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Champs d'holonomies et matrices aléatoires : symétries de tressage et de permutation / Holonomy fields and random matrices : invariance by braids and permutationsGabriel, Franck 30 June 2016 (has links)
Cette thèse porte sur plusieurs questions liées aux mesures de Yang-Mills planaires et aux champs markoviens d'holonomies planaires. Les problèmes sont de deux sortes : étude des champs markoviens d'holonomies planaires pour un groupe de structure donné et l'étude asymptotique des mesures de Yang-Mills lorsque la dimension du groupe tend vers l'infini. On définit la notion de champs markoviens d'holonomies planaires qui axiomatise la notion de mesures de Yang-Mills planaires. En utilisant une nouvelle symétrie en théorie des probabilités, l'invariance par tresse, on construit, caractérise et classifie les champs markoviens d'holonomies planaires. Nous montrons que tout champ markovien d'holonomies planaire est associé à un processus de Lévy qui satisfait une condition de symétrie et vice-versa. Ceci nous permet de caractériser, pour les surfaces sphériques, les champs markoviens d'holonomies tels que définis précédemment par Thierry Lévy. Lorsque le groupe de structure est le groupe symétrique, on peut construire le champ markovien d'holonomies planaire associé grâce à un modèle de revêtements aléatoires. On prouve la convergence des monodromies de ce revêtement aléatoire en s'appuyant sur l'étude, développée dans cette thèse, de l'asymptotique des matrices aléatoires invariantes par conjugaison par le groupe symétrique. / This thesis focuses on planar Yang-Mills measures and planar Markovian holonomy fields. We consider two different questions : the study of planar Markovian holonomy fields with fixed structure group and the asymptotic study of the planar Yang-Mills measures when the dimension of the structure group grows. We define the notion of planar Markovian holonomy fields which generalizes the concept of planar Yang-Mills measures. We construct, characterize and classify the planar Markovian holonomy fields by introducing a new symmetry : the invariance under the action of braids. We show that there is a bijection between planar Markovian holonomy fields and some equivalent classes of Lévy processes. We use these results in order to characterize Markovian holonomy fields on spherical surfaces. The Markovian holonomy fields with the symmetric group as structure group can be constructed using random ramified coverings. We prove that the monodromies of these models of random ramified coverings converge as the number of sheets of the covering goes to infinity. To prove this, we develop general tools in order to study the limits of families of random matrices invariant by the symmetric group. This allows us to generalize ideas, developped by Thierry Lévy in order to study the planar Yang-Mills measure with the unitary structure group, to the setting where the structure group is the symmetric group.
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La responsabilité civile extracontractuelle pour faute comme fondement de la sanction de l'abus de la liberté d'expression / Civil liability law as the basis for sanction of Misuse of rights in Freedom of Speech.Supera, Sasha 13 December 2016 (has links)
La responsabilité civile délictuelle a longtemps servi de fondement pour obtenir une réparation des préjudices causés par un écrit imprudent, une parole désobligeante ou la diffusion d’une information confidentielle. Alors qu’elle continue à être utilisée en Belgique et au Grand-Duché du Luxembourg, les juges français de la Cour de cassation ont tenté de supprimer cette possibilité par des arrêts d’Assemblée Plénière le 12 juillet 2000. Seize années d’insécurité juridique viennent de s’écouler. La présente étude tente de démontrer que la France a fait fausse route et qu’il est souhaitable –et souhaité- que la responsabilité civile délictuelle retrouve sa place en droit français et permette de fonder la sanction des abus de la liberté d’expression. La France est souvent condamnée pour sa gestion de la liberté d’expression. Jusqu’à présent, aucun recours n’a été déposé au sujet de l’éviction de la responsabilité civile mais plusieurs arguments autorisent à croire qu’une condamnation de l’exception française serait probable par la Cour de Strasbourg. / Tortious liability or Torts are useful to obtain compensation for damages of Speech : a careless paper, an unkind word or the disclosure of confidential informations. Tortious liability is currently used by the States of Belgium and Luxembourg. However, in France, on July 12th 2000, Cassation Court judges took several decisions to prevent tort law to be used in Freedom of Speech processes. Since then, France has been on a wrong path. This dissertation attempts to prove necessary the return of tortious liability in the media industry and law. France is often targeted by the ECHR for violation of article 10 (freedom of speech rights). So far, noone dared to form a request to the Strasbourg Court on the French Tort law ban. However, several reasons and arguments are available to the reader in order to expect that eventually France will be found wrong to keep on the ban of civil liability in speech freedom cases.
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Le Survenant : la figure du fuyard hors-la-loi dans la littérature québécoise contemporaine en milieu ruralMalafouris, Layla 05 1900 (has links)
Consacré à l’étude de deux romans contemporains, soit La liberté des détours (2015) de Mathieu Blais et Dixie (2013) de William S. Messier, ce mémoire étudie la présence d’une régionalité transformée, voire déconstruite dans l’imaginaire littéraire québécois. Pour ce faire, il examine ces lieux fictifs à la lumière de la reprise de la figure du Survenant, imaginée par Germaine Guèvremont en 1945. Le premier chapitre présente la figure du nomade, des récits historiques au roman de la terre, pour réfléchir sur son évolution. Il explore ensuite la conception novatrice que lui accorde Guèvremont dans Le Survenant au moyen d’une analyse textuelle. Le deuxième chapitre s’attache à la définition de la régionalité, telle qu’elle est définie par Francis Langevin, en fonction des besoins relatifs au corpus primaire de cette étude. Cette approche nous permet d’analyser les filiations en relation avec le topos de l’étranger en milieu rural, et plus précisément la dichotomie entre « habitant » et « étranger » imposée par la littérature terroiriste. La méthode employée pour l’analyse des textes est inspirée des théories de l’intertextualité, de l’hypertextualité et de la narratologie. Finalement, le troisième chapitre examine les thématiques intertextuelles de la liberté et de l’héritage dans les romans contemporains, lesquelles adoptent une esthétique « rurale trash » caractérisée par un refus de l’idéalisation, comme la définit Mathieu Arsenault. De ce fait, le Survenant, idéalisé dans le roman de Guèvremont, se transforme en figure de fuyards hors-la-loi dans La liberté des détours et dans Dixie. / Dedicated to the study of two contemporary novels, La liberté des détours (2015) by Mathieu Blais and Dixie (2013) by William S. Messier, this thesis examines the presence of a transformed, even deconstructed, regionality in Quebec's literary imagination. To do so, it examines these fictitious places in light of the revival of the figure of the Survenant, imagined by Germaine Guèvremont in 1945. The first chapter presents the figure of the nomad, from the tales of history to the rural novel, to reflect on its evolution. It then explores Guèvremont's innovative conception of Le Survenant through textual analysis. The second chapter focuses on Francis Langevin's definition of regionality, based on the needs of the primary corpus of this study. It is a novel way of reflecting on their filiations to the topos of the foreigner in rural areas, and more specifically to the dichotomy between “inhabitant” and “foreigner” imposed by terroirist literature. The method used for the analysis of the texts is inspired by the theories of intextextuality, hypertextuality and narratology. Finally, the third chapter examines the intertextual themes of freedom and heritage in contemporary novels, which adopt a “rural trash” aesthetic characterized by a refusal of idealization, as Mathieu Arsenault defines it. As a result, the Survenant, idealized in Guèvremont's novel, is transformed into the figure of outlaw fugitives in La liberté des détours and Dixie.
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Charivari, libéralisme et genre au Bas-Canada, 1820-1860Cournoyer, Amy January 2020 (has links) (PDF)
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Nécessité universelle et liberté humaine dans la philosophie de Giordano Bruno : sources et interprétation de leur compatibilité / Universal necessity and human freedom in Giordano Bruno's philosophy : sources and interpretation of their compatibilityPeigné, Jérôme 12 June 2019 (has links)
L’évocation de la Renaissance italienne des XVe et XVIe siècles est souvent synonyme de la propagation d’une nouvelle pensée de l’homme, exaltant les valeurs oubliées de l’excellence et de la liberté humaines. Chez un philosophe comme Giordano Bruno (1548-1600), la question de la liberté ne se présente pas aussi facilement que chez d’autres grands auteurs des Quattrocento et Cinquecento (tel Marsile Ficin ou Pic de la Mirandole). Sa défiance héroïque envers l’autorité ecclésiastique et son exécution par l’Inquisition, le 17 février 1600, sur le campo dei Fiori, illustrent sa longue lutte pour libérer la philosophie des entraves de la religion révélée. Bruno peut se targuer d’être l’un des premiers penseurs depuis l’Antiquité à intégrer une cosmologie, une physique, une psychologie et une éthique dans un système de philosophie (la nova filosofia). Malgré une terminologie parfois fluctuante et des contradictions souvent apparentes, la philosophie de Bruno possède une réelle cohérence interne et peut être regardée comme annonçant celle de Spinoza. Or à la différence du déterminisme de ce dernier, Bruno soutient que l’homme est doté d’un libre arbitre, s’opposant en cela aux thèses de Luther et abondant dans le sens d’Erasme. Son affirmation d’une liberté humaine intimement liée aux problèmes éthiques et religieux de son époque n’est toutefois pas sans provoquer certaines tensions au regard de sa conception métaphysique d’un univers infini en acte. L’objet de ce travail est d’analyser la thèse brunienne de la compossibilité de la liberté humaine avec la nécessité divine qui s’exprime dans un univers métamorphique et infini, en recherchant, dans une première partie, les sources de son compatibilisme et en interprétant, dans une seconde partie, la manière dont Bruno concilie liberté et nécessité. / The evocation of the Italian Renaissance of the fifteenth and sixteenth centuries is often synonymous with the spread of a new human thought, exalting the forgotten values of human excellence and freedom. For a philosopher like Giordano Bruno (1548-1600), the problem of freedom does not arise as easily as it does for other great authors of Quattrocento and Cinquecento (such as Marsilio Ficino or Pico della Mirandola). His heroic defiance of ecclesiastical authority and his execution by the Inquisition on 17 February 1600 onto the Campo de’ Fiori, exemplifies his long struggle to free philosophy from the trammels of revealed religion. Bruno can claim to be the first thinker since Antiquity to integrate a cosmology, physics, ethics and psychology into a system of philosophy (nova filosofia). Despite sometimes inconsistent terminology and often apparent contradictions, Bruno’s philosophy has a real inner coherence and can be seen as announcing Spinoza’s. However, unlike the latter’s determinism, Bruno maintains that human being is endowed with a free will, opposing Luther’s theses and agreeing with Erasmus. Nonetheless, his affirmation of human freedom, intimately linked to the ethical and religious problems of his time, is not without causing tensions with regard to his metaphysical conception of the actual infinity in the universe. The purpose of this work is to analyse the brunian thesis of the compossibility of human freedom with the divine necessity expressed in a metamorphic and infinite universe, by seeking, in a first part, the sources of its compatibility and by interpreting, in a second part, the way in which Bruno reconciles liberty and necessity.
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Fondements de l'homéopathie à partir de la philosophie de Hegel / Tackling homeopathy's grounds at the light of Hegelian philosophyBardy, Stéphanie 25 March 2019 (has links)
Ce travail est le résultat d’un essai d’extraction d’un possible fondement logique à la médecine homéopathique.Aucune véritable théorie sur l’homéopathie n’a donc vu le jour lors de sa découverte par S. Hahnemann et c'est cette lacune que nous nous proposons ici d'interroger.Dans cette recherche, nous avons donc essayé d’identifier un possible fondement philosophique à même d’expliquer l’effectivité thérapeutique de la médecine homéopathique, en nous appuyant sur la philosophie hégélienne en raison de sa systématicité. Puisqu’il n’y a plus de substance (donc de principe actif) d’un point de vue moléculaire dans la plupart des médicaments homéopathiques, comment expliquer l’effectivité de cette substance ? Nous formulons ici et essayons de démontrer l’hypothèse selon laquelle il existerait une rationalité différente de celle sur laquelle repose l’allopathie. Une rationalité qui serait précisément à même de fonder logiquement l’effectivité thérapeutique de l’homéopathie.Trois questions ont guidé notre réflexion : - Comment concevoir la notion de substance homéopathique dans la philosophie de la Nature de Hegel ?- Comment élever le système de la santé à une postulation ontologique ? - Comment rattacher la pathologie à une logique de la liberté ? Pour notre démonstration, nous avons, dans notre première partie, ouvert sur l’histoire de la philosophie, qui nous conduit à penser la substance chez Hegel. Nous avons poursuivi, dans un deuxième temps, notre réflexion par une analyse de la Science de la logique telle que Hegel la développe dans l’Encyclopédie, de manière à poser les bases d’une proposition de rationalité pour l’homéopathie. Proposition que nous avons développée dans la troisième partie, dans laquelle nous posons enfin la question de la liberté de l’individu face à la pathologie. / This work results from attempts at a possible unraveling of the logical grounds of homeopathic medicine. No genuine epistemology of homeopathy has been proposed by S. Hahnemann upon its discovery. Adressing such caveat has been the purpose of our work.To this aim, this research has been dedicated to the identification of a possible philosophical ground capable of explaining the effectiveness of homeopathy. This goal has been pursued considering GWF Hegel’s works as guiding principles and roadmaps because of the systematic rigor of this author’s theoretical productions. Since active molecules are deemed absent from most homeopathic preparations, how can one explain their therapeutic activity?Our hypothesis aimed at providing an answer to this question necessitates the introduction of another reasoning mode, not shaped by conventional pharmacology, i.e. differing from allopathy’s. Instead, we postulate that the Hegelian understanding of the active substance is precisely relevant in providing a logical basis for the clinical effectiveness of homeopathy, implicating three logically concatenated questions:- How can we conceptualize the status of the homeopathic substance in Hegel’s philosophy of nature?- How can we make the human health system catch up with ontological perspectives?- How can we associate the concept of pathology with the notion of freedom-structured logic at the patient level?Our demonstration is divided into three parts. The first section will consider how the history of philosophy allows one to gain access to the notion of the Hegelian substance. We then carry out an analysis of the Science of Logic as found in Hegel’s Encyclopedia in order to set the basis for a possible notion of rationality related to homeopathy, prior to more thoroughly unfolding its contents in the third part of this thesis. Hence, the third section of the document focuses on the implication of illness as a potential milestone relevant to our human quest for freedom.
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Adhérer ou adhérer : essai sur la notion de contrat (par adhésion)Picotte, Marc-Antoine 12 1900 (has links)
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Le revenu de base :renversement ou renouveau du droit social ?Éléments pour une philosophie politique et sociale de l'inconditionnalitéSabate, Marc-Antoine 23 October 2020 (has links) (PDF)
Longtemps marginalisé, le revenu de base connaît depuis quelques années un engouement tout aussi croissant qu’inédit. Ses partisans le présentent comme un « nouveau pilier du système de protection sociale » :un socle de sécurité matérielle, garanti de manière individuelle, universelle et inconditionnelle, qui permettrait de lutter contre la pauvreté, le chômage ou les inégalités.Les controverses autour de sa possible mise en place s’articulent généralement autour de deux questions :peut-on vraiment le financer ?N’encouragerait-il pas l’oisiveté ?La thèse part du constat des limites de cette problématisation. D’une part, la question financière masque une question politique :bien comprise, la question de la faisabilité d’une politique n’est autre que celle des conditions pratiques de sa désirabilité. D’autre part, nombre d’acteurs, militants ou académiques, rejettent le revenu de base non pas seulement parce qu’il permettrait d’échapper au devoir de travail, mais aussi et surtout parce qu’il reviendrait à abandonner le droit au travail :la société versant dès lors un « solde de tout compte » à des populations de chômeurs ou de travailleurs pauvres qu’elle aurait renoncer à intégrer durablement.Alors que ses défenseurs y voient un moyen de renouveler la protection sociale, les opposants au revenu de base y voient donc bien plutôt un moyen d’achever un processus historique de renversement du droit social (défini comme le double champ d’application du droit du travail et du droit de la Sécurité sociale). L’hypothèse générale de la thèse est que ce désaccord ne repose pas seulement sur l’anticipation des effets pratiques du revenu de base sur la pauvreté, le retour à l’emploi ou même le bien-être, mais aussi sur un conflit normatif :comment justifier le revenu de base au sein d’un système de protection qui fonde les droits sociaux sur le travail ?Comment penser un droit au revenu indépendamment du devoir de et du droit au travail ?En philosophie politique, ce conflit normatif a généralement été pensé sous l’angle de la réciprocité :nous avons droits aux bénéfices de la coopération sociale dans la mesure où nous y prenons nous-mêmes notre juste part. L’idéal de la réciprocité a donc pour horizon une société de droits et de devoirs égaux et réciproques. Deux questions peuvent par conséquent être posées :(1) le revenu de base n’aurait-il pas pour conséquence une meilleure effectivité du droit au travail, une meilleure intégration des individus au collectif ?(2) Et ne pourrait-il pas, dans tous les cas, être vu comme le versement d’une juste part, indépendante de la contribution par le travail ?Pour répondre à ces questions, la thèse présente une analyse à la fois historique et conceptuelle, tant des institutions de l’État social que des discussions sur le revenu de base. Dans l’histoire de la protection sociale, le droit à l’existence émerge avant tout comme un droit à l’existence par le travail, et donc comme un droit au revenu du travail. Qu’il s’exprime sous la forme disciplinaire d’un réencastrement de la main d’œuvre ou sous la forme démocratique d’une citoyenneté sociale, ce droit répond fondamentalement à l’insécurité et au caractère désintégré de la condition salariale. La problématique du droit social est historiquement une problématique de l’intégration :il s’agit d’offrir à chacun une place dans la société.Le revenu de base fait précisément son apparition au moment où ce modèle est remis en question :c’est la « crise de l’État-providence », diagnostiquée au tournant des années 1980. Les justifications du revenu de base sont à cet égard ambigües. D’un côté, elles résonnent avec les politiques d’activation mises en place pour réintégrer les chômeurs et les « exclus » :son versement est supposé remédier aux « trappes » à inactivité en incitant au retour à l’emploi. D’un autre côté, le revenu de base trouve sa place dans des « utopies post-salariales » qui visent à nous libérer de l’emploi et du marché :il offrirait à chacun un « pouvoir de dire non » et constituerait un support pour le développement de ce que le philosophe André Gorz nommait des « activités autonomes ». Pour ses concepteurs, par exemple le philosophe Philippe Van Parijs, ces deux arguments peuvent toutefois être tenus ensemble dans la mesure où l’objectif premier du revenu de base est la « liberté de choix ». À la question (1), les théoriciens du revenu de base proposent donc la réponse suivante :peu importe que l’on choisisse de travailler ou non, à temps partiel ou à temps plein, du moment que l’on possède la « liberté réelle » de faire ce choix.En ce qui concerne la question (2), deux types de réponses sont généralement proposées. Une première stratégie contourne l’exigence de réciprocité en posant qu’une grande partie des ressources matérielles et immatérielles à notre disposition peuvent être considérées comme un héritage commun, de telle sorte que chacun devrait pouvoir y accéder indépendamment de sa contribution productive. Une seconde stratégie étend la réciprocité en posant que, quelles que soient nos activités, nous contribuons quoiqu’il arrive toutes et tous à la production de richesses sociales à un niveau suffisant pour recevoir un revenu minimum en retour. L’argument développé dans la thèse est qu’aucune de ces deux stratégies n’est pleinement satisfaisante et qu’il faut, par conséquent, en proposer une troisième.En effet, la première repose sur des prémisses libertariennes en postulant des droits aux ressources préinstitutionnels, ce qui est incompatible avec une approche égalitariste pour laquelle seul le contexte coopératif permet d’arbitrer les revendications sur les ressources, même héritées. La seconde, quant à elle, efface la distinction entre travail et non-travail et invisibilise par conséquent les inégalités de répartition et de qualité du travail en même temps qu’elle ouvre paradoxalement la porte à l’extension de la rationalité économique du travail dans les autres sphères sociales. D’où une troisième stratégie, dite de la réciprocité manquante :si la justice comme réciprocité doit être défendue comme perspective idéale, les circonstances non-idéales du monde réel, et en particulier du marché du travail, font qu’il manque un contexte élémentaire de réciprocité suffisant pour exiger une contribution en échange de l’accès à un revenu minimum. La réciprocité n’est pas à contourner ni à étendre, elle est simplement manquante.Dans cette optique, la question à poser devient la suivante :le revenu de base peut-il être pensé comme une précondition de la réciprocité et, partant, comme un support pour le renouveau du droit social ?La thèse se conclut dès lors par une réponse en deux temps. D’un côté, il est certain que la revendication du revenu de base est une conséquence du renversement du droit social par l’activation des politiques sociales et la dérégulation du marché du travail :même dans ses versions les plus généreuses, son introduction viendrait confirmer et sans doute approfondir le passage historique d’un État social cherchant à organiser les rapports de travail et les service publics à un État social qui, de plus en plus, se contente de multiplier les transferts monétaires pour limiter l’ampleur de la pauvreté et créer des incitants sur le marché du travail. D’un autre côté, il n’est pas exclu qu’un revenu de base, articulé à un ensemble cohérent de mesures économiques et sociales, puisse contribuer à subvertir ce processus en offrant un support matériel pour le déploiement de pratiques individuelles et collectives aujourd’hui cantonnées au domaine de l’infra-politique, et qui pourraient à l’avenir fournir la matière d’un nouveau droit social. / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Éthique de la négation : le problème de l'ascétisme chez SchopenhauerParaskevopoulos, Daniel 12 1900 (has links)
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Pouvoir d’action des artistes dans le cadre de la commande publique : étude de cas de la Politique québécoise d’intégration des arts à l’architectureBeaurin-Lecardonnel, Juliette 08 1900 (has links)
La Politique d'intégration des arts à l’architecture et à l'environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics, ou « Politique du 1% », s'attache à favoriser, au Québec, la création d’œuvres d'art contemporain intégrées à leur environnement. Elle comporte trois objectifs principaux : susciter une création artistique intégrée à son environnement spatial, « visibiliser » les artistes québécois et leurs œuvres tout en enrichissant le cadre de vie des citoyens, et démocratiser l’art actuel à toute la population du Québec. La bonne application du processus entrepris pour la réalisation de l’intégration d’une œuvre d’art est gérée par un comité constitué pour chaque projet, et elle se fait en fonction de critères spécifiques qui répondent à la pluralité des intérêts des acteurs en présence, notamment le public et les experts du monde artistique. L’enjeu pour l’artiste, à travers la réalisation d’une œuvre d’intégration, est alors de répondre aux attentes propres à chacun des groupes d’acteurs.
La présente recherche a donc pour but de mettre au jour la façon dont les artistes font face à ces attentes, et notre interrogation porte ainsi sur le pouvoir d’action des artistes « intégrateurs » dans le cadre du processus de création et d’intégration de leur œuvre : quelle est la possibilité de faire incarner à celle-ci leurs valeurs, leur démarche intime mais aussi leur propre conception de ce qu’est une bonne intégration de l’art, tout en créant une œuvre significative. La recherche révèle ainsi qu’une adaptation de leur démarche et de leur pratique est nécessaire dans ce nouveau contexte. L’analyse du discours des artistes met aussi en évidence un spectre d’adaptabilité, qui permet de comprendre comment est possible cette adaptation compte tenu de la confrontation de valeurs telles que la liberté et l’autonomie face aux contraintes inhérentes à la Politique. / The Politique d'intégration des arts à l’architecture et à l'environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics, or “ Politique du 1%”, endeavours to promote the creation in the province of Québec of contemporary artworks integrated into their environment. It has three main objectives: to provoke the creation of artistic works integrated into their spatial environment, to make Québec based artists and their works more visible while enriching the living environment of citizens, and finally to make contemporary art more accessible to the entire population of the Québec province. The application of the process undertaken for the realization of the integration of an artwork is managed by a committee set up for each project, and is done according to specific criteria which meet the diverse interests of the actors concerned, especially the general public and the experts of the artistic world. The challenge for the artist, through the creation of an integrative work, is then to meet the expectations generated by each group of actors.
This research therefore aims to reveal the means by which artists cope with such expectations and our question thus relates to the power of action of the “integrating” artists within the framework of the process of creation and of integration of their work: what is the possibility of incorporating their values, their intimate approach but also their own interpretation of what a successful integration is, while creating a meaningful piece of art. The research thus reveals that an adaptation of their approach and practice is necessary in this new context. The analysis of the artists' discourse also highlights a spectrum of adaptability, which enables to understand how this adaptation is possible given the confrontation of values such as freedom and autonomy to the constraints inherent in the policy.
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