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« Le langage de passions » : la visione morale di Manzoni e le sue fonti / "Le langage de passions" : Manzoni’s moral vision and his sources / « Le langage de passions » : La vision morale de Manzoni et ses sourcesMaiolini, Elena 20 February 2015 (has links)
En accusant le théâtre de familiariser les consciences avec le « langage des passions », Pierre Nicolelançait une condamnation à laquelle Manzoni a pensé pendant longtemps. Le thème de la moralitélittéraire offre un point de vue intéressant sur le rapport dynamique – et largement inexploré – deManzoni à l’égard des auteurs reconnus de philosophie morale du XVIIe siècle français. En fortesyntonie avec ces derniers sur des contenus étiques et religieux, et des questions de méthode et delangue, Manzoni mena une analyse passionnée du statut moral des lettres, dans un dialogue directavec des censeurs qu’on n’avait jamais démenti. Cette étude porte donc à démontrer que sa réponse,esquissée dans un discours critique inachevé, arriva par le biais même de son oeuvre, par laquelle ilproposait une façon de représenter les passions comme une noble fonction cognitive, avec unvocabulaire qui se réfère largement au lexique des orateurs mêmes, dont les sermons conservés danssa bibliothèque montrent d’importants signes de lecture. Cette étude, qui commence avec unevérification documentaire, est structurée en deux parties. La première se compose d’un chapitre dédiéaux positions sur la moralité de la littérature entre le XVIIe et le XIXe siècle, suivi de trois autres oùnous analysons le langage manzonien des passions par mots clés (l’orgueil, l’amour-passion et lacolère), orientés par les traités du XVIIe siècle, les tragédies de Corneille, Racine et Shakespearecommentées par Manzoni, ainsi que les textes du dramaturge et romancier. La deuxième partie secompose d’un lexique manzonien de la vie morale. / By accusing the theatre of teaching the dangerous «language of passions», Pierre Nicole gave ajudgment of which Manzoni would have thought for a long time. The subject of literary moralityoffers an interesting view of Manzoni’s relationship – dynamic and largely unexplored – with thebeloved authors of the French 17th century moral philosophy. Being in strong syntony with them inethical and religious issues, as well as in questions of method and language, Manzoni carried out apassionate analysis on the role of literature, in a direct dialogue with censors, who, according to him,hadn’t received a convincing answer to that point of time. This study shows that Manzoni’s response,outlined in an unfinished speech, proposed a concrete way of representing passions, not as futile andtoxic divertissement, but with a noble cognitive function. We attempt to show that Manzoni’slanguage owes much to the moralists themselves, «deep and keen observers of the human heart»,whose sermons, stored on the shelves of Manzoni’s library, contain various signs of reading.Concieved as a philological and documentary analysis of these texts, the thesis is structured in twoparts. The first one consist of a chapter that deals with the 17th-19th centuries positions on literarymorality, and other three chapters which are dedicated to Manzoni’s vocabulary of pride, love-passionand anger. This analysis takes into account the 17th century moral treaties, the tragedies of Corneille,Racine and Shakespeare, all commented by Manzoni, and Manzoni’s playwright and novelist’sproduction. The second part consists of an essay dealing with a Manzonian lexicon of the words ofthe moral life.
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Les actes intrinsèquement mauvais : analyse critique à partir de la contraception artificielle / Intrinsically evil acts : critical analysis from artificial contraceptionKabutuka Mahoko, Didier 13 September 2016 (has links)
Dans ses documents officiels, le Magistère de l’Église catholique qualifie souvent la contraception artificielle intraconjugale d’acte intrinsèquement mauvais. Le recours à cette notion semble considérer la nature biologique comme l’index impératif d’une norme morale sans autre considération. De quoi dépend alors la moralité d’un acte ? Une technique, prise en elle-même, comporte-t-elle une valeur morale définie ? Pour répondre à ces questions, nous avons retracé l’évolution de cette notion à travers une relecture de ses enjeux théologiques en les fondant sur la circulation de plusieurs pôles de réflexion (Écriture, Tradition, raison, sciences, vécu). Pour dissiper les ambiguïtés liées à cette notion, nous avons estimé qu’il serait préférable d’employer l’expression d’acte injustifiable plutôt que celle d’acte intrinsèquement mauvais. La notion d’acte injustifiable a l’avantage de faire droit à l’herméneutique et à l’exercice de la raison pratique dans le discernement éthique. Ainsi, on peut faire droit à la pluralité et articuler au mieux la temporalité et la complexité systémique dans le jugement moral des actes humains / In its official documents, the Magisterium of the Catholic Church often refers to intra-marital artificial contraception as an intrinsically evil act. The use of this concept seems to consider the biological nature as an imperative index of a moral standard without other considerations. If artificial contraception is wrong in itself, then what place do we give to conscience and freedom of couples in birth control? Is there an irreducible opposition between the natural law and contraceptive techniques? Does a technique, if taken by itself, hold a defined moral value? To answer these questions, we have traced back the evolution of this concept through a rereading of its anthropological-theological issues based on the circulation of several poles of thought (Scripture, Tradition and Reason, Humanities, Experience, etc.). To dispel any equivocities and ambiguities related to this concept, we believe it is better to use the term unjustifiable act rather than that of an intrinsically evil act. The concept of unjustifiable act has the advantage of granting hermeneutics and the use of practical reason in ethical discernment. In this way, we can honor otherness (recognition of particularities and subjectivities, while searching for the universal), grant the plurality of actions, norms and systems of legitimation of standards and allow regulation to better enable the regulation of historicity, temporality and systemic complexity in moral judgment of human actions.
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Gender differences in perception of sexual harassment / Différences entre les sexes dans la perception du harcelement sexuel / Różnica między płciami w postrzeganiu molestowania seksualnegoStudzińska, Anna 16 September 2015 (has links)
Cette thèse présente une série de 6 études qui s’articule autour de la perception du harcèlement sexuel (HS), de la perception de la souffrance des victimes du HS et de la perception des auteurs du HS. De nombreuses études démontrent que les hommes peuvent devenir les victimes de HS (ex. Kearney et Rochlen, 2011 ; Waldo, Berdahl, et Fitzgerald, 1998). Cependant, la perception du HS par des personnes qui ne l’ont pas subis, semble être loin de la réalité. Je fais l’hypothèse que 1. La perception sociale de la souffrance des hommes victimes de HS est perçue comme moindre en comparaison de celle des femmes victimes HS. 2A. Par rapport aux auteurs de HS avec une victime féminine, les auteurs de HS dont la victime est masculine, sont mieux évalués. Suite aux résultats obtenus dans l’étude 4, j’ai proposé une alternative à l’hypothèse 2A (2B), que les auteures de HS féminins sont mieux évaluées. Les résultats soutiennent les hypothèses que la perception des individus impliqués dans le HS dépend de leur sexe. Les victimes féminines sont perçues comme ayant plus de souffrance que les victimes masculines. Les auteurs masculins sont perçus comme moins agentiques et moins respectables que les auteurs féminines et méritent une punition plus sévère. Quand la colère des participants détermine la relation entre le sexe de la victime et la perception de l’auteur, l’auteur de HS sur une femme est perçu comme étant plus coupable, méritant une punition plus sévère et étant moins un agent moral. / This thesis presents a series of six studies which concentrate on the perception of sexual harassment (SH) and the perception of victims and perpetrators of SH. Numerous studies show that men can become victims of SH and suffer from SH (ex. Kearney et Rochlen, 2011; Waldo, Berdahl, et Fitzgerald, 1998), however the lay perceptions of SH seem to be far from the reality. I hypothesized that:1o. In social perception the suffering of male victims of SH is less severe than that of female victims 2A. The perpetrators whose victims are female are evaluated worse than those whose victims are male Due to the results obtained in Study 4, I suggested an alternative to hypothesis 2A (2B) namely, that the female perpetrators of SH are evaluated better. The results support the hypothesis that the perception of the victims and perpetrators of SH depends on their sex. Female victims are perceived as suffering more than the male victims. Male perpetrators are seen as less agentic and less respectable than female perpetrators and deserving a higher punishment. When participant's anger mediates the relationship between the victim’s sex and the perception of the perpetrator, the perpetrator of SH on a woman is perceived as guiltier, deserving a higher punishment and as being less of a moral agent. / Załączona rozprawa przedstawia serię badań dotyczących społecznej percepcji molestowania seksualnego (MS), percepcji cierpienia ofiar molestowania oraz percepcji sprawców molestowania. MS to każde niepożądane zachowanie werbalne lub niewerbalne odnoszące się do seksualności lub płci adresata, które skutkuje naruszeniem jej godności, poprzez tworzenie „onieśmielającej, wrogiej, poniżającej, upokarzającej lub agresywnej atmosfery” (Śledzińska-Simon, 2011). W przedstawionych badaniach odwołuję się do typologii MS zaproponowanej przez Fitzgerald, Gelfand i Drasgow (1995), a następnie poszerzonej przez Waldo, Berdahl i Fitzgerald (1998). W typologii tej wyróżniono trzy rodzajów MS są to: 1. przymus seksualny (sexual coercion) – grożenie ofierze lub zapewnianie ofiary, że jeśli zgodzi się na kontakt seksualny, otrzyma pewne przywileje (np. awans, lepszą ocenę na egzaminie) lub uniknie negatywnych konsekwencji (np. zwolnienie z pracy, ocena niedostateczna) 2. niepożądane zainteresowanie seksualne (unwanted sexual attention) – częste dotykanie ofiary lub napastliwe próby stworzenia intymnego lub seksualnego związku z ofiarą 3. molestowanie z uwagi na przynależność do danej płci (gender harassment): 3a. obsceniczne komentarze (lewd comments) – na przykład: żarty odnoszące się do seksualności; obraźliwe komentarze na temat wyglądu lub życia seksualnego; pokazywanie pornograficznych zdjęć 3b. wymuszanie zachowań zgodnych ze stereotypową rolą płciową (enforcement of gender role) – na przykład: żarty z mężczyzny, który bierze zwolnienie w celu zajmowania się dzieckiem; komentarze skierowane do kobiety, że powinna robić sobie makijaż, żeby wyglądała bardziej kobieco 3c. negatywne komentarze dotyczące danej płci (negative gender related remarks) - na przykład: powiedzenie, że wszyscy mężczyźni myślą tylko o jednym; stwierdzenie, że kobiety nie nadają się do zarządzania
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Défis éthiques entourant la prise de décision en contexte de dépendance aux drogues : une analyse qualitative du discours de parties prenantesRochette, Marianne 08 1900 (has links)
La consommation de drogues est répandue au Canada, et on estime qu’environ un Canadien sur cinq développera une dépendance au cours de sa vie. Les personnes vivant ou ayant vécu avec une dépendance aux drogues (PVVDD) font souvent l’expérience d’interactions stigmatisantes dans le système de santé, qui peuvent être exacerbées par des facteurs socioculturels. Cela peut affecter leur sentiment d’efficacité face aux décisions de santé et les empêcher d’exercer leur agentivité au quotidien.
Ce projet de recherche explore les compréhensions de divers groupes de parties prenantes par rapport à la légalisation du cannabis, la consommation de drogues, la dépendance aux drogues et la prise de décision volontaire. Trois groupes ont été interrogés par des entrevues semi-dirigées : les PVVDD, les cliniciens travaillant auprès de PVVDD et les membres du public. Les données, analysées par des méthodes qualitatives cohérentes avec l’éthique pragmatiste inspirée de Dewey, ont démontré que les parties prenantes canadiennes avaient une opinion positive de la légalisation du cannabis au Canada, mais que leurs jugements moraux variaient en fonction du groupe. Les résultats ont aussi démontré que les participants avaient une compréhension complexe de la dépendance aux drogues et de la prise de décision volontaire que ne reflètent pas les modèles prédominants.
L’identification des dimensions morales en jeu peut informer la pratique de l’éthique clinique dans les problèmes éthiques incluant des PVVDD. De plus amples recherches sur l'interaction de ces aspects dans des problèmes et dilemmes concrets qui émergent dans les relations de soins sont nécessaires. / Drug use is common in Canada, and it is estimated that one in five Canadians will develop a drug use problem in their lifetime. People with a lived experience of drug dependence (PWLE) often experience stigmatizing interactions in the healthcare system, which can be exacerbated by other layers of stigma based on socio-cultural factors. This can impact their sense of self-efficacy related to health decisions and prevent them from exercising agency in everyday life.
This research project explores the understandings of various stakeholder groups in relation to cannabis legalization, drug use, drug dependence and volitional decision-making. Three groups were interviewed using semi-structured interviews: PWLE, clinicians working with PWLE and members of the public. The results, analyzed through qualitative methods consistent with Dewey’s pragmatist ethics, showed that Canadian stakeholders had a positive opinion of cannabis legalization in Canada, but that their moral judgments varied according to group. The results also showed that participants had a complex understanding of drug dependence and volitional decision-making that did not mirror the predominant models.
Identifying the moral dimensions at play can inform clinical ethics practice in ethical problems including PWLE. Further research into the interplay of these aspects in concrete problems and dilemmas that emerge in care relationships is needed.
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Construction des problèmes publics, controverse et action publique : santé publique et jeux de hasard et d'argent au QuébecBrodeur, Magaly 08 1900 (has links)
Depuis la fin des années 1990, les jeux de hasard et d’argent (JHA) sèment régulièrement la controverse dans l’espace public québécois. En effet, au cours des dernières années, la question du management et de la régulation des JHA a pris une place de plus en plus importante dans les débats publics.
Dans le cadre de cette thèse, qui prend la forme d’une thèse par articles, nous nous intéresserons au processus de construction du problème public que représente maintenant le jeu excessif au Québec. Pour ce faire, nous tracerons, dans un premier temps, la genèse de ce problème public en remontant à ses origines. Ce détour historique nous permettra de mettre en relief les diverses constructions par lesquelles l’action de s’adonner aux JHA et ce, de manière excessive ou non, est passée au cours du dernier siècle, soit de vice, à crime, à loisir en passant par maladie et problème de santé publique.
Cette genèse nous permettra d’apporter un nouvel éclairage sur la présente controverse relative aux JHA au Québec. Nous tenterons, dans un premier temps, de mettre en relief comment la santé publique a réussi à construire ce « nouveau risque » que représente maintenant l’action de s’adonner aux JHA. Par la suite, nous tenterons de tirer des leçons pour la compréhension, l’analyse et le management des politiques publiques et ce, via une analyse de la controverse portant sur les JHA (article 1), un travail de reconceptualisation théorique (article 2) ainsi qu’une réflexion épistémologique sur des fondements de l’analyse et du management des politiques publiques (article 3). / Since the late 1990s, gambling is an object of controversy in Quebec public space. In recent years, the issue of management and regulation of gambling has become increasingly important in public debates and, excessive or pathological gambling is now a central concern.
In this thesis, which will take the form of a thesis by articles, we will look at the process of “construction” of the public problem of excessive gambling in Quebec. To do so, we will trace the genesis of this public issue by going back to its origins. This historical detour will allow us to highlight the various constructions by which gambling passed during the last century (vice, crime, leisure, disease and public health concern).
This genesis will also allow us to shed new light on this controversy related to gambling in Quebec. We will attempt, among other things, to highlight how public health has managed to build this "new risk" that now represents gambling. And, beyond this analysis of the current and past situation, we will try to draw lessons for the understanding, analysis and management of public policies by an analysis of the controversy related to gambling (article 1), a theoretical work on morality policies (article 2) and, a reflection on epistemological foundations of public policy analysis and management (article 3).
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Le conte merveilleux en classe de français langue étrangère : Approches didactiques pour les collégiens et lycéens chinois / The marvelous tale in class of French : teaching methods for the Chinese pupils of the secondary schoolPeng, Mei 15 February 2011 (has links)
Le conte merveilleux, par ses caractéristiques et sa structure narrative universellement identique, peut constituer un support privilégié de la classe de langue. Son utilisation adéquate permet à l’enseignant de guider l’apprenant vers une acquisition de toutes les compétences : linguistiques, culturelles, interculturelles et fonctionnelles. Le présent travail s’appuie sur les notions théoriques associées à l’étude de ce genre littéraire. Les activités proposées sont destinées aux élèves chinois de français dans le secondaire, par lesquelles, les enseignants peuvent amener leurs élèves à partir dans le voyage merveilleux des contes français et chinois. Ainsi les élèves peuvent apprendre à aimer lire en français et découvrir le plaisir de vivre le conte dans la classe. / The marvelous tale, with his characteristics and his narrative structure universally similar, forms a privileged support in language class. The use of tale allows the teachers to guide their pupils to acquire all the competences: the linguistic, the cultural and the functional competences. Our work includes many theories that have a link with this literary kind. We suggest some activities for the Chinese pupils of secondary school. With these activities, the teachers may lead their students to go to a marvelous travel in the world of French and Chinese marvelous tales. The students learn to love reading in French and discover the pleasure to live the tales in the class.
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Penser le mal moral, une généalogie de la volonté moderne / Thought about evil a genealogy of modern willTauty, Anne-Charlotte 20 September 2016 (has links)
Le mal est par sa nature un scandale car il se définit par ce qui ne devrait pas être à l’opposé du bien qui se présente comme ce qui doit être. Cette affirmation, qui relève de la tautologie, marque la réalité éprouvée face au mal. Il a d’abord été une évidence criante : comment réagir face aux maux de l’existence humaine ? Ainsi le mal est inscrit dans l’histoire de la pensée et commence pour notre travail avec le platonisme. Avant la conceptualisation platonicienne, le mal est une donnée factuelle de la vie avec laquelle il faut composer. Les figures divines sont ambivalentes à l’image des hommes et alternent vices et vertus. Platon postule une entité divine unique, omnisciente, omnipotente et bienveillante. Ce dieu devient intelligence, calcul et raison : le monde devient une création parfaite, belle et ordonnée et non plus le théâtre d’un affrontement entre les diverses passions des dieux. Le mal se transforme alors en un enjeu métaphysique : comment concilier cette perfection avec l’émergence du mal ? Il faut désormais expliquer et tenter de justifier la violence et les crimes. S’il est possible de proposer une théodicée qui rende le mal physique et métaphysique nécessaire, légitimer la méchanceté se révèle plus ardu. Les penseurs du platonisme, du néoplatonisme et du stoïcisme vont tenter d’apporter une première réponse au mal moral. Dans leur sillage, une rupture conceptuelle advient et révolutionne le concept : le christianisme invente le péché. En devenant péché, le mal se retrouve désormais sous la responsabilité de l’homme coupable. Le mal entre dans le giron de la liberté : il est voulu, consenti. A la suite des penseurs chrétiens, certains philosophes continueront ce travail d’élucidation de la volonté du mal. L’objectif est de retracer l’histoire de ces systèmes conceptuels qui s’entremêlent et se répondent les uns aux autres. Le mal moral se construit dans cette progression qui a des conséquences anthropologiques importantes : l’homme se pense à travers le mal. La méchanceté n’est donc pas seulement un problème à résoudre, elle devient le paradigme à travers lequel définir l’homme. Notre problématique est de montrer comment la question de la méchanceté est à la base du problème de la morale et comment elle conditionne notre représentation de la nature de la volonté humaine. Cette évolution s’est nouée lors d’étapes clés de la pensée philosophique. En effet, si dans toute philosophie morale, le concept du mal est évoqué, il n’est pas en général le centre de l’argumentaire. Le premier moment est celui de la pensée antique. Platon fait naître Dieu et le monde dans l’histoire des concepts puis se retrouve face l’énigme de nos crimes. La théodicée mise en place et qui sera reprise par Plotin et les Stoïciens ne cessera de nier l’existence d’un instinct pervers. Le mal voulu est une absurdité. L’irruption de la faute chrétienne bouleverse la donne. Saint Augustin en sera le théoricien le plus investi affectivement. Ayant expérimenté une double conversion dans sa vie spirituelle, il théorise une méchanceté issue de notre faiblesse, de notre faute première. Le mal est voulu car il n’est plus possible de vouloir autre chose. Saint Anselme reprend également le dogme de la chute mais lui apporte une dimension logique et sémantique en proposant une méchanceté égoïste. Le mal est certes voulu mais par dédain du bien. Notre dernière étape est kantienne. Le mal radical est le concept qui permet enfin de penser une volonté normale qui voudrait le mal simplement parce qu’elle a en elle cette possibilité et la liberté fondamentale de le choisir. Nous pourrons donc constater le chemin parcouru entre notre point de départ et notre point d’arrivée et comment cette problématisation du mal fait apparaître une généalogie de la volonté. Au fil de la pensée, elle passe de l’ombre à la lumière, n’étant jamais aussi présente que quand elle se retrouve confrontée aux obstacles. Penser le mal moral c’est faire l’archéologie de la volonté. / Evil provokes scandal by nature because it is what it should not be unlike good which is what it has to be. This tautological assertion expresses our feelings toward evil. It was first perfectly obvious : how must we face human pain ? Evil is a part of thinking’s history : our study starts with Platonism. Before his work, evil is just a fact of life you have to live with. The gods of Antiquity are like men : good or bad. The God of Plato is the one, omniscient, all-powerful and kindly. God is just intelligence, calculation and reason : the world he created is beautiful, ordered and perfect and it is no longer the place for the vices of ancient gods. Evils turns into a metaphysical issue : how can be the world perfect despite evil ? We have now to explain, to justify violence and crimes. Theodicy can justify pain and illness. It does not work with wickedness. Platonism, Neo-Platonism and Stoicism tried to answer this question. Following them, a conceptual break happens : Christendom invented sin. When evil became sin, man became liable and guilty. It is now a matter of liberty : man wants evil. After them, some philosophers will keep to work on the subject of the bad will. Our purpose is to find the story of these concepts and to connect thoughts between themselves. Evil has been made by this story and brings many anthropological consequences : man understands himself through evil. Wickedness is not just a matter to solve, wickedness becomes a way to define mankind. We want to show that wickedness issue is the foundations of morality and how it makes us see and think human will. Several stages occurred in this philosophical evolution. Every ethic deals with evil, not all put it at the heart of their system. Our first stage is Antiquity. Plato brings the ideas of God and perfect world in philosophy but faces the riddle of our crimes. His theodicy adopted by Plotinus and Stoics will always refuse pervert instinct in man. A man who want evil is nonsense. Christian sin appearance changes everything. Augustine will be his strongest defender. By living a double spiritual conversion, he understands wickedness as weakness due to original sin. Man want evil because he is no longer able to will something else. Anselmus follows the dogma of the fall but puts logical and semantic dimension in it and presents a self-interested wickedness. Man wants evil not for itself, man does not want enough good. Our last stage is Kant. Radical will is the first concept which allows to conceive a normal bad will which would evil just because it is one of his options and it has the liberty to do so. We can see the difference between our starting point and our arrival. We see now how the concept of will has grew up and changed. Little by little, will comes from darkness to light. The more will faces obstacles, the more it is obvious. Thinking on evil is the archaeology of the will.
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Situated Information and Communication Moralities : An Investigation into the Personal Use of the Internet in the Office WorkplaceCloete, Adrian 04 1900 (has links)
Cette thèse remet en question la perception négative, dominante dans la littérature et largement répandue dans les organisations, de l'utilisation personnelle d'Internet au travail. Une étude de cas a été réalisée auprès d’environ 80 d’employés et superviseurs dans un bureau d’un département du gouvernement canadien. La thèse confirme que, non seulement ces employés de bureau transgressaient-ils régulièrement des règles explicites conçus pour cadrer l’utilisation des technologies d’information et de communication (TIC), ces comportements étaient largement tolérés au sein du département. L’analyse des pratiques et interactions quotidiennes a révélé une relation entre des gestionnaires et leur personnel basée sur une confiance réciproque, mais pas absolue. Il ressort une moralité située fondée sur la promotion du professionnalisme et le maintien de la productivité. Le relâchement de contraintes organisationnelles autour de l’utilisation de l’Internet à des fins personnelles est utilisé comme outil de gestion par les superviseurs et cette flexibilité accrue est bien accueillie par les employés pour des raisons à la fois pragmatiques et psychologiques. Une sondage, des entretiens approfondis avec un certain nombre d’employés et gestionnaires et l’observation participante ont révélé un désir de paraître professionnel malgré les activités non liées au travail; une perception généralisée de l’utilisation d'Internet comme compensation informelle pour temps et effort; et un sens partagé de confiance entre des salariés et leurs superviseurs, ce qui favorise la satisfaction au travail et productivité. Avec ces observations, on offre des éléments de réponse pour expliquer comment les employés de bureau négocient ce qui est acceptable en termes de leur utilisation d’Internet non liée au travail, et comment les gestionnaires justifient leur application subjective des règles à ce sujet. Finalement, la recherche montre que l'utilisation personnelle d’Internet au travail peut rapporter des bénéfices et ne devrait donc pas toujours être vu comme du "cyber-loafing" ou du "time banditry" comme la littérature l’a principalement représentée depuis que l’Internet est arrivé massivement sur les lieux du travail. La forme et la faisabilité de restrictions organisationnelles sur ces pratiques devront faire objet de réflexion dans le contexte de brouillage accru de frontières entre le travail et la vie personnelle des employés de bureau du 21e siècle. / This case-study investigation challenges the negative perception by organizations and researchers towards the personal use of the Internet in the workplace. While confirming that office employees in the field site were breaking explicit rules governing the use of information and communication technologies (ICT), this thesis provides evidence of informal relations between managers and their staff built on a tacit toleration of rule-violation. Their daily practices and interactions revealed a relationship that was shown to satisfy the conditions of a situated morality in promoting desired occupational identities and relaxing organizational constraints. Survey results, interview responses and observations of about 80 office workers and supervisors in a Canadian government department uncovered a desire to appear professional in spite of the non-work-related activity; Internet use as an informal compensation for time and effort; and a shared sense of trust to foster job satisfaction and productivity. Through these findings, answers are offered to explain how office workers negotiate what is acceptable in terms of non-work-related Internet use, and how supervisors justify their subjective enforcement of rules. Lastly, the research showed that personal Internet use in the workplace can yield positive outcomes and should not always be seen as “cyber-loafing” or “time banditry” as the literature has predominantly portrayed it since the Internet age entered the workplace. Lastly, this thesis raises questions as to the value of employee monitoring and organizational restrictions amid the increasing blurring of work and personal lives of 21st Century office workers.
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Toucher le coeur : confrontations du théâtre et des pratiques de piété en France au XVIIe siècle / Printing the Heart : confrontations between Theater and Liturgy in Seventeenth-Century FranceL'hopital, Servane 11 December 2015 (has links)
La confrontation du théâtre et de la liturgie est un lieu commun de la pensée. Il est un motif rhétorique récurrent chez les pères de l’Église pour définir a contrario et par surenchère le bon ethos du chrétien à l’Église. Ce tour de pensée ecclésiastique, typique de la synthèse augustinienne de la rhétorique antique et du christianisme, n’est pas seulement un héritage livresque au XVIIe siècle. Il est particulièrement pertinent à la vue des enjeux auxquels est confrontée l’Église catholique : elle doit répondre aux accusations protestantes, qui traitaient la messe de farce ; le théâtre renouvelé de l’antique se rétablit grâce au soutien du pouvoir, se sédentarise et devient un divertissement régulier. Cette banalité nouvelle fait de la Comédie, aux yeux des augustiniens, le lieu d’une « représentation vive » et continuelle des passions du monde, particulièrement de l’amour et de l’honneur : le théâtre apparaît comme une liturgie inversée. Là où les pratiques de piété sont censées amoindrir les passions et nourrir la foi, le théâtre excite les passions et étouffe l’esprit de prière. La querelle de la moralité au théâtre montre non seulement une concurrence morale, mais aussi psychique et affective. Les deux représentations prétendent susciter la présence d’esprit et « toucher » le cœur, voire lui « imprimer des mouvements ». La messe est qualifiée de « représentation vive du sacrifice de la croix », pendant laquelle le fidèle doit se remémorer vivement le sacrifice christique et sa signification grâce à une lecture allégorique, et se l’appliquer à lui-même. Par la considération et l’accomplissement de cérémonies, par la vocalisation des psaumes, le fidèle est invité à produire des « actes » du cœur pour s’unir à Jésus-Christ. Ce rapport au texte comme trace à suivre, et ce rapport au corps et à la voix comme media pour s’auto-exciter, expliquent pourquoi les comédiens professionnels sont condamnés par les dévots : ils excitent en eux les passions contraires à l’Esprit saint, ils rappellent des sentiments qu’un pénitent ne pourrait pas se remémorer sans « horreur ». La « représentation » est alors conçue comme un effort de remémoration.Le rétablissement du théâtre à l’antique nécessitait un discours pour en éclairer les visées et en légitimer l’existence dans une société chrétienne et monarchique. Traduire la mimesis aristotélicienne par « représentation » plutôt que par « imitation » rendait le théâtre beaucoup plus proche de la liturgie et lui ajoutait les connotations de vue, de présence et de mémoire. Le débat entre plaire et instruire est un débat entre théâtre-divertissement et théâtre-cérémonie. Incomber au théâtre la fonction d’instruire, c’était le rapprocher d’une prédication et de la messe, car instruire, signifiait instruire chrétiennement. L’échec de sanctification du théâtre des années 1640 fit conclure à une incompatibilité du théâtre avec la folie et la modestie chrétienne, mais la possibilité d’une instruction civique par le théâtre émerge à la fin du siècle. Le théâtre participe de la construction d’une morale laïque. / The confrontation between liturgy and theater is a topos of the discourses which reveal deeply-rooted issues of representation in the seventeenth century. This commonplace had been a recurrent rhetorical device in the patristic sermons, where it emphasized the differences between Christianity and paganism. It is vigorously reactivated in seventeenth-century France as the Catholic Church faces its Calvinist critics, who accuse mass of being a comedy. Profane theater becomes a regular and professional kind of entertainment in the city and at the court, thanks to the protection of the royal power. This is why it is seen by Augustinians as a recurrent “lively representation” of the values of the world, such as love and honor, which are contradictory to the celestial Christian spirit. Treatises against Comedy written by Christian zealots reveal not only a moral, but also an emotional and psychological competition between liturgical practices and theater. Both “representations” try to force the presence of the mind and to touch, or even to print, the heart. The mass is then qualified as the “lively representation” of the Passion of the Christ, during which Catholic prayers must commemorate the mystery of divine sacrifice. By considering and acting out ceremonies, by vocalizing prayers, the believer is invited to produce certain acts of the heart and to unite with Christ, applying the Christ’s sacrifice to himself. Thus, the believer can be assimilated to an existential comedian on the divine stage : he actively involves his sensibility in the imitation of the great Christian model, by entering into the spirit of the psalms. This relationship to the text as a vestige to follow, this use of the voice and the body as mediums to excite devotion, explain the condemnation of the professional comedian by the Christian zealots (dévots). Indeed, the comedian is seen as someone who excites his own passions, playing a dangerous game with his heart and reminding himself of former worldly passions which can only lessen his faith.The reestablishment of theater questions the legitimacy, the definition and the goals of this art in a Christian society. Translating mimesis by “representation” and not “imitation” brought the theater closer to the liturgy. The discourses on theater in the 1620s and 1630s show that the authors tended to see a memorial, reiterative and visual dimension in theater that was not present in Aristotle. The debates finally conclude on the definition of theater as an honest form of entertainment rather than as a living form of instruction, namely because the latter was the responsibility of predication and mass. Saint Thomas could justify theater as a way of merely releasing the mind without interesting the heart or touching the soul ; at that time, indeed, instruction meant Christian instruction. In the 1640s, to please the devout Spanish queen Anne of Austria, several playwrights did attempt to call back the theater to its former institutional position by assimilating it with religious ceremony and creating sanctified tragedies. But this attempt failed for both poetic and political reasons. The disposition of the spectators in the city was not to be instructed. The theater was finally recognized as incompatible with Christian folly and modesty, but slowly participated in the formation of a secular morality in a new civic sphere.
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Two principles of justice in the philosophy of John Rawls and libertarian critique of Robert NozickSyla, Driton 07 1900 (has links)
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