegal, with data from the Niakhar Social Networks and Health Project (NSNHP). Together, these data allow for an in-depth analysis of migrant trajectories, their social networks, as well as their fertility and contraceptive beliefs and preferences. Our studies focus on a single village located in the NHDSS study area and exclusively examine migrants to the capital, Dakar.
In the first paper, we use descriptive and multivariate tools from survival analysis to explore the association between exposure to migratory social capital in networks and the probability of a first migration to Dakar. Taking advantage of our rich data, we disaggregated migrant networks into ties to returning migrants, current migrants, and non-migrant residents of the destination to capture the heterogeneity of social capital related to migration. We also tested the influence of the strength of ties, subjectively measured, and structurally weak ties measured by second-order connections ("friend of a friend"). We thus revisit some of the main hypotheses of the theories of cumulative causation, social capital (in migration), and strength of ties. For example, while networks are considered to be of lesser importance for internal migration, especially in contexts where it is widespread, this study allows us to reconsider such findings by adopting a broader and more comprehensive definition of migrant social capital, including categories of ties that are generally underrepresented or absent in empirical literature, such as ties to non-migrants at the destination and weak ties.
In the second paper, we examined how rural-urban migration is associated with lasting differences in fertility and contraceptive beliefs and preferences. Using methodological and conceptual innovations, we distinguished the effects of adaptation and selection on the fertility of temporary migrants in Dakar through linear regression models, despite using a cross-sectional approach. This was achieved by including a control group consisting of future migrants and using ideational measures of fertility as dependent variables, which are less influenced by factors affecting the fertility calendar. We also focused on returning migrants to evaluate whether adaptation persists after migrants reintegrate into their community of origin. Additionally, we included a measure of urban social networks to test its effect on adaptation.
In the last paper, we adopt a 'translocal' approach by measuring networks at both destination and origin to explore the association between social networks and the fertility ideation of current migrants in Dakar. The analysis pays particular attention to ties maintained with the community of origin and their composition and structure to explore socialization, or the influence of values and norms acquired before migration, an often-underexplored hypothesis in the study of migrant fertility. Rather than conceiving of socialization as the null hypothesis, we identify it as a phenomenon that continues after migration and operates simultaneously and interactively with adaptation.
Our results confirm the importance of the role of social networks as a determinant of internal migration, even in contexts where it is widespread. Internal migration also appears to be an important vector for the diffusion of fertility, through its influence on the beliefs and preferences of current and returned migrants. However, this association is moderated by the relationships maintained at the place of origin. More broadly, our results raise some theoretical questions and emphasize the importance of adopting a multilocal social networks approach in the study of internal migration. Finally, our results have substantial implications for the potential role of rural-urban migration in sociodemographic transformations in the LMICs, highlighting the contradictions between public policies aiming to limit rural-urban migration and those aiming to reduce fertility.
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L’isolement social au Sénégal rural : contribution à l’approche des réseaux sociaux en démographieDeslauriers, Véronique 05 1900 (has links)
En Afrique subsaharienne, d’importantes mutations sociales, économiques et démographiques sont en cours. Leurs conséquences sur les formes et la force des solidarités familiales posent des défis à la procuration de soutien social. Malgré ces transformations, l’isolement social y demeure peu abordé. L’objectif principal de la thèse est de proposer un approche démographique ancrée dans le paradigme des réseaux sociaux pour étudier le phénomène de l’isolement social chez les Siin Sereer de Niakhar, un groupe ethnique du bassin arachidier au Sénégal rural.
Le premier article de cette thèse vise à identifier un cadre théorique pour étudier l’isolement social en Afrique subsaharienne rurale et décrire les formes de cet isolement ainsi que les évènements à son origine. Des entretiens qualitatifs individuels ont permis d’identifier le niveau d’intégration au sein du système d’assurance informelle et la (mauvaise) qualité des relations sociales comme dimensions principales de l’isolement social. Le cadre théorique des sociétés de solidarités et des principes de l’économie morale permettent de cerner l’organisation sociale ainsi que le système de protection sociale prévalant dans ce contexte. Ce faisant, les motifs de l’isolement social sont compris de manière contextuelle.
À partir des résultats de l’analyse qualitative, le deuxième article de la thèse vise à développer une typologie des réseaux sociaux capable de rendre compte de l'isolement social et décrire les caractéristiques socio-démographiques des individus dans les différents types de réseaux sociaux identifiés. Cette approche par méthodes mixtes permet de développer une classification sensible aux spécificités culturelles, fondée sur l'expérience locale de la sociabilité et de l'isolement social. En plus des groupes intégrés localement et élites locales, les résultats suggèrent l’existence de deux réseaux dépourvus socialement (isolés localement et relations contraintes) qui représentent près de la moitié des résidents du village. Cette distribution suggère que la vulnérabilité socialeest un enjeu important dans ce contexte. La description socio-démographique des réseaux indique que les femmes sont surreprésentées dans les deux types de réseaux sociaux dépourvus socialement.
Le dernier article de la thèse étudie les déterminants de la dimension subjective de l’isolement social, la solitude. Nous incluons dans nos analyses les caractéristiques socio-démographiques des répondants ainsi que leur niveau d’intégration sociale, opérationnalisée à travers notre typologie des réseaux sociaux qui est capable de rendre compte de l'isolement social. Nos analyses révèlent qu’à Niakhar, certains déterminants de la solitude sont spécifiques aux hommes ou aux femmes, et d’autres leur sont communs. Aussi, l’étude suggère que l’effet du niveau d’intégration sociale sur la solitude varie selon l’âge et le sexe. Comparativement aux hommes, pour les femmes, un niveau élevé d’intégration sociale n’est pas garant d’une absence de solitude et de déprime. Pour elles, les enjeux autour de ces sentiments négatifs résident plus fortement dans la proximité avec leurs enfants.
Les résultats de cette thèse contribuent à la fois à une meilleure compréhension et une mesure plus adéquate de l’isolement social dans un contexte différent des sociétés industrialisées où, face aux changements sociaux en cours, l’effritement des solidarités sociales risque d’entraîner un agrandissement des inégalités sociales et de vulnérabiliser une proportion croissante de résidents des milieux ruraux. / In sub-Saharan Africa, major social, economic, and demographic changes are underway. Their consequences on the forms and strength of family solidarities challenge the provision of social support. Despite these transformations, social isolation remains little studied and understood. This dissertation aims to propose a demographic approach anchored in the social network paradigm to study social isolation among the Siin Sereer, an ethnic group in the groundnut basin of rural Senegal.
The first article aims to identify a theoretical framework for studying social isolation in rural sub-Saharan Africa and to describe the forms as well as the events leading to social isolation. Individual qualitative interviews were used to identify the level of integration within the informal insurance system and the quality of social relations as the main dimensions of social isolation. The theoretical framework of solidarity societies and the principles of the moral economy are used to identify the social organization and the social protection system prevailing in this context. In this way, social isolation is understood in a contextual way.
Based on the findings of the qualitative analysis, the second paper aims to develop a typology of social networks capable of accounting for social isolation and to describe the socio-demographic characteristics of individuals in the different types of social networks identified. This mixed-methods approach allows for the development of a culturally sensitive classification based on the local experience of sociability and social isolation. In addition to the locally integrated and local elite groups, the results suggest the existence of two socially deprived networks (locally isolated and constrained relationships) that account for almost half of of the village residents. This distribution suggests that social vulnerability is an important issue in this context. The socio-demographic description of the networks indicates that women are over-represented in both types of socially deprived networks.
The last paper investigates the determinants of the subjective dimension of social isolation, loneliness. We include in our analyses the socio-demographic characteristics of the respondents as well as their level of social integration, operationalized through our typology of social networks which can capture social isolation. Our analyses reveal that in Niakhar, some determinants of loneliness are specific to men or women, and others are common to both sexes. Also, the study suggests that the effect of the level of social integration on loneliness varies with age and sex. Compared to men, for women, a high level of social integration does not guarantee an absence of loneliness and depression. For them, the issues surrounding these negative feelings lie more strongly in the proximity to their children.
This dissertation contributes to both a better understanding and a more adequate measurement of social isolation in a context different from that of industrialized societies where, in the face of ongoing social change, the erosion of social solidarities risks leading to an increase in social inequalities and the vulnerability of a growing proportion of rural residents.
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Simulation du ruissellement d'eau de pluie sur des surfaces agricolesDelestre, Olivier 13 July 2010 (has links) (PDF)
L'objectif de ce travail est le développement d'un modèle et d'une méthode numérique adaptés à la simulation du ruissellement d'eau de pluie sur des surfaces agricoles. Pour cela, nous utilisons un système d'équations aux dérivées partielles pour les eaux peu profondes : le système de Saint Venant. La pluie et l'infiltration y sont pris en compte par l'ajout de termes source et le couplage avec un modèle d'infiltration. Le système étant hyperbolique et conservatif nous choisissons d'utiliser un schéma aux volumes finis avec reconstruction hydrostatique. Avec cette reconstruction nous obtenons un schéma permettant de traiter les équilibres stationnaires et les interfaces sec/mouillé dues aux événements pluvieux. Tout d'abord, nous effectuons une comparaison systématique de différents flux numériques, de différentes reconstructions d'ordre deux (MUSCL et ENO modifiées) et de différentes méthodes de traitement des frottements sur des solutions analytiques unidimensionnelles. Ces comparaisons nous permettent de choisir une méthode numérique adaptée à la simulation du ruissellement qui en outre capture les phénomènes de type roll-waves. Ensuite nous nous intéressons au traitement de la pluie et de l'infiltration à l'aide du modèle de Green-Ampt. Cette méthode généralisée en dimension deux est validée sur des résultats expérimentaux obtenus à l'INRA d'Orléans et à l'IRD. La méthode numérique choisie et validée a été implémentée dans FullSWOF_2D un logiciel libre écrit en C++ pour la simulation de ruissellement d'eau de pluie sur des surfaces agricoles.
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Genre et société numérique colonialitaire : effets politiques des usages de l'internet par des organisation de femmes ou féministes en contexte de domination masculine et colonialitaire : les cas de l'Afrique du Sud et du Sénégal / Gender and the “colonialtairian” digital society : Political effects of women’s and feminist organizations' usage of the Internet within the context of male and “colonialtairian” domination : the cases of South Africa and SenegalPalmieri, Joëlle Sylvie 16 December 2011 (has links)
Partant de la volonté de nous libérer de définitions techniques, technicistes ou produites dans la sociologiede l’appropriation sociale des usages des TIC afin de qualifier les usages de l’Internet par des organisations defemmes ou féministes en Afrique, nous avons privilégié dans cette thèse les travaux théoriques portant sur lepatriarcat et sur la colonialité du pouvoir (ensemble des relations sociales caractérisées par la subalternité –hiérarchisation entre dominants et dominés – produite par l’expansion du capitalisme). Ce parti pris nous apermis de poser un cadre d’analyse opératoire ne plaquant pas des analyses théoriques occidentales, sudaméricainesou asiatiques sur l’Afrique. Il a facilité la façon dont nous avons problématisé la relation entredomination masculine et domination liée à la colonialité de pouvoir, que nous avons nommée colonialitaire,dans un contexte de mondialisation et d’hypermodernité. Les manifestations différenciées de cette relation enAfrique du Sud et au Sénégal nous ont aidé à circonscrire le terrain et le contexte à partir desquels lesorganisations de femmes et féministes locales utilisent ou non l’Internet. La confrontation de leursreprésentations avec le cadre conceptuel est devenue informative et s’est avérée indispensable afin de qualifier lapolitisation de leurs usages. Il nous est ainsi apparu que l’Internet cristallise parmi les technologies del’information et de la communication un moyen par lequel la « société de l’information » est le produit comme laproduction d’une mondialisation hypermoderne où la colonialité du pouvoir et le patriarcat, en tant quesystèmes, s’exercent conjointement. Cette conjonction s’exprime par les biais théorique autant qu’empirique.Notamment nous avons observé que l’épistémologie utilisée dans ce cadre renoue avec des constructionstraditionnalistes, nationalistes, paternalistes et masculinistes des savoirs en écho à ce que permet cet outil :l’accélération de l’appropriation du corps des femmes, la surenchère rhétorique et politique des dominants,l’institutionnalisation des concepts, l’occidentalisation des pensées, les privatisations en tous secteurs, lesconcurrences croisées de l’Occident, l’Extrême et le Moyen-Orient sur les terrains tant économique, politiqueque socioculturel, religieux. Il est alors apparu que les inégalités de genre s’aggravent en même temps que lesidentités sexuelles à tous les niveaux (État, institutions, population) deviennent souterraines et que les rapportsdifférenciés de « race » et de classe se creusent. Fort de ce constat, nos analyses nous ont mené à réaliser que lesfemmes de « la base » se retrouvent en situation d’accentuer la prise en charge immédiate de la gestion del’urgence (augmentation de la pauvreté, des violences, diminution de l’accès aux ressources, à la santé, àl’éducation…), parfois d’accepter leur subalternité tout en la négociant auprès des dominants. Aussi, peu à peu, / With our initial intention to be liberated from the definitions — technical, technocratic or thoseemanating from the sociology of the social appropriation of ICT uses — in order to analyze the usage of theInternet in women’s and feminist organizations in Africa, we focused in this thesis on theoretical workrelating to patriarchy and the coloniality of power (totality of social relations characterized by subalternity —hierarchization between the dominants and the dominated — produced by the expansion of capitalism.) Thisposition enabled us to establish a working analytical framework without imposing Western, South Americanor Asian theoretical analyses on Africa. It also facilitated how we expressed the problematic of therelationship between male domination and the domination inherent in the coloniality of power, which wehave called “colonialtairian” in the context of globalization and hypermodernity. The differentiatedmanifestations of this relationship in South Africa and Senegal helped us delineate the field and contextwithin which local women’s or feminist organizations use or don’t use the Internet. Comparing theirrepresentations within the conceptual framework proved edifying and indispensable in determining thepoliticization of their use. It thus became apparent that among the information and communicationtechnologies, the Internet crystallizes one means by which the “Information Society” is both the product andthe production of a hypermodern globalization in which the systems of coloniality of power and patriarchyfunction conjointly. This conjunction is clearly evidenced both theoretically and empirically. Especiallynoteworthy is that the epistemology used in this context reconnects to traditionalistic, nationalistic,paternalistic and male constructions of knowledge echoing what this tool facilitates: a rapid increase of theappropriation of women’s bodies, the dominants’ rhetorical and political grandstanding, theinstitutionalization of concepts, the Westernization of thought, privatization in all sectors and criss-crossingcompetition throughout the West, the Far East and Middle East in economic, political, socio-cultural andreligious areas. It then appeared that gender inequalities worsen at the same time as sexual identities on alllevels (state, institutions, population) are buried away, while differentiated “race” and class relationshipsbecome more pronounced.
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Sociologie politique d'une expérience de démocratie participative. Le cas d'une radio communautaire au Sénégal / Political sociology of a participatory democracy experience. The case of a community radio in SenegalDiagne, Yacine 19 May 2014 (has links)
Ayant pour ambition de « rendre la parole » aux populations déshéritées de la ville de Pikine, banlieue de la capitale sénégalaise, Débat local est l’émission politique interactive de la radio communautaire Air’Jeunes fondée à la fin des années quatre-vingt-dix à l’initiative des associations de jeunes de la région dakaroise avec le soutien d’une grande ONG canadienne. Cette thèse étudie les usages de cette émission par les citoyens locaux dans les trois domaines principaux où les militants et promoteurs de la démocratie participative s’attachent à développer des dispositifs d’action citoyenne visant à corriger les défauts et insuffisances du gouvernement représentatif au regard de l’idéal démocratique : la place des citoyens dans le système de production des biens publics locaux, les relations symboliques entre les élus et les électeurs et l’espace public de débat sur les politiques publiques et l’action des représentants. À partir d’une étude de terrain à caractère ethnographique menée en trois séquences de 2006 à 2011 dans les studios de la radio et sur les lieux d’écoute de l’émission, il apparaît que si l’émission a permis à des formes de contestation du pouvoir local de s’exprimer publiquement sans médiation, la réalisation du projet originel de l’émission s’est heurtée à un contexte local défavorable marqué par l’absence de moyens donnés aux élus locaux pour exercer leurs compétences récemment décentralisées et par un journalisme politique local polarisé autour de deux formes dominantes laissant peu de place au débat argumenté : le journalisme antagonique des grands groupes privés et de la petite presse du secteur informel et le journalisme légitimiste du groupe public. En dépit de leur attachement militant au projet, les responsables de la radio et les animateurs de l’émission dont les origines sociales et les formations scolaires les tenaient très éloignés des formes de consommation des biens informationnels des Pikinois ainsi que des activités des associations informelles de quartier très vivantes dans la banlieue dakaroise ont progressivement cédé aux forces d’attraction qu’exerçaient les radios privées ordinaires sur leur vision de leur avenir professionnel personnel et, corrélativement, sur leur pratique journalistique. / Aspiring to “give a voice” to the poor people of Pikine, a suburb of the Senegalese capital, “Local Debate” is an interactive political programme of the community radio Air’Jeunes, created in the late nineties at the initiative of youth associations in the Dakar region with support from a major Canadian NGO. This thesis explores the use of this programme by local citizens in three main areas where activists and proponents of participatory democracy are committed to developing citizen action mechanisms, aiming to correct the defects and shortcomings under the democratic ideal of representative government: the role of citizens in the production system of local public goods, symbolic relationships between elected leaders and electors, and the public space for debate on public policies and the actions of representatives. Based on an ethnographic field study conducted in three phases between 2006 and 2011 in the radio production studio and the show’s listening sites, it appears that, even if the programme has enabled forms of contestation of local authority to be voiced publicly without mediation, the realisation of the original project faced an unfavourable local context marked by the lack of resources given to local officials to exercise their newly decentralised powers and a local political journalism polarised around two dominant forms, leaving little room for debate: the antagonistic journalism of big private groups and small informal press, and the legitimising journalism of the public service group. Despite their militant commitment to the project, radio staff and hosts whose social origins and educational backgrounds distance them from the forms of consumption of information goods and activities of Pikine’s inhabitants, as well as the dynamic activities of informal neighbourhood associations in the suburbs of Dakar, have gradually yielded to forces of attraction exercised by mainstream private radios, influencing their vision of their professional future and, in turn, their journalistic practice .
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Les usages sociaux des groupes de travail au Sénégal : facteurs d'égalisation des chances à l'école / Social uses of work groups in Senegal : school opportunities leveling factorsNdiaye, Macodou 06 December 2013 (has links)
Les groupes de travail font partie des principaux animateurs informels de la vie scolaire au Sénégal. Alors qu’ils sont au cœur des activités de sociabilité scolaire observées dans l’enseignement secondaire, ils n’ont fait l’objet d’aucune analyse sociologique. Force est pourtant de reconnaître qu' ils sont devenus des espaces concurrents et alternatifs à la transmission officielle des contenus d’enseignement face à l’incapacité croissante de l’école à assurer cette mission essentielle d’encadrement des élèves. Les enquêtes qualitative et quantitative effectuées auprès de 110 groupes de travail montrent que ces derniers sont un espace d’activation des pratiques sexuées. Deux modèles de socialisation introverti et extraverti régulent les activités sociales et les projets scolaires et professionnels des élèves. Le modèle introverti pousse les filles à faire un usage limité des activités de sociabilité scolaire et à privilégier leur projet matrimonial et les formations de courte durée ; tout le contraire du modèle extraverti qui incline les garçons à construire un projet scolaire et professionnel solide. Cette thèse interroge les transformations en cours, dans les modes de sociabilité sénégalaise, s’expliquant en partie par l’accès des femmes aux secteurs modernes de l’emploi. Cette présence féminine sur le marché de l’emploi n’a pas forcément entraîné une renégociation des rapports parentaux. L’étude du rôle des groupes de travail dans la réussite scolaire des élèves montre que les groupes sociaux défavorisés tirent un grand bénéfice des activités de sociabilité scolaire, par l’accès à un espace social favorable à la création de vocations scolaire et professionnelle. / Work groups are part of the main informal school life-stirring factors in Senegal. Though they are at the core of socializing activities in high school education, they have never been studied on a sociological basis. Nevertheless, one has to admit that in the past years, they have become simultaneous and alternative to official and regular transmission of education contents due to the ever growing incapacity of school to take on this essential mission of students’ supervision. Qualitative and quantitative surveys carried towards 110 work groups show that these groups are where gender-related practices start off. Two socializing models, introverted and extroverted, regulate social activities and school and professional projects. The model we shall call “introverted” lead girls, one the one hand, to a limited use of school sociability activities in order to favor their matrimonial project and short-term trainings. On the other hand, boys in this model are encouraged to build on a strong school and professional project. This thesis study questions the on-going transformations in the Senegalese socializing trends, that can be partly explained by the access of women to modern employment sectors. This feminine presence on the employment market doesn’t trigger necessarily a negotiation in parental terms. The study of the work groups’ role in school success show that disadvantaged social groups benefit a lot from socializing activities through access to a social space prone to school and professional vocations.
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Du choc à la confusion : la rencontre interculturelle dans les stages Québec Sans Frontières au SénégalGouin-Bonenfant, Mathilde 12 1900 (has links)
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L’évolution économique et sociale comparée de deux régions sénégalaises dans le processus de colonisation, décolonisation et développement : le boundou et le gadiaga, 1885-1980 / The economic and social evolution compared by two Senegalese regions in the process of colonization, decolonization and development : Bundou and Gajaaga, 1885-1980Tandjigora, Abdou Karim 30 November 2012 (has links)
L’évolution économique et sociale comparée de deux régions sénégalaise dans le processus de décolonisation : Le Boundou et le Gadiaga 1885-1980Ce travail est le diagnostic de l’évolution interne du Boundou et du Gadiaga (Sénégal oriental) dont les économies respectives n’ont suscité que peu d’intérêt pour le pouvoir colonial et les élites postcoloniales. Le processus et les mécanismes de leur marginalisation sont jusqu’ici mollement signalés pour ce qui concerne le Gadiaga et ne sont pas envisagés dans le cas du Boundou ; d’ailleurs, les travaux antérieurs sont exclusivement circonscrits dans la période de la domination coloniale, et n’établissent aucune "passerelle" entre les manifestations coloniales et postcoloniales de la marginalisation.Cette exclusion de l’économie globale du Sénégal en toute époque est la résultante de l’orientation des politiques économiques et de la faible opportunité offertes par les politiques publiques à certaines régions. Les facteurs de la marginalisation du Boundou et du Gadiaga sont pour ainsi dire d’ordre structurels (absence d’investissement digne de ce nom et de solutions économiques durables) et non conjoncturels. Sur le plan social, les conséquences économiques sont lourdement ressenties, avec la genèse de phénomènes tels l’exode rural, l’émigration massive et organisée de travail et le bouleversement des structures sociales, ce qui accentue à rebours le retard économique. Il se produit à terme une sorte de cercle vicieux de la marginalisation puisque l’accentuation du retard économique par les phénomènes sociaux, encourage les autorités publiques à différer les investissements, voire à y renoncer, en prenant parfois pour seul prétexte la régression démographique dont sont victimes toutes les "périphéries".La similarité de la situation économique entre le « temps partagé » colonial et le « temps propre » postcolonial et les comportements sociaux considérés comme leurs effets induits ne permettent-elle pas de dire que le schéma de gestion de l’État moderne du Sénégal est simplement le rejeton de la politique coloniale. / The economic and social evolution compared by two regions of Senegal in the process of decolonisation: Boundou and Gadiaga on 1885-1980This thesis is the analysis of the internal evolution of Boundou and Gadiaga (Eastern Senegal) whose economies have been little entitled to the colonial and postcolonial elites. The processes and mechanisms of marginalisation are so far softly reported regarding the Gadiaga’s area but this has not been considered in the case of Boundou, and indeed previous work exclusively restricted to the period of colonial domination and makes no “link” between the colonial and postcolonial manifestations of marginalisation.This exclusion of the overall economy of Senegal in many ways and any time is the result of the orientation of economic policies and low opportunities offered by public policies in certain areas. The factors of marginalisation of Boundou Gadiaga are basically structural order (lack of substantial investment and lack of vision and strategy on long run but weakness of sustainable economic approaches) and non-cyclical economic mechanism. Along the social aspects, the population undergoes heavily the economic consequences of the lackluster of the region, and the conditions entail the mass movement of population from rural to urban area (rural exodus) and the disruption of social structures, which increase the pressure of the economic on backwardness. It occurs on short run vicious circle of marginalisation since the accentuation of economic backwardness by social phenomena, encourages public authorities to push back investment’s programs or cancel it, by spotlighting the pretext of the declining population.The similarity of the economic condition between the “shared time” colonial and “owned time” postcolonial and the social behaviours considered induced effects does not allow the scheme management of the modern state of Senegal is simply the offshoot of colonial policy.
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Apport de la tomographie électrique à la modélisation des écoulements densitaires dans les aquifères côtiers - Application à trois contextes climatiques contrastés (Canada, Nouvelle-Calédonie, Sénégal)Comte, Jean-Christophe 05 December 2008 (has links) (PDF)
L'équilibre densitaire entre l'eau douce et l'eau salée dans les aquifères côtiers est un phénomène instable difficile à caractériser. La validation des modèles hydrogéologiques 2D/3D reste alors délicate sur la seule base de données ponctuelles d'observation en forages. Dans ce but, la tomographie de résistivité électrique (ERT) constitue une technique d'investigation pertinente pour la caractérisation haute résolution de la distribution 2D/3D du sel au sein de l'aquifère.<br />Une méthodologie de validation croisée entre les modèles géo-électriques et les modèles d'écoulement densitaire a été développée. Dans un premier temps, l'interprétation par modélisation inverse des mesures ERT fournit des informations pertinentes pour la structuration et le paramétrage des modèles hydrogéologiques (géométrie du réservoir, vitesses d'écoulement, etc.). Dans un deuxième temps, une validation qualitative est obtenue par comparaison entre la distribution des salinités interprétée d'après les résultats du modèle géo-électrique d'inversion et celle simulée par le modèle d'écoulement densitaire. Enfin, une validation quantitative est obtenue par comparaison entre la réponse géo-électrique théorique des salinités simulées par le modèle hydrogéologique (préalablement transformées en résistivité par application d'un modèle hydro-pétrophysique) et les mesures ERT acquises sur le terrain.<br />La fiabilité de la méthode a été précisée par des analyses de sensibilité conduites sur les différents modèles utilisés (géo-électrique, hydrogéologique et hydro-pétrophysique) et son applicabilité a été testée sur trois contextes hydrogéologiques et climatiques différents. Ainsi, aux Îles-de-la-Madeleine (Canada), les remontées salines sous les captages d'eau ont été caractérisées. Sur l'îlot M'Ba (Nouvelle-Calédonie), les variations spatiales de la recharge contrôlant le développement de la lentille d'eau douce ont été évaluées. Enfin, sur le tombolo de Pikine (Sénégal), les phénomènes évapotranspiratoires et concentrateurs intenses affectant les dépressions inter-dunaires ont été quantifiés.
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Genre et société numérique colonialitaire - Effets politiques des usages de l'Internet par des organisations de femmes ou féministes en contexte de domination masculine et colonialitaire : les cas de l'Afrique du Sud et du SénégalPalmieri, Joelle 16 December 2011 (has links) (PDF)
Partant de la volonté de nous libérer de définitions techniques, technicistes ou produites dans la sociologie de l'appropriation sociale des usages des TIC afin de qualifier les usages de l'Internet par des organisations de femmes ou féministes en Afrique, nous avons privilégié dans cette thèse les travaux théoriques portant sur le patriarcat et sur la colonialité du pouvoir (ensemble des relations sociales caractérisées par la subalternité - hiérarchisation entre dominants et dominés - produite par l'expansion du capitalisme). Ce parti pris nous a permis de poser un cadre d'analyse opératoire ne plaquant pas des analyses théoriques occidentales, sud-américaines ou asiatiques sur l'Afrique. Il a facilité la façon dont nous avons problématisé la relation entre domination masculine et domination liée à la colonialité de pouvoir, que nous avons nommée colonialitaire, dans un contexte de mondialisation et d'hypermodernité. Les manifestations différenciées de cette relation en Afrique du Sud et au Sénégal nous ont aidé à circonscrire le terrain et le contexte à partir desquels les organisations de femmes et féministes locales utilisent ou non l'Internet. La confrontation de leurs représentations avec le cadre conceptuel est devenue informative et s'est avérée indispensable afin de qualifier la politisation de leurs usages. Il nous est ainsi apparu que l'Internet cristallise parmi les technologies de l'information et de la communication un moyen par lequel la " société de l'information " est le produit comme la production d'une mondialisation hypermoderne où la colonialité du pouvoir et le patriarcat, en tant que systèmes, s'exercent conjointement. Cette conjonction s'exprime par les biais théorique autant qu'empirique. Notamment nous avons observé que l'épistémologie utilisée dans ce cadre renoue avec des constructions traditionnalistes, nationalistes, paternalistes et masculinistes des savoirs en écho à ce que permet cet outil : l'accélération de l'appropriation du corps des femmes, la surenchère rhétorique et politique des dominants, l'institutionnalisation des concepts, l'occidentalisation des pensées, les privatisations en tous secteurs, les concurrences croisées de l'Occident, l'Extrême et le Moyen-Orient sur les terrains tant économique, politique que socioculturel, religieux. Il est alors apparu que les inégalités de genre s'aggravent en même temps que les identités sexuelles à tous les niveaux (État, institutions, population) deviennent souterraines et que les rapports différenciés de " race " et de classe se creusent. Fort de ce constat, nos analyses nous ont mené à réaliser que les femmes de " la base " se retrouvent en situation d'accentuer la prise en charge immédiate de la gestion de l'urgence (augmentation de la pauvreté, des violences, diminution de l'accès aux ressources, à la santé, à l'éducation...), parfois d'accepter leur subalternité tout en la négociant auprès des dominants. Aussi, peu à peu, les nouvelles modalités d'action politique des organisations de femmes ou féministes se sont affinées. Faisant face à une régression multiforme, ces organisations doivent modifier leur approche. L'heure est davantage à la préservation des droits des femmes qu'à leur conquête, à la défensive qu'à la subversion. Souhaitant sortir de ce constat alarmiste ou pessimiste, nous avons cherché à nuancer les manifestations de cette double domination sur le réel et avons opté pour une analyste réflexive des représentations de ces organisations sur le virtuel. Ainsi, des pistes d'innovation dans les usages de l'Internet, en marge d'une vision de la communication principalement en termes de marketing et corporate, ont été mises en lumière. Elles privilégient la visibilité de savoirs non savants de femmes ou de jeunes, dans le but de créer les bases d'une citoyenneté féministe. L'étincelle épistémique provoquée par ce choix nous conduit à la conclusion que ses effets politiques interrogent la démocratie et détrône l'injonction à " être connecté " par l'informalité qui caractérise ce parti pris.
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